SUPPLÉMENT

Numéro 623 octobre 2020

L'importance de l'analyse des événements en cours

La bataille pour la présidence américaine


Les milliardaires qui contribuent aux campagnes de Biden et de Trump

Les manifestations pour la reddition de comptes, le définancement et le contrôle de la police se poursuivent




L'importance de l'analyse des événements en cours

La bataille pour la présidence américaine

L'analyse suivante des événements en cours aux États-Unis est basée sur la discussion qui a eu lieu à une récente réunion du Comité central du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) avec des cadres dirigeants du Parti du Québec et du Centre ouvrier et des jeunes du Parti.

* * *

Le premier débat de l'élection présidentielle américaine en cours a eu lieu le 30 septembre. Ces débats dictent l'ordre du jour et ce qu'on appelle les « enjeux électoraux ». Ils jouent un rôle dans la mesure où ils permettent à l'un ou l'autre des candidats de se démarquer comme champion des désirs et souhaits que l'oligarchie financière veut que le prochain président réalise. Les sujets qui étaient censés être abordés étaient la Cour suprême, l'économie, la justice raciale, les changements climatiques, la gestion de la pandémie et l'intégrité du processus électoral.

Or, avec le démantèlement de toutes les institutions liées à ce qu'on appelait autrefois une autorité publique et un pouvoir civil, même l'existence d'un corps politique avec des normes et une culture politique n'est plus reconnue. Le débat a été un match de cris et d'insultes, à tel point que même les médias monopolisés l'ont décrit comme un gâchis et une catastrophe. Les échanges d'insultes ont clairement révélé qu'il n'existe plus de partis politiques dignes de ce nom. Les partis ont été remplacés par des actes individuels d'hooliganisme et de diffamation et un étalage de bêtise, d'ignorance et d'irrationalité. La notion même de politique comme lien avec un corps politique a été si minée que les États-Unis ne sont plus capables de tenir un débat présidentiel de quelque envergure que ce soit.

La seule chose qui a suscité les passions chez Joe Biden, le candidat du Parti démocrate à la présidence, était de défendre la réputation de son fils qui a combattu en Irak. Il a dit qu'il n'appréciait pas les commentaires de Trump selon qui ceux qui sont décédés sont des « perdants » et des « nuls ». Trump a répondu en attaquant l'autre fils de Biden et ils se sont emportés dans un échange stéréotypé de mafieux : pas de politique, pas de civilité, pas de solutions, juste une guerre de territoire. Beaucoup s'attendaient à ce qu'ils parlent de leur inquiétude au sujet de « la fin de l'Amérique telle que nous la connaissons », mais l'attente a été trahie puisque les deux ont démontré en pratique « la fin de l'Amérique telle que nous la connaissons ».

Pendant ce temps, le discours ouvert sur le fait qu'une élection contestée pourrait ouvrir la voie à une prise de contrôle militaire au nom de la défense de la démocratie se poursuit. Les réponses aux menaces de Trump de reporter l'élection présidentielle ou de ne pas accepter ses résultats si elles ne le favorisent pas sont un appel à une action militaire. La situation est si tendue que les messages sur les médias sociaux invitant à prendre les armes sont devenus affaire courante. En effet, beaucoup ont interprété l'appel de Trump au groupe raciste et hitlérien soutenu par l'État « Proud Boys » de « se tenir en retrait et d'être prêt » n'était autre chose qu'un appel aux armes. Les « Proud Boys » eux-mêmes ont répondu en disant qu'ils se tenaient prêts.

Récemment, le secrétaire adjoint aux affaires publiques du département de la Santé et des Services sociaux, Michael R. Caputo, a accusé les scientifiques des centres sur le contrôle des maladies de commettre un acte de « sédition » et/ou de constituer une « unité de résistance » déterminée à saper les chances de réélection du président. Dans un échange en direct sur sa page Facebook, Caputo a dit avoir reçu des menaces de mort et que des « groupes de gauche » se préparaient à un conflit armé après l'élection présidentielle. En référence à l'élection possible de Trump pour un deuxième mandat, il a dit : « Si vous portez des armes, achetez des munitions maintenant, mesdames et messieurs, car elles seront difficiles à obtenir par la suite. »

