Numéro 6 - 4 février 2020
D'importants anniversaires
• 61e
anniversaire du triomphe de la Révolution
cubaine et 75e anniversaire des relations
diplomatiques entre Cuba et le Canada
• 75e anniversaire de la
libération d'Auschwitz
• 90e
anniversaire de la fondation du Parti communiste
du Vietnam
• 167e
anniversaire de naissance de José Marti
61e anniversaire du triomphe de la
Révolution cubaine et 75e anniversaire
des relations diplomatiques entre Cuba et le
Canada
Le 30 janvier, le corps diplomatique de
l'ambassade de Cuba au Canada, des représentants
du gouvernement et du Parlement canadiens et des
Premières Nations, des membres du corps
diplomatique d'autres pays accrédité, des
entrepreneurs, des universitaires, des
journalistes, des résidents cubains, des
représentants d'organisations de solidarité avec
Cuba et des amis de Cuba de tous les milieux ont
célébré le 61e anniversaire du triomphe de la
révolution cubaine et le 75e anniversaire de
l'établissement des relations diplomatiques entre
Cuba et le Canada. Plus de 300 personnes étaient
présentes à cette réception des plus animées.
L'Ensemble choral de l'Université Carleton a
interprété les hymnes nationaux de Cuba et du
Canada, la chanson folklorique vénézuélienne Maracaibera
et Matona mia cara du compositeur
du 16e siècle Orlando di Lasso. La capacité
de l'Ensemble d'interpréter des pièces de
caractère différent a été très appréciée.
Son Excellence Josefina Vidal, ambassadrice de
Cuba au
Canada, a prononcé une allocution. Elle a rappelé
les
principaux jalons des relations bilatérales entre
Cuba et le
Canada, expliqué les défis auxquels Cuba a fait
face
en 2019, en particulier à cause du
durcissement du blocus
économique, commercial et financier des
États-Unis, et
souligné comment le peuple cubain s'est mobilisé
pour
relever ces défis.
Le député Robert Oliphant, secrétaire
parlementaire du ministre des Affaires étrangères,
a parlé des relations positives existant
historiquement entre les deux pays, de leurs
perspectives d'avenir et de l'importance des liens
qui unissent les deux pays, et a exprimé
l'engagement du Canada à les développer encore
plus.
Les présentations ont été suivies d'un tirage de
prix pendant qu'un délicieux buffet était servi.
La soirée a été marquée par le grand appui et
l'amour social pour le peuple cubain et ses
réussites dans son travail pour une édification
nationale souveraine au service du bien-être de
tous, et pour son noble esprit internationaliste
qui lui a valu l'admiration universelle des
peuples du monde. La soirée a aussi exprimé le
sentiment du peuple canadien, qui voit les
relations diplomatiques entre Cuba et le Canada
comme un instrument important du renforcement de
l'unité fraternelle et de la tenue d'échanges de
toutes sortes entre nos deux peuples et nos deux
pays. Le besoin de relations amicales fondées sur
le respect de la souveraineté et le dialogue, qui
l'emportent sur l'imposition de diktats et de
coups instigués de l'étranger et sur le recours à
la force pour régler les différends entre les
pays, qui se voit au renforcement par les
États-Unis de leur blocus contre Cuba, est plus
important que jamais dans la période actuelle.
L'allocution de l'ambassadrice cubaine
Le site Web de l'ambassade cubaine présente un
sommaire de l'allocution de l'ambassadrice
Josefina Vidal à la réception.
On y lit :
« [Elle] a
remémoré les principaux événements en matière des
relations bilatérales, notamment durant
les 60 dernières années, qui ont témoigné du
renforcement continu des liens diplomatiques et
économiques et d´un élargissement des contacts
entre les deux peuples. Elle a spécialement
rappelé la place importante que le Canada occupe
dans nos relations extérieures, en tant que
première source de touristes à Cuba, deuxième
investisseur étranger, quatrième partenaire
socioéconomique et l´une des sources principales
de projets de coopération.
« Elle a également fait référence aux défis
relevés par Cuba durant l'année écoulée, notamment
face au durcissement du blocus économique,
commercial et financier des États-Unis par
l´adoption de mesures sans précèdent, en raison de
son agressivité et sa portée, dans le but
d´asphyxier l´économie pour la priver des revenus
vitaux. Elle a remercié les organisations des
entrepreneurs et les groupes de solidarité et les
associations de Cubains résidant au Canada, pour
leur soutien à Cuba dans sa lutte contre le
blocus, ainsi que le Gouvernement du Canada pour
son vote en faveur de la résolution cubaine à
l´Assemblée générale des Nations unies et sa
défense du droit légitime de ses entreprises de
commercer avec Cuba et d´investir à Cuba.
« La chef de la mission diplomatique cubaine au
Canada a souligné le fait que Cuba dans des
circonstances si difficiles n´est pas resté
paralysé, mais s´est mobilisé avec le soutien
décisif de la population, et son économie a pu
montrer une modeste, mais méritoire, croissance.
L´institutionnalisation dans le pays a continué
d´avancer conformément aux dispositions de la
nouvelle Constitution de la République adoptée par
referendum populaire.
