Numéro 132 - 22 octobre 2016
Un an de pouvoir libéral
La logique de trahison nationale du
gouvernement Trudeau
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Un
an
de
pouvoir
libéral
• La logique de trahison nationale du
gouvernement Trudeau
Le Canada appelle les
membres de l'ONU à trahir la Charte onusienne pour autoriser
l'agression contre la Syrie
• Le Canada fait sienne la cause des
États-Unis de prolonger la guerre en Syrie pour
provoquer un changement de régime
• Séance d'information à
l'Assemblée générale sur la situation humanitaire
en Syrie
• Faux prétextes pour un changement de
régime en Syrie
• La perspective du déclenchement d'une
guerre par l'élection d'un président de guerre aux
États-Unis
Supplément
L'anniversaire de la crise de Suez de 1956
• Le Canada facteur de paix - un mythe
Un an de pouvoir libéral
La logique de trahison nationale du
gouvernement Trudeau
La première année du gouvernement de
Justin Trudeau confirme que, dans la tradition antinationale des
gouvernements précédents, le gouvernement libéral
adopte ouvertement la politique guerrière, le militarisme et la
réaction de l'impérialisme américain. Pour cacher
ses traces, il projette l'image d'un Canada en tant que force pour la
paix,
disant notamment que le maintien de la paix est l'ambition principale
du Canada dans le monde aujourd'hui. Le ministre des Affaires
étrangères Stéphane Dion cite le rôle
joué par le premier ministre canadien Lester B. Pearson dans la
création des forces du maintien de la paix de l'ONU,
appelées les Casques bleus, lors de la crise de Suez
en 1956, pour dire qu'aujourd'hui, bien que dans des circonstances
différentes, le Canada continue de servir la cause de la paix
dans le monde. Prenant la parole à une rencontre du Conseil des
relations internationales de Montréal le 17 octobre, le
ministre a dit : « Il y a 60 ans, l'ONU acceptait de
déployer le long du canal
de Suez la première force d'interposition militaire de
l'histoire. Les Casques bleus étaient nés, et
l'année suivante, Lester B. Pearson obtenait le prix Nobel de la
paix. Cette innovation a eu des conséquences extraordinaires
pour le monde. Les forces de maintien de la paix sont devenues un outil
incontournable et le Canada y a forgé une partie de
son identité sur la scène internationale. »[1] Cela, dit-il, a fait du Canada «
un architecte résolu de la paix ».
Pour perpétuer le mythe du Canada «
architecte de la paix » et en réclamer l'image pour
le Parti libéral d'aujourd'hui, monsieur Dion doit cacher le
fait que le déploiement de la Force d'urgence des Nations unies
au Canal de Suez en novembre 1956, dont Pearson s'est dit
l'initiateur, a été fait pour le compte de
l'impérialisme
américain et que l'« internationalisme » du
Parti libéral a toujours consisté à
défendre les politiques internationales de
l'impérialisme. L'« internationalisme » de
Justin Trudeau est de cette nature. La bourgeoisie au Canada identifie
la poursuite de ses propres intérêts à ceux de
l'impérialisme américain et la politique
étrangère «
rafraîchie » du Canada sous le gouvernement
libéral de Justin Trudeau le démontre encore une fois.
Au XIXe siècle et au
début du XXe, la politique étrangère du Canada
était dictée par le parlement impérial
britannique. Au nom de l'empire britannique, les Canadiens ont
été entraînés dans la guerre de
Crimée puis dans la
Deuxième Guerre des Boers et à la Première Guerre
mondiale et l'invasion de la Russie soviétique qui a suivi pour
tenter de renverser le pouvoir d'État prolétarien. Mais
depuis la fin de celle-ci et le Traité de
Versailles, lorsque le
Canada a assumé la responsabilité de sa politique
étrangère, aucun gouvernement canadien n'a agi de
manière à défendre la démocratie ou
à établir un ordre international favorable aux
intérêts des peuples, que ce soit au Conseil de
sécurité de l'ONU ou dans d'autres instances. En fait,
après la Deuxième Guerre mondiale, lorsque le Canada a
pris le
rôle de maintien de la paix, il est devenu un zélateur de
l'anticommunisme et de la contre-révolution de la Guerre froide
contre l'ancienne Union soviétique et les démocraties
populaires ainsi que contre les mouvements de libération
nationale en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans les
Caraïbes.
