Numéro 46 - 26 août 2023
La grève à Sel Windsor
Les travailleurs se penchent sur la deuxième entente de principe
La grève à Sel Windsor
Les travailleurs se penchent sur la deuxième entente de principe
Le 24 août, les comités de négociation des sections locales 240 et 1959 d'Unifor ont annoncé qu'ils avaient conclu une deuxième entente de principe avec les propriétaires de Sel Windsor, Stone Canyon Industries Holdings Inc (SCIH), après avoir rencontré en personne les représentants de l'entreprise à Toronto. Les travailleurs sont en grève depuis le 17 février. Cette entente suit l'entente de principe que les mineurs de la mine Ojibway ont rejetée le 21 juillet parce qu'elle y contenait des dispositions antisyndicales inacceptables[1].
Les travailleurs de l'usine d'évaporation et les travailleurs de bureau de la mine et de l'usine d'évaporation n'ont pas encore voté sur la première entente de principe, ayant reporté leur vote lorsqu'ils ont vu que les mineurs avaient rejeté l'entente. Les assemblées où chaque unité de négociation décidera des nouvelles ententes de principe auront lieu le dimanche 27 août.
Empower Yourself Now est confiant que, comme ils l'ont
fait face à l'entente de principe précédente, les travailleurs
du sel à Windsor, en Ontario, décideront ensemble comment voter
de manière à défendre leur unité et la dignité du travail, comme
ils le font depuis le premier jour de la grève.
Note
1.« Soyons solidaires avec les travailleurs de Sel Windsor ! Oui à la négociation, non au diktat ! » – Empower Yourself Now
Des marins refusent de traverser la ligne de piquetage et autres gestes de solidarité avec les travailleurs du sel en grève
Appui aux travailleurs en grève de Sel Windsor et d'autres travailleurs en grève lors du Conseil canadien d'Unifor à Halifax, le 19 août 2023
Au cours des deux dernières semaines, les travailleurs rapportent qu'un deuxième équipage de Canada Steamship Lines a pris position en refusant de traverser les lignes de piquetage dressées sur l'eau par les travailleurs de Sel Windsor. Cet appui est grandement apprécié en tant qu'expression concrète de solidarité, ce qui veut dire que maintenant les équipages de deux navires se joignent aux travailleurs du sel dans leur lutte pour défendre, comme ils l'entendent, leur dignité et celle des travailleurs dans leur ensemble[1].
Au Conseil canadien d'Unifor à Halifax du 18 au 20 août, les
représentants d'Unifor de partout au Canada se sont levés en
appui aux travailleurs du sel à Windsor, en Ontario. Les
représentants des travailleurs y ont pris la parole pour
informer les membres du conseil des nouveaux développements,
expliquer pourquoi ils se battent et remercier les sections
locales partout au pays de leur appui financier soutenu. De
nouvelles contributions financières ont été annoncées à la
réunion du Conseil pour appuyer les grévistes.
En outre, du 18 au 22 août, lors de l'assemblée annuelle de la Fédération des enseignantes et des enseignants de l'Ontario, les administrateurs entrants et sortants de la Fédération ont une nouvelle fois fait part de leurs préoccupations, tant en public qu'en privé, au sujet des investissements du Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario, aux administrateurs du régime qu'il a nommés et qui étaient présents aux réunions. Le rapport d'un membre du conseil d'administration de l'Ontario English Catholic Teachers' Association sur sa visite au piquet de grève à Windsor et sur les raisons invoquées par les travailleurs qu'il a rencontrés pour rejeter le premier accord de principe qui leur a été présenté a été un point fort qui a permis à tous les délégués de suivre l'évolution de la grève.
Note
1. « Sales activités de Canada Steamship Lines dans la grève du sel » – Empower Yourself Now
Tentative pathétique des médias traditionnels d'inciter l'opinion publique à s'opposer aux travailleurs du sel
Les travailleurs continuent de s'opposer aux tentatives lâches des médias traditionnels de désinformer les Canadiens et d'accuser les travailleurs du sel de nuire à l'économie afin de justifier une forme ou une autre d'intervention gouvernementale pour mettre fin à la grève.
Un article du Calgary Herald intitulé « Inside the worker strike that has left Calgarians with a shortage of salt » (« La grève des travailleurs à l'origine d'une pénurie de sel pour les Calgariens ») ne donne aucune information sur les enjeux de la lutte pour le contrôle du sel canadien et des travailleurs du sel et suscite au contraire la crainte que la grève ne nuise aux petites entreprises[1].
