SUPPLÉMENT
Numéro 623 octobre 2020
L'importance de l'analyse des événements en
cours
La bataille pour la présidence américaine
• Les milliardaires qui
contribuent aux campagnes de Biden et de Trump
• Les
manifestations pour la reddition de comptes, le
définancement et le contrôle de la police se
poursuivent
L'importance de l'analyse des
événements en cours
L'analyse suivante des événements en cours
aux États-Unis est basée sur la discussion qui a
eu lieu à une récente réunion du Comité central
du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) avec des cadres dirigeants
du Parti du Québec et du Centre ouvrier et des
jeunes du Parti.
* * *
Le premier débat de l'élection présidentielle
américaine en cours a eu lieu le 30 septembre. Ces
débats dictent l'ordre du jour et ce qu'on appelle
les « enjeux électoraux ». Ils jouent un rôle
dans la mesure où ils permettent à l'un ou l'autre
des candidats de se démarquer comme champion des
désirs et souhaits que l'oligarchie financière
veut que le prochain président réalise. Les sujets
qui étaient censés être abordés étaient la Cour
suprême, l'économie, la justice raciale, les
changements climatiques, la gestion de la pandémie
et l'intégrité du processus électoral.
Or, avec le
démantèlement de toutes les institutions liées à
ce qu'on appelait autrefois une autorité publique
et un pouvoir civil, même l'existence d'un corps
politique avec des normes et une culture politique
n'est plus reconnue. Le débat a été un match de
cris et d'insultes, à tel point que même les
médias monopolisés l'ont décrit comme un gâchis et
une catastrophe. Les échanges d'insultes ont
clairement révélé qu'il n'existe plus de partis
politiques dignes de ce nom. Les partis ont été
remplacés par des actes individuels d'hooliganisme
et de diffamation et un étalage de bêtise,
d'ignorance et d'irrationalité. La notion même de
politique comme lien avec un corps politique a été
si minée que les États-Unis ne sont plus capables
de tenir un débat présidentiel de quelque
envergure que ce soit.
La seule chose qui a suscité les passions chez
Joe Biden, le candidat du Parti démocrate à la
présidence, était de défendre la réputation de son
fils qui a combattu en Irak. Il a dit qu'il
n'appréciait pas les commentaires de Trump selon
qui ceux qui sont décédés sont des «
perdants » et des « nuls ». Trump a
répondu en attaquant l'autre fils de Biden et ils
se sont emportés dans un échange stéréotypé de
mafieux : pas de politique, pas de civilité,
pas de solutions, juste une guerre de territoire.
Beaucoup s'attendaient à ce qu'ils parlent de leur
inquiétude au sujet de « la fin de l'Amérique
telle que nous la connaissons », mais
l'attente a été trahie puisque les deux ont
démontré en pratique « la fin de l'Amérique telle
que nous la connaissons ».
Pendant ce temps, le discours ouvert sur le fait
qu'une élection contestée pourrait ouvrir la voie
à une prise de contrôle militaire au nom de la
défense de la démocratie se poursuit. Les réponses
aux menaces de Trump de reporter l'élection
présidentielle ou de ne pas accepter ses résultats
si elles ne le favorisent pas sont un appel à une
action militaire. La situation est si tendue que
les messages sur les médias sociaux invitant à
prendre les armes sont devenus affaire courante.
En effet, beaucoup ont interprété l'appel de Trump
au groupe raciste et hitlérien soutenu par l'État
« Proud Boys » de « se tenir en retrait et
d'être prêt » n'était autre chose qu'un appel
aux armes. Les « Proud Boys » eux-mêmes ont
répondu en disant qu'ils se tenaient prêts.
