Numéro 76 - 10 novembre 2020
À la défense des
travailleurs de la santé de l'Alberta
Appui militant à
la grève du Syndicat
des employés provinciaux de l'Alberta
- Peggy Askin -
![](http://cpcml.ca/images2020/HealthCare/201105-EdmontonUofAHospitalRally-002.jpg)
Rassemblement devant l'Hôpital de l'Université de l'Alberta en appui
aux travailleurs d'hôpitaux,
le 5 novembre 2020
• Actions des
travailleurs du secteur postsecondaire
• Le président du Syndicat des employés
provinciaux de l'Alberta félicite les membres
• Discussion sur la signification des attaques
contre les travailleurs de la santé
Négociations dans le
secteur public au Québec
• Les négociateurs du gouvernement continuent
de rejeter les revendications des travailleurs face à la deuxième vague
de la pandémie
À la défense des travailleurs de la santé
de l'Alberta
- Peggy Askin -
![](http://cpcml.ca/images2020/HealthCare/201105-Athabasca-AthabascaUniversityFacultyAssociation-04cr2.jpg) ![](http://cpcml.ca/images2020/HealthCare/201105AthabascaRally-1cr.jpg)
Hôpital d'Athabasca, le 5 novembre 2020
D'Athabasca dans le nord à Calgary dans le sud,
des centaines de personnes ont participé à des actions
militantes, le 5 novembre, en appui aux travailleurs de la santé,
membres du
Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta (AUPE), qui ont
pris part le 26 octobre à une grève surprise
à l'échelle de la province. Des piquets de grève
ont été tenus devant les hôpitaux d'Athabasca,
d'Edmonton et de Calgary pour exiger que le
gouvernement Kenney arrête toute privatisation des soins de
santé, et tous les plans de licenciement de 11 000
travailleurs et de sous-traitance de leurs emplois à des
intérêts privés.
![](http://cpcml.ca/images2020/HealthCare/201105CalgaryFoothills-1cr.jpg)
Piquetage tôt le matin à l'Hôpital Foothills à
Calgary, le 5 novembre 2020
|
Des piquets d'information organisés par la
Fédération du travail de l'Alberta ont accueilli les
travailleurs arrivant pour le premier quart de travail devant
l'Hôpital Royal Alexandra à Edmonton et le Centre des
soins de santé de Foothills à Calgary. À midi, des
piquets de grève ont été organisés à
l'Hôpital de l'Université de l'Alberta à
d'Edmonton, au Foothills à
Calgary et au Centre des soins de santé d'Athabasca par les
professeurs et le personnel de l'Université Athabasca, de
l'Université Mount Royal et de l'Université de l'Alberta,
qui font tous face à des compressions dévastatrices et
à une restructuration imposée par le gouvernement Kenney.
De plus, Community YYC et Inclusive Canada ont tenu un
rassemblement à Calgary à 16 h 30 devant l'hôtel de ville pour
s'opposer à l'offensive antisociale du gouvernement du PCU contre les
travailleurs et la population de l'Alberta. Parmi les orateurs au
rassemblement, il y avait un bénéficiaire du Revenu assuré pour les
personnes gravement handicapées (AISH), un enseignant, une personne
travaillant pour des programmes de réduction des méfaits pour les
personnes souffrant de toxicomanie, un paramédic et d'autres. Tous ont
parlé de l'impact de l'attaque du gouvernement sur les droits.
![](http://cpcml.ca/images2020/HealthCare/201105-Calgary-StandAgainstKenney-05.JPG)
Rassemblement « Calgary résiste contre Jason Kenney », le 5 novembre
2020
Les syndicats et associations qui ont participé aux
actions comprenaient l'Association des professeurs (de l'Université de
l'Alberta), le Syndicat uni du transport, l'Association des professeurs
de l'Université d'Athabasca (AUFA), le Syndicat canadien de la fonction
publique, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes,
l'Association des sciences de la santé de l'Alberta, la Fraternité
internationale des ouvriers de l'électricité (FIOE), le Syndicat des
monteurs de charpentes métalliques, l'Association des professeurs de
Mount Royal, les Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce,
Unifor, les Infirmières et infirmiers unis de l'Alberta et
l'Association du
personnel non enseignant (Université de l'Alberta).
