Numéro 10
Octobre 2024
À propos du PCC(M-L)
Le genre de parti qu'il faut pour réaliser
le changement requis
Introduction
La fondation du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) a été déclarée à Montréal le 31 mars 1970 lors de la Conférence des patriotes qui couronnait six années de travail politique, idéologique et organisationnel dans les universités, les endroits de travail et les quartiers partout au pays, surtout depuis mai 1968. Le journal Ligne de masse l'annonçait en gros titre : « Il existe un tel parti ! »
La fondation du Parti a été précédée de trois mois de travail organisationnel et de discussion dans tout le pays, notamment des échanges sur un document distribué à tous ceux et celles qui s'étaient ralliés au mouvement communiste canadien (marxiste-léniniste). Les résultats de ce travail et le document en question ont servi à développer la discussion parmi les délégués à la Conférence de Vancouver tenue du 26 au 31 décembre 1969.
Ce travail a donné naissance à un parti politique de type nouveau, fondé sur le marxisme-léninisme et l'expérience de la révolution et du socialisme dans le monde entier. Aujourd'hui, cette expérience est résumée dans la pensée marxiste-léniniste contemporaine, que le Parti enrichit continuellement comme guide pour la pensée et l'action dans son activité révolutionnaire.
Le PCC(M-L) a été fondé à un moment où l'histoire et la vie elle-même exigeaient que l'on règle les comptes avec les tentatives de révision des définitions révolutionnaires du rôle d'un parti communiste et des tâches du mouvement communiste et ouvrier. Le PCC(M-L) a combattu la tendance révisionniste moderne qui est apparue lorsque plusieurs partis communistes ont capitulé devant la dictature de la classe dominante qui exigeait qu'ils renoncent à poursuivre un travail indépendant et à bâtir une organisation indépendante. Durant la guerre froide, cette tendance s'est affairée à nier les réalisations de la Grande Révolution socialiste d'Octobre et de la courageuse lutte antifasciste des peuples du monde entier.
Le PCC(M-L) voyait la classe ouvrière canadienne comme un contingent du prolétariat international et héritière du Manifeste du Parti communiste, des réalisations de la Grande Révolution socialiste d'Octobre et des batailles antifascistes et anti-impérialistes, et il n'a donc jamais cessé de défendre ce précieux héritage au fil des décennies.
Tout au long des années 1960 et au début des années 1970, qui sont les années fondatrices pour le PCC(M-L), la bataille a été menée pour unir tous les marxistes-léninistes en un seul parti. Ces travailleurs, femmes et jeunes pensants se sont regroupés consciemment et se sont engagés dans des actes individuels pour découvrir comment s'engager dans la transformation du monde dans les conditions de l'époque. Déterminés à apporter leur contribution aux luttes menées au pays et à celles des peuples du monde pour renverser l'impérialisme et le joug colonial et néocolonial, ils ont épousé le communisme et entrepris la construction du parti communiste comme moyen de faire avancer la marche de l'humanité vers l'émancipation complète de la classe ouvrière et de l'humanité entière et l'abolition des classes sociales et de la société de classes.
Dès le début, le PCC(M-L) s'est caractérisé par une défense résolue de l'internationalisme prolétarien, pas juste en paroles mais par ses actions. Il a reconnu que l'internationalisme prolétarien signifie d'abord faire avancer la cause de la révolution au Canada, rejetant ainsi la notion répandue à l'époque selon laquelle la révolution n'était pas nécessaire dans des pays comme les États-Unis et le Canada. Il a également défendu fermement les luttes des peuples du monde contre l'impérialisme et pour le progrès et la révolution, notamment en organisant de nombreuses manifestations et réunions et en publiant des prises de position fermement en appui aux luttes de libération nationale et contre les guerres d'agression, comme celle au Vietnam. Cet esprit crucial consistant à apporter une aide concrète sans s'ingérer dans les affaires intérieures de chaque pays a contribué au renforcement du mouvement communiste et ouvrier international.
La fondation du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) marquait la renaissance au Canada du type de parti requis pour apporter les changements nécessaires. Se fondant sur la théorie du marxisme-léninisme et la pratique de la révolution, le PCC(M-L) s'est différencié de toutes les anciennes tendances politiques et idéologiques dès sa création. Il est devenu le véritable héritier des traditions révolutionnaires héroïques pour lesquelles le Parti communiste du Canada (PCC) a été fondé en mai 1921.
Un nouveau parti était nécessaire dans les conditions des années 1960 parce que le PCC avait dégénéré en une caricature du communisme, incapable d'apporter la direction dont la classe ouvrière et le peuple, et surtout la jeunesse de l'époque, avaient besoin pour réaliser leur désir de changer le monde. Le PCC créé en 1921 avait changé de cap en faveur d'une réconciliation totale avec la démocratie bourgeoise et ses machines et institutions d'État bureaucratiques. Plutôt que de mener une polémique vigoureuse contre la caricature anticommuniste du communisme et contre la désinformation de la guerre froide sur les tâches du mouvement communiste et ouvrier international, le PCC s'est mis à verser dans la justification. Il a abandonné la cause du mouvement communiste et ouvrier au Canada et à l'échelle internationale. Il a également professé la politique de s'appuyer sur une superpuissance pour combattre l'autre, dans laquelle les travailleurs ne sont pas censés avoir de programme indépendant. Pendant qu'il tournait le dos à la tâche de l'après-guerre de lutter pour la paix en insistant sur la dénazification et la démilitarisation de l'Allemagne en faveur d'un mouvement pour « interdire la bombe », le PCC(M-L) a persisté à maintenir le programme établi à la fin de la guerre, à savoir lutter pour la paix, la liberté et la démocratie.
En choisissant la voie de la conciliation et de la capitulation, le PCC emboîtait le pas au Parti communiste des États-Unis (PCUSA) qui avait adopté le browdérisme et s'était réconcilié avec les théories de l'exceptionnalisme américain. Selon le dirigeant du PCUSA Earl Browder, le capitalisme et la démocratie aux États-Unis étaient jeunes et dynamiques. La Constitution des États-Unis et des personnages comme Thomas Jefferson et Abraham Lincoln étaient promus et défendus. Cette capitulation incluait l'acceptation du président Roosevelt comme dirigeant de la classe ouvrière en 1942 et la liquidation du PCUSA en tant que parti communiste révolutionnaire en 1944. Le PCUSA a poursuivi dans cette voie dans les années qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale, tout comme le PCC au Canada. Ils ont perdu toute capacité de lutter contre le maccarthysme et ont préféré s'excuser, liquidant leur travail indépendant, y compris les organisations de masse. Imprégnés de l'idéologie de la guerre froide, ils ont abandonné ceux qui se sont battus, préférant défendre la carrière d'individus en se dissociant du communisme. Le CPUSA a opté pour l'« américanisation », il a entre autres demandé à ses membres d'« américaniser » leur nom de famille et a stoppé les publications de masse rédigées dans des langues autres que l'anglais.
Au Canada, avec le début de la guerre froide, le PCC a commencé à fonder son action sur l'affirmation que la classe ouvrière ne peut rien obtenir qui ne vienne du Parlement. En réduisant son rôle à celui d'un groupe de pression au service de tel ou tel parti élu ou par le biais des syndicats ou des formations sociales-démocrates, le parti de la classe ouvrière est devenu un groupe de pression extra-parlementaire parmi tant d'autres. Le pouvoir de la bourgeoisie devait rester intact. Il privait ainsi la classe ouvrière de son rôle dirigeant indépendant, abandonnant le principe marxiste fondamental que la classe ouvrière ne peut pas s'emparer de la machine de l'État toute prête et doit créer de nouvelles formes, elle doit elle-même constituer la nation à son image en investissant le peuple du pouvoir de décision et en engageant tout le monde dans cet effort.
Le PCC a fonctionné sous le nom de Parti ouvrier-progressiste du Canada de 1943 à 1959. En mars 1954, son Comité national a produit un document intitulé L'indépendance canadienne et un parlement populaire – la voie canadienne vers le socialisme, qui appelait à la défense des « institutions populaires de la démocratie canadienne qui ont évolué historiquement ».
