Numéro 71 - 11 novembre 2020

Jour du Souvenir 

Affirmons nos aspirations pour la paix et
un monde sans ingérence, menaces,
guerre et agression!


Manifestation à Montréal contre l'agression des États-Unis contre l'Iran le 25 janvier 2020 

Appel à porter le coquelicot blanc le Jour du Souvenir 

Le jour où l'armistice a été signé pour mettre fin à la Première
Guerre mondiale

- Nick Lin -

Le souvenir en éducation

- Balado l'Éducation est un droit -



Jour du Souvenir 

Affirmons nos aspirations pour la paix et un monde sans ingérence, menaces, guerre et agression!


Manifestation à Montréal contre la guerre des États-Unis en Irak, le 15 février 2003

Les travailleurs du Canada et du Québec ne veulent pas que le Canada contribue aux conflits mondiaux ou aux guerres d'agression contre des peuples frères. La marche de plus de 200 000 personnes à 20 degrés sous zéro en 2003 contre l'invasion de l'Irak dans les rues de Montréal et les différentes actions organisées contre la présence de bateaux de guerre de l'OTAN pour promouvoir la guerre parmi les jeunes dans les ports de Montréal et ailleurs le démontrent bien.

Réfléchir et tirer les conclusions qui s'imposent sur les questions de la guerre et de la paix est quelque chose d'essentiel pour les Québécois, les Canadiens et les Premières Nations. Cela les aide à renforcer leur mouvement antiguerre et à prendre des mesures pour que le Canada soit une zone de paix, qu'il sorte de l'OTAN et des autres alliances militaires impérialistes des États-Unis et qu'il joue un rôle en faveur des peuples et de leur souveraineté dans le monde. Le Jour du Souvenir, le 11 novembre, est l'occasion d'affirmer ces aspirations.

Une des formes que cela prend est le port du coquelicot blanc, qui commémore toutes les victimes de la guerre. Des appels sont lancés dans le monde entier pour le porter le Jour du Souvenir. Le coquelicot blanc est porté depuis au moins 80 ans en symbole de trois choses : le souvenir de toutes les victimes de la guerre, un engagement envers la paix et une prise de position contre toutes les tentatives de glorifier ou de célébrer la guerre.

Le coquelicot blanc a été lancé comme symbole de paix pour la première fois en Angleterre en 1933 par la Co-operative Women's Guild afin de commémorer toutes les victimes de la guerre, aussi bien civiles que militaires. L'idée a d'abord été discutée en Angleterre dès 1926, après que la Première Guerre mondiale de 1914-1918 eût entraîné la mort de 10 millions de soldats et d'un million et demi de civils.

La campagne du coquelicot blanc appelle les peuples à se mobiliser pour la paix. Selon la Peace Pledge Union (PPU) de Grande-Bretagne, celui-ci « symbolise la conviction qu'il existe de meilleurs moyens de résoudre les conflits que le recours à la violence. Il incarne le refus de tuer des êtres humains pour quelque raison que ce soit. »

La PPU condamne la dépendance économique vis-à-vis les ventes d'armes et la pression d'innover et de produire des armes de tous types, soulignant que « les résultats des récentes aventures militaires mettent en évidence leur inefficacité et leurs conséquences dramatiques ». La Peace Pledge Union poursuit en soulignant que le meilleur moyen de respecter les victimes de la guerre est de travailler à la prévention de la guerre maintenant et à l'avenir en s'attaquant aux causes sous-jacentes de la guerre. Elle souligne que la paix est beaucoup plus que l'absence de violence; elle « requiert des changements sociaux majeurs pour nous permettre de vivre plus en coopération ».

Au Québec, le Collectif Échec à la guerre, pour la 10e année consécutive, demande à tous et à toutes de porter le coquelicot blanc le Jour du Souvenir. À cette occasion, une déclaration dédiée à la mémoire de toutes les victimes de la guerre a été publiée dans l'édition du samedi 7 novembre du journal Le Devoir, ainsi que dans ses plages publicitaires et les éditions tablette et mobile. Plus de 200 personnes et 34 groupes ont appuyé la déclaration et contribué à en défrayer les coûts (8 000 $).

Le 11 novembre, Jour du souvenir, Échec à la guerre organise également une table ronde virtuelle « Les grands oubliés du Jour du souvenir - Les victimes civiles et le rôle néfaste du Canada » de 18 h à 19 h avec les parrains et marraines qui ont parrainé la Campagne du coquelicot blanc 2020. Pour plus d'information, cliquer ici.