Récemment, le secrétaire adjoint aux affaires
publiques du département de la Santé et des
Services sociaux, Michael R. Caputo, a accusé les
scientifiques des centres sur le contrôle des
maladies de commettre un acte de « sédition »
et/ou de constituer une « unité de
résistance » déterminée à saper les chances
de réélection du président. Dans un échange en
direct sur sa page Facebook, Caputo a dit avoir
reçu des menaces de mort et que des « groupes de
gauche » se préparaient à un conflit armé
après l'élection présidentielle. En référence à
l'élection possible de Trump pour un deuxième
mandat, il a dit : « Si vous portez des
armes, achetez des munitions maintenant, mesdames
et messieurs, car elles seront difficiles à
obtenir par la suite. »
D'autres réactions
prennent la forme d'appels à défendre la
Constitution, qui n'autorise pas le président à
décider de la date des élections et est censée
défendre le droit de parole et d'assemblée. La Charte
des droits et le Posse Comitatus Act
de l'époque de la guerre civile sont censés
bloquer l'utilisation de l'armée contre le peuple
américain – sauf en
période d'insurrection. Les références courantes
aux manifestants en tant que « foules
anarchistes », « émeutiers violents » et
« terroristes » ainsi que le discours sur la
« sédition » préparent le terrain pour
déclarer le mouvement de protestation du peuple
américain une insurrection. Déjà, la police
militaire a été utilisée contre des manifestants à
Washington, aux côtés de la Garde nationale,
avec 1 600 autres soldats en service
actif en attente. L'utilisation des forces armées
contre les personnes qui manifestent pour leurs
droits constitue une tyrannie, ce que la
Constitution est censée empêcher, mais ne le fait
évidemment pas.
Il y a aussi beaucoup de discussions sur les
insuffisances du mode de scrutin américain et
l'exclusion sur une base raciste d'un grand nombre
de Noirs, de Latino-Américains et d'Américains
d'origine asiatique, sans compter les prisonniers
dont les Noirs injustement incarcérés sont en
nombre disproportionné, etc. Tout cela crée le
doute dans l'esprit de tous, quelles que soient
les convictions politiques, sur la capacité de la
« démocratie » américaine à régler la crise
dans laquelle elle se trouve sans recourir à la
violence.
Pendant ce temps, une pléthore de discours ont
été prononcés par le secrétaire d'État Mike
Pompeo, le procureur général William Barr, le
président du Council of Foreign Relations Richard
Haas, le directeur du FBI Christopher Wray et le
conseiller à la sécurité nationale Robert O'Brien,
sur la Chine, le Parti communiste chinois et le
communisme. C'est de la désinformation officielle
pour empêcher le peuple de se doter de sa propre
conception du monde. Sans établir leur propre
point de référence, les travailleurs américains ne
peuvent exprimer des opinions sur la façon dont
les choses se posent qui soient dans leur intérêt.
C'est pourtant nécessaire pour s'organiser sur un
pied ferme et éviter les dangers inhérents à la
situation actuelle.
D'autre part, il y a ces reportages qui parlent
d'une possible ingérence de la Russie, de la Chine
et de l'Iran dans les élections, comme l'ont fait
la CIA et le directeur des services de
renseignement nationaux à l'élection précédente.
Le 24 juillet, le bureau du directeur du
renseignement national a rendu public un rapport
intitulé « Mise à jour sur la menace au public
américain dans l'élection ». Le directeur du
Centre de renseignement et de la sécurité
nationale William Evanina dit que le rapport donne
au public américain « un aperçu non classifié des
menaces étrangères dans l'élection de 2020 et
propose des mesures de base pour atténuer
certaines de ces menaces ». Le candidat à la
présidence du Parti démocrate Joe Biden a
également publié une déclaration disant que la
Russie s'ingérait contre lui. Le réseau CNN cite
quant à lui d'autres agents du renseignement qui
disent que les informations contenues dans ce
rapport ne sont pas exactes. Et ainsi de suite.
Ce qui s'est passé à la dernière élection et a
fait l'objet d'accusations et de
contre-accusations tout au long du mandat de Trump
est en train de se reproduire. La différence est
qu'aujourd'hui les contradictions sur le contrôle
de tout et de tout le monde, et surtout de
l'intelligence artificielle et son utilisation
pour décider qui domine le monde, sont encore plus
intenses.