D'autres réactions prennent la forme d'appels à défendre la Constitution, qui n'autorise pas le président à décider de la date des élections et est censée défendre le droit de parole et d'assemblée. La Charte des droits et le Posse Comitatus Act de l'époque de la guerre civile sont censés bloquer l'utilisation de l'armée contre le peuple américain  sauf en période d'insurrection. Les références courantes aux manifestants en tant que « foules anarchistes », « émeutiers violents » et « terroristes » ainsi que le discours sur la « sédition » préparent le terrain pour déclarer le mouvement de protestation du peuple américain une insurrection. Déjà, la police militaire a été utilisée contre des manifestants à Washington, aux côtés de la Garde nationale, avec 1 600 autres soldats en service actif en attente. L'utilisation des forces armées contre les personnes qui manifestent pour leurs droits constitue une tyrannie, ce que la Constitution est censée empêcher, mais ne le fait évidemment pas.

Il y a aussi beaucoup de discussions sur les insuffisances du mode de scrutin américain et l'exclusion sur une base raciste d'un grand nombre de Noirs, de Latino-Américains et d'Américains d'origine asiatique, sans compter les prisonniers dont les Noirs injustement incarcérés sont en nombre disproportionné, etc. Tout cela crée le doute dans l'esprit de tous, quelles que soient les convictions politiques, sur la capacité de la « démocratie » américaine à régler la crise dans laquelle elle se trouve sans recourir à la violence.

Pendant ce temps, une pléthore de discours ont été prononcés par le secrétaire d'État Mike Pompeo, le procureur général William Barr, le président du Council of Foreign Relations Richard Haas, le directeur du FBI Christopher Wray et le conseiller à la sécurité nationale Robert O'Brien, sur la Chine, le Parti communiste chinois et le communisme. C'est de la désinformation officielle pour empêcher le peuple de se doter de sa propre conception du monde. Sans établir leur propre point de référence, les travailleurs américains ne peuvent exprimer des opinions sur la façon dont les choses se posent qui soient dans leur intérêt. C'est pourtant nécessaire pour s'organiser sur un pied ferme et éviter les dangers inhérents à la situation actuelle.

D'autre part, il y a ces reportages qui parlent d'une possible ingérence de la Russie, de la Chine et de l'Iran dans les élections, comme l'ont fait la CIA et le directeur des services de renseignement nationaux à l'élection précédente. Le 24 juillet, le bureau du directeur du renseignement national a rendu public un rapport intitulé « Mise à jour sur la menace au public américain dans l'élection ». Le directeur du Centre de renseignement et de la sécurité nationale William Evanina dit que le rapport donne au public américain « un aperçu non classifié des menaces étrangères dans l'élection de 2020 et propose des mesures de base pour atténuer certaines de ces menaces ». Le candidat à la présidence du Parti démocrate Joe Biden a également publié une déclaration disant que la Russie s'ingérait contre lui. Le réseau CNN cite quant à lui d'autres agents du renseignement qui disent que les informations contenues dans ce rapport ne sont pas exactes. Et ainsi de suite.

Ce qui s'est passé à la dernière élection et a fait l'objet d'accusations et de contre-accusations tout au long du mandat de Trump est en train de se reproduire. La différence est qu'aujourd'hui les contradictions sur le contrôle de tout et de tout le monde, et surtout de l'intelligence artificielle et son utilisation pour décider qui domine le monde, sont encore plus intenses.

Lors de la dernière élection, ce sont les forces du camp Clinton qui ont utilisé ce qu'Hillary Clinton a appelé la « communauté du renseignement » pour s'ingérer dans la campagne électorale. Certains affirment que la cyberguerre menée par la Chine ou par la Russie pourrait certainement être une raison pour déclarer un état d'urgence ou déclarer que le vote n'est pas valide. Les agences de renseignement pourraient elles-mêmes dire que le Congrès, et surtout la Chambre des représentants, doit trancher si le résultat est contesté. Nancy Pelosi, présidente de la Chambre, demande déjà aux représentants de se préparer à une telle éventualité et de s'arranger pour donner la victoire à Biden. Or, cela provoquerait un autre conflit et le doute sur la validité du vote, le critère de majorité et la légitimité du président.

