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14 décembre 2017

Défendons les droits de tous à Postes Canada! 

Rupture des pourparlers de médiation
à Postes Canada

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Défendons les droits de tous à Postes Canada!

Rupture des pourparlers de médiation à Postes Canada
Informations générales sur les factrices et facteurs ruraux et suburbains

Les travailleurs demandent des changements prosociaux à l'assurance-emploi
Les travailleurs saisonniers de la Péninsule acadienne luttent pour des prestations adéquates
Les chômeurs de la Côte-Nord réclament l'élimination immédiate du «trou noir»

Justice pour les travailleurs accidentés!
Mobilisations militantes en Ontario pour affirmer le droit à une compensation

Les enseignants et les travailleurs de l'éducation refusent de
se soumettre au diktat

Le Syndicat des enseignants de Nouvelle-Écosse intente une poursuite en vertu de la Charte
Le personnel scolaire des collèges de l'Ontario défend ses conditions de travail
Les enseignants de la maternelle au secondaire poursuivent
leur lutte
- Laura Chesnik



Défendons les droits de tous à Postes Canada!

Rupture des pourparlers de médiation
à Postes Canada

Dans un bulletin d'information, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes a annoncé le 8 décembre la rupture des pourparlers de médiation avec Postes Canada. Le STTP dit qu'il avait espéré que l'arbitre demanderait à Postes Canada d'expliquer pourquoi elle ne paiera pas les salaires des 8 000 factrices et facteurs ruraux et suburbains (FFRS) selon le système de gestion des itinéraires. La société a refusé de s'expliquer et a maintenu sa position en faveur d'un système arbitraire, qui crée un régime à deux vitesses qui discrimine les factrices et les facteurs des régions rurales et de banlieue. Plus de 70 % des FFRS sont des femmes. Le droit des FFRS d'obtenir à tout le moins des salaires, avantages sociaux et conditions de travail similaires à ceux de leurs collègues urbains n'est pas reconnu. Pendant ce temps, les salaires, les avantages sociaux et les conditions de travail des factrices et facteurs urbains subissent eux aussi des pressions et Postes Canada fait tout ce qu'elle peut pour dresser une section des travailleurs contre l'autre en suggérant que toute amélioration de la situation des FFRS devra se faire aux dépens des travailleurs urbains.

L'arbitre doit maintenant rendre sa décision finale.

Les discussions ont duré près d'un an suite à la signature de la convention collective le 9 décembre 2016, qui contenait un protocole d’entente prévoyant l’établissement d’un Comité mixte sur l’équité salariale formé de trois membres de chacune des parties. Le comité était chargé de faire enquête sur « la discrimination salariale fondée sur le sexe » chez les FFRS et d’apporter les remèdes appropriés.

Le STTP maintient que la rémunération des FFRS doit être « basée sur des valeurs de temps inscrites dans le système de gestion des itinéraires (SGI). Les itinéraires sont fondés sur les valeurs du SGI. La rémunération qui en découle est déterminée par les valeurs d'activités prévues à la convention collective.

« Bien que la valeur de temps attribuée à chaque itinéraire puisse varier en fonction des valeurs d'activité octroyées, la rémunération sera proportionnelle au temps attribué. Les FFRS d'une même zone reçoivent un salaire de base identique pour un nombre d'heures identique.

« Il s'agit donc de l'équivalent d'un taux horaire et par conséquent la meilleure méthode d'évaluation de l'écart salarial entre les FFRS et les groupes à prédominance masculine. »

Le STTP fait remarquer que Postes Canada fait preuve d'hypocrisie car elle refuse d'utiliser le système de gestion des itinéraires pour ses salaires tout en l'utilisant « pour créer les itinéraires, pour payer les employés, pour calculer les prestations de retraite, ainsi que pour comptabiliser les heures donnant accès à l'assurance-emploi ».

Postes Canada refuse d'utiliser le système de gestion des itinéraires pour les salaires parce qu'elle veut imposer arbitrairement des salaires inférieurs aux FFRS. Cette attaque injuste va dans le même sens que les actions de Postes Canada contre les travailleurs à l'échelle des postes.

En ce moment, le syndicat en est à l’étape initiale des négociations avec Postes Canada alors que les conventions collectives des FFRS et des unités urbaines se terminent à la fin de l’année. Le 4 décembre dernier, le comité de négociation du syndicat a rencontré l’employeur pour présenter sa déclaration d’ouverture sur son programme de revendications et Postes Canada en a fait de même.

