Discussion sur la signification des attaques contre les travailleurs de la santé
Une vive discussion a lieu présentement sur l'action
prise par les travailleurs d'hôpitaux de l'Alberta le 26 octobre.
De nombreuses personnes font valoir qu'avec la privatisation, on vole
des ressources requises aux services publics et aux travailleurs qui
livrent ces services. Cet argent n'est pas « épargné », mais va
dans les poches
des riches, en particulier des grandes entreprises mondiales dont les
profits sont garantis par des contrats lucratifs avec des gouvernements
serviles.
L'Institut Parkland
Au sujet
des 11 000 travailleurs que le gouvernement Kenney a
l'intention de mettre à pied, l'Institut Parkland a souligné
que 83 % des travailleurs dans le système de santé sont des
femmes, et maintenant le gouvernement du PCU attaque doublement et
triplement les femmes qui sont affectées par la pandémie de
façon disproportionnée.
« Si on se base sur l'expérience passée de la
Colombie-Britannique, de l'Ontario et du Royaume-Uni, il est clair que
lorsque ces postes sont mis en sous-traitance, souvent les
travailleuses qui sont mises à pied sont réengagées à des salaires et
des avantages sociaux réduits, des horaires précaires et des tâches
accrues. On coupe les coins ronds
pour épargner le temps et l'argent, augmentant ainsi le risque
d'erreur, de blessures et, pour ce qui est de l'entretien ménager et de la
buanderie, le risque d'être infectées », affirme Parkland.
« Les contrats du secteur privé, offerts aux plus bas
soumissionnaires, sont basés sur la marge de profit : des
salaires, des avantages sociaux et des effectifs en personnel réduits
tout en recevant des dollars des fonds publics pour un service de
moindre qualité. Les travailleurs sont pris entre deux feux, faisant
tout ce qu'ils peuvent pour maintenir les niveaux de soins dans des
conditions où il y a moins de ressources et où l'équipement est désuet.
« Ce 'changement transformationnel' au système de santé
albertain ne profitera pas aux Albertains. Il ne fera que transférer la
richesse des travailleurs de la santé à des entreprises privées et
laissera les Albertains plus à risque au coeur de la crise sanitaire du
siècle, est-il dit en guise de conclusion.
En réponse à
la prétention de Jason Kenney que les services ruraux de buanderie
seraient privatisés parce qu'il serait « trop dispendieux »
d'acheter des nouveaux équipements, un ancien ministre du cabinet
albertain a gazouillé : « Une compagnie de buanderie privatisée ne
fera que capitaliser la machinerie et en fera assumer les
frais au gouvernement, tout en empochant un profit de 30 %.
Les travailleurs obtiennent beaucoup moins, les contribuables paient
plus. »
Sur le site de Forum canadien sur les lois du travail,
Bob Barnetson et Jason Foster de l'Université d'Athabasca ont
écrit : « Affirmer que les syndicats doivent 'respecter le
processus de négociation collective' est difficilement conciliable
avec l'ingérence répétée du gouvernement du PCU ces 18 derniers
mois dans la négociation
collective et les droits liés au processus de négociation dans le
secteur public. Le gouvernement a unilatéralement reporté les
échéanciers d'arbitrage qui étaient inscrits dans les conventions
collectives. Il s'est donné le droit d'imposer aux agences du secteur
public des mandats de négociation obligatoires et secrets. Il a jeté à
la poubelle l'entente
négociée en bonne et due forme avec les médecins albertains, pour
imposer un contrat par législation. Il a adopté des lois pour
restreindre les droits de piquetage des travailleurs, et a récemment
adopté la Loi 32, qui impose une série de restrictions sur les
activités syndicales, dont le droit de grève. Apparemment,
le gouvernement s'attend à ce que les syndicats agissent conformément à
la loi, aussi injuste soit-elle, tout en s'accordant le droit de
changer les règles qui ne lui conviennent pas. »
Cet article est paru dans
Numéro 76 - Numéro 76 - 10 novembre 2020
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