Numéro 45 - 17 mai 2021
L'Enquête sur la population
active en avril
Perte de 207 000 emplois en
avril
• Réflexion
sur l'Enquête sur la population active en
avril - K.C. Adams
• Le chômage de longue
durée
• La population active
croît plus lentement que la population
• Le taux de
sous-utilisation de la main-d'oeuvre
L'Enquête sur la population active
en avril
L'Enquête sur la population active de
Statistique Canada pour avril 2021 révèle que
le nombre d'emplois disponibles dans tout le pays
a diminué de 207 000 (-1,1 %) par
rapport au mois précédent. L'emploi a diminué à la
fois dans le travail à temps plein
(-129 000 ; -0,8 %) et à temps
partiel (-78 000 ; -2,3 %). Le
nombre de personnes employées qui travaillaient
moins de la moitié de leurs heures habituelles a
augmenté de 288 000 pour atteindre un
total de plus d'un million de travailleurs. Le
nombre de personnes à la recherche d'un emploi a
augmenté de 67 000 (+ 4,9 %)
tandis que le nombre de personnes en mise à pied
temporaire a augmenté de 57 000
(+ 37,6 %). Cela a fait grimper le taux
de chômage officiel de 0,6 point de
pourcentage à 8,1 %, soit un total
de 1 640 300 travailleurs déclarés
« officiellement » en chômage.
Le taux de chômage officiel compare le nombre de
Canadiens qui travaillent avec le nombre total de
ce que Statistique Canada considère comme la «
population active ». La population «
active » est la somme des travailleurs qui
travaillent et de ceux qui ne travaillent pas mais
qui ont cherché un emploi à un moment donné au
cours du mois. Les Canadiens âgés de 15 ans
ou plus qui ne travaillent pas et qui n'ont pas
cherché d'emploi au cours du mois pour quelque
raison que ce soit, comme s'occuper de leurs
enfants, ne sont pas considérés comme faisant
partie de la population active officielle.
Statistique Canada écrit que « le nombre de
Canadiens qui voulaient un emploi, mais qui n'en
ont pas cherché un a augmenté de 54 000
(+11,0 %) en avril. En conséquence, le taux
de chômage ajusté — qui comprend ce groupe en plus
des personnes qui correspondent à la définition de
'chômeurs' — s'est établi à 10,5 %, en
hausse de 0,8 point de pourcentage par
rapport au mois précédent. »
Le total des heures travaillées en avril était en
baisse de 3,9 % par rapport aux niveaux
d'avant la pandémie en février 2020.
L'ensemble de la situation continue la perte
substantielle de la nouvelle valeur que les
travailleurs pourraient produire et mettre à leur
disposition et à la disposition du peuple, de
l'économie et de la société, s'ils étaient
pleinement mobilisés et engagés dans la
production.
- K.C. Adams -
L'enquête de Statistique Canada sur la
population active en avril ne présente aucune
analyse de la raison pour laquelle ces problèmes
dans l'économie ne cessent de se répéter et ne
sont jamais résolus. La seule variation qu'on
observe dans le rapport est le nombre de points de
pourcentage à différents endroits. Mois après
mois, l'Enquête sur la population active produit
essentiellement les mêmes données, avec quelques
variations dues à la gravité de problèmes comme
ceux liés à la pandémie et aux crises économiques
récurrentes.
L'élite dirigeante de l'oligarchie qui contrôle
l'économie est non seulement incapable de résoudre
les problèmes mais elle se ravit des difficultés
qu'ils causent aux travailleurs. Les problèmes,
comme le chômage, sont ce qui affaiblit la classe
ouvrière et qui prépare le terrain à la
réalisation du profit maximum.
L'élite dirigeante
contrôle l'économie mais refuse de prendre les
problèmes au sérieux parce que le faire ne sert
pas ses intérêts privés. Les problèmes proviennent
essentiellement de la contradiction entre le
caractère socialisé des forces productives
modernes et le contrôle et la propriété de ces
forces productives par les oligarques et leurs
cartels qui sont en concurrence les uns avec les
autres. Pourquoi l'élite dirigeante prendrait-elle
des mesures sérieuses en ce qui concerne ces
problèmes alors que cela mènerait à un
affaiblissement de son contrôle et de sa
réalisation du profit maximum et au renforcement
de la classe ouvrière et de sa lutte pour ses
droits et ses réclamations ?
Ceux qui font le travail et souffrent des
problèmes doivent prendre le contrôle de
l'économie et de toutes les questions qui les
affectent. Ils ont un intérêt à la solution des
problèmes parce que leur solution servira leurs
intérêts et le progrès de l'économie et de la
société en général. Résoudre les problèmes ouvrira
la voie à la résolution de la contradiction
fondamentale entre la production socialisée et son
contrôle privé fragmenté.