À son Congrès national de 1957, le Parti ouvrier-progressiste déclarait : « Les changements qui signifient qu'il est possible d'éviter une guerre atomique créent également la possibilité pour la classe ouvrière des pays capitalistes d'unir la grande majorité du peuple sous sa direction. À l'heure actuelle, une majorité parlementaire stable élue par un mouvement de masse révolutionnaire des travailleurs peut préparer les conditions de la transformation du parlement en un véritable instrument de la volonté populaire, et entreprendre des changements politiques et économiques fondamentaux. » Il parlait de changements fondamentaux dans les anciens rapports de production qui apparaîtraient par des « processus constitutionnels » et discourait sur la « transformation du Parlement ».
Sur le plan international, c'était « la voie parlementaire pacifique vers le socialisme », par laquelle la classe ouvrière, au moyen du suffrage universel, obtiendrait une majorité au parlement et, de cette façon, prendrait le contrôle du pouvoir d'État. Cela faisait le jeu de la désinformation de la bourgeoisie selon laquelle le choix se situait entre une voie pacifique pour le changement et une voie violente, alors que la véritable question, disait Lénine, était de construire un parti révolutionnaire comme instrument du pouvoir de la classe ouvrière.
La capitulation du PCC devant la pression anticommuniste a privé le peuple de la conception du monde, des points de référence et du projet d'édification nationale dont il a besoin pour mettre en place une constitution moderne et un processus politique basé sur des définitions modernes et sur l'apport de solutions pratiques aux problèmes auxquels le peuple et la société sont confrontés.
Le PCC(M-L) a vu que les positions et les méthodes du PCC personnifiaient la caricature du communisme présentée par la classe dirigeante et servaient ainsi à rallier la classe ouvrière et le peuple derrière le front uni de l'impérialisme contre le communisme.
Le PCC(M-L) a agi selon le principe léniniste que ce n'est qu'en développant leur propre politique indépendante que la classe ouvrière et les larges masses du peuple peuvent établir des formes de prise de décision qui leur permettent d'exercer un contrôle sur leur vie.
Le PCC considérait également la guerre comme un « choix » pour les impérialistes, que les impérialistes peuvent choisir de s'engager sur le chemin de la guerre ou choisir de s'en abstenir, au lieu de voir que la guerre est le résultat inévitable des rivalités entre les grandes puissances impérialistes pour la domination mondiale, qui montrent que la classe ouvrière doit elle-même devenir la nation, établir un gouvernement antiguerre et investir le peuple du pouvoir souverain.
Après la Deuxième Guerre mondiale, la lutte des peuples pour la paix, qui insistait sur la dénazification et la mise en application des ententes conclues par les puissances alliées pendant la guerre, a été sabotée. Les impérialistes américains, lorsqu'ils ont envisagé d'utiliser la bombe atomique contre la Chine pendant la guerre de Corée, ont commencé à imposer ce qu'on appellera par la suite le « tabou nucléaire ». Selon eux, les peuples pouvaient être tenus en échec par la menace nucléaire sans l'utilisation de la bombe nucléaire comme telle, car les conséquences de son utilisation sont « impensables ».
La menace nucléaire a été largement propagée pour désinformer les peuples qui luttaient pour leur libération et pour créer des sociétés qui reconnaissent leurs droits. L'objectif était de transformer le front uni antifasciste qui avait accompli de si grands exploits pendant la guerre antifasciste en un front anticommuniste. Les États-Unis, rejoints par la Grande-Bretagne, le Canada et d'autres pays sous leur emprise, ont refusé de dénazifier l'Allemagne et d'appliquer les accords conclus entre les puissances alliées pendant la guerre. Ils ont au contraire permis à des milliers de nazis d'échapper à la justice en les laissant émigrer aux États-Unis et au Canada, ont restitué les fortunes des descendants de l'industrie allemande et divisé l'Allemagne. Ils ont créé l'alliance agressive de l'OTAN, sous domination américaine, pour lutter contre le communisme, et créé des agences de renseignement secrètes en recrutant des agents nazis pour faire du sabotage et se livrer à des opérations de sabotage et de guerre psychologique pour ensuite en accuser les communistes. Cela s'est accompagné de nombreux crimes tels que l'occupation de la Grèce, qui a donné lieu à l'exécution de communistes et de combattants antifascistes et au maintien de ces derniers dans des camps de concentration pendant quarante ans. Des milliers de communistes ont été massacrés en Indonésie, l'Inde a été partitionnée, une agression a été lancée contre la Corée, puis le Vietnam et l'Indochine, et des crimes innombrables ont été commis contre les peuples de ces pays. Des coups d'État en Iran et au Guatemala ont accompagné la multiplication des guerres d'agression et de contre-révolution dans le monde entier. Les institutions financières de Bretton Woods (la Banque mondiale et le Fonds monétaire international) ont également été créées comme instruments pour asservir les pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes et endetter les peuples des pays capitalistes avancés.
La guerre froide a été lancée en faisant de l'Union soviétique la cible de l'attaque et en répétant l'affirmation faite à l'origine par le propagandiste nazi Joseph Goebbels qu'un « rideau de fer » s'était abattu sur l'Europe. Aux États-Unis, la chasse aux sorcières menée sous le maccarthysme pour réprimer la résistance avait surtout pour but de détourner l'attention des agissements des impérialistes anglo-américains et des tâches auxquelles étaient confrontés les peuples pour consolider la démocratie, garantir les droits et défendre le droit de toutes les nations, grandes et petites, à la souveraineté nationale et à la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, ainsi que pour garantir la paix. Les employés du gouvernement fédéral étaient tenus de faire un serment de loyauté et une campagne de peur a été menée qui ciblait et persécutait les communistes, les syndicalistes, les universitaires, les artistes, tous ceux qui continuaient de s'opposer au fascisme.
L'appel à la paix a été réduit à un appel à « interdire la
bombe », sur la base d'une vision adaptée aux objectifs de
l'impérialisme anglo-américain qui voulait établir son monopole
de l'usage de la force. Beaucoup se sont laissé intimider par
l'armement massif déployé par les impérialistes contre les
combattants de l'indépendance anticoloniale et ont eu tendance à
accuser les luttes de libération nationale anticoloniales de
provoquer une réponse guerrière des impérialistes. Malgré cela,
les combattants héroïques de la libération nationale ont prouvé
que les armes, aussi meurtrières soient-elles, ne sont pas
décisives dans la guerre ; ce sont les peuples qui sont décisifs
quand ils se battent en tant que force organisée pour la paix,
la liberté et la démocratie.
Dans les années 1960, le PC au Canada s'était compromis. Il a fait la promotion de la conception du monde coloniale britannique selon laquelle le Canada était composé de « deux nations fondatrices », notion imposée par Lord Durham aux lendemains de la suppression de la république naissante du Québec et de la République à deux étoiles dans le Haut Canada. Il a repris l'histoire dite « populaire » d'« un Canada anglais et un Canada français », substituant tout simplement aux récits des rois et des reines des récits de grèves et d'événements dénués de tout rapport avec le développement, le mouvement et le changement inhérents à la société.
À l'opposé, dès sa période fondatrice, dans les années 1960, le
PCC(M-L) a répudié le bilinguisme et le biculturalisme de Pierre
Elliott Trudeau, puis le multiculturalisme, toutes des notions
qui servent à définir les droits sur une base raciste et à
imposer un système qui ne reconnaît pas l'égalité conférée par
l'appartenance au corps politique. C'est une vision qui perpétue
l'attitude coloniale à l'égard des nations autochtones et nie
l'existence de la nation du Québec. Il en a été de même lorsque
le Livre vert sur l'immigration a été déposé en 1975 et
que l'État a organisé des attaques racistes et des groupes
nazis-fascistes pour intimider le peuple. Le PCC(M-L) a blâmé
l'État pour ces attaques racistes, et non le peuple comme l'État
le fait toujours. Le Parti a défendu l'unité du peuple et la
dignité de la classe ouvrière et des peuples, rejetant
l'utilisation de politiques identitaires racistes pour diviser
le corps politique.
Le PCC(M-L) a spécifiquement combattu l'introduction du
factionnalisme bourgeois dans le mouvement communiste et ouvrier
international. Le factionnalisme bourgeois était la politique de
l'ancien dirigeant du Parti communiste de l'Union soviétique,
Nikita Khrouchtchev. Au lieu de mettre l'accent sur le besoin de
construire un parti révolutionnaire de la classe ouvrière basé
sur le centralisme démocratique et d'unir le peuple dans
l'action en plaçant le pouvoir de décision entre ses mains,
Khrouchtchev a introduit la méthode bourgeoise de propagation de
ragots sur les individus et les événements. Cette pratique s'est
substituée à celle de donner au mouvement la cohérence dont il a
besoin en reconnaissant que chacune de ses parties intégrantes
contribue d'une manière ou d'une autre et qu'il faut identifier
ensemble les problèmes et y apporter des solutions.