Lors de la dernière élection, ce sont les forces
du camp Clinton qui ont utilisé ce qu'Hillary
Clinton a appelé la « communauté du
renseignement » pour s'ingérer dans la
campagne électorale. Certains affirment que la
cyberguerre menée par la Chine ou par la Russie
pourrait certainement être une raison pour
déclarer un état d'urgence ou déclarer que le vote
n'est pas valide. Les agences de renseignement
pourraient elles-mêmes dire que le Congrès, et
surtout la Chambre des représentants, doit
trancher si le résultat est contesté. Nancy
Pelosi, présidente de la Chambre, demande déjà aux
représentants de se préparer à une telle
éventualité et de s'arranger pour donner la
victoire à Biden. Or, cela provoquerait un autre
conflit et le doute sur la validité du vote, le
critère de majorité et la légitimité du président.
En invoquant tel ou tel scénario, les médias, les
politiciens et les médias persistent à dire que
c'est le peuple qui élit le président. C'est
ridicule même comme une simple affirmation en soi.
Les citoyens ne nomment pas les candidats et ces
derniers ne représentent clairement pas leurs
intérêts, ils représentent ceux de l'oligarchie
financière qui les porte au pouvoir. De plus,
étant donné l'échec à moderniser le scrutin pour
qu'il soit le véritable reflet de la véritable
majorité des membres du corps politique américain,
dire que le vote représente une décision
majoritaire est d'autant plus absurde. Mais c'est
en réalité une campagne de désinformation
perpétrée par l'État pour s'assurer que les
Américains restent coincés dans de vieilles
équations basées sur des arrangements établis pour
perpétuer différentes formes d'esclavage,
d'exploitation, d'oppression et la domination
impérialiste. On ne peut pas s'appuyer sur ces
arrangements pour résoudre les problèmes
d'aujourd'hui.
Il est ironique
qu'à un moment où il n'y a aucun doute dans
l'esprit de qui que ce soit que les États-Unis
eux-mêmes sont descendus dans la tyrannie, ils
mènent cette campagne guerrière contre la Chine
sur la base d'arguments qui proclament le modèle
de démocratie américaine en crise et ses vieilles
institutions démocratiques libérales comme le plus
haut sommet de la gouvernance que l'humanité peut
espérer atteindre.
Parmi les autres diversions qui constituent de la
désinformation, il y a le rétablissement par Trump
des tarifs sur l'aluminium en provenance du
Canada – une tentative désespérée de faire
appel aux secteurs de l'automobile et de l'acier
de le soutenir lui et non les démocrates dans
l'élection. Il est intéressant de noter que c'est
la vice-première ministre du Canada qui lui a
répondu, et non le premier ministre. Avec le
soutien de certains chefs syndicaux, Chrystia
Freeland s'est présentée comme le défenseur
militant des intérêts nationaux du Canada. En
fait, l'aluminium et l'acier sont tous deux
cruciaux dans la production de guerre et lors de
la dernière série de tarifs douaniers des deux
côtés de la frontière, les riches se sont
enrichis. C'est un stratagème cynique pour diviser
la classe ouvrière des deux pays en l'appelant à
se ranger derrière des intérêts qui prétendent
être ce qu'ils ne sont pas.
En plus d'intensifier les attaques contre la
Chine et l'Iran, les États-Unis continuent de
provoquer des situations en Europe dans leurs
efforts pour isoler la Russie et l'Iran.
Directement et par alliés interposés, les
États-Unis continuent de multiplier les attaques
contre Cuba révolutionnaire, le Venezuela et
d'autres pays de notre Amérique. La possibilité
d'élections pacifiques en Bolivie est quasi nulle.