« Pour finir, l´Ambassadrice a affirmé :
'Comme dans le passé, encore une fois Cuba
résistera et vaincra, et rien ne nous détournera
de notre objectif de construire un pays plus
juste, inclusif, prospère, libre et
démocratique ; un pays qui continue de se
soucier du bien-être de son peuple et d´autres
peuples au-delà de ses frontières, de
l´environnement commun et d´un monde stable et de
paix.' »
75e anniversaire de la libération
d'Auschwitz
- Louis Lang -
La libération d'Auschwitz par l'Armée rouge
soviétique le 27 janvier 1945
La semaine dernière, des événements commémoratifs
ont eu lieu pour marquer le 75e anniversaire
de la libération du camp d'Auschwitz par l'Armée
rouge de l'Union soviétique le 27
janvier 1945.
Des survivants, des dirigeants politiques, des
chefs
d'État et des représentants des clergés ont
participé à des cérémonies, notamment une
sur l'emplacement du camp de la mort, pour rendre
hommage à
toutes les victimes et tous les survivants. Or, il
semble que le monde
n'est pas encore prêt à tourner la page sur ces
événements historiques. La Deuxième Guerre
mondiale est encore un objet de controverse, et,
malgré la
tristesse exprimée lors de ces cérémonies et
même un sentiment de culpabilité par certains,
aucun pays
en Europe ne s'est engagé à défendre les droits
humains, non comme une simple formalité mais avec
comme
contenu la défense des droits des humains de
toutes et de
tous.
Que pouvons-nous conclure des déclarations et des
expressions de chagrin, voire de culpabilité, des
différents chefs d'État et dirigeants
politiques ? Il semble que leur intention
soit de détourner l'attention du fait que
différentes autorités ne s'acquittent pas de leurs
obligations et tentent plutôt de limiter la
défense des droits humains aux formes qui
conviennent à leurs objectifs.
Aucun d'entre eux ne peut prétendre avoir réussi
à changer la situation pour que les droits des
êtres humains soient garantis. Ils n'ont pas
l'intention de le faire non plus. Depuis la
Deuxième Guerre mondiale, combien d'exemples y
a-t-il de violation des droits humains ?
L'exemple le plus récent des tentatives de
falsification de l'histoire est la résolution
adoptée par
le parlement européen qui assimile l'agression par
l'Allemagne
nazie au rôle joué par l'Union soviétique en
affirmant que les deux étaient des puissances
agressives
responsables du déclenchement de la Deuxième
Guerre
mondiale. De telles affirmations vont à l'encontre
des faits
puisque tout le monde sait que l'URSS a été le
pays qui a
fait les plus grands sacrifices pour arrêter
l'agression nazie
allemande.
À gauche: Plaque à la mémoire des personnes tuées
par les nazis à Auschwitz, posée en 1948 et
retirée en 1989. À droite: L'armée rouge libère
les prisonniers d'Auschwitz le 27 janvier 1945.
Comment pouvons-nous expliquer qu'après de tels
actes de brutalité et de barbarie inimaginables et
la défaite de l'Allemagne nazie, de grandes
polémiques sont créées sur ce qui s'est passé et
comment empêcher que cela ne se produise à
nouveau.
Soixante-quinze ans après la libération
d'Auschwitz, des falsifications de l'histoire se
retrouvent dans les expressions de chagrin pour
les victimes. Au lieu de la dénazification, qui
devait avoir lieu après les procès de Nuremberg et
à laquelle de nombreux alliés occidentaux se sont
ralliés du bout des lèvres, nous assistons
aujourd'hui dans plusieurs pays d'Europe de l'Est
à la destruction des monuments qui ont été
construits pour honorer les sacrifices et les
victoires de l'armée soviétique qui a libéré ces
pays.
Aujourd'hui, ces mêmes pays, comme l'Ukraine, la
Lettonie et la Pologne, érigent des monuments pour
réhabiliter les collaborateurs qui ont aidé les
nazis à réprimer la révolte du peuple contre
l'occupation allemande de leur pays.[1]
Par exemple, la Pologne adopte actuellement des
lois pour interdire toute discussion sur le rôle
joué par les différentes forces qui ont collaboré
avec les occupants nazis en Pologne.
Photo de 1944 de partisans polonais qui ont
combattu pour vaincre le fascisme et le nazisme
Les chefs d'État qui ont pris la parole
le 27 janvier 2020 à Auschwitz ont
profité de l'occasion pour imposer leurs propres
objectifs politiques étroits et évoquer les
souvenirs de l'Holocauste pour servir leurs
propres intérêts au lieu de traiter des problèmes
réels auxquels est confronté le peuple de leur
pays.
Le premier ministre israélien, Benjamin
Netanyahou, a utilisé l'occasion d'un discours au
Forum mondial sur l'Holocauste à Jérusalem
le 23 janvier pour justifier l'agression
sioniste au Moyen-Orient et ailleurs. Il a
déclaré : « Mais pour le peuple juif,
Auschwitz est plus que le symbole ultime du mal.
C'est aussi le symbole ultime de l'impuissance
juive. C'est le point culminant de ce qui peut
arriver quand notre peuple n'a ni voix, ni terre,
ni bouclier. »[2]
Ces déclarations hypocrites ne trompent personne.
Le monde entier est témoin du fait que ce «
bouclier » que les sionistes israéliens
prétendent être pour leur propre défense est
utilisé depuis 1948 pour perpétrer des
attaques terroristes et expulser plus
de 800 000 Palestiniens de leurs terres
et a provoqué le déplacement massif de personnes
dont les villages et les maisons ont été détruits.
Cela se poursuit encore aujourd'hui. La
population de Gaza souffre depuis 14 ans des
bombardements et des attaques militaires
incessantes de l'armée israélienne contre les
civils. Israël a fait de Gaza la plus grande
prison à ciel ouvert du monde où plus de deux
millions de personnes sont attaquées et forcées de
vivre dans des conditions inhumaines.
