Forum ouvrier

Numéro 59 - 21 juin 2021

De nouvelles preuves de l'enrichissement des riches et
de l'appauvrissement des travailleurs

Le pillage de l'économie des États-Unis durant la pandémie

http://cpcml.ca/francais/Images2019/Slogans/180428-MTL-PremierMai-15cr3.jpghttp://www.cpcml.ca/francais/Images2019/Slogans/150228-Montreal-ArretezPayez-12crop2.jpg

Comment les entreprises ont gonflé les salaires des PDG pendant que leurs travailleurs à bas salaire ont souffert de la pandémie


De nouvelles preuves de l'enrichissement des riches et
de l'appauvrissement des travailleurs

Le pillage de l'économie des États-Unis
durant la pandémie

Une étude récente intitulée « Pillage salarial pendant la pandémie » menée par Sarah Anderson de l'Institut d'études politiques (IPS) basé aux États-Unis fournit des détails sur l'étendue de la corruption des PDG et du pillage de la richesse sociale pendant la pandémie. L'expropriation moyenne de la valeur de l'économie socialisée par les PDG a augmenté de 15,9 % en 2020.

Sous couvert de leur déclaration qu'ils renonceraient à des augmentations de salaire pendant la pandémie, les PDG ont encaissé des options d'achat d'actions de l'entreprise et des actions acquises, augmentant considérablement leur richesse personnelle. Selon l'IPS, les composants liés aux actions représentent environ les trois quarts de l'expropriation totale de la valeur par les PDG.

Contrairement à l'augmentation de 15,9 % de la valeur expropriée par les PDG, le département américain du Travail (USLD) rapporte que la valeur reproduite individuelle de la classe ouvrière représentant les salaires des travailleurs et les avantages sociaux de la vente de leur capacité de travail n'a augmenté que de 1,8 % en 2020.

La forte différence entre la valeur reproduite par les travailleurs et l'expropriation par les PDG de la valeur ajoutée réalisée en 2020 a fait en sorte que les réclamations faites par les PDG à la nouvelle valeur, qui étaient 276,2 fois plus élevées en 2019 que celles des travailleurs, ont été 307,3 fois plus élevées en 2020. Ce chiffre représente le multiplicateur moyen de la valeur expropriée par les PDG par rapport aux salaires et avantages sociaux des travailleurs.

La hausse annuelle des prix aux États-Unis est maintenant de 4,2 %

La réclamation moyenne des travailleurs à la nouvelle valeur qu'ils produisent pour la vente de leur capacité de travail a augmenté de 1,8 % en 2020. Ce n'était que 0,2 % au-dessus de ce que l'USLD a analysé comme étant une augmentation de 1,6 % du coût de la vie pour l'année, appelée généralement inflation des prix.

L'USLD note que l'inflation des prix a chuté pendant plusieurs mois au cours des premiers mois de la pandémie, mais a depuis augmenté de manière significative, en particulier en 2021. Au cours des douze mois précédents jusqu'à la fin de mars 2021, le taux d'inflation annuel des prix a bondi de 2,6 % et, en à peine un mois de plus à la fin avril, il a grimpé à 4,2 %. Les travailleurs américains sont confrontés à la tâche de lutter pour de fortes augmentations de salaire juste pour suivre le rythme de la hausse rapide du coût de la vie. L'inflation des prix est également de mauvais augure pour les taux d'intérêt sur l'argent emprunté, y compris les prêts hypothécaires, car les prêteurs voudront augmenter les taux.

L'entreprise de croisière Carnival Cruise Lines

Concernant l'expropriation de la richesse sociale par les PDG, Sarah Anderson donne l'exemple d'Arnold Donald, PDG de Carnival Cruise Lines. Elle écrit : « Après que la pandémie a forcé la fermeture de leur industrie en mars dernier, Carnival et d'autres compagnies de croisière se sont efforcées de ramener les clients payants chez eux, tout en abandonnant souvent des employés à leur sort, loin de leur domicile. Jusqu'en août, l'entreprise avait encore des employés coincés sur des navires. Ce même mois, le conseil d'administration de l'entreprise a accordé au PDG Arnold Donald une attribution spéciale d'actions de 'rétention et d'incitation' qui a gonflé sa rémunération pour 2020 à 13,3 millions de dollars, soit 490 fois plus que le salaire médian des travailleurs de l'entreprise qui est de seulement 27 151 dollars. »