L'auteur du rapport cite le directeur du Centre des relations industrielles et des ressources humaines de l'Université de Toronto, qui déclare que le conflit a atteint un point où « il n'est plus rationnel ». C'est en soit une affirmation irrationnelle quand on sait que les raisons de la grève sont bien connues et que la position des travailleurs est considérée comme très digne et courageuse par leurs collègues de tout le pays, qui leur apportent un soutien moral et financier concret. « La grève est devenue très enracinée et acrimonieuse, écrit l'auteur. Ses effets se répercutent sur l'économie canadienne. » Il poursuit : « Ce qui est unique dans ce conflit, c'est l'importance du produit », poursuit l'auteur.
Au lieu de
dire que l'importance du produit signifie que les travailleurs
doivent être traités avec respect, l'auteur utilise son prestige
en tant que « directeur du Centre des relations industrielles et
des ressources humaines de l'université de Toronto » pour dire
qu'une tierce partie devrait intervenir et résoudre le problème.
« Lorsque quelque chose devient dysfonctionnel, il est peut-être
temps d'avoir recours à une aide extérieure », dit-il.
Un lecteur de Forum ouvrier a noté que le directeur des
relations industrielles et des ressources humaines de
l'Université de Toronto, l'un des principaux centres de
l'irrationalisme et de la réaction au Canada, reçoit un salaire
de près de 190 000 dollars par an pour produire ce genre
d'inepties. Qui, pourrait-on légitimement demander, nuit à
l'économie ? Pas les travailleurs, c'est certain.
On voit à quoi les travailleurs sont confrontés lorsque des universitaires utilisent leur position pour défendre des positions qui colportent clairement un préjugé contre les travailleurs pour nous dire ce qui est bon pour l'économie. La réalité est qu'il est fondamental de traiter les travailleurs avec respect. Les discours sur ce qui est bon pour l'économie qui ne placent pas le bien-être des travailleurs au premier plan, que les temps soient difficiles ou pas, ne sont pas dignes de confiance. Cela devient un discours intéressé à considérer avec mépris
L'auteur cite également le directeur de l'Agri-Food Analytics Lab de l'Université Dalhousie, qui affirme que « les magasins indépendants seraient les plus touchés, tandis que les géants tels que Walmart ont la possibilité de choisir parmi une plus grande sélection de vendeurs ». L'exemple est donné de Sucre Pâtisserie & Café qui aurait connu une pénurie de sel il y a quelques mois et a dû utiliser le sel de ses salières pour ses pâtisseries. C'est pathétique. En fait, l'article indique également que d'autres entreprises ont pu s'approvisionner en sel auprès d'autres fournisseurs à l'intérieur et à l'extérieur du Canada.
La grève des travailleurs du sel de Windsor montre qu'en fait, l'économie canadienne est mise à mal parce qu'elle n'est pas contrôlée par les travailleurs canadiens, alors que le destin des produits de base importants comme le sel est entre les mains d'une entreprise américaine antisyndicale comme Stone Canyon (SCIH), qui a l'intention de manipuler l'offre de sel au Canada pour favoriser ses propres intérêts étroits.
Par exemple, bien qu'il ait été publié par le Calgary Herald sur les effets de la grève en Alberta, l'article ne mentionne même pas la fermeture de la production commerciale de sel à Lindbergh, en Alberta, par SCIH en 2021. Aucune personne rationnelle ne pourrait conclure que cette fermeture n'a rien à voir avec les pénuries qui sévissent actuellement en Alberta. Bien entendu, l'article s'inscrit dans le rôle des médias traditionnels qui cachent les informations pertinentes et, en particulier, gardent le silence sur le rôle que jouent les travailleurs dans le processus de production, sans lequel parler d'économie n'a aucun sens.
L'article est également une faible tentative de dernière chance pour faire preuve de loyauté envers des entreprises comme Stone Canyon, qui n'a pas réussi jusqu'à présent à obtenir le moindre soutien dans ses différents efforts pour briser la grève. Les gouvernements sont toujours heureux d'intervenir dans les conflits de travail du côté du capital contre le travail lorsqu'ils peuvent fournir l'argument que c'est bon pour l'économie, mais cette tentative par des « directeurs » de centres dans des universités renommées est des plus dérisoire.
Les travailleurs de Sel Windsor n'ont pas tenu bon pendant tous ces mois pour se laisser déstabiliser par des arguments aussi fallacieux que ceux publiés par le Calgary Herald. Pour avoir défendu la dignité du travail, ils continuent à gagner de plus en plus d'appuis dans la communauté et parmi les travailleurs de tout le pays.
Note
1. « Inside the worker strike that has left Calgarians with a shortage of salt », – Calgary Herald, 17 août 2023
(Pour voir les articles individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)
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