![](http://cpcml.ca/images2020/HealthCare/201105-AlbertaSolidarityAction-Non-AcademicStaffAssociation-UofA-01cr.jpg) ![](http://cpcml.ca/images2020/HealthCare/201105-EdmontonUofAHospital-AFL-2cr.jpg)
Hôpital de l'Université de l'Alberta à Edmonton, le 5 novembre 2020
Ces actions reflètent la grande appréciation des
Albertains pour le travail dangereux et qui sauve des vies que les
travailleurs de la santé accomplissent chaque jour pour prendre soin de
la population, en particulier au cours des huit derniers mois de la
pandémie. Ils témoignent également de l'appui croissant pour la
position militante des travailleurs de la
santé à la défense de leurs droits et du bien-être de leurs patients.
![](http://cpcml.ca/images2020/HealthCare/201105-EdmontonRoyalAlexandraHospital-HSAA-01cr2.jpg)
Hôpital Royal Alexandra à Edmonton, le 5 novembre
2020
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Un autre trait de ces actions est l'unité d'action qui
se développe parmi les secteurs durement touchés par l'intensification
du programme antisocial du gouvernement Kenney. David Powell, président
de l'AUFA, a rapporté que le rassemblement était l'un des plus
importants à avoir eu lieu à Athabasca dans toute l'histoire de la
ville. Powell a
dit que le débrayage devrait être considéré comme « une étape majeure
dans la création d'un mouvement en faveur d'autres actions syndicales
en Alberta, en particulier alors que plusieurs syndicats du secteur
public entament des négociations. Il est essentiel que d'autres
syndicats de la province se mobilisent pour célébrer le courage des
travailleurs
de la santé. »
Les actions ont également mis de l'avant la
revendication que les Services de santé de l'Alberta (AHS) n'imposent
pas de mesures disciplinaires aux travailleurs qui ont participé aux
débrayages. L'AUFA a transmis à l'AHS les signatures amassées
s'opposant à toute mesure disciplinaire, et l'Association du personnel
non enseignant a lancé une
pétition en ligne qui demande que le gouvernement :
- annule les 11 000 mises à pied prévues dans
le secteur de la santé;
- respecte la « Garantie de santé publique » signée
par le premier ministre Kenney;
- garantisse que le système de santé public de l'Alberta
soit financé adéquatement;
- protège les emplois de l'ensemble du personnel et des
membres de l'AUPE qui ont mené des actions le 26 octobre pour
arrêter les licenciements et la privatisation des soins de santé; et
- assure une couverture des soins de santé pour tous,
quel que soit le statut d'immigration, y compris l'évaluation, les
soins et le traitement liés à la COVID-19.
« Les travailleurs de la santé se battent pour de
meilleures conditions de travail, la sécurité de l'emploi et la
sécurité de tous les Albertains ! Faites ce qu'il faut faire et
assurez-vous que les emplois dans le domaine de la santé soient
protégés et que les travailleurs qui ont agi ne soient pas soumis à des
mesures
disciplinaires ! », lit-on dans la pétition. La pétition peut
être trouvée ici
![Haut de page](top.gif)
![](http://cpcml.ca/images2020/HealthCare/201105-Edmonton-UofAHospRally-16cr.jpg)
Le 5 novembre, environ 250 travailleurs du secteur
de l'éducation postsecondaire (PSE) et d'autres travailleurs se sont
rassemblés devant l'Hôpital de l'Université de l'Alberta à Edmonton
pour exprimer leur appui sans faille aux travailleurs de la santé de
l'Alberta. Les travailleurs du postsecondaire provenaient de la section
locale 3911 du
SCFP (représentant les tuteurs, les correcteurs, les experts
universitaires et les moniteurs de laboratoire employés par
l'Université d'Athabasca), de l'Association des professeurs de
l'Université d'Athabasca , du Syndicat des employés provinciaux de
l'Alberta, de l'Association des professeurs de l'Université de
l'Alberta, l'Association du personnel
non enseignant de l'Université de l'Alberta et la Confédération des
associations de professeurs de l'Alberta.
Les
travailleurs des Infirmières et infirmiers unis de l'Alberta, de
l'Association des sciences de la santé de l'Alberta, des Travailleurs
unis de l'alimentation et du commerce, de l'Équipe de liaison et
d'action des aînés et de la Fédération du travail de l'Alberta se sont
joints aux travailleurs du PSE. Un événement semblable à l'heure du
midi a
eu lieu simultanément à Calgary au Centre des soins de santé de Chumir.
