Numéro 46 - 18 novembre 2017
La Loi 62 du Québec
L'Assemblée nationale blâme
les femmes et les jeunes
pour masquer sa propre couardise
- Parti marxiste-léniniste du
Québec -
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La
Loi
62
au
Québec
• L'Assemblée nationale blâme les
femmes et les jeunes pour masquer sa propre couardise - Parti marxiste-léniniste du
Québec
• La Loi 62 est irrationnelle et doit
être abrogée - Georges Côté
Le
gouvernement
Trudeau
adopte
la
Loi
sur
la
modernisation
des
transports
• Les travailleurs rejettent cette atteinte
à leur dignité et à leurs droits
Opposition au chantage
des monopoles du transport
• Destruction nationale dans le nord du
Manitoba
• Des gestes, pas des paroles pour renverser la
destruction nationale
• Les propriétaires américains
menacent de fermer le Huron Central Railway
Le fauteur de guerre
Trump en Asie
• Des manifestants antiguerre en Corée
du sud - Philip
Fernandez
• Déclaration conjointe d'associations
internationales d'avocats
• Protestations au Canada
Le blocus de Cuba par
les États-Unis doit être levé!
• Les États-Unis annoncent de nouvelles
restrictions sur le commerce et les voyages à Cuba
• Un autre rejet massif et retentissant par
l'ONU du blocus économique des États-Unis contre Cuba
- Isaac Saney, Réseau
canadien
pour Cuba
• Le blocus des États-Unis est le
principal obstacle au développement scientifique à Cuba
- Yenia Silva Correa
• Actions en appui à
la résolution cubaine à l'ONU
• Nous persévérerons, forts du
consensus de notre peuple et de l'engagement patriotique des plus
jeunes, dans la lutte anti-impérialiste et dans la
défense de notre indépendance - Bruno Rodriguez
Parilla, ministre des
Relations extérieures de Cuba
Bas les pattes du
Venezuela!
• Opposons-nous à l'ingérence
continue du gouvernement Trudeau au Venezuela! Non aux tentatives de
changement de régime menées par les États-Unis!
• La République bolivarienne du
Venezuela dénonce la décision du gouvernement canadien
- Communiqué du ministère du Pouvoir
populaire pour les Relations extérieures
• Dénonciation de la réunion de
Toronto sur la « crise
vénézuélienne »
• Premier ministre Justin Trudeau, laissez le
peuple vénézuélien vivre
en paix -
Fondation Hugo Chavez
Supplément
Le stratagème pour payer les riches d'Amazon
• Être ou ne pas être en
contrôle de leur vie: le problème qui se pose pour les
travailleurs - K.C. Adams
La Loi 62 au Québec
L'Assemblée nationale blâme les femmes
et
les jeunes pour masquer sa propre couardise
- Parti marxiste-léniniste du
Québec -
Une victoire à la Pyrrhus est une victoire qui
est obtenue au prix de terribles pertes pour le vainqueur. Cette
expression s'applique bien à l'adoption de la Loi 62 par
l'Assemblée nationale le 18 octobre. On a essayé de
justifier la Loi sur la base que le moins de 1 % des femmes qui portent
une pièce de vêtement
qui couvre leur visage se trouve à bloquer le progrès de
la société en privant le 100 % de la
population de la jouissance de ses droits.
La prétention du
gouvernement qu'il défend le droit public et une
démocratie civile repose sur une notion étriquée
de ce qu'est la séparation de l'Église et de
l'État, qu'on dit être une lutte «
inachevée ». Cette lutte est présentée
de la manière la plus absurde qui soit et totalement hors
contexte. La séparation de l'Église et de l'État a
été
réglée au Québec en 1874 quand le Conseil
privé britannique a réglé l'affaire Guibord. Cela
a arrêté l'ingérence de l'Église dans les
affaires qui sont de la compétence de l'autorité civile,
et réglé la question à savoir que l'État
était laïc et non ecclésiastique et que le pouvoir
civil et non le pouvoir ecclésiastique de l'Église
régnait sur les
affaires temporelles.[1]
En
dépit de cela, l'Église a maintenu son pouvoir oppressif
dans les affaires temporelles parce qu'il était de
l'intérêt des cercles dirigeants de maintenir les rapports
féodaux dans les campagnes. Ce pouvoir s'est maintenu
jusqu'à son éclatement dans les
années 1950-1960,
lorsqu'il a fallu créer un bassin massif de main-d'oeuvre
à bon marché pour servir l'expansion impérialiste
américaine au Canada et c'était le Québec qui
procurait alors le plus haut taux de rendement sur l'investissement. On
a donné à cette période d'expansion
économique et de changements sociaux et culturels au
Québec le nom de Révolution
tranquille.
Le problème aujourd'hui n'est pas qu'il existe
un pouvoir ecclésiastique qui contrôle l'État et
les affaires temporelles, mais bien que des intérêts
privés se sont emparés de cet aspect du pouvoir civil
qui, dans la période précédente, servait ce qu'on
a
appelé le bien public. Il est tout à fait
pathétique d'accuser ce tout petit nombre de femmes
qui portent un vêtement qui leur voile le visage d'opprimer
d'autres gens qui ne partagent pas les croyances que cette pièce
de vêtement est censée représenter. Il s'agit d'une
tentative méprisable de détourner l'attention de ce qui
bloque le progrès de la société et du refus de
cette élite de s'attaquer aux véritables problèmes
de l'économie et de la
société. Il y a plusieurs années de cela,
c'était au tour des travailleurs de la construction «
criminels » qui étaient accusés de recourir
à la « violence » sur les chantiers et de
priver les autres travailleurs de la construction de leurs droits,
alors que le droit d'association et de négociation collective du
collectif tout entier des travailleurs de
la construction subissait l'assaut brutal des monopoles privés
et des gouvernements à leur service. Il y a trois ans,
c'était au tour des « travailleurs municipaux
irrespectueux de la Loi » dont on disait qu'ils avaient
« envahi et vandalisé » le conseil municipal et
privé les Montréalais de leur droit aux services
municipaux, alors que
pendant ce temps ces services étaient privatisés, les
services à la population se détérioraient et
Montréal transférait de vastes montants d'argent public
dans les coffres de promoteurs privés.
En ce qui concerne la Loi 62, s'attaquer à
ces femmes qui sont les plus vulnérables est un acte de
lâcheté incroyable. C'est la raison pour laquelle les
députés libéraux précèdent toujours
leurs interventions avec des phrases à propos de «
l'égalité
hommes-femmes ». C'est comme ceux qui disent : «
Je ne suis pas raciste mais... »
avant de se lancer dans des invectives racistes. Ces partis utilisent
leur position au sein du gouvernement et de l'État pour payer
les riches au détriment du bien public qu'ils disent
défendre avec cette loi.
Cette tentative de
blâmer ce très petit nombre de femmes pour les
problèmes de la société québécoise
est absurde et lâche à la fois. Tout le monde sait que ces
femmes ont besoin de l'appui de l'État, elles ont besoin que
l'État les défende au lieu de les attaquer. C'est pour
cette raison que les libéraux ont sorti de leur sac une
deuxième raison
pour essayer de justifier cette grande diversion. Ils profitent de
cette loi pour prendre leur revanche sur les étudiants qui ont
osé les défier en 2012. Les étudiants ont
frappé fort contre la corruption véritable qui existe
dans la privatisation de l'éducation et la construction des
institutions d'enseignement et le gouvernement s'est vengé en
donnant une nouvelle définition pitoyable de ce que sont les
droits de minorité. Selon cette définition, ceux qui
luttent pour défendre le droit public à
l'éducation sont une minorité qui prive par ses
actions la majorité de la jouissance de ses droits. Les
libéraux grattent le fond du baril quand ils proclament que les
associations étudiantes ne sont
pas des personnes légales et ne sont donc pas
représentatives des organisations étudiantes mène
si
leurs dirigeants sont élus. Le mobile de la revanche se voit
très clairement au fait que chaque fois qu'ils interviennent sur
la Loi 62 à l'Assemblée nationale, les
députés libéraux ne manquent
pas de dire que les clauses sur les pièces de vêtement qui
couvrent le
visage et sont visées par la Loi vont aussi s'appliquer à
ceux qui portent des masques dans les manifestations, comme cela s'est
produit dans ce vaste mouvement du printemps 2012 contre la hausse
des frais de scolarité du gouvernement libéral.
L'administration municipale libérale de Montréal a
tenté de criminaliser le port de pièces de
vêtement par les étudiants qui couvrent le visage au moyen
du règlement P-6. Cependant, en juin 2016, la Cour
supérieure du Québec a rejeté le règlement
P-6 comme étant anticonstitutionnel.
La criminalisation des étudiants, qu'on a
blâmés pour tous les problèmes de
l'éducation et qu'on a aussi accusés d'être une
menace à la sécurité publique, a servi à
détourner l'attention du
fait que l'argent pour financer l'éducation existe mais qu'il
est utilisé pour payer les riches. Il est volé au moyen
des arrangements privés corrompus que le gouvernement fait avec
ses amis de l'industrie de la construction
et d'autres secteurs pour qui la livraison des services est une
façon d'amasser un gain privé.
On accuse toujours une section de la population
d'opprimer les autres et de les priver de leurs droits. Mais les
arguments qui revendiquent la défense des droits ne peuvent pas
être des arguments légitimes s'ils servent à
couvrir le rôle de l'État, la question de qui
contrôle le pouvoir décisionnel, et les stratagèmes
des
gouvernements pour payer les
riches et priver le peuple de ce qui lui appartient de droit.
Tout cela nous ramène à la Commission
Bouchard-Taylor dont le mandat était d'étudier la «
cause du malaise » qui existe au Québec à
cause des tensions présumées entre les
Québécois « d'origine canadienne française
» et ceux « issus de l'immigration ». Le gouvernement
Couillard est un ardent
promoteur de cette ligne raciste antipeuple et il en a
été de même des gouvernements Marois et Charest
avant lui, même si les libéraux de Philippe Couillard ont
déclaré suite à leur victoire aux élections
de 2014 que la « diversité » venait de
l'emporter sur la « désunion ».
L'objectif poursuivi est de détourner
l'attention des problèmes de l'économie et de la
société tels qu'ils se présentent au XXIe
siècle. Le désir de résoudre quelque
problème que ce soit est absolument absent, seul subsiste le
désir de trouver des façons toujours plus retorses de
payer les riches. Dans le contexte des élections qui auront lieu
au
Québec en 2018, il est clair que le peuple doit trouver la
façon de formuler ses propres demandes afin de ne pas se faire
prendre dans le piège de s'aligner sur l'un ou l'autre des
« points de vue opposés » sur les questions
diversionnaires. C'est là la façon principale par
laquelle les riches et leurs représentants dépolitisent
et
marginalisent le peuple pour faire en sorte qu'il ne soit pas capable
de servir sa cause en mettant de l'avant ses propres demandes et en
affirmant les droits de tous.
L'élite dominante a recours à la
diversion, comme celle qui dit qu'il existe un problème de
neutralité religieuse de l'État et de division parmi le
peuple, dans le but de diviser le peuple, de créer des incidents
pour lesquels on va blâmer le peuple afin de justifier le
déploiement des pouvoirs de police et de briser tout effort de
créer un
mouvement politique qui investit le peuple du pouvoir. Le simple fait
que les libéraux ont présenté un amendement pour
étendre la portée de la Loi 62 aux transports
publics, en tant qu'espace où la livraison et la
réception des services publics doit se faire à visage
découvert, montre qu'il s'agit d'une politique qui vise
délibérément à
provoquer des conflits et des prétendus malaises pour
empêcher le peuple de s'unir pour de nouveaux arrangements qui
défendent les droits de tous et permettent de régler les
problèmes économiques et politiques.
Cette tentative de masquer les problèmes et de
détourner l'attention des obstacles auxquels se heurte
l'affirmation des droits au Québec et au Canada va
échouer parce que la lutte pour investir le peuple du pouvoir
prend la forme de la défense des droits de tous. L'adoption de
cette loi par l'Assemblée nationale ne fait qu'apporter la
honte
à tous les partis de l'Assemblée nationale. Ce sera
vraiment une victoire à la Pyrrhus.
Note
1. L'Église catholique a refusé de donner
un enterrement ecclésiastique à l'imprimeur
montréalais Joseph Guibord quand celui-ci est mort en 1869.
Il avait été excommunié parce qu'il était
membre de l'Institut canadien de Montréal qui faisait la
promotion d'ouvrages mis à l'index par l'Église,
notamment les ouvrages des encyclopédistes français comme
Diderot et Voltaire. Sous l'autorité de
l'évêque de Montréal Ignace Bourget, qui agissait
de concert avec la papauté à Rome sous le pape Pie-IX,
l'interdiction de l'enterrement faisait partie de l'effort de la caste
ecclésiastique pour devenir l'autorité dans les affaires
temporelles aussi bien que dans celles de l'Église. Le 21
novembre 1874, le
Comité judiciaire du Conseil privé a statué que
Guibord devait être enterré dans le cimetière de
Côte-des-Neiges, que l'Église soit d'accord ou pas. Ce
jugement a mis fin à la prétention de l'Église au
statut d'autorité suprême au Québec en
matière d'affaires temporelles.
La Loi 62 est irrationnelle et doit être
abrogée
- Georges Côté -
Le 18 octobre, le gouvernement libéral de
Philippe Couillard a adopté par un vote de 66
contre 51,
aucune abstention, la Loi 62, Loi favorisant le respect de la
neutralité religieuse de l'État et visant notamment
à encadrer les demandes d'accommodements pour un motif religieux
dans certains organismes. Le
projet de loi avait été déposé en
juin 2015 par la ministre de la Justice Stéphanie
Vallée pour qui la mesure « s'inscrit dans cette
volonté de mettre les bases d'un vivre-ensemble
nécessaires au Québec ». Les gouvernements qui
se sont succédés au Québec s'acharnent depuis dix
ans sinon plus sur ce « vivre-ensemble ». Avant
que le projet de loi ne soit adoptée, il y a eu huit sessions
d'audiences
particulières et huit rencontres en commission de la Commission
des institutions.
Lorsque les libéraux sont
revenus au pouvoir en 2014, leur nouveau chef Philippe Couillard
avait déclaré que c'était « la victoire de
la diversité sur la division ». C'était une
référence au projet de Charte des valeurs du Parti
québécois, déposé à
l'Assemblée nationale à la fin de 2013 et
considéré par plusieurs comme une des
raisons principales de la défaite du gouvernement du Parti
québécois à l'élection de 2014. Un an
plus tard le gouvernement libéral a déposé son
projet de loi 62 et il jongle avec depuis. Cette obsession
à vouloir instituer une charte des valeurs ou des lois qui
codifient ce qu'on appelle les « accommodements
raisonnables » et
comment les gens s'habillent, se comportent et expriment leurs
croyances incite les passions et sert à diviser et à
détourner l'attention de la demande d'une nouvelle direction
pour l'économie et de solutions aux problèmes graves
auxquels le Québec est confronté à cause de
l'offensive antisociale lancée pour payer les riches.
En 2007-2008, le gouvernement libéral de
Jean Charest a établi la Commission Bouchard-Taylor pour
enquêter sur ce qu'on a appelé un «
malaise » ou des « tensions » entre les
Québécois issus de l'immigration et ceux d'origine
canadienne-française -- une régurgitation de la vieille
manoeuvre coloniale britannique de
diviser pour régner. Elle a été utilisée
à l'époque pour bloquer la naissance d'une nation
québécoise formée de tous ceux qui habitent son
territoire en déclarant qu'il existait « deux
races » (anglaise et française) qui se vouaient
« une haine mortelle ». C'était
précisément à l'époque où des gens
de différentes nationalités, langues et
religions s'étaient unis dans les rébellions
de 1837-1839 contre le pouvoir colonial britannique pour prendre
le contrôle de leur vie. De même aujourd'hui, des «
tensions » et des « malaises » sont
créés pour enlever l'initiative au peuple.
