Le jour où l'armistice a été signé pour mettre fin à la Première Guerre mondiale
- Nick Lin -
Le 11 novembre 1918, l'armistice qui a mis
fin à la Première Guerre mondiale
était signé, marquant la fin des combats. La
Première Guerre mondiale qui a été un
massacre d'une ampleur sans précédent a
été qualifiée de « guerre
pour mettre fin à toutes les guerres ».
Malgré cela, il est bien connu que le traité de
paix
signé par la suite à Versailles a
contribué à jeter les bases de la croissance du
fascisme et a été un facteur de la
Deuxième Guerre mondiale.
La
Première Guerre mondiale était une guerre
interimpérialiste, une guerre dans laquelle les
travailleurs étaient envoyés au massacre alors
que les empires s'affrontaient pour se partager le monde. La
Première Guerre mondiale a fait neuf millions de morts
et 21 millions de blessés. De plus, au moins cinq
millions de civils sont morts de
maladie, de faim ou de froid.
La guerre a
également marqué un tournant dans l'histoire.
En 1917, la classe ouvrière et le peuple russes ont
organisé la Grande Révolution socialiste
d'Octobre et ont sorti la Russie de la guerre.
Lorsque
le pouvoir soviétique a été
établi, Winston Churchill a lancé l'appel
à « le tuer dans l'oeuf ». Au
lendemain de la guerre, quatorze puissances
étrangères, dont le Canada, sont intervenues
militairement afin de provoquer une guerre civile, de s'emparer des
biens de la Russie soviétique et écraser la
révolution et le pouvoir
soviétique. Mais le pouvoir soviétique l'a
remporté et les puissances interventionnistes ont
été vaincues. Loin d'être
écrasée, la Grande Révolution
socialiste d'Octobre a permis l'avancée de la
société, son développement vigoureux
et la libération sans précédent de
l'initiative humaine.
De profonds changements
politiques, culturels, économiques et sociaux se
produisirent en Europe, en Asie et en Afrique, et même dans
des régions extérieures à celles qui
avaient été directement frappées par
la guerre. Quatre empires se sont effondrés à
cause de la guerre : l'empire tsariste russe, l'empire
ottoman, l'empire allemand et
l'empire austro-hongrois. D'anciens pays ont disparu, de nouveaux se
sont formés et les frontières ont
été redessinées. Des organisations
internationales, comme la Société des nations,
ont été créées.
La
Russie soviétique s'est industrialisée
à un rythme inouï, un
phénomène sans précédent
jusqu'alors. Elle a donné l'exemple d'une marche triomphale.
Quel que soit son ennemi, elle a triomphé.
Les
grands idéaux de « la guerre pour mettre fin
à toutes les guerres », du devoir envers
le roi et la patrie, envers l'empire, se sont
révélés être un mensonge,
une fausse justification, pour l'horrible conflit des bellicistes
impérialistes. Pourtant, ces mêmes valeurs sont
promues actuellement au nom de « Nous nous souviendrons
d'eux » – les morts sont les plus glorieux, car ils
ont fait le sacrifice suprême pour la liberté
contre un ennemi odieux.
Manifestation
contre la conscription au Carré Victoria à Montréal le 17
mai 1917. Les travailleurs du Québec ne voyaient aucune raison
de sacrifier leur vie pour la gloire de l'Empire britannique. Le
gouvernement canadien a imposé la conscription en août
1917.
L'historiographie
bourgeoise parle de «
l'avènement » du Canada en tant que
nation en raison de son rôle pendant la Première
Guerre mondiale au cours de laquelle il aurait prouvé qu'il
méritait le statut de grande puissance. Le sacrifice des
jeunes Canadiens comme chair à canon dans les
tranchées de l'Europe aurait montré que le
Canada était en mesure d'assumer lui-même sa
politique étrangère et de rompre les liens avec le
Parlement impérial britannique. Cette
désinformation sert à imprégner les
Canadiens d'une vision chauvine selon laquelle le Canada est une force
majeure de l'Entente, digne d'être à la table pour
le partage du butin de la guerre. En fait, cette participation
a fait du Canada un béni-oui-oui au service de la connivence
de la Grande-Bretagne et de la France pour exclure l'Allemagne, et du
soutien à toutes les nouvelles organisations nouvelles
hostiles à la Russie soviétique.
Aujourd'hui, le
bellicisme du Canada est présenté comme une
valeur canadienne fondatrice. Cependant, le sacrifice des Canadiens
contredit les récits officiels. Leur sacrifice n'a pas
été fait pour la liberté, mais au nom
de l'empire. L'indépendance du Canada n'a pas
été établie en envoyant les jeunes Canadiens participer à la boucherie
impérialiste qu'était la Première
Guerre mondiale, une guerre de repartage du monde entre les empires de
l'époque pour s'assurer des sources de matières
premières, une main-d'oeuvre bon marché, des zones
d'exportation de capitaux et une influence stratégique. Au
contraire, l'élite dirigeante du Canada s'est
assurée une place comme serviteur
d'abord des impérialistes britanniques puis des
impérialistes américains, tandis que persiste
parmi le peuple un mouvement pour un véritable projet
d'édification nationale dans lequel les ressources
naturelles et humaines et le pouvoir décisionnel sont au
service du peuple et non des riches.
Aujourd'hui,
plus de 100 ans après la fin de la
Première Guerre mondiale, le Canada a
été intégré à la
machine de guerre impérialiste américaine alors
que les États-Unis, l'OTAN et leurs alliés
étendent leur ingérence et leur agression et
menacent de faire la guerre à des pays qui ne se soumettront
pas à leur diktat. En même temps, le
gouvernement canadien, au service de cet ordre du jour,
prépare les conditions pour utiliser ses pouvoirs de police
pour déclarer l'opposition à la guerre et aux
alliances agressives comme l'OTAN une menace à la
sécurité nationale.
Aujourd'hui
plus que jamais, les Canadiens et les Québécois
doivent défendre et promouvoir leurs convictions contre
l'agression impérialiste et la guerre en s'attelant
à la tâche de faire du Canada une
zone de paix.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 71 - 11 novembre 2020
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