Ces dernières années, les dirigeants de Postes Canada et le gouvernement fédéral se sont engagés dans une campagne visant à imposer un système de salaires à deux vitesses chez Postes Canada afin de diviser les travailleurs et affaiblir leur lutte collective à la défense des droits de tous. Les postes comptent maintenant des travailleurs qui travaillent côte à côte et qui ne reçoivent pas le même salaire, les mêmes avantages sociaux et les mêmes pensions de base. En plus, Postes Canada élimine des positions de facteur en milieu urbain, sape le système de mesure en vigueur des itinéraires des facteurs, prolonge les routes et transforme de nouveaux itinéraires en itinéraires-FFRS à des salaires plus bas, rendant la vie des factrices et facteurs de plus en plus difficile.

Réduire les salaires, les avantages sociaux et les conditions de travail de tous les travailleurs des postes et accroître plutôt que diminuer les différentes catégories de travailleurs et leurs conditions d'emploi permet à Postes Canada de s'accaparer d'une plus grande partie de la valeur produite par les travailleurs et pave la voie à la privatisation des sections les plus profitables des services postaux.

Tous avec les travailleurs des postes dans leur juste lutte
contre la privatisation et pour la défense de leurs droits !

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Informations générales sur les factrices et
facteurs ruraux et suburbains

Huit mille factrices et facteurs ruraux et suburbains (FFRS) livrent le courrier dans les régions rurales et suburbaines. Soixante-dix pour cent sont des femmes.

Environ la moitié des FFRS travaillent à partir de bureaux, côte-à-côte avec des factrices et facteurs urbains et des commis des postes. Les autres travaillent avec des maîtres de poste ruraux qui appartiennent à l'Association canadienne des maîtres de poste et adjoints (ACMPA), qui compte 12 000 membres et qui est directement affiliée au Congrès du travail du Canada.

Le 30 septembre 2003, les FFRS ont radicalement amélioré leurs conditions de travail en ratifiant une convention collective avec Postes Canada en tant que membres du STTP. Ils ont obligé Postes Canada à les reconnaître comme des employés organisés au sein d'un syndicat plutôt que comme entrepreneurs indépendants pris dans la position précaire de devoir renouveler constamment leurs contrats, sans le pouvoir collectif d'une organisation.

Lorsqu'ils étaient des entrepreneurs individuels et non des employés, Postes Canada a maintenu les FFRS dans une position vulnérable, avec des salaires peu élevés, aucun avantage social, des conditions de travail misérables et aucune sécurité d'emploi. Lorsqu'ils étaient entrepreneurs indépendants, Postes Canada a souvent demandé aux FFRS d'accepter un contrat pour moins d'argent sinon ils perdraient leur itinéraire et leur emploi. En tant qu'entrepreneurs, les FFRS devaient payer pour leur propre véhicule, leur essence et toute autre valeur matérielle consommée pendant leur temps de travail. Devant assumer une grande partie de la valeur transférée fixe et en circulation consommée pendant leur temps de travail, qui ne leur était pas intégralement restituée, et soumis à un arrangement de travail précaire avec Postes Canada, de nombreux FFRS gagnaient systématiquement le salaire minimum ou moins.

Leur première convention collective comme membres du STTP est entrée en vigueur le 1er janvier 2004. Depuis lors, les FFRS n'ont cessé de lutter, par une lutte de classe collective pour leurs droits, pour améliorer leurs salaires, leurs avantages sociaux, leurs pensions et leurs conditions de travail et les porter à un standard canadien. La convention collective actuelle prend fin le 31 décembre 2017.

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Les travailleurs demandent des changements prosociaux à l'assurance-emploi

Les travailleurs saisonniers de la Péninsule acadienne luttent pour des prestations adéquates

Plus de 300 travailleurs qui luttent pour des prestations d'assurance-emploi adéquates ont participé à une réunion publique le dimanche 10 décembre à Inkerman, dans la Péninsule acadienne. Les travailleurs de la région vivent d'industries saisonnières et font face au « trou noir » pendant la saison morte, n'ayant ni emploi ni prestations d'assurance-emploi. Selon les médias, la réunion, qui s'est tenue en présence de leur député fédéral libéral Serge Cormier, a été mouvementée parce que les travailleurs ne veulent plus entendre des déclarations comme quoi « nous comprenons votre situation » de la part de ceux qui prétendent les représenter. Ils ont fait circuler une pétition qui vise à accentuer la pression sur le gouvernement fédéral pour que les critères d'admissibilité au programme d'assurance-emploi soient assouplis. Ils demandent entre autres que le nombre d'heures travaillées pour recevoir des prestations passe de 490 à 360.