Lorsqu'il est arrivé au pouvoir, le gouvernement
de Philippe Couillard a également mandaté la Commission
des droits de la personne et de la jeunesse du Québec de tenir
des consultations sur « la discrimination et le racisme
systémiques au Québec », mais en octobre
dernier il a annoncé l'annulation de ces audiences en raison de
la crise
que cela a provoqué au sein de la Commission. Il a
annoncé qu'il lancera plutôt un « forum sur la
valorisation de la diversité et la lutte contre la
discrimination », dont les détails ne sont pas encore
connus.
La Loi 62
La Loi 62 est présentée
selon la vision du monde libérale d'un équilibre entre
les droits et libertés reconnus par la Charte des droits et
libertés de la personne et les limites imposées par
la cohésion sociale ou le « vivre ensemble »
notamment ce que la Loi appelle le besoin de communications entre les
personnes, le
besoin d'identification et le besoin de sécurité.
Le préambule affirme « que l'État
québécois et ses institutions sont notamment
fondés sur les principes de la primauté du droit, de la
séparation de l'État et des institutions religieuses et
de la neutralité religieuse de l'État ». Le
préambule affirme aussi que la Charte reconnaît les
libertés fondamentales comme la liberté de conscience, de
religion et d'expression, et les valeurs comme l'égalité
entre les hommes et les femmes, et il ajoute que « les droits et
libertés de la personne sont inséparables des droits et
libertés d'autrui et du bien-être
général ». Le préambule indique que la
neutralité religieuse est nécessaire pour assurer
à tous un traitement sans discrimination sur la base
de la religion. Il vise ouvertement le comportement des membres du
personnel des services publics qui sont une cible spécifique de
cette loi.
Nulle part dans les délibérations sur le
projet de loi, que ce soit en étude, en comité ou en
session de l'Assemblée nationale, il n'est donné
d'exemple
de discrimination qui aurait été commise de la part du
personnel des services publics sur la base de l'appartenance ou non
à la religion. Aucun fait n'est donné qui montrerait que
ce problème
existe. En plus, on ne dit nulle part pourquoi il faut une loi pour
régir de telles situations si celles-ci venaient à se
produire. Les services publics sont déjà dotés de
codes de déontologie qui peuvent être invoqués dans
les cas de discrimination. Il y a aussi la Commission des droits de la
personne qui peut être interpellée, les travailleurs ont
des
syndicats, etc. La Loi introduit un problème sans montrer qu'il
existe afin de justifier le recours aux pouvoirs arbitraires de
l'État pour intervenir contre les employés et le
personnel en général des services publics et contre les
organismes eux-mêmes au nom de la non-discrimination.
Les services publics à visage découvert
La Loi dit simplement ceci au sujet des
services publics à visage découvert : « Un
membre du personnel d'un organisme doit exercer ses fonctions à
visage découvert ; de même, une personne à qui
est fourni ou se présente pour recevoir un service par un membre
du personnel d'un organisme visé par le présent chapitre
doit
avoir le visage découvert lors de la prestation du
service. »
Autant le texte est laconique, autant la discussion
à ce sujet dans les différentes instances du pouvoir a
été longue et alambiquée. Et encore une fois,
aucune donnée n'est présentée sur le
phénomène de la prestation ou de la réception de
services publics à visage couvert ni sur en quoi cela constitue
un
problème pour la société québécoise
si le
phénomène existe. Pourquoi faut-il une loi sur cette
question alors que les différents services publics ont des
normes qui régissent des choses comme le vêtement ?
Il est difficile d'imaginer qu'une personne renouvelle son permis de
conduire ou sa carte d'assurance-maladie, ce qui exige une photo, sans
dévoiler son visage.
Tout cela montre que le but de la Loi n'est pas
d'assurer le bon fonctionnement des services publics, quoi qu'en disent
la loi et les représentants du gouvernement Couillard. Si
c'était le cas, le gouvernement ne s'acharnerait pas à
détruire ces services par ses coupures et la privatisation selon
son credo néolibéral.
Selon la Loi, les mesures concernant le visage
découvert dans les services publics ont pour but « de
s'assurer de la qualité des communications entre les personnes,
de permettre la vérification de l'identité de celles-ci
ou pour des fins de sécurité ».
Prenons un exemple. Le 15 août dernier, la
ministre Vallée a fait adopter des amendements qui entre autres
étendent l'application de la loi aux transports publics.
Voici ce qu'elle a dit à ce
sujet le 4 octobre à l'Assemblée nationale lors du
débat sur le rapport de la Commission des institutions :
« [C]ette consécration de l'obligation
d'avoir le visage découvert dans notre société est
pour moi tout à fait logique, s'inscrit dans justement ces
valeurs que sont le vivre-ensemble, cette importance d'assurer une
qualité dans nos communications... : Puis on n'a
qu'à voir... Tout récemment encore, l'histoire nous a
démontré à quel point il
y avait un inconfort lorsque des gens se cachaient volontairement le
visage. Rappelons-nous, le 20 août dernier (la
manifestation à Québec pour appuyer l'accueil des
réfugiés haïtiens suite aux mesures
régressives de Trump aux États-Unis -- NDLR) les
échanges qui ont eu... les incidents qui ont eu lieu ici, tout
près, à Québec, où on
voyait les gens le capuchon par-dessus la tête, les verres
fumés, portant un foulard devant le visage, obstruant
complètement qui ils étaient. Ce n'est pas un signal
d'intégration à la société, au contraire.
Et cette réalité-là... Certains de ces
gens-là ont utilisé les transports publics, et ça
a suscité des craintes. Alors, l'obligation d'avoir le visage
découvert est tout simplement une obligation qui s'inscrit dans
le cadre du vivre-ensemble et qui est tout à fait
légitime. »
En plus d'exposer une conception du monde raciste
très inquiétante, la ministre ne laisse pas de doute
quant à l'intention de la loi : déclarer n'importe quoi
une
prestation et réception des services publics et y faire jouer
le critère de « communications, identification et
sécurité ». Ce sont les pouvoirs de police qui
vont décider quand et
dans quelles conditions ces critères s'appliquent, quand «
des craintes sont suscitées » parmi le public.
Dans le cas des jeunes qui portent des masques lors de
manifestations, le fait bien connu qu'ils le font pour se
protéger contre la criminalisation et la répression des
organes de répression de l'État est passé sous
silence, au nom du « vivre ensemble ».
En étendant l'application de la loi dans les
transports publics, le gouvernement a montré qu'il cherche
à semer le maximum de troubles en imposant l'arbitraire en toute
matière, dans l'espoir que cela empêche les gens de s'unir
dans la défense de leurs droits et des droits de tous.
Confronté à l'accusation que le
gouvernement cherche à criminaliser l'utilisation de l'espace
public, le gouvernement a inventé les concepts d'«
interaction » et de « prolongement de l'espace
public ». Les interdictions de la Loi 62 ne
s'appliqueraient que dans les cas d'interaction d'une personne en
autorité dans un service
public avec une personne qui reçoit un service public. Lorsque
la personne évolue dans le « prolongement de l'espace
public », l'interdiction ne s'applique pas. À ce
sujet,
la ministre a dit ceci en conférence de presse le 24
octobre :
« Prenons l'exemple du transport en commun...
Pour atteindre l'objectif d'identification, un employé d'une
société de transport peut demander à une personne
de se découvrir le visage pour vérifier la
validité de son titre de transport si le titre du transport est
accompagné d'une photo. On le sait, dans la grande
majorité des cas, les titres de
transport sont magnétiques sans photo. Prenons l'exemple de la
carte OPUS à Montréal. Par contre, toujours à
Montréal, certains titres de transport, par exemple, les titres
de transport à caractère privilégié, sont
munis d'une photo et l'identification est requise déjà
par entrée de jeu, par le Service de transport de
Montréal (STM). Donc cette
interaction qui est la vérification de l'identité peut
être requise et évidemment se faire à visage
découvert. Toutefois, une fois qu'on a pris place dans l'autobus
ou le métro, on évolue dans le prolongement de l'espace
public. La Loi n'entend pas régir le prolongement de l'espace
public. »
Ou cet exemple, dans les bibliothèques :
« À la bibliothèque, à des
fins d'identification et de communication, une personne qui se
présente dans une bibliothèque publique doit avoir le
visage découvert lors des interactions avec un employé ou
une employée de la bibliothèque. Une telle exigence n'est
pas requise lorsqu'on circule dans les allées de la
bibliothèque, lorsqu'on consulte
un document. »
Le simple fait que des personnes en position de pouvoir
envisagent de telles situations tout en disant ne pas vouloir
criminaliser l'utilisation de l'espace public montre que c'est bien ce
qu'elles ont en tête. Ce prolongement de l'espace public, qui
soi-disant est à l'abri des obligations et interdictions de la
Loi, cesse lorsqu'une personne
d'autorité interagit avec la personne pour des motifs de «
communications, d'identification et de
sécurité ». Cela veut dire que des jeunes qui
sont attroupés dans un parc et qui ont le visage couvert cessent
d'appartenir au prolongement de l'espace public si une personne en
position d'autorité décide d'interagir avec eux parce
qu'il interprète
leur habillement comme un problème de sécurité ou
de communication, qui « suscite des craintes » parmi
les gens. Même chose en ce qui concerne les femmes musulmanes qui
auraient le visage voilé. La différence est
interprétée comme une justification de créer des
conflits et de déployer les pouvoirs de police contre le peuple.
Les services à la petite enfance
Tout un chapitre de la loi est consacré
aux services de garde éducatifs à la petite enfance. Ici,
à l'interdiction de fournir et de recevoir des services à
visage découvert s'ajoute une série d'obligations. Il
s'agit d'assurer « que l'admission des enfants n'est pas
liée à l'apprentissage d'une croyance, d'un dogme ou de
la pratique d'une
religion spécifique ; que les activités et les
échanges éducatifs n'ont pas pour objectif un tel
apprentissage. »
Reprenant l'affirmation que l'État a
l'obligation de promouvoir la neutralité religieuse, cette
partie de la Loi reprend presque mot pour mot la Charte des valeurs du
Parti québécois qui avait aussi ajouté
l'interdiction du port du voile dans ces services. La Loi 62 et
les délibérations à son sujet dans les instances
du pouvoir sont marquées
par l'affirmation que le rôle de l'État comme garant des
droits et libertés est menacé ou troublé par le
pouvoir de l'institution religieuse et de la croyance religieuse. On
n'observe pas au Québec ni au Canada de retour du pouvoir
religieux dans l'État. Il y a par contre amplement d'indications
de l'usurpation directe du pouvoir de l'État par les
monopoles et oligopoles privés et leurs institutions
supranationales, et c'est là un sujet d'inquiétude
légitime et réelle pour les travailleurs et le peuple.
Pourtant les partis qui forment un cartel à l'Assemblée
nationale ne font pas d'agitation à cet égard, ils ne
demandent pas que l'État cesse de représenter ces
intérêts privés dans ses rapports avec la
population et son bien-être.
Le fait même d'adopter des lois et d'autres
mesures pour « régler » les différends
dans la population par le moyen de pouvoirs de police arbitraires
montre que c'est l'agissement d'une autorité qui refuse de
s'attaquer aux problèmes de la société et de
l'économie qui sont à la base des divisions et de
l'insécurité parmi les différentes
sections de la population.
Les «
principes » et les « paramètres »
que le gouvernement libéral et l'Assemblée nationale
cherchent à enchâsser dans la Loi sont en fait
l'acceptation, sous forme de « valeurs », de
l'islamophobie qui accompagne les guerres d'agression et de changement
de régime menées par les États-Unis et auxquelles
le Canada
participe. Ces « principes » et «
paramètres » établissent les termes d'une
gestion et d'une criminalisation du comportement par l'État. On
s'en prend hypocritement aux codes vestimentaires, aux comportements et
aux croyances des individus pour dire que notre sécurité
à tous est non pas dans la défense des droits de tous,
mais dans le
contrôle des comportements, des codes vestimentaires et des
croyances. On ne parviendra jamais à créer un «
vivre-ensemble » qui apporte la sécurité et la
paix pour tous de cette façon. C'est évident. Au
contraire, la persistance de l'élite dominante à vouloir
« régler » ces questions par les pouvoirs de
police mène la société à une crise
après l'autre et cela doit cesser.
La Loi 62 est irrationnelle et crée toutes
sortes de problèmes pour le peuple. Elle doit être
abrogée. C'est un rappel aux travailleurs et à tous les
Québécois et Québécoises que le
gouvernement libéral et l'Assemblée nationale sont en
conflit avec les demandes de la société, avec le besoin
de résoudre le problème de bâtir un Québec
moderne qui relève le défi d'harmoniser les
intérêts individuels avec les intérêts
collectifs et tous ces intérêts avec
l'intérêt général de la
société. Il n'y a absolument aucune chance que cette
approche irresponsable et intéressée des libéraux
et leur prétention de défendre les droits comme des
abstractions mènent à la résolution des
problèmes de la
société d'aujourd'hui. Ce qu'il faut, c'est fermement
défendre les droits de tous et donner une nouvelle direction
à l'économie, aux affaires politiques, sociales, et aux
autres affaires de la société.
Le gouvernement Trudeau adopte la Loi sur
la modernisation des transports
Les travailleurs rejettent cette atteinte
à leur dignité et à leurs droits
Le 1er novembre, le projet de loi C-49 du
gouvernement Trudeau, Loi apportant des modifications à la
Loi sur les transports au Canada et à d'autres lois concernant
les transports ainsi que des modifications connexes et
corrélatives à d'autres lois, a été
adopté à la Chambre des communes. La Loi, qui est
demeurée
essentiellement inchangée par rapport au projet de loi
présenté le 16 mai, a maintenant été
envoyée au Sénat pour adoption.
Elle comprend
l'augmentation de 29 % à 49 % du pourcentage
autorisé de propriété étrangère des
lignes aériennes canadiennes. Elle prévoit aussi la
possibilité pour un investisseur unique de détenir
jusqu'à 25 % des intérêts votants d'un
transporteur canadien et la possibilité pour un transporteur
international de détenir jusqu'à 25 % d'un
transporteur canadien.
La Loi comprend la création d'un nouveau
mécanisme appelé Interconnexion de longue distance (ILD)
que plusieurs ont dénoncé comme étant la
poursuite de l'annexion de l'économie canadienne aux
États-Unis. L'ILD permet aux expéditeurs de marchandises
qui sont présentement captifs d'un seul transporteur ferroviaire
dans leur région
d'utiliser un autre transporteur pour effectuer la plus longue partie
du trajet, à partir d'un point d'échange reconnu.
Jusqu'à l'adoption du projet de loi, le point d'échange
où se fait l'interconnexion devait être à une
distance maximum de 160 km du point d'origine. La loi C-59
établit maintenant cette distance maximum à 1200 km,
ce qui
place l'interconnexion dans l'orbite des monopoles ferroviaires qui
opèrent surtout aux États-Unis et augmente leur
accès au réseau de chemins de fer canadien.
La Loi C-59 maintient aussi de façon
intégrale la section qui oblige les sociétés
ferroviaires à installer les enregistreurs audio-vidéo
dans les locomotives et donne aux sociétés ferroviaires
accès au contenu des enregistrements. Cette section a
été maintenue en dépit de la ferme opposition des
travailleurs ferroviaires qui la dénoncent comme une
atteinte à leur dignité et à leur vie
privée. Ils la considèrent comme une arme de plus qui est
donnée aux monopoles ferroviaires pour espionner et prendre
toutes sortes de mesures disciplinaires arbitraires contre eux et
contre leur résistance à la défense de leurs
droits. Ces enregistreurs, qui captent les conversations privées
des travailleurs pendant
leur long parcours, sont une autre atteinte à leur
capacité de faire leur travail l'esprit tranquille et à
leur sécurité, dont dépend la
sécurité des chemins de fer et du public.
Le gouvernement Trudeau a maintenu tout au long du
processus son mantra néolibéral, à savoir que
cette loi de déréglementation, de privatisation et
d'attaques contre les travailleurs représente la «
modernisation » des systèmes de transport pour les
rendre plus concurrentiels. Il a maintenu aussi son mantra
néolibéral de l'équilibre entre,
d'une part, la compétitivité des sociétés
ferroviaires et leur objectif du profit maximum et, d'autre part, la
sécurité des travailleurs et du public. Il semble que les
préoccupations des travailleurs en ce qui a trait à leur
vie privée doivent être abordées dans l'optique des
droits des employeurs et non dans celle des travailleurs.