Aujourd'hui, disons haut et fort :

Faisons du Canada une zone de paix !
Démantelez toutes les bases militaires américaines du monde et celles
de l'OTAN et de ses membres, y compris le Canada !
Mettons fin à toutes les guerres d'agression et d'occupation !
Mettons fin aux dépenses consacrées aux armes de
destruction massive et à la vente d'armes !

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Appel à porter le coquelicot blanc
le Jour du Souvenir 

Le Collectif antiguerre québécois Échec à la guerre a publié la lettre ouverte suivante dans les pages du journal Le Devoir le 7 novembre. 

L'heure est grave !

Pendant que Le Bulletin des scientifiques atomiques avançait son « horloge de l'apocalypse » à « 100 secondes avant minuit » pour illustrer la « situation la plus dangereuse que l'humanité ait jamais affrontée »...

... Les ogives des neufs pays détenteurs d'armes nucléaires dans le monde sont des centaines de fois plus puissantes que les bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki qui ont fauché la vie de plus de 200 000 personnes.

... Les arsenaux nucléaires actuels pourraient, à eux seuls, anéantir l'humanité ainsi qu'une grande partie de la vie animale et végétale sur la Terre; néanmoins, le Canada a boycotté le processus d'élaboration et d'adoption du Traité pour l'interdiction des armes nucléaires (TIAN), adopté en 2017 par 122 pays sur 192.

... Les États-Unis (É.-U.) et la Russie n'ont pas renouvelé le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI); de plus, les É.-U. ont indiqué qu'ils n'accepteront pas de prolonger le traité New START de réduction des armes nucléaires stratégiques qui expire en février 2021.

Pour les populations civiles, le danger ne s'arrête pas là...

... Les bases et les sites d'entraînement militaires, partout dans le monde, génèrent des tonnes de déchets toxiques qui contaminent les sols et les nappes phréatiques. Les opérations militaires ont des effets importants sur le réchauffement climatique, par exemple, l'armée des É.U., à elle seule, est l'institution qui produit le plus de gaz à effet de serre dans le monde.

... Malgré les critiques qui lui ont été adressées par un groupe d'experts de l'ONU, le gouvernement du Canada vient de reprendre la vente de véhicules blindés et d'armes à l'Arabie Saoudite  de l'équipement militaire susceptible d'être utilisé dans la guerre au Yémen, qui a fait plus de 100 000 morts, dont de nombreux civil-e-s.

... Les É.U. jouent de plus en plus la carte de l'ingérence, de l'intimidation et de l'agression militaire. La menace de nouvelles guerres encore plus destructrices grandit, et avec elle, le risque d'une conflagration nucléaire.

À l'heure de tous ces dangers, nous vous invitons à porter le coquelicot blanc pour garder à la mémoire les millions de victimes civiles des guerres et pour éviter qu'il y en ait des millions d'autres !

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Le jour où l'armistice a été signé pour mettre fin
à la Première Guerre mondiale

Le 11 novembre 1918, l'armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale était signé, marquant la fin des combats. La Première Guerre mondiale qui a été un massacre d'une ampleur sans précédent a été qualifiée de « guerre pour mettre fin à toutes les guerres ». Malgré cela, il est bien connu que le traité de paix signé par la suite à Versailles a contribué à jeter les bases de la croissance du fascisme et a été un facteur de la Deuxième Guerre mondiale.

La Première Guerre mondiale était une guerre interimpérialiste, une guerre dans laquelle les travailleurs étaient envoyés au massacre alors que les empires s'affrontaient pour se partager le monde. La Première Guerre mondiale a fait neuf millions de morts et 21 millions de blessés. De plus, au moins cinq millions de civils sont morts de maladie, de faim ou de froid.

La guerre a également marqué un tournant dans l'histoire. En 1917, la classe ouvrière et le peuple russes ont organisé la Grande Révolution socialiste d'Octobre et ont sorti la Russie de la guerre.

Lorsque le pouvoir soviétique a été établi, Winston Churchill a lancé l'appel à « le tuer dans l'oeuf ». Au lendemain de la guerre, quatorze puissances étrangères, dont le Canada, sont intervenues militairement afin de provoquer une guerre civile, de s'emparer des biens de la Russie soviétique et écraser la révolution et le pouvoir soviétique. Mais le pouvoir soviétique l'a remporté et les puissances interventionnistes ont été vaincues. Loin d'être écrasée, la Grande Révolution socialiste d'Octobre a permis l'avancée de la société, son développement vigoureux et la libération sans précédent de l'initiative humaine.

