14 mars 2016 • N° 8 | PDF Numéros précédents
Nouveaux arrangements de frontières et sécurité du Canada-ÉU
Où réside la sécurité des Canadiens?
Les cercles dirigeants répandent la notion que la sécurité des Canadiens réside dans ce qu’on appelle les « mesures de sécurité ». Ces mesures existent dans une variété de formes mais consistent habituellement à accorder plus de marge de manoeuvre et de discrétion aux pouvoirs policiers. La police secrète du Canada a d’ailleurs admis avoir déjà utilisé à une dizaine d’occasions les pouvoirs de « perturbation » prévus dans la loi antiterroriste de 2015 contre «des menaces à la sécurité du Canada ».
Un autre sujet de préoccupation est que plus le Canada est intégré aux arrangements dictés par les États-Unis, plus il y a perte de souveraineté et plus les Canadiens perdent le contrôle de l’autorité publique. On prétend maintenant, avec l’image de partenariat Trudeau-Obama, que l’extension des mesures de sécurité américaines au Canada est quelque chose de progressiste. Les mots utilisés comme « partage de l’information » semblent anodins mais en réalité ces mesures donnent le contexte et l’autorité des certificats de sécurité, de la déportation vers la torture, de la diffamation et de la perte de recours contre les abus des pouvoirs policiers.
En ce qui concerne la frontière Canada-États-Unis, l’élite dominante prétend que la sécurité peut être assurée par le « partage de l’information », à savoir en remettant des renseignements sur les personnes aux services policiers américains. Cela comprend des renseignements sur tous ceux et celles qui traversent la frontière, des listes d’interdiction de vol établies par les agences de sécurité américaines et un veto des autorités américaines sur l’entrée de réfugiés au Canada. Cela comprend aussi la présence permanente de forces de sécurité américaines en sol canadien et donc l’effacement de facto de la frontière pour ce qui est de certains corps policiers américains. Puisque le Canada est tenu responsable de toute brèche dans le réseau de sécurité, le gouvernement doit donner aux forces de sécurité américaines tout ce qu’elles demandent sans rouspéter.
L’élite dominante aux États-Unis affirme que les menaces à la sécurité des États-Unis proviennent du Canada et que, par conséquent, elle a le droit de dire au Canada quelles mesures il doit prendre pour sa sécurité intérieure et aux frontières. Pour appuyer cette prétention, les cercles dirigeants américains continuent de dire que les coupables des attentats du 11 septembre 2001 sont entrés aux États-Unis par le Canada.
Sous prétexte de partage de l’information et de coopération, toute notion de souveraineté est reléguée aux oubliettes. Du même coup disparaît la possibilité d’une autorité publique chargée de défendre les Canadiens et les Canadiennes. Cela s’appuie sur la théorie discréditée que notre sécurité se trouve dans l’accroissement des pouvoirs policiers et que les droits des citoyens et résidents doivent être définis en relation avec les droits policiers et non pas à partir de la définition moderne que tous ont des droits du fait qu’ils sont des êtres humains et que l’autorité publique a la responsabilité de défendre et de garantir ces droits.
Dans ce numéro, Le Renouveau présente de l’information sur les nouveaux arrangements de sécurité annoncés dans le contexte du voyage du premier ministre Trudeau à Washington et sur des questions connexes.
Trudeau confirme l’orientation établie sous Harper concernant les frontières et la sécurité
Suite à la visite officielle du premier ministre Justin Trudeau à Washington du 8 au 11 mars, le gouvernement libéral a confirmé qu’il poursuivra l’orientation établie par le gouvernement Harper sur les questions de frontières et de sécurité. Dans les mots d’Alan Bersin, secrétaire adjoint aux Affaires internationales du département de la sécurité intérieure des États-Unis, « la visite du premier ministre cette semaine est une étape cruciale dans la transition » concernant le programme établi sous Harper appelé « Par-delà la frontière ». Le représentant américain a dit que le premier ministre et le président « annonceront une série de mesures qui confirmeront l’orientation que nous suivons présentement ».
« Par-delà la frontière » est le fruit d’une entente conclue entre le premier ministre Stephen Harper et le président Obama en 2011 qui prévoit des mesures précises pour autoriser la présence de forces de sécurité américaines en sol canadien et sur la voie maritime, sous prétexte de vérifications préalables des personnes et des biens traversant la frontière. L’entente a établi un « périmètre de sécurité » nord-américain et tout mouvement à l’intérieur de ce périmètre est surveillé par les douanes et les forces de sécurité américaines. Celles-ci peuvent opérer en sol canadien.