Le ministre Dion insiste quand même pour donner
une image fantaisiste de la politique étrangère du
Canada. Parlant de la réticence du gouvernement Harper à
participer à différentes instances et initiatives
internationales, il dit que le Canada fait son « retour dans le
monde » maintenant que les libéraux sont au pouvoir.
« Non pas que le Canada avait quitté
le monde, poursuit-il,
mais il ne jouait plus le rôle qu'on attendait de
lui. » Il énumère ensuite les choses qui,
selon lui, montrent que le Canada a repris sa place.
« Nous défendons partout les droits de la
personne et avons créé un bureau à cet
effet », dit-il dans son allocution au Conseil des relations
internationales de Montréal. Le Canada aide «
particulièrement les pays qui choisissent le chemin de la
démocratie » et « nous sommes de toutes les
tribunes où se négocie la paix, du
Moyen-Orient à la Colombie ». « Au lieu de
faire bande à part, dit-il, nous suivons la même politique
que l'OTAN et nos alliés » et « nous avons
renforcé les sanctions contre les pays qui perturbent l'ordre
mondial, mais nous l'avons fait de concert avec nos
alliés ».
Il dit qu'« il faut bien voir que ces nombreuses
politiques ont un fil conducteur » et que « l'objectif
d'ensemble est de faire du Canada un architecte résolu de la
paix -- la paix étant ici définie comme étant plus
que l'absence de conflit armé ». Pour expliquer ce
que cela signifie, le ministre a parlé de la différence
entre le monde
d'aujourd'hui et le monde de Lester Pearson, le monde du «
maintien de la paix ». Le Canada, dit-il, « entend
renouer avec cette grande tradition, mais il le fera en tenant compte
des nouvelles réalités mondiales. On ne peut plus faire
du maintien de la paix comme il y a un semi-siècle. »
Poursuivant l'explication de
la différence, il a repris le récit d'une lutte au
terrorisme qui ne comprend pas le terrorisme d'État des grandes
puissances ni leur intervention dans différents pays comme la
Yougoslavie, l'Afghanistan, l'Irak et la Libye pour y poursuivre leurs
desseins hégémonistes et imposer un changement de
régime. « Il n'y a
plus de guerre classique et directe entre les
États », dit-il, ajoutant que cela est attribuable
« à tous les efforts militaires et diplomatiques qui ont
été déployés pour la paix ».
Si les guerres entre États ont disparu, «
les conflits qui subsistent dans le monde sont de nature
asymétrique », c'est-à-dire qu'« il ne
s'agit plus d'États engagés dans des luttes armées
les uns contre les autres mais plutôt d'un État
opposé à un groupe d'insurgés ou de
résistants, ou parfois, à un ou des réseaux
terroristes ou
criminels ». Avec cette interprétation
impérialiste intéressée où les forces
créées par les impérialistes américains et
agissant sous leur commandement sont des «
insurgés » légitimes tandis que les autres
sont « des réseaux terroristes et criminels »,
monsieur Dion conclut que les forces de maintien de la paix « ne
sont plus invitées
à s'interposer entre des États qui les accueillent, comme
la façon de mettre fin à leur conflit ».
« Les conflits d'aujourd'hui sont complexes et
requièrent une approche moderne, multidimensionnelle et globale,
où se conjuguent des interventions militaires, diplomatiques et
humanitaires, ainsi que des initiatives en matière de
sécurité et de développement, menées dans
le contexte plus vaste des opérations de paix »,
dit-il. Aujourd'hui
le maintien de la paix signifie « des interventions militaires
qui doivent être réalisées en étroite
collaboration avec les autorités locales et, souvent, avec
divers partenaires internationaux et régionaux comme l'OTAN,
l'Union européenne, l'Union africaine et d'autres ».
