Forum ouvrier

Numéro 104 - 5 novembre 2021

La population du Nouveau-Brunswick se tient fermement aux côtés des travailleurs du secteur public en grève

Exigeons une solution prosociale de la crise des services publics !


Marche à Fredericton, le 2 novembre 2021, à l'ouverture de l'Assemblée législative

Déni de responsabilité sociale du gouvernement de la Colombie-Britannique à l'égard des travailleurs accidentés
De sérieux problèmes avec le compromis historique de l'indemnisation des travailleurs « sans égard à la faute »
Les travailleurs de la Colombie-Britannique et leurs syndicats appuient la juste cause des travailleurs accidentés

À titre d'information
Les recommandations de l'ombudsman et la réponse du ministère du Travail


La population du Nouveau-Brunswick se tient fermement aux côtés
des travailleurs du secteur public en grève

Exigeons une solution prosociale de la crise
des services publics !


Fredericton, 2 novembre 2021

Les résidents du Nouveau-Brunswick démontrent un très fort appui aux travailleurs du secteur public en grève, membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP NB).

La grève est menée par environ 22 000 travailleurs qui réclament des salaires qu'ils jugent acceptables et essentiels à la solution de la crise de rétention et d'attraction de personnel qui décime les services publics. Ils réclament aussi le retrait des demandes de concessions sur les régimes de retraite que le gouvernement veut leur imposer alors que cette négociation centralisée devait porter uniquement sur les salaires.

La manifestation organisée par le SCFP devant l'Assemblée législative à Fredericton le 2 novembre lors de la réouverture de l'assemblée a rassemblé 6 000 personnes, une des plus grandes manifestations à s'être tenues à cet endroit. La manifestation s'est tenue en même temps que le syndicat maintenait ses lignes de piquetage dans toute la province. Des milliers de travailleurs du secteur public sont venus de partout dans la province, appuyés par de nombreux résidents de différents milieux. Les médias ont rapporté que la manifestation était si bruyante qu'on entendait le bruit de la foule et les discours qui se déroulaient à l'extérieur dans tout l'édifice. La manifestation a commencé après que deux processions de travailleuses et de travailleurs de première ligne, accompagnées de citoyennes et de citoyens, ont convergé vers les marches de l'Assemblée législative. Steve Drost, président du SCFP-NB a présenté les présidentes et présidents des dix sections locales en grève qui ont été vigoureusement applaudis. La directrice régionale du SCFP-Maritimes, Sandy Harding, a invité le premier ministre Higgs à se joindre à elle à une table de négociation qui a été mise en place sur le parvis et a lu les dernières positions du syndicat et du gouvernement au moment où le gouvernement s'est retiré des négociations. Le 1er novembre, les travailleurs en grève avaient rendu visite à leurs députés pour leur expliquer le conflit et leur demander leur appui.

La position antisociale dangereuse du gouvernement d'essayer d'utiliser l'urgence sanitaire causée par la recrudescence de la pandémie pour dresser la population contre les travailleurs en grève est un échec. Le SCFP rapporte que partout dans la province où les travailleurs en grève dressent leurs lignes de piquetage, les gens viennent leur exprimer leur appui et leur dire qu'ils savent que c'est pour eux tous que les travailleurs se battent. Des parents sont notamment venus leur dire qu'ils n'acceptent pas que les écoles aient été abruptement fermées par le gouvernement et refusent que leurs enfants suivent les cours en ligne pendant la grève. Cela n'a rien à voir avec une mesure de sécurité face à la pandémie, disent-ils, mais tout à voir avec le conflit de travail et une tentative de briser la grève des travailleurs de première ligne, ce à quoi ils s'opposent.

Les appuis d'autres syndicats ne cessent d'affluer. Un des appuis les plus récents provient de la Fédération des enseignants du Nouveau-Brunswick et d'une de ses composantes, l'Association des enseignants du Nouveau-Brunswick. Sur sa page facebook, l'association interpelle le ministre de l'éducation Dominic Cardy avec le message « Vous dirigez le système ou vous quittez le système. À vous de jouer ministre Cardy »(Lead the system or leave the system. Your move, Minister Cardy). Les enseignants sont parmi les prochains qui essaieront de renouveler leur convention collective et ils s'attendent au même diktat de la part du gouvernement. Le Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick a aussi déclaré son appui à la grève du SCFP. Le Bureau de direction du Syndicat des douanes et de l'immigration, qui fait partie de l'Alliance de la fonction publique du Canada, a envoyé un message d'appui au SCFP NB. Le Conseil Provincial du soutien scolaire du SCFP, représentant les travailleurs du soutien scolaire du Québec, a fait de même. Les deux plus hauts dirigeants du SCFP Québec sont venus se joindre à la manifestation devant l'Assemblée législative, comme l'ont fait le secrétaire-trésorier du SCFP Ontario et les présidents du Conseil des syndicats des conseils scolaires et du Conseil des syndicats d'hôpitaux.