La politique et la culture politique ont été réduites à des calomnies, des scandales et des commérages. Suivant l'exemple de l'anticommunisme des impérialistes anglo-américains, la diffamation de Joseph Staline s'est substituée aux tâches essentielles de la résolution des problèmes auxquels toutes les sociétés ont été confrontées dans la période d'après-guerre, y compris la dénazification et la réalisation du pouvoir souverain du peuple.
En plus de succomber au chantage nucléaire des impérialistes américains à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et pendant la guerre de Corée, aucune considération n'a été accordée à la nécessité d'une élaboration théorique d'une voie à suivre sous le socialisme. Sous l'autorité du révisionnisme moderne, l'Union soviétique a dégénéré en social-impérialisme rivalisant avec l'impérialisme américain pour l'hégémonie mondiale, tenant le monde en otage par le chantage nucléaire.
La principale caractéristique de ce révisionnisme était d'empêcher le Front prolétarien de résoudre les problèmes de l'époque, tout en développant des théories fallacieuses sur le socialisme développé, la souveraineté limitée, etc. pour justifier ce que faisait la superpuissance soviétique dans sa rivalité avec la superpuissance américaine pour le contrôle des sphères d'influence, des zones d'exportation de capitaux ainsi que des marchés, des sources de main-d'oeuvre bon marché et des matières premières.
Le PCC(M-L) a fait sienne la cause de répondre à la nécessité historique et au besoin objectif du mouvement et d'apporter ce qui était nécessaire pour faire avancer la situation. Il s'en est tenu au noyau révolutionnaire du marxisme-léninisme qui dit que la classe ouvrière est le fossoyeur de la bourgeoisie et sur cette base il s'est porté à la défense du mouvement communiste et ouvrier.
Lorsque Hardial Bains a dirigé la formation des Internationalistes, à l'Université de Colombie-Britannique en 1963, la tâche a été entreprise de créer une atmosphère académique sur le campus et de répondre à la réalité concrète à laquelle les étudiants étaient confrontés. En 1967, le programme d'étude Necessité de changement a été lancé et a donné lieu à l'analyse Nécessité de changement adoptée lors d'une conférence du même nom tenue à Londres en août 1967. Une fois l'analyse adoptée, les Internationalistes ont été réorganisés à Montréal en 1968 en tant que mouvement marxiste-léniniste de la jeunesse et des étudiants basé sur le centralisme démocratique. Cette organisation a créé les conditions au Québec et au Canada pour fonder le PCC(M-L). C'est ce parti qui, aujourd'hui, apporte des définitions modernes pour les affaires politiques, économiques, culturelles et sociales de ce tournant historique particulier où personne ne peut agir comme avant et où l'histoire appelle à régler les comptes avec la vieille conscience de la société pour bâtir le Nouveau.
Dans sa préface à l'édition de 1998 de la brochure Nécessité de changement, Hardial Bains écrit :
« [La brochure des Internationalistes] présente l'analyse qui fait de la refonte idéologique la clé du développement ininterrompu et de la victoire de la révolution. Prenant pour point de départ la situation concrète contemporaine et les problèmes du mouvement ouvrier, les Internationalistes abordèrent les questions de l'organisation et du rôle de l'individu dans la transformation révolutionnaire dans le contexte du travail du collectif. Ils lancèrent une offensive résolue contre les formes idéologiques et sociales de la culture dominante, préparant les forces subjectives de la révolution dans le cours de batailles de classe révolutionnaires.
« La création d'une nouvelle classe, la classe ouvrière, a conduit à la création d'une nouvelle idéologie et d'une nouvelle forme sociale, une nouvelle cohérence propre à cette nouvelle classe. La nouvelle classe ascendante laisse sa marque dans la mesure où elle lutte pour ses intérêts et pour réaliser sa cohérence nouvelle. Le trait le plus caractéristique de la classe ouvrière, qui la distingue si radicalement des autres classes, est qu'elle ne peut s'émanciper sans du même coup émanciper l'humanité tout entière. La nouvelle cohérence à laquelle elle donne naissance doit donc refléter ce but : l'émancipation de l'humanité tout entière.
« Dans son déclin, la vieille classe, la classe capitaliste, introduit ses propres notions d'émancipation, sa propre corruption, dans le mouvement ouvrier. Elle appelle les travailleurs à lutter pour 'une plus grande part du gâteau', à réclamer une redistribution de la richesse sans remettre en cause la vieille société. Elle a créé une situation intenable où la classe ouvrière finance elle-même ses dirigeants qui agissent contre ses intérêts.
« En 1967, un vaste mouvement d'opposition surgit contre ces tendances bourgeoises qui s'étaient également retranchées dans le mouvement communiste, le menant au bord de la liquidation. Plusieurs tendances apparurent, allant du pur intellectualisme sur 'la position juste' au simple alignement sur un centre quelconque – Moscou, Belgrade, Beijing, l'Europe et ainsi de suite.
« Les Internationalistes lièrent la lutte idéologique et la lutte contre la culture bourgeoise au travail concret pour bâtir une organisation et la renforcer. L'analyse Nécessité de changement se voulait une contribution à la création d'une conscience collective de cette approche. Elle offrait par sa grande portée une vision inspirant tous et chacun à mener le travail idéologique et à épouser les formes sociales correspondant aux tâches qu'ils devaient accomplir. Ce fut un appel de clairon pour les activistes, les communistes et ceux et celles qui voulaient devenir communistes, un appel à rompre avec la vieille conscience, l'anticonscience, les 'préjugés particuliers de la société, transmis par les parents et les institutions sociales'. Cela se faisait en rapport avec l'appel à 'chercher la vérité pour servir le peuple'. L'analyse Nécessité de changement présentait avec force une conception du monde qui prenait le matérialisme dialectique et historique de Marx comme guide à l'action et proposait une façon de s'attaquer aux problèmes de la lutte idéologique et des formes sociales. [...]
« L'analyse Nécessité de changement part de ce qui est donné. Elle analyse ce qui est donné pour le surmonter et établir ce qu'il renferme vraiment. Elle établit une méthode valable et propose une façon concrète d'aborder la réalité. Elle commence en s'attaquant à la question de l'histoire. Au chapitre L'histoire-en-tant-que-telle, elle fait découvrir le rôle profondément vivant de l'histoire, par opposition à ce qui ne fait qu'exister dans le présent.
« Selon notre historicisme à nous, l'histoire part du présent. Elle révèle précisément le problème posé et à résoudre. C'est la résolution de ce problème spécifique qui crée l'histoire. Si le problème, en tant que problème historique, ou les contradictions qui sont historiques, ne sont pas résolus, il n'y a pas de marche vers l'avant, donc pas d'histoire. [...]
« L'analyse Nécessité de changement a fait l'histoire. Elle a révélé comment les forces révolutionnaires pouvaient partir d'un point A et arriver à un point B en faisant de chaque étape une pierre angulaire du développement de l'histoire. [...]
« Le facteur dominant, c'est-à-dire tout ce qui contribue à préserver la classe capitaliste, peut se résumer dans le facteur antihumain/anticonscience. [...] Selon la classe capitaliste, ni les êtres humains ni leur conscience sociale ne jouent de rôle dans la résolution des problèmes. C'est la propriété privée et les institutions établies pour la préserver qui occupent le premier plan, de pair avec l'idéologie de l'irrationalisme. Elle leur subordonne les êtres humains et le facteur humain/conscience sociale. Elle se sert du facteur antihumain/anticonscience comme d'une arme contre toutes les forces sociales qui favorisent le changement, le développement et le mouvement. [...]
