25 janvier 2016 • N° 1 | PDF Numéros précédents
Faisons de 2016 une année dont on se souviendra!
Tout en oeuvre pour le renouveau démocratique en 2016!
Le Renouveau salue ses lecteurs, abonnés et contributeurs à l’occasion de la nouvelle année et les remercie de leur appui de l’an dernier et de leurs voeux de bonne année.
On se souviendra de l’année dernière comme d’une année caractérisée par un grand mouvement d’opposition à la dictature Harper partout au Canada et par l’unité d’action des Canadiens pour lui infliger la défaite. De tous les milieux et de toutes les régions du pays, les Canadiens, les Québécois et les peuples autochtones ont parlé d’une seule voix à la défense des droits de tous et à la défense de l’environnement naturel et social. Le Renouveau est fier d’avoir fait sa part en 2015.
Il y a eu un an le 23 janvier 2015, le Parti marxiste-léniniste du Canada (PMLC) a lancé son bulletin en ligne Le Renouveau pour informer les lecteurs sur ce qui se passe au Parlement et sur les affaires politiques qui s’y rattachent et sur le travail pour le renouveau du processus politique. Le premier numéro a annoncé la tenue de piquetages politiques à l’occasion de l’ouverture du Parlement et réitéré l’opinion du PMLC que le renouveau de la démocratie pour investir le peuple du pouvoir de décider, pour que les intérêts privés ne puissent plus usurper l’autorité publique, est le principal problème posé et à résoudre aujourd’hui. Discutant de l’importance de formuler une position qui avantage le peuple à l’élection fédérale, Le Renouveau s’est engagé à jouer son rôle « en ramenant au premier plan les préoccupations du peuple et en tenant ses lecteurs informés sur les questions d’intérêt ».
Le Renouveau a publié 214 numéros en 2015, avec une parution régulière du lundi au vendredi et sept fois par semaine durant les élections. Il a maintenu l’attention sur les questions de fond et a informé les Canadiens sur les questions d’intérêt et continué de soulever la nécessité urgente du renouveau démocratique du processus politique. Durant l’élection, les candidats du PMLC ont fait la même chose dans tous les débats de candidats et les entrevues dans le cadre du grand mouvement populaire pour défaire Harper et maintenir les libéraux à l’écart.
Le balayage libéral à l’élection fédérale 2015 a créé une situation nouvelle pour les Canadiens après dix ans de pouvoir minoritaire et ensuite majoritaire du gouvernement Harper. Le besoin de renouveau démocratique du processus politique au Canada conserve toute son importance. Cette année, Le Renouveau va paraître une fois par semaine. À chaque jour, le site Web du PMLC va publier des nouvelles et les opinions des lecteurs et des mises à jour sur le travail des forums politiques qui se tiennent dans tout le pays.
Cette année, le programme du Parti marxiste-léniniste du Canada est d’encourager la tenue de forums politiques dans tout le pays pour que les Canadiens aient un espace pour présenter leurs préoccupations et discuter de la réalité des choses. C’est très important compte tenu qu’on fait face à un gouvernement libéral majoritaire qui sait tourner les phrases mais agit dans le sens contraire. Nous allons travailler à lever le voile sur les examens et les consultations que font les libéraux et sur le discours libéral au sujet de l’ouverture, de la transparence et de la responsabilité. Nous allons poursuivre nos reportages sur les actions du peuple par lesquelles il dit non à l’inacceptable et sur ses demandes pour la protection de l’environnement naturel et social et pour faire du Canada une force de paix à l’échelle internationale.
Avec ce numéro, les Jeunes pour le renouveau démocratique, l’organisation jeunesse du PMLC, sont fiers de prendre en charge le site Web du PMLC de même que la publication du Renouveau. Nous vous encourageons à envoyer vos vues, vos commentaires, vos questions, vos reportages et vos photos. Les lecteurs et supporteurs sont également invités à faire une contribution financière au PMLC en faisant parvenir un chèque ou mandat, à l’ordre du PMLC, à B.P. 666, succursale C, Montréal, Québec, H2L 4L5. Le PMLC émet un reçu pour les dons politiques de plus de 20 $.
Le Parlement reprend ses travaux aujourd’hui
Le nouveau gouvernement libéral révèle son ordre du jour
Le 42e Parlement du Canada reprend ses travaux le 25 janvier. Suite à l’entrée en fonction du nouveau gouvernement, le Parlement avait siégé du 7 au 11 décembre 2015 et ajourné ses travaux selon la tradition pour le reste du mois de décembre et le mois de janvier. La session va se poursuivre jusqu’à l’ajournement pour l’été à la fin-juin.