Les travailleurs du PSE au rassemblement devant
l'hôpital universitaire portaient des pancartes disant « Des soins
publics et non privés », « Solidarité avec les travailleurs de la
santé », « Une attaque contre un est une attaque contre
tous », « Les coupures dans les soins de santé ne guérissent
jamais », « Licenciez
Kenney et non les travailleurs » et « Arrêtez Jason et les escrocs
de premier ordre », et agitaient leurs drapeaux syndicaux hauts en
couleur. Les manifestants ont fait une courte marche près de l'hôpital,
criant des slogans en appui aux travailleurs de la santé. Le slogan le
plus populaire était « Hé Hé ! Ho Ho ! Jason
Kenney doit partir ! »
Auparavant, le 26 octobre, des centaines de
travailleurs de la santé de plus de 40 endroits de travail à
l'échelle de l'Alberta ont débrayé pour protester contre les plans du
gouvernement provincial de donner en sous-traitance 11 000
emplois dans le domaine de la santé et de privatiser des éléments
essentiels du système de santé. Les
travailleurs de la santé travaillent sans relâche pour les communautés
depuis le début de la pandémie de la COVID-19 et ont pris une position
courageuse en appui aux soins de santé publics. Le piquetage du 5
novembre à l'heure du lunch a été l'occasion pour les travailleurs du
PSE et les autres travailleurs de reconnaître le courage des
travailleurs de la santé et de leur apporter un appui indéfectible à
eux et aux soins de santé publics. D'autres piquetages sont prévus pour
bientôt.
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Le
président du Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta (AUPE), Guy
Smith, a parlé aux travailleurs de leur grève du 26 octobre dans
une vidéo affichée sur le site d'AUPE.
« Cette semaine, les travailleurs d'AUPE se sont
dressés héroïquement contre certains des plus grands
intimidateurs que l'Alberta n'ait jamais connus. En une seule
journée, vous avez fait en sorte que les yeux du pays se
tournent vers l'ordre du jour de privatisation du gouvernement du PCU.
En une seule journée, vous avez montré à vos
voisins et à vos collègues de travail comment la force
collective peut rassembler les communautés. En une seule
journée, vous avez sensibilisé le public et gagné
son appui comme jamais. Vous avez changé les choses en une seule
journée. Mais nous savons que la bataille pour sauver nos
emplois et préserver les services publics les plus essentiels
de l'Alberta ne peut se remporter en une seule journée. C'est
une bataille de longue haleine. Elle se mène avec du coeur au
ventre et la détermination dont vous avez fait preuve avec tant
de bravoure le 26 octobre », a dit Smith.
« Je suis fier de vous, qui avez pris position comme
vous l'avez fait. Je ressens un courant de résistance et de courage qui
grandit dans cette lutte pour sauver des emplois. [...]
« Ces luttes sont des luttes de longue haleine, qui ne
se remportent pas en une seule journée », a dit Smith, « et cette
lutte, nous allons la poursuivre ! »
Pour visionner la vidéo au complet, cliquer ici.
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Une vive discussion a lieu présentement sur l'action
prise par les travailleurs d'hôpitaux de l'Alberta le 26 octobre.
De nombreuses personnes font valoir qu'avec la privatisation, on vole
des ressources requises aux services publics et aux travailleurs qui
livrent ces services. Cet argent n'est pas « épargné », mais va
dans les poches
des riches, en particulier des grandes entreprises mondiales dont les
profits sont garantis par des contrats lucratifs avec des gouvernements
serviles.
L'Institut Parkland
Au sujet
des 11 000 travailleurs que le gouvernement Kenney a
l'intention de mettre à pied, l'Institut Parkland a souligné
que 83 % des travailleurs dans le système de santé sont des
femmes, et maintenant le gouvernement du PCU attaque doublement et
triplement les femmes qui sont affectées par la pandémie de
façon disproportionnée.
« Si on se base sur l'expérience passée de la
Colombie-Britannique, de l'Ontario et du Royaume-Uni, il est clair que
lorsque ces postes sont mis en sous-traitance, souvent les
travailleuses qui sont mises à pied sont réengagées à des salaires et
des avantages sociaux réduits, des horaires précaires et des tâches
accrues. On coupe les coins ronds
pour épargner le temps et l'argent, augmentant ainsi le risque
d'erreur, de blessures et, pour ce qui est de l'entretien ménager et de la
buanderie, le risque d'être infectées », affirme Parkland.
« Les contrats du secteur privé, offerts aux plus bas
soumissionnaires, sont basés sur la marge de profit : des
salaires, des avantages sociaux et des effectifs en personnel réduits
tout en recevant des dollars des fonds publics pour un service de
moindre qualité. Les travailleurs sont pris entre deux feux, faisant
tout ce qu'ils peuvent pour maintenir les niveaux de soins dans des
conditions où il y a moins de ressources et où l'équipement est désuet.