Les travailleurs contestent l'arbitraire et l'injustice du régime de l'assurance-emploi. Les chômeurs doivent recevoir une indemnisation qui leur permet de vivre à un niveau de vie canadien. Ce ne sont pas les travailleurs qui ont détruit le secteur manufacturier de leurs régions et créé ces conditions instables dans leur économie. Le niveau de vie des travailleurs et des communautés doit être soutenu comme une question de justice et de réparation de la part d'un système qui n'assure pas un moyen de subsistance à tous. C'est ce que le gouvernement fédéral cherche à éviter avec ses consultations et ses déclarations qu'il « comprend la situation des chômeurs ». Il cherche à trouver les façons de maintenir l'arbitraire du régime et de forcer les travailleurs à se déplacer au nom de ce qu'il appelle la « mobilité du travail » , la « flexibilité » et d'autres expressions qui sonnent bien à l'oreille. Ce que cela signifie en fait, c'est le déracinement des populations pour en faire une main-d'oeuvre jetable au bénéfice des monopoles.

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Les chômeurs de la Côte-Nord réclament
l'élimination immédiate du «trou noir»

Le 24 novembre dernier, le Comité Action-Chômage Côte-Nord a organisé une manifestation dans les rues de Forestville sur la Haute-Côte-Nord au Québec pour réclamer du gouvernement fédéral qu'il cesse de tergiverser avec ses soi-disant consultations et adopte immédiatement des mesures qui vont enrayer l'appauvrissement accru de la population de la Côte-Nord, en particulier de ses chômeurs. La manifestation, organisée conjointement par le Comité Action-Chômage de la région, le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) et le Conseil central CSN Côte-Nord (CCCN-CSN), a été précédée d'un point de presse au cours de laquelle a été présentée la principale demande immédiate des gens de la région, soit un seuil de 420 heures de travail pour se qualifier pour 30 semaines de prestations d'assurance-emploi. La manifestation a été marquée par la présence de gens venus de plusieurs coins de la Côte-Nord, de même que de députés, de maires et de préfets.

La manifestation a pris un tour particulièrement urgent lorsque les statistiques fédérales officielles ont montré que le taux de chômage dans la région économique de l'assurance-emploi du Bas-Saint-Laurent--Côte-Nord était tombé à 6,9 % en novembre, comparativement à 8,9 % en mai. La conséquence de cela, c'est que le seuil de qualification à l'assurance-emploi est passé dans cette région de l'AE de 595 heures travaillées pour 18 semaines de prestations, ce qui est déjà invivable, à 665 heures travaillées pour 15 semaines. Cela veut dire qu'un plus grand nombre de travailleurs vont simplement être exclus de l'assurance-emploi. La période qu'on appelle le « trou noir », cette période où le chômeur est sans revenu, ayant épuisé ses prestations d'assurance-emploi et n'ayant pas repris son travail saisonnier, va devenir encore plus longue. Cela veut dire un appauvrissement accru, plus d'endettement, plus de stress et plus d'exode de la région. 

Les manifestants en avaient long à dire sur l'absurdité de cette statistique comme quoi le chômage aurait baissé sur la Côte-Nord, et particulièrement sur la Haute Côte-Nord qui vit essentiellement du travail saisonnier et qui vit un exode prononcé. Novembre fait partie de la saison morte du travail saisonnier, comment le chômage peut-il avoir baissé ? En plus, l'exode de la population devient lui-même un facteur de baisse artificielle du taux de chômage, puisque la population qui est considérée comme se cherchant activement un emploi baisse, alors que « chercher activement un emploi » est un critère pour être considéré comme chômeur. Cette catégorisation arbitraire de régions économiques de l'assurance-emploi, avec un mixage de régions qui sont très différentes du point de vue des industries et avec des moyennes arbitraires qui n'ont rien à voir avec la situation réelle des chômeurs et de l'économie régionale, montre à quel point le régime de l'assurance-emploi est irrationnel. Avec cette statistique arbitraire, les conditions d'existence des chômeurs et de leurs communautés sont frappées de plein fouet et reculent encore, d'un simple trait de plume. La demande de 420 heures de travail pour 30 semaines de prestations vise à réduire cet arbitraire, à affirmer la réalité des conditions de vie et à lutter contre leur détérioration continuelle.