Cela n'a rien à
voir avec la recherche d'un équilibre. C'est dictatorial et
arbitraire.
Les travailleurs du rail
rejettent cette fraude d'un équilibre qui attaque leurs droits.
Le directeur législatif de la Conférence ferroviaire de
Teamsters Canada, Don Ashley, a dit ceci à Forum ouvrier
: « Les libéraux ont simplement défait par
vote tous les amendements qui ont été proposés
pour restreindre la portée de l'utilisation
des enregistreurs. Il n'y a aucune mesure de protection des
travailleurs dans la Loi et c'est la réglementation qui va
être chargée de décider comment cette section de la
Loi va être appliquée. Nous savons cependant que les
bureaucrates qui font les réglementations favorisent les
sociétés ferroviaires encore plus que les gouvernements.
Nous n'avons
aucune confiance qu'une quelconque réglementation va
protéger nos droits. Le fait est que Transport Canada n'est pas
favorable aux syndicats. Ils n'ont pas encore émis les
règlements, alors comment peuvent-ils nous dire qu'ils vont
atténuer la portée de la Loi ? »
Les travailleurs ferroviaires organisés dans la
Conférence ferroviaire des Teamsters et dans Unifor se sont
engagés à poursuivre cette lutte à la
défense des droits des travailleurs et de la
sécurité du public et ils appellent tous les travailleurs
à les joindre. Ils font appel aux sénateurs de s'opposer
à ce que les sociétés ferroviaires aient
accès au
contenu des enregistrements et ils entendent intervenir en cour contre
cette section de la Loi.
La section ferroviaire d'Unifor a lancé une
pétition à l'intention des sénateurs leur
demandant d'éliminer toute exigence relative aux enregistreurs
audio-vidéo à bord des locomotives. La pétition
indique que cette section de la Loi viole le droit à la
vie privée des travailleurs ferroviaires et va augmenter le
niveau
de stress des travailleurs sous
surveillance, ce qui pourrait réduire la sécurité.
Elle soulève que la technologie va vraisemblablement être
utilisée par les sociétés ferroviaires comme outil
disciplinaire. Elle soulève aussi qu'il n'y a eu aucune
discussion et aucun plan sur comment le Bureau de la
sécurité des transports va maintenir
l'intégrité des données recueillies par les
enregistreurs lorsque les trains vont pénétrer en
territoire américain. Elle explique enfin que la Loi C-49 va
ouvrir la porte à d'autres employeurs du secteur des
transports pour espionner eux aussi leurs travailleurs et pour que les
violations du droit à la vie privée deviennent une norme
sanctionnée par le gouvernement.
Opposition au chantage des monopoles
Destruction nationale dans le nord du Manitoba
Des événements de plus en plus troublants
se produisent à Churchill
et dans tout le nord du Manitoba. La compagnie ferroviaire
américaine
Omnitrax refuse de réparer la ligne de chemin de fer
endommagée qui
relie les municipalités de Gilliam à Churchill, isolant
le Nord et
endommageant l'économie. De plus, le port de Churchill dont
Omnitrax est responsable, est fermé depuis
l'été 2016. Les gens du nord
du Manitoba dénoncent cette situation où une entreprise
privée
étrangère peut causer la dévastation et des
souffrances à leur vie.
Ils exigent que les gouvernements fédéral et provinciaux
assument leur
responsabilité sociale et organisent la réparation
immédiate de la
ligne de chemin de fer, la réouverture du port de Churchill et
obligent
Omnitrax à rendre des comptes de ses responsabilités.[1]
Avec une arrogance insupportable, Omnitrax a
informé le 1er
novembre la municipalité de Churchill que la compagnie va
augmenter de
plus de 30 % le prix du carburant qui est amené par
navire à la
communauté assiégée, même si la
nécessité d'apporter du carburant par
navire est le résultat direct de son refus de réparer la
ligne de chemin de fer. Le prix du carburant à la pompe devrait
passer
d'environ 1,70 $ le litre à plus de 2 $.
La ligne ferroviaire principale de la Hudson Bay
Railway Company
(HBRC), qu'Omnitrax possède et contrôle, va de Le Pas
à Churchill. La
partie la plus septentrionale de la ligne a été gravement
endommagée
par les inondations printanières et ni Omnitrax ni aucun
organisme
gouvernemental n'a mobilisé de travailleurs et de ressources
pour
réparer la ligne. Aggravant encore la situation, Omnitrax a
informé les
municipalités du nord du Manitoba desservies par les lignes
ferroviaires encore en service de HBRC que les livraisons de carburant
vont être réduites. La réduction des livraisons de
carburant par chemin
de fer va augmenter le nombre de camions-citernes sur les autoroutes de
la
région, ce qui constitue un important problème de
sécurité, surtout en
hiver.
Les attaques d'Omnitrax se sont étendues
à ses effectifs de
travailleurs au Manitoba avec l'annonce de licenciements du personnel
ferroviaire dans les opérations, l'entretien et les bureaux
locaux de
l'entreprise, et le déplacement des équipements vers le
sud, peut-être
aux États-Unis. Les propriétaires d'Omnitrax ne nient pas
ces faits et
disent
qu'ils agissent ainsi pour « limiter leurs pertes »
face à une ligne de
chemin de fer et un port qu'ils déclarent économiquement
non viables.
Plusieurs voient cela comme des préparatifs d'Omnitrax pour
déménager
tous ses équipements et ses biens hors de la province et
abandonner
complètement ses responsabilités.
Pour leur part, les gouvernements Trudeau et du
Manitoba ont nié
tout responsabilité sociale face au démantèlement
et à la destruction
qu'impose Omnitrax et ont refusé de prendre des mesures
décisives pour
défendre les gens. Les appels sont de plus en plus insistants
pour que
les deux gouvernements saisissent les actifs d'Omnitrax, retirent
à
l'entreprise l'exploitation de la ligne et du port, mobilisent les
ressources publiques pour réparer immédiatement la ligne
ferroviaire et
redémarrent les opérations, rouvrent le port et
poursuivent Omnitrax
pour dommages.
Au lieu de prendre des mesures pour changer la
situation, tout ce
qu'a fait le gouvernement Trudeau a été de
proférer des menaces de
poursuites et d'enquêtes judiciaires , alors qu'Omnitrax continue
de
ruiner l'économie, de s'ingérer dans la vie des gens en
toute impunité
et de les empêcher d'avoir leur mot à dire et le
contrôle nécessaire
pour résoudre les problèmes.
Les gens réclament de l'action et non des
poursuites judiciaires,
comme la menace de Trudeau le mois dernier de poursuivre Omnitrax
pour 18,8 millions $ si elle ne réparait pas la voie
ferrée d'ici le 12
novembre. M. Trudeau, aucune réparation n'a commencé et
votre date
limite est déjà dépassée. Ce ne sont pas
les
poursuites en justice qui font rouler les wagons, ceux-ci ont besoin de
voie ferrée pour rouler. Qu'est-ce que Trudeau a l'intention de
faire
maintenant ? Où s'en va-t-il avec tout ça ?
Le montant de 18,8 millions $ fait
référence au montant du même
ordre que le gouvernement fédéral a versé à
Omnitrax en 2008 pour que
celui-ci répare, modernise et entretienne sa voie ferrée
dans le nord
du Manitoba, qui est la seule liaison terrestre avec la
communauté
subarctique de Churchill sur la côte de la baie
d'Hudson. Le gouvernement manitobain a lui aussi versé à
Omnitrax
d'énormes quantités de fonds publics. Le
propriétaire américain était
censé rendre la pareille avec un niveau d'investissement
similaire pour
améliorer la ligne, mais il ne l'a jamais fait.
Comme un disque usé, Omnitrax répond
à toutes les menaces légales
en refusant de réparer la ligne de chemin de fer et d'exploiter
correctement le chemin de fer et le port sans que l'État
continue de
garantir le profit maximum à ses propriétaires
américains. Omnitrax
prévient également qu'il n'entend pas vendre ses actifs
et ses «
droits » au Manitoba sans que l'État ne mette
l'argent pour qu'Omnitrax
obtienne le prix qu'il veut. Selon Omnitrax, il n'y a aucune
responsabilité sociale rattachée à sa
propriété de cette
infrastructure vitale et l'État n'a pas le droit de
s'ingérer dans ses
droits de propriété sans le payer chèrement. Il a
acheté le service
ferroviaire et le port
dans le nord du Manitoba il y a quelques années de cela parce
qu'il
croyait que ces services publics allaient lui permettre de
réaliser un
beau bénéfice, mais maintenant il a décidé
que cette infrastructure est
« non viable économiquement » et veut
être compensé pour la baisse du
taux de rendement sur son investissement.
Les gens demandent au gouvernement de faire
éclater la bulle
d'arrogance impérialiste d'Omnitrax ! Ils demandent
à l'État de prendre
possession de la voie ferrée, du port et des autres actifs
d'Omnitrax
au Manitoba. Ils demandent au gouvernement d'établir une
entreprise
d'État pour gérer les infrastructures ferroviaires et
portuaires
vitales dans le nord du Manitoba, en collaboration avec les gens qui
vivent et travaillent dans la région. Ils demandent à
avoir un contrôle
sur ces infrastructures. Les gouvernements fédéral et
provincial
devraient remettre tous les actifs disponibles d'Omnitrax à
cette
entreprise d'État et mettre à sa disposition les
ressources humaines,
matérielles et
les équipements supplémentaires nécessaires pour
réparer la ligne
ferroviaire endommagée et exploiter le chemin de fer et le port
de
Churchill selon les demandes exprimées par les gens et selon
leurs
besoins.
Note
1. Dans des développements récents
concernant Omnitrax, on a rapporté le 16 novembre que la firme
d'investissement basée à Toronto Fairfax Financial
Holdings va se joindre à deux groupes d'acheteurs du Manitoba
pour tenter d'acquérir les actifs d'Omnitrax dans la province,
dont la ligne ferroviaire et le port de Churchill. Le gouvernement
fédéral et son négociateur, l'ancien greffier du
Conseil privé, Wayne Wouters, ont élaboré une
entente avec un consortium de deux groupes de propriétaires
potentiels, One North et Missinippi Rail LP. Omnitrax a signé un
protocole d'entente avec Missinippi Rail en juin dernier pour l'achat
de la voie ferrée et du port pour 20 millions $. One North s'est
joint plus tard à Missinippi pour consolider l'offre d'achat des
actifs d'Omnitrax au Manitoba.
Le 16 novembre, le ministre des Ressources naturelles, Jim Carr,
également député de Winnipeg South, a dit dans un
communiqué de presse que ce partenariat «
déboucherait sur une approche commerciale durable se traduisant
par une ligne ferroviaire sécuritaire et fiable ». Dans le
même communiqué de presse, le président de Fairfax
Paul Rivett a dit que le partenariat de sa compagnie «
représente le bon modèle dans le cas de cet
investissement ». Il a déclaré que Fairfax
possède « une expérience approfondie en
matière de projets d’infrastructure » ainsi que «
l’expertise opérationnelle nécessaire pour exploiter des
chemins de fer de courtes lignes en partenariat avec nos entités
émettrices telles que AGT Foods. Du point de vue des affaires,
il est indispensable que le plan soit viable et rentable à long
terme. »
La Presse canadienne a rapporté que l'annonce de cette entente
possible a été faite deux jours après qu'Omnitrax
ait déposé une notification d'intention formelle pour
soumettre une plainte en vertu de l'ALÉNA qui fait état
d'un traitement inéquitable de la part du gouvernement canadien.
La notification indique que la décision du gouvernement
fédéral de mettre fin au monopole de la Commission
canadienne du blé sur le blé et l'orge en 2012 a
réduit dramatiquement les expéditions de grain par le
corridor ferroviaire et le port de Churchill. Selon la notification, le
marché ouvert a permis aux producteurs d'utiliser les chemins de
fer du sud et les ports de propriété canadienne.
« L'Article 1102 de l'ALÉNA requiert que le Canada accorde
aux investisseurs ou aux investissements des autres parties à
l'ALÉNA un traitement qui n'est
‘pas moins favorable' à ce qu'il s'accorde à
lui-même », lit-on dans la notification de 22 pages
d'Omnitrax.
« Par les actions qu'il a prises pour affaiblir la ligne
ferroviaire et sa position de marché par rapport aux
sociétés ferroviaires de propriété
canadienne, le gouvernement du Canada a de facto exercé de la
discrimination contre Omnitrax au bénéfice de ses
concurrents canadiens. »
Les lecteurs du LML se rappelleront que le gouvernement Harper a
imposé un plébiscite frauduleux aux fermiers au nom de
leur permettre de « choisir » comment expédier et
vendre leur grain, ce qui lui a servi à justifier sa loi qui a
éliminé le monopole public de la Commission canadienne du
blé au bénéfice des différents monopoles
agricoles privés. Chose ironique, le président canadien
d'Omnitrax, Merv Tweet, était un député
conservateur d'arrière-banc quand le gouvernement a pris cette
décision, fait remarquer la Presse canadienne.
Le 15 novembre, le gouvernement fédéral a
répliqué en déposant sa propre poursuite
judiciaire contre Omnitrax dans laquelle il allègue que le
monopole « n’a pas respecté ses obligations
conformément aux modalités de l’entente de contribution
signée avec le gouvernement du Canada en 2008. Dans le cadre de
cette entente, le gouvernement réservait des fonds de 20
millions de dollars pour la restauration de la ligne de chemin de fer
entre Le Pas et le port de Churchill, au Manitoba. Transports Canada a
payé, jusqu’à maintenant, 18,8 millions de dollars.
» Alors que la poursuite judiciaire réclame le
remboursement de l'argent versé, il ne semble pas selon les
médias que le gouvernement demande réparation pour les
torts qui ont été causés aux résidents du
nord du Manitoba par l'abandon de la ligne ferroviaire par Omnitrax ou
soulève les problèmes qui sont causés par les
accords néolibéraux de libre-échange qui ne
permettent pas au Canada de contrôler son infrastructure ou son
économie.
Des gestes, pas des paroles pour renverser la
destruction nationale
Une nouvelle direction et un nouvel
objectif prosocial pour l'économie sont nécessaires.
Le 3 novembre, l'Office des transports du Canada
(OTC) a informé Omnitrax qu'elle entreprenait une enquête
formelle pour déterminer si sa filiale, la Hudson Bay Railway, a
enfreint des sections de la Loi sur les transports au Canada
relatives aux obligations et arrêts de services. Cette
formalité enclenche un processus
juridique qui commence par des plaidoiries. La compagnie et
l'État, qui est le plaignant, soumettent des documents
écrits pour donner leur version des choses.
Les médias citent un message courriel que leur a
envoyé un représentant de l'OTC : « L'OTC va
tenter de résoudre cette affaire dans les 85 jours
ouvrables qui suivent la date de la lettre. » Autrement dit,
d'ici le 28 février dans le meilleur des cas mais
probablement beaucoup plus tard à condition bien sûr que
l'enquête donne quelque chose. Ces paroles et ces manoeuvres
juridiques ne traitent pas du tout des problèmes brûlants
que sont la voie ferrée endommagée qu'Omnitrax refuse de
réparer et le Port de Churchill qu'il refuse de rouvrir. Les
résidents demandent des gestes, pas des paroles et des
enquêtes juridiques !
Le gouvernement Trudeau fait traîner les choses
pendant que les gens demandent des actions immédiates par
lesquelles Omnitrax le saccageur va être enlevé du chemin
et ces instruments vitaux à la vie économique de la
région vont être rétablis. Les travailleurs
ferroviaires de la région font remarquer que lorsqu'il est temps
d'invoquer les
services essentiels, ce que sont certainement la voie ferrée et
le port, les gouvernements n'ont aucune difficulté et ne tardent
pas à convoquer le Parlement pour adopter une loi de retour au
travail et briser une lutte des travailleurs pour leurs droits.
Évidemment, ce qui constitue un « service
essentiel » et une raison suffisante à l'intervention
musclée des autorités est différent selon que
l'enjeu favorise les travailleurs ou les impérialistes.