Le danger que Donald Trump lance une invasion à
l'étranger pour détourner l'attention de la crise
dans laquelle sont embourbés les États-Unis, leurs
institutions et leur économie est toujours
présent. C'est une pratique bien connue des
États-Unis de lancer une invasion à l'étranger
pour tenter d'unir les forces armées et conjurer
le danger de guerre civile au pays. Déjà nous
assistons à des désaccords qui peuvent facilement
dégénérer en conflits violents entre autorités
rivales dans le contexte des tentatives actuelles
de réprimer le mouvement de masse qui continue de
faire rage partout au pays à la défense des
droits. Les désaccords indiquent que la guerre
civile pourrait devenir violente à tout moment,
différentes agences des forces armées, de police
et du renseignement s'alignant derrière les
intérêts privés étroits qui se disputent le
pouvoir de la présidence.
Depuis que George
W. Bush et Donald Rumsfeld ont promis à tort que
l'invasion « choc et effroi » serait
accueillie à bras ouverts en Irak, ainsi que dans
le monde et aux États-Unis, les invasions à
l'étranger ne parviennent plus à unir l'armée et
les agences de police et de renseignement. Malgré
cela et malgré la tyrannie du gouvernement qui a
été exposée dans les tentatives de faire taire le
mouvement de protestation de masse en ce moment,
les deux candidats à la présidence n'en continuent
pas moins de publier des déclarations incendiaires
contre le Venezuela et contre le socialisme qu'ils
assimilent au « pouvoir de la foule » et à la
tyrannie.
La présidence Trump a été le paravent de
manoeuvres cyniques pour démanteler davantage les
arrangements constitutionnels du passé.
Aujourd'hui, l'autorité publique et les
institutions, y compris les partis politiques, les
chambres du congrès et le système judiciaire, ne
servent plus leurs objectifs originaux de résoudre
les contradictions entre les factions et de garder
le peuple en laisse. La création du Homeland
Security a mené à la création d'énormes forces
policières sous l'autorité fédérale dans une
tentative d'usurper les droits des États et de
réprimer la révolte de la plus grande faction aux
États-Unis, celle qu'on appelle « la foule ».
Tout cela sert à donner un contrôle direct sans
entrave de l'État américain aux oligopoles, à
leurs coalitions et à leurs cartels qui dominent
et imposent leurs intérêts privés. La lutte pour
le contrôle accentue les contradictions entre ces
intérêts privés, fomentant la guerre civile dans
le pays et augmentant le danger de guerres
d'agression à l'étranger.
La lutte pour les combustibles fossiles et le
pétrole par opposition à ce que l'on appelle les
solutions vertes porte à la fois sur le contrôle
de l'utilisation de l'intelligence artificielle et
de l'espace, ce qui alimente la machine de guerre.
Les mêmes oligopoles, cartels et coalitions sont à
la fois derrière les combustibles fossiles et les
solutions vertes. La couleur du chat n'a pas
d'importance, tant qu'il attrape des souris.
Le PCC(M-L) est d'avis qu'il est important de
surveiller de près et d'analyser les événements
entourant les élections américaines en partant du
point de vue qui aide les peuples des États-Unis,
du Canada, du Mexique et de tous les pays du monde
à se préparer pour ce qui suivra. Le Canada est
intégré à la machine de guerre américaine et le
gouvernement du Canada est le prolongement des
intérêts privés étroits qui se sont emparés du
bureau de la présidence des États-Unis. Les
conflits qui existent aux États-Unis se reflètent
dans les conflits d'intérêts qui surgissent au
Canada, y compris la révolution de palais qui se
déroule sous nos yeux.
(Photos: VOR, K. Erikson, S.
Devol, Portland Independent Documentarians)
À peine un mois avant l'élection présidentielle
américaine du 3 novembre, le candidat
démocrate Joe Biden a reçu des dons de 149
milliardaires, pour un total d'environ 564
millions de dollars. Le candidat du Parti
républicain Donald Trump a reçu des dons
de 102 milliardaires pour un total d'environ
173 millions de dollars. Il s'agit de dons faits
directement à leurs campagnes respectives et à
leurs comités, tandis que des millions d'autres
sont donnés à leurs comités d'action politique
(super PAC).