Forum ouvrier s'est entretenu récemment avec Line Sirois, la coordonnatrice d'Action Chômage Côte-Nord, suite à la manifestation du 24 novembre, sur ces actions. Elle a d'abord mentionné comment elle était fière que des gens soient venus de partout et que les députés, les préfets et les maires soient de la partie. Elle a ajouté: « Nous voulons que les gens se qualifient à l'assurance-emploi après 420 heures de travail pour 30 semaines, et que cette mesure s'applique de façon rétroactive à partir du mois de juillet dernier. Nous sommes en train de bâtir une coalition de toutes les régions de l'est du Québec pour revendiquer la même chose. Cela ajouterait tout de suite des semaines de prestations d'assurance-emploi et éviterait le trou noir après les Fêtes. Le ministre n'a pas besoin de consulter et on ne veut pas que la consultation donne lieu à un bonbon qu'on va nous donner avant la prochaine élection. C'est facile de régler ce problème immédiat. Le gouvernement a fait plus de 2 milliards $ de surplus dans la caisse de l'assurance-emploi ces deux dernières années. Cet argent-là appartient aux chômeurs. Il ne doit pas être détourné dans les revenus généraux du gouvernement comme c'est le cas actuellement. »


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Justice pour les travailleurs accidentés!

Mobilisations militantes en Ontario pour
affirmer le droit à une compensation

Le 11 décembre, les travailleurs accidentés de plusieurs communautés en Ontario dont Toronto, Hamilton, Barrie, London, Windsor, Chatham et Thunder Bay ont organisé des lignes de piquetage, des rassemblements et des actions de mobilisation pour demander que le droit des travailleurs accidentés ou devenus malades au travail à une pleine compensation soit reconnu.

Les actions ont été organisées par le Réseau ontarien des groupes de travailleurs accidentés dans le cadre de la campagne qu'il mène à l'échelle de la province sous le thème « L'indemnisation des travailleurs est un droit ». Cette année, pour aider au travail de mobilisation, des actions locales ont été organisées plutôt que l'action centrale de Noël qui se tient depuis 25 ans devant les bureaux du ministère du Travail et de la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) à Toronto. Le thème de Noël a servi à mettre en relief les épreuves que vivent les travailleurs accidentés et leurs familles durant le temps des Fêtes et l'appauvrissement auquel ils font face pendant toute l'année.

À Toronto, les travailleurs accidentés et leurs alliés se sont rassemblés à l'heure du dîner au Dundas Square qui est une place extrêmement achalandée et ont tenu un piquetage et un blitz d'information et de mobilisation sur leur campagne et amassé des signatures pour leur pétition. Se sont joints à eux des travailleurs du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, du Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario et du Syndicat des Métallos et d'autres travailleurs, et un contingent du Centre ouvrier du PCC(M-L). Les Raging Grannies de Toronto étaient aussi de la partie avec leur interprétation de chansons de Noël sur des textes nouveaux comme « Deck the Halls with Workers' Rights » (Décorez les salles avec les droits des travailleurs).

Les orateurs ont dénoncé les efforts toujours plus poussés de la CSPAAT pour rejeter les réclamations d'indemnisation au nom de soi-disant « conditions pré-existantes », lesquelles, a dit un orateur, ne les avaient jamais empêchés de travailler mais qui sont évoquées juste pour les priver de l'indemnisation à laquelle ils ont droit. Les orateurs ont donné des exemples de comment la CSPAAT refuse d'écouter le médecin traitant des travailleurs accidentés et s'appuie plutôt sur un « médecin sur papier » de la Commission pour nier la réclamation. Les travailleurs ont dénoncé le fait que leurs indemnisations s'arrêtent lorsqu'ils ont 65 ans, un âge où ils ont besoin d'encore plus de soins médicaux et de ne pas être abandonnés à leur sort. Leur bref rassemblement terminé, ils se sont répartis aux quatre coins de la rue pour distribuer des tracts et parler aux passants de leur campagne « L'indemnisation des travailleurs est un droit ».


À Barrie, les travailleurs accidentés et leurs supporters se sont rassemblés devant les bureaux de Service Ontario où les travailleurs accidentés vont demander à s'inscrire au Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées pour obtenir de l'aide quand leur réclamation a été refusée ou qu'ils doivent attendre pendant des années pour que leur demande d'appel soit traitée. Des travailleurs membres de l'Alliance de la fonction publique du Canada et de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale se sont joints à eux. La direction de Service Ontario a répliqué à l'action en appelant la police pour essayer, mais en vain, de chasser les travailleurs accidentés d'un trottoir public pour les forcer au silence.


Barrie

À Hamilton, les travailleurs accidentés et leurs alliés ont distribué des tracts devant le centre d'achats Jackson Square; à Windsor, London et Niagara ils ont fait du piquetage et chanté des chansons réclamant  justice pour les travailleurs accidentés sur des airs de Noël devant les bureaux de la CSPAAT alors qu'à Thunder Bay ils ont piqueté devant les bureaux de la Commission.