Il ajoute que le maintien de la paix aujourd'hui consiste aussi
à « protéger
les civils ». La protection des civils est le
prétexte le plus couramment utilisé pour
déclencher une agression impérialiste.
Tandis que le maintien de la paix de Pearson a servi
à saper la souveraineté de l'Égypte et de tous les
peuples en lutte du Moyen-Orient et à faire basculer
l'équilibre des forces dans la région en faveur de
l'impérialisme américain, le maintien de la paix de
Stéphane Dion consiste à s'engager dans des interventions
militaires directes à la
défense de l'ordre mondial dominé par
l'impérialisme américain.
Le pays qui veut jouer un rôle de maintien de la
paix doit avoir une politique étrangère de
neutralité positive. Il doit condamner tous les actes
d'agression et d'intervention et toutes les guerres injustes et
soutenir tous les mouvements qui ouvrent la voie au progrès
social et vers une paix durable dans le monde. Le ministre Dion ne
parle pas de
cette réalité dans son discours sur la politique
étrangère libérale et se contente de dire que le
« maintien de la paix » est applaudi et donc une
vérité reconnue. Au lieu de dire que le Canada devrait se
retirer de l'OTAN et de NORAD et de demander le
démantèlement de ces blocs militaires agressifs comme
condition à l'établissement d'une
paix durable, le gouvernement Trudeau demande le renforcement de leur
présence dans le monde, surtout s'il s'agit d'isoler la Russie.
Le maintien de la paix ne peut avoir qu'une seule
règle, soit la création des conditions pour la paix sans
être une force interventionniste ou agressive et sans favoriser
le militarisme et le fascisme. La neutralité positive en toute
circonstance doit être le mot d'ordre à suivre si l'on
veut donner un contenu au maintien de la paix et si l'on veut que
ce maintien de la paix contribue à la création d'un
nouvel équilibre mondial. LML appelle les Canadiens
à s'opposer à ce service à l'impérialisme
déguisé en maintien de la paix et à redoubler
d'efforts pour faire du Canada une zone de paix.
Note
1. La Force d'urgence des Nations
unies (FUNU) n'était pas la première force de «
maintien de la paix ». L'Organisme des Nations unies
chargé de la surveillance de la trêve fut établie
en 1948 pour superviser la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu en
Palestine, tandis que le Groupe d'observateurs militaires des Nations
unies
pour l'Inde et le Pakistan était créé la
même année pour superviser l'application d'un
cessez-le-feu entre ces deux pays. Après la signature de
l'Accord d'armistice à la conclusion de la Guerre de
Corée en 1953, les forces de l'ONU sont restées dans
la partie sud de la zone démilitarisée en tant que
« force de maintien de la paix »
jusqu'en 1967, lorsque les troupes américaines et
sud-coréennes ont pris la relève.
Supplément
L'anniversaire
de
la
crise
de
Suez
de 1956
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Le Canada appelle les membres de l'ONU
à trahir la Charte onusienne pour autoriser l'agression contre
la Syrie
Le Canada fait sienne la cause des
États-Unis de prolonger la guerre en Syrie pour provoquer un
changement de régime
Manifestation contre l'agression américaine en Syrie devant
l'ambassade des États-Unis à Ottawa le 1er octobre 2016
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) appelle les Canadiens à condamner la
tentative du gouvernement Trudeau de se servir des Nations unies contre
la souveraineté de la Syrie et d'approuver le recours à
encore plus de terrorisme sous l'égide des États-Unis. Au
moment où les impérialistes américains commencent
à douter de
la capacité des forces qui agissent comme leur
intermédiaire en Syrie à vaincre l'armée syrienne,
le Canada est le fer de lance d'une nouvelle initiative aux Nations
unies dont l'objectif est de prolonger la guerre et d'intensifier les
efforts pour un changement de régime. Bien qu'on présente
cette initiative comme une contribution à la
paix et à l'arrêt du conflit, elle est en fait une
réponse directe à l'incapacité des
impérialistes à obtenir l'autorisation pour lancer une
agression contre la Syrie par le biais
du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le 13 octobre, la
mission canadienne aux Nations unies a demandé la tenue d'une
réunion spéciale de l'Assemblée
générale de l'ONU pour « explorer la
possibilité d'actions concertées afin d'exercer une
pression sur les parties qui participent à la violence en
Syrie ». Le représentant permanent adjoint du Canada
à la mission
canadienne à l'ONU, Michael Grant, a dit aux médias que
l'initiative du Canada est en réponse au veto du 8 octobre
par la Russie d'une motion de la France au Conseil de
sécurité de l'ONU visant à instituer une zone
d'exclusion aérienne autour de la ville d'Alep.