En invoquant tel ou tel scénario, les médias, les politiciens et les médias persistent à dire que c'est le peuple qui élit le président. C'est ridicule même comme une simple affirmation en soi. Les citoyens ne nomment pas les candidats et ces derniers ne représentent clairement pas leurs intérêts, ils représentent ceux de l'oligarchie financière qui les porte au pouvoir. De plus, étant donné l'échec à moderniser le scrutin pour qu'il soit le véritable reflet de la véritable majorité des membres du corps politique américain, dire que le vote représente une décision majoritaire est d'autant plus absurde. Mais c'est en réalité une campagne de désinformation perpétrée par l'État pour s'assurer que les Américains restent coincés dans de vieilles équations basées sur des arrangements établis pour perpétuer différentes formes d'esclavage, d'exploitation, d'oppression et la domination impérialiste. On ne peut pas s'appuyer sur ces arrangements pour résoudre les problèmes d'aujourd'hui.

Il est ironique qu'à un moment où il n'y a aucun doute dans l'esprit de qui que ce soit que les États-Unis eux-mêmes sont descendus dans la tyrannie, ils mènent cette campagne guerrière contre la Chine sur la base d'arguments qui proclament le modèle de démocratie américaine en crise et ses vieilles institutions démocratiques libérales comme le plus haut sommet de la gouvernance que l'humanité peut espérer atteindre.

Parmi les autres diversions qui constituent de la désinformation, il y a le rétablissement par Trump des tarifs sur l'aluminium en provenance du Canada – une tentative désespérée de faire appel aux secteurs de l'automobile et de l'acier de le soutenir lui et non les démocrates dans l'élection. Il est intéressant de noter que c'est la vice-première ministre du Canada qui lui a répondu, et non le premier ministre. Avec le soutien de certains chefs syndicaux, Chrystia Freeland s'est présentée comme le défenseur militant des intérêts nationaux du Canada. En fait, l'aluminium et l'acier sont tous deux cruciaux dans la production de guerre et lors de la dernière série de tarifs douaniers des deux côtés de la frontière, les riches se sont enrichis. C'est un stratagème cynique pour diviser la classe ouvrière des deux pays en l'appelant à se ranger derrière des intérêts qui prétendent être ce qu'ils ne sont pas.

En plus d'intensifier les attaques contre la Chine et l'Iran, les États-Unis continuent de provoquer des situations en Europe dans leurs efforts pour isoler la Russie et l'Iran. Directement et par alliés interposés, les États-Unis continuent de multiplier les attaques contre Cuba révolutionnaire, le Venezuela et d'autres pays de notre Amérique. La possibilité d'élections pacifiques en Bolivie est quasi nulle.

Le danger que Donald Trump lance une invasion à l'étranger pour détourner l'attention de la crise dans laquelle sont embourbés les États-Unis, leurs institutions et leur économie est toujours présent. C'est une pratique bien connue des États-Unis de lancer une invasion à l'étranger pour tenter d'unir les forces armées et conjurer le danger de guerre civile au pays. Déjà nous assistons à des désaccords qui peuvent facilement dégénérer en conflits violents entre autorités rivales dans le contexte des tentatives actuelles de réprimer le mouvement de masse qui continue de faire rage partout au pays à la défense des droits. Les désaccords indiquent que la guerre civile pourrait devenir violente à tout moment, différentes agences des forces armées, de police et du renseignement s'alignant derrière les intérêts privés étroits qui se disputent le pouvoir de la présidence.

Depuis que George W. Bush et Donald Rumsfeld ont promis à tort que l'invasion « choc et effroi » serait accueillie à bras ouverts en Irak, ainsi que dans le monde et aux États-Unis, les invasions à l'étranger ne parviennent plus à unir l'armée et les agences de police et de renseignement. Malgré cela et malgré la tyrannie du gouvernement qui a été exposée dans les tentatives de faire taire le mouvement de protestation de masse en ce moment, les deux candidats à la présidence n'en continuent pas moins de publier des déclarations incendiaires contre le Venezuela et contre le socialisme qu'ils assimilent au « pouvoir de la foule » et à la tyrannie.

La présidence Trump a été le paravent de manoeuvres cyniques pour démanteler davantage les arrangements constitutionnels du passé. Aujourd'hui, l'autorité publique et les institutions, y compris les partis politiques, les chambres du congrès et le système judiciaire, ne servent plus leurs objectifs originaux de résoudre les contradictions entre les factions et de garder le peuple en laisse. La création du Homeland Security a mené à la création d'énormes forces policières sous l'autorité fédérale dans une tentative d'usurper les droits des États et de réprimer la révolte de la plus grande faction aux États-Unis, celle qu'on appelle « la foule ». Tout cela sert à donner un contrôle direct sans entrave de l'État américain aux oligopoles, à leurs coalitions et à leurs cartels qui dominent et imposent leurs intérêts privés. La lutte pour le contrôle accentue les contradictions entre ces intérêts privés, fomentant la guerre civile dans le pays et augmentant le danger de guerres d'agression à l'étranger.