« Ce 'changement transformationnel' au système de santé
albertain ne profitera pas aux Albertains. Il ne fera que transférer la
richesse des travailleurs de la santé à des entreprises privées et
laissera les Albertains plus à risque au coeur de la crise sanitaire du
siècle, est-il dit en guise de conclusion.
En réponse à
la prétention de Jason Kenney que les services ruraux de buanderie
seraient privatisés parce qu'il serait « trop dispendieux »
d'acheter des nouveaux équipements, un ancien ministre du cabinet
albertain a gazouillé : « Une compagnie de buanderie privatisée ne
fera que capitaliser la machinerie et en fera assumer les
frais au gouvernement, tout en empochant un profit de 30 %.
Les travailleurs obtiennent beaucoup moins, les contribuables paient
plus. »
Sur le site de Forum canadien sur les lois du travail,
Bob Barnetson et Jason Foster de l'Université d'Athabasca ont
écrit : « Affirmer que les syndicats doivent 'respecter le
processus de négociation collective' est difficilement conciliable
avec l'ingérence répétée du gouvernement du PCU ces 18 derniers
mois dans la négociation
collective et les droits liés au processus de négociation dans le
secteur public. Le gouvernement a unilatéralement reporté les
échéanciers d'arbitrage qui étaient inscrits dans les conventions
collectives. Il s'est donné le droit d'imposer aux agences du secteur
public des mandats de négociation obligatoires et secrets. Il a jeté à
la poubelle l'entente
négociée en bonne et due forme avec les médecins albertains, pour
imposer un contrat par législation. Il a adopté des lois pour
restreindre les droits de piquetage des travailleurs, et a récemment
adopté la Loi 32, qui impose une série de restrictions sur les
activités syndicales, dont le droit de grève. Apparemment,
le gouvernement s'attend à ce que les syndicats agissent conformément à
la loi, aussi injuste soit-elle, tout en s'accordant le droit de
changer les règles qui ne lui conviennent pas. »
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Négociations dans le secteur public au
Québec
![](http://cpcml.ca/images2020/Quebec/201109-MontrealPublicSectorDemoNegotiations-FSSS-CSN-01.jpg)
Les travailleurs de la santé et des services sociaux occupent les
bureaux
du Conseil du trésor pour exiger des actions face à leurs
revendications pour une convention collective, le 9 novembre 2020.
En conférence de presse le 2 novembre, la Fédération de
la santé et des services sociaux de la CSN (FSSS-CSN) a dénoncé le fait
que le gouvernement continue de rejeter les revendications des
travailleurs face à la deuxième vague de la COVID-19 à la table de
négociation. Les conventions collectives des quelque 550 000
travailleurs syndiqués du secteur public au Québec sont échues depuis
le 31 mars 2020. Les négociations en vue de leur renouvellement
ont débuté il y a environ un an. Aucune convention collective n'a
encore été signée et, selon les syndicats, aucune convention n'est en
vue dans un avenir rapproché à moins que le gouvernement ne se mette
à négocier sérieusement sur la base des revendications pressantes des
travailleurs.
Selon
les plus récentes données issues du ministère de la Santé et des
Services sociaux du Québec (MSSS) et de l'Institut national de la santé
publique du Québec (INSPQ), près de 17 000 travailleurs de la
santé ont été infectés par la COVID depuis le début de la pandémie,
plus de 400 ont dû être hospitalisés et 13 y ont
laissé leur vie.
On lit dans le communiqué émis par la FSSS-CSN à
l'occasion de la conférence de presse :
« Jeudi dernier [le 29 octobre], à la table de
négociation sur le seul sujet des mesures à prendre dans le cadre de la
COVID-19, les représentants du ministère de la Santé et des Services
sociaux ont clairement indiqué que le ministère ne voyait aucun intérêt
à travailler avec nous pour mettre en place des mesures visant à
améliorer de
façon substantielle la prévention en période de pandémie ni à mettre en
place toute forme de reconnaissance pour garder motivés les salarié-es
au front ».
La même journée, le ministre de la Santé et des Services
sociaux, Christian Dubé, avait indiqué publiquement son intention de
travailler avec les syndicats pour renforcer la prévention contre la
propagation de la COVID-19.
À la table, c'est tout le contraire qui se produit,
selon la Fédération.