Bombardement de Gaza par Israël le 30 janvier
2020, poursuivant sa campagne de terreur contre la
population de Gaza
Invoquer la mémoire de l'Holocauste comme
justification pour infliger de
pareilles souffrances au peuple palestinien
est un crime qui ne restera pas impuni.
Les discours des différents dirigeants la semaine
dernière s'inscrivent dans la continuation des
tentatives de
réécrire l'histoire. Non seulement refusent-ils de
reconnaître le rôle inégalé de l'Union
soviétique et de l'Armée rouge dans la défaite du
fascisme allemand, au prix d'immenses sacrifices
du peuple
soviétique, mais ils sèment la confusion sur la
nature du
fascisme.
Ils font tout pour amalgamer l'antisémitisme et
le nazisme. Or, le fascisme allemand était bien
plus que de l'antisémitisme. C'était un
impérialisme débridé qui visait la domination
mondiale, qui a entraîné l'extermination massive
des juifs, des peuples slaves comme les Russes et
les Polonais. Des centaines de milliers de Roms,
de malades et handicapés mentaux ont également été
assassinés dans les camps de concentration. Les
nazis ont également perpétré des assassinats
politiques de syndicalistes, de communistes et de
tous ceux qui s'opposaient aux plans
expansionnistes de l'Allemagne nazie. Réduire
l'Allemagne nazie à l'antisémitisme et l'assimiler
au soi-disant antisémitisme d'aujourd'hui, c'est
falsifier l'histoire et utiliser la mort de
millions de personnes à des fins politiques
étroites.
Cette désinformation est utilisée aujourd'hui
pour prétendre que toute critique de l'État
d'Israël est de l'antisémitisme.
Toutes les falsifications de l'histoire promues
par les médias occidentaux en ce 75e
anniversaire de la libération d'Auschwitz ne
peuvent cacher la véritable histoire de la
Deuxième Guerre mondiale et les sacrifices
suprêmes consentis par les peuples du monde qui
ont combattu pour défendre la liberté, la
démocratie et la paix et ont fait le sacrifice
suprême pour vaincre le fascisme allemand.
Notes
1. En août 2019, un
monument a été érigé dans le village ukrainien de
Sambir, dédié à 17 membres de l'Organisation
des nationalistes ukrainiens (OUN) de Stepan
Bandera, collaborateurs nazis responsables de la
mort de milliers de juifs et de plus
de 100 000 Polonais. Plusieurs soldats
canadiens en uniforme, servant en Ukraine, ont
participé à l'inauguration de ce monument.
2. Le texte intégral du
discours de Netanyahou est publié dans le Times
of Israel du 23 janvier 2020.
Longue vie au Vietnam
révolutionnaire!
- Déclaration du Parti communiste
du Canada (marxiste-léniniste) -
À l'occasion du 90e anniversaire historique
de la fondation du Parti communiste du Vietnam, le
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
salue l'héroïsme du peuple vietnamien pour toutes
ses réalisations, honore la mémoire et l'héritage
de son légendaire dirigeant et architecte
primordial du Vietnam moderne, le président Ho Chi
Minh, rend hommage à tous ceux qui ont sacrifié
leur vie pour remporter la victoire dans la longue
guerre de libération nationale contre le
colonialisme français d'abord, puis contre
l'impérialisme américain. Il rend également
hommage au secrétaire général du Parti Communiste
du Vietnam et président de la République, Nguyen
Phu Throng, et, par lui, à tous les membres du
Parti.
« Le Vietnam entre en 2020 avec
confiance », tel était le titre de
l'éditorial du Nouvel An du journal Nanh Dan,
l'organe central du Parti communiste du Vietnam,
le 3 janvier 2020. Quel optimisme face aux
crises que traverse le monde et tant de pays, dont
le Canada ! Un tel optimisme est pleinement
justifié étant donné la direction du Parti
communiste du Vietnam et les réalisations de la
République socialiste du Vietnam pendant toutes
ces années.
Le 26 janvier, dans une entrevue avec le Nanh
Dan, à l'occasion du Têt, le Nouvel An
lunaire, le secrétaire général du Parti communiste
du Vietnam et président de la République, Nguyen
Phu Throng, a souligné qu'en 2019, en dépit
d'énormes défis et difficultés, et grâce aux
efforts conjugués du Parti, du peuple et des
forces armées, plusieurs résultats positifs et
importants ont été atteints dans presque tous les
domaines qui ont laissé une bonne impression et
offert de précieuses leçons, et engendré un nouvel
élan et une motivation renouvelée pour atteindre
tous les objectifs et les tâches fixés pour 2020
et la période de 2016 à 2020.
Il a souligné que la stabilité macro-économique a
été assurée, l'inflation contrôlée et que le pays
avait conservé un surplus commercial. Également,
pour la troisième année consécutive, le Vietnam a
réalisé et surpassé 12 cibles importantes
fixées par le gouvernement et a connu un taux de
croissance du PIB de plus de 7 %, un des
plus élevés au monde.
L'ambassadeur du Vietnam Dang Dinh Huy
préside une réunion du Conseil de sécurité
de l'ONU le 8 janvier 2020.