Les résidents du nord du Manitoba demandent que
la vie économique et sociale à Churchill et dans la
région soit revitalisée sur la base des besoins, d'une
voix au chapitre et d'un contrôle locaux. Il existe à ce
sujet un consortium formé principalement de Premières
Nations et de municipalités qui a proposé
d'acquérir le chemin de fer et le port
d'Omnitrax. Cela pourrait servir de base à une entreprise
d'État qui contrôle et exploite ces services
d'utilité publique vitaux.
Le gouvernement Trudeau, en plus de faire traîner
les choses et de refuser de briser l'impasse avec Omnitrax,
écarte ces initiatives locales et dit plutôt favoriser des
« solutions à long-terme » dans le contexte de
son Cadre stratégique pour l'Arctique du Canada. Les gens lui
répliquent que son cadre ne résout pas le problème
dans l'ici et
le maintenant. Les délais mettent à risque leur vie, leur
bien-être et leur économie.
Le Cadre stratégique
pour l'Arctique du Canada du gouvernement fédéral semble
avoir comme objectif d'empêcher les communautés locales de
prendre l'initiative et de bâtir leurs régions. Ce cadre
passe par-dessus la tête des communautés et prévoit
la construction de corridors de commerce dans le nord pour servir
l'édification d'empire et les
préparatifs de guerre impérialistes. Le cadre du
gouvernement nie l'édification nationale et lui substitue le
contrôle impérialiste et la privatisation, comme ce fut le
cas avec Omnitrax, la déréglementation et la
négation du droit du peuple à son mot décisif et
à son contrôle des affaires qui le concernent directement.
Les gens font remarquer que les changements dans les
arrangements de l'État qui ont été faits pour
imposer la privatisation et la déréglementation depuis
les années 1990 ont directement mené au
désastre actuel où la population du nord se retrouve
privée de ses moyens de production vitaux. L'usine à
papier et l'infrastructure
ferroviaire et portuaire croupissent sur place et ne peuvent être
utilisés à cause d'un diktat impérialiste qui
provient de quelque lieu lointain.
L'édification nationale au XXIe siècle
requiert une nouvelle direction de l'économie et un nouvel
objectif qui sont au service du peuple et non des impérialistes.
L'édification nationale ne peut pas se développer sans
que des impérialistes comme Omnitrax soient privés de
leur pouvoir de dicter ses volontés au peuple et de
régner sur lui et de le
priver de son contrôle sur sa vie. Pour les gens du nord du
Manitoba, l'édification nationale doit commencer tout de suite
par des gestes et non des paroles. Elle commence par la reconstruction
de leur infrastructure vitale et l'établissement de leur
contrôle sur celle-ci afin qu'elle serve leurs besoins et non
l'objectif et la demande de profit des
impérialistes étrangers.
Les propriétaires américains menacent de
fermer le Huron Central Raylway
Les travailleurs industriels du nord de l'Ontario et
d'autres régions discutent de la nécessité d'une
nouvelle direction de l'économie. La direction actuelle qui est
sous le contrôle d'intérêts privés qui se
font concurrence ne fonctionne pas. On utilise souvent le mot «
dysfonctionnel » pour décrire cet état de
choses. Les intérêts privés qui
se font la concurrence ne sont pas prêts à permettre aux
producteurs véritables et à d'autres gens directement
affectés dans le nord de planifier leur économie de
manière rationnelle avec l'objectif commun de développer
dans son ensemble l'économie interreliée dans toutes ses
facettes pour satisfaire le bien-être et la
sécurité de la population et
garantir la reproduction élargie de l'économie.
L'objectif d'assurer le profit privé à
des secteurs de l'économie qui se font concurrence
détruit l'économie et le tissu social de la
région. Une économie moderne interconnectée de
production industrielle de masse a besoin, pour réussir, de
coopération, de planification de son ensemble et d'un objectif
prosocial commun. Le complexe
sidérurgique de propriété étrangère
Algoma Steel à Sault-Sainte-Marie est maintenant sous la
protection de la faillite en vertu de la Loi sur les arrangements avec
les créanciers des compagnies (LACC) pour la
troisième
fois en 20 ans et on n'en voit pas la fin même après
trois ans. Maintenant, le Huron Central Railway menace de cesser ses
activités s'il ne reçoit pas des fonds de l'État
pour servir ses intérêts privés. Tout ceci est de
la destruction nationale, pas de l'édification nationale.
Le Huron Central Railway appartient et est
contrôlé par le monopole privé impérialiste
américain Genesee & Wyoming (G&W).[1] Il menace de mettre fin à ses
opérations si les gouvernements fédéral et de la
province ne lui fournissent pas des fonds publics pour réparer
et entretenir l'infrastructure de
la voie ferrée. G&W loue la voie ferrée du Canadien
Pacifique, qui n'entretient pas la voie. G&W prétend que le
revenu qu'il touche du transport des biens industriels sur la distance
de 292 kilomètres entre Sault-Sainte-Marie et Sudbury ne
lui permet pas de réaliser son objectif de profit et de
maintenir la voie ferroviaire sécuritaire et en
bonne condition selon les normes fédérales. Selon
G&W, le revenu qui est nécessaire au maintien de
l'infrastructure opérationnelle draine de l'argent de son profit
privé d'entreprise et les propriétaires américains
ne sont pas prêts à accepter une baisse de leur taux de
profit qu'ils considèrent leur droit de monopole.
La cessation des activités ferroviaires
affecterait grandement l'économie liée à la voie
ferrée dont les opérations de trois grandes
industries : le complexe sidérurgique d'Algoma Steel
à Sault-Sainte-Marie, l'usine de papier de Domtar à
Espanola et la scierie Eacom de Nairn Centre. Ces trois compagnies
représentent 88 % du
trafic ferroviaire soit 12 000 wagons par année. Le
Huron Central est considéré comme la seule option viable
de transport pour ces activités et pour plusieurs autres le long
de la voie ferrée. Cela fait déjà un bon moment
que la compagnie a mis fin au transport de passagers.
Afin de réaliser son objectif de profit
d'entreprise, G&W dit avoir besoin de millions de dollars par
année de « financement de survie » de la part
du Fonds national des corridors commerciaux du gouvernement
fédéral et d'un montant équivalent du gouvernement
de l'Ontario. S'il ne reçoit pas ces fonds de l'État pour
payer les riches, le
monopole menace de mettre fin à ses activités
en 2018.
Ce n'est pas la première fois que G&W
réclame des fonds et menace de fermer ses portes s'il ne
reçoit pas les fonds de l'État. En 2009, la ville de
Sault-Sainte-Marie et les gouvernements fédéral et de
l'Ontario ont versé 33 millions $ à G&W
pour « améliorer les rails, les remplacer et moderniser
les ponts ».
Selon la direction actuelle
de l'économie sous le contrôle et l'objectif étroit
des monopoles impérialistes, les combines pour payer les riches
et les attaques aux réclamations des travailleurs sur la valeur
qu'ils produisent par des instruments comme la LACC sont la norme. Les
travailleurs industriels et les Canadiens en général
remettent en
question cette direction et son objectif du profit privé maximum
qui endommagent l'économie, les vrais producteurs et d'autres
sections de la population. Pour fonctionner de manière
harmonieuse et sans crise, l'économie socialisée moderne
de production industrielle de masse a besoin d'une coopération
entre toutes ses composantes interconnectées
et d'un objectif moderne qui favorise les travailleurs et
l'intérêt général de la
société. La direction actuelle des interventions de
l'État qui consiste à payer les riches pour maintenir et
accroître les profits privés d'entreprise sous peine de
liquidation inaugure rien de bon. Il en est de même des attaques
contre la classe ouvrière par le biais de la LACC
et d'autres instruments de l'État.
Soutirer de la valeur à l'économie pour
servir et satisfaire l'objectif du profit privé ne fonctionne
pas. Les manoeuvres pour payer les riches ; le vol de ce qui
revient de droit aux travailleurs au moyen d'instruments de
l'État comme la LACC et d'autres lois
antiouvrières ; l'extorsion de concessions aux travailleurs
sous la menace
de fermeture et l'imposition de l'austérité antisociale
de l'État au peuple et à la société par des
coupures dans les programmes sociaux et les services publics
constituent de la destruction nationale. Il faut donner à
l'économie une nouvelle direction prosociale et un nouvel
objectif prosocial pour servir le bien commun et l'édification
nationale.
Note
1. Genese & Wyoming est une
société de portefeuille américaine qui
possède ou maintient des intérêts dans des
entreprises ferroviaires de par le monde, notamment aux
États-Unis, au Canada, au Mexique, en Bolivie, en Australie, aux
Pays-Bas et au Royaume-Uni. En plus d'être propriétaire de
Freightliner, G&W contrôle plus
de 24 900 kilomètres de voie ferrée qui lui
appartient ou est louée, et 5 300 kilomètres en
vertu d'arrangements additionnels d'accès aux voies
ferrées. Il détient une participation de contrôle
dans 122 entreprises ferroviaires de fret, directement ou par des
filiales telle Genesee & Wyoming Canada Inc. qu'il a acquise
en 1997. Sa filiale Rail Link Inc. fait de l'aiguillage industriel
et offre des services logistiques à des clients dans 11
États américains et exploite 26 lignes ferroviaires
secondaires qui desservent 10 ports importants.
La compagnie britannique Freightliner faisait
originalement partie de British Rail. Privatisée en 1990,
elle s'est finalement retrouvée sous le contrôle de
G&W. Freightliner exploite des services ferroviaires de fret en
Europe, en Asie de l'Ouest, en Afrique du Nord et en Australie.
Les quartiers généraux de G&W sont
situés au Connecticut. Avant sa grande expansion par l'achat de
Freightliner en 2015, la compagnie a touché un revenu brut
de 1,639 milliard US $ en 2014 et un profit d'entreprise
de 261 millions US $.
La compagnie reçoit chaque année des
fonds publics par des combines pour payer les riches sur la plupart des
territoires où elle exerce ses activités, officiellement
pour réparer et remplacer la valeur fixe sur ses lignes de voie
ferrée. Ces stratagèmes pour payer les riches augmentent
ses profits d'entreprise annuels et lui permettent d'étendre son
empire par la prise de contrôle d'autres entreprises et
l'obtention de nouveaux contrats.
Le fauteur de guerre Trump en Asie
Des manifestants antiguerre en Corée du sud
- Philip Fernandez -
Une des nombreuses manifestations contre la visite de Trump en
Corée le 4 novembre 2017
Les 7 et 8 novembre, le président
américain Donald Trump s'est rendu en République de
Corée pour le Troisième sommet
américano-sud-coréen dans le cadre d'une tournée
asiatique de 11 jours comprenant des visites au Japon, en Chine,
au Vietnam et aux Philippines. La visite de Trump en Corée du
sud a été dénoncée
par plus de 200 organisations qui réclament la paix sur la
péninsule coréenne. Pour donner le coup d'envoi à
leurs protestations, les groupes ont organisé le 4 novembre
un « Rassemblement populaire, Pas de Trump, pas de
guerre » devant l'ambassade des États-Unis à
Séoul. Malgré ses tentatives, la police de Séoul a
été
incapable d'empêcher les manifestants de se rendre devant
l'ambassade des États-Unis. Lors de leur conférence de
presse conjointe, les organisateurs ont souligné : «
Qui peut bien souhaiter la bienvenue à un dirigeant
étranger qui parle de la possibilité d'inciter une guerre
dans leur propre pays ? Nous devrions prendre la voie de la
paix et non de la guerre. Nous devons protéger la paix
dans notre pays ainsi que notre moyen de subsister ». Les
manifestants ont exigé que les États-Unis mettent fin aux
exercices militaires agressifs qui menacent la péninsule
coréenne, cessent de faire pression et d'imposer des sanctions
contre la République populaire démocratique
de Corée (RPDC) et retirent toutes les installations de
boucliers antimissile de haute altitude du territoire coréen.
Ils ont également exigé que les États-Unis
arrêtent de forcer la Corée du sud à acheter des
quantités de plus en plus importantes d'armes américaines.
Séoul, 5 novembre 2017
De nombreuses manifestations ont également
appelé à l'abandon de l'accord de libre-échange
États-Unis-Corée du Sud (KORUS) qui a permis la
domination de l'économie sud-coréenne par les monopoles
américains au détriment des moyens de subsistance et de
l'avenir économique du peuple.
Même si les médias monopolisés au
Canada et ailleurs ont peint de manière sensationnaliste les
commentaires provocateurs et irresponsables de Trump contre la RPDC
durant sa visite, il y a eu de leur part peu de commentaires sur la
visite de Trump en Corée du sud, qui visait principalement
à renforcer l'alliance agressive militaire
américano-sud-coréenne. Pour accentuer ce point, des
exercices militaires conjoints entre les États-Unis, la
Corée du sud et le Japon se sont tenus avec la présence
de trois porte-avions - l'USS Ronald Reagan , l'USS Theodore
Roosevelt
et l'USS Nimitz - pour coïncider avec la
visite de Trump. Ces exercices de guerre se
poursuivent avec des manoeuvres aériennes et navales près
de la limite septentrionale de la ligne de partage, à la
frontière maritime imposée par les États-Unis sur
la mer de l'Ouest qui divise le nord et le sud de la Corée.
Il est important de noter que durant tous ces actes
militaires agressifs et crimes contre la paix de la part des
États-Unis, de la République de Corée et du Japon,
la RPDC a fait preuve de retenue et a appelé sobrement les
États-Unis et leurs alliés à mettre fin à
ces actes provocateurs en même temps qu'elle a pris des mesures
défensives contre
d'éventuelles attaques.
Des activistes obligent le convoi présidentiel de Trump à
faire un détour à Séoul le 7 novembre.
Le président Moon s'est engagé à
acheter des milliards de dollars de plus d'armes américaines,
notamment des avions d'attaque F-35A, des chasseurs KF-16, des missiles
balistiques Patriot PAC-3, des hélicoptères d'attaque
Apache, des drones de haute altitude Global Hawk et des systèmes
de combat Aegis. L'engagement de Moon à acheter
plus d'armes dépasse l'engagement déjà pris sous
le précédent gouvernement de Park Geun-hye d'augmenter
les importations d'armes américaines de 215
milliards $ entre 2016 et 2020. Le président Moon
s'est engagé à augmenter les dépenses de
défense de 7 % par année jusqu'en 2022.
L'année
prochaine, le budget de la défense augmentera de près
de 40 milliards $.
Deux députés de l'Assemblée nationale de
Corée refusent d'applaudir le discours du fauteur de guerre
américain le 8 novembre, alors que de grandes manifestations ont
lieu à l'extérieur.
Tout cela n'augure rien de bon pour la paix sur la
péninsule coréenne. Le renforcement de l'alliance
militaire américano-sud-coréenne par l'intensification
des exercices de guerre qui visent un changement de régime en
RPDC, et par l'augmentation des achats d'armes américaines, par
le renforcement de l'occupation militaire américaine en
Corée du sud et par l'imposition continue du commandement
militaire américain dans l'éventualité d'une
guerre sur la péninsule coréenne, est un crime contre le
peuple coréen et une violation de son droit de vivre en paix.
Les impérialistes
américains ont été une malédiction pour le
peuple coréen. Depuis la division unilatérale et
forcée de la Corée par les États-Unis
en 1945, le peuple coréen n'a pas eu un moment de paix. Il
convient de noter que depuis la division de la Corée, les
Coréens du nord et du sud ont travaillé sans
relâche pour la paix sur la
péninsule coréenne et pour la réunification de
leur nation. La réception donnée à Donald Trump
lors de sa récente visite en Corée montre au monde entier
que le peuple coréen, malgré tous les obstacles mis
devant lui depuis 1945, n'a pas abandonné son juste combat
pour la paix, la réunification et l'autodétermination.
Il est vital que les Canadiens et les peuples
épris de paix du monde entier intensifient leurs actions contre
les dangers de guerre croissants que causent les États-Unis sur
la péninsule coréenne sous prétexte que la RPDC
serait une menace à la paix. En prenant position en faveur de la
paix sur la péninsule coréenne, le peuple canadien aidera
le
peuple coréen dans sa juste lutte pour évincer les
impérialistes américains de leur pays, et parvenir
à la paix et à la réunification si ardemment
désirées.