« Dans toute activité, le PCC(M-L) accorde l'attention première au facteur humain/conscience sociale. Aucun travail ne peut être mené à bien sans lui. Le PCC(M-L) doit être perçu comme le parti politique dont l'intérêt premier est d'élever le niveau idéologique, théorique et politique de la classe ouvrière et du peuple pour qu'ils puissent concevoir et bâtir le système qui leur permettra d'avoir un contrôle sur leur vie. Qu'il s'agisse de la consolidation d'un aspect du travail du PCC(M-L), de la lutte contre l'offensive antisociale ou de la lutte pour un programme prosocial, le premier problème qui se pose est celui du facteur humain/conscience sociale. Où en est le facteur humain/conscience sociale ? Que faut-il faire pour l'élever à la hauteur de la tâche ? Le fait de poser ces questions et de trouver les moyens de faire ce qu'il faut est le début du développement du facteur humain/conscience sociale. L'analyse Nécessité de changement apporte une solution à ce problème. »
Le PCC(M-L) se distingue de tous les autres partis canadiens
par le fait qu'il confie le pouvoir de décision à ses membres,
et non à un chef à quelque niveau que ce soit ou à des comités
occultes. La souveraineté des membres trouve son expression dans
deux organisations fondamentales du parti – l'organisation de
base, à laquelle tout membre doit appartenir pour avoir le droit
de vote, et le Congrès national.
Par le Congrès national, les membres ont le pouvoir de décision
final. Le Comité central dirige le Parti entre les Congrès.
Aucune organisation du Parti, y compris le Comité central, ni
aucun individu ne peut modifier la ligne générale établie et les
décisions prises par le Congrès. Si une décision prise par le
Comité central entre deux congrès ou par une conférence
consultative nationale dûment convoquée modifie la ligne
générale fixée pour la période, un congrès national doit être
convoqué et c'est lui qui doit approuver ces changements. Seul
le congrès peut approuver des décisions qui fixent la direction
et la ligne générale du Parti.
Par les organisations de base, les membres ont le pouvoir d'agir et d'exécuter ces décisions. Les organisations de base sont établies là où se fait un travail du Parti et leurs membres sont les instruments qui permettent de donner vie aux décisions du Congrès. Sans la possibilité de donner vie à leurs décisions par les organisations de base, le pouvoir de décision des membres est vide de sens.
Chacun des congrès du Parti célèbre l'accomplissement des tâches fixées par le congrès précédent. Sur la base d'une analyse de ce que les conditions concrètes exigent, le Congrès fixe les tâches à accomplir durant la période à venir. Le principe organisationnel du centralisme démocratique et les conceptions politiques, idéologiques et théoriques conformes aux besoins de l'époque sont renforcés de congrès en congrès sur la base du travail théorique, politique et organisationnel assigné par le congrès. Entre les congrès, le Comité central dirige le travail et le centralisme démocratique implique la prise de décision par les organisations de base et un centre unique, de sorte que chacun puisse participer à l'élaboration des décisions et à leur mise en application. Il garantit l'unité de pensée et d'action du Parti, lui permet d'agir en tant que force unifiée et disciplinée et de mettre tout son poids dans l'atteinte des objectifs du Parti.
Le Premier Congrès
Le Parti a tenu son Premier Congrès à Guelph, en Ontario, du 8 au 22 mai 1971. C'est à Guelph, dans une grange et dans la clandestinité, qu'avait été fondé, cinquante ans auparavant, le premier parti communiste, qui s'est ensuite réconcilié avec la démocratie bourgeoise.
Le Premier Congrès a adopté les statuts du Parti et élu son premier Comité central, constitué de 13 personnes. Le Premier Congrès marquait la victoire sur tous ceux qui ne croyaient pas que, pour être efficace, le facteur conscient devait être doté d'une forme organisationnelle. Ces éléments ont combattu la création du PCC(M-L) afin de briser la forme et de détruire le facteur conscient, mais en vain. Aujourd'hui encore, c'est la principale forme de l'attaque pour saper le PCC(M-L), ce qui conduit notre Parti à accorder une attention de premier ordre au développement de la vie interne. En agissant ainsi, le Parti est guidé par son principe organisationnel du centralisme démocratique, qui est la condition du succès de tout ce qu'il entreprend. L'attention constante que le Parti accorde à son principe organisationnel se reflète dans tout son travail et tous ses documents, dans ses actes et dans ses paroles.
Le IIe Congrès
À son IIe Congrès, tenu en mars 1973, le Parti a célébré la victoire du travail d'unification des marxistes-léninistes en un seul parti. Tous les groupes et individus sérieux se sont joints au PCC(M-L) au cours de la période précédant ce IIe Congrès, qui marquait la consolidation et le renforcement du mouvement communiste et ouvrier au Canada.
Tout au long de cette période, le PCC(M-L) s'est trempé et
aguerri par la réalisation de son plan d'unir tous les
marxistes-léninistes en un seul parti, tout en menant une lutte
sans merci contre les attaques organisées par l'État visant à
l'éliminer. Cela comprend de nombreuses arrestations, des peines
d'emprisonnement et des attaques contre les librairies et les
dirigeants du Parti, de concert avec les accusations à l'effet
que c'est l'obstination du PCC(M-L) à défendre son droit de
s'exprimer, de s'organiser et de distribuer de la littérature
qui est la cause des attaques, que c'est le PCC(M-L) qui
provoque la violence qui, en fait, comme le temps l'a prouvé,
est instiguée par l'État et ses agents.
Notre présence ici aujourd'hui témoigne du fait qu'après des
décennies d'efforts, la bourgeoisie et toutes ses agences n'ont
pas réussi à priver la classe ouvrière de sa direction politique
grâce à la détermination des communistes canadiens, de la classe
ouvrière et du peuple à se doter du facteur humain/conscience
sociale.
Le IIIe Congrès
Le IIIe Congrès du Parti, tenu en 1977, a marqué la victoire sur toutes les tendances antimarxistes qui s'étaient efforcées d'ébranler le Parti. C'était la célébration de la victoire du travail d'unification des marxistes-léninistes en un seul parti et de l'élan que cela a donné au mouvement communiste marxiste-léniniste au Canada.
Le Congrès spécial
En 1978, le Parti a convoqué un congrès spécial, tel que résolu par le IIIe Congrès, pour traiter de l'influence néfaste de la pensée de Mao Zedong sur l'organisation.
Le PCC(M-L) reconnaît qu'il a été fondé en 1970 sur la base du marxisme-léninisme, pensée de Mao Zedong. La fondation du PCC(M-L) a été inspirée en partie par la Grande révolution culturelle prolétarienne dirigée personnellement par Mao Zedong. En tant que jeunes révolutionnaires du Canada, dont la majorité faisait partie du mouvement de la jeunesse et des étudiants dans les années 1960, le Parti a considéré que la pensée de Mao Zedong fournissait une orientation et une direction opportunes dans les conditions de la scission au sein du mouvement communiste et ouvrier international.
L'influence du maoïsme a été introduite dans le Parti comme partie de l'héritage de son organisation précurseur, les Internationalistes. L'influence du maoïsme sur les Internationalistes s'est d'abord manifestée au cours de la période de 1966-1967, en particulier lors de la conférence « Nécessité de changement » tenue à Londres, en Angleterre, en août 1967. L'influence du maoïsme s'est insinuée dans l'organisation en raison de la fidélité des Internationalistes à la cause de la révolution à l'échelle internationale. Avant cette période, les Internationalistes s'étaient attachés à situer leur base idéologique et politique dans les conditions du monde anglo-américain en général, et de l'Amérique du Nord et du Canada en particulier. Dès le début, l'enthousiasme pour les développements qui avaient lieu en Chine sous la direction de Mao Zedong s'est mêlé à la révolution culturelle et au maoïsme, sans faire la part des choses.
Lorsque le maoïsme s'est glissé dans les rangs des Internationalistes, l'organisation était entièrement engagée dans les conditions du Canada, en particulier les problèmes liés au renforcement de l'organisation et à la création des conditions nécessaires à la fondation du Parti. En outre, les Internationalistes étaient engagés dans un travail considérable dans le domaine de la culture et, surtout, de la culture sous forme idéologique. Les membres étaient éduqués par ce grand travail, qui mettait en lumière tout le flux du développement historique et la nature et la base des problèmes auxquels les peuples, leur société et le monde étaient confrontés. À cet égard, les Internationalistes utilisaient le marxisme-léninisme comme guide pour traiter tous les problèmes auxquels la révolution était confrontée, en défendant la pensée de Mao Zedong en tant que marxisme-léninisme.
Parce que les Internationalistes ont lutté avec ténacité pour que l'organisation ne soit pas détournée des tâches qu'elle s'était fixées, le maoïsme n'a pas remplacé son idéologie fondée sur le marxisme-léninisme et l'analyse de la Nécessité du changement qu'elle avait adoptée en 1967.