La lutte pour les combustibles fossiles et le pétrole par opposition à ce que l'on appelle les solutions vertes porte à la fois sur le contrôle de l'utilisation de l'intelligence artificielle et de l'espace, ce qui alimente la machine de guerre. Les mêmes oligopoles, cartels et coalitions sont à la fois derrière les combustibles fossiles et les solutions vertes. La couleur du chat n'a pas d'importance, tant qu'il attrape des souris.

Le PCC(M-L) est d'avis qu'il est important de surveiller de près et d'analyser les événements entourant les élections américaines en partant du point de vue qui aide les peuples des États-Unis, du Canada, du Mexique et de tous les pays du monde à se préparer pour ce qui suivra. Le Canada est intégré à la machine de guerre américaine et le gouvernement du Canada est le prolongement des intérêts privés étroits qui se sont emparés du bureau de la présidence des États-Unis. Les conflits qui existent aux États-Unis se reflètent dans les conflits d'intérêts qui surgissent au Canada, y compris la révolution de palais qui se déroule sous nos yeux.

(Photos: VOR, K. Erikson, S. Devol, Portland Independent Documentarians)

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Les milliardaires qui contribuent aux campagnes
de Biden et de Trump

À peine un mois avant l'élection présidentielle américaine du 3 novembre, le candidat démocrate Joe Biden a reçu des dons de 149 milliardaires, pour un total d'environ 564 millions de dollars. Le candidat du Parti républicain Donald Trump a reçu des dons de 102 milliardaires pour un total d'environ 173 millions de dollars. Il s'agit de dons faits directement à leurs campagnes respectives et à leurs comités, tandis que des millions d'autres sont donnés à leurs comités d'action politique (super PAC).

Les chiffres sont basés sur les déclarations faites auprès de la Commission électorale fédérale, ce qui signifie que certains fonds destinés aux super PAC qui n'exigent pas que le donateur soit nommé ne sont pas inclus.

Le magazine Forbes a maintenant créé un « Billionaires Donor Hub » pour suivre le financement par les milliardaires aux campagnes de Biden et Trump[1]. Biden obtient la grande majorité des fonds de ceux qui sont impliqués dans « la finance et les investissements » et la « technologie », dépassant de loin Trump dans ces catégories. Les appuis de Trump proviennent des secteurs des « sports » et des « jeux et casinos ». Il reçoit également des dons des sept milliardaires répertoriés dans le secteur de « l'énergie », dont 1,7 million de dollars de Kelcy Warren, d'Energy Transfer Partners, impliqué dans des gazoducs et des parcs éoliens. Jeffery Hildebrand, directeur de Hilcorp, la plus grande société pétrolière privée, a contribué pour 900 000 dollars.

Depuis mai, Biden a ajouté plus de deux douzaines de nouveaux noms à sa liste de donateurs milliardaires. Ses nouveaux partisans incluent George Soros, qui a donné 505 600 dollars au comité de collecte de fonds de Biden lié au Comité national démocrate. Soros, un important soutien de Clinton, a dépensé plus de 8 millions de dollars durant ce cycle d'élections aux États-Unis.

Biden compte six gestionnaires de fonds spéculatifs parmi ses 10 principaux donateurs. Ses autres nouveaux donateurs sont pour la plupart des milliardaires de premier plan de l'Internet. Il s'agit notamment du PDG de Twilio, Jeff Lawson, qui a contribué pour 1,2 million de dollars; Dustin Moskovitz de Facebook (620 600 dollars) et Sean Parker (578 000 dollars); Le fondateur de Zynga, Mark Pincus (626 200 dollars); et le cofondateur de Twitter Ev Williams (250 500 dollars). Nicole Systrom, mariée au cofondateur d'Instagram Kevin Systrom, a fait un don de 250 000 dollars.

Le milliardaire Jeff Skoll, qui a été le premier employé embauché à plein temps d'eBay, a donné 620 600 dollars entre mai et juin. Skoll est né au Canada et est devenu un citoyen américain en 2007. En plus de ses dons aux comités Biden, il a donné 4,5 millions de dollars entre mai et juin à des super PAC qui soutiennent Biden et les candidats démocrates au Sénat.