Thunder Bay

Partout, les travailleurs accidentés ont tenu des actions militantes pour exprimer leur détermination à avoir gain de cause dans leur juste lutte qui est une lutte pour le droit de tous les travailleurs de vivre dans la certitude que s'ils se blessent ou deviennent malades au travail, on va s'occuper d'eux.


Hamilton


Niagara



London


Chatham



Windsor

(Photos: Forum ouvrier, ONIWG, London Occupy WSIB)

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Les enseignants et les travailleurs de l'éducation
refusent de se soumettre au diktat

Le Syndicat des enseignants de Nouvelle-Écosse intente une poursuite en vertu de la Charte

Les procédures en cour de la poursuite en vertu de la Charte du Syndicat des enseignants de Nouvelle-Écosse (SENE) contre le gouvernement de la province, pour avoir adopté une loi en février dernier qui a décrété la convention collective, ont débuté le 23 novembre. Les enseignants font valoir dans leur contestation que la Loi 75 du gouvernement McNeil, Loi de 2017 sur l'entente professionnelle des enseignants et les améliorations dans la salle de classe, viole le droit de liberté d'association et le droit de liberté de parole tels que garantis par la Charte canadienne des droits et libertés.

Le SENE écrit que la Loi 75 « s'est ingérée de manière significative dans le processus de négociation collective et a enfreint le droit de grève en violation de la liberté d'association ».

Le syndicat ajoute que le droit de croyance, d'opinion et d'expression de ses membres tel que garanti par la Charte est violé par l'empiètement de la Loi sur le droit des enseignants de protester et de faire la grève.

Le SENE affirme que la conduite du gouvernement avant, pendant et après la négociation de la convention collective des enseignants, qui a échoué, a « manifesté un non-respect d'un processus de consultation et de négociation significatif et de bonne foi ».

« Nous allons tout faire pour assurer que le droit à la négociation collective libre et équitable soit redonné aux enseignants de Nouvelle-Écosse. Nous croyons que le gouvernement a failli à la tâche de négocier de bonne fois, comme la Charte le requiert, et a perturbé le processus de négociation collective », a déclaré la présidente du SENE, Liette Doucet, dans un communiqué envoyé par courriel.

La directrice intérimaire du service des relations avec les médias du gouvernement, Tina Thibeau, a dit : « Nous soutenons cette loi et croyons qu'elle va résister à une contestation en cour. »

L'adoption de la Loi et la menace du gouvernement de mettre les enseignants et les étudiants dans une forme de lockout ont suscité un outrage massif parmi les enseignants et la population en général qui a appuyé les enseignants. Le tout a culminé en une grève d'une journée devant le parlement provincial et à l'échelle de la province, la première grève générale des enseignants de Nouvelle-Écosse dans les 122 ans d'existence de la province.

On doit se rappeler que jusqu'à ce que la convention collective soit imposée, les enseignants avaient rejeté trois ententes de principe en 14 mois, chaque fois sous la menace de se faire imposer une convention, parce que ces ententes ne traitaient pas des questions clés que sont la taille et la composition des classes et les salaires.

Le SENE participe aussi à une autre contestation en vertu de la Charte qui a été intentée par sept syndicats contre la Loi 148 du gouvernement McNeil qui a décrété en septembre dernier les salaires des 75 000 employés du secteur public de la province pour les prochains quatre ans.

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Le personnel scolaire des collèges de l'Ontario
défend ses conditions de travail

Les développements récents montrent que l'utilisation du diktat par le gouvernement libéral de l'Ontario, loin de régler les problèmes dans le secteur collégial, n'a fait qu'empirer les choses pour les étudiants, les professeurs et le système collégial lui-même.

Des centaines de griefs et de plaintes relatives à la charge de travail ont été déposés dans toute la province après que le gouvernement ait mis fin à la grève par son projet de loi sans que des protocoles de retour au travail ne soient mis en place, notamment sur la façon dont les cinq semaines de temps perdu seraient rattrapées par les étudiants et que l'augmentation de la charge de travail des professeurs serait déterminée et rémunérée. La Loi 178 prévoit que les conditions de la convention collective existante seront maintenues jusqu'à ce qu'une nouvelle soit conclue. Cette convention collective, qui a pris fin en septembre 2017, limite le personnel scolaire à temps plein à un maximum de 44 heures de travail par semaine et prévoit que le semestre d'automne se termine le15 décembre. Les professeurs qui consacrent des heures supplémentaires pour le rattrapage doivent le faire sans garantie d'être payés en temps supplémentaire ou d'être payés pour la charge de travail accrue qu'ils doivent assumer.