Les premiers points à l’ordre du jour de la Chambre des communes et du Sénat sont la poursuite du débat sur l’Adresse en réponse au discours du Trône qui a été prononcé par le gouverneur général David Johnston le 4 décembre 2015, qui en a encore pour trois jours et se termine le 27 janvier. Six projets de loi émanant de députés ont été ajoutés au feuilleton de la reprise de la Chambre des communes mais l’ordre du jour du gouvernement n’a pas encore été annoncé.
Depuis l’ajournement du Parlement, les activités et l’ordre du jour du gouvernement se sont concrétisés, avec la participation du premier ministre Justin Trudeau et de différents ministres à des rencontres internationales, les « consultations » tenues par le gouvernement sur divers sujets, la poursuite de sa participation aux bombardements de l’Irak et de la Syrie, les réunions du Cabinet et diverses nominations à de hauts postes.
Entre autres participations à des rencontres internationales, Justin Trudeau a prononcé un discours au Forum économique mondial à Davos le 20 janvier, sous le thème « Le Canada, pays d’occasions » dont on a dit qu’il est l’appel de Trudeau à « donner une nouvelle image au Canada » et aux monopoles mondiaux à investir au Canada. « Autrefois, le Canada était plutôt connu pour ses ressources. Je veux maintenant que vous connaissiez les Canadiens pour leur ingéniosité », a-t-il dit. Il a conclu son discours de la façon suivante : « Si vous cherchez un pays qui possède la diversité, la résilience, l’optimisme et la confiance et qui ne fera pas que gérer le changement, mais en tirera avantage, c’est le moment où jamais de vous tourner vers le Canada. »
Trudeau a révélé plus de choses sur la vision économique de son gouvernement en disant que plusieurs employés du secteur de la haute technologie aux États-Unis et dans des firmes internationales sont des Canadiens ou des gens éduqués au Canada et notamment à l’Université de Waterloo. Avec sa « population diversifiée et créative, des systèmes d’éducation et de santé exceptionnels et une infrastructure de pointe », et sa « stabilité sociale, une stabilité financière et un gouvernement prêt à investir dans l’avenir », le Canada est l’endroit où les firmes monopolistes mondiales représentées au Forum économique mondial doivent investir, a suggéré Trudeau.
Au même moment, le ministre de la Défense Harjit Sajjan a fait sa première visite aux quartiers-généraux de NORAD au Colorado aux États-Unis, le 20 janvier, pour tenir des discussions sur les « enjeux importants dans le cadre des relations canado-américaines en matière de défense et sur les nouveaux défis à relever au chapitre de la défense de l’espace aérien de l’Amérique du Nord ».
Le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a annoncé le 21 janvier qu’il sera l’hôte des ministres des Affaires étrangères des États-Unis et du Mexique dans la ville de Québec le 29 janvier lors de la Réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Amérique du Nord. On lit dans un communiqué d’Affaires mondiales Canada ( l’ex-ministère des Affaires étrangères et du Commerce international ) que la rencontre va renforcer la coopération en matière de changements climatiques et explorer « également les possibilités de renforcer leur collaboration dans les questions régionales et mondiales et en matière de sécurité, et d’améliorer la compétitivité de l’Amérique du Nord en réduisant les obstacles aux échanges commerciaux entre les trois pays ».
Les médias ont rapporté que le Conseil des ministres de 30 membres a tenu sa première rencontre de 2016 à St. Andrews by-the-Sea, au Nouveau -Brunswick, du 17 au 19 janvier. Michael Barber, l’ex-conseiller du gouvernement du Royaume-Uni connu pour sa théorie de la « livraisonlogie » et chef d’une « unité de livraison » dans le gouvernement de Tony Blair s’est joint à la réunion. [1] Le réseau CBC a rapporté que Barber s’est adressé au Conseil des ministres le 17 janvier et a parlé de « comment mesurer le progrès et le succès sur des cibles, comme celles qui sont inclues dans la lettre de mandat que chaque ministre a reçue de Justin Trudeau » et, selon CBC, il a parlé « en termes plus qu’élogieux du gouvernement qui a fait appel à ses services ».
Parlant au Ottawa Citizen à St. Andrews by-the-Sea, Barber a dit que les arrangements fédéraux du Canada doivent être « gérés » de manière à mettre en place son système et que « pour le faire, il faut que l’unité de livraison ou la fonction de livraison et, en fait, les politiciens qui sont en charge, pensent aux relations qu’ils établissent ». Selon le Citizen, Barber est « confiant que Matthew Mendelsohn, l’ancien haut fonctionnaire de l’Ontario qui a été choisi pour être le gourou des libéraux en matière de livraison, va être capable de mettre le système en oeuvre ».