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Il a ajouté qu'en 2019, les soins de
santé, l'éducation, la protection de
l'environnement et
l'adaptation aux changements climatiques avaient
reçu
l'attention voulue et avaient été
améliorés. Le président Nguyen a noté
également que la situation politique et sociale
était
demeurée stable et que la sécurité et la
défense nationales avaient été consolidées,
ce qui a contribué à un environnement pacifique
dans le
pays. Il a précisé que la participation du Vietnam
aux
affaires internationales avait été accrue et
élargie, ce qui a contribué à élever la
position, le rôle et le prestige de la nation. Il
a donné
l'exemple de l'élection du Vietnam par l'Assemblée
générale de l'ONU comme membre non permanent du
Conseil
de sécurité de l'ONU pour le mandat 2020-2021
avec
un nombre record de 192 votes en faveur sur 193.
Le président
Nguyen avait dit à ce moment-là: « Le Vietnam
s'acquittera de sa mission avec succès et
continuera
d'être un partenaire amical et fiable qui
contribue aux efforts
mondiaux en faveur de la paix, de la coopération
et du
développement. »
Il a souligné que le Vietnam est désormais
président de l'Association des nations de l'Asie
du Sud-Est (ASEAN) et qu'il est bien placé pour
promouvoir la coopération régionale et la paix
entre les pays et les peuples de l'ASEAN. « Ces
réalisations sont des exemples vivants des efforts
sans relâche du Parti, du peuple et des forces
armées dans leur ensemble, avec le consensus et la
synchronisation à tous les niveaux, dans toutes
les branches et localités partout au pays sans
oublier le grand soutien de la communauté
internationale », a dit le président.
Le travail de construction du parti est la clé de
la réussite du Vietnam dans la réalisation de ses
objectifs. Ce travail n'a rien à voir avec le
stéréotype du fonctionnement d'un parti
communiste, qui est la désinformation promue dans
les médias du Canada. Au contraire, le travail de
formation et de promotion des nouveaux membres aux
postes de direction permet de s'assurer que leurs
talents peuvent être pleinement mis à profit et
que le rôle du Parti et de l'État est renforcé au
service du peuple et de la société.
Le président Nguyen a souligné que la lutte
contre la corruption dans le contexte de
l'édification du Parti était le fait marquant
de 2019. Il a mis en relief les résultats
impressionnants obtenus dans le combat contre la
corruption, les succès obtenus dans l'élimination
du gaspillage et d'autres problèmes. Un grand
nombre d'affaires de corruption ont fait l'objet
de procès et en réglant les cas les plus lourds,
le Parti a acquis une expérience précieuse tout en
traitant les accusés avec justice et avec
humanité. Il a ajouté : « Le peuple a appuyé
et apprécié les efforts du Parti. C'est le fait
marquant, celui qui a contribué à cimenter et
hausser la confiance du peuple dans le Parti et
dans l'État ainsi qu'à promouvoir le programme de
développement socio-économique de façon exhaustive
et efficace. »
L'année prochaine, le Parti communiste du Vietnam
organisera son 13e Congrès. Au sujet du prochain
congrès et des congrès régionaux locaux en
préparation du Congrès national, le président
Nguyen a dit que le Congrès national du Parti
avait comme tâche d'examiner les 10 ans de
mise en oeuvre du Programme (dont les ajouts et
les développements depuis 2011), la
rétrospective des 30 années de mise en oeuvre
du Programme depuis 1991 et les 35
années du processus de Doi-Moi (Renouveau). Il
doit aussi synthétiser la mise-en-oeuvre
de 10 ans de la Stratégie de développement
socio-économique de 2011-2020, afin de créer
le fondement de l'élaboration de la Stratégie de
développement socio-économique des prochaines dix
années.
Le président Nguyen a dit : « Non seulement
ce congrès va-t-il fixer les objectifs et les
tâches des cinq années à venir, de 2021
à 2026, il établira aussi une vision
stratégique à long-terme pour les célébrations
du 100e anniversaire de la fondation du Parti
communiste du Vietnam (en 2030) et
le 100e anniversaire de la Journée nationale
et de la Révolution du mois d'août (en 2045).
Il s'agit de démarches qui sont à la fois vastes
et difficiles qui exigent une recherche
approfondie, minutieuse, globale et scientifique
sur la base du passé et de l'innovation active
conformément aux conditions domestiques et au
courant de mondialisation et d'intégration
internationale. Par exemple, il est important de
comprendre qu'une réforme politique convenable
n'est pas l'équivalent d'un changement de régime.
Il s'agit de renouveler le système politique, la
structure organisationnelle, les méthodes de
travail, etc. Pour ce qui est de la réforme
économique, il est aussi nécessaire d'évaluer
correctement la relation entre le respect des
règles du marché et le fait de veiller à une
orientation socialiste au sein de l'État, du
marché et de la société. Nous devons bien saisir
la ligne directrice du renouveau, sans s'égarer de
nos idéaux et de la voie du Parti que l'Oncle Ho
et le peuple ont choisis ».
Voilà l'héritage du Parti de Ho Chi Minh, le
légendaire dirigeant du peuple vietnamien et
fondateur du Parti communiste du Vietnam. Ho Chi
Minh a fondé le Parti communiste du Vietnam, qui
portait alors le nom de Parti communiste
d'Indochine, le 3 février 1930, à Hong
Kong. À cette époque, le peuple vietnamien
subissait l'oppression et l'exploitation la plus
brutale du colonialisme français. Les patriotes
vietnamiens ont été tués, incarcérés ou exilés
lorsqu'ils ont organisé la lutte anticoloniale
anti-impérialiste pour renverser les Français. La
résistance fut héroïque mais n'a pas réussi en
raison d'un manque de leadership compétent et
d'une théorie révolutionnaire basée sur les
conditions du Vietnam pour la guider. C'est Ho Chi
Minh qui a synthétisé les aspirations de la lutte
anticoloniale du peuple vietnamien contre les
colonisateurs français et tiré la conclusion que
sans un Parti communiste avec une théorie et une
conception du monde marxiste-léniniste pour guider
le mouvement, le peuple vietnamien continuerait de
connaître de grandes difficultés à réaliser la
victoire dans sa lutte anticoloniale.