Plusieurs petites entreprises ont aussi déclaré leur appui à la grève et sont notamment venues sur les lignes de piquetage pour apporter de la nourriture aux grévistes. Certaines affichent des prix en solde pour les travailleurs en grève qui viennent acheter de la nourriture.

Il est clair que la seule solution acceptable du conflit, de la crise d'attraction et de rétention et de la crise des services publics est une solution pacifique et juste basée sur les revendications de ceux et celles qui assurent la prestation des services, une solution sans diktat ni criminalisation de la part de l'État.

Le gouvernement Higgs ne l'entend pas de cette manière et insiste que la voie antisociale et antiouvrière est la seule voie. Ce gouvernement doit être forcé de reculer par l'effort des travailleurs et de la population. Lorsque le gouvernement a repris les travaux de l'Assemblée législative le 2 novembre, il devait présenter un discours du trône pour inaugurer une nouvelle session législative. Il a annulé le discours en disant ouvertement que les procédures liées à la présentation d'un discours du trône et à l'inauguration d'une nouvelle session lui rendraient la tâche plus difficile s'il décidait de présenter une loi de retour au travail. Il a ajouté que s'il présentait une telle loi, il décréterait du même coup les salaires des 58 000 travailleurs du secteur syndiqués qui doivent renouveler leur convention collective et des travailleurs non syndiqués. L'exécutif gouvernemental, au service des intérêts privés étroits, se dit prêt à accentuer le chaos dans les services et dans la province toute entière. Les travailleurs le somment de reculer ou de quitter.

Le 5 novembre, le syndicat a indiqué que dans la soirée du 4 novembre, l'équipe de négociation centralisée du SCFP a rencontré les négociateurs du gouvernement. Les négociateurs ont présenté une nouvelle offre du gouvernement, à laquelle l'équipe de négociation centralisée a répondu par une contre-proposition pendant la nuit. Le SCFP était prêt à retourner au travail pendant la journée si le gouvernement acceptait la contre-proposition du syndicat. La contre-proposition serait présentée aux membres pour discussion et vote dans les jours à venir. Le gouvernement n'a pas répondu à la contre-proposition mais a laissé entendre qu'il maintenait son diktat selon lequel une entente doit inclure des changements aux régimes de retraite de deux sections locales. La grève se poursuit.

On se souvient que ce gouvernement a décrété un lockout le 31 octobre des 3000 travailleurs de l'éducation en grève et a imposé un congé sans solde aux travailleurs de l'éducation qui avaient été désignés comme essentiels pendant la grève. Les travailleurs ont déposé une plainte devant la Commission des relations de travail et la commission leur a donné raison et a sommé le gouvernement de cesser et de s'abstenir.

La position du gouvernement est entièrement injuste et dangereuse. La position des travailleurs est juste. C'est en soutenant les droits des travailleurs qu'on défend l'intérêt public. C'est cette juste position qui doit prévaloir dans ce conflit.

(Photos : SCFP NB)

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Déni de responsabilité sociale du gouvernement de la Colombie-Britannique
à l'égard des travailleurs accidentés

De sérieux problèmes avec le compromis historique de l'indemnisation des travailleurs
« sans égard à la faute »

L' examen du cas d'un travailleur accidenté de la Colombie-Britannique a été mené par le Bureau de l'ombudsman et publié en septembre 2021 dans le rapport « SEVERED TRUST : Enabling WorkSafeBC to do the right thing when its mistakes hurt injured workers » (Confiance rompue : Permettre à WorkSafeBC de faire ce qu'il faut lorsque ses erreurs nuisent aux travailleurs blessés ) [1].