Cela crée une situation chaotique et stressante pour les professeurs et les étudiants. CBC a rapporté le 2 décembre que 45 griefs avaient été déposés dans un seul collège. Un autre collège, La Cité collégiale à Ottawa, a suspendu quatre professeurs sans salaire pour avoir déclaré qu'ils ne pouvaient pas signer en toute conscience un engagement garantissant que les étudiants de leur programme auront acquis toutes les compétences nécessaires avec trois semaines de temps d'enseignement en moins. [1]

Au milieu de tout cela, les étudiants confrontés à l'incertitude de savoir s'ils pouvaient terminer le semestre avec succès, souvent en essayant de garder un emploi, devaient décider s'ils devaient poursuivre leur session ou abandonner leurs cours et demander un remboursement des frais de scolarité sans être assurés d'être réadmis pour la session suivante advenant le cas où toutes les places seraient déjà attribuées. Le 12 décembre, le gouvernement a rapporté qu'environ 25 700 étudiants à temps plein ont abandonné leurs cours depuis le 1er novembre et qu'il s'agissait d'un chiffre préliminaire. Les chiffres n'ont pas été publiés pour ce qui est des étudiants à temps partiel qui ont décidé d'abandonner leurs cours. CBC a indiqué la semaine précédente que 1 528 étudiants ont abandonné leurs cours au collège Centennial de Toronto, 1 890 au collège Fanshawe de London, 1 200 au collège St.Clair de Windsor et au collège Conestoga à Kitchener et 852 au collège Seneca à Toronto.

Pendant ce temps, les étudiants se plaignent de l'insuffisance et d'injustices en matière « d'aide financière » offerte par la province aux étudiants qui peuvent prouver qu'ils ont souffert de la grève, ainsi que d'autres questions liées à l'abandon des cours et au retour en classe, et de l'impact de tout cela sur les paiements de leurs prêts étudiants et plus encore.

Un groupe récemment formé, appelé Ontario Students United, a appelé à une grève provinciale dans les collèges, le vendredi le 15 décembre à midi, au sujet des problèmes auxquels sont confrontés de nombreux étudiants.[2] Leurs demandes comprennent notamment:

- une somme de 500 $ à verser à tous les étudiants à même le « fonds de secours » plutôt que seulement à ceux qui peuvent « prouver » qu'ils font face à des difficultés;

- un remboursement aux étudiants qui se sont retirés qui doit inclure tous les frais de services, les frais afférents, le stationnement et tous les autres frais non mentionnés, en plus des frais de scolarité;

- l'équité pour les étudiants internationaux, qui n'ont pas été autorisés à travailler pendant la grève, sous la forme de plans de paiement spéciaux compte tenu des frais très élevés qu'ils paient. Certains auraient subi des pressions de la part des collèges de ne pas abandonner leurs cours sous la menace de perdre leurs visas.

Les étudiants sont également invités à se joindre à un recours collectif intenté contre les collèges pour bris de contrat et bris de la Loi de 2002 sur la protection du consommateur.[3]

Début de la médiation-arbitrage sous l'égide de la loi de retour au travail

Le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO) qui représente les professeurs des collèges d'arts appliqués et de technologie de l'Ontario rapporte que William Kaplan a été accepté par le syndicat et le conseil des employeurs comme médiateur-arbitre dans « les négociations » pour une nouvelle convention collective. En cas d'échec, il va en imposer une selon les paramètres dictés par la Loi 178, Loi de 2017 sur le règlement du conflit de travail dans les collèges d'arts appliqués et de technologie de l'Ontario, la Loi de retour au travail adoptée par les libéraux et les conservateurs pour mettre fin à la grève.[4]

À partir du 12 décembre, le Conseil des employeurs et le SEFPO ont déposé des mémoires sur les questions en litige. Kaplan rencontrera les représentants syndicaux le 14 décembre et les représentants des employeurs le 15 décembre. Deux jours de médiation suivront les 16 et 17 décembre. Si une nouvelle convention collective n'est pas conclue par le biais de la médiation, l'arbitrage sur les questions non résolues devrait commencer au début ou à la mi-janvier. La Loi 178 enjoint à l'arbitre de finaliser la nouvelle convention collective au plus tard 90 jours après sa nomination, bien que le délai puisse être prolongé si les deux parties sont d'accord. Pendant ce temps, la contestation par le SEFPO la Loi 178 pour violation des droits du personnel scolaire en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés se poursuivra.

Notes

1. « Quatre enseignantes de l'Ontario suspendues pour avoir refusé de se soumettre au diktat du collège », Forum ouvrier, numéro du 7 décembre 2017

2. Lire la page de Ontario Students United sur facebook

3. Cliquer ici pour de l'information sur le recours collectif

4. William Kaplan est un avocat qui travaille comme médiateur et arbitre. Il est également un auteur qui a écrit de nombreux livres. Son livre le plus récent, « Why Dissent Matters » a été publié en juin et a suscité beaucoup d'intérêt parmi les médias canadiens.