Au moment de la fondation du Parti, Ho Chi Minh a
lancé l'appel :
Le Parti communiste indochinois est fondé.
C'est le parti de la classe ouvrière. Sous sa
conduite, le prolétariat dirigera la révolution
dans l'intérêt de tous les opprimés et
exploités. Dès maintenant, notre devoir est
d'adhérer au Parti, de l'aider et de le suivre
pour réaliser les mots d'ordre suivants :
1. Renverser l'impérialisme français, la
féodalité et la bourgeoisie réactionnaire du
Viêt-nam.
2. Conquérir l'indépendance complète de
l'Indochine.
3. Former le gouvernement des ouvriers, des
paysans et des soldats.
4. Confisquer les banques et autres entreprises
impérialistes et les placer sous le contrôle du
gouvernement des ouvriers, des paysans, et des
soldats.
5. Confisquer toutes les plantations et autres
propriétés des impérialistes et des bourgeois
réactionnaires vietnamiens pour les distribuer
aux paysans pauvres.
6. Appliquer la journée de travail de huit
heures.
7. Abolir les emprunts forcés, la capitation et
les taxes iniques qui frappent les pauvres.
8. Réaliser les libertés démocratiques pour les
masses.
9. Dispenser l'instruction à tous.
10. Réaliser l'égalité entre l'homme et la
femme.
Sous la direction de Ho Chi Minh et du Parti
communiste du Vietnam, le peuple vietnamien a
chassé les militaristes français et japonais,
proclamé sa République en septembre 1945,
pour ensuite organiser le peuple entier pour
vaincre les efforts des Français (aidés par les
États-Unis, le Canada et d'autres États
anglo-impérialistes) pour recoloniser le Vietnam,
et ensuite ceux des impérialistes américains qui
avaient pris la relève des Français. Le Parti
communiste du Vietnam, au prix de grands
sacrifices, a fait une contribution historique aux
luttes anticoloniales et anti-impérialistes des
peuples du monde pour la paix et jeté les bases du
Vietnam nouveau. À travers tout cela, le Parti
communiste du Vietnam a été trempé et formé pour
devenir l'instrument des efforts du peuple
vietnamien pour l'indépendance et
l'autodétermination.
Dans son « Testament » de 1969, l'année
de son décès, Ho Chi Minh a à nouveau souligné le
rôle décisif du Parti communiste du Vietnam en
tant qu'organisateur et mobilisateur du peuple à
la défense de ses intérêts :
Je parlerai tout d'abord du Parti. Grâce à
l'union étroite qu'il a réalisée dans son sein,
grâce au dévouement total à la classe ouvrière,
au peuple, à la Patrie, notre Parti depuis sa
fondation, a pu unir, organiser, diriger notre
peuple, l'amener à lutter avec ardeur et le
conduire de victoire en victoire.
L'union est une tradition extrêmement précieuse
de notre Parti et de notre peuple.
Que tous les camarades, depuis les membres du
Comité central jusqu'aux camarades des cellules
de base, préservent l'union, l'unité du Parti
comme la prunelle de leurs yeux.
Au sein du Parti, pratiquer une large
démocratie, pratiquer régulièrement et de façon
sérieuse l'autocritique et la critique
constituent le meilleur moyen pour consolider et
développer l'union et l'unité dans le Parti.
Il importe qu'une véritable affection lie tous
les camarades entre eux.
Nous sommes un Parti au pouvoir.
Chaque membre du Parti, chaque cadre doit
s'imprégner profondément de la moralité
révolutionnaire, véritablement faire preuve
d'application, d'économie, d'intégrité, de
droiture, d'un dévouement total à la cause
publique, d'un désintéressement exemplaire.
Il faut garder au Parti son entière pureté, se
rendre parfaitement digne de son rôle de
dirigeant, de serviteur vraiment fidèle du
peuple.
L'héritage du Parti fondé par Ho Chi
Minh il y a 90 ans trouve son expression et
sa force dans le Parti communiste du Vietnam
d'aujourd'hui alors que celui-ci continue
de trouver ses repères dans des conditions
complexes et en toutes circonstances. Le Vietnam a
relevé avec succès les défis mondiaux externes, la
rivalité des grandes puissances et la crise du
système impérialiste des États en renforçant et en
consolidant le Parti communiste du Vietnam. À
l'approche du 13e Congrès du Parti l'an
prochain, le peuple vietnamien respire l'optimisme
et la confiance et l'avenir du Vietnam
révolutionnaire est lumineux.
La glorieuse histoire du Parti communiste du
Vietnam, qui dirige le peuple vietnamien dans la
construction d'une société socialiste prospère et
moderne, est un exemple éclatant du rôle
indispensable du Parti communiste pour unir le
peuple afin de construire une société au service
de tous. De cette manière, le Vietnam a également
réussi à prendre sa place dans le monde en tant
que nation hautement respectée, qui est une force
pour la paix, la liberté et la démocratie, tant au
niveau national qu'international.