Le 11 octobre, trois jours après le veto de
la Russie au Conseil de sécurité, le ministre canadien
des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a
parlé de sa proposition dans une réunion de l'Association
du Traité Atlantique, une façade politique de l'OTAN
composée de politiciens, de diplomates, de personnel militaire,
d'universitaires et de
chefs d'entreprises. Dion y a déclaré que le Canada
« tend la main en toute urgence et s'interroge sur ce qui peut
être fait pour régler la situation déplorable en
Syrie suite au veto de la Russie au Conseil de sécurité
le 7 octobre. On pourrait aussi envisager une action à
l'Assemblée générale pour remédier aux
crises humanitaires qui font rage
en Syrie ».
Le Canada, qui fait ouvertement campagne pour
l'obtention d'un siège au Conseil de sécurité de
l'ONU à partir de 2021, tente de se servir de
l'Assemblée générale de l'ONU pour obtenir ce que
les impérialistes américains et leurs alliés se
sont vus refuser au Conseil de sécurité. L'initiative du
Canada est appuyée par tous les pays
membres du Conseil de sécurité de l'ONU qui ont
appuyé la résolution ayant fait l'objet du veto.
La requête du Canada est appuyée
par 71 autres pays membres de l'ONU et appelle à la tenue
d'une session d'urgence de la plénière de
l'Assemblée générale en vertu de la
Résolution 377, « Union pour le maintien de la
paix ».[1] La
résolution 377 a été écrite par les
États-Unis en 1950 dans le but de contourner l'autorité
du
Conseil de sécurité et de manoeuvrer à l'encontre
de l'Union soviétique qui cherchait à empêcher les
impérialistes de se servir davantage du Conseil de
sécurité pour appuyer la guerre génocidaire des
États-Unis contre la Corée.[2]
La résolution 377 déclare que «
lorsque le Conseil de sécurité, du fait que
l'unanimité n'a pas pu se réaliser parmi ses membres
permanents, manque à s'acquitter de sa responsabilité
principale dans le maintien de la paix et de la sécurité
internationale, l'Assemblée générale examinera
immédiatement la question. »
Aujourd'hui, alors que les impérialistes
américains et leurs alliés ne sont pas capables de se
servir du Conseil de sécurité à leurs fins
bellicistes, la Résolution 377 est de nouveau
invoquée au nom de la paix. Selon les médias, le Canada
examine au moins deux propositions concrètes sur comment se
servir de l'Assemblée générale de
l'ONU pour miner la Syrie qui lutte depuis cinq ans contre la
déstabilisation et les tentatives de changement de régime
appuyées par les États-Unis. Une de ces propositions
consiste à suspendre les droits de vote de la Syrie à
l'ONU ou à expulser la Syrie. Une autre est la mise en place
d'un procureur spécial qui va accuser faussement le
gouvernement syrien de crimes de guerre dans un tribunal
illégitime.