Le programme de sécurité lancé par le gouvernement Harper visait la destruction de l’autorité publique et la politisation d’intérêts privés. Il s’agit en pratique d’identifier et d’éliminer tout règlement et toute loi qui interdit aux forces de sécurité américaines d’opérer en sol canadien par différents projets-pilotes et des exercices militaires. Cela comprend par exemple les projets-pilotes par lesquels la garde côtière des deux pays participe à des opérations dans les eaux territoriales de l’autre et les gigantesques opérations militaires et paramilitaires comme celle entourant la rencontre du G20 à Toronto en 2010, avec toutes les conséquences qu’on connaît en termes d’atteinte aux droits. Cela s’est accompagné de l’« harmonisation » des lois du Canada avec celles des États-Unis et l’élimination des lois qui font obstacle au « libre » déplacement des monopoles nord-américains à l’intérieur des États-Unis des monopoles d’Amérique du Nord, sans restrictions imposées par les provinces et les municipalités et sans devoir affronter la résistance de la classe ouvrière. Telle est l’orientation que le gouvernement libéral de Justin Trudeau entend maintenir.
Partage d’information et entente sur le suivi des déplacements
Le gouvernement fédéral va faire la collecte d’informations additionnelles sur les voyageurs canadiens et les partager avec les autorités américaines, selon des accords qui ont été conçus entre le premier ministre Trudeau et le président des États-Unis Barack Obama pendant la visite de Trudeau à Washington. La touche finale est en train d’être mise sur le système de suivi en vertu duquel l’information à l’entrée serait partagée entre les deux pays, de sorte que les données sur l’entrée d’une personne dans un pays serviraient de registre de sortie pour l’autre pays.
Le réseau CTV News a rapporté le 11 mars que de nouveaux « contrôles à la sortie » vont être mis en place pour permettre le partage de l’information sur qui entre et sort par la frontière. Les médias parlent de « données de base » qui comprennent le nom et la date de naissance. [1] Cela comprend la collecte et la remise aux autorités américaines d’information sur tous les individus qui quittent le pays par les aéroports. Aucun des deux gouvernements n’a encore annoncé de détails mais le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale a confirmé l’existence du plan aux médias.
Ce que ces données vont précisément contenir n’est pas très clair mais l’on craint que cette information ne soit utilisée par les autorités américaines pour cibler les Canadiens sur la base de leurs croyances, de leur style de vie, de leur nom et d’autres données biométriques. Les médias dépeignent cette mesure comme une façon de détecter les gens qui dépassent la durée de séjour de leur visa et déterminer si les personnes qui font l’objet d’ordonnance de quitter le pays l’ont vraiment quitté. Ils disent aussi que c’est une façon « de juger si quelqu’un a rempli les conditions de résidence en vue d’obtenir la citoyenneté en mesurant la période de temps pendant laquelle il a été présent dans le pays. Cela pourrait également aider à empêcher quelqu’un de prendre une identité au Canada et une autre aux États-Unis. »
L’entente prévoit aussi que le Canada et les États-Unis vont « partager » leurs listes d’interdiction de vol respectives, ces listes secrètes qui interdisent à des individus de voyager par avion pour des raisons non spécifiées. Goodale a dit à CTV News que le Canada va travailler avec les États-unis pour développer un processus pour « enlever des gens de la liste s’ils ne devraient pas y être ».
L’entente prévoit aussi que le Canada et les États-Unis vont « partager » leirs listes d’interdiction de vol respectives, ces listes secrètes qyu interdident à des individus de voyager par avion pour des raisons non spécifiées. Goodale a dit à CTV News que le Canada va travailler avec les Étsts-unis pour développer un processus pour « enlever des gens de la liste s’ils ne devraient pas y être ».
Ceci se produit alors que plusieurs rapports ont déjà fait état cette année d’enfants canadiens, dont des nouveau-nés, qu’on a empêchés de prendre l’avion parce que leur nom se retrouvait sur les listes d’interdiction de vol sans raison. Le gouvernement a essayé d’étouffer l’affaire en blâmant les compagnies aériennes, les accusant d’avoir soumis les personnes de moins de 18 ans à un filtrage inapproprié. Le gouvernement avait dit qu’on ne pouvait rien faire à propos de l’inclusion de ces enfants sur ces listes parce qu’elles appartiennent aux États-Unis, dont la juridiction s’est depuis longtemps étendue au Canada.