Troupes américaines, hors de
Corée !
États-Unis : signez un traité de
paix avec la RPDC !
Non aux missiles THAAD en Corée du sud ! Ne touchez
pas à la RPDC!
Déclaration conjointe d'associations
internationales d'avocats
Séoul le 7 novembre
À l'occasion de la visite du président
Trump au Japon et en Corée
du Sud, nous exigeons que cesse l'escalade des menaces militaires entre
les États-Unis et la RPDC.
Le 9 septembre 2017, lors de sa
première présence aux Nations unies, le président
Donald Trump a menacé de
détruire complètement la
Corée du Nord (la
République populaire
démocratique de Corée — LML),
faisant preuve d'un mépris et d'une indifférence absolus
envers tout ce
qui a uni les peuples du monde en 1945 et
les a menés à établir les Nations unies. Dans le
préambule de la
Charte, les peuples des Nations unies affirment :
Nous, peuples des Nations unies, résolus
-à préserver les
générations futures du fléau de la guerre qui deux
fois en l'espace
d'une vie humaine a infligé à l'humanité
d'indicibles souffrances,
- à
proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de
l'homme,
dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans
l'égalité de
droits
des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites,
- à
créer les conditions nécessaires au maintien de la
justice et du
respect des obligations nées des traités et autres
sources du droit
international,
- à favoriser le progrès social et
instaurer de
meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande,
ET À CES FINS
- à pratiquer la tolérance, à
vivre
en paix l'un avec l'autre dans
un esprit de bon voisinage,
- à unir nos forces pour maintenir
la
paix
et la sécurité internationales,
- à accepter des
principes et instituer
des méthodes garantissant qu'il ne sera pas fait usage de la
force des
armes, sauf dans l'intérêt commun,
- à recourir aux
institutions
internationales
pour favoriser le progrès économique et social de tous
les peuples.
Dans la poursuite de ces objectifs, « Les Membres
de l'Organisation
règlent leurs différends internationaux par des moyens
pacifiques, de
telle manière que la paix et la sécurité
internationales ainsi que la
justice ne soient pas mises en danger. » Et « Les
Membres de
l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de
recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit
contre l'intégrité
territoriale ou l'indépendance politique de tout État,
soit de toute
autre manière incompatible avec les buts des Nations
unies. »
La seule exception au recours à la force est en
cas d'autodéfense
contre une attaque armée perpétrée par un autre
pays, et ce, jusqu'à ce
que le Conseil de sécurité puisse intervenir pour
restaurer la paix et
la sécurité internationales.
Vis-à-vis la Corée, les États-Unis
n'ont jamais respecté les termes
de l'armistice de 1953. Cet armistice appelait les parties
à se réunir
afin de conclure un traité de paix formel, ce qui ne s'est
jamais
produit.
L'armistice appelait au retrait des troupes
étrangères de la
péninsule. Les troupes chinoises ont quitté en 1950.
Les États-Unis ont
toujours 28 500 soldats en Corée du Sud et celle-ci a
construit la plus
grande base américaine au monde sur l'île de Jeju.
En fait, contrairement aux engagements initiaux que la
base ne
servirait pas d'avant-poste stratégique à l'armée
américaine, des
navires de guerre entrent constamment dans les ports de la base navale
de Gangjeong. Selon les termes de l'armistice, aucune nouvelle arme ne
devait être introduite dans aucun des deux pays.
Les États-Unis ont placé des armes
nucléaires en Corée du Sud et
bien qu'elles aient été retirées plus tard, les
États-Unis continuent
de vendre des milliards de dollars d'armes à chaque année
à la Corée du sud. Face à l'opposition des
militants pour la paix et d'autres
activistes en Corée du Sud, les États-Unis ont
prôné l'établissement du
système de missiles antibalistiques THAAD en Corée du Sud
en prenant
comme prétexte la récente guerre de mots.
Un traité de paix permanent est
nécessaire sur la péninsule
L'Association internationale des avocats
démocratiques
(IADL), la Guilde nationale d'avocats (NLG), l'Association de
solidarité
internationale des avocats du Japon (JALISA), le Comité sur les
questions militaires des États-Unis des avocats pour une
société
démocratique (MINBYUN) et la Confédération des
avocats de l'Asie et du
Pacifique (COLAP) appuient l'élaboration d'un traité de
paix entre la
Corée du Nord et la Corée du Sud en tant que seule voie
pour la
promotion de la paix et de la stabilité dans la région.
En plus, nous présentons au président
Trump des États-Unis, au
président Moon Jae-in de la Corée du Sud et au premier
ministre Abe du
Japon les demandes suivantes :
1. Qu'ils cessent d'agir de façon
irresponsable en proférant constamment des menaces de guerre.
2. Qu'ils ne se servent pas des bases militaires
en Corée du Sud et
au Japon pour menacer la Corée du Nord et exacerber la crise
dans la
péninsule coréenne.
3. Que le président Moon Jae-in et le
premier ministre Abe Shinzo
ne permettent pas le déploiement d'armes stratégiques
comme les
porte-avions nucléaires américains, les bombardiers
stratégiques et les
sous-marins nucléaires, y compris le déploiement du
système de missiles
antibalistiques THAAD.
4. En plus, les exercices militaires conjoints
États-Unis-République de Corée par lesquels est
brandie la menace
d'armes nucléaires préventives contre la Corée du
Nord doivent cesser
immédiatement.
5. Moon Jae-in doit agir en tant que
médiateur dans la promotion du
dialogue et de négociations qui mettront fin de façon
permanente à la
confrontation militaire entre la Corée du Nord et les
États-Unis. Dans
le cours du processus, ils devront donc rétablir la
déclaration
conjointe Nord-Sud 7.4, la Déclaration conjointe
Nord-Sud 6.15 et la Déclaration Nord-Sud 10.4 et
mettre fin à la
vieille confrontation dans un esprit de dialogue pour améliorer
les
relations intercoréennes.
6. Abe Shinzo doit abandonner la stratégie
de dissuasion face à la
Corée du Nord qu'il poursuit avec les États-Unis et
être un
médiateur équitable dans
la promotion du dialogue conformément à l'article 9
de la constitution
de paix du Japon.
Nous appelons la communauté internationale
à élever sa voix contre
ces provocations et ces exercices menés avec le grand pouvoir
militaire
des États-Unis que génèrent leurs bases militaires
en Asie, dans le
Pacifique et dans le monde.
Le 6 novembre 2017
Protestations au Canada
Hope 21, une organisation de Coréens
patriotes d'outre-mer qui participe à la lutte pour la paix et
la justice en péninsule coréenne, a pris part au
piquetage hebdomadaire à Toronto organisé par le Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) et la
Fédération coréenne au Canada contre les
préparatifs de guerre américaine sur la
péninsule coréenne.
La participation de
Hope 21 avec ses pancartes et sa bannière en face du
consulat des États-Unis a attiré l'attention de nombreux
passants qui se sont arrêtés pour signer la
Pétition pour la paix contre la guerre et l'agression dans la
péninsule coréenne. Près de 60 signatures ont
été recueillies, portant le nombre total de signatures
à
plus de 1 000 en trois semaines de piquetage et d'actions sur
le même sujet à Toronto. Les militants de Hope 21 se
sont engagés à prendre ce travail comme le leur pour
contribuer au succès de la campagne.
À la lumière des exercices militaires
menés actuellement dans les eaux coréennes par l'alliance
militaire américano-sud-coréenne qui menace la
péninsule coréenne et la région, les organisateurs
des piquets de grève et de la pétition de paix appellent
tous les Canadiens à organiser des piquets similaires et
recueillir des signatures pour la pétition
de paix. En prenant position pour la paix dans la péninsule
coréenne et en arrêtant la main des fauteurs de guerre
impérialistes américains et de leurs alliés au
Parlement canadien, les Canadiens peuvent trouver un moyen pour faire
du Canada une véritable force de paix dans le monde et le
retirer de ses enchevêtrements dans toutes les alliances
militaires agressives dirigées par les États-Unis.
Des copies de la pétition pour la paix et contre
la guerre et l'agression sur la péninsule coréenne sont
disponibles ici.
Le blocus de Cuba par les
États-Unis doit être levé!
Les États-Unis annoncent de nouvelles
restrictions sur le commerce et les voyages à Cuba
Le 8 novembre, le gouvernement américain a
annoncé de nouvelles restrictions à la capacité
des citoyens américains de faire des affaires avec Cuba ou d'y
voyager. Cette annonce fait partie de la mise en oeuvre du «
Mémorandum présidentiel de la sécurité
nationale sur le renforcement de la politique américaine envers
Cuba »
de Donald Trump, qui a annulé des aspects clés du
processus de rapprochement entre les deux pays. Le secrétariat
d'État, les départements du Commerce et du Trésor
des États-Unis ont annoncé des « actions
coordonnées » qui comprennent l'établissement
d'une liste noire qui inclut 180 entités d'État et
des restrictions sur les voyages
à Cuba de citoyens et de résidents américains.
Entre-temps, le Bureau du contrôle des avoirs
étrangers du département du Trésor (OFAC) et le
Bureau de l'industrie et de la sécurité du
département du Commerce ont annoncé des modifications au
Règlement sur le contrôle des avoirs cubains et au
Règlement sur l'administration des exportations. Y figurent
notamment des changements à la
liste des sanctions initialement annoncées en juin et
entrées en vigueur le 9 novembre, date à laquelle
elles ont été officiellement publiées au Registre
fédéral. Des mesures complémentaires du
département d'État sont également entrées
en vigueur le 9 novembre.
Un exemple des sanctions mises en place est que «
les personnes soumises à la juridiction des États-Unis se
verront désormais interdire d'effectuer certaines transactions
financières directes avec des entités et des
sous-entités » qui apparaissent sur la « Liste
de restrictions liées aux entités et sous-entités
associées à Cuba » émise par
le département d'État (la Liste des restrictions
cubaines). Ces interdictions visent plus de 100 hôtels,
marinas et comptoirs de vente au détail liés aux Forces
armées révolutionnaires de Cuba et aux organisations
nationales de renseignement et de sécurité cubaines,
selon un communiqué de presse du bureau des Affaires publiques
du
département du Trésor.
En ce qui concerne les voyages, le communiqué
note que « tous les voyages éducatifs non
académiques de peuple à peuple doivent être
menés sous les auspices d'une organisation soumise à la
juridiction américaine et qui parraine ces échanges pour
promouvoir le contact peuple-à-peuple [. ..] Les voyages
éducatifs non académiques de peuple-à-peuple
effectués par des individus ne seront plus
autorisés, comme l'a annoncé le
président. »
LML condamne ces actions qui sont entreprises
contre le peuple cubain et son leadership et appelle les
Québécois et les Canadiens à intensifier leurs
actions en appui au droit de Cuba à son indépendance et
à sa souveraineté et à s'opposer à tout
geste du gouvernement Trudeau pour changer la politique
déclarée du Canada de non-ingérence dans les
affaires internes de Cuba et d'opposition à l'embargo
américain.
Les nouvelles mesures des États-Unis contre Cuba
sont un revers
Josefina Vidal Ferreiro, la directrice
générale chargée des États-Unis au
ministère cubain des Relations extérieures, a
souligné le 8 novembre que les nouvelles restrictions
américaines constituent un sérieux revers pour les
relations bilatérales. Ces mesures renforcent le blocus et
visent ouvertement à renverser la révolution cubaine.
Elle
a également souligné l'arbitraire de la liste des
entités ciblées : « Cela inclut même des
marques de boissons gazeuses (comme Tropicola et Cachito) et des rhums,
ainsi que des services de photographie comme PhotoService. »
Vidal a dit que les mesures affecteront
également les entreprises américaines qui perdront aux
mains de leurs concurrents des occasions attrayantes à Cuba.
Cependant, elle a noté que la nouvelle
réglementation sur les affaires et les voyages exclut les
entreprises et les accords établis avant l'entrée en
vigueur des mesures. Par conséquent, l'autorisation des vols
commerciaux directs entre les deux pays et les visites par les
compagnies de croisière qui ont été
autorisées à visiter l'île, ainsi que les
mémorandums d'accord dans les domaines des
télécommunications et de la gestion
hôtelière signés avec les entreprises
américaines, avant que le dernier mandat de Barack Obama ne
prenne
fin, demeurent en place.
« [La dernière restriction est]
liée à un petit groupe d'entreprises », a
déclaré Vidal, qui a noté que de nouveaux
progrès ont été et sont limités par
l'application continue du blocus.
Opposition aux nouvelles restrictions aux
États-Unis
Les nouvelles mesures américaines ont
été largement rejetées par de vastes secteurs de
la société américaine, y compris par plusieurs qui
s'opposent aux obstacles placés devant les entreprises
américaines faisant des affaires avec Cuba.
Le Conseil national du commerce extérieur des
États-Unis (NFTC) a qualifié les nouvelles restrictions
de contreproductives. Le vice-président du NFTC, Jake Colvin, a
déclaré que la restriction de la participation des
entreprises américaines à la zone de développement
spécial de Mariel empêche les ressortissants
américains de participer à des
activités « potentiellement bénéfiques pour
les travailleurs cubains et le peuple cubain ».
James Williams, président de la coalition Engage
Cuba, qui travaille pour mettre fin au blocus, a
déclaré : « Quiconque connaît le
fonctionnement de l'économie cubaine sait que ces
règlements supplémentaires imposés aux entreprises
américaines compliqueront les choses pour faire des affaires
à Cuba. » Il a ajouté que « ces
nouvelles restrictions aux entreprises américaines pourraient
entraver ce progrès, ce qui pourrait coûter des milliards
à l'économie américaine et affecter des milliers
d'emplois ».
La sénatrice démocrate Dianne Feinstein a
tweeté : « Isoler le peuple cubain n'a pas servi nos
intérêts auparavant et ne le fera certainement pas
maintenant. » Le sénateur du Vermont Patrick Leahy a
souligné l'hypocrisie de l'administration Trump, notant que Cuba
ne représente pas une menace pour les États-Unis. Il a
qualifié les
nouvelles restrictions d '« onéreuses et
mesquines », ajoutant que « ces nouveaux
règlements nuiront aux entrepreneurs qui débutent et au
reste du peuple cubain en décourageant les Américains d'y
voyager ».
Le député républicain Mark Sanford
(Caroline du Sud) a tweeté : « L'interdiction de
voyager à Cuba, qui a été
décrétée au plus fort de la Guerre froide et de la
menace communiste, est à la fois dépassée et une
limitation injuste aux libertés américaines. »
Daniel P. Erikson, un conseiller de la Maison-Blanche
à l'époque d'Obama, a déclaré au New
York Times que « la réglementation va probablement
semer de la confusion parmi les visiteurs américains qui auront
du mal à déterminer quelles transactions sont
interdites ». Ben Rhodes, un autre conseiller d'Obama et un
des
principaux artisans de sa politique cubaine, a
déclaré : « Trump ne limite pas le genre
d'armes d'assaut que les Américains peuvent acheter, mais il
vous
dira quel genre de boisson gazeuse vous pouvez acheter à
Cuba ».
Un autre rejet massif et retentissant par l'ONU du
blocus économique des États-Unis contre Cuba
- Isaac Saney, coprésident et
porte-parole national
du Réseau canadien pour Cuba -
Le 1er novembre 2017 et pour la 26e
année consécutive, le monde a répudié de
façon massive et retentissante la guerre économique
menée par les États-Unis contre le peuple cubain. Par un
vote de 191 voix contre 2, les pays membres des Nations unies
ont massivement condamné le blocus économique des
États-Unis contre cette nation insulaire héroïque en
votant en faveur de la résolution «
Nécessité de lever l'embargo économique,
commercial et financier imposé à Cuba par les
États-Unis d'Amérique ». Seulement deux pays
ont voté contre la résolution, soit les États-Unis
et Israël.
Depuis 1992, la communauté internationale a
rejeté l'agression économique continue des
États-Unis contre Cuba lors de ces affirmations annuelles du
droit inaliénable et inviolable de tous les peuples à
l'autodétermination et à l'indépendance.