L'initiative canadienne
à l'ONU a été lancée une semaine
après que le cessez-le-feu négocié entre les
États-Unis et la Russie se soit effondré à cause
des frappes des États-Unis contre l'armée syrienne et du
fait que les forces agissant pour le compte des États-Unis ont
refusé de respecter le cessez-le-feu. Sommes-nous censés
croire qu'en une
seule semaine, le Canada à lui seul et sans être
mêlé aux manigances du bloc américain, y compris la
désinformation massive au sujet de la tragédie
humanitaire à Alep, a réussi à regrouper 71
pays pour appuyer sa manoeuvre visant à expulser un des pays
membres des Nations unies ou à «
légitimer » une agression contre lui ? Il est
significatif que, tout en prétendant tout faire pour la paix, le
Canada et les États-Unis ont soulevé des doutes sur les
motivations de la pause unilatérale dans les combats
à Alep qui a été annoncée par la Russie et
le gouvernement syrien du 18 au 22 octobre et prolongée
jusqu'au 22 afin de permettre aux civils de même qu'aux
forces antigouvernementales d'évacuer l'est de la ville.
Cette manoeuvre criminelle du Canada a comme objectif
de « légitimer » la guerre d'une manière
qui rappelle la Résolution 1973 de 2011 du Conseil de
sécurité de l'ONU qui avait autorisé une «
zone d'exclusion aérienne » en Libye. Cette
résolution est devenue la base légale des
États-Unis et de l'OTAN pour
procéder à la destruction sans merci des villes, de
l'infrastructure et des citoyens de la Libye et à l'imposition
d'un gouvernement fantoche. Les membres permanents du Conseil de
sécurité de l'ONU comme la Russie et la Chine ont plus
tard dit regretter avoir accepté que soit adoptée la
Résolution 1973 parce que ses effets ont largement
dépassé ce qui avait été discuté et
ont mené à une plus grande déstabilisation de
l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Il est par conséquent
très difficile aujourd'hui pour les États-Unis de faire
adopter des mesures semblables au Conseil de sécurité.
Une source de vive inquiétude est le fait que
les impérialistes américains tentent maintenant de se
servir d'une
résolution de l'Assemblée générale de l'ONU
et de l'affirmation à l'effet que le Conseil de
sécurité de l'ONU serait devenu dysfonctionnel pour
justifier l'agression. La représentante des États-Unis
à l'ONU, Samantha Power, a lancé des propos
si vitrioliques contre la Russie que la Russie est maintenant
blâmée pour tout ce qui se passe et que les arrangements
d'après-guerre en vertu desquels la Russie a été
incluse comme une des cinq puissances mondiales ayant un veto au
Conseil de sécurité sont maintenant
déclarés illégitimes en raison de
l'entêtement de la Russie.
Une auteure et analyste juridique proguerre
nommée Mai El-Sadany, écrivant sur le site web LawFare,
s'est demandée comment les États-Unis pourraient en venir
à se servir d'une résolution de l'Assemblée
générale pour justifier la guerre. Même si une
résolution de l'Assemblée générale n'a pas
le poids d'une décision du Conseil de sécurité,
écrit-elle, « il est temps que la communauté
internationale explore des solutions créatrices et moins
connues », a-t-elle dit. « La catastrophe en Syrie a
confirmé ce que plusieurs experts juridiques exposent depuis
longtemps, soit un ensemble d'institutions internationales et de
constructions juridiques qui n'ont pas évolué au
même rythme que
les conflits. C'est uniquement en réévaluant et en
déconstruisant le statu quo que nous pouvons commencer à
trouver des solutions à la hauteur de la crise
syrienne... » El-Sadany prétend aussi que l'action du
Canada émane d'une organisation parrainée par des pays
étrangers et qui se présente comme étant un
gouvernement intérim du nom de
« Coalition syrienne », et que le but ultime d'une
motion à l'Assemblée générale de l'ONU
« serait de recommander des mesures collectives non
contraignantes pour traiter de la question, qui pourraient comprendre,
sans s'y limiter, la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu, le recours
à la force ou l'imposition de sanctions ».