Les chiffres sont basés sur les déclarations
faites auprès de la Commission électorale
fédérale, ce qui signifie que certains fonds
destinés aux super PAC qui n'exigent pas que le
donateur soit nommé ne sont pas inclus.
Le magazine Forbes a maintenant créé un «
Billionaires Donor Hub » pour suivre le
financement par les milliardaires aux campagnes de
Biden et Trump[1].
Biden obtient la grande majorité des fonds de ceux
qui sont impliqués dans « la finance et les
investissements » et la « technologie »,
dépassant de loin Trump dans ces catégories. Les
appuis de Trump proviennent des secteurs des «
sports » et des « jeux et casinos ». Il
reçoit également des dons des sept milliardaires
répertoriés dans le secteur de « l'énergie »,
dont 1,7 million de dollars de Kelcy Warren,
d'Energy Transfer Partners, impliqué dans des
gazoducs et des parcs éoliens. Jeffery Hildebrand,
directeur de Hilcorp, la plus grande société
pétrolière privée, a contribué pour 900 000
dollars.
Depuis mai, Biden a ajouté plus de deux douzaines
de nouveaux noms à sa liste de donateurs
milliardaires. Ses nouveaux partisans incluent
George Soros, qui a donné 505 600
dollars au comité de collecte de fonds de Biden
lié au Comité national démocrate. Soros, un
important soutien de Clinton, a dépensé plus
de 8 millions de dollars durant ce cycle
d'élections aux États-Unis.
Biden compte six gestionnaires de fonds
spéculatifs parmi ses 10 principaux
donateurs. Ses autres nouveaux donateurs sont pour
la plupart des milliardaires de premier plan de
l'Internet. Il s'agit notamment du PDG de Twilio,
Jeff Lawson, qui a contribué pour 1,2 million de
dollars; Dustin Moskovitz de Facebook
(620 600 dollars) et Sean Parker
(578 000 dollars); Le fondateur de Zynga,
Mark Pincus (626 200 dollars); et le
cofondateur de Twitter Ev Williams (250 500
dollars). Nicole Systrom, mariée au cofondateur
d'Instagram Kevin Systrom, a fait un don
de 250 000 dollars.
Le milliardaire Jeff Skoll, qui a été le premier
employé embauché à plein temps d'eBay, a
donné 620 600 dollars entre mai et juin.
Skoll est né au Canada et est devenu un citoyen
américain en 2007. En plus de ses dons aux
comités Biden, il a donné 4,5 millions de
dollars entre mai et juin à des super PAC qui
soutiennent Biden et les candidats démocrates au
Sénat.
Les nouveaux donateurs milliardaires
supplémentaires comprennent : Gary et Laura
Lauder d'Estée Lauder (240 000 dollars); Jim
Coulter, TPG Capitol, un géant de l'investissement
de capitaux (100 000 dollars); Nicole
Shanahan, épouse du co-fondateur de Google, Sergey
Brin, (25 000 dollars); Merryl Zegar, épouse
de Charles Zegar, Bloomberg LP (12 200
dollars); Nicholas Pritzker, les hôtels Hyatt et
TAO Capital Partners (5 600 dollars).
Environ 54 % des donateurs actuels de
Trump n'ont pas contribué à sa campagne
de 2016, beaucoup avaient donné à ce
moment-là à d'autres candidats lors de la primaire
présidentielle. Cela comprend Stephen Schwarzman
de Blackstone Group, qui est maintenant l'un de
ses principaux donateurs avec environ 3,7
millions de dollars. Selon Forbes, il est
l'une des personnes les plus riches de Wall Street
et l'un des plus grands donateurs politiques aux
États-Unis. Il a précédemment appuyé Jeb Bush.