Malgré cela, au fur et à mesure que le maoïsme s'immisçait dans l'organisation, le subjectivisme et l'unilatéralisme étaient également introduits, ce qui a entraîné des conséquences néfastes sur le travail. Au lieu de s'occuper des problèmes concrets de la révolution, la répétition de phrases devenait un moyen de détourner l'organisation des tâches auxquelles le mouvement était confronté aux niveaux national et international.
Dans le mouvement de résistance à la violence raciste et fasciste organisée par l'État dans les années 1970, tout en abordant des questions cruciales sur la façon dont les problèmes se rapportant au caractère de l'État et à la dépendance économique se posent au Canada, le PCC(M-L) a tiré la conclusion que l'essentiel avec le maoïsme n'était pas de savoir si telle ou telle phrase ou opinion était correcte ou incorrecte; l'essentiel est que le maoïsme ne tient pas philosophiquement et que l'usage qu'on en a fait n'a pas aidé l'organisation.
Le Parti a toujours défendu la pensée de Mao Zedong en tant que marxisme-léninisme. Lorsque, par sa propre expérience, il en est venu à la conclusion que la pensée de Mao Zedong n'était pas conforme aux conclusions du marxisme-léninisme, il a convoqué un congrès spécial pour modifier sa position. Il s'est ensuite donné un programme pour éliminer les conséquences néfastes de la pensée de Mao Zedong sur l'organisation.
Le Parti a analysé à l'époque que, concernant certaines questions importantes en Chine, le Parti communiste chinois suivait la ligne maoïste d'un affrontement entre « deux lignes » pour combattre les « routiers capitalistes », telle que retransmise dans les publications sortant de Chine. Le Parti n'a jamais appliqué cette ligne au Canada.
Le Parti s'est également opposé à la position que « le président de la Chine est notre président », qui avait une influence importante dans certains cercles et dans certains pays. Tout en encourageant des relations de travail vigoureuses entre des partis communistes fraternels, le PCC(M-L) a soutenu que chaque Parti doit se tenir sur ses deux jambes et se servir de sa propre tête, ce qui l'a conduit à adopter le mot d'ordre : « Nous sommes notre propre modèle ». Comme expression de son internationalisme, le Parti encourage toutes les organisations à gagner la reconnaissance de leur classe ouvrière, pas de pays ou de partis étrangers.
L'analyse de la Nécessité de changement promeut le rôle de l'individu qui s'engage dans des actes conscients de découverte et de prise de responsabilité individuelle pour le travail du collectif. Cela ne signifie pas que « le collectif » décide et que « l'individu » applique les décisions. Cela signifie que la responsabilité de l'individu est de participer à la définition du programme de travail du collectif sur la base d'une mobilisation idéologique et politique maximale, puis de s'assurer que les décisions sont mises en oeuvre, que le bilan du travail est fait et que, sur la base des résultats, le travail est développé plus avant.
Sur la base de l'expérience de cette analyse, le Parti s'est opposé à la ligne maoïste selon laquelle les individus doivent « combattre le moi pour vaincre le révisionnisme ». Tout en s'opposant au « moi » égocentrique et à la conciliation libérale avec l'individualisme bourgeois et l'égocentrisme, Hardial Bains disait : « Si vous combattez le moi, que reste-t-il ? », a dit Hardial Bains.
Au Congrès spécial, le PCC(M-L) s'est également opposé à la « théorie des trois mondes », qui déforme le rôle de l'État impérialiste et cherche à maintenir l'asservissement des peuples au système impérialiste d'États. Il a également renforcé la qualité de ses membres en s'opposant aux théories de la « discipline spéciale » pour les personnes issues de minorités nationales ou toute autre personne. En plus d'asseoir solidement le marxisme-léninisme en tant que guide de sa pensée et de son action, le Parti a réalisé des progrès importants en s'opposant aux notions d'exceptionnalisme dans les questions relatives à l'égalité des membres.
Grâce à ses propres efforts et à un travail révolutionnaire constant, le PCC(M-L) a pu surmonter les conséquences négatives du maoïsme sur l'organisation. Le Congrès spécial a pris des mesures concrètes pour surmonter son influence négative, en veillant à ce que le rejet du maoïsme ne se limite pas à une opposition purement formelle qui permettrait à son influence de continuer à éroder l'intégrité du travail.
Malgré la répudiation de la pensée de Mao Zedong, le Parti conserve une grande admiration pour les réalisations de Mao Zedong, qui a inspiré le peuple chinois dans sa grande lutte pour se libérer de la domination coloniale et impérialiste et fonder la République populaire de Chine.
Le Parti considère Mao Zedong comme l'un des grands révolutionnaires du XXe siècle.
Le IVe Congrès
Lorsqu'il a tenu son IVe Congrès, en 1982, le Parti était prêt à faire du développement de son rôle dirigeant la tâche principale du mouvement communiste et ouvrier au Canada. Il a identifié le principal obstacle sur ce front comme étant la posture dogmatique qui réduit tout à de la propagande, à l'activité d'une secte qui rivalise avec d'autres sectes pour prouver que sa ligne est « correcte ». Dans la conception bourgeoise du monde, c'est ainsi que se fait la politique : le changement social est une question de compréhension et de « bons » énoncés de principe et dépend des caprices d'individus qui passent. Cela revient à dépolitiser la classe ouvrière en réduisant tout à la pratique de discréditer l'ennemi, réel ou imaginaire, privant les travailleurs de la possibilité de définir leur propre ordre du jour et d'exercer un contrôle sur leur vie.
Guidé par le principe du centralisme démocratique, le Parti établit une unité de pensée et d'action basée sur celles et ceux qui, évoluant dans des organisations du Parti établies là où le travail se fait, participent à l'élaboration de la ligne de marche du Parti pour une période ou un travail donné. Sans cela, c'est la ligne de « plusieurs centres » qui domine et prive la classe ouvrière de son avant-garde, sans laquelle elle ne sait pas s'orienter. Le principe organisationnel du centralisme démocratique sert de guide pour réaliser l'unité de pensée et d'action dans toutes les conditions et en toutes circonstances.
Dans son rapport d'activité du Comité central du IVe Congrès, le dirigeant du Parti, Hardial Bains, soulignait :
« [...] Notre Parti s'est fixé la tâche permanente de défendre le principe organisationnel du centralisme démocratique. La défense du centralisme démocratique exige la défense de la pureté du marxisme-léninisme. Il s'agit de renforcer constamment l'organisation du Parti au cours de la pratique révolutionnaire. Il s'agit également d'éduquer et de tremper les camarades pour en faire des combattants révolutionnaires marxistes-léninistes. Le Parti a pris des mesures concrètes pour renforcer l'application du principe léniniste du centralisme démocratique, sa capacité d'agir comme une force unifiée et organisée, une force qui n'est pas dissociée de la classe ouvrière, mais qui vit et travaille en son sein comme son avant-garde consciente et hautement organisée, son état-major. »
Tout au long de son histoire, le Parti a rejeté tous les arguments intéressés à ce sujet, dont beaucoup sont avancés au nom du centralisme démocratique. Ces arguments visent à justifier le fait de priver le Parti de son unité dans le but d'établir des centres concurrents. Le camarade Bains aborde cette question dans son rapport au congrès :
« Le bureaucratisme est une autre forme que prennent les attaques contre le centralisme démocratique. En transformant les normes du centralisme démocratique en phrases creuses, le bureaucratisme vise en fait à supprimer les normes léninistes pour autant qu'il s'agit de principes révolutionnaires efficaces qui assurent au Parti une discipline de fer et le protègent de tout élément et de tout courant de classes étrangères. Le libéralisme, la négligence de l'intérêt révolutionnaire, est encore une autre forme que prend l'attaque contre le centralisme démocratique.
« Le renforcement du centralisme démocratique implique le renforcement des fondements idéologiques, politiques et organisationnels du Parti, son application résolue dans tout le travail du Parti et des organisations de masse, tant en théorie qu'en pratique, ainsi qu'une compréhension minutieuse de toutes ses conséquences profondes pour les différents fronts de l'activité du Parti au sein du prolétariat et d'autres couches.
« Tout cela est indispensable à la consolidation du Parti en tant que parti de la classe ouvrière doté d'un style révolutionnaire. Les révisionnistes modernes de tout acabit et les opportunistes de diverses nuances font l'éloge du centralisme démocratique du bout des lèvres, et l'appliquent de façon pragmatique, selon leurs intérêts du moment. Parfois, ils le réduisent à une simple question de formalité dans l'application de règlements, sans se soucier de l'intérêt révolutionnaire. En d'autres occasions, ils réclament la 'liberté de critique' et appellent à la violation de toutes les normes afin de provoquer le chaos et la confusion, cherchant par là à changer l'idéologie et la ligne politique marxistes-léninistes du Parti.