L'appel du Canada n'est rien de moins qu'un acte
d'agression contre la Charte des Nations unies, laquelle soutient la
souveraineté et l'intégrité territoriale des pays
membres.[3] Un grand nombre de
pays qui ont condamné les agressions à la fois ouvertes
et clandestines des grandes puissances pour
subvertir la République arabe syrienne, sont également
convaincus que le parrainage de gangs terroristes par ces puissances
relève du terrorisme d'État officiel. Les gestes du
Canada ne servent qu'à aggraver le conflit en Syrie et à
justifier l'intervention étrangère par les
États-Unis et leurs alliés.
En ce sens, le Canada et ceux qui appuient cette
initiative auraient intérêt à être prudents.
On récolte ce que l'on sème, et malgré toutes les
manoeuvres de tordage de poignets, il est loin d'être certain que
les pays membres de l'ONU donneront leur accord à ouvrir toute
grande la porte à des mesures qui pourraient servir à
attaquer leur propre
souveraineté à tout moment.
Notes
1.Albanie, Antigua et Barbuda,
Argentine, Australie, Autriche, Bahreïn, Belgique, Brésil,
Bulgarie, Canada, Colombie, Costa Rica, Croatie, Chypre,
République tchèque, Danemark, Égypte, Estonie,
Fiji, Finlande, France, Géorgie, Allemagne, Grèce,
Guatemala, Hongrie, Islande, Israël, Jamaïque, Jordanie,
Koweït, Lettonie, Luxembourg,
Malaisie, Maldives, Malte, Mexique, États
fédérés de la Micronésie, Moldavie, Royaume
des Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Palau, Panama,
Pérou, Pologne, Portugal, Qatar, Roumanie, San Marino, Arabie
saoudite, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Sri Lanka, Suède,
Suisse, Thaïlande, Tunisie, Turquie, Ukraine, Émirats
arabes unis,
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et de l'Irlande du Nord,
États-Unis d'Amérique et Uruguay.
2. L'Union soviétique
n'avait pas été capable d'apposer son veto à la
résolution de juin 1950 appuyant l'intervention des
États-Unis en Corée parce qu'elle boycottait cette
instance en protestation contre l'exclusion de la République
populaire de Chine des Nations unies.
3. Dans le chapitre 1 de la
Charte de l'ONU, Buts et Principes, il est stipulé que :
« L'Organisation est fondée sur le principe de
l'égalité souveraine de tous ses Membres »
[...]
« Les Membres de l'Organisation s'abstiennent,
dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou
à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité
territoriale ou l'indépendance politique de tout État,
soit de toute autre manière incompatible avec les buts des
Nations Unies ».
Séance d'information à l'Assemblée
générale sur
la situation humanitaire en Syrie
Le 20 octobre, à New York, a eu lieu une
session plénière de l'Assemblée
générale des Nations unies (AGNU) sous forme de
séance d'information sur la situation humanitaire en Syrie. La
session, qui a été qualifiée d'informelle, a
été organisée en réponse à la
requête du Canada et de 70 autres pays membres à
l'effet que
l'Assemblée générale prenne en main cette question.
Le secrétaire général de l'ONU,
Ban Ki-Moon, l'Envoyé spécial de la Syrie à l'ONU,
Steffan de Mistura, et John Ging, le directeur de la Division
opérationnelle du bureau de l'ONU pour la Coordination des
Affaires humanitaires ont été les premiers à
s'adresser à la session. Le ministre canadien des Affaires
étrangères, Stéphane Dion, a été
le premier représentant d'un pays membre à prendre la
parole. Il a été suivi des représentants de la
République arabe syrienne, des États-Unis, de la Russie,
de l'Iran et de plusieurs autres pays.
