Tentative pathétique des médias traditionnels d'inciter l'opinion publique à s'opposer aux travailleurs du sel

Les travailleurs continuent de s'opposer aux tentatives lâches des médias traditionnels de désinformer les Canadiens et d'accuser les travailleurs du sel de nuire à l'économie afin de justifier une forme ou une autre d'intervention gouvernementale pour mettre fin à la grève.

Un article du Calgary Herald intitulé « Inside the worker strike that has left Calgarians with a shortage of salt » (« La grève des travailleurs à l'origine d'une pénurie de sel pour les Calgariens ») ne donne aucune information sur les enjeux de la lutte pour le contrôle du sel canadien et des travailleurs du sel et suscite au contraire la crainte que la grève ne nuise aux petites entreprises[1].

L'auteur du rapport cite le directeur du Centre des relations industrielles et des ressources humaines de l'Université de Toronto, qui déclare que le conflit a atteint un point où « il n'est plus rationnel ». C'est en soit une affirmation irrationnelle quand on sait que les raisons de la grève sont bien connues et que la position des travailleurs est considérée comme très digne et courageuse par leurs collègues de tout le pays, qui leur apportent un soutien moral et financier concret. « La grève est devenue très enracinée et acrimonieuse, écrit l'auteur. Ses effets se répercutent sur l'économie canadienne. » Il poursuit : « Ce qui est unique dans ce conflit, c'est l'importance du produit », poursuit l'auteur.

Au lieu de dire que l'importance du produit signifie que les travailleurs doivent être traités avec respect, l'auteur utilise son prestige en tant que « directeur du Centre des relations industrielles et des ressources humaines de l'université de Toronto » pour dire qu'une tierce partie devrait intervenir et résoudre le problème. « Lorsque quelque chose devient dysfonctionnel, il est peut-être temps d'avoir recours à une aide extérieure », dit-il.

Un lecteur de Forum ouvrier a noté que le directeur des relations industrielles et des ressources humaines de l'Université de Toronto, l'un des principaux centres de l'irrationalisme et de la réaction au Canada, reçoit un salaire de près de 190 000 dollars par an pour produire ce genre d'inepties. Qui, pourrait-on légitimement demander, nuit à l'économie ? Pas les travailleurs, c'est certain.

On voit à quoi les travailleurs sont confrontés lorsque des universitaires utilisent leur position pour défendre des positions qui colportent clairement un préjugé contre les travailleurs pour nous dire ce qui est bon pour l'économie. La réalité est qu'il est fondamental de traiter les travailleurs avec respect. Les discours sur ce qui est bon pour l'économie qui ne placent pas le bien-être des travailleurs au premier plan, que les temps soient difficiles ou pas, ne sont pas dignes de confiance. Cela devient un discours intéressé à considérer avec mépris

L'auteur cite également le directeur de l'Agri-Food Analytics Lab de l'Université Dalhousie, qui affirme que « les magasins indépendants seraient les plus touchés, tandis que les géants tels que Walmart ont la possibilité de choisir parmi une plus grande sélection de vendeurs ». L'exemple est donné de Sucre Pâtisserie & Café qui aurait connu une pénurie de sel il y a quelques mois et a dû utiliser le sel de ses salières pour ses pâtisseries. C'est pathétique. En fait, l'article indique également que d'autres entreprises ont pu s'approvisionner en sel auprès d'autres fournisseurs à l'intérieur et à l'extérieur du Canada.

La grève des travailleurs du sel de Windsor montre qu'en fait, l'économie canadienne est mise à mal parce qu'elle n'est pas contrôlée par les travailleurs canadiens, alors que le destin des produits de base importants comme le sel est entre les mains d'une entreprise américaine antisyndicale comme Stone Canyon (SCIH), qui a l'intention de manipuler l'offre de sel au Canada pour favoriser ses propres intérêts étroits.

Par exemple, bien qu'il ait été publié par le Calgary Herald sur les effets de la grève en Alberta, l'article ne mentionne même pas la fermeture de la production commerciale de sel à Lindbergh, en Alberta, par SCIH en 2021. Aucune personne rationnelle ne pourrait conclure que cette fermeture n'a rien à voir avec les pénuries qui sévissent actuellement en Alberta. Bien entendu, l'article s'inscrit dans le rôle des médias traditionnels qui cachent les informations pertinentes et, en particulier, gardent le silence sur le rôle que jouent les travailleurs dans le processus de production, sans lequel parler d'économie n'a aucun sens.

L'article est également une faible tentative de dernière chance pour faire preuve de loyauté envers des entreprises comme Stone Canyon, qui n'a pas réussi jusqu'à présent à obtenir le moindre soutien dans ses différents efforts pour briser la grève. Les gouvernements sont toujours heureux d'intervenir dans les conflits de travail du côté du capital contre le travail lorsqu'ils peuvent fournir l'argument que c'est bon pour l'économie, mais cette tentative par des « directeurs » de centres dans des universités renommées est des plus dérisoire.

Les travailleurs de Sel Windsor n'ont pas tenu bon pendant tous ces mois pour se laisser déstabiliser par des arguments aussi fallacieux que ceux publiés par le Calgary Herald. Pour avoir défendu la dignité du travail, ils continuent à gagner de plus en plus d'appuis dans la communauté et parmi les travailleurs de tout le pays.

Note

1. « Inside the worker strike that has left Calgarians with a shortage of salt », – Calgary Herald, 17 août 2023


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Numéro 46 - 26 août 2023

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