« Les manoeuvres pragmatiques des révisionnistes modernes et des opportunistes, de même que les attaques ouvertes des anarchistes contre le centralisme démocratique, visent à priver le Parti de sa stabilité et de sa capacité de combat, de sa base idéologique marxiste-léniniste révolutionnaire, ainsi que de sa stratégie et de ses tactiques politiques conséquentes. En dernière analyse, elles visent à priver le prolétariat de son état-major militant et inébranlable, le parti communiste marxiste-léniniste révolutionnaire, une arme indispensable et l'instrument principal de la lutte de classe du prolétariat contre la bourgeoisie. »
Le IVe Congrès a analysé les changements qui se produisaient en raison de la crise que traversait le système capitaliste vers la fin des années 1970 et le début des années 1980 et les exigences de la classe ouvrière et d'autres sections du peuple que la situation soit résolue en leur faveur. Sur la base de l'analyse présentée par le IVe Congrès, en 1985 Parti avait défini la construction du parti de masse et de la presse de masse sans parti comme un projet d'édification nationale puisqu'aucune force ne pouvait continuer d'agir comme avant.
À la rencontre pour commémorer la fondation de presse du Parti
du 26 août 1985, Hardial Bains a expliqué : « La situation
actuelle n'est pas le produit de souhaits. Nous n'avons pas
ordonné qu'elle se produise. Nous, marxistes-léninistes,
observons divers phénomènes en tant que marxistes-léninistes.
Nous identifions leurs causes et leurs caractéristiques.
Aujourd'hui, aucune force ne peut agir comme avant. Toutes les
forces en présence montrent leurs vraies couleurs. »
Le Ve Congrès
Les résultats du programme de travail issu du IVe Congrès ont été approuvés par le Ve Congrès, qui s'est tenu à Vancouver en 1987. Le Ve Congrès a réitéré que le PCC(M-L) devait persister sur la voie tracée lors du tournant historique de 1984-1985. Il a souligné l'importance de la théorie et mis l'accent sur la nécessité de poursuivre le travail théorique. Son programme de travail a pleinement préparé le Parti et toutes les forces progressistes à faire face aux conséquences de ce tournant, telles qu'elles se sont manifestées au cours de la période 1989-1991, lorsque l'ancienne Union soviétique et les régimes d'Europe de l'Est se sont rapidement effondrés l'un après l'autre. Cela a mis fin à la division bipolaire du monde et ouvert la période actuelle marquée par un repli de la révolution, une régression généralisée et la perte de l'initiative par la classe ouvrière, qui se retrouve confrontée à la tâche de la reprendre.
Parlant de l'importance de la décision prise par le Parti le
1er septembre 1985 de bâtir la presse de masse du Parti et la
presse de masse sans parti, et de son analyse selon laquelle un
tournant historique s'était produit, le camarade Bains a conclu
en 1991 : « Que doit faire le Parti pour donner suite à son
analyse et agir d'une façon nouvelle ? Le Parti a consacré
les énergies nécessaires et accompli le dur travail requis par
cette décision pour construire la presse de masse du Parti, un
mouvement pour les idées éclairées, une action visant à dégager
toutes les obstructions, à se défaire de toutes les formalités
et de toutes les choses qui sont désuètes, archaïques et un
fardeau. »
Ce travail a nécessité la mise en place de la base technique
requise, non seulement les organisations de base mais aussi la
technologie et les publications à la hauteur des besoins de la
presse de masse du Parti et de la presse de masse sans parti et
du mouvement pour les idées éclairées. Cela impliquait de
développer les capacités d'impression indépendantes du Parti et
diverses publications largement diffusées comme Le Nouveau
Magazine, Présent et Avenir et Youth Today.
Le camarade Bains a souligné qu'il s'agissait de se débarrasser de la psychologie de la peur qui dit que le Parti est incapable de faire de grandes choses, qu'il peut seulement faire de petites choses. « Pendant quinze ans, a-t-il expliqué, nous avons fait beaucoup de petites choses, mais ce serait idiot de continuer à faire de petites choses. Il y a un moment, même dans la vie d'un enfant, où après avoir rampé, il faut commencer à marcher et ensuite il faut bientôt aller à l'école et ainsi de suite.
« Le Parti n'est pas un enfant. C'est une institution très
complexe qui ne peut être décrite comme étant simplement le
détachement le mieux organisé et le plus avancé de la classe
ouvrière et c'est tout. En 1985, nous avons entrepris de nous
débarrasser de toutes ces phrases, mais le Parti n'était pas
encore prêt à les éliminer complètement, alors nous avons
commencé par ce qu'il était possible de faire, à savoir la
presse sans parti, c'est-à-dire parler des choses sans se
contenter de leur accoler des étiquettes, de revoir leur
signification avec des arguments sous forme de preuves. »
Outre consolider le travail pour établir le parti de masse et
la presse de masse sans parti, le programme de travail établi
par le Ve Congrès a conduit à l'analyse que dans la lutte contre
le rejet du fardeau de la crise sur le dos des travailleurs, le
large front de la lutte démocratique dans lequel la classe
dirige tous les exploités pour contester le droit de la
bourgeoisie de gouverner la société est devenu le fer de lance
du travail que la classe ouvrière doit mener.
Lors de la rencontre historique que le Parti a tenue à Chertsey, au Québec, en 1989, Hardial Bains a dit à ce sujet : « Nous déclarons ouvertement que nous voulons le pouvoir de la classe ouvrière et de personne d'autre [...] parce que la classe ouvrière est la classe productive, c'est la classe la plus complètement révolutionnaire dont les buts ne peuvent être réalisés sans le renversement du capitalisme par la révolution. [...] Aujourd'hui, sur quelque problème que ce soit, la bourgeoisie est incapable de trouver une solution. Seule la classe ouvrière peut en trouver. C'est la classe ouvrière qui est au centre, et nos points de vue sont ceux de la classe ouvrière. »
Dans le discours qu'il a prononcé à cette occasion, le camarade Bains a souligné que le problème le plus important pour ce qui est du travail spécifique est de gagner la masse des travailleurs du côté de l'histoire : « Nous devons aller de l'avant, avec toute la passion du mouvement, comme on va vers une personne qu'on aime, puisque cet être qui nous est cher, la classe ouvrière, est la seule force sociale en mesure de sauver le monde, de sauver l'humanité. »
Le camarade Bains a poursuivi : « Nous ne sommes plus à l'époque des chevaliers et des héros individuels. Nous sommes à l'époque du travail collectif de la classe ouvrière et de ses alliés. Nous sommes à l'ère du Parti, l'époque de l'impérialisme et de la révolution sociale du prolétariat, comme le disait le camarade Lénine. Avec cette rencontre, nous célébrons donc les développements, le mouvement progressiste, le renforcement, la stabilisation et la consolidation d'un mouvement politique. Ce mouvement politique, il est ici, c'est notre Parti, ses alliés, ses organisations de masse, surtout la presse de masse du Parti dont nous sommes très fiers. »
La pensée marxiste-léniniste contemporaine est coulée dans un seul bloc d'acier, qui s'étend du présent jusqu'à l'époque du Manifeste du Parti communiste et comprend tout ce que l'humanité a produit dans sa lutte pour s'affirmer. La classe ouvrière est une seule classe avec un seul programme autour duquel mobiliser le peuple dans la défense des droits de tous et toutes et se prépare sur les fronts idéologique, politique et organisationnel. En tant que force organisée, déterminée et unie, il s'engage à priver la classe capitaliste monopoliste de son pouvoir politique, économique et idéologique de priver la classe ouvrière de son droit d'assumer son rôle moderne de devenir la nation, d'investir le peuple du pouvoir souverain et de laisser s'épanouir le facteur humain/conscience sociale.