Dans ses commentaires d'ouverture, Ban Ki-moon a
donné le ton pour que le débat serve à justifier
une intensification de l'agression étrangère contre la
Syrie. Le secrétaire général a parlé de
situations où le soi-disant « refus d'agir » de
l'ONU aurait permis la perpétration de génocides. Il a
dit que les gens partout dans le monde se
demandaient combien de temps encore on allait tolérer la
destruction, si l'ONU avait appris quoi que ce soit de Srebrenica et du
Rwanda, et quand la communauté internationale allait s'unir pour
mettre fin à ce carnage. Il a appelé à une
cessation des hostilités à l'échelle de la Syrie,
à l' « isolement » des extrémistes et il
a dit que le
gouvernement syrien doit accepter de maintenir au sol son aviation
présentement déployée au-dessus d'Alep. Il a
ajouté que cela exigerait des « mécanismes de
surveillance et de conformité robustes et
crédibles » dont l'application serait
présumément assurée par les États-Unis. Il
n'a pas demandé que les avions des États-Unis et des
autres
pays qui bombardent les Syriens à partir de l'espace
aérien de la Syrie en violation flagrante de la Charte de l'ONU
soient cloués au sol.
Ban Ki-moon a aussi
laissé entendre que des crimes de guerre et des crimes contre
l'humanité sont présentement commis en Syrie et a
terminé en disant appeler « chacun d'entre vous à
coopérer et à assumer votre responsabilité
collective de protéger ».
Dans le contexte de la pression que le Canada exerce
pour l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne, le premier
ministre Justin Trudeau a émis un communiqué au moment
où se tenait la réunion. Lui aussi a appelé
l'Assemblée générale à «
agir » au nom de la « responsabilité collective
de protéger ».
« J'invite d'autres pays à aider à
ce que des progrès soient réalisés en ce qui
concerne la Syrie, car les membres de l'ONU ont la
responsabilité collectivement de protéger les personnes
vulnérables et faibles dans le monde lorsque d'autres
ne peuvent pas ou ne veulent pas le faire », a-t-il dit. Ces
propos sont réellement
criminels puisque l'invocation de la « responsabilité de
protéger » vise directement à nier la
souveraineté et le droit à l'autodétermination de
la Syrie qu'elle exerce contre ces forces dont le seul objectif est le
changement de régime et qui allument les flammes de la guerre
dans le pays. Quel progrès Trudeau essaie-t-il de susciter en
Syrie ? Le Canada est une des parties qui ont armé et
appuyé des forces à l'intérieur de la Syrie. Le
Canada a mené des frappes en Syrie jusqu'en
février 2016 et continue de fournir un appui logistique et
d'autres formes d'appui dans le cadre de la campagne de bombardements
des
États-Unis. Le Canada ne se reconnaît aucune
responsabilité pour son incitation à la guerre en Syrie
afin d'y effectuer un changement de régime, mais il ose dire que
l'ONU doit « agir ».
« Je suis très fier que notre mission aux
Nations unies, sous la direction de l'ambassadeur Marc-André
Blanchard, mène la charge pour protéger les nombreuses
victimes de la tragédie causée par ce
conflit », a ajouté Trudeau, comme si le Canada
était un preux chevalier qui part à la rescousse de la
Syrie.
Les commentaires de Trudeau démontent clairement
que l'objectif de cette réunion convoquée à
l'initiative du Canada n'est pas de régler certains des
problèmes qui pèsent sur l'humanité, mais
plutôt d'exercer une pression sur les membres du Conseil de
sécurité pour qu'ils acceptent d'exiger une zone
d'exclusion aérienne. « Avec le soutien
de 70 autres pays de l'ONU, le Canada exerce toute la pression
diplomatique possible sur le Conseil de sécurité de l'ONU
pour dénouer l'impasse dans laquelle il se trouve face à
la Syrie », a-t-il dit. Reflétant l'hystérie
belliciste sur la question de la Libye en 2011 et dans de
nombreuses autres circonstances au sujet de l'«
urgence d'agir », le ministre des Affaires
étrangères, Stéphane Dion, a dit dans une entrevue
avant la réunion : « Je pense que la pression
augmentera pour de l'action. Parce que plusieurs pays unissent leur
voix, ils passeront le message que l'inaction est
inacceptable. »
Dans son discours, Dion a mis de l'avant ce qui semble
être son « Plan A », c'est-à-dire un
appel à l'unité au Conseil de sécurité pour
qu'il adopte une « résolution sans
équivoque ». Il s'est dit inquiet de
l'incapacité du Conseil de s'acquitter de ses
responsabilités. « Nous devons mettre fin aux tentatives
d'entraver ses
efforts », a-t-il dit.
