Forum ouvrier

Numéro 32 - 25 avril 2021

Journée nationale de commémoration le 28 avril

La lutte pour la défense des vies
est la lutte pour les droits!


CALENDRIER  D'ÉVÉNEMENTS

Au-delà des statistiques


Journée nationale de commémoration — 28 avril

La lutte pour la défense des vies est la lutte
pour les droits!

https://www.cpcml.ca/francais/Images2018/Slogans/150314-Montreal-Manif-C51-17cr.jpgLa Journée nationale de commémoration se tient chaque année pour commémorer les travailleurs tués au travail et exiger que ceux qui ont été blessés ou souffrent d'une maladie en raison de dangers et de conditions aux endroits de travail reçoivent l'indemnisation et les traitements qui conviennent à une personne humaine selon les normes convenues par la classe ouvrière.

Cette année, cette journée est commémorée dans des conditions extrêmement difficiles. Les difficultés auxquelles les travailleurs font face ne sont pas causées uniquement par la pandémie de la COVID-19 et sa propagation qui augmente en raison de variants plus virulents. Les difficultés causées par la pandémie sont aggravées par l'irresponsabilité des gouvernements qui ne tiennent pas responsables les grands intérêts d'affaires ou eux-mêmes d'assurer des mesures de sécurité, surtout aux endroits de travail.

Au cours de l'année écoulée, un des principaux fronts d'action a été d'exiger des comptes aux grands employeurs, y compris lorsque ce sont les gouvernements mêmes, parce qu'ils ne protègent pas adéquatement les travailleurs. À cet égard, un des aspects qui est particulièrement préoccupant et qui doit être traité est celui des problèmes de santé mentale qui sont devenus aigus du fait que chacun a été forcé de se débrouiller seul et de déterminer lui-même ce qu'il en est et ce qu'il faut faire ou ne pas faire. Les traitements abusifs et les injustices ont également considérablement augmenté, en particulier contre les femmes travailleuses et les travailleurs des minorités, autochtones et migrants. Lorsqu'ils sont maltraités, comme le sont les travailleurs accidentés et les travailleurs retraités, tous les travailleurs sont maltraités. Il ne peut y avoir de sécurité lorsque la vie de chacun dépend de la miséricorde de gouvernements qui ne représentent pas leurs intérêts et qu'il n'est pas permis aux travailleurs de s'organiser et de prendre la parole de manière effective en leur propre nom.

https://www.cpcml.ca/francais/Images2017/Slogans/NonCrimLutteTravailleurs.jpgLes gouvernements servent les intérêts des grandes entreprises et les rendent même plus riches pendant que d'autres souffrent. Cela a été révélé à maintes reprises au cours de l'année écoulée en raison de leur réponse à la pandémie et des conditions mêmes de la pandémie. Les travailleurs continuent de produire et de fournir les biens et les services et doivent être indemnisés, comme une question de droit, lorsqu'ils tombent malades ou doivent travailler de longues heures ou des quarts de travail irréguliers ou ont besoin de services de garde pour leurs enfants ou d'aide pour s'occuper d'un membre de la famille. La violation des conventions collectives et toutes sortes d'injustices se produisent, appuyées par des lois qui prétendent que ces violations sont justifiées. Les travailleurs sont diffamés en tant que fauteurs de troubles et criminalisés pour avoir défendu leurs droits. Il est inadmissible d'accuser les travailleurs d'être égoïstes, d'autant plus que cela vient de ceux qui jouissent de positions de privilège et de pouvoir et ne vivent pas la même vie que ceux qui subissent le plus gros de leurs attaques.

Les gouvernements profitent également de l'urgence du moment pour démanteler les régimes existants de santé et de sécurité au travail. Ils ont concentré entre les mains des ministres du gouvernement des pouvoirs de police plus arbitraires pour établir et enfreindre des règlements et gouverner par décret. L'incohérence et la crise de confiance dans le gouvernement qui en résultent provoquent une insécurité généralisée et nuisent à la santé mentale de la population et au tissu social même de la société. La vaste restructuration néolibérale de l'État se fait sous la fraude de la nécessité de faire face aux circonstances extraordinaires, qu'il s'agisse de répondre à la COVID-19 ou de redémarrer l'économie. Le but des riches et de leurs gouvernements n'est pas de protéger la population, mais de concentrer plus de pouvoir entre leurs propres mains selon la croyance usée à la corde que cela renforce leur position concurrentielle. Tout cela marginalise encore plus les travailleurs et les personnes qui n'ont pas leur mot à dire dans les décisions qui affectent leur vie.