Le rejet du diktat de Washington souligne encore une
fois et de manière flagrante l'isolement de l'empire au sein de
l'opinion publique mondiale. Le vote de l'ONU démontre non
seulement l'indéfectible opposition mondiale à la
politique criminelle américaine mais aussi l'étendue de
l'appui et du respect envers Cuba.
La décision de
Washington de voter contre la résolution, au lieu de s'abstenir
comme elle l'avait fait en 2016, signale le refus du régime
Trump d'accepter l'échec de l'impérialisme
américain à imposer sa volonté à Cuba.
La lutte continue pour mettre définitivement fin
à la guerre économique des États-Unis contre Cuba,
qui est une violation flagrante du droit international et constitue le
principal obstacle au développement social et économique
de l'île.
Dans cette lutte, les nations et les peuples du monde
qui représentent l'immense majorité de l'humanité,
ont déclaré d'une même voix qu'ils se tiennent
debout avec Cuba.
Le blocus des États-Unis est le principal
obstacle au développement scientifique à Cuba
- Yenia Silva Correa -
Juste l'année dernière, le blocus
économique, financier et commercial des États-Unis contre
Cuba a causé des pertes d'environ 1,5 million $ US au
secteur de l'enseignement supérieur du pays.
Ce chiffre comprend l'augmentation des coûts
liés aux sources d'approvisionnement qui proviennent de
marchés éloignés, aux problèmes liés
aux virements bancaires, à la perte de revenus et aux obstacles
encourus dans l'acquisition de publications de renommée mondiale.
L'une des conséquences les plus importantes de
cette politique est le blocus technologique qui oblige Cuba à
acheter des technologies et de l'équipement dans des
marchés éloignés comme la Chine, ce qui
entraîne des coûts d'expédition
considérablement plus élevés.
Pendant ce temps, le blocus empêche
également les chercheurs cubains d'accéder à plus
de 200 sites Web et rend difficile aux experts et aux
professionnels internationaux d'accéder à l'île,
étant donné le caractère extraterritorial de la
politique, qui limite aussi Cuba dans l'exportation de ses services et
l'acquisition de revenus importants.
En ce qui concerne son impact sur l'enseignement
supérieur, le blocus encourage les professionnels cubains
à émigrer, privant ainsi le pays de certains de ses
meilleurs professionnels et d'années d'investissement
dédiées à leur formation.
En plus des dommages susmentionnés, la
production et les services sont également affectés par la
réglementation du blocus qui limite l'accès de
l'île à des fournitures et matériel essentiels au
développement du personnel enseignant.
En ce qui a trait à l'impact de la politique
criminelle des États-Unis contre Cuba, María Victoria
Villavicencio, la directrice des relations internationales au
ministère de l'Enseignement supérieur, a
déclaré : « Aujourd'hui, de nombreux
problèmes causés par le blocus affectent un nombre
important d'occasions qui seraient favorables à
notre développement et notre progrès. »
À un clic près
Dans le cas de l'Université des sciences
informatiques, le blocus n'est plus qu'à un clic près.
Jusqu'à présent cette année, l'institution a
identifié 209 sites Web qui sont facilement accessibles
dans le monde entier mais dont l'accès est interdit à
l'adresse IP de l'Université - une augmentation significative
par rapport aux 116
enregistrés l'année dernière.
L'institution a également été
incapable d'accéder aux certifications professionnelles
nécessaires pour préparer et développer des
logiciels.
Pendant ce temps, l'Université agraire de La
Havane a également subi l'impact de la politique
génocidaire des États-Unis. Par exemple, chaque article
de son magazine sur l'agriculture et l'élevage doit avoir un
identifiant numérique mais le blocus empêche Cuba
d'accéder à de tels services.
La politique a des impacts significatifs sur le travail
du
personnel et la recherche scientifique à l'université,
surtout ceux liés aux diplômes de l'agriculture et de
l'élevage. En effet, l'institution est actuellement incapable
d'acquérir de l'équipement pour ses laboratoires ou
d'acheter des fournitures et du matériel provenant d'entreprises
étasuniennes, ce qui rend le coût d'obtention de ces
produits très élevé.
L'impact sur les revenus
L'un des moyens par lesquels le Centre national de
santé agricole et de l'élevage se procure du financement
pour ses travaux de développement scientifique est
l'exportation.
Depuis 2015, l'institution a dû faire face
à de sérieux problèmes de transfert de fonds du
Nicaragua après des échanges de technologie avec des
établissements de ce pays. Les pertes sont estimées
à environ 50 000 $ US.
Qui plus est, cela prive également l'institution
des ressources vitales dont elle a besoin pour poursuivre son travail
principal, qui comprend l'identification, le contrôle et la
prévention des maladies exotiques affectant les animaux, ainsi
que des initiatives liées au développement de
l'économie du pays.
Récemment, le blocus a rendu extrêmement
difficile la participation des scientifiques cubains aux congrès
internationaux, laquelle est une occasion pour le pays de
présenter ses résultats dans le domaine des sciences de
l'agriculture et de l'élevage et d'échanger avec des
experts internationaux.
L'Université de La Havane
Entre-temps, l'Université de La Havane, la plus
ancienne institution d'enseignement supérieur de Cuba, est
également confrontée à des obstacles et des
préjudices financiers pour accéder aux technologies et
à d'autres ressources vitales en raison du blocus des
États-Unis.
Par exemple, cette politique criminelle empêche
les facultés de chimie, de physique et de biologie et les
centres de recherche de l'établissement d'obtenir non seulement
de l'équipement mais aussi des fournitures de base.
En même temps, les restrictions concernant les
transactions financières et les transferts d'argent rendent
également difficile l'organisation de visites et
d'échanges entre professionnels.
En outre, la nouvelle politique des États-Unis
envers Cuba, annoncée par le président Donald Trump,
pourrait réduire considérablement les échanges
universitaires et les visites d'étudiants, de professeurs et de
chercheurs des États-Unis.
En dépit de ces difficultés, le
gouvernement cubain a maintenu son engagement, depuis le triomphe de la
Révolution, à améliorer continuellement la
qualité de l'enseignement supérieur et à appuyer
les étudiants et les professeurs universitaires.
Selon María Victoria Villavicencio, « la
seule raison pour laquelle les dommages ne sont pas plus
sévères aujourd'hui, c'est que nous avons un nombre
important de professeurs et de chercheurs incroyablement
créatifs, dévoués et hautement professionnels,
fortement engagés envers nos institutions et notre pays, qui
créent des façons d'atténuer
les effets du blocus ».
Actions au Canada en appui à
la résolution de Cuba à l'ONU
Plusieurs actions ont été
organisées au Canada par les organisations d'amitié et de
solidarité avec Cuba pour exprimer l'appui des Canadiens et des
Québécois à la résolution de Cuba contre le
blocus étasunien à l'ONU. Ces actions affirment le droit
d'être de Cuba, libre de toute ingérence
extérieure, surtout américaine, libre des politique
shostiles des États-Unis envers Cuba et des nombreuses lois
extraterritoriales qui touchent plusieurs pays qui ont des relations
avec Cuba. Il y a également une campagne mondiale sur Twitter.
Montréal
Ottawa
Toronto
Vancouver
Avec le chanteur-compositeur cubain de renom Gerardo Alfonso.
Nous persévérerons, forts du consensus de
notre peuple et de l'engagement patriotique des plus jeunes, dans la
lutte anti-impérialiste et dans la défense de notre
indépendance
- Bruno Rodriguez Parilla, ministre des
Relations extérieures de Cuba -
Texte complet du
discours du ministre des Relations extérieures de Cuba, Bruno
Rodriguez Parrilla, sur le thème « Nécessité
de lever le blocus économique, commercial et financier
imposé à Cuba par les États-Unis
d'Amérique », prononcé au siège des
Nations unies, à New York, le 1er novembre 2017
***
Monsieur le Président,
Excellences, messieurs les représentants
permanents,
Illustres délégués,
Citoyens étasuniens et cubains résidant
aux États-Unis présents dans la salle,
Je tiens à adresser au peuple et au gouvernement
des États-Unis, au maire Bill de Blasio, au gouverneur
Andrew Cuomo et aux autres autorités de New York, ainsi
qu'à leurs citoyens, et très spécialement aux
familles des victimes, nos plus sincères condoléances au
nom du peuple et du gouvernement cubains, à la suite de l'acte
terroriste perpétré dans l'après-midi d'hier.
J'aimerais également exprimer nos
sincères condoléances aux peuples et aux gouvernements
d'Argentine et de Belgique.
Monsieur le Président,
Je tiens à exprimer ma plus énergique
condamnation des déclarations irrespectueuses, offensives et
interventionnistes formulées par l'ambassadrice des
États-Unis aux Nations unies, il y a quelques minutes, contre
Cuba et contre le gouvernement cubain.
Je rappelle que les États-Unis, où sont
commises des violations flagrantes des droits de l'Homme qui suscitent
une profonde préoccupation de la communauté
internationale, n'ont pas la moindre autorité morale pour
critiquer Cuba, un petit pays, solidaire, au parcours international
vaste et reconnu ; un peuple noble, laborieux et
amical.
Elle parle au nom du chef d'un empire qui est
responsable de la plupart des guerres qui se livrent aujourd'hui sur la
planète, qui assassine des innocents et constitue le principal
facteur d'instabilité mondiale et de très graves menaces
à la paix et à la sécurité internationale,
foulant aux pieds le Droit international et la Charte des Nations unies
qu'elle vient cyniquement d'invoquer.
Ce ne sont pas 55 ans, Mme l'ambassadrice, vous
vous êtes trompée dans votre première phrase ;
ce sont 26 de ces séances qui se sont
succédées et l'origine des faits qui sont débattus
aujourd'hui remonte à plus d'un siècle.
Elle ment, en utilisant le même style qui
prévaut aujourd'hui dans la politique étasunienne. Tout a
commencé avant l'existence même de la nation cubaine.
Lorsque, pour la première fois, le peuple cubain prit les armes
en 1868, les appétits annexionnistes et de domination de ce
qui était et est aujourd'hui l'impérialisme
étasunien,
s'étaient déjà déclenchés.
En 1868, en se servant d'un prétexte -
ce
qui caractérise l'histoire moderne des États-Unis -,
l'explosion du cuirassé Maine dans un port cubain, ils
entrèrent en alliés des forces indépendantistes
cubaines pour occuper ensuite le pays en envahisseurs ; ils
imposèrent l'Amendement Platt, confisquèrent
l'indépendance et la
souveraineté de Cuba ; ils réalisèrent trois
occupations militaires, imposèrent 60 ans d'une domination
absolue qui prit fin le 1er janvier 1959 avec l'entrée
à La Havane de l'Armée rebelle et le triomphe de la
Révolution cubaine, qui livre aujourd'hui les mêmes
batailles qui ont inspiré notre peuple voilà plus
de 100
ans (Applaudissements).
Elle ment. Elle a utilisé une phrase, attribuant
supposément à une source cubaine une affirmation sur la
dénommée Crise d'Octobre ou des Missiles. Et je l'invite
à révéler sa source, le nom de l'auteur, à
présenter des preuves. Cela ressemble à un tweet comme
ceux qui prolifèrent dans ce pays en ces temps de haine, de
division et de politique
sale (Applaudissements).
Au triomphe de la Révolution cubaine, le
gouvernement des États-Unis se fixa comme objectif le changement
de régime. La politique énoncée le 16 juin
par le président Trump n'est pas nouvelle. C'est la même
politique, la même vieille politique ancrée dans le
passé.
Elle a mentionné l'illustre ambassadeur
étasunien Adlai Stevenson. Elle a oublié de
préciser que c'est lui qui fut chargé du triste devoir,
trompé par son gouvernement, de montrer, lors d'une session du
Conseil de sécurité, des photos de supposés
avions, - il s'agissait en réalité d'avions
étasuniens repeints aux couleurs de la Force
aérienne cubaine -, qui le 15 avril bombardèrent la
ville de La Havane, provoquant de nombreuses pertes, ce qui fut le
prélude de l'attaque de l'invasion de Playa Giron ou Baie des
Cochons.
Ces bombardements et le mensonge involontaire de
l'ambassadeur Stevenson, qui avait été trompé par
son gouvernement, se produisirent avant même la
déclaration du caractère socialiste de la
Révolution cubaine. Ces bombardements furent antérieurs
à la déclaration du caractère socialiste de notre
Révolution. [16 avril 1961]
Elle a parlé de la Crise d'Octobre.
On parle ces jours-ci de l'assassinat du
président Kennedy et de la déclassification de certains
documents. La vérité a trop longtemps été
cachée au peuple des États-Unis. Il faut tout
déclassifier.
Mais, si elle souhaite parler de ces questions, je lui
suggère de lire le livre « Entraîné pour tuer
Castro », de l'agent de la CIA Veciana, dans lequel il
raconte sa rencontre avec l'agent de la CIA David Phillips et Lee
Harvey Oswald, à Dallas, dans la troisième semaine de
septembre 1963.
Ce fut une histoire de mensonges et d'agressions :
l'Opération Northwoods, l'Opération Mangouste.
L'information selon laquelle à cette époque les
États-Unis avaient massé 261 000 soldats qui se
tenaient prêts à participer à une invasion directe
à Cuba a été déclassifiée. À
l'époque, la Floride abritait la plus grande base
militaire de l'histoire, qui comptait plus
de 700 officiers, jusqu'à la création de la base
militaire de Saigon, encore plus grande.
Elle utilise le style du procès d'Alice au pays
des merveilles : la sentence d'abord, le jugement ensuite.
Je parle au nom de mon peuple, et je parle aussi au nom
de ceux qui ne peuvent pas appeler le président Trump et
l'ambassadrice des États-Unis par leur nom, mais qui sentent et
pensent comme moi.
Du moins a-t-elle reconnu l'isolement absolu des
États-Unis dans cette salle et dans ce monde. Ils sont seuls sur
la question du blocus contre Cuba ! (Applaudissements). Elle
ignore le poids de la vérité, elle sous-estime la force
d'une idée juste au fond d'une grotte, plus puissante qu'une
armée, comme le signalait José Marti, qui écrivit,
dans une lettre inachevée serrée contre sa poitrine, la
phrase suivante : « Je cours désormais tous les jours
le risque de donner ma vie pour mon pays et pour mon devoir qui est
d'empêcher, avant qu'il ne soit trop tard, au moyen de
l'indépendance de Cuba, que les États-Unis ne
s'étendent dans les Antilles avant de s'abattre avec cette force
supplémentaire sur nos terres d'Amérique ».
Ambassadrice, tout a commencé il y a bien plus
de 26 ans, il y a bien plus de 55 ans. En plus de l'agression
militaire, de la fabrication de prétextes, de plans d'invasion
directe, de mesures d'asphyxie contre notre économie, du
terrorisme d'État, de la déstabilisation et de la
subversion, il fut proposé - je cite le mémorandum
infâme du Secrétaire d'État Lester Mallory,
signé le 6 avril 1960 - « de provoquer le
désenchantement [...]
par l'insatisfaction économique et la pénurie [...] en
refusant à Cuba l'argent et les livraisons afin de
réduire les salaires nominaux et réels ».
C'est dans le but de « provoquer la faim, le
désespoir et le renversement du gouvernement » que
fut créé le blocus contre Cuba.
Or, lorsque les présidents Raul Castro et Barack
Obama firent les annonces surprenantes et encourageantes du 17
décembre 2014, le président Obama qualifia le blocus
de politique ratée et obsolète, d'inefficace dans ses
objectifs, responsable de dommages au peuple cubain et de l'isolement
du gouvernement des États-Unis. Il
devait ensuite le considérer comme inutile au but de faire
avancer les intérêts étasuniens ; voué
à l'échec, insensé, non viable et comme un lourd
fardeau pour les citoyens.
Mais jamais le blocus ne fut reconnu comme une
violation flagrante, massive et systématique des droits humains
des Cubains, ce qu'a omis cyniquement l'ambassadrice des
États-Unis, il y a quelques heures ; ni comme une
transgression du Droit international ou un acte de génocide,
selon la Convention de Genève ; et il n'a pas
renoncé non plus à ses objectifs d'asservissement de
notre peuple.