https://cpcml.ca/francais/Images2018/Slogans/180127-MTL-ALENA-08cr2.jpgSarah Anderson dit que pour survivre, Carnival et d'autres compagnies de croisière se sont appuyées sur une annonce du 23 mars selon laquelle la Réserve fédérale (la Fed) accorderait des « prêts sans précédent » à des taux bon marché et des « prêts de soutien » provenant des cartels mondiaux d'investissement privé. L'annonce de la Fed d'acheter des obligations en quantités « illimitées » pour libérer les capitaux permettant aux prêteurs d'investir dans les entreprises, a permis à Carnival et à d'autres compagnies de croisières de lever des fonds à des taux bas. Les compagnies ont émis des milliards de dollars d'obligations et d'actions qui auparavant manquaient d'acheteurs qui étaient maintenant prêts à les acheter à cause des « prêts sans précédent » de la Réserve fédérale à des taux bon marché.

Les compagnies de croisière, dont le cartel Disney, sont des monopoles mondiaux. Ils ne sont pas enregistrés aux États-Unis et ne paient pas d'impôt sur les sociétés aux États-Unis. Indépendamment de ce fait, l'intervention de la Réserve fédérale a permis aux entreprises mondiales d'emprunter massivement à des taux préférentiels pendant la pandémie et de sauver leurs investissements de la faillite.

Sarah Anderson écrit : « Quelques jours [après l'annonce de la Réserve fédérale], les banquiers d'investissement de Carnival chez JPMorgan Chase & Co. discutaient d'un accord avec des investisseurs traditionnels tels qu'AllianceBernstein Holding et Vanguard Group. Le 1er avril, la compagnie avait levé près de 6 milliards de dollars sur les marchés obligataires, payant des taux bien inférieurs à ceux dont les dirigeants avaient discuté quelques jours plus tôt (avant l'annonce de la Réserve fédérale). »

Elle poursuit : « Carnival a dû compter sur la bouée de sauvetage de la Réserve fédérale pour rester à flot, mais les membres du conseil d'administration ont tout de même fait tout leur possible pour augmenter le salaire du PDG pendant que leurs employés se débattaient. Ce comportement, j'ai appris, était courant parmi les plus grandes entreprises américaines. Dans un nouveau rapport par l'Institut américain d'études politiques, j'ai découvert que 51 des 100 plus grands employeurs américains à bas salaire ont fait des manoeuvres similaires pour augmenter la rémunération des PDG pendant la pandémie. La rémunération moyenne des PDG de ces entreprises a augmenté de 29 % pour atteindre 15,3 millions de dollars en 2020, tandis que le salaire d'un travailleur typique a chuté de 2 % à 28 187 dollars. »

Tyson Foods

Sarah Anderson donne l'exemple de l'entreprise de transformation de viande Tyson Foods dont les employés ont subi au moins 12 000 infections à la COVID-19 et où 38 employés sont décédés. Elle écrit : « Lorsque les dirigeants [chez Tyson] n'atteignaient pas leurs objectifs de primes en espèces, les administrateurs de Tyson leur donnaient des actions pour compenser la différence. Le président de l'entreprise, John Tyson, l'héritier et petit-fils du fondateur de la compagnie, n'avait guère besoin de ce coup de pouce supplémentaire. Sa fortune personnelle a augmenté de 72 % pendant la pandémie – à 2,6 milliards de dollars.

« Quinze des 51 employeurs embauchant des travailleurs à bas salaire, qui ont enfreint les règles pour gonfler la rémunération des dirigeants, avaient des ratios de rémunération PDG versus employés supérieurs à 1 000 pour un. À Chipotle, le conseil d'administration a modifié les mesures de performance pour augmenter la rémunération du PDG de 23 millions de dollars pour un total de 38 millions de dollars, soit 2 898 fois le salaire médian des travailleurs. »

Sarah Anderson dénonce le fait qu'après la crise économique de 2008, les PDG des plus grandes entreprises, « pour atteindre leurs objectifs de primes », ont rendu les travailleurs américains « plus vulnérables en donnant en sous-traitance les emplois et en transformant les emplois restants en emplois avec des salaires de misère sans avantages sociaux ». Elle déclare que l'économie américaine « doit changer de cap » et « orienter les entreprises vers l'équité salariale ». Elle ne dit pas comment « l'équité salariale » peut être atteinte, ce qu'elle considère comme « équitable » ou quelle force sociale est capable d'accomplir cet objectif de « diriger les entreprises » vers ce qui va à l'encontre de leur objectif du profit maximum. Ceux qui possèdent et contrôlent les secteurs de base de l'économie socialisée exercent également une influence dominante sur la politique officielle avec leur argent et leurs relations sociales, et s'opposent avec véhémence à toute nouvelle direction prosociale de l'économie.