Alors que nous célébrons le 90e anniversaire
du Parti communiste du Vietnam, il est important
de saisir cette occasion pour étudier et réfléchir
au rôle du parti communiste dans la société
moderne afin d'organiser et d'unir le peuple pour
résoudre les problèmes auxquels le peuple et
l'humanité font face.
Les liens vivants entre le peuple canadien et le
peuple vietnamien furent forgés lorsque des
dizaines de milliers de Canadiens partout au
Canada, en particulier la jeunesse, se sont joints
au peuple vietnamien dans sa lutte pour vaincre
l'impérialisme américain et pour réunifier leur
nation divisée. Le peuple canadien s'est aussi
opposé à la vente par le Canada d'armes et
d'armements, y compris des ogives, des munitions,
des produits chimiques pour fabriquer le napalm,
et d'autres produits aux États-Unis et qui
servaient à attaquer le peuple vietnamien.
Aujourd'hui, les liens avec le peuple vietnamien
sont renforcés par les visites de Canadiens au
Vietnam pour apprendre à connaître et à apprécier
ce pays, et par d'autres liens bilatéraux, ainsi
que par les contributions des étudiants
vietnamiens qui étudient au Canada. Le peuple
canadien sera toujours aux côtés du Vietnam
révolutionnaire.
En cette occasion historique du 90e
anniversaire de la fondation du Parti communiste
du Vietnam, notre Parti s'engage à accorder une
attention de premier ordre au renforcement des
relations fraternelles entre nos deux partis et
nos deux peuples.
Un contingent du PCC(M-L) dans une manifestation
des années 1970 pour soutenir la lutte du
peuple vietnamien pour vaincre l'impérialisme
américain.
167e anniversaire de la naissance
de José Martí
- Yolanda Machado -
Marche à la chandelle à l'Université de La Havane
en hommage au 167e anniversaire de naissance de
José Marti le 28 janvier 2020
Quiconque parle d'union économique parle d'union
politique. Le pays qui achète est celui qui
décide, le pays qui vend est celui qui doit se
plier. Les échanges commerciaux doivent être
équilibrés pour garantir la liberté. Le pays qui
court à sa perte ne vend qu'à un seul pays et le
pays qui s'en sortira vend à plus qu'un pays.
L'influence indue d'un pays sur le commerce d'un
autre devient de l'influence politique.
- José Marti, 1891.
Le 28
janvier 2020 est le 167e anniversaire de
la naissance de José Marti, le héros national de
Cuba, l'architecte de la guerre de 1895 et le
penseur critique de « la nouvelle
république » qui serait établie à Cuba après
son indépendance, une république « pour tous et
pour le bien-être de tous », qui sera
essentielle pour freiner l'expansionnisme de son
voisin au nord.
On peut dire qu'un siècle et demi après sa
naissance, il est primordial d'étudier José Marti
si vous voulez savoir quel est le processus et
l'importance de l'unité en Amérique latine, ses
origines, son histoire, ses acteurs, son contexte
et les formes et manières plus spécifiques de la
recherche de cette union.
José Julian Marti Perez est né à La Havane
le 28 janvier 1853 et a eu une enfance
marquée non seulement par les besoins pour
subvenir à sa famille mais par la réalité de Cuba
en tant que colonie espagnole. Au début, il était
politiquement actif et engagé avec ses amis et son
professeur Rafael María de Mendive, dans des
complots pour libérer Cuba.
À 15 ans, il est condamné à une peine de
prison dans les carrières de San Lazaro à La
Havane pour son militantisme politique, après quoi
il est banni puis déporté en Espagne en 1871. Son
premier écrit majeur « Emprisonnement politique à
Cuba » est né de cette expérience. Au cours
des années suivantes, il a voyagé dans plusieurs
pays des Amériques, dont un retour à Cuba à la fin
de la Guerre de dix ans, d'où il a de nouveau été
déporté. En 1881, il s'installe de manière plus
stable à New York, où il intensifie son travail
pour l'indépendance.
José Marti et l'unité de l'Amérique latine
Qui aujourd'hui étudie Marti ? Il n'est
certainement le seul de son époque ni même parmi
ceux qui l'ont précédé (Bolivar étant le plus
important), à voir la nécessité de l'unité de
l'Amérique latine mais on peut dire qu'il est l'un
des penseurs les plus influents dont les efforts
dévoués à la politique et à la vision du monde de
notre Amérique ont agi comme un véhicule qui a
conduit à l'indépendance de Cuba - ainsi qu'à
produire des journalistes critiques - et dont la
pensée se retrouve maintenant dans des articles
publiés dans plusieurs journaux en langue
espagnole de l'Amérique du Sud , en particulier
dans La Nacion de Buenos Aires.
Plusieurs aspects ont sans aucun doute influencé
la conception latino-américaine de José Martí,
mais il a certainement été fortement influencé par
son séjour dans plusieurs pays du continent, en
particulier au Mexique et au Guatemala, comme l'a
noté le professeur et historien cubain Pedro Pablo
Rodríguez, et par l'étude de leurs cultures et de
leurs histoires, ainsi que par son séjour
d'environ 15 ans aux États-Unis
entre 1881 et 1895. Ce dernier est au
coeur de la compréhension de l'oeuvre de Marti,
parce que les événements qu'il allait vivre et
passer en revue, allaient faire de son oeuvre une
pause de réflexion incontestable sur l'histoire et
les défis de l'unité en Amérique latine.