Les donateurs milliardaires supplémentaires
faisant des dons à six chiffres à Trump
comprennent : Dennis & Phyllis
Washington, du secteur de la construction et de
l'exploitation minière (Washington Companies et
Seaspan Marine Corporation) 1 million de
dollars; Ira & Ingeborg Rennert, du secteur
des investissements (Groupe
Renco) 900 000 dollars; Steve Wynn, du
secteur des casinos et hôtels, 468 500
dollars; Ronald & Joyce Wanek, Meubles
Ashley 420 000 dollars; Farris et Dan
Wilks, du secteur du gaz naturel et de la
fracturation hydraulique (Frac
Tech) 250 000 dollars
et 50 000 dollars; Joe Liemandt, du
secteur des logiciels (Trilogy Software et ESW
Capital) 200 000 dollars; Tilman &
Paige Fertitta, propriétaires des Houston
Rockets, 140 000 dollars; Ron Perelman,
du secteur des investissements et des acquisitions
par emprunt (MacAndrews &
Forbes) 125 000 dollars; Charles et
Helen Dolan, du secteur de la câblodistribution
(Cablevision Systems Corp.) 125 000 dollars;
Benjamin Lewis, époux de Jane Goldman, du secteur
immobilier, (Solil Management) 100 000
dollars; Dan Snyder, l'équipe de football de
Washington, 100 000 dollars; Douglas et
Patricia Leone, du secteur du capital de risque
(Sequoia Capital) 100 000 dollars.
Les nouveaux donateurs de Trump incluent deux
piliers républicains, Bernard et Billi Marcus de
Home Depot, qui ont donné un total
de 721 200 dollars en mai. La PDG
d'Oracle Safra Catz et son mari Gal Tirosh ont
donné 250 000 dollars aux comités de
collecte de fonds communs de Trump en juin. Le
gouverneur républicain de la Virginie de l'Ouest
et milliardaire du secteur du charbon, Jim
Justice, a fait don de 100 000 dollars à
l'organisation « Trump Victory » et
de 27 500 dollars à un super PAC
pro-Trump. Trump a également reçu un nouvel appui
de Rodger Riney, cofondateur de la société de
courtage à escompte Scottrade et de Thomas Duff,
qui est l'un des propriétaires de Southern Tire
Mart. Chacun a fait de petites contributions de
moins de 2 800 dollars.
Note
1. Voir « Billionaires
Donor Hub »
Les manifestations se poursuivent le 26 octobre
2020 à Louisville, Kentucky, pour exiger
justice pour Breonna Taylor.
Les manifestations partout aux États-Unis se
poursuivent alors que la colère continue de
grandir face aux homicides commis par les
policiers sur une base raciste et contre le refus
des gouvernements de porter des accusations contre
la police. D'une seule voix et par millions, les
gens n'ont pas arrêté de dire que pour qu'il y ait
justice, il faut une reddition de comptes à tous
les niveaux d'autorité, la police, les maires, les
gouverneurs, le Congrès, le président et les
tribunaux. Partout, dans les villes et dans les
communautés, les gens revendiquent le pouvoir
d'avoir eux-mêmes le contrôle de la santé et de la
sécurité. Les appels à définancer et démilitariser
la police et à augmenter le financement des
services sociaux sont généralisés, y compris de
couper dans le financement du Pentagone. Le peuple
assume sa responsabilité sociale alors qu'une
ville après l'autre réagit aux injustices, peu
importe où elles se manifestent, comme cela s'est
produit pour George Floyd et maintenant pour
Breonna Taylor et pour plusieurs autres.
Louisville, au Kentucky, a joué un rôle de
premier plan cette semaine alors que les
manifestants exigent que justice soit faite pour
Breonna Taylor, la technicienne d'urgence médicale
afro-américaine tuée à son domicile sous une
rafale de 32 balles. Une descente a eu lieu
dans sa maison vers 1 heure du matin, la
police ayant menti au sujet de son implication
dans une affaire de drogues afin de pouvoir
obtenir un mandat, car le suspect avait déjà été
appréhendé. L'autopsie a révélé que Breonna Taylor
n'avait pas d'alcool ou de drogue dans son système
et aucune drogue n'a été trouvée chez elle. Les
gens sont furieux que les deux policiers
directement impliqués dans sa mort n'aient pas été
accusés, et qu'un troisième, Brett Hankison, a été
accusé seulement de « mise en danger non
intentionnelle », et que personne n'a été
tenu responsable de sa mort. Puisque l'obtention
du mandat repose sur des mensonges, tout ce qui en
découle est aussi illégal.