Un changement dans la direction de l'économie doit venir de la classe ouvrière qui reçoit la valeur reproduite en échange de sa capacité de travail. La valeur reproduite est en contradiction directe avec la valeur ajoutée que les impérialistes exproprient de la nouvelle valeur produite par les travailleurs. Cet affrontement sur la nouvelle valeur découle de la contradiction fondamentale de l'économie entre sa nature socialisée et sa propriété et son contrôle privés. Cela signifie essentiellement que le changement ne peut venir que de la classe ouvrière qui s'organise et mène la lutte de classe dans son propre intérêt et celui de la société dans le but de donner à l'économie une nouvelle direction prosociale, et de mettre la propriété et le contrôle des secteurs de base en conformité avec les forces productives déjà socialisées.

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Comment les entreprises ont gonflé les salaires
des PDG pendant que leurs travailleurs à bas salaire ont souffert de la pandémie

Voici des extraits de « Pillage salarial pendant la pandémie », une étude faite par l'Institut américain d'études politiques (Institute for Policy Studies) sur l'économie américaine pendant la pandémie.

Plus de la moitié des 100 plus gros employeurs qui paient de bas salaire ont trafiqué les règles relatives à la paie en 2020 pour fournir aux PDG des augmentations de rémunération de 29 % en moyenne pendant que les employés de première ligne ont connu des pertes de salaire de 2 %.

En 2008, des dirigeants en quête de gros salaires ont causé l'effondrement de l'économie américaine. Cette crise a laissé des millions d'Américains sans abri et sans emploi... En ce moment, nous vivons une période de souffrance nationale encore plus grande.

Pendant la pandémie, nos travailleurs de première ligne n'ont cessé de démontrer à quel point leur travail demeure absolument essentiel.

[La crise économique de la pandémie] a rendu les familles travailleuses beaucoup plus vulnérables alors que près de 40 % des Américains sont incapables de payer une urgence de 400 dollars.

Pendant ce temps-là, les grands chefs d'entreprise des États-Unis ont continué de faire des gains qui ont augmenté la richesse des milliardaires de plus de 1 billion de dollars depuis le début de la pandémie. Les pratiques des entreprises relatives aux rémunérations ont, en fait, fourni la prospérité aux quelques-uns et la précarité à la majorité.

Les constatations clés du rapport

- Sur les 100 firmes du S&P 500 ayant les salaires médians des travailleurs les plus bas, 51 ont trafiqué leurs règles en 2020 pour gonfler les chèques de paie des dirigeants d'entreprises.

- Les manipulations les plus communes comprennent l'abaissement des seuils de performance pour aider les dirigeants à atteindre les cibles pour l'obtention de primes, la distribution de primes spéciales de « rétention », l'exclusion des mauvais résultats du deuxième trimestre des évaluations et le remplacement de la paie basée sur la performance par la paie basée sur le temps.

Parmi ces 51 compagnies :

La rémunération des PDG [pour 2020] a été en moyenne de 15,3 millions de dollars, une augmentation de 29 % par rapport à 2019;

Le ratio de paie PDG-travailleurs été en moyenne de 830 à 1 en 2020;

Le salaire médian des travailleurs a été en moyenne de 28 187 dollars en 2020, une baisse de 2 % par rapport à 2019.

La pandémie a frappé brutalement les travailleurs à bas salaire, en particulier les travailleurs de couleur. Ces employés ont subi les plus grandes pertes d'emploi en 2020. Ils ont aussi subi les taux les plus élevés d'infection de la COVID-19.

Alors que ces travailleurs ont souffert, une majorité des employeurs payant des bas salaires ont répondu en gonflant le salaire des dirigeants. En dépit de la crise économique de la pandémie, le Wall Street Journal projette que la rémunération des PDG des grandes entreprises des États-Unis va vraisemblablement atteindre des records.

Sur les 100 entreprises du Standard and Poor 500 (S&P 500) ayant le salaire médian des travailleurs le plus bas, 51 ont modifié leurs règles pour gonfler les chèques de paie des dirigeants. Ces 51 firmes ont fourni des chèques de paie plus élevés aux PDG et des chèques de paie plus petits à leurs travailleurs que ce fut le cas dans les autres entreprises à bas salaire chez les autres firmes du S&P 500.