L'enquête sur l'expérience du travailleur, un ébéniste identifié comme M. Snider, qui a été gravement blessé au travail à deux reprises, et sur la responsabilité de WorkSafe BC pour sa deuxième blessure, révèle de sérieux problèmes avec le système d'indemnisation des travailleurs « sans égard à la faute » qui existe dans toutes les provinces. Le concept du « sans égard à la faute » fait partie du compromis historique qui a donné naissance au système d'indemnisation : les travailleurs ont renoncé à leur droit de poursuivre un employeur lorsqu'ils sont blessés au travail, en échange d'un traitement, de la réadaptation et d'une indemnisation garantis par l'État à partir d'un fonds commun versé par les employeurs.

L'objectif du système est censé être de prendre en charge les travailleurs accidentés mais, au cours des trois dernières décennies de restructuration antisociale de l'État au service des riches, les droits et les indemnisations des travailleurs accidentés ont été de plus en plus attaqués par des réductions des prestations et des refus de services, par la privatisation des soins médicaux et des services de réadaptation et d'autres mesures.

Dans son introduction au rapport, l'ombudsman Jay Chalke soulève la question : « Que se passe-t-il dans les rares circonstances où un organisme public commet une erreur et que, par conséquent, un membre du public subit un grave accident ? L'organisme public intervient-il et répare-t-il l'erreur ? Ou bien l'organisme public se cache-t-il derrière des détails techniques juridiques et un « compromis historique » vieux de cent ans ? Le rapport montre en détail que c'est ce dernier cas qui s'est produit.

M. Snider, un travailleur ayant près de 25 ans d'expérience comme ébéniste, a été blessé au travail le 4 janvier 2010. En utilisant une scie circulaire à table, il a subi une amputation partielle de l'extrémité de son index, de son majeur, de son annulaire et de son auriculaire de la main gauche. WorkSafeBC a accepté sa demande et lui a versé des prestations temporaires pour perte de salaire pendant qu'il subissait une intervention chirurgicale, recevait des services de réadaptation et participait à un programme de retour progressif au travail. Le rapport indique que « WorkSafeBC a cessé de verser des indemnités pour perte de salaire après avoir conclu, à tort, que M. Snider était en mesure de reprendre en toute sécurité son travail antérieur à l'accident, à temps plein et sans restrictions. »

Le travailleur et son médecin avaient tous deux clairement indiqué qu'il avait des difficultés à saisir des objets et qu'il n'était pas en mesure de retourner à l'utilisation de machines industrielles pour le travail du bois, et son chirurgien a dit à WorkSafeBC qu'il avait une incapacité permanente à la suite de son accident. Lorsque ses prestations ont été supprimées, il a fait appel de la décision mais, confronté au choix de retourner au travail ou de ne pas avoir de revenu et de devenir sans abri, il est retourné au travail.

Six jours après son retour au travail, le 13 septembre 2010, il a écrit à WorkSafeBC pour exprimer son inquiétude quant à son bien-être et expliquer qu'il ne se sentait pas en sécurité lorsqu'il utilisait les machines industrielles qu'il devait utiliser en tant qu'ébéniste. Il a déclaré dans sa lettre qu'« en moins d'une semaine, j'ai perdu le contrôle d'une toupie, d'une scie sauteuse et d'un chariot que je déplaçais sur une rampe » et a décrit précisément comment ses blessures rendaient le travail dangereux pour lui. Il n'a reçu aucune réponse à sa lettre.

Le 26 janvier 2011, alors qu'il utilisait une scie circulaire à table, le rapport indique que « la faible capacité de M. Snider à saisir des objets avec sa main gauche lui a fait perdre le contrôle de l'objet qu'il coupait. Sa main gauche a glissé dans la lame, provoquant une amputation partielle du pouce et de l'index, auparavant intacts, et d'autres amputations de son majeur et de son annulaire déjà partiellement amputés. » Il a passé 26 heures en chirurgie et 10 jours aux soins intensifs.

Quatre mois après son deuxième accident, le 11 mai 2011, la division d'examen de WorkSafeBC a déterminé que la décision du gestionnaire des réclamations après la premier accident de couper ses prestations pour perte de salaire temporaire et de le forcer à retourner au travail était une erreur. À la suite de cela, le rapport indique : « Il a fallu près de trois ans d'appels auprès de la Division de réexamen et du Tribunal d'appel de l'indemnisation des travailleurs (WCAT) pour déterminer que le deuxième accident de M. Snider avait un lien de causalité avec sa première blessure. Malgré cela, il a fallu encore deux ans et demi d'appels avant que WorkSafeBC ne détermine correctement les droits aux prestations de M. Snider. Après un total de cinq ans à naviguer dans des processus d'appel complexes pour corriger la série d'erreurs commises par WorkSafeBC et sa division de révision (après son erreur la plus grave de conclure qu'il pouvait retourner au travail alors qu'il était incapable de le faire en toute sécurité), M. Snider a commencé à recevoir les prestations qui lui étaient dues. »