La rencontre s’est tenue au Marriott Algonquin Resort que le Conseil des ministres a réservé pour son usage exclusif alors que les médias ont dû se loger à d’autres endroits dans la ville. Le bureau du premier ministre a dit que la rencontre a eu lieu au Nouveau-Brunswick dans le cadre des « efforts continus du gouvernement visant à démontrer aux Canadiens — de toutes les régions du pays — que leurs aspirations et leurs besoins sont bel et bien entendus et pris en compte dans la prise des décisions. »
Comme ce fut le cas de cette nomination de Mendelsohn au poste de Sous-secrétaire du Cabinet (Résultats et livraison), d’autres nominations à de hauts postes au service diplomatique sont allées à des gens qui avaient travaillé au gouvernement libéral de l’Ontario.
Note
1. Pour en savoir plus sur la « livraisonlogie » et le gouvernement Trudeau, lire le numéro du 3 novembre 2015 du Renouveau – No. 207 et le numéro du 12 janvier 2016 du Marxiste-Léniniste – No. 2
Le choix du greffier du Conseil privé risque d’en inquiéter plusieurs
La nomination de Michael Wernick le 22 janvier dernier au poste de greffier du Conseil privé et secrétaire du Cabinet risque d’en inquiéter plusieurs. Il a été sous-ministre à Affaires autochtones et Développement du Nord Canada de mai 2006 à juillet 2014 et conseiller spécial au bureau du Conseil privé de juillet à septembre 2014. [1] Dans sa biographie publiée sur le site Web du Conseil privé, on lit qu’il a aidé à « promouvoir les programmes du gouvernement visant les Autochtones et le Nord », incluant 23 textes de loi qui ont été adoptés par le gouvernement Harper contre les peuples autochtones de même que « plusieurs traités modernes et accords sur l’autonomie gouvernementale ». La position qu’occupe Wernick est dite non politique et non partisane mais sa carrière dénote une partisanerie ouverte pour les intérêts privés.
Wernick est aussi membre du Bureau des gouverneurs de l’Université Carleton. Après que des étudiants aient protesté contre l’augmentation des frais de scolarité lors de la réunion du Bureau des gouverneurs le 30 mars 2015, Vernick a traité les étudiants de « chemises brunes et de maoïstes » [2] dans un message courriel aux autres membres du bureau. Il a dit que les protestations des étudiants n’avaient « pas leur place dans une société démocratique de droit ». En tant que président du Comité de gouvernance du Bureau des gouverneurs, Wernick a par la suite proposé d’amender les règlements internes du Bureau pour éliminer les postes de représentants des étudiants et des travailleurs sur le Bureau, imposer un « bâillon » aux membres du Bureau leur interdisant de parler en public de ce qui se passe au Bureau et en fermer toutes les réunions au public. Ces mesures sont toujours en train d’être étudiées.
Notes
1. Wernick a été sous-greffier du Conseil privé lorsque Janice Charette en était le greffier d’octobre 2014 jusqu’à la promotion de Wernick. « M. Wernick se distingue par le fait qu’il a été très impliqué dans le processus de transition et de mise en marche de trois nouveaux gouvernements et qu’il a participé à la cérémonie d’assermentation ainsi qu’à la première réunion du Cabinet de trois premiers ministres (Martin en 2003, Harper en 2006, Trudeau en 2015) », lit-on sur le site du Conseil privé.
Selon le Bureau du Conseil privé (BCP), « le greffier du Conseil privé occupe le poste de direction non politique le plus élevé au gouvernement du Canada. Il fournit des conseils et un soutien professionnels et impartiaux au Premier ministre, sur toutes les questions de politique et opérationnelles susceptibles d’avoir des répercussions sur le gouvernement fédéral ».
Selon le BCP, le rôle de Wernick est aussi de faire en sorte que « le gouvernement du Canada dispose de toute la capacité nécessaire en matière de politiques, de gestion et de ressources humaines pour élaborer, en faveur des Canadiens, des programmes et des services de haute qualité, puis en assurer la prestation ».
2. Une chemise brune est « un membre de la milice nazie fondée par Hitler à Munich en 1921, qui portait un uniforme semblable à celui des chemises noires de Mussolini. Les chemises brunes ont aidé Hitler à prendre le pouvoir, mais ont été éclipsées par les SS suite à la ‘nuit des longs couteaux’. On les appelle aussi Troupes d’assaut ou Sturmabteilung. » (Oxford — Traduction du Renouveau )
(L’association des étudiants diplômés de l’Université Carleton)
Des nominations diplomatiques liées à l’offensive antisociale et à la privatisation des avoirs publics
Le 16 janvier dernier, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion a procédé à des nominations diplomatiques dont deux sont remarquables parce que les personnes nommées ne viennent pas du service extérieur mais sont liées directement au Parti libéral et au programme de privatisation des avoirs publics et d’imposition du droit de monopole.