Sur le site Web de Kaplan, il y a une longue liste de cas qu'il a arbitrés seul ou dans le cadre d'un panel de trois personnes. La plupart sont des cas d'arbitrage de différends (par opposition à l'arbitrage de griefs). Beaucoup appartiennent au secteur de l'éducation, de la santé et d'autres domaines du secteur public. Il était l'arbitre nommé pour imposer une entente en 2006 après qu'une grève de 18 jours du personnel scolaire des collèges de l'Ontario n'ait pas débouché non plus à ce moment-là sur un règlement négocié entre le SEFPO et les collèges.

En août 2016, il a été nommé pour intervenir en tant que « médiateur spécial » entre le Syndicat des travailleurs et des travailleuses des Postes et Postes Canada à un moment où les travailleurs des postes avaient menacé de faire la grève en appui à leurs revendications contractuelles. L'entente qui a été conclue est celle qui est présentement en vigueur. Il a également été nommé médiateur par le gouvernement de la Nouvelle-Écosse après que celui-ci soit intervenu pour mettre fin à une grève de 18 mois des journalistes, photographes, rédacteurs et membres du personnel de soutien au Halifax Chronicle Herald, qui a continué de publier en ayant recours à des briseurs de grève.

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Les enseignants de la maternelle au secondaire poursuivent leur lutte


Manifestation des enseignants et des travailleurs de l'éducation lors de la conférence de la course à la chefferie du Parti libéral le 26 janvier 2013

Alors que l'année 2017 s'achève, les enseignants et les travailleurs de l'éducation de l'Ontario poursuivent la lutte pour leurs droits. Le 9 décembre, les enseignants du primaire et d'autres professionnels de l'éducation regroupés dans la Fédération des enseignantes et des enseignants de l'élémentaire de l'Ontario (FEEO) ont lancé une campagne sur les médias sociaux qui  commémore le début des grèves des enseignants du primaire à l'échelle de la province cinq ans plus tôt, le 10 décembre. Cette campagne coïncide avec une nouvelle ronde de discussions avec le gouvernement devant médiateur après que les tribunaux aient déclaré que le gouvernement a violé les libertés fondamentales pendant la ronde de négociations de 2012. Le gouvernement avait mis fin à ces négociations en décrétant les conventions collectives par le biais d'une loi.

Les grèves de 2012 ont été un défi direct aux menaces d'adoption d'une loi qui permettait au gouvernement d'imposer des conventions collectives et de refuser de négocier. Des milliards de dollars ont été retirés de l'éducation publique, principalement par le refus du gouvernement de reconnaître les congés de maladie. Des milliers de membres et de sympathisants de la FEEO se sont engagés dans des actions qui ont touché presque chaque ville et municipalité de la province et ont mobilisé les Ontariens à dire Non ! au diktat et aux attaques contre les droits des travailleurs.


Diaporama produit par la section du Greater Essex de la FEEO qui célèbre 5 années de résistance au diktat et de défense des droits des travailleurs. Cliquer sur l'image pour visionner la vidéo.

La campagne sur les médias sociaux a commencé avec un diaporama produit par la section locale de Greater Essex de la FEEO. Elle est maintenant devenue une campagne où chaque section locale tweete et affiche des photos de sa journée de grève pendant les grèves tournantes de 2012. Le diaporama lui-même a été visionné plus de 3 500 fois et continue de l'être. Il est partagé activement dans toute la province et le pays alors que le Syndicat des enseignants de la Nouvelle-Écosse, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants et d'autres le partagent avec leurs membres.

La campagne aide les enseignants, les travailleurs de l'éducation et leurs partenaires à se souvenir de leur expérience directe dans la défense de leurs droits en 2012. C'est quelque chose que les soi-disant grands partis qui se préparent à l'élection de 2018 voudraient bien que les enseignants et les travailleurs de l'éducation oublient.

On rapporte que les pourparlers de médiation entre la FEEO et le gouvernement n'ont pas mené à une entente au sujet d'une réparation à la Loi 115. Le même juge qui a statué en faveur des syndicats sera forcé de se prononcer sur une réparation, ce qu'il a dit ne pas vouloir faire. Le gouvernement sera obligé de parler de sa violation flagrante des droits en audience publique. Pendant ce temps, il cherche à semer de la confusion sur les enjeux en suggérant qu'il existe une version progressiste du programme d'austérité antisociale néolibérale.