Louisville, Kentucky, 27 septembre 2020
Un des grands jurés au procès de Breonna Taylor a
maintenant fait une démarche auprès des tribunaux
pour que tous les enregistrements, les
procès-verbaux, les preuves et les instructions
présentés au grand jury par le procureur général
soient rendus publics. Ceci comprend la liberté de
discuter de ce qui n'a pas eu lieu lors du procès
devant grand jury, y compris « toutes les
accusations potentielles et les défendeurs qui ont
été ou n'ont pas été présentés ».
Ce juré a été choqué de voir le procureur général
du Kentucky (PG) Daniel Cameron blâmer les jurés
pour ne pas avoir mis en accusation les officiers
de police impliqués dans la mort de Breonna. Il
les a utilisés comme bouclier pour faire dévier la
question de la redevabilité et de la
responsabilité en ce qui concerne l'absence
d'accusations. L'avocat du juré a écrit dans sa
déclaration que « l'histoire entière et la vérité
absolue de comment cette affaire a été conduite du
début à la fin est maintenant une question de
grand intérêt public et est devenue une grande
partie de la discussion sur la confiance du public
qui se mène dans tout le pays. »
Le juré a aussi demandé au tribunal de permettre
à tous les jurés de prendre la parole et d'être
protégés d'une accusation possible d'outrage au
tribunal pour avoir rendu public ce matériel. Les
procédures de Grand Jury sont secrètes et les
jurés ne sont pas autorisés à en parler.
En plus des demandes du juré, le juge qui entend
la cause pour Hankison a demandé que
l'enregistrement des procédures du Grand Jury soit
rendu public. Le procureur général Cameron l'a
fait le 2 octobre. C'est le minimum qui
pouvait être fait et le juré demande avec raison
qu'on aille beaucoup plus loin.
Rendre le tout public montrera sans aucun doute
la présentation insuffisante et pro-police de
l'État, ce qui empêche essentiellement les jurés
de porter d'autres accusations. Par exemple,
l'État a affirmé que le mandat était légal; il a
probablement demandé pourquoi 32 coups de
fusil étaient « nécessaires », pourquoi des
méthodes non létales n'ont pas été utilisées,
pourquoi aucun effort n'a été fait pour s'annoncer
une fois à l'intérieur au lieu de tirer sur Taylor
et son compagnon, Kenneth Walker, lui-même
Afro-américain.
La juste position du juré a été applaudie. Ses
efforts et ceux des manifestants ont forcé le
procureur général à admettre qu'il n'avait
recommandé aucun chef d'accusation contre les deux
policiers. Il a dit que leurs actions étaient «
raisonnables », car ils agissaient en «
légitime défense ». La justification donnée
était que Walker, autorisé à porter une arme à
feu, avait tiré une fois. Avant de le faire, il
avait appelé le 911 pour dire qu'il y avait
eu un cambriolage dans la maison. Lui et de
nombreux voisins ont déclaré que les policiers ne
s'étaient pas annoncés et avaient fait irruption
la nuit, armés et bien protégés.
Dans les deux heures suivant la mort de Taylor
aux mains de la police, Kenny Walker a été arrêté
et accusé de tentative de meurtre. Il a ensuite
été libéré et les accusations ont été abandonnées,
mais elles peuvent être rétablies. Il a intenté
une action en justice, affirmant qu'il défendait
Breonna Taylor et se défendait lui-même.