Cependant, à l'époque, le
président des États-Unis avait
réitéré sa décision d'user de ses
facultés exécutives et d'oeuvrer avec le Congrès
à la levée du blocus.
Un reflet pratique de cette volonté fut le vote
en abstention des États-Unis, en 2016, de cette
résolution, dont l'ambassadrice des États-Unis vient de
se moquer.
Cette période fut marquée par des
progrès substantiels en matière de relations
diplomatiques, de dialogue et de coopération dans des domaines
d'intérêt et mutuellement bénéfiques, mais
durant ces deux dernières années, l'essentiel du blocus
demeura en vigueur, même si certaines décisions
exécutives furent adoptées qui modifièrent son
application de manière très limitée, mais allant
dans la direction positive. Il est significatif de constater comment,
dans le cadre de l'interdiction de voyager à Cuba, qui constitue
une violation des droits et des libertés civiles des citoyens
étasuniens - dont elle ne fait aucune mention -, le recours
aux
autorisations de voyages s'est développé. Des
résultats tangibles ont également été
obtenus en matière de coopération bilatérale,
mutuellement bénéfique, dans des domaines aussi
importants que la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue ou le
crime cybernétique.
M. le Président, le 16 juin, le
président Donald Trump a proclamé le blocus comme un axe
fondamental de sa politique anticubaine, et il a annoncé une
série de mesures visant à son durcissement.
Dans un discours désuet et hostile, typique de
la Guerre froide, et face à un auditoire composé, entre
autres, de partisans aigris du dictateur Batista, d'annexionnistes et
de terroristes, le président étasunien a repris de
vieilles allégations de prétendues violations des droits
de l'Homme à Cuba pour justifier le renforcement du blocus.
À cette
tribune, nous avons entendu ce matin son écho, sa boîte de
résonance.
Le président Trump n'a pas la moindre
autorité morale pour faire le procès de Cuba.
Il préside un gouvernement de millionnaires dont
l'objectif est d'appliquer des mesures sauvages contre les familles
à faibles revenus et les pauvres de son pays, les
minorités et les immigrants. Il suit un programme qui encourage
la haine et la division. Il prêche un dangereux exceptionnalisme
et un suprématisme, sous couvert de patriotisme,
qui engendrera encore plus de violence. Il ignore la volonté des
électeurs : les deux tiers des Étasuniens et des
Cubains résidant aux États-Unis sont favorables à
la levée du blocus.
Les politiques en vigueur aux États-Unis portent
préjudice aux citoyens; il règne une corruption de la
politique qui est prise en otage par les dénommés
« intérêts spéciaux »,
c'est-à-dire les intérêts et l'argent des
entreprises : un manque de garanties en matière
d'éducation, de santé et de sécurité
sociale, des restrictions à la
syndicalisation et la discrimination de genre.
Il y a lieu de condamner le recours à la
torture, l'assassinat d'Afro-américains par la police, les
civils tués par leurs troupes, le recours à l'application
aveugle et racialement différenciée de la peine de mort,
à l'assassinat, la répression et la surveillance
policière des migrants, la séparation des familles et
l'arrestation et la déportation de mineurs,
ainsi que la menace de mesures brutales contre les enfants des
émigrés illégaux qui ont grandi et ont
été éduqués aux États-Unis.
Il s'agit du gouvernement qui a perdu le vote populaire.
L'ambassadrice des États-Unis nous a fait part
de son rêve. Je préfère répéter celui
de Martin Luther King, lorsqu'il a dit : je fais le rêve
qu'un jour cette nation se lèvera et vivra le vrai sens de sa
foi. « Les hommes naissent égaux. Que sonne la cloche de
la liberté. » (Applaudissements).
Elle est venue nous dire qu'elle reconnaît que
l'avenir de l'île se trouve entre les mains du peuple cubain.
Elle ment effrontément. Jamais il n'en a été ainsi
dans l'Histoire. C'est l'histoire de la tentative de domination et de
l'hégémonie sur Cuba.
La politique annoncée vise à ramener les
relations à un passé d'affrontement pour satisfaire les
intérêts sinistres de cercles extrémistes de la
droite étasunienne et d'une minorité frustrée et
vieillie d'origine cubaine de la Floride. Le mémorandum
présidentiel qui fixe la politique vis-à-vis de Cuba
comporte, entre autres mesures, de nouvelles
restrictions aux relations économiques, commerciales et
financières de sociétés étasuniennes avec
des entreprises cubaines.
Des entraves supplémentaires sont
imposées à la liberté de voyager des citoyens
étasuniens avec la suppression des voyages individuels dans la
catégorie des échanges dits « de
peuple-à-peuple », ainsi que des mesures de
surveillance sur le reste
des voyageurs de ce pays.
Ces dernières semaines, le président
Donald Trump a réitéré à quatre reprises
différentes (y compris devant cette Assemblée, en
septembre dernier) que son gouvernement ne lèvera pas le blocus
exercé contre Cuba, à moins que l'île opère
des changements dans son ordre interne.
Je réaffirme aujourd'hui que Cuba n'acceptera
jamais de conditions ni d'impositions, et nous rappelons au
président et à l'ambassadrice que cette approche,
appliquée par une dizaine de leurs prédécesseurs,
n'a jamais fonctionné et ne fonctionnera jamais. Ce ne sera
qu'une tentative de plus dans une politique ancrée dans le
passé.
Plus récemment, sous prétexte que les
dommages à la santé de certains diplomates à La
Havane, sans qu'il n'y ait la moindre preuve sur leur cause ou leur
origine -- car ils mentent lorsqu'ils parlent d'attaques ou d'incidents
--, ni de résultats des investigations en cours, le gouvernement
des États-Unis a adopté de nouvelles mesures de nature
politique contre Cuba, qui intensifient le blocus et affectent les
relations bilatérales dans leur ensemble.
Parmi ces dispositions, il a suspendu la
délivrance de visas aux voyageurs et émigrants cubains
par son consulat à La Havane, ce qui porte préjudice au
droit des citoyens de voyager librement et de visiter ce pays pour de
brèves périodes, comme l'ont fait cette année plus
de 163 000 Cubains, ou entrave sérieusement la
réunification familiale d'autres personnes malgré
l'accord bilatéral en vertu duquel les États-Unis se sont
engagés à accorder au moins 20 000 visas
d'émigrants par an. L'exigence d'une entrevue en
face-à-face aux voyageurs de Cuba aux consulats des
États-Unis dans des pays tiers, ainsi qu'aux émigrants
à la section consulaire
étasunienne à Bogota renchérira
énormément les procédures et les rendra
impossibles pour une bonne partie de ces personnes. Où sont
leurs droits dans le discours des États-Unis ?
Rien ne saurait justifier que l'on fasse du tort aux
personnes et aux familles pour tenter d'atteindre des objectifs
politiques contre l'ordre constitutionnel à Cuba.
Dans le but politique de réduire les voyages et
de porter préjudice au tourisme international à Cuba, le
gouvernement étasunien a également lancé un
avertissement, infondé et absolument mensonger, aux citoyens
étasuniens afin qu'ils évitent de visiter notre pays.
En expulsant de manière injustifiée le
personnel de notre consulat général à Washington,
le seul aux États-Unis, il a gravement limité la
capacité de celui-ci à fournir des services aux voyageurs
étasuniens, et en particulier aux Cubains résidant ici,
qui ont le droit absolu d'effectuer des visites dans leur pays et
d'entretenir avec lui des relations
normales.
Il a également réduit de manière
arbitraire et sans raison le personnel de notre ambassade, ce qui a
provoqué, entre autres conséquences, le
démantèlement de son Bureau économique et
commercial, avec l'objectif politique retors de priver d'interlocuteur
le secteur étasunien des entreprises, véritablement
intéressé à explorer les opportunités
d'affaires existantes, y compris dans le cadre restrictif des
réglementations du blocus.
Rien d'étonnant non plus, avec ce que Mme
l'ambassadrice a déclaré ici, ou auparavant ses
dirigeants, que le président des États-Unis ne tienne pas
compte du soutien international unanime en faveur des progrès
sur lesquels il revient aujourd'hui, ni de ce même appel en
faveur de la fin immédiate, totale et inconditionnelle du blocus.
Monsieur le Président,
Comme l'a déclaré le président
Raul Castro Ruz le 14 juillet dernier, « nous
réaffirmons que toute stratégie visant à
détruire la Révolution, que ce soit par la coercition et
les pressions ou le recours à des méthodes subtiles, est
vouée à l'échec [...]. Cuba a la volonté de
discuter avec les États-Unis des questions bilatérales en
suspens, sur
la base de l'égalité et du respect de la
souveraineté et de l'indépendance de notre pays, et de
poursuivre le dialogue respectueux et la coopération dans des
thèmes d'intérêt commun avec le gouvernement
étatsunien.
« Cuba et les États-Unis peuvent
coopérer et coexister, tout en respectant leurs
différences et en oeuvrant à la promotion de tout ce qui
sera bénéfique pour nos deux pays et nos deux peuples,
mais il ne faut pas s'attendre qu'en échange Cuba fasse des
concessions sur des questions inhérentes à sa
souveraineté et à son indépendance, [...] ni
qu'elle négocie ses principes, ni qu'elle accepte des
conditions, de quelque nature qu'elles soient, comme nous ne l'avons
jamais fait dans l'histoire de la Révolution. » Fin
de la citation. (Applaudissements).
Monsieur le Président,
Cuba présente aujourd'hui, pour la
vingt-sixième fois consécutive devant l'Assemblée
générale des Nations unies, le projet de
résolution intitulé « Nécessité de
lever le blocus économique, commercial et financier
imposé à Cuba par les États-Unis
d'Amérique ».
Dans la conjoncture actuelle, ce texte revêt une
importance particulière face au recul que signifient les actions
du nouveau gouvernement des États-Unis contre Cuba.
Le blocus constitue le plus grand obstacle au
développement économique et social du pays et à la
mise en oeuvre du Plan national, conformément au Programme de
développement durable des Nations unies à
l'horizon 2030. Il s'agit de la principale entrave au
développement des relations économiques, commerciales et
financières de
Cuba avec les États-Unis et le reste du monde.
Selon les calculs rigoureux effectués par des
institutions cubaines, le blocus durant l'année
écoulée, d'avril 2016 à avril 2017, a
provoqué des pertes à l'économie cubaine de
l'ordre de 4 305 milliards $.
Ce chiffre représente environ le double des
investissements étrangers directs nécessaires
annuellement à l'économie cubaine pour progresser de
manière substantielle sur la voie du développement.
Les dommages cumulés s'élèvent
à la somme énorme de 822,28 milliards $,
calculés en tenant compte de la dépréciation de
l'or. À prix courants, cela équivaut
à 130 178 milliards $.
Des dizaines de banques de pays tiers ont
été pénalisées au cours de cette
dernière période par la traque excessive et tenace des
transactions financières cubaines.
Le blocus est contraire au Droit international et son
application, agressivement extraterritoriale, porte atteinte à
la souveraineté de tous les États. Il nuit
également aux intérêts économiques et
commerciaux dans toutes les latitudes.
Monsieur le Président,
L'ambassadrice des États-Unis a omis de dire que
le blocus constitue une violation flagrante, massive et
systématique des droits fondamentaux des Cubaines et des
Cubains, et peut être qualifié d'acte de génocide
aux termes de la Convention pour la prévention et la
répression du crime de génocide de 1948. C'est aussi
un obstacle à la
coopération internationale offerte par Cuba dans des secteurs
humanitaires à 81 pays du Sud.
Les dommages humains causés par l'application de
cette politique s'avèrent incalculables. Il n'est pas de famille
cubaine ni de service social à Cuba qui ne souffre des
privations et des conséquences du blocus. L'émigration
cubaine souffre également de discrimination et de
préjudices.
Au cours de l'année écoulée,
Medicuba S.A, l'entreprise d'import-export cubaine de produits
médicaux, a demandé l'achat de fournitures auprès
de 18 entreprises étasuniennes lesquelles, soit ont
refusé soit n'ont jamais donné de réponse.
D'autres, comme la société
étasunienne Promega, réputée pour la fabrication
de trousses de diagnostic servant à déterminer la charge
virale chez des patients atteints du VIH/SIDA, d'hépatite C ou
de pathologies rénales, a refusé en juin 2017 de
vendre ses produits à Medicuba S.A., sous prétexte que le
Département du Trésor a mis en
place des sanctions commerciales, ce qui l'empêche de vendre ses
produits à l'île.
À cette même date, et avec le même
argument, nous avons été informés du refus de
fournir des produits à Cuba de la part de l'entreprise New
England Biolabs Inc., qui commercialise une vaste gamme d'enzymes,
comme la Proteinasa K, un réactif permettant de réaliser
le diagnostic de maladies telles que la dengue, le zika et le
chikungunya,
ainsi que d'autres enzymes à usages multiples pour le diagnostic
de malformations congénitales chez les foetus et permettant de
déterminer la compatibilité entre les donneurs d'organe
et les patients en attente de greffe de rein, de moelle osseuse, de
foie, entre autres.
Avançant ce même prétexte, cette
société a refusé d'effectuer des livraisons de
nature totalement humanitaire à Cuba.
En avril 2017, le fournisseur allemand Eckert
& Ziegler Radiopharma Gmbh a refusé de vendre à cette
même société médicale cubaine le
générateur Ge-68/Ga-68, ainsi que ses composants, un
dispositif utilisé dans le diagnostic du cancer de la prostate.
Selon cette société, il était impossible de
fournir ce produit directement à Cuba, ni à
travers un pays tiers, car le blocus l'interdisait.
Le service de cardiologie de l'Hôpital clinique
chirurgical Hermanos Ameijeiras, a besoin d'urgence d'un appareil
d'assistance circulatoire pour traiter le choc d'origine cardiaque, la
cardiologie interventionniste et l'électrophysiologie,
permettant la récupération après une
défaillance cardiaque et le prolongement de la vie du patient.
La société étasunienne Abiomed,
leader de ces produits sur le marché mondial, dispose du
système Impella, parfait pour le traitement de ces pathologies.
En septembre 2016 et février 2017, l'entreprise
MEDICUBA S. A. a contacté cette société pour
étudier la possibilité d'intégrer ce produit au
système de santé à Cuba. Une
demande qui à ce jour est restée sans réponse.
Monsieur le Président,
Nous exprimons notre plus profonde reconnaissance
à tous les gouvernements et peuples, parlements, forces
politiques et mouvements sociaux, représentants de la
société civile, organisations internationales et
régionales qui ont contribué, par leur voix et leur vote,
année après année, à faire valoir la
justice et à l'urgence de l'abolition du
blocus.
Nous exprimons également notre gratitude
à la grande majorité du peuple étasunien pour le
soutien apporté à cet objectif louable.
Le fait que l'ambassadrice des États-Unis ait
fait référence au gouvernement bolivarien du Venezuela de
manière aussi interventionniste et inacceptable est une offense
à la conscience de l'humanité. Elle offense
l'héroïque peuple vénézuélien, son
union civique et militaire, le gouvernement bolivarien et chaviste
dirigé par le président Nicolas
Maduro Moros.
Le gouvernement des États-Unis ment lorsqu'il
qualifie le Venezuela de menace à sa sécurité
nationale. Un pays qui est, comme par hasard, la première
réserve prouvée d'hydrocarbures de la planète.
Comme l'écrivit le Libertador Simon Bolivar,
« [...] Les États-Unis semblent être
destinés par la providence à affliger l'Amérique
de misères au nom de la liberté ». Je fais
miens ces mots de Bolivar pour répondre à l'ambassadrice.
Nous sommes en ce moment à Cuba en plein
processus électoral, propre et constitutionnel, dans lequel on
n'achète pas de sièges et où les
intérêts particuliers ne prévalent pas, où
il n'y a pas de campagnes mensongères dominées par
l'argent, des élections où la volonté des
électeurs n'est pas manipulée, des élections
où l'on n'attise pas la
division et la haine.
Monsieur le Président,
Nous saluons tout particulièrement tous ceux qui
ont exprimé leur inquiétude et leur rejet des mesures
coercitives annoncées par le gouvernement actuel des
États-Unis.
Le peuple cubain ne renoncera jamais à
construire une nation souveraine, indépendante, socialiste,
démocratique, prospère et durable. (Applaudissements).