À propos du processus de médiation

Les syndicats qui représentent les enseignants et les travailleurs de l'éducation en Ontario qui ont participé aux négociations provinciales de l'élémentaire au secondaire en 2012 ont intenté une poursuite en cour dans laquelle ils déclarent que le gouvernement de l'époque a violé leur droit de négociation collective qui est protégé par la Charte canadienne des droits et libertés. La ronde de négociations provinciales de 2012 a culminé dans le recours par le gouvernement à la Loi 115, Loi donnant la priorité aux élèves pour imposer des conventions collectives qui ont soustrait des milliards de dollars du système d'éducation. Cela s'est produit alors que le gouvernement de l'Ontario était minoritaire, à un siège d'une majorité. Les progressistes-conservateurs de Tim Hudak ont appuyé les libéraux et fait en sorte que la loi soit adoptée.

La cour a éventuellement statué que le gouvernement ontarien avait violé les droits protégés par la Charte des personnes visées. Le juge Thomas Lederer a rendu sa décision le 20 avril 2016. Dans sa décision, il a demandé que ceux qui contestaient la Loi 115 essaient de proposer une réparation hors cour, en accord avec le gouvernement, et, advenant un échec, il a dit qu'il déciderait de la réparation. Il a cependant donné une opinion, qu'on ne lui avait pas demandée, à l'effet d'imposer un cadre défini à l'intérieur duquel ceux dont les droits avaient été enfreints devaient aborder les discussions avec le gouvernement pour en arriver à une réparation. Il leur a dit que s'ils n'étaient pas capables d'en arriver à un règlement hors-cour, il n'allait pas réparer les torts qui leur avaient été causés. Autrement dit, au lieu de résoudre les questions, le juge a donné le ton aux pourparlers de médiation qui allaient s'ensuivre pour faire en sorte que l'ordre du jour d'austérité néolibérale du gouvernement soit maintenu. Il a écrit : « Le fait demeure que l'Ontario connaissait et connaît peut-être encore des difficultés fiscales. Si c'est le cas, nous sommes tous affectés. L'Ontario a accepté qu'elle devait agir. Le problème qui est survenu concerne le processus et non le résultat final. Il est possible que si le processus avait respecté le droit d'association des syndicats, que l'impact fiscal et économique aurait été le même que celui qu'on a connu. » [...]

« En ce moment (sans avoir entendu les présentations), je ne suis pas certain de ce qui aurait été accompli par une réparation significative ou très agressive. Est-ce que cette réparation pourrait favoriser une partie au détriment du tout ? Nous cherchons encore la réponse. » [1]

Le gouvernement libéral a ensuite procédé à un assaut sur deux fronts pour éviter de rendre des comptes de ses actes. Il a d'abord offert aux syndicats visés de prolonger leurs conventions jusqu'après l'élection provinciale à condition qu'il n'y ait pas de négociations locales. En même temps, il a offert certaines mesures financières comme remède pour l'action en cour. Bien que ces deux choses aient été séparées, elles se sont produites en même temps. Tous les syndicats de l'élémentaire au secondaire ont négocié des prolongations de conventions avec le gouvernement, et ils ont tous, sauf la Fédération des enseignantes et enseignants de l'élémentaire de l'Ontario (FEEO), signé une entente de réparation. En juin 2017, la FEEO a annoncé qu'elle n'avait pas pu en arriver à une entente de la sorte avec le gouvernement. Le président de la FEEO, Sam Hammond, avait alors dit : « L'exécutif provincial de la FEEO a décidé que le principe de rectification équitable pour les pertes encourues par les membres de la FEEO à cause de la Loi 115 doit être respecté. Ce que le gouvernement a proposé ne respecte pas ce principe. »

Conformément au jugement de la cour sur la Loi 115 sur ce qui devait se produire si les parties n'en arrivaient pas à un accord, la question de la réparation a été renvoyée au juge Lederer pour qu'il en décide. Cependant, au lieu de statuer que les parties doivent donner des explications publiques sur la réparation qu'elles proposent, de façon à mettre en lumière une nouvelle fois tout ce qui s'était passé pendant cette période de diktat, le juge a envoyé la FEEO et le gouvernement en médiation. Celle-ci devait se tenir les 9 et 10 décembre. Les rapports indiquent que les pourparlers se sont conclus sans accord sur une réparation et que la question est remise entre les mains du juge qui doit rendre une décision.

Note

1. Lire « Court Ruling on Ontario's Bill 115. Teachers and Education Workers Win Another Battle for Rights » dans le numéro du 25 avril 2016 de Ontario Political Forum

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