Reconnaissant la nécessité d'une reddition de
comptes plus large, la poursuite vise le procureur
général Cameron, le gouvernement de la région
métropolitaine de Louisville, le maire Greg
Fischer, 13 policiers de Louisville, l'ancien
chef Steve Conrad et le chef intérimaire Rob
Schroeder. La poursuite dit que la police « a
menacé la vie de Kenny, a détenu illégalement
Kenny, l'a interrogé sous de faux prétextes, a
ignoré son récit corroboré par des voisins, puis a
arrêté et emprisonné Kenny ». Son avocat dit
avoir la preuve que Walker n'est pas celui qui a
blessé un des officiers, sur qui on a tiré à
l'aide d'un pistolet 9 mm. C'est plutôt
Hankison, qui avait en sa possession un pistolet 9
mm, qui l'a fait. Il a ajouté que les preuves
montrent que le coup de feu qui a blessé le
policier n'a pas été tiré immédiatement, comme le
prétend la police, mais plus d'une minute et demie
après le début du raid.
De nombreuses manifestations ont demandé que les
lois et les politiques qui régissent les policiers
et qui permettent l'impunité généralisée pour les
crimes racistes de la police soient éliminées,
comme un geste minimum qui doit être posé. Les
structures existantes au sein de la société tant
au niveau de la sécurité que de l'économie et de
la politique garantissent l'inégalité, non
seulement devant la loi, mais bien plus largement,
dans tous les aspects de la vie. Sinon, comment
les policiers de tout le pays peuvent-ils utiliser
systématiquement la même justification de «
légitime défense » ou de « crainte »
pour leur vie pour des meurtres totalement
injustifiés ? Comment les élus et les avocats
du gouvernement peuvent-ils tous convenir qu'une
telle impunité est « légale » ? Au fur
et à mesure que les actions progressent, la
conscience que les structures de gouvernance
existantes ne peuvent pas assurer l'égalité, la
justice ou la responsabilité s'accroît de même que
la conscience de combler le besoin de nouvelles
institutions dans lesquelles c'est le peuple qui
prend les décisions.
Louisville, Kentucky, 26 septembre 2020
Actions
partout aux États-Unis du 25 septembre au 2
octobre
Seattle, Washington
Portland, Oregon
Mémorial pour Patrick Kimmons, qui a été abattu
par la police de Portland en 2018.
Le 30 septembre 2020 a également marqué le 115e
jour de manifestations.
Mobilisation de masse à Portland, Oregon, pour
affirmer que la vie des Noirs compte en même temps
qu'un rassemblement des « Proud Boys » dans cette
ville le 26 septembre 2020
Sacramento, Californie
Los Angeles, Californie
San Diego, Californie
Denver, Colorado
Chicago Illinois
Mémorial pour Laquan McDonald, tué par la police
de Chicago en 2014. Quatre cents ballons ont été
libérés pour marquer les 400 jours qu'il a fallu
pour que la vérité soit révélée sur les
circonstances de sa mort.
Des jeunes dressent une table d'information le 26
septembre 2020 appelant à la fin de la brutalité
policière et à la mise en place d'un comité de
responsabilisation de la police civile.
Kirksville, Mississippi
Nashville, Tennessee
Graham, Caroline du Nord
Atlanta, Géorgie
Boston, Massachusetts
Rochester, New York
New York, New York
Manifestation le 2 octobre 2020 pour l'abolition
de la police de l'immigration et des
douanes et pour exiger la libération de tous les
détenus et la fin des détentions, de l'espionnage
et des abus. Sur la bannière est inscrit le nom de
tous ceux qui sont morts sous la garde du service
d'immigration.
Des militants du logement demandent au maire Cuomo
de prolonger le moratoire sur les expulsions, car
beaucoup sont sans abri pendant la pandémie et la
crise économique en cours, le 1er octobre 2020.
Manifestation contre la violence et l'impunité
policières, le 26 septembre 2020
Washington, DC
Manifestation pour la reconnaissance des droits
des LGBTQ+ le 2 octobre 2020 après la nouvelle
nomination à la Cour suprême
Miami, Floride
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