Ce qu'on lui a toujours refusé, à ce jour, c'est une indemnisation pour les actions de WorkSafeBC qui l'a forcé à retourner au travail alors qu'il n'était pas en mesure de le faire en toute sécurité et qui l'a ensuite engagé « dans un processus d'appel apparemment sans fin pendant près de cinq ans pour recevoir les prestations auxquelles il avait droit ». Ce n'est qu'au cours de l'enquête de l'ombudsman que M. Snider a même reçu des excuses de WorkSafeBC.

Dans son rapport, l'ombudsman fait trois recommandations, l'une concernant des changements législatifs qui permettraient à WorkSafeBC d'indemniser les travailleurs lésés par ses décisions, les deux autres concernant l'indemnisation de M. Snider. Le ministère du Travail a rejeté les trois, refusant essentiellement de se tenir lui-même ou ses agences comme WorkSafeBC responsables de leurs actions. Le ministère déclare en fait que les mécanismes d'appel des décisions qui existent actuellement pour les travailleurs individuels sont suffisants. Le cas de M. Snider et l'expérience de milliers de travailleurs de la Colombie-Britannique qui ont navigué dans le processus d'appel pour défendre leur droit à l'indemnisation, réfutent cette affirmation.

Le sous-ministre du Travail soutient qu'une modification législative qui permettrait à WorkSafeBC d'indemniser les travailleurs lésés par ses erreurs « est contraire aux principes fondamentaux de l'indemnisation des travailleurs, érode le compromis historique et est incompatible avec l'intention de la clause d'immunité de la Loi sur l'indemnisation des travailleurs  » et « créerait une responsabilité fondée sur la faute pour les dommages généraux... contrairement aux principes du sans égard à la faute qui sous-tendent l'ensemble du système ».

Le système « sans égard à la faute » repose sur la prémisse que l'État prendra soin des travailleurs accidentés, en leur assurant un traitement médical, une réadaptation et une indemnisation leur permettant de vivre une vie digne et en sécurité. Ce n'est pas le cas. La restructuration néolibérale des institutions de l'État a entraîné des violations massives des droits des travailleurs accidentés. Des institutions comme WorkSafeBC ne fonctionnent pas pour répondre aux besoins et défendre les droits des travailleurs accidentés. Plutôt que de reconnaître ce fait et de prendre des mesures pour le changer, le ministère « se cache derrière des détails techniques juridiques et un ‘compromis historique' vieux de cent ans ».

Notes

1. Pour le rapport complet, cliquez ici.

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Les travailleurs de la Colombie-Britannique et
leurs syndicats appuient la juste cause
des travailleurs accidentés

Les travailleurs de la Colombie-Britannique, les syndicats et la Fédération du Travail de la Colombie-Britannique (BCFED) exigent des changements au système d'indemnisation des travailleurs et la mise en oeuvre des recommandations du rapport de l'avocate à la retraite spécialisée dans le droit du travail, Janet Patterson, « Nouvelles directions : Rapport de 2019 de l'examen de la Commission d'indemnisation des travailleurs accidentés » mieux connu sous le nom du rapport Patterson, du rapport du Bureau de l'ombudsman de la Colombie-Britannique de septembre 2021 intitulé « Confiance rompue : Permettre à WorkSafeBC de faire ce qu'il faut lorsque ses erreurs nuisent aux travailleurs blessés » ainsi que des changements législatifs et politiques proposés dans le rapport de la BCFED de juin 2021, « Les travailleurs méritent mieux ».

Dans un communiqué de presse publié le 29 octobre, la Fédération du Travail de la Colombie-Britannique dénonce l'inaction du gouvernement deux ans après que celui-ci se soit engagé à entreprendre des réformes au système d'indemnisation suite au dépôt du rapport Patterson. Le rapport Patterson avait été commandité par le ministère du Travail et avait « trouvé de graves problèmes dans tout le système, comme le retour trop rapide des employés accidentés au travail, à l'encontre de l'avis de professionnels de la santé, et sa relation souvent antagoniste envers les travailleurs, que la commission est censée aider », toutes des lacunes qui ont été mises en lumière dans le rapport de l'ombudsman.

