Numéro 15 - 17 mars 2020
Importants anniversaires
• 137e
anniversaire de la mort de Karl Marx
• 149e anniversaire de la
Commune de Paris
Anniversaire de la mort de Karl
Marx
5 mai 1818 - 14
mars 1883
L'exemple et l'oeuvre de Karl Marx ont une
importance capitale pour le mouvement ouvrier
international. L'humanité conservera toujours une
grande admiration révolutionnaire et beaucoup de
gratitude pour la vie et l'oeuvre de cet homme de
génie, éducateur et dirigeant du prolétariat. Le
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
demeure fidèle aux idées de Karl Marx qui, par
leur développement et enrichissement constants,
sont devenues le trésor du marxisme-léninisme,
l'infaillible base théorique de la pratique
révolutionnaire de tout parti communiste digne de
ce nom.
Beaucoup reconnaissent le marxisme comme un guide
pour l'action. D'autres prétendent être marxistes,
mais sont en fait des apologistes du capitalisme
et de l'ordre mondial néolibéral. Ils voient dans
la crise économique mondiale et les autres crises
dans lesquelles le monde est enlisé rien d'autre
qu'une crise ou des occasions de servir leurs
propres intérêts. Ils ne voient pas, et ne veulent
pas voir, la voie vers l'avant que révèlent les
phénomènes qui naissent et qui passent. Ils ne
voient pas et ne veulent pas voir que la lutte de
classe qui s'aiguise dans les conditions de la
crise conduit à une nouvelle époque historique
fondée sur l'abolition de l'exploitation de l'être
humain par l'être humain et de tous les maux qui
l'accompagnent : anarchie, oppression,
pauvreté, insécurité et guerres.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) se base sur les idées
marxistes parce qu'elles reflètent les lois
objectives du développement social. Elles
constituent un guide pour la classe ouvrière dans
sa lutte pour l'émancipation, et sont pour elle
une grande source d'inspiration et une force
spirituelle vitale pour atteindre ses objectifs.
En plus de refléter les lois du développement
social, elles sont une grande force matérielle
pour transformer le monde. À mesure que s'exacerbe
la lutte de classe et que s'aiguisent les
contradictions de classe et les contradictions
nationales, ces idées continuent d'être reprises
par un nombre toujours plus grand de personnes. Et
elles se développent et s'enrichissent dans le
cours de la pratique révolutionnaire.
L'aboutissement de la lutte de classe et le rôle
dirigeant de la classe ouvrière dans la révolution
sont des questions fondamentales de la stratégie
révolutionnaire. « L'essentiel, dans la doctrine
de Marx, écrit Lénine, c'est qu'elle a mis en
lumière le rôle historique mondial du prolétariat,
comme bâtisseur de la société socialiste. »[1] Lénine
soulignait lui aussi qu'il est toujours important
d'établir « quelle classe se trouve au centre de
telle ou telle époque, et détermine son contenu
fondamental, l'orientation principale de son
développement, les particularités essentielles de
son cadre historique, etc. »
Marx a écrit :
« [...] en ce qui me concerne, ce n'est pas à moi
que revient le mérite d'avoir découvert
l'existence des classes dans la société moderne,
pas plus que la lutte qu'elles s'y livrent. Des
historiens bourgeois avaient exposé bien avant moi
l'évolution historique de cette lutte des classes
et des économistes bourgeois en avaient décrit
l'anatomie économique. Ce que j'ai apporté de
nouveau, c'est : 1) de démontrer que
l'existence des classes n'est liée qu'à des phases
historiques déterminées du développement de la
production ; 2) que la lutte des classes
mène nécessairement à la dictature du
prolétariat ; 3) que cette dictature
elle-même ne représente qu'une transition vers
l'abolition de toutes les classes et vers une
société sans classes. »[2]
Lénine a qualifié d'expression la plus grossière
de réformisme, la négation du concept du rôle
dirigeant de la classe ouvrière dans le mouvement
révolutionnaire. En plaçant la classe ouvrière au
centre de notre époque, il a décrit le principal
contenu de cette époque comme étant la transition
du monde du capitalisme au socialisme, et le
caractère de la révolution comme étant
prolétarien.