La conseillère à la sécurité nationale du président Obama, Susan Rice, a dit à CBC News que les États-Unis ont besoin de plus de partage d’information avec les hauts fonctionnaires canadiens afin de mieux protéger les deux pays du terrorisme. « Du point de vue des États-Unis, franchement, notre préoccupation ce n’est pas qu’il y en a trop, mais que parfois il n’y en a pas assez, a-t-elle dit. Nous devons prendre ces mesures pour faire en sorte que ce qui s’est produit le 11 septembre 2001, ou à Ottawa, ou à San Bernardino, ne devienne pas quelque chose de quotidien dans nos deux pays », a-t-elle ajouté.
Rice a poursuivi : « Dans la perspective des États-Unis, oui. Il en faut plus [de partage d’information]. Nous devons le faire prudemment, nous devons le faire selon des ententes et des protocoles qui sont très clairs. Mais ce ne serait pas rendre service à notre population d’un côté comme de l’autre de la frontière que de cacher ou de protéger des choses au point de nous rendre tous deux vulnérables. » C’est une façon de dire que le Canada et les Canadiens sont une menace pour les États-Unis.
Tout ceci est très suspect. En quoi le fait d’avoir partagé plus d’information sur les Canadiens aurait-il empêché ces événements de se produire ou protégé ceux qui ont été tués ? C’est regrettable que de telles déclarations ne soient pas contestées. Les libéraux sont empressés de rendre service, suivant la logique tordue que la violation des droits des Canadiens est pour étabir un « équilibre » entre leurs intérêts et les demandes des États-Unis sur la « sécurité ».
Note
1. On entend par « données de base » des données d’identification biographique qui ne changent pas durant la vie de la personne, comme le nom, la date de naissance et des numéros d’identification comme le numéro d’assurance sociale.
Extension du précontrôle aux douanes
De concert avec l’augmentation du « partage de l’information », le Canada et les États-Unis étendent aussi ce qu’on appelle « le précontrôle aux douanes ». Selon le réseau CBC, « cette mesure est l’effort le plus récent pour rendre les voyages entre les deux pays plus faciles aux voyageurs, en même temps que les États-Unis tentent d’obtenir plus d’information sur les passagers qui traversent la très longue frontière entre le Canada et les États-Unis ».
Cette déclaration est totalement irresponsable et montre combien il est important que la classe ouvrière fasse entendre sa propre voix. L’heure est grave quand on présente une chose aussi importante que le déploiement de plus d’agents de douanes américains en sol canadien comme une simple question pratique. On doit tout d’abord demander comment il se fait que se rendre aux États-Unis est devenu si difficile ? N’est-ce pas un fait que toutes les mesures de sécurité qui sont imposées et les demandes visant à enfreindre la vie privée des gens et leurs droits fondamentaux au nom de la « sécurité » ont rendu le voyage si difficile pour les Canadiens, y compris les enfants aux noms musulmans qui sont signalés chaque fois qu’ils veulent entrer aux États-Unis par avion ? Est-ce que ce ne sont pas des questions importantes ? Au lieu de cela, tout est réduit à rendre les voyages plus commodes. Les voyages internationaux ne devraient pas être un instrument dans les mains des grandes puissances pour violer les droits.
Sécurité publique Canada a annoncé, dans son communiqué du 11 mars, que lors de la visite de Trudeau à Washington, les deux pays se sont entendus pour « appuyer les dispositions législatives nécessaires » afin de permettre l’entrée en vigueur de l’Accord relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien qui a été signé par le gouvernement Harper le 16 mars 2015. « Aux États-Unis, les dispositions nécessaires ont été déposées dans la Promoting Travel, Commerce, and National Security Act of 2016 (S. 2612/H.R. 4657), le 1er mars 2016. Le gouvernement du Canada a l’intention de déposer les dispositions nécessaires au printemps 2016 », lit-on dans le communiqué.
Sécurité publique Canada annonce que d’ici 90 jours, le Canada et les États-Unis vont convoquer une réunion du « Groupe consultatif sur le précontrôle » pour discuter de la mise en oeuvre et de « la possibilité d’étendre le précontrôle à d’autres endroits dans les deux pays ». Ce groupe entend aussi examiner « les conditions requises pour mener des projets pilotes d’inspection préalable ou de précontrôle du fret à certains endroits ».