Dans son livre Le communisme moderne – Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), publié en 1996, le camarade Bains écrit : « La classe capitaliste est passée maître dans l'art de créer des diversions et de transformer en dogmes et en catéchismes tout ce qui appartient au domaine de l'action consciente, de sorte qu'on ne parvienne jamais à s'attaquer concrètement aux problèmes réels de la société. Les gens sont incités à se soucier de questions secondaires qui ne changent pas leur situation de façon fondamentale. »
Décrivant la méthode utilisée par la bourgeoisie pour
dépolitiser le corps politique, le camarade Bains a expliqué
comment toutes les questions importantes sont marginalisées et
les passions sont incitées pour diviser le peuple et le
détourner vers des actions contraires à ses intérêts. Pendant la
période actuelle de repli de la révolution caractérisée par
l'extrême régression, cette méthode est devenue la marque
distinctive de la vie politique, caractérisée par la
désinformation et la destruction sur tous les fronts. Elle se
reflète dans toutes les sphères de la vie organisée, comme dans
le mouvement syndical, parmi les femmes et les jeunes, dans les
mouvements sociaux et dans le mouvement communiste et ouvrier
également.
Le Parti y fait face en menant une lutte idéologique et polémique non pas contre des individus mais pour faire avancer la cause du renouveau politique, élever le profil du Parti et le niveau de la politique. Son travail théorique et sa lutte polémique sont également axés sur l'élaboration de définitions modernes et sur les formes d'organisation nécessaires à la vie politique. Sur cette base, il s'efforce d'éliminer l'influence de toutes les formes d'idéologie bourgeoise et de désinformation sur le mouvement communiste et ouvrier lui-même.
Le VIe Congrès
Avec l'effondrement de l'Union soviétique et la fin de la division bipolaire du monde, l'oligarchie financière internationale faisait tout pour imposer son offensive antisociale brutale et ses mesures rétrogrades par son diktat idéopolitique et législatif qui attaquait le concept même de société. En réponse, le VIe Congrès du PCC(M-L) tenu à Toronto en 1993 déclarait résolument : « Il y a une alternative ! »
Le Parti a commencé à fournir cette alternative en s'attaquant au renouveau démocratique et au besoin d'une constitution moderne afin de contester toutes les tentatives de la bourgeoisie de concentrer davantage le pouvoir politique entre ses mains et d'imposer des valeurs inacceptables pour les travailleurs du Canada et du monde.
En plus de mener une lutte idéologique déterminée contre les déclarations intéressées de la bourgeoisie selon qui il n'existe pas d'autre solution que de payer les riches, le PCC(M-L) s'est fixé comme priorité d'établir les organisations de base du Parti partout où il était engagé dans des activités pour la mise en oeuvre de son programme, à savoir sur les lieux de travail, dans les établissements d'enseignement, dans les quartiers, dans les autres lieux où les personnes âgées se rassemblent et ailleurs. L'objectif était de placer la solution du principal problème auquel la société est confrontée au centre des préoccupations et du travail du Parti. Il s'agit du problème de la prise de décision dans la société. Le Parti a entrepris une nouvelle phase de son travail consistant à s'engager dans un affrontement politique avec la bourgeoisie afin de mettre fin à la situation où les membres du corps politique ne peuvent exercer de contrôle sur leur vie.
En construisant les organisations de base où se fait le travail, le Parti a réaffirmé le principe démocratique fondamental que chacun doit pouvoir participer à la prise des décisions et à leur mise en oeuvre. Cela commence par l'établissement de l'ordre du jour dans son propre travail pour s'attaquer à la réalité concrète, identifier les besoins, élaborer le programme de travail du Parti et surmonter tous les obstacles.
Au cours de son travail, le Parti a donné naissance à son orientation actuelle, qui consiste à transformer le passif en actif et à combattre la dépolitisation du corps politique. Il a identifié le principal passif comme étant tout ce qui tend à activer le facteur antihumain/anti-conscience sociale et le principal atout comme étant l'activation du facteur humain/conscience sociale. Grâce à un travail théorique, idéologique et organisationnel pour mettre en oeuvre ses décisions, le PCC(M-L) a pu présenter à la classe ouvrière sa vision et son plan d'action sous la forme de son Initiative historique lancée au nom du Parti par le camarade Bains le 1er janvier 1995.
L'objectif de l'Initiative historique est de transformer le PCC(M-L) en un parti communiste de masse, de diriger la classe ouvrière pour qu'elle se constitue en la nation et investisse le peuple du pouvoir souverain afin d'ouvrir la voie au progrès de la société. Au cours de cette période, le PCC(M-L) a présenté son programme politique pour un renouveau politique et une constitution moderne : Arrêtez de payer les riches ; augmentez les investissements dans les programmes sociaux !
Le VIIe Congrès
Tenu à Ottawa en mars 1998, le VIIe Congrès du PCC(M-L) a été convoqué dans des conditions difficiles, le Parti ayant perdu son fondateur et dirigeant, le camarade Hardial Bains, décédé le 24 août 1997. Les dirigeants et les membres se sont mobilisés pour assurer le succès du Congrès et des progrès et activités révolutionnaires du Parti dans les années qui ont suivi. Reprenant le thème du rapport politique du travail du Comité central depuis le VIe Congrès pour créer le Canadien pensant, le VIIe Congrès a approuvé la vision et le programme de l'Initiative historique et s'est attelé à la tâche de transformer le succès du facteur conscient en victoire afin de réaliser les transformations profondes qui se font attendre. Il a établi la nécessité de développer le facteur humain/conscience sociale comme une priorité, comme la condition requise pour transformer le Parti et créer une société nouvelle dans laquelle l'humanisation de l'environnement social et naturel devient le but et la condition même de la vie, le but et la condition nécessaires à l'humanisation des êtres humains eux-mêmes.
Le VIIe Congrès a également créé une Commission nationale composée de tous les délégués au congrès chargée de discuter du type de parti que le PCC(M-L) doit créer, sur la base de deux présentations faites par le camarade Bains l'année précédant son décès : Le PCC(M-L) accepte le défi et Initiative historique : le communisme moderne. La Commission nationale s'est réunie deux fois par année pendant les dix prochaines années pour examiner et réaffirmer tous les aspects du travail du Parti, notamment sa stratégie et ses tactiques adaptées à la période de repli de la révolution, ses méthodes de travail et la nécessité de définitions modernes. Les jeunes du Parti ont également participé à ces discussions et se sont éduqués sur la signification du Parti au sein du corps politique. Le Parti a également organisé des camps de la jeunesse, réunissant des travailleurs, des jeunes et leurs familles dans une atmosphère de discussion politique, de musique et de sport. Ces camps ont permis à beaucoup de jeunes de se former et d'acquérir de l'expérience dans les méthodes de travail du Parti et de s'orienter d'eux-mêmes. Cela comprend la méthode d'apprendre ensemble, travailler en tant que collectif et assumer la responsabilité sociale.
Le VIIIe Congrès
Le VIIIe Congrès du PCC(M-L) s'est tenu à Ottawa en 2008, après dix ans de discussions et de mobilisation idéologique et politique de masse sur la base de l'Initiative historique et des principes et pratiques organisationnels nécessaires pour l'organiser de manière politique et concrète. Le Congrès est devenu une expression dynamique de la confiance des travailleurs et de la jeunesse dans le Parti et de la confiance du Parti dans la classe ouvrière et la jeunesse. Il a réaffirmé le rôle décisif du facteur humain/conscience sociale dans la transformation du monde et a placé la consolidation des organes dirigeants et des organisations de base du Parti au centre de ses préoccupations.
Le rapport au Congrès souligne : « En ce moment, il est crucial de gagner les travailleurs conscients aux tâches organisationnelles du PCC(M-L). Les tâches les plus pressantes sont de continuer à consolider la presse de masse du Parti, d'accorder l'attention première à l'organisation des Groupes de rédacteurs et de diffuseurs et de mobiliser les travailleurs, les femmes, les jeunes et les minorités pour qu'ils fassent leur le renouveau du processus démocratique. Le PCC(M-L) en entier est organisé pour rallier les travailleurs ayant une conscience de classe et leurs alliés, en particulier les femmes, les jeunes, les étudiants et les minorités, pour qu'ils fassent leur le travail du Parti. »
Les préparatifs pour le IXe Congrès
Le PCC(M-L) prépare actuellement son IXe Congrès. Les membres sont appelés à participer au bilan des 40 années de travail depuis que le tournant historique a établi qu'aucune force ne peut agir comme avant. Ils analysent également les mesures prises pour jeter les bases d'un parti communiste de masse au cours des 30 années de l'Initiative historique du Parti.
Les préparatifs engagent également les membres dans l'élaboration et l'évaluation du travail que le Parti a réalisé sur le plan théorique pour donner lieu à des définitions modernes, sur la base de l'analyse de la Nécessité du changement et la nécessité d'être fidèle à l'ensemble des rapports entre les humains et entre les humains et la nature et à ce qu'ils révèlent.