Marc-André Blanchard a été nommé ambassadeur et représentant permanent du Canada auprès des Nations unies. Blanchard est un avocat et ancien PDG de la firme d’avocats canadienne McCarthy Tétrault. Ses domaines d’expertise selon la firme sont le litige en droit commercial, le droit du commerce et de l’investissement international et le litige en valeurs mobilières.
Ses notes biographiques officielles révèlent que Blanchard a été conseiller auprès de Rio Tinto pour l’acquisition d’Alcan Inc. Rio Tinto Alcan a par la suite mis les travailleurs en lockout à ses installations d’Alma au Québec. Blanchard a représenté le CGI Information Systems, qui avait été engagé par cyberSanté Ontario pour concevoir et construire son registre en ligne des patients atteints de diabète, aux procédures d’arbitrage suite à l’annulation du contrat de l’entreprise. Il s’agit de la poursuite de 102 millions $ intentée par CGI contre l’agence gouvernementale cyberSanté Ontario après que celle-ci ait annulé le contrat de registre de diabète pour lequel CGI disait avoir fait beaucoup de travail. Le dossier s’est rendu en arbitrage confidentiel. Blanchard a aussi fait partie des équipes de litige qui ont été impliquées dans la lutte pour la prise de contrôle d’Air Canada et du groupe Vidéotron Ltée.
Il est diplômé en relations internationales de la London School of Economics et a fait partie de l’équipe de transition de Justin Trudeau.
L’autre nomination qui nous indique la direction dans laquelle le gouvernement Trudeau est en train d’amener le Canada est celle de David MacNaughton au poste d’ambassadeur aux États-Unis. MacNaughton a été président et président-directeur-général de StrategyCorp[1], une grande firme de consultants en affaires publiques, communications et gestion et président pendant un certain temps de la firme de communications Hill and Knowlton. Considéré comme un membre de la « vieille garde » libérale, il remonte au gouvernement de David Peterson de l’Ontario et a été candidat libéral à l’élection ontarienne de 1995.
D’octobre 2003 à son entrée chez StrategyCorp en 2005, MacNaughton a été secrétaire principal auprès du premier ministre de l’Ontario Dalton McGuinty, et « à ce titre, il s’est efforcé d’intégrer les principes du secteur privé en matière de saine gestion des activités au gouvernement de l’Ontario ». En tant que conseiller principal, il s’est surtout occupé d’énergie, du budget et de la gestion des actifs. Il aurait alors travaillé avec un des futurs membres du cercle de Justin Trudeau au bureau du premier ministre, Gerald Butts, qui était à ce moment là directeur des politiques et de la recherche dans le bureau de McGuinty.
Selon les notes biographiques fournies par Affaires mondiales Canada, MacNaughton a été « président d’une entreprise se spécialisant dans l’établissement de partenariats publics-privés et a agi aussi à titre de conseiller principal auprès de l’une des plus importantes banques d’affaires au Canada » de 1996 à 2003. MacNaughton a aussi siégé au conseil d’administration d’Iogen Corporation, à Ottawa, et a agi à titre de président du conseil d’administration de Comcare Ltd. et chef de la direction d’Aereus Technologies.
MacNaughton a a écrit des articles dans le Globe and Mail et le National Post en 2013 et 2014 respectivement. Dans le premier article, il a écrit que « l’ Ontario a besoin d’un changement fondamental, pas d’un conflit austérité versus stimulus » et mis de l’avant un vaste programme de privatisation des avoirs publics et des programmes sociaux. En 2014, dans son article intitulé « Bâtir l’infrastructure en vendant, pas en s’endettant », MacNaughton a mis de l’avant le programme aujourd’hui entièrement en vigueur des libéraux ontariens de construction de l’infrastructure à partir de l’argent comptant de court terme qu’apporte la privatisation.
Note
1. StrategyCorp est une firme-conseil et de relations publiques dont l’activité principale a été liée au programme du gouvernement libéral de l’Ontario et est liée maintenant au gouvernement libéral fédéral. Elle a contribué à la mise en oeuvre du programme de privatisation des avoirs publics tel que décrit dans le Rapport Clarke qui a préconisé la privatisation des avoirs publics comme Hydro One. Le fait que Trudeau ait nommé MacNaughton, le président de la firme, ambassadeur canadien aux États-Unis indique que StrategyCorp et son programme font maintenant partie du gouvernement Trudeau.