Selon le communiqué, un accord a été conclu visant à étendre le précontrôle à l’Aéroport Billy Bishop de Toronto, l’Aéroport international Jean-Lesage de Québec, la Gare Centrale de Montréal et le Montagnard des Rocheuses (une entreprise ferroviaire de l’Ouest canadien).Des agents de douanes américains sont déjà en fonction aux aéroports de Calgary, Edmonton, Halifax, Montréal, Ottawa, Toronto, Vancouver et Winnipeg.
En d’autres mots, ces aéroports et ces gares de train sont ou seront sujetes au diktat du Homeland Security des États-Unis. Dans de tels cas, les organes de direction qui supervisent les aéroports ont été renommés « conseils conjoints de surveillance » et c’est ainsi qu’on a donné aux agents de la sécurité des États-Unis pouvoir de décision sur l’opération des aéroports canadiens.
On s’attend aussi à une annonce sur l’extension du programme de l’inspection des marchandises qui arrivent dans les grands ports des deux pays. Sécurité publique Canada affirme que le précontrôle « renforce la compétitivité économique en accélérant les échanges commerciaux et les déplacements légitimes tout en assurant la sécurité du périmètre et l’intégrité de la frontière. Notre intention commune concernant l’expansion du précontrôle à d’autres endroits confirme notre engagement continu envers ces objectifs économiques et de sécurité et est un exemple de partenariat solide entre les États-Unis et le Canada ».
Le Canada accepte le veto des États-Unis sur les réfugiés syriens
En entrevue au réseau CBC News, la conseillère à la Sécurité nationale du président Obama, Susan Rice, a confirmé que le Canada utilise le système biométrique des États-Unis pour filtrer tous les 25 000 réfugiés syriens qui viennent au Canada. « Nous partageons avec nos collègues canadiens ce que nous avons découvert et ils peuvent ensuite prendre leur décision sur la base de cette information », a dit Rice. Dans le cas dont il était question, la décision a été d’exclure automatiquement ce réfugié.
Michel Coulombe, le directeur du Service canadien du renseignement de sécurité, a confirmé lors de son témoignage devant un comité la façon dont l’information américaine et les « alertes rouges » ont été utilisées pour donner aux États-Unis un veto sur les réfugiés syriens venant au Canada.
Coulombe a dit que, normalement, quand il y a « alerte rouge » lors du filtrage d’un réfugié, le SCRS déclenche une enquête, allant très en profondeur dans l’examen de la personne qui désire entrer au Canada, mais que dans le cas des réfugiés syriens, les dossiers qui donnaient lieu à des soupçons ont été tout simplement rejetés.
« En cas d’alerte rouge, à cause du tempo, nous n’avions pas le temps de le faire », a-t-il dit. « Ce dossier était mis de côté. Au premier sujet d’inquiétude, le dossier a été mis de côté et ne faisait plus partie des 25 000 dossiers. »
Le premier ministre Trudeau a lui aussi fait allusion à cet arrangement dans une entrevue à l’émission 60 Minutes avant sa visite officielle aux États-Unis. Il a dit que le Canada a été capable de sélectionner quels réfugiés il allait admettre. Il n’a cependant pas indiqué pendant l’entrevue que c’étaient essentiellement les États-Unis qui faisaient la sélection. « Nous avons été en mesure de sélectionner et filtrer et laisser entrer les gens de notre choix. Cela nous donne un plus grand niveau de contrôle et de surveillance sur ceux qui vont être admis ici », a-t-il dit.
Des ministres libéraux en selfie avec des criminels de guerre notoires
Pour beaucoup de Canadiens et Canadiennes il est étonnant de voir la ministre du Patrimoine Mélanie Joly et le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique Navdeep Bains afficher sur Twitter comme des préadolescents des selfies avec des gens qu’ils considèrent de toute évidence comme étant des héros de l’histoire américaine contemporaine, notamment les criminels de guerre Henry Kissinger et Colin Powell. Cela ne fait pas du tout honneur au gouvernement Trudeau de présenter ces personnages comme des modèles à imiter.
Le 19 mars sera le 13e anniversaire de l’invasion de l’Irak par les États-Unis qui, comme tout le monde le sait, a été justifiée par des mensonges au sujet de la présence en Irak d’armes de destruction massive, mensonges racontés notamment par Colin Powell, alors secrétaire d’État. Cette invasion a entraîné la mort de centaines de milliers de personnes et a plongé l’Irak dans la destruction et l’anarchie. Le Marxiste-Léniniste discutera de la signification des mensonges au sujet des armes de destruction massive dans son numéro du 19 mars. Inscrivez-vous à la liste d’envoi du Marxiste-Léniniste en remplissant le formulaire sur le site web pccml.ca.