Les solutions aux problèmes reposent sur la lutte
de la classe ouvrière organisée pour ses droits et
ses réclamations et pour imposer des solutions à
l'oligarchie dirigeante et lui arracher le
contrôle de l'économie.
Quelle économie ?
L'économie des travailleurs !
Qui décide ? Ceux qui font le travail
doivent décider !
Qui est au contrôle ? C'est nous les
travailleurs !
Le nombre de personnes au chômage depuis 27
semaines et plus a augmenté pour
atteindre 486 000 (+21 000 ;
+4,6 %) en avril. Selon Statistique Canada,
cela reflète « l'entrée continue dans cette
catégorie de personnes qui ont perdu leur emploi
au printemps, à l'été ou à l'automne 2020 et
qui sont demeurées au chômage depuis. Parmi les
chômeurs de longue durée, 312 000
étaient sans emploi depuis 52 semaines ou
plus en avril. »
Statistique Canada fait un commentaire pitoyable
qui reflète l'incapacité ou plutôt le refus de
l'élite dirigeante de résoudre les problèmes de
l'économie. Elle écrit : « Le chômage de
longue durée est un indicateur clé des disparités
entre l'offre et la demande de main-d'oeuvre étant
donné que les travailleurs qui perdent leur emploi
dans certaines professions peuvent avoir du mal à
se trouver du travail dans le même domaine ou dans
un domaine connexe. Par rapport à
février 2020, le nombre de chômeurs de longue
durée était en hausse de 171,3 % en
avril ... »
Les « disparités entre l'offre et la demande de
main-d'oeuvre » sont un facteur qui maintient
la classe ouvrière divisée et faible alors qu'elle
est en concurrence pour le travail disponible. Les
« disparités » renforcent la position des
employeurs dans leur lutte de classe pour refuser
des augmentations de salaire et l'amélioration des
conditions de travail ou de résoudre les questions
liées à la santé et la sécurité des travailleurs,
qui sont devenues un foyer de tensions pendant la
pandémie de la COVID-19.
Statistique Canada poursuit : « Pour les
personnes, le fait d'être au chômage pendant des
périodes prolongées peut être associé à un
éventail d'effets néfastes, y compris des
répercussions sur la santé, des difficultés à
retourner au travail et des retards dans
l'acquisition d'une expérience professionnelle. De
février 2020 à avril 2021, le chômage de
longue durée a augmenté dans tous les principaux
groupes démographiques, y compris chez les hommes
(+116 000 ; +223,2 %) et les femmes
(+79 000 ; +176,6 %) du principal
groupe d'âge actif. Parmi les personnes âgées
de 55 ans et plus, le chômage de longue durée
a augmenté de 33 000 (+102,8 %) chez les
hommes et de 40 000 (+195,6 %) chez
les femmes.
« La pandémie de COVID-19 a entraîné de plus
fortes augmentations du chômage de longue durée
chez les jeunes hommes (+32 000 ;
+185,3 %) que chez les jeunes femmes
(+8 000 ; +61,4 %). Cela témoigne
du fait que l'activité sur le marché du travail
des jeunes hommes est semblable à celle observée
avant la COVID-19 (64,3 % en
février 2020, comparativement à 63,6 %
en avril 2021), étant donné que les jeunes
hommes réagissent généralement aux baisses de
l'emploi en cherchant un nouvel emploi. En
revanche, l'activité sur le marché du travail des
jeunes femmes a diminué de 3,9 points de
pourcentage de février 2020 (65,3 %) à
avril 2021 (61,4 %), et une baisse nette
de 91 000 a été enregistrée dans le
nombre de jeunes femmes actives sur le marché du
travail. »
La population du Canada comprenant les personnes
âgées de 15 ans et plus était plus élevée
de 302 000 (+1.0 %) en
avril 2021 qu'en février 2020.
Statistique Canada écrit : « Pour maintenir
un taux d'emploi constant —- défini comme étant
l'emploi en proportion de la population âgée
de 15 ans et plus —- l'emploi doit augmenter
au même rythme que la population. De
février 2020 à avril 2021, une hausse de
l'emploi de 183 000 aurait été
nécessaire pour maintenir un taux d'emploi stable.
Par contre, l'emploi a reculé de 503 000
au cours de la période et le taux d'emploi a
diminué de 2,2 points de pourcentage, passant
de 61,8 % à 59,6 %.