L'affirmation de Marx que le capitalisme n'a pas
seulement donné naissance à la bourgeoisie, il a
aussi donné naissance à la classe ouvrière qui est
son fossoyeur, est cruciale pour ouvrir la voie au
progrès de la société. Marx reconnaît que la
classe ouvrière est cette force matérielle
historique parce qu'elle a intérêt à mettre fin à
toute exploitation de l'être humain par l'être
humain et, ce faisant, mettre fin au retard,
à la noirceur et à l'ignorance et ouvrir une
étape complètement nouvelle du développement de la
société, poursuivant sur la grande voie de la
civilisation en créant une nouvelle époque
historique.
Le développement du rôle dirigeant de la classe
ouvrière, de son leadership dans toutes les
affaires qui concernent la société demeure à ce
jour la question décisive qui déterminera la
victoire de la cause de l'humanité entière et
changera la situation en sa faveur. Uniquement
parler de la lutte de classe, reconnaître son
existence et en faire la description, sans
reconnaître où mène cette lutte de classe et
l'orienter de manière qu'elle contribue à
l'édification nationale qui favorise la classe
ouvrière et le peuple, présuppose que la
bourgeoisie et la classe ouvrière continueront
d'exister pour toujours comme deux classes
opposées, la bourgeoisie en tant que classe
dominante et la classe ouvrière en tant que classe
opprimée. C'est précisément ce que la bourgeoisie
veut faire croire à la classe ouvrière et à tous
les opprimés. C'est pourquoi, bien que la
bourgeoisie et ses apologistes reconnaissent les
classes et la lutte de classe, ils nient la marche
en avant de la société : ils refusent
d'analyser la situation et se contentent de la
décrire. Ou bien ils regardent la situation de
manière fataliste, n'y voyant aucune issue
possible, et prétendent que les luttes des
travailleurs et des larges masses du peuple ne
mènent nulle part, ou bien ils présentent les
luttes spontanées de manière euphorique et les
approuvent pourvu qu'elles ne menacent pas le
statu quo. Dans un cas comme dans l'autre, le
résultat est le même. La bourgeoisie est prête à
coexister avec ceux qui reconnaissent la lutte de
classe pourvu qu'ils ne reconnaissent pas où elle
mène et qu'ils n'organisent pas en fonction de
cette reconnaissance.
Ce qui distingue les marxistes-léninistes de
toutes les autres forces sociales, ce sont les
objectifs qu'ils tiennent haut levés dans toutes
les conditions et circonstances. Ces objectifs
sont donnés par les conditions mêmes de la
société. Ils sont l'expression consciente de la
direction que prend la société et la tâche du
Parti marxiste-léniniste est d'amener la classe à
faire siens ces objectifs, ce qu'il fait d'une
façon pratique. Il fait de la classe ouvrière une
combattante consciente pour sa propre
émancipation, pour l'émancipation de la société
tout entière et de toute l'humanité.
Le PCC(M-L) procède à partir du mouvement réel
qui existe dans la société. Il n'exagère ni ne
minimise un aspect ou un trait de la situation
actuelle. Il tient compte de tous les facteurs à
l'oeuvre : il n'oublie ni le côté objectif ni
le côté subjectif du mouvement ; il tient
compte du facteur conscient, le Parti et sa
théorie, la pensée marxiste-léniniste
contemporaine, et du rôle des masses en tant que
celles qui font l'histoire.
Hardial Bains, fondateur et dirigeant du
PCC(M-L), rend hommage à Karl Marx au
cimetière Highgate à Londres en 1983,
à l'occasion du 100e anniversaire de
la mort de Marx.
|
Hardial Bains, le fondateur et dirigeant de notre
Parti jusqu'à sa mort en 1997, faisait
remarquer :
« Karl Marx a découvert la loi du mouvement de la
société et la loi spécifique du mouvement du mode
de production capitaliste. C'est aussi à ces lois
qu'obéit le mouvement dans le domaine des idées,
de la science et de la théorie. Depuis que la
société s'est scindée en deux classes
irréconciliables, la bourgeoisie et le
prolétariat, toutes les traditions de la science
et des lumières sont devenues le propre du
prolétariat, la classe qui a intérêt à abolir
toutes les conditions de l'exploitation de l'être
humain par l'être humain. En raison de la mission
qui lui incombe, le prolétariat est la seule
classe qui n'a pas de préjugé. La science a besoin
de cette condition pour progresser.