Dans le communiqué, le président de la BCFED Laird Cronk écrit : « Plus de 1 000 travailleurs et leurs familles se sont avancés il y a plus de deux ans pour raconter leurs histoires très personnelles et difficiles, ce qu'ils ont vécu face au système d'indemnisation...Comme dans le rapport « Confiance rompue » Janet Patterson décrit dans son rapport comment les travailleurs sont forcés de retourner travailler contre les conseils médicaux de leur médecin et sous la menace de se faire couper leurs prestations.

« Entre autres questions, le rapport révèle un système qui pousse les travailleurs à retourner travailler alors qu'ils souffrent toujours de leurs blessures, dans le but de respecter des échéanciers arbitraires et destinés à réduire les coûts...Les problèmes sont systémiques, ce ne sont pas que des cas isolés. Si demain vous êtes blessés au travail, vous entrez dans un système qui est basé sur le modèle d'une compagnie d'assurance privée, un modèle à l'approche unique qui ne s'adapte pas aux blessures plus complexes. Le gouvernement sait quelles sont les solutions : il est temps de changer un système dont les dés sont pipés contre les travailleurs accidentés. »

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À titre d'information

Les recommandations de l'ombudsman et
la réponse du ministère du Travail

Le rapport du Bureau de l'ombudsman de la Colombie-Britannique « Confiance rompue : permettre à WorkSafeBC de faire ce qu'il faut lorsque ses erreurs nuisent à des travailleurs blessés » comprend trois recommandations.

Première recommandation :

Qu'avant le 1er avril 2022, le ministre du Travail propose des modifications à la Loi sur l'indemnisation des travailleurs, afin de créer un mécanisme et un fonds pour permettre à WorkSafe BC, de sa propre initiative et à sa seule discrétion, de fournir une compensation monétaire aux travailleurs gravement blessés lésés par les erreurs de WorkSafeBC.

Deuxième recommandation :

Qu'avant le 31 décembre 2021, et pendant que les changements proposés à la Loi sur l'indemnisation des travailleurs sont élaborés, le ministère du Travail verse à M. Snider un paiement à titre gracieux en reconnaissance de son deuxième accident qui a mené à l'amputation partielle de sa main, un accident qui s'est produit suite aux erreurs de WorkSafeBC dans le traitement de sa première réclamation. Le montant de ce paiement à titre gracieux doit être fixé par un juge à la retraite de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, appliquant la common law dans l'évaluation des dommages, en tenant compte des montants versés ou à verser par WorkSafeBC.

Troisième recommandation :

Que le ministère du Travail paie les frais juridiques raisonnables engagés par M. Snider pour présenter son cas au juge à la retraite.

La réponse du ministère du Travail

Le sous-ministre du Travail Trevor Hughes a présenté une réponse de quatre pages aux recommandations contenues dans les recommandations de l'ombudsman qui est incluse dans le rapport. Tout en se disant préoccupé par ce que M. Snider a vécu et en déclarant que WorkSafeBC a apporté des changements à ses politiques et à ses procédures, il dit, concernant les changements législatifs proposés :

« Le ministère continue de se soucier ...de ce que l'amendement législatif proposé soit contraire aux principes de base de l'indemnisation des travailleurs, qu'il érode le compromis historique et qu'il n'est pas conforme à l'intention du principe de l'immunité dans la Loi sur l'indemnisation des travailleurs.

[...]

« Amender la Loi sur l'indemnisation des travailleurs pour y ajouter un mécanisme permettant des demandes de dommages contre la commission pour ses erreurs, même lorsque l'indemnisation est accordée à la seule discrétion de la commission, irait à l'encontre du principe d'immunité qui, tel que reconnu par les tribunaux, sert une fonction importante dans notre société...la Cour suprême du Canada a reconnu que le principe d'immunité juridique sert à préserver l'indépendance et l'impartialité des preneurs de décision, et à faire en sorte que les preneurs de décisions restent concentrés sur leur travail et que les possibilités d'attaques collatérales soient limitées...Plusieurs lois en Colombie-Britannique comprennent différentes formes du principe d'immunité, lequel protège les personnes exerçant leur pouvoir juridique de toute poursuite résultant d'un acte commis pendant l'exercice ou l'exercice présumé de ces pouvoirs juridiques. »

Également, pour les recommandations deux et trois, la position du ministère est qu'appliquer ces recommandations « irait à l'encontre des principes de base de l'indemnisation des travailleurs et du principe d'immunité tel que décrit plus haut ».

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