Les nouveaux donateurs milliardaires supplémentaires comprennent : Gary et Laura Lauder d'Estée Lauder (240 000 dollars); Jim Coulter, TPG Capitol, un géant de l'investissement de capitaux (100 000 dollars); Nicole Shanahan, épouse du co-fondateur de Google, Sergey Brin, (25 000 dollars); Merryl Zegar, épouse de Charles Zegar, Bloomberg LP (12 200 dollars); Nicholas Pritzker, les hôtels Hyatt et TAO Capital Partners (5 600 dollars).

Environ 54 % des donateurs actuels de Trump n'ont pas contribué à sa campagne de 2016, beaucoup avaient donné à ce moment-là à d'autres candidats lors de la primaire présidentielle. Cela comprend Stephen Schwarzman de Blackstone Group, qui est maintenant l'un de ses principaux donateurs avec environ 3,7 millions de dollars. Selon Forbes, il est l'une des personnes les plus riches de Wall Street et l'un des plus grands donateurs politiques aux États-Unis. Il a précédemment appuyé Jeb Bush.

Les donateurs milliardaires supplémentaires faisant des dons à six chiffres à Trump comprennent : Dennis & Phyllis Washington, du secteur de la construction et de l'exploitation minière (Washington Companies et Seaspan Marine Corporation) 1 million de dollars; Ira & Ingeborg Rennert, du secteur des investissements (Groupe Renco) 900 000 dollars; Steve Wynn, du secteur des casinos et hôtels, 468 500 dollars; Ronald & Joyce Wanek, Meubles Ashley 420 000 dollars; Farris et Dan Wilks, du secteur du gaz naturel et de la fracturation hydraulique (Frac Tech) 250 000 dollars et 50 000 dollars; Joe Liemandt, du secteur des logiciels (Trilogy Software et ESW Capital) 200 000 dollars; Tilman & Paige Fertitta, propriétaires des Houston Rockets, 140 000 dollars; Ron Perelman, du secteur des investissements et des acquisitions par emprunt (MacAndrews & Forbes) 125 000 dollars; Charles et Helen Dolan, du secteur de la câblodistribution (Cablevision Systems Corp.) 125 000 dollars; Benjamin Lewis, époux de Jane Goldman, du secteur immobilier, (Solil Management) 100 000 dollars; Dan Snyder, l'équipe de football de Washington, 100 000 dollars; Douglas et Patricia Leone, du secteur du capital de risque (Sequoia Capital) 100 000 dollars.

Les nouveaux donateurs de Trump incluent deux piliers républicains, Bernard et Billi Marcus de Home Depot, qui ont donné un total de 721 200 dollars en mai. La PDG d'Oracle Safra Catz et son mari Gal Tirosh ont donné 250 000 dollars aux comités de collecte de fonds communs de Trump en juin. Le gouverneur républicain de la Virginie de l'Ouest et milliardaire du secteur du charbon, Jim Justice, a fait don de 100 000 dollars à l'organisation « Trump Victory » et de 27 500 dollars à un super PAC pro-Trump. Trump a également reçu un nouvel appui de Rodger Riney, cofondateur de la société de courtage à escompte Scottrade et de Thomas Duff, qui est l'un des propriétaires de Southern Tire Mart. Chacun a fait de petites contributions de moins de 2 800 dollars.

Note

1. Voir « Billionaires Donor Hub »

(Voice of Revolution)

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Les manifestations pour la reddition
de comptes, le définancement et le contrôle
de la police se poursuivent


Les manifestations se poursuivent le 26 octobre 2020 à Louisville, Kentucky, pour exiger
justice pour Breonna Taylor.

Les manifestations partout aux États-Unis se poursuivent alors que la colère continue de grandir face aux homicides commis par les policiers sur une base raciste et contre le refus des gouvernements de porter des accusations contre la police. D'une seule voix et par millions, les gens n'ont pas arrêté de dire que pour qu'il y ait justice, il faut une reddition de comptes à tous les niveaux d'autorité, la police, les maires, les gouverneurs, le Congrès, le président et les tribunaux. Partout, dans les villes et dans les communautés, les gens revendiquent le pouvoir d'avoir eux-mêmes le contrôle de la santé et de la sécurité. Les appels à définancer et démilitariser la police et à augmenter le financement des services sociaux sont généralisés, y compris de couper dans le financement du Pentagone. Le peuple assume sa responsabilité sociale alors qu'une ville après l'autre réagit aux injustices, peu importe où elles se manifestent, comme cela s'est produit pour George Floyd et maintenant pour Breonna Taylor et pour plusieurs autres.