« Ce sont les découvertes de Karl Marx qui ont
donné à la classe la conscience, qui lui ont
montré son but, sur la base de la direction de la
lutte de classe, la direction que prend la
société, et qui lui ont montré comment atteindre
ce but. Karl Marx était d'abord et avant tout un
révolutionnaire. La science qu'il a créée possède
à la fois le parti pris prolétarien et un
caractère révolutionnaire, et elle n'est donc
d'aucune utilité pour la bourgeoisie. Pour être
scientifique, pour être révolutionnaire, il est
nécessaire d'être le continuateur de la voie de la
victoire des plus grands idéaux de
l'humanité. »[3]
Le PCC(M-L) aborde ce travail dans toute sa
complexité et sa profondeur pour que la classe
ouvrière soit munie de l'arme spirituelle qu'elle
trouve dans le marxisme-léninisme tandis que le
marxisme-léninisme trouve son arme matérielle dans
la classe ouvrière. La fusion de la théorie du
marxisme-léninisme avec le mouvement ouvrier est
l'un des plus importants facteurs dans la
préparation du facteur humain/conscience sociale,
qui est la condition matérielle nécessaire pour
ouvrir la voie au progrès de la société.
C'est le Parti qui apporte cette conscience à
toutes les sections de la société. Quand il parle
du mouvement indépendant de la classe ouvrière,
loin de réduire la portée du mouvement ouvrier, de
le limiter à ce qu'on a tendance à appeler « les
questions ouvrières », le Parti a à l'esprit
son programme, que la classe ouvrière se constitue
en la nation et investisse le peuple du pouvoir
souverain. C'est le mouvement émancipateur de la
classe ouvrière qui affranchit du même coup toute
la société. Si la bourgeoisie présente la classe
ouvrière comme une classe centrée sur elle-même
sont les objectifs sontétroits, les
marxistes-léninistes ne défendent pas une position
intéressée, leur position est la même, qu'ils
s'adressent à la classe ouvrière, aux jeunes, aux
femmes ou à toute autre section de la société. La
classe ouvrière n'a pas les possibilités
d'influencer les affaires de la société d'une
manière révolutionnaire si elle est séparée ou
divorcée des problèmes de la société, si elle est
indifférente aux problèmes de tous les exploités
et opprimés et si elle reste à l'écart de la
grande voie de la civilisation. La classe ouvrière
ne peut avancer sur la grande voie de la
civilisation simplement parce qu'elle est la
classe ouvrière, elle doit avoir son avant-garde
dans la forme d'un parti politique fiable et
éprouvé qui place la lutte pour ouvrir la voie au
progrès de la société sur la grande voie de la
civilisation. Donc, cette avant-garde agit non pas
en repoussant cette grande voie, mais en s'y
engageant et en comptant sur la classe ouvrière en
tant que force matérielle qu'a engendrée
l'histoire pour la réalisation de cette tâche.
Aujourd'hui, le nom et l'oeuvre de Karl Marx
vivent dans le coeur et l'esprit de millions de
personnes qui aspirent à bâtir une société
nouvelle. Ceux qui désirent organiser la classe
ouvrière pour qu'elle assume son rôle dirigeant
dans la construction de cette société auront
toujours le marxisme comme guide à l'action.
Hardial Bains au Séminaire à l'occasion du 110e
anniversaire de la mort de Karl Marx à la
Bibliothèque
commémorative Karl Marx à Londres le 5 septembre
1993
Hardial Bains au bureau de Lénine à la
Bibliothèque commémorative Karl Marx
à Londres en septembre 1993
Notes
1. Lénine, « Les destinées
historiques de la doctrine de Karl Marx »,
Oeuvres, Tome 18, Éditions du progrès,
Moscou, p. 60
2. « Lettre à J.
Weydemeyer, 5 mars 1852 », Marx et
Engels, Correspondance, Éditions du progrès,
Moscou, 1971, p. 62
3. Hardial Bains, « La
nécessité de la presse de masse du Parti »,
Une semaine de célébrations, Institut Marx,
Engels, Lénine, Staline, Toronto, 1985
Anniversaire de la Commune de
Paris
La Commune de Paris défendue sur les barricades
par les ouvriers
révolutionnaires le 18 mars 1871
Le 18 mars 1871, la classe ouvrière de
Paris s'est soulevée contre la bourgeoisie
française et dans les jours qui ont suivi, la
Commune de Paris a été proclamée. C'était la
première prise du pouvoir d'État révolutionnaire
par le prolétariat et l'une des plus glorieuses
pages de l'histoire de la classe ouvrière
internationale.