L'« âge du Toc » des États-Unis
(environ 1865 à 1901) a été une période
de plusieurs changements durant lesquels les
États-Unis sont devenus une énorme puissance
industrielle, de nouveaux partis ont vu le jour,
l'émergence de l'organisation du mouvement des
travailleurs et fermiers qui va de pair avec
l'industrialisation, le parachèvement du réseau
ferroviaire et de l'expansion intérieure du pays,
ce qui a ajouté de nouveaux États à l'Union et
l'élimination des peuples autochtones dans l'ouest
du pays par ce qui a été appelé les guerres contre
les Indiens.
Une société moderne florissante a été créée mais
elle a également donné lieu à des bouleversements.
Il n'a pas fallu longtemps à Martí pour voir qu'il
y aurait un besoin de plus en plus pressant pour
ce pays d'élargir ses marchés, et que l'expansion
se ferait presque naturellement vers ses voisins
d'Amérique du Sud. Un tel contexte se retrouve
dans les idées de Henry Clay, président de la
Chambre des représentants des États-Unis, qui
en 1820 avait exprimé son enthousiasme pour
une « ligue de la liberté humaine » des États
américains dans le but d'unir « toutes les nations
de la baie d'Hudson à Cap Horn » et quelques
années plus tard, en 1823, la célèbre
doctrine Monroe, « l'Amérique aux
Américains » par laquelle les États-Unis
cherchaient à affirmer leur domination sur cette
partie du monde face à l'Europe.
Il importe de noter qu'au sein des forces qui
représentent la politique américaine cette idée de
« l'américanisme » ou «
panaméricanisme » n'était pas une vision
unanimement appuyée dans la politique américaine.
Alors
que certains préconisaient des échanges
commerciaux
semblables à une union douanière, d'autres, des
industries protectionnistes convaincues,
cherchaient à maintenir
des tarifs élevés pour les produits importés.
Cependant, les États-Unis doivent garantir les
échanges
commerciaux et ne voient pas d'un oeil favorable
les incursions
commerciales de puissances européennes dont la
Grande-Bretagne,
qui ont entretenu des relations amicales avec
plusieurs anciennes
colonies espagnoles d'Amérique, avec lesquelles
elles ont des
liens étroits.
Depuis 1881, des efforts pour organiser ce
qui serait la première Conférence internationale
des États américains à Washington étaient déjà en
cours par le secrétaire d'État de l'époque, James
G. Blaine, qui occuperait le même poste et
dirigerait ces efforts vers la fin de cette
décennie.
Par l'adoption d'une loi en 1888, le Congrès
des États-Unis a autorisé le président de cette
nation à appeler à la tenue « d'une conférence
entre les États-Unis et les républiques du
Mexique, d'Amérique centrale et du Sud, d'Haïti,
de Saint-Domingue et de l'empire du Brésil »
dont les objectifs étaient, entre autres, des «
mesures en vue de la formation d'une union
douanière américaine dans le cadre de laquelle le
commerce des nations américaines entre elles sera
encouragé, dans la mesure du possible et
rentable » et « l'adoption par chacun
des gouvernements d'une pièce de monnaie commune
en argent, utilisée dans les transactions
commerciales réciproques des citoyens de tous les
États d'Amérique », selon l'annonce lue.
Cependant, le jeune journaliste et
révolutionnaire cubain, qui a également été consul
d'Argentine, de l'Uruguay et du Paraguay à
l'occasion, a écrit dans ses chroniques que la
nécessité de mettre fin à cet expansionnisme était
urgente, car en tant que républiques
latino-américaines naissantes, elles n'avaient pas
eu le temps de s'affirmer pour que la relation
soit d'égal à égal.
En 1884, la revue mensuelle « The
American » publie ce qui suit : « Il y a
à la fois un danger et un avantage à une relation
intime et inévitable entre deux sections des
Amériques. Cette intimité est tant à portée de la
main, et peut-être sur certaines questions si
écrasantes qu'il y a peu de place et de temps pour
se lever, voir et parler. »
La conférence alla d'octobre 1889 à
avril 1890, avec des réunions et des pauses
successives. Dans un numéro du 2 novembre du
journal argentin La Nacion, Martí a
écrit :
Jamais en Amérique, depuis son indépendance
jusqu'à nos jours, il n'y a eu une question qui
nécessite plus de bon jugement ou plus de
vigilance, ou qui exige un examen plus clair et
plus approfondi, que l'invitation des puissants
États-Unis (débordant de marchandises
invendables et déterminés à étendre leurs
dominions en Amérique) envoyée aux nations
américaines les moins puissantes (liées par le
commerce libre et utile avec les nations
européennes) dans le but de conclure une
alliance contre l'Europe et mettre fin aux
transactions avec le reste du monde. L'Amérique
espagnole a appris à se sauver de la tyrannie de
l'Espagne ; et maintenant, après avoir
examiné avec des yeux judicieux les antécédents,
les motifs et les ingrédients de l'invitation,
il est essentiel de dire, car c'est vraiment le
cas, que le moment est venu pour l'Amérique
espagnole de déclarer sa deuxième indépendance.
Cette conférence n'a pas atteint son objectif
principal, soit l'union douanière, mais a servi de
terrain pour que se manifeste la vision du monde
des pays du Sud, en particulier de l'Argentine, et
surtout la réponse donnée à plusieurs des
propositions faites ainsi que la réponse à «
l'Amérique pour les Américains » par,
finalement, le slogan « l'Amérique pour
l'humanité ».