Des mesures pour faire face à la crise du réseau de la
santé
et des services sociaux
Parmi les revendications mises de l'avant par la
FSSS-CSN pour réduire les risques d'infection, assurer la protection
des patients et du personnel et reconnaître la contribution des
travailleurs et travailleuses à la lutte contre la pandémie, on compte
les mesures suivantes :
- mettre à la disposition de l'ensemble du personnel les
équipements de protection individuels (ÉPI) appropriés et nécessaires,
en assurant en tout temps une réserve d'équipements en quantité
suffisante, notamment en rendant disponible le masque N95;
- fournir les uniformes et procéder à leur entretien;
- fournir des aires de repas et de repos qui permettent
de respecter en tout temps les mesures de distanciation physique;
- interdire les déplacements du personnel dans plusieurs
sites, installations, services ou unités;
- interdire l'utilisation de personnel d'agence de
placement;
- donner accès à un processus de
dépistage accéléré pour le personnel et les
membres de leur famille immédiate;
- mettre tout le personnel à risque en isolement
rémunéré ou en télétravail;
- mettre en place des comités paritaires intersyndicaux
locaux et nationaux de crise sanitaire pour forcer les employeurs et le
gouvernement à transmettre les informations et à entendre les problèmes
du terrain;
- offrir du soutien psychologique supplémentaire;
- convenir de balises pour le télétravail;
- suspendre les frais de stationnement;
- rendre plus largement disponibles les primes
COVID. »
Les représentants du gouvernement rejettent les
propositions
des travailleurs
La vice-présidente de la Fédération, Josée Marcotte, a
dit que les représentants du gouvernement rejettent toutes les
propositions de la Fédération. Selon elle, ils proposent les mêmes
mesures que le gouvernement a mises en place avant la première vague de
la pandémie, qui se sont révélées un désastre.
Par
exemple, sur la question des ÉPI, ils proposent uniquement que les
établissements s'engagent à « déployer des efforts pour respecter les
recommandations de l'Institut national de la santé publique ».
Sur la question de fournir les uniformes au personnel et
faire leur entretien, ils proposent d'en fournir dans certains secteurs
seulement et uniquement selon ce qu'ils appellent la « faisabilité des
établissements ». C'est même moins, en fait de mesure de
précaution, que ce que l'on retrouve chez McDonald's et Tim Hortons,
selon Josée
Marcotte. Le gouvernement n'est même pas prêt à prendre les mesures
nécessaires pour empêcher la circulation de vêtements contaminés et il
veut laisser cela à la discrétion des établissements. « Pas étonnant
que le virus se propage dans le réseau de la santé et des services
sociaux et dans la population », ajoute-t-elle.
Au lieu de s'engager à fournir au personnel des aires de
repas et de repos qui leur permettent de respecter les mesures
sanitaires comme la distanciation physique, en ordonnant aux
établissements d'en fournir, les représentants du gouvernement
proposent de « rappeler » aux établissements que ces aires
sécuritaires font partie des mesures
sanitaires en vigueur. À la table, les représentants du gouvernement
ont même accusé le personnel de ne pas respecter les règles sanitaires
et déclaré que c'est la faute des travailleurs s'il y a de la
contamination.
Les représentants du gouvernement refusent d'interdire
les déplacements de personnel dans plusieurs installations ou services
pour enrayer la propagation de la COVID-19, ce qui fait pourtant partie
du plan d'action officiel du gouvernement pendant la deuxième vague. En
conséquence, les employeurs continuent de déplacer le personnel et
d'afficher des postes assignés à plusieurs sites ou plusieurs services.
« Pour nous », déclare la vice-présidente, « le
gouvernement ne doit pas lésiner sur les mesures à prendre. La santé et
la sécurité du monde et de la population, ce n'est pas un enjeu de
négociation, c'est une question de vie ou de mort. [...] Ce dont le
personnel du réseau de la santé a besoin à ce moment-ci, ce n'est pas
du mépris de la
part du gouvernement, c'est de la reconnaissance, et surtout, un
maximum de protection pour que nos anges gardiens ne deviennent pas des
anges tout court. Ce que nous on veut, c'est faire le maximum pour
protéger les usagers et la population. »
En conclusion de la conférence de presse, le président
de la FSSS-CSN, Jeff Begley a dit qu'il a pris note de la proposition
du ministre de la Santé et des Services sociaux de s'asseoir avec les
syndicats pour améliorer la prévention contre la COVID-19, mais que la
condition est l'instauration d'un vrai dialogue pour mettre en place
les conditions pour protéger le
personnel. Il faut que des discussions sérieuses aient lieu, la
situation presse, il faut rattraper le retard, a-t-il dit.
![](http://cpcml.ca/images2020/Quebec/201109-MontrealPublicSectorDemoNegotiations-FSSS-CSN-03cr.jpg)
Devant les bureaux du Conseil du trésor à Montréal,
le 9 novembre 2020
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