Quelques exemples d'entreprises

Hilton Worldwide

Le PDG de Hilton Christopher J. Nassetta a vu sa rémunération de 2020 grimper à 55,9 millions de dollars, la rémunération la plus élevée parmi les 100 firmes du S&P 500 ayant les salaires médians les plus bas. Lorsque Nasetta a échoué à réaliser ses objectifs de performance, le conseil d'administration de Hilton a gonflé son chèque de paie en « modifiant » les attributions d'actions restreintes. En même temps, Hilton a réduit sa main-d'oeuvre mondiale de 173 000 à 141 000 personnes. Le chèque de paie du PDG est 1 953 fois plus élevé que le salaire médian des travailleurs de la compagnie qui est de 28 608 dollars.

Chipotle Mexican Grill

Le PDG de Chipotle Brian R. Niccol a touché 38 millions de dollars en 2020, une augmentation de sa rémunération de 136 % par rapport à 2019. Le conseil d'administration a augmenté ses primes en ne tenant pas compte de ses mauvais résultats financiers pendant les fermetures et en excluant des coûts liés à la COVID-19 de l'évaluation de sa performance. Niccol a touché une rémunération 2 898 fois plus élevée que le salaire médian des travailleurs de la compagnie qui est de 13 127 dollars.

Aptiv

Aptiv PLC – anciennement Delphi Automotive – est la firme du S&P 500 qui a connu le plus grand écart de paie en 2020. La rémunération du dirigeant exécutif Kevin Clark a été évaluée à 31,3 millions de dollars, un montant 5 294 fois plus élevé que le salaire médian des travailleurs de la compagnie de 5 906 dollars. Le conseil d'administration d'Aptiv a gonflé le chèque de paie de Kevin Clark au moyen d'une « mise à jour » des mesures pour la prime annuelle et en réduisant la période de performance pour des primes à long terme pour les dirigeants en excluant l'année 2020.

Yum Brands

En mars 2020, le propriétaire de KFC Pizza, Pizza Hut, et Taco Bell a annoncé que le PDG David Gibbs donnerait 900 000 dollars de sa rémunération pour payer les primes de 1 000 dollars des gérants généraux des restaurants. Mais le conseil d'administration a modifié les mesures pour ses primes afin de donner à David Gibbs une prime en argent comptant de 1,4 million de dollars et des actions évaluées à 882 127 de dollars. Ses primes spéciales en vertu de la COVID-19 sont 2 fois et demie plus élevées que sa coupure de paie volontaire. Cette largesse a fait grimper la rémunération totale de Gibbs à 14,6 millions de dollars, soit 1 286 fois plus élevée que le salaire médian des travailleurs de 11 377 de dollars. Le géant de la restauration rapide n'a pas offert de prime de risque à ses employés de première ligne, dont le salaire moyen est seulement de 9,75 dollars l'heure, selon Pasquale.

Dollar Tree

Après que les dirigeants du détaillant à rabais n'ont pas réussi à atteindre leurs primes cibles en 2020, l'administration de Dollar Tree leur a attribué des actions soumises à des restrictions ayant approximativement la même valeur. Pour le nouveau PDG Michael Witynksi, qui a occupé ce poste le plus élevé pendant seulement six mois en 2020, ceci s'est traduit par une prime supplémentaire de 1,5 million de dollars, augmentant sa rémunération totale à 11,3 millions de dollars. C'est l'équivalent de 715 fois le salaire médian d'un travailleur de la compagnie, c'est-à-dire, un employé de magasin américain à temps partiel gagnant 15 816 dollars.

Coca-Cola

Aucun des cadres supérieurs du fabricant de boissons gazeuses n'a atteint les primes cibles l'an dernier, mais le conseil d'administration de Coca-Cola leur a tout de même tous accordé des primes. Pour le PDG James Quincey, cette prime de 960 000 dollars, de pair avec des attributions d'actions, a augmenté sa rémunération totale à plus de 18 millions de dollars, plus de 1 600 fois plus élevée que le salaire médian d'un travailleur de la compagnie. En décembre 2020, Coca-Cola annonçait son plan d'éliminer près de 1 200 emplois, soit 17 % de la main-d'oeuvre. Les profits de Coke ont chuté de 13 % l'année dernière. Environ 1 200 de ces mises à pied frapperont des travailleurs américains.