Nous persévérerons, forts du consensus de
notre peuple et spécialement de l'engagement patriotique des
Cubains les plus jeunes, dans la lutte anti-impérialiste et dans
la défense de notre indépendance, pour laquelle des
dizaines de milliers de Cubains sont déjà tombés
et pour laquelle nous avons couru les plus grands risques, comme nous
l'avons démontré à Playa Giron et face à
toutes les menaces.
Nous conserverons une éternelle loyauté
envers l'héritage de José Marti et de Fidel Castro Ruz. (Applaudissements).
Monsieur le Président,
Illustres représentants permanents,
Chers déléguées et
délégués,
Notre peuple suit ce débat avec espoir. En son
nom, je vous demande de voter en faveur du projet de résolution
A/72/L. 30, « Nécessité de lever le blocus
économique, commercial et financier imposé à Cuba
par les États-Unis d'Amérique ».
Je vous remercie. (Applaudissements
vifs
et
nourris).
Exclamations de :« Vive
Cuba ! » « Cuba oui, blocus
non ! »
Bas les pattes du Venezuela!
Opposons-nous à l'ingérence continue
du gouvernement Trudeau au Venezuela!
Non aux tentatives de changement de régime menées par les
États-Unis!
Contre la volonté du peuple canadien et en
violation de la
responsabilité du Canada de défendre la primauté
du droit international
et le principe de la souveraineté de toutes les nations, le
gouvernement libéral de Justin Trudeau et sa ministre des
Affaires
étrangères Chrystia Freeland continuent de rendre leurs
vils services à
l'impérialisme
américain et à ses tentatives de changement de
régime au Venezuela.
Le 3 novembre, le gouvernement libéral a
brandi sa nouvelle loi, Loi sur la
justice pour les victimes de dirigeants étrangers corrompus (Loi
de Sergueï Magnitski)[1]
contre 19 individus au Venezuela qu'il juge « responsables
ou complices
de violations graves de droits de la personne ou d'actes de corruption
à grande
échelle. » Ces sanctions « imposent un gel des
avoirs au Canada à
toutes les personnes visées par des sanctions, ainsi qu'une
interdiction de territoire au Canada en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des
réfugiés aux personnes inscrites ».
Ces sanctions font suite aux sanctions déjà
imposées par le
gouvernement
Trudeau le 22 septembre contre 40 individus qui ont
soi-disant mené « à
des activités qui, même indirectement, nuisent à la
sécurité, la
stabilité ou l'intégrité d'institutions
démocratiques du Venezuela ».[2]
La première série de sanctions,
imposées avant que le gouvernement
n'introduise la Loi Magnitski dans sa « boîte à
outils », a permis au
Canada de recourir à une manoeuvre sinistre avec les
États-Unis pour
satisfaire aux exigences des lois canadiennes sur les sanctions
à
l'époque, la Loi sur les
mesures économiques spéciales (LMÉS).
Avant que la Loi Magnitsky ne prenne
de l'ampleur, la
LMÉS n'autorisait que deux scénarios dans lesquels le
Canada pouvait
unilatéralement appliquer des sanctions contre un autre pays.
L'un
était celui où il y a eu « une rupture
sérieuse de la paix et de la
sécurité internationale » qui risquait «
d'entraîner une grave crise
internationale ». L'autre était si une organisation
internationale ou
une association dont le Canada est membre invitait ses membres à
prendre des mesures économiques contre un État
étranger.
Après avoir échoué à
obtenir auprès de l'Organisation des États
américains ou du Conseil de sécurité des Nations
unies un mandat
d'intervention internationale contre le Venezuela malgré tous
leurs
efforts, les États-Unis et le Canada ont concocté
le 5 septembre une «
association internationale » entre eux pour appeler ses
«
membres » à « prendre des mesures
économiques à l'encontre du Venezuela
ainsi qu'à l'encontre des personnes qui contribuent activement
à la
situation actuelle au Venezuela ». Cette connivence
derrière des
portes closes doit être perçue comme un ordre donné
au Canada puisque
les États-Unis ont déjà mis en place des sanctions
contre le Venezuela.
Le gouvernement Trudeau, suivant l'exemple des
États-Unis, puise
abondamment dans la technique nazie du « gros
mensonge » - qui consiste
à répéter sans arrêt des faussetés et
des calomnies au sujet du
Venezuela jusqu'à en submerger la pensée des gens pour
qu'ils finissent
par les croire. Cela ne doit pas passer ! C'est similaire
à la façon dont les États-Unis ont
orchestré l'invasion de l'Irak
en 2003 quand ils ont essayé d'obtenir mais sans
réussir un mandat du Conseil de sécurité de l'ONU.
Cela démontre le
rôle tout à fait sordide que joue le gouvernement Trudeau.
Le 8 août, le
« groupe » autoproclamé
« de Lima » constitué d'onze pays
latino-américains et du Canada a fait une déclaration
exigeant que des
mesures soient prises contre le Venezuela et maintenant le Canada le
fait de concert avec les États-Unis, comme s'il s'agissait d'un
mandat
légitime alors que ce n'est pas le cas.
Cette dernière attaque contre la
souveraineté du Venezuela
constitue également une violation de la souveraineté du
Canada et de la
nécessité d'une politique étrangère
indépendante. C'est un affront à la
dignité et à la pensée indépendante des
travailleurs au Canada qui,
comme point de départ, rejettent tout asservissement canadien
à
l'impérialisme américain. De plus, le gouvernement
Trudeau fait montre
de grande hypocrisie libérale en faisant la leçon
à d'autres pays alors
qu'il tergiverse sur les questions les plus élémentaires
des droits
humains au Canada pendant que la situation des travailleurs, des
retraités, des femmes, des jeunes et des peuples autochtones
s'aggrave.
En renforçant les pouvoirs de police pour
permettre aux
agences
policières et d'espionnage canadiennes et américaines
d'enquêter sur
les liens financiers, économiques et politiques
présumés entre les
Canadiens et leurs organisations et ceux qui sont visés par des
sanctions, le gouvernement Trudeau vise à consolider les
instruments de répression
des Canadiens
et à
augmenter les pouvoirs arbitraires de la police politique pour
supprimer le droit de conscience. Madame Freeland ne cesse de dire que
tout cela est fait au nom de la démocratie mais on voit bien ici
qu'elle et ceux au nom de qui elle parle ont un mépris complet
de toute
notion de démocratie.
Il est révélateur que le Canada ait
imposé une deuxième
série de sanctions contre le
Venezuela juste après la tenue réussie d'élections
régionales. Dans ces élections, la majorité des
électeurs ont exprimé
leur appui à la
direction prise par le président Nicolas Maduro, en
élisant les
candidats du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) comme gouverneurs
dans 18 des 23 États du pays. Cela montre que le
gouvernement canadien ne recule pas devant sa détermination de
contribuer au désir de l'impérialisme américain de
changement de régime
au Venezuela quoi qu'il arrive.
Ce n'est probablement pas une coïncidence si le
Canada se livre à
toutes ces activités néfastes avec les États-Unis
alors que l'ALÉNA est
en train d'être renégocié. Les
renégociations de l'ALÉNA impliquent que
le Canada abandonne encore plus sa souveraineté et se mette
à la
disposition des États-Unis de diverses manières pour
être utilisé
comme une arme contre d'autres pays et peuples.
LML lance
l'appel à tous à
s'opposer à l'ingérence du Canada au Venezuela, à
faire en sorte que la
désinformation au sujet du Venezuela et du projet bolivarien
d'édification nationale ne prend pas racine au Canada et
à organiser la
lutte pour un gouvernement antiguerre qui défend le droit
international
et la souveraineté de tous
les pays.
Opposons-nous aux
sanctions contre le
Venezuela !
Bas les pattes du Venezuela !
Défendons la souveraineté des
peuples et de tous les pays !
Note
1. Mira Katz,
« La Chambre des communes adopte un projet de loi de sanctions
américaines », LML,
14
octobre
2017
2. Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste), « Non aux
sanctions du Canada contre le Venezuela ! », LML
, 21 octobre 2017.
La République bolivarienne du Venezuela
dénonce
la décision du gouvernement canadien
- Communiqué du ministère
du Pouvoir populaire pour les Relations extérieures -
1. La République bolivarienne du Venezuela
rejette catégoriquement la décision prise par le
gouvernement du Canada d'imposer des mesures coercitives
unilatérales à de hauts représentants de
l'État vénézuélien, dont le
président constitutionnel de notre pays, Nicolás Maduro
Moros, en violation flagrante des buts et des principes de la
Charte des Nations unies, du droit international et des règles
censées régir les relations d'amitié et de
coopération entre les États.
2. La République bolivarienne du Venezuela
dénonce devant la communauté internationale de telles
mesures inamicales et hostiles du régime canadien contre notre
pays qui, en outre, affaiblissent le principe des normes et droits
juridiques, et du droit à la défense. Ce sont des actions
punitives d'un régime qui est absolument et
honteusement subordonné aux intérêts de l'empire
américain, qui visent à évincer le gouvernement
constitutionnel du Venezuela.
3. Le but de cette agression est de saper la paix
et la stabilité sociale au Venezuela en essayant de replonger le
pays dans une spirale de chaos qui a été surmontée
et qui ne peut que causer douleurs et souffrances au peuple
vénézuélien. Par ses actions, le régime
canadien - l'un des conspirateurs du groupe autoproclamé de Lima
-
continue d'appuyer la violence déclenchée par des groupes
extrémistes qui sont protégés et défendus
par un tel régime, même dans les forums internationaux.
4. En réaffirmant son indépendance
et sa souveraineté, la République bolivarienne du
Venezuela dénonce le faux discours progressiste du régime
canadien et l'exhorte, à son tour, à cesser son
comportement interventionniste, inamical et hostile et à
respecter pleinement la primauté du droit international. Nous
réaffirmons que le peuple et
le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela ne
céderont pas aux menaces, chantage, sanctions ou agressions si
ce qui est en jeu est la défense de notre souveraineté et
de notre indépendance.
Dénonciation de la réunion de Toronto
« Résoudre la crise
vénézuélienne »
Affaires mondiales Canada, l'École Munk des
affaires internationales et le Conseil canadien pour les
Amériques ont tenu une réunion à
l'Université de Toronto le 26 octobre pour discuter de
comment intervenir dans les affaires internes du Venezuela. Cette
réunion publique sur le thème « Résoudre la
crise au Venezuela » s'est
tenue au théâtre Isabel Bader, suite à la rencontre
des ministres des Affaires étrangères à Toronto du
soi-disant Groupe de Lima. Le Groupe de Lima fondé en août
dernier lors d'une rencontre tenue au Pérou et composé
des pays suivants : l'Argentine, le Brésil, le Canada, le
Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le
Mexique, le Panama, le Paraguay et le Pérou, a appuyé les
forces de l'« opposition » au Venezuela qui cherchent
à tout prix un changement de régime et est actif à
créer une opinion publique favorable à une intervention
internationale qui va dans ce sens. On notera que les États-Unis
ne font pas partie de ce groupe et que c'est le Canada qui
mène la charge à leur place.
Le discours d'occasion a été
présenté par la ministre des Affaires
étrangères du Canada, Chrystia Freeland, qui ne cesse de
promouvoir ces soi-disant forces d'opposition au Venezuela qui se sont
engagées dans des activités terroristes contre le
gouvernement Maduro au Venezuela et appellent ouvertement à une
intervention des États-Unis pour
qu'ils renversent le gouvernement vénézuélien
légalement et constitutionnellement élu. Un des orateurs
invités était Irwin Cotler, ancien ministre de la Justice
et Procureur général du Canada et membre du groupe
frauduleux d'« experts internationaux
indépendants » sur le Venezuela créé
par le secrétaire général de l'Organisation des
États
américains, Luis Almagro, dans le but de tenter d'associer le
gouvernement bolivarien aux prétendus « crimes contre
l'humanité » basés sur des témoignages
de ses ennemis jurés. Cotler est tout sauf indépendant en
ce qui concerne la situation au Venezuela, car il sert comme conseiller
et défenseur des éléments de l'opposition qu'il
appelle
des « prisonniers politiques » malgré leur
condamnation pour des actes criminels dont la promotion de la violence
conduisant à la mort de nombreux
Vénézuéliens. On a aussi offert une tribune
à l'ancienne procureure générale du Venezuela,
Luisa Ortega, pour cracher son venin sur Nicolas Maduro. Ortega a
été destituée par l'Assemblée
constituante populaire du Venezuela pour corruption et activité
de trahison.
Une manifestation militante s'est tenue à
l'extérieur de la salle de la réunion alors que les
manifestants ont scandé « Bas les pattes du
Venezuela ! », « États-Unis-Canada hors du
Venezuela ! » , « Démantelez le Groupe de
Lima illégal ! » et d'autres slogans. Un groupe
de manifestants sont allés perturber
le déroulement de la réunion pour exiger que le Canada et
les autres pays du Groupe de Lima défendent le droit
international et cessent de s'ingérer dans les affaires internes
du peuple vénézuélien.
Le même jour, à Ottawa, les activistes du
Front de défense des peuples Hugo Chávez-Ottawa ont
organisé une ligne de piquetage devant le Parlement pour
dénoncer la présence du Groupe de Lima au Canada et
donner de l'information au public sur l'ingérence inacceptable
du Canada dans les affaires du Venezuela.
Premier ministre Justin Trudeau, laissez
le peuple vénézuélien vivre en paix
- Fondation Hugo Chavez -
En tant que Canadiens préoccupés de la
situation, nous appelons le gouvernement Trudeau à cesser de
s'ingérer dans les affaires souveraines du Venezuela. Chrystia
Freeland, la ministre des Affaires étrangères du Canada,
a déclaré que « le Canada joue un rôle de
premier plan pour répondre à la crise au
Venezuela » et a annoncé que
le Canada accueillerait la troisième réunion
ministérielle du soi-disant « Groupe de Lima »
à Toronto le 26 octobre 2017. L'histoire nous
démontre que des actions de ce genre ne sont que des
prétextes à l'intervention militaire
étrangère, au changement de régime et au pillage
des ressources naturelles.
Le 15 octobre, les
Vénézuéliens sont allés aux urnes pour une
deuxième fois cette année, cette fois pour élire
les gouverneurs régionaux. Le résultat, reconnu par les
observateurs et la majorité des dirigeants de l'opposition, a
été une victoire éclatante dans 18
des 23 États pour le Parti socialiste unifié au
pouvoir.
Plus tôt cette année, 8 millions de
Vénézuéliens ont voté pour une
assemblée constituante dans le but de réécrire la
constitution du pays. Ce mécanisme unique enchâssé
dans la constitution de 1999 de cette nation peut être
difficile à comprendre pour un pays qui n'a pas de constitution
et qui n'accorde à sa population aucun rôle
direct dans la refonte de ses lois. Pour les
Vénézuéliens, il s'agit d'un droit qu'ils ont
approuvé il y a près de vingt ans.
Ces événements se sont produits peu
après la tenue de manifestations violentes dirigées par
l'opposition qui ont coûté la vie à plus d'une
centaine de Vénézuéliens, avec l'assassinat
notamment de policiers et de leaders sociaux, et qui en ont
blessé des centaines d'autres.
En dépit de ces événements, le
Canada a émis des douzaines de déclarations contre le
gouvernement vénézuélien et en appui aux
dirigeants de l'opposition dans ce pays. Maintenant, le Canada a
accordé un visa à l'ancienne procureure
générale du Venezuela, Luisa Ortega, qui est actuellement
recherchée au Venezuela et accusée de corruption
et d'extorsion.
Nous appelons notre gouvernement à respecter la
souveraineté du Venezuela et à ne pas suivre l'ordre du
jour interventionniste de Trump. Le Canada devrait consacrer ses
énergies à la consolidation du tissu social contre le
racisme et contre toutes formes d'oppression, ainsi qu'à
entretenir des relations de respect avec d'autres nations en ces
moments aussi tendus que fragiles.
M. Trudeau, il existe un grand nombre de
problèmes à résoudre au Canada. De nombreuses
personnes de ce pays refusent d'être partie prenante ou complices
de l'ingérence contre un autre pays et un autre peuple.
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