« De même, il aurait fallu que la taille de la
population active —- c'est-à-dire le nombre total
de personnes qui sont en emploi ou qui
correspondent à la définition de « chômeurs »
—- augmente de 194 000 de
février 2020 à avril 2021 pour suivre le
rythme de la croissance de la population. Dans les
faits, la taille de la population active était
essentiellement inchangée au cours de la période
et le taux d'activité a diminué pour passer
de 65,5 % à 64,9 %. »
Pourquoi en est-il ainsi ? Pour la classe
ouvrière, les petites et moyennes entreprises et
le pays en général, la crise a été un désastre. En
revanche, les oligarques au pouvoir ont transformé
la crise en profits maximum et les milliardaires
ont considérablement augmenté leur contrôle de la
richesse sociale et de l'économie.
À entendre Statistique Canada, cette situation
est incontrôlable et le commun des mortels ne peut
rien y faire ou même y comprendre. La raison en
est que pour les oligarques au pouvoir, il n'est
pas possible ni dans leur intérêt de placer
l'économie moderne sous une direction humaine
consciente en conformité avec son caractère
socialisé et de résoudre les problèmes qui
persistent. Pour comprendre et contrôler
consciemment l'ensemble et ses composantes, il
faut recourir à la planification scientifique, la
théorie économique et l'analyse concrète des
problèmes concrets dans l'économie, et fournir un
nouvel objectif pour servir le peuple, qui est en
contradiction flagrante avec l'objectif intéressé,
l'anarchie et l'irrationalité qui font bien
l'affaire des oligarques car cela leur permet de
préserver leur contrôle et leur mode de vie.
Statistique Canada écrit : « Le taux de
sous-utilisation de la main-d'oeuvre, qui saisit
l'ensemble des personnes qui veulent travailler et
qui sont disponibles pour travailler, a augmenté
de 2,3 points de pourcentage pour
atteindre 17,0 % en avril. »
Statistique Canada définit le « taux de
sous-utilisation de la main-d'oeuvre » comme
étant un pourcentage du total des travailleurs qui
étaient sans emploi et ont cherché un emploi au
cours du mois, auquel on ajoute ces personnes qui
ne font pas partie de la population active mais
qui voulaient un emploi sans en chercher un et
celles qui ont été employées mais qui ont
travaillé moins de la moitié de leurs heures
habituelles, comparativement au nombre total de
Canadiens âgés de 15 ans et plus. Se bercer
de ces mots-là c'est comme compter les moutons
devant nous avant de tomber endormi.
Pourquoi les Canadiens accepteraient-ils une «
sous-utilisation de la main-d'oeuvre », alors
qu'il en résulte moins de valeur produite et
disponible pour résoudre les problèmes sociaux et
autres et répondre aux besoins du peuple et de la
société, en particulier en ce moment où régler
l'urgence sanitaire s'impose ?
Statistique Canada poursuit : « Toutes les
composantes du taux de sous-utilisation de la
main-d'oeuvre demeurent plus élevées qu'en
février 2020, y compris les personnes qui
étaient en emploi, mais qui ont travaillé moins de
la moitié de leurs heures habituelles
(+534 000 ; +65,9 %), les personnes
à la recherche d'un emploi (+391 000 ;
+37,6 %), les personnes qui avaient été mises
à pied temporairement ou qui avaient une entente
confirmant le début d'un nouvel emploi dans un
avenir rapproché (+103 000 ;
+98,1 %), et les personnes qui voulaient un
emploi, mais qui n'en ont pas cherché un
(+153 000 ; +38,5 %). »
Le nombre de Canadiens travaillant à la maison et
qui ont travaillé au moins la moitié de leurs
heures habituelles a augmenté de 100 000
à 5,1 millions. Ce chiffre comprend 3,1
millions de personnes qui travaillent
habituellement dans des endroits autres que leurs
maisons.
Seulement en avril, l'emploi parmi les jeunes
de 15 à 24 ans a diminué
de 101 000 (-4.2 %), et ces
réductions sont concentrées en Ontario et en
Colombie-Britannique. L'emploi parmi les gens âgés
de 25 à 54 a diminué de 48 000
(-0.4 %), le principal déclin étant dans le
travail à temps plein pour les femmes. L'emploi
parmi les gens de 55 ans et plus a baissé
de 58 000 (-1.4 %), les pertes
étant principalement dans le travail à temps plein
(-45 000 ; -1,4 %).
Depuis le début de la pandémie en
février 2020, 503 000 emplois ont
été perdus.
Statistique Canada écrit : « Les heures
travaillées par les travailleurs autonomes ont
diminué de 5,6 % en avril 2021 et
elles étaient en baisse de 12,8 % par
rapport à février 2020. En revanche, les
heures travaillées par les employés, qui étaient
revenues aux niveaux prépandémiques en mars, ont
diminué en raison du recul enregistré en avril et
elles se sont situées à 2,2 % des
niveaux observés en février 2020.
« Les données récentes sur les ouvertures et les
fermetures d'entreprises révèlent qu'en janvier
2021, on comptait 20 000 entreprises
actives de moins au Canada par rapport à un an
plus tôt. »
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