Les efforts héroïques du prolétariat de Paris ont
marqué un tournant historique de la lutte de
classe du prolétariat contre la bourgeoisie parce
que, pour la première fois, il agissait en son nom
et que les communards ont agi de façon décisive
comme force politique indépendante de plein droit
pour avancer une cause définie par eux-mêmes. Par
leur sang, les communards héroïques demeurent une
source d'inspiration profonde et d'enseignements
d'une valeur inestimable pour le mouvement
communiste et ouvrier international.
Le pouvoir d'État
chargé de défendre le système capitaliste
d'esclavage salarié et d'exploitation de l'être
humain par l'être humain rongé par la crise bloque
la voie au progrès de la société. Les élites
dirigeantes néolibérales qui ont usurpé l'autorité
publique et les institutions d'État sont
directement contrôlées par les intérêts
monopolistes privés les plus puissants. Leur
rivalité intermonopoliste a détruit non seulement
l'économie de pays entiers, mais également des
États-nations au complet ou les a plongés dans une
profonde crise existentielle. Le tissu social de
ce pays se désagrège rapidement et les peuples
n'ont plus le choix que de trouver une alternative
à la collusion et aux rivalités
inter-impérialistes qui amènent le monde au bord
d'un embrasement mondial.
Dans cette situation, les enseignements de la
Commune de Paris sont d'une importance
particulière pour la classe ouvrière et tous les
exploités. L'expérience de la Commune de Paris a
détruit le mythe de la nature éternelle et du
caractère invincible et neutre de l'État bourgeois
et a fourni la première confirmation pratique des
principes les plus fondamentaux du socialisme
scientifique tels qu'élaborés par Marx et Engels.
Elle a également fourni une expérience pratique
qui leur a permis de continuer d'élaborer ces
principes.
La création de la Commune de Paris a eu lieu dans
les conditions d'un grand bouleversement
révolutionnaire en France. En 1870, le
despote français Louis Bonaparte, qui avait
déclenché une guerre chauvine injuste et
antipopulaire contre la Prusse, a subi une
humiliante défaite. Paris fut alors assiégé par
l'armée prussienne et c'est dans cette situation
qu'éclata la révolution de Paris le 4
septembre 1870 qui renversa le Second Empire
de Louis Bonaparte et proclama la République.
La bourgeoisie forma le gouvernement de cette
République, bien que les ouvriers de Paris, armés
pour défendre leur ville, aient été la force
principale de cette révolution. Quand, après un
long siège, le gouvernement bourgeois capitula
devant les Prussiens et, avec leur soutien, voulut
désarmer le prolétariat le 18 mars 1871,
le prolétariat se souleva et tourna ses armes
contre le gouvernement des classes possédantes qui
siégeait à Versailles. Le prolétariat devenait la
classe dirigeante pour la première fois.
Le 26 mars, la Commune de Paris était élue et
elle était proclamée le 28 mars 1871.
Les arrondissements de Paris sont dirigés par
des groupes de Communards. Dans les rues, la foule
lit les proclamations de ce nouvel État.
La Commune de Paris a été écrasée par la suite
avec une violence inouïe, mais a fourni un
brillant exemple de certaines des caractéristiques
fondamentales d'un nouvel État prolétarien.
Le 30 mars, deux jours seulement après la
proclamation de la Commune, la conscription et
l'armée permanente étaient abolies et la Garde
nationale, constituée de tous les citoyens
capables de porter des armes, devint la seule
force armée. Le même jour, elle a montré son
caractère profondément internationaliste lorsque
les étrangers élus à la Commune furent confirmés
dans leurs fonctions, parce que « le drapeau de la
Commune est le drapeau de la République
universelle ». Afin de se protéger contre
tout carriériste qui aurait pu tenter d'avancer
ses propres intérêts aux dépens du peuple, la
Commune a décidé de payer ses représentants à un
salaire d'ouvrier et de les déclarer tous sans
exception révocables en tout temps.