Quand à Kissinger, en plus d’avoir joué un rôle clé dans le coup d’État et le règne de terreur au Chili en 1973, dans la mort de millions de personnes dans des campagnes de bombardements barbares au Vietnam, au Laos et au Cambodge, et dans d’autres crimes moins connus comme l’autorisation officielle des massacres perpétrés par l’Indonésie au Timor oriental, il est aussi celui qui a dit ceci :
« Ce qui est illégal nous le faisons tout de suite ; ce qui est inconstitutionnel prend un peu plus de temps. » – Le 10 mars 1975, au ministre des Affaires étrangères de Turquie Melih Esenbel à Ankara en Turquie
« C’est une vague d’avions après l’autre. Vous voyez, ils ne sont pas capables de voir les B- 52 et ils ont largué un million de livres de bombes… Je vous parie que nous avons eu plus d’avions en un jour au-dessus d’eux que Johnson en un mois… chaque avion peut transporter environ 10 fois la charge d’un avion de la Deuxième Guerre mondiale. » — Le 15 avril 1972, lors d’une réunion avec Richard Nixon sur les bombardements du Vietnam
« C’est un acte de folie et d’humiliation nationale que d’avoir une loi interdisant au président d’ordonner un assassinat. » — 1975, lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale
« Je ne vois pas pourquoi nous devrions rester les bras croisés et observer un pays devenir communiste à cause de l’irresponsabilité de son peuple. Ces questions sont beaucoup trop importantes pour être laissées dans les mains des électeurs chiliens. » — En 1970, lors d’une discussion sur l’élection de Salvador Allende comme président du Chili
Sur le site web du PCC(M-L)
Anniversaire de la fondation des Internationalistes
Célébration du 50e anniversaire de la fondation des Internationalistes, le 16 mars 2013 à Toronto
Le 13 mars était le 53e anniversaire de la fondation des Internationalistes, une organisation surgie du soulèvement de la jeunesse et des étudiants anti-impérialistes des années 1960 dont les membres allaient fonder le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) en 1970. À cette occasion, le PCC(M-L) a publié sur son site web un appel au Parti et aux travailleurs à prendre en main le programme qui émerge des conditions de notre temps.
Des millions de personnes dans le monde réclament le changement, souligne la déclaration. Ce mouvement pour le changement existe aussi au Canada et, comme partout, il gagne du terrain malgré les revers et les détours imposés par les événements. Dans cette lutte pour le changement, c’est le processus politique que la classe ouvrière et le peuple veulent renouveler. Pour que le renouveau réussisse, il faut que la classe ouvrière en soit le fer de lance et il doit refléter les aspirations de la classe ouvrière.
Le PCC(M-L) écrit :
« Les riches et les gouvernements et agences à leur service n’ont rien à offrir pour ce qui est de la rénovation des sphères politiques et économiques et de mettre au point les mécanismes qui puissent donner à la classe ouvrière le moyen de s’ouvrir une voie dans les conditions actuelles. C’est pour cela qu’une des grandes batailles de cette période porte sur la question de qui décidera de l’ordre du jour, la classe dominante ou les travailleurs. […]
« Nous vivons des temps pleins de dangers avec le chaos de l’économie mondiale et la rivalité des grandes puissances pour dominer le monde. Cela appelle à la vigilance, en particulier pour s’assurer que les dangers ne soient pas accrus par le fait que la classe ouvrière soit conduite à la passivité et la paralysie pendant que les jeunes sont détournés vers des voies sans issue. Le Parti doit faire son travail pour éliminer les faiblesses dans le mouvement ouvrier et inciter les travailleurs à entreprendre des actions politiques auxquelles les jeunes peuvent se joindre. Ce travail amènera des améliorations importantes dans leurs propres conditions et dans les conditions de la société.
« La classe ouvrière, en se plaçant à la tête du renouveau du processus politique, ouvrira une voie au développement de la société et se donnera un plus grand rôle dans le développement ultérieur de la société. Plus les cercles dominants clament qu’il n’y a pas d’alternative, plus la classe ouvrière et son parti ont de possibilités de prouver qu’il y a une alternative à la fois au processus politique et à la crise perpétuelle du système capitaliste. Le facteur crucial pour faire avancer le mouvement est d’engager les travailleurs et les jeunes dans la formulation de l’alternative à l’offensive antisociale et du programme pour renouveler le processus politique. Il est impossible que le mouvement n’avance pas quand il existe ce facteur crucial.
(Pour lire la déclaration au complet cliquer ici.)