« Lorsque le délégué argentin Sáenz Pena, en
remettant en question l'union commerciale, a
conclu son discours par la phrase Que l'Amérique
soit pour toute l'humanité, ils se sont tous
levés en signe d'appréciation et ont tendu la
main. » (José Martí dans La Nacion, 31
mars 1890)
Dans son livre intitulé Al sol voy, Glimpses
of Martí politics, Pedro Pablo Rodríguez a
déclaré que « l'unité latino-américaine est donc
une conséquence logique de l'anti-impérialisme de
Marti, ou mieux, est l'envers de cette médaille,
en raison de l'étroite interdépendance des deux
aspects de sa pensée. »
En 1891, Martí réitère sa position à la
Conférence monétaire des républiques américaines
et publie cette même année son essai
transcendantal sur l'unité de l'Amérique latine, «
Notre Amérique », le produit d'une profonde
maturité de sa pensée, qui place non seulement la
figure autochtone au centre de la formation des
républiques américaines, mais aussi de la
nécessité d'avoir leur propre approche et de
participer au commerce international, « Que le
monde soit greffé à nos républiques mais nous
devons être le tronc. »
Une réédition de la doctrine Monroe
En septembre 2019, dans son discours devant
l'Assemblée générale des Nations unies, le
président américain, Donald Trump, a fait une
allusion directe à la doctrine Monroe et a
déclaré : « Ici, dans l'hémisphère
occidental, nous sommes déterminés à maintenir
notre indépendance contre l'empiétement des
puissances étrangères expansionnistes. Depuis le
président Monroe, la politique officielle de notre
pays est de rejeter l'ingérence des nations
étrangères dans cet hémisphère et dans nos propres
affaires. »
Sans mentionner à quelles nations étrangères il
faisait référence, on peut imaginer que la
référence visait spécifiquement la Chine et la
Russie. Peut-être plus la Chine qui a des
relations et échanges commerciaux importants dans
la région avec des économies importantes comme le
Brésil (qui fait partie du groupe BRICS) et des
enjeux de taille en technologie.
Selon un reportage diffusé au milieu de 2019
par la chaîne allemande Deutsche Welle, « Les
investissements chinois dans la région ont
considérablement augmenté, passant de 17
milliards de dollars en 2002 à près
de 306 milliards de dollars en 2018.
Parallèlement, le pays est devenu le plus grand
partenaire commercial du Brésil, du Chili, du
Pérou et de l'Uruguay. » Ce reportage
lui-même note que la stratégie de la Chine a
changé, passant de la recherche de la
reconnaissance diplomatique (face à la
reconnaissance de Taïwan) à la concentration sur
ses relations commerciales bien que selon le
responsable chinois consulté, la région ne soit
pas une priorité pour la Chine.
Cependant, c'est une priorité pour les
États-Unis, qui ne voient pas d'un bon oeil cette
approche, comme l'a clairement indiqué il y a
quelques jours le secrétaire d'État, Mike Pompeo,
en route pour le Costa Rica, alors qu'il a
critiqué les « promesses tape-à-l'oeil » de
la Chine, soulignant d'autre part les
investissements des États-Unis dans ce pays
d'Amérique centrale, déclenchant une dispute
diplomatique avec l'ambassade de Chine à San José.
Tout cela crée un scénario qui place l'Amérique
latine au centre des conflits géopolitiques
mondiaux et il existe dans l'oeuvre de Martí des
éléments pertinents pour éclairer la compréhension
des événements qui s'y déroulent. Quelque 167
ans après sa naissance, nous pouvons dire non
seulement que Martí était un penseur exceptionnel,
mais qu'il avait également bien cerné la question
au moment clé de l'émergence de styles et
d'organisations qui façonneraient en grande partie
la vie moderne tout au long du XXe siècle (société
de masse, partis, mouvements de masse) et sont
maintenant confrontés à des crises systémiques du
capitalisme à un stade avancé et à la révolution
techno-scientifique qui mettent au défi l'humanité
de multiples façons.
L'héritage de Martí peut contribuer à comprendre
la complexité de l'histoire de l'unité en Amérique
latine, dans une situation qui a vu ces derniers
temps l'effondrement de l'UNASUR et la résurgence
de la CÉLAC et de la CARICOM comme des
institutions clés de coopération entre les pays
d'Amérique du Sud, permettant à ceux qui
l'étudient d'avoir une meilleure perspective et
compréhension, et pour façonner les événements de
manière plus appropriée. José Martí est en ce sens
une voix omniprésente et est, sans aucun doute,
l'une des voix essentielles de notre Amérique.
Le personnel diplomatique de l'ambassade de Cuba
et leur famille rendent hommage
à José Martí, Ottawa, 28 janvier 2020.
La consule de Cuba à Montréal, Mara Bilbao Diaz,
dépose des fleurs au buste de José Martí
au Parc de l'Amérique latine, Québec, 28
janvier 2020.
L'association d'amitié Canada-Cuba (Vancouver)
commémore l'anniversaire de naissance de José
Martí, 26 janvier 2020.
Yolanda Machado est journaliste,
communicatrice et étudiante de la pensée de
Marti. Elle est l'auteur de plusieurs articles
sur José Martí présentés à des rencontres
internationales et enseigne la pensée politique
de José Martí en Argentine.
(Rebelión, 28
janvier 2020. Traduction LML.
Photos : Estudios Revolución, TML, Cuban
Embassy in Canada.)
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
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