Darden Restaurants

Après que la pandémie eut fermé les Olive Garden et les autres chaînes de restaurants à service intégral, le PDG Eugene I. Lee, Jr., a cédé le plus gros de son salaire de base, engendrant une réduction de 170 240 dollars pour l'année fiscale 2020 de la compagnie. Mais bien que Lee n'ait pas réussi à atteindre ses objectifs de rendement, le conseil d'administration a modifié ses règles et lui a néanmoins offert 1,9 millions de dollars. Cette manoeuvre a augmenté sa rémunération totale à 8,7 millions de dollars – 538 fois plus élevée que le salaire médian d'un travailleur, soit 16 136 dollars. Darden est un des principaux adversaires de l'augmentation du salaire à pourboires sous le salaire minimum, qui est resté à 2,13 dollars de l'heure depuis plus de 20 ans. Le groupe de défense One Fair Wage vient d'intenter une poursuite contre Darden, alléguant que ses pratiques de salaires avec pourboires sont la source d'une augmentation du harcèlement sexuel et d'écarts grandissants de revenus basés sur la race et le genre.

Johnson Controls

Le PDG de Johnson Controls, George R. Oliver, a accepté de réduire son salaire de base en 2020 par un peu plus de 150 000 dollars, mais son conseil d'administration a plus que compensé ce geste en manipulant les règles pour augmenter sa prime en argent comptant à plus de 2 millions de dollars. Sa rémunération totale est de 13,7 millions de dollars – 357 fois plus élevée que le salaire médian d'un travailleur, soit 38 462 dollars. Johnson Controls est en train d'éliminer 6 500 emplois.

Carnival

Carnival, le plus important opérateur de croisières au monde, a obtenu un financement à faible coût en avril 2020 grâce à un secours financier de la Réserve fédérale. Mais dès le mois d'août, des employés de la compagnie étaient toujours pris sur des navires. Le même mois, le conseil d'administration de la compagnie a attribué au PDG Arnold Donald des actions spéciales de pandémie « de rétention et intéressement » d'une valeur de plus de 5 millions de dollars. La rémunération totale d'Arnold en 2020 était de 13,3 millions de dollars – 490 fois plus élevée que le salaire médian d'un travailleur de la compagnie, soit 27 151 dollars.

Tyson Foods

Lorsque les cadres n'ont pas atteint leurs primes cibles, les membres du conseil d'administration de Tyson Foods leur ont donné des actions pour combler la différence. Le PDG Noel White s'est retrouvé avec une rémunération totale de près de 11 millions de dollars – 294 plus élevée que le salaire médian d'un travailleur, soit 37 444 dollars. John Tyson, l'héritier et le petit-fils du fondateur, a vu sa richesse personnelle croître de 72 % au cours de la pandémie – à 2,6 milliards de dollars. Entretemps, les employés en première ligne de Tyson ont souffert de plus d'infections et de décès dus à la COVID-19 que ce fut le cas chez tous les autres transformateurs de viande. Plus de 12 000 travailleurs de Tyson ont été infectés par le virus et au moins 38 en sont morts.

Chez Walmart, le salaire du PDG est 1 078 fois plus élevé que le salaire médian des travailleurs.

L'écart de salaire chez Amazon est de 1 596 fois entre le cadre le mieux rémunéré et le travailleur au salaire médian. David H. Clark, le PDG d'Amazon Worldwide Consumer, a reçu 46,3 millions de dollars en 2020.

L'écart salarial entre le PDG et le salaire médian chez Home Depot est de 551 à 1.

Le geste vide des réductions de salaire des PDG


Plus de 500 sociétés publiques américaines ont annoncé des réductions du salaire de base de leurs PDG en 2020. Ces mesures se sont mérité les louanges de la presse, mais n'ont eu qu'un impact négligeable sur les niveaux réels de salaires pour la simple raison que le salaire comme tel ne représente, en moyenne, que 10 % de la rémunération totale d'un dirigeant d'entreprise. Depuis le début de la crise de la pandémie, dans de nombreuses instances où les PDG ont accepté une réduction de salaire, leurs conseils d'administration ont modifié les règles afin de leur attribuer des primes non méritées qui ont grandement réduit l'impact de ces réductions.

Les conseils d'administration des entreprises ont aussi soigneusement basé leurs primes de rendement sur les salaires de base initiaux des cadres. Ces manigances ont fait en sorte que les réductions salariales en 2020 n'ont pas eu d'impact sur le niveau des primes, puisque les entreprises fixent habituellement les primes cibles en vertu d'un certain pourcentage du salaire de base.

Le rapport intégral de « Pandemic Pay Plunder » est disponible ici.

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