Louisville, au Kentucky, a joué un rôle de premier plan cette semaine alors que les manifestants exigent que justice soit faite pour Breonna Taylor, la technicienne d'urgence médicale afro-américaine tuée à son domicile sous une rafale de 32 balles. Une descente a eu lieu dans sa maison vers 1 heure du matin, la police ayant menti au sujet de son implication dans une affaire de drogues afin de pouvoir obtenir un mandat, car le suspect avait déjà été appréhendé. L'autopsie a révélé que Breonna Taylor n'avait pas d'alcool ou de drogue dans son système et aucune drogue n'a été trouvée chez elle. Les gens sont furieux que les deux policiers directement impliqués dans sa mort n'aient pas été accusés, et qu'un troisième, Brett Hankison, a été accusé seulement de « mise en danger non intentionnelle », et que personne n'a été tenu responsable de sa mort. Puisque l'obtention du mandat repose sur des mensonges, tout ce qui en découle est aussi illégal.


Louisville, Kentucky, 27 septembre 2020

Un des grands jurés au procès de Breonna Taylor a maintenant fait une démarche auprès des tribunaux pour que tous les enregistrements, les procès-verbaux, les preuves et les instructions présentés au grand jury par le procureur général soient rendus publics. Ceci comprend la liberté de discuter de ce qui n'a pas eu lieu lors du procès devant grand jury, y compris « toutes les accusations potentielles et les défendeurs qui ont été ou n'ont pas été présentés ».

Ce juré a été choqué de voir le procureur général du Kentucky (PG) Daniel Cameron blâmer les jurés pour ne pas avoir mis en accusation les officiers de police impliqués dans la mort de Breonna. Il les a utilisés comme bouclier pour faire dévier la question de la redevabilité et de la responsabilité en ce qui concerne l'absence d'accusations. L'avocat du juré a écrit dans sa déclaration que « l'histoire entière et la vérité absolue de comment cette affaire a été conduite du début à la fin est maintenant une question de grand intérêt public et est devenue une grande partie de la discussion sur la confiance du public qui se mène dans tout le pays. »

Le juré a aussi demandé au tribunal de permettre à tous les jurés de prendre la parole et d'être protégés d'une accusation possible d'outrage au tribunal pour avoir rendu public ce matériel. Les procédures de Grand Jury sont secrètes et les jurés ne sont pas autorisés à en parler.

En plus des demandes du juré, le juge qui entend la cause pour Hankison a demandé que l'enregistrement des procédures du Grand Jury soit rendu public. Le procureur général Cameron l'a fait le 2 octobre. C'est le minimum qui pouvait être fait et le juré demande avec raison qu'on aille beaucoup plus loin.

Rendre le tout public montrera sans aucun doute la présentation insuffisante et pro-police de l'État, ce qui empêche essentiellement les jurés de porter d'autres accusations. Par exemple, l'État a affirmé que le mandat était légal; il a probablement demandé pourquoi 32 coups de fusil étaient « nécessaires », pourquoi des méthodes non létales n'ont pas été utilisées, pourquoi aucun effort n'a été fait pour s'annoncer une fois à l'intérieur au lieu de tirer sur Taylor et son compagnon, Kenneth Walker, lui-même Afro-américain.

La juste position du juré a été applaudie. Ses efforts et ceux des manifestants ont forcé le procureur général à admettre qu'il n'avait recommandé aucun chef d'accusation contre les deux policiers. Il a dit que leurs actions étaient « raisonnables », car ils agissaient en « légitime défense ». La justification donnée était que Walker, autorisé à porter une arme à feu, avait tiré une fois. Avant de le faire, il avait appelé le 911 pour dire qu'il y avait eu un cambriolage dans la maison. Lui et de nombreux voisins ont déclaré que les policiers ne s'étaient pas annoncés et avaient fait irruption la nuit, armés et bien protégés.