Le 28 avril, mettons tout en oeuvre pour trouver les moyens d'affirmer et d'exprimer le droit de tous les travailleurs canadiens à des conditions de travail salubres et sécuritaires, à une indemnisation adéquate en tant que droit en cas de blessure ou de maladie, et au droit d'établir eux-mêmes collectivement des conditions de travail sécuritaires, pour leur propre bien et pour le bien de la société.

http://cpcml.ca/images2020/COVID-19/4000HealthcareWorkersinfected-healthcareworkersrighttobeprotected.jpgForum ouvrier fera sa contribution en publiant vos entrevues et vos contributions sur cet important combat pour les droits et la vie de tous et toutes jusqu'au Premier Mai 2021, lorsque les travailleurs de tous les pays souligneront l'importance des combats qu'ils mènent. Prenons tous la parole sur nos préoccupations, nos conditions de travail et ce que nous cherchons à réaliser. En ce moment, moins de 30 % des travailleurs sont organisés en syndicats au Québec et moins de 25 % dans l'ensemble du Canada. En plus, la dégénérescence des partis politiques en un système de partis cartellisés mafieux maintient aussi les travailleurs sans pouvoir de décider. La réponse doit être d'affirmer le droit de prendre la parole sur les sujets de préoccupation et de faire des conditions de travail une question de notoriété publique. Informer les travailleurs de ce qui se passe dans des secteurs autres que le leur les aidera à se mobiliser et à discuter de la direction de leur lutte pour les droits. Ensemble, il est possible d'évaluer les conditions et le travail effectué pour changer la situation d'une manière qui favorise les travailleurs.

Partout au pays, les travailleurs et leurs familles traversent une période difficile. Leur combat est un combat pratique pour résoudre la crise en faveur des travailleurs et non des riches. À cette occasion, le Centre ouvrier du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) se joint aux travailleurs de tout le pays pour pleurer la perte de tous ceux qui sont décédés des suites de la COVID-19 ou de toute maladie ou toute blessure subies au travail. Nous nous joignons à la revendication de régimes d'indemnisation appropriés en opposition à l'offensive antisociale et à toutes les mesures visant à les démanteler.

Pleurons les morts ! Luttons pour les vivants!

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Au-delà des statistiques

Les plus récentes statistiques de l'Association des commissions des accidents du travail du Canada (ACATC) indiquent qu'en 2019, 925 décès en milieu de travail ont été recensés au Canada, soit 882 victimes de sexe masculin et 43 de sexe féminin. Parmi les personnes décédées se trouvaient 29 jeunes travailleurs âgés de 15 et 24 ans.

Si on ajoute à ces cas les 271 806 demandes acceptées (comparativement à 264 438 l'année précédente) pour des heures de travail perdues en raison d'une blessure ou d'une maladie liée au travail, dont 33 615 demandes de travailleurs âgés de 15 et 24 ans, et le fait que ces statistiques indiquent uniquement les accidents déclarés et acceptés par les commissions des accidents du travail, et il va sans dire que le nombre total de travailleurs touchés est encore plus élevé.

En Ontario seulement, en date du 16 avril, les statistiques des réclamations liées à la COVID-19 de la
Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail montrent que 21 133 réclamations ont été acceptées (dont 46 décès jusqu'au 31 mars 2021), 2 007 réclamations ont été rejetées, 259 sont encore en attente d'une décision et 6 700 rapports d'incidents liés à une exposition ont été reçus.

Il n'y a pas que ces chiffres auxquels nous devons réfléchir. Derrière chaque tragédie se trouvent des proches, des membres de la famille, des amis et des collègues de travail qui sont directement touchés, laissés derrière et profondément marqués — leur vie aussi a été bouleversée à jamais.

Historique

En 1991, huit ans après l'adoption du Jour de deuil par le Congrès du travail du Canada, le Parlement du Canada a promulgué la Loi sur le jour de compassion pour les travailleurs qui énonce que le 28 avril est un jour de deuil officiel. Le Jour de deuil est maintenant commémoré dans environ 100 pays partout dans le monde et est également reconnu comme le jour de compassion pour les travailleurs et le jour international de compassion pour les travailleurs par l'Organisation internationale du Travail (OIT) et la Confédération syndicale internationale (CSI).

Pour obtenir plus de renseignements statistiques, visitez le site du Programme national de statistiques sur les accidents du travail de l'ACATC.

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