Les statuts du Parti sont adaptés aux besoins d'aujourd'hui sur la base de l'affirmation du principe du centralisme démocratique qui garantit l'égalité de tous les membres et leur participation vivante à la prise de décision à tous les niveaux.
Le Parti adhère au principe que son acte est sa parole. En tant que parti d'action révolutionnaire, le Congrès prendra de nouvelles mesures pour permettre aux travailleurs de mettre en place les nouvelles formes démocratiques de masse et les nouveaux processus dont la société a besoin pour investir le peuple du pouvoir de décider.
La direction résolue du Parti depuis sa fondation témoigne du
besoin indispensable d'un parti de la classe ouvrière, qui lui
permette de trouver sa voie dans les périodes tumultueuses. Un
tel parti est nécessaire pour se garder de la voie imprudente
que les cercles dirigeants canadiens imposent au Canada en
l'intégrant à l'économie de guerre des États-Unis et leur
gouvernement des pouvoirs de police et leur machine de guerre.
Il est également nécessaire pour aider les travailleurs et le
peuple à s'orienter à une époque où les institutions de la
société civile ont été démantelés et où la privatisation de
l'État lui-même confie la prise de décision à des intérêts
privés étroits et supranationaux.
Depuis de début de la période de régression et de repli de la révolution, la nécessité de remplacer les anciennes formes de gouvernance de la société civile, qui ne fonctionnent plus, par de nouvelles formes de démocratie de masse, qui permettent aux citoyens d'humaniser directement leur environnement social et naturel, occupe le devant de la scène. Au Canada, les seuls vestiges de la société civile sont les pouvoirs de police représentés par l'exécutif, le judiciaire, les agences de renseignement, la police et les forces armées, qui intègrent pleinement le Canada à la sécurité intérieure et à la machine de guerre, du département d'État et au Pentagone de l'impérialisme américain.
Sur le plan international, le Canada pratique la politique de l'apaisement envers les impérialistes américains qui cherchent à établir leur domination mondiale en faisant de la Chine, de la Russie et de tous ceux qui refusent de se soumettre à leur diktat des ennemis. Il les qualifie d'antisémites, de terroristes, d'agents de puissance étrangère et ainsi de suite. Pendant ce temps, le Canada accepte le génocide américano-sioniste et participe à la rivalité et collusion des grandes puissances de la vieille Europe et des États-Unis. Il continue de jouer un rôle de premier plan dans la destruction des arrangements, des institutions et de la primauté du droit international qui ont été créés au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.
La bataille inter-impérialiste pour le contrôle de l'Europe afin de dominer l'Asie, qui s'est engagée avec le bombardement et la destruction de l'ex-Yougoslavie par l'OTAN en 1999, continue de faire des ravages non seulement en Europe, mais aussi en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes et même à l'intérieur des forteresses impérialistes. Des intérêts privés supranationaux étroits, sous la forme d'oligopoles, de cartels et de coalitions, se déchaînent dans une rivalité pour un pouvoir politique qui n'est plus contenu par les anciens arrangements. La force productive humaine libérée par la révolution scientifique et technique est sans limites et ne demande qu'à être harnachée en faveur des peuples du monde.
L'ensemble des rapports entre humains et entre les humains et la nature révèle que les développements actuels recèlent la lutte émancipatrice de la classe ouvrière et des peuples du monde qui cherche à s'imposer. Cette lutte fait partie intégrante du grand affrontement entre l'Ancien et le Nouveau.
La révolution technique et scientifique ouvre à l'humanité des perspectives qui dépassent le cadre de l'imagination limitée par les arrangements et les déchirements du passé. La volonté de naître du Nouveau est bloquée par les vieux rapports de production et de pouvoir qui provoquent des ravages et des souffrances indicibles à l'échelle mondiale, les êtres humains payant le prix des destructions aveugles auxquelles président les forces de l'Ancien.
La lutte des puissances impérialistes anglo-américaines et de
leurs alliés pour la domination mondiale a engendré des forces
néonazies, une anarchie et une violence extrêmes et sans
précédent Elle a révélé qu'elles sont incapables de rétablir ou
de créer un nouvel équilibre entre elles sur la même base
qu'avant.
Les peuples du monde et les pays qui ont maintenu ou cherchent à maintenir un développement indépendant combattent la pression rétrograde, mènent une lutte de résistance courageuse contre l'offensive antisociale et le diktat impérialiste et affrontent les guerres d'agression, les coups d'État meurtriers et le génocide.
Depuis sa fondation, une qualité essentielle du Parti est de mettre à l'ordre du jour de manière pratique les problèmes auxquels la société est confrontée et d'engager la classe ouvrière et le peuple dans la recherche de solutions. Le Parti a affronté la période de régression en faisant à nouveau le bilan de l'analyse de la Nécessité du changement afin de donner un nouvel élan à son travail. Il a renforcé son internationalisme en continuant de faire avancer la cause de la révolution au Canada tout en veillant à ce que les justes luttes des peuples à l'échelle internationale contre l'impérialisme et pour la révolution soient concrètement soutenues.
La capacité d'adapter son travail politique aux exigences du mouvement communiste et ouvrier fait du Parti l'avant-garde de la classe. Le Parti a créé une force humaine qui se met à la disposition de ce dont la société a besoin, et non de ce que veulent les individus. C'est grâce à cette qualité que le Parti a pu, en 1984-1985, analyser les conditions objectives et en conclure que le monde avait atteint un tournant dans lequel aucune force ne pouvait continuer d'agir comme avant. Il s'est donné son projet le plus important jusqu'alors, la consolidation du travail des organisations de base pour mener à bien le travail du renouveau démocratique et la construction de la base technique de la presse de masse du Parti et de la presse de masse sans parti, comme condition nécessaire au renforcement des liens du Parti avec la classe et au développement du mouvement pour les idées éclairées. C'est ainsi qu'il a pu apporter la théorie et l'orientation dont la société a besoin pour ne pas être en proie à la régression et à la destruction et pour trouver ses repères.
Le projet du Parti de construire la base technique de la presse de masse du Parti et de la presse de masse sans parti reste un élément essentiel du développement du rôle dirigeant du Parti, tout comme son travail de masse pratique pour le renouveau démocratique. En 1995, le Parti y a ajouté le projet d'information sur le communisme moderne pour s'assurer que le communisme moderne offre au peuple la vision la plus avancée pour le guider dans la création d'une société moderne dans laquelle rien n'est laissé au hasard.
Le Parti a analysé que sans développer le mouvement pour les idées éclairées pour régler les comptes avec la vieille conscience de la société, il n'est pas possible d'organiser la classe ouvrière et de renforcer le facteur conscient. Pour ce faire, il faut imprégner le mouvement de la théorie révolutionnaire issue du communisme moderne et renforcer les formes par lesquelles le pouvoir de décision est fermement saisi par le peuple. Il est possible d'obtenir des succès et de transformer des succès historiques en victoires historiques en mettant au centre du travail le développement de la presse de masse du Parti et de la presse de masse sans parti, le mouvement pour les idées éclairées, l'élaboration de définitions modernes et la défense de l'édifice du communisme.
Le mouvement pour les idées éclairées et le projet d'information sur le communisme moderne du Parti présentent le communisme aux Canadiens avec vigueur, en présentant avec clarté ce que révèle l'ensemble des rapports humains. Ils montrent que cette étape de l'histoire place au centre la tâche d'ouvrir la voie au progrès de la société en résolvant le problème de l'affirmation politique du peuple sur une base démocratique de masse moderne.
En faisant les réclamations qu'ils sont en droit de faire et qu'ils doivent faire et en réclamant le pouvoir de décision qui leur appartient, les peuples trouveront les moyens d'ouvrir une voie au progrès de l'humanité. Cette lutte permettra de réaliser la tâche historique d'émancipation de la classe ouvrière et, sur cette base, la classe ouvrière mènera le peuple dans l'humanisation de l'environnement naturel et social.
Le PCC(M-L) est convaincu que cela se produira parce que les peuples jouent un rôle décisif dans l'écriture de l'histoire. Ils y parviendront comme ils le font déjà en opposant une résistance inébranlable au génocide, à l'impunité et à l'utilisation de la force pour régler les conflits dans leur pays et à l'étranger. Le Parti s'engage à atteindre cet objectif.
Le monde tel qu'il est n'a pas de preneur !
Le monde tel qu'il doit être a des millions de créateurs !
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