Dans les deux heures suivant la mort de Taylor aux mains de la police, Kenny Walker a été arrêté et accusé de tentative de meurtre. Il a ensuite été libéré et les accusations ont été abandonnées, mais elles peuvent être rétablies. Il a intenté une action en justice, affirmant qu'il défendait Breonna Taylor et se défendait lui-même. Reconnaissant la nécessité d'une reddition de comptes plus large, la poursuite vise le procureur général Cameron, le gouvernement de la région métropolitaine de Louisville, le maire Greg Fischer, 13 policiers de Louisville, l'ancien chef Steve Conrad et le chef intérimaire Rob Schroeder. La poursuite dit que la police « a menacé la vie de Kenny, a détenu illégalement Kenny, l'a interrogé sous de faux prétextes, a ignoré son récit corroboré par des voisins, puis a arrêté et emprisonné Kenny ». Son avocat dit avoir la preuve que Walker n'est pas celui qui a blessé un des officiers, sur qui on a tiré à l'aide d'un pistolet 9 mm. C'est plutôt Hankison, qui avait en sa possession un pistolet 9 mm, qui l'a fait. Il a ajouté que les preuves montrent que le coup de feu qui a blessé le policier n'a pas été tiré immédiatement, comme le prétend la police, mais plus d'une minute et demie après le début du raid.

De nombreuses manifestations ont demandé que les lois et les politiques qui régissent les policiers et qui permettent l'impunité généralisée pour les crimes racistes de la police soient éliminées, comme un geste minimum qui doit être posé. Les structures existantes au sein de la société tant au niveau de la sécurité que de l'économie et de la politique garantissent l'inégalité, non seulement devant la loi, mais bien plus largement, dans tous les aspects de la vie. Sinon, comment les policiers de tout le pays peuvent-ils utiliser systématiquement la même justification de « légitime défense » ou de « crainte » pour leur vie pour des meurtres totalement injustifiés ? Comment les élus et les avocats du gouvernement peuvent-ils tous convenir qu'une telle impunité est « légale » ? Au fur et à mesure que les actions progressent, la conscience que les structures de gouvernance existantes ne peuvent pas assurer l'égalité, la justice ou la responsabilité s'accroît de même que la conscience de combler le besoin de nouvelles institutions dans lesquelles c'est le peuple qui prend les décisions.



Louisville, Kentucky, 26 septembre 2020

Actions partout aux États-Unis du 25 septembre au 2 octobre

Seattle, Washington


Portland, Oregon

Mémorial pour Patrick Kimmons, qui a été abattu par la police de Portland en 2018.
Le 30 septembre 2020 a également marqué le 115e jour de manifestations.


Mobilisation de masse à Portland, Oregon, pour affirmer que la vie des Noirs compte en même temps qu'un rassemblement des « Proud Boys » dans cette ville le 26 septembre 2020

Sacramento, Californie


Los Angeles, Californie


San Diego, Californie

Denver, Colorado

Chicago Illinois
Mémorial pour Laquan McDonald, tué par la police de Chicago en 2014. Quatre cents ballons ont été libérés pour marquer les 400 jours qu'il a fallu pour que la vérité soit révélée sur les circonstances de sa mort.


Des jeunes dressent une table d'information le 26 septembre 2020 appelant à la fin de la brutalité policière et à la mise en place d'un comité de responsabilisation de la police civile.



Kirksville, Mississippi


Nashville, Tennessee


Graham, Caroline du Nord


Atlanta, Géorgie


Boston, Massachusetts

Rochester, New York


New York, New York

Manifestation le 2 octobre 2020 pour l'abolition de la police de l'immigration et des
douanes et pour exiger la libération de tous les détenus et la fin des détentions, de l'espionnage et des abus. Sur la bannière est inscrit le nom de tous ceux qui sont morts sous la garde du service d'immigration.


Des militants du logement demandent au maire Cuomo de prolonger le moratoire sur les expulsions, car beaucoup sont sans abri pendant la pandémie et la crise économique en cours, le 1er octobre 2020.


Manifestation contre la violence et l'impunité policières, le 26 septembre 2020

Washington, DC

Manifestation pour la reconnaissance des droits des LGBTQ+ le 2 octobre 2020 après la nouvelle nomination à la Cour suprême

Miami, Floride

(Voice of Revolution. Photos : Alton Photo, N. Galindo, S. Arizona, E. Uhn, Faria, D.V. Media, S. Olmos, Pupular Mobilization Portland, Alosha, Think Bleu, E. Herrera, C. Borealis, Naira, Good Kids Mad City, M. Dupre, Shania, photo-essays-dp, A. Crider, A. Matlock, U. Ewulonu, J. Degner, A.R. Walker, NYC Protest Updates, NYC Communities for Change, Peoples Truth Radio)

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