Parmi les autres mesures que la Commune a prises
pour démanteler l'ancien appareil d'État et
instaurer le nouveau, il y a : l'élection des
fonctionnaires, comme les juges, ceux-ci devenant
tous révocables en tout temps ; la séparation
de l'Église et de l'État et la suppression du
budget des cultes, le bannissement des écoles de
tous les symboles, images, dogmes et prières
religieux. Ces mesures signifiaient que la
religion est une question qui relève purement de
la conscience individuelle de chacun. Surtout, la
Commune a fait des organes élus des instances
redevables, alors qu'ils n'étaient auparavant que
des corps législatifs pour approuver les mesures
nécessaires aux classes exploiteuses tandis que
l'appareil bureaucratique était responsable de
leur application. Elle donna aux organes
législatifs des fonctions à la fois législatives
et exécutives, de sorte que ceux qui adoptaient
les lois étaient aussi responsables de leur
application.
La Commune a également pris d'importantes mesures
révolutionnaires pour l'émancipation économique et
le bien-être des travailleurs. Elle a décrété la
remise totale des loyers à partir
d'octobre 1870 jusqu'à avril 1871 et que
les sommes déjà payées sur ces loyers étaient des
avances sur les futurs paiements. Elle a interdit
la vente de tous les objets engagés au
mont-de-piété municipal, puis supprimé les
monts-de-piété. Elle a interdit le travail de nuit
dans les boulangeries. Elle a ordonné la remise
des fabriques, usines et ateliers fermés aux
associations ouvrières. Les communards ont
entrepris d'appliquer ces mesures, mais presque
toutes leurs énergies devaient être consacrées à
la défense de la Commune contre les assauts
barbares du gouvernement de Versailles. Le
gouvernement de Versailles avait obtenu la
collaboration des Prussiens pour écraser la
révolte des travailleurs.
Une affiche soviétique des
années 1920 qui, invoquant la mémoire
des martyrs de la Commune de Paris,
appelle à se rallier au drapeau rouge des
Soviets.
|
Après plus de 28 jours de résistance
héroïque, les derniers communards succombèrent à
l'assaut général des troupes de Versailles
appuyées par les Prussiens. C'est alors que le
massacre des hommes, des femmes et des enfants
sans défense qui avait fait rage tout au long de
la semaine sanglante, atteignit son point
culminant. Des milliers et des milliers d'ouvriers
sans armes furent massacrés par la bourgeoisie. Si
la bourgeoisie se présente comme «
humanitaire », « raisonnable », «
juste » et « civilisée », la Commune de
Paris a montré la barbarie effrénée à laquelle
elle est prête à recourir pour écraser les luttes
révolutionnaires du prolétariat, soulignant ainsi
l'importance pour le prolétariat, une fois qu'il a
pris le pouvoir, d'exercer résolument sa dictature
sur les exploiteurs afin de pouvoir consolider ses
victoires et établir la démocratie pour la grande
majorité des travailleurs.
C'est l'enseignement précieux que la Commune de
Paris pendant sa courte existence a donné au
prolétariat mondial, un enseignement d'une
profonde importance dans sa lutte continue pour
édifier la société nouvelle, socialiste. Dans la
préface à l'édition allemande de 1872 du
Manifeste du Parti communiste, Marx et Engels
écrivent : « La Commune, notamment, a
démontré que la classe ouvrière ne peut pas se
contenter de prendre telle quelle la machine de
l'État et de la faire fonctionner pour son propre
compte. »
La Commune de Paris, qui a montré dans les faits
ce que signifie la dictature du prolétariat, offre
également des enseignements sur la nécessité d'un
parti politique révolutionnaire prolétarien pour
le diriger dans les hauts et les bas complexes de
la lutte de classe et sur la nécessité de bâtir et
de renforcer l'alliance ouvriers-paysans et
d'autres leçons inestimables qui ont été
confirmées par la Grande Révolution
d'Octobre 1917 et les autres luttes
révolutionnaires du prolétariat.
Aujourd'hui,
l'importance d'avoir des partis capables de
fournir à la lutte de classe de la classe ouvrière
et du peuple opprimé l'orientation et la direction
dont ils ont besoin pour développer leur politique
indépendante et apporter des solutions aux
problèmes de la société est en essence la cause
pour laquelle les communards ont combattu et
ouvert la voie avec tant d'héroïsme. L'exemple de
la Commune de Paris inspirera toujours la classe
ouvrière partout dans le monde qui n'oubliera
jamais les leçons inestimables écrites dans le
sang par les communards. La Commune de Paris a été
en effet le glorieux fourrier de la société
nouvelle que la classe ouvrière et les opprimés du
monde aspirent à créer.
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