De profonds changements politiques, culturels, économiques et sociaux se produisirent en Europe, en Asie et en Afrique, et même dans des régions extérieures à celles qui avaient été directement frappées par la guerre. Quatre empires se sont effondrés à cause de la guerre : l'empire tsariste russe, l'empire ottoman, l'empire allemand et l'empire austro-hongrois. D'anciens pays ont disparu, de nouveaux se sont formés et les frontières ont été redessinées. Des organisations internationales, comme la Société des nations, ont été créées.

La Russie soviétique s'est industrialisée à un rythme inouï, un phénomène sans précédent jusqu'alors. Elle a donné l'exemple d'une marche triomphale. Quel que soit son ennemi, elle a triomphé.

Les grands idéaux de « la guerre pour mettre fin à toutes les guerres », du devoir envers le roi et la patrie, envers l'empire, se sont révélés être un mensonge, une fausse justification, pour l'horrible conflit des bellicistes impérialistes. Pourtant, ces mêmes valeurs sont promues actuellement au nom de « Nous nous souviendrons d'eux »  les morts sont les plus glorieux, car ils ont fait le sacrifice suprême pour la liberté contre un ennemi odieux.


Manifestation contre la conscription au Carré Victoria à Montréal le 17 mai 1917. Les travailleurs du Québec ne voyaient aucune raison de sacrifier leur vie pour la gloire de l'Empire britannique. Le gouvernement canadien a imposé la conscription en août 1917. 

L'historiographie bourgeoise parle de « l'avènement » du Canada en tant que nation en raison de son rôle pendant la Première Guerre mondiale au cours de laquelle il aurait prouvé qu'il méritait le statut de grande puissance. Le sacrifice des jeunes Canadiens comme chair à canon dans les tranchées de l'Europe aurait montré que le Canada était en mesure d'assumer lui-même sa politique étrangère et de rompre les liens avec le Parlement impérial britannique. Cette désinformation sert à imprégner les Canadiens d'une vision chauvine selon laquelle le Canada est une force majeure de l'Entente, digne d'être à la table pour le partage du butin de la guerre. En fait, cette participation a fait du Canada un béni-oui-oui au service de la connivence de la Grande-Bretagne et de la France pour exclure l'Allemagne, et du soutien à toutes les nouvelles organisations nouvelles hostiles à la Russie soviétique.

Aujourd'hui, le bellicisme du Canada est présenté comme une valeur canadienne fondatrice. Cependant, le sacrifice des Canadiens contredit les récits officiels. Leur sacrifice n'a pas été fait pour la liberté, mais au nom de l'empire. L'indépendance du Canada n'a pas été établie en envoyant les jeunes Canadiens participer à la boucherie impérialiste qu'était la Première Guerre mondiale, une guerre de repartage du monde entre les empires de l'époque pour s'assurer des sources de matières premières, une main-d'oeuvre bon marché, des zones d'exportation de capitaux et une influence stratégique. Au contraire, l'élite dirigeante du Canada s'est assurée une place comme serviteur d'abord des impérialistes britanniques puis des impérialistes américains, tandis que persiste parmi le peuple un mouvement pour un véritable projet d'édification nationale dans lequel les ressources naturelles et humaines et le pouvoir décisionnel sont au service du peuple et non des riches.

Aujourd'hui, plus de 100 ans après la fin de la Première Guerre mondiale, le Canada a été intégré à la machine de guerre impérialiste américaine alors que les États-Unis, l'OTAN et leurs alliés étendent leur ingérence et leur agression et menacent de faire la guerre à des pays qui ne se soumettront pas à leur diktat. En même temps, le gouvernement canadien, au service de cet ordre du jour, prépare les conditions pour utiliser ses pouvoirs de police pour déclarer l'opposition à la guerre et aux alliances agressives comme l'OTAN une menace à la sécurité nationale.

Aujourd'hui plus que jamais, les Canadiens et les Québécois doivent défendre et promouvoir leurs convictions contre l'agression impérialiste et la guerre en s'attelant à la tâche de faire du Canada une zone de paix.

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Le souvenir en éducation

L'épisode 68 du balado l'Éducation est un droit, publié à l'occasion du Jour du Souvenir 2020, est présenté comme suit :

« Cette année, le Jour du Souvenir a lieu à l'occasion du 75e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il se tiendra dans les écoles dans les conditions d'une pandémie où les assemblées ou autres grands rassemblements ne sont pas autorisés. Cela signifie que les éducateurs joueront un rôle plus important en commémorant le Jour du Souvenir avec leurs élèves qu'ils ne le feraient lors des années précédentes. Dans cet épisode, nous discutons de l'importance que les éducateurs et les élèves contribuent à la paix par le souvenir. »

Écoutez l'épisode au complet ici 

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(Pour voir les articles individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)

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