Le ministre a aussi prétendu que
l'Assemblée générale avait « la lourde
responsabilité de veiller, collectivement, au respect du droit
international humanitaire dans la crise syrienne. Nous croyons tous en
cette institution qu'est l'ONU, et en sa capacité d'acheminer
l'aide humanitaire. Le Canada est prêt à jouer son
rôle. » C'est armé de ce
prétexte qu'il a alors déclaré
hypocritement : « Nous ne pouvons pas laisser bafouer les
règles les plus fondamentales de notre système onusien
sur lequel nous nous appuyons tous et dont nous sommes les
garants. » Autrement dit, le Canada prétend
défendre le droit humanitaire international en tant que
règle fondamentale dans le but
de miner la Charte de l'ONU et ses principes fondateurs que les
États-Unis et sa coalition de guerre violent quotidiennement en
Syrie. Ce n'est que pur cynisme que d'invoquer des principes
humanitaires dans le but de justifier l'agression militaire et la
guerre.
Monsieur Dion a aussi parlé du Plan B du Canada,
une proposition à l'intention de l'Assemblée
générale pour qu'elle attaque sa propre charte :
« Nous devons aussi être prêts à faire usage
des outils dont nous disposons pour faire pression et contrer les
blocages, y compris une session extraordinaire d'urgence de
l'Assemblée générale de
l'ONU », a-t-il dit.
L'ambassadrice des
États-Unis à l'ONU, Samantha Power, a affirmé
exactement la même chose alors qu'elle a démonisé
les gouvernements de la Russie et de la Syrie. Power a dit de la Russie
et du « régime syrien » qu'ils bafouaient les
« principes fondamentaux » que l'ONU avait comme
mandat premier de défendre et que «
nous » sommes engagés à les défendre.
L'ambassadeur de la République arabe syrienne
aux Nations unies, Bashar Jaafari, a condamné les violations de
la souveraineté de son pays par les pays comme les
États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, l'Arabie saoudite et
la Turquie qui ont déployé leurs forces militaires en
Syrie sans autorisation. Il a aussi discuté de la pause
unilatérale
aux bombardements annoncée par la Syrie et la Russie pour
permettre l'évacuation de civils et de combattants de la ville
d'Alep par les corridors humanitaires.
L'ambassadeur de la Russie à l'ONU, Vitaly
Churkin, a fait valoir que dans les interventions de Ban et du Canada,
il n'y avait été aucunement mention de l'État
islamique de l'Irak et du Levant ni d'aucun autre groupe terroriste
présent en Syrie. « Ce qui se passe dans cette salle nous
laisse tout à fait perplexes. Comment se fait-il qu'alors
qu'il est sujet de la situation en Syrie et des grandes
difficultés humanitaires en ce pays, il n'est aucunement mention
par le secrétaire général de l'ONU des
organisations terroristes qui s'y trouvent, ni du Jebhat al-Nusra, ni
de l'État islamique ? La lutte au terrorisme n'est-elle pas
un des principaux objectifs de l'ONU ? », a
demandé Churkin.
Faux prétextes pour un changement de
régime en Syrie
L'initiative
du
Canada
aux Nations unies pour sanctionner l'agression contre la
Syrie est une violation de la charte de l'ONU qui déclare que sa
raison d'être est de défendre la souveraineté des
nations. Le Canada se base sur le mensonge que ce qu'il appelle les
« options diplomatiques » sont épuisées. Les
impérialistes américains se plaignent amèrement
que la Syrie n'a pas accepté volontairement que les
États-Unis et les pays de l'OTAN lui dictent son avenir,
et que des institutions telle l'ONU ne peuvent être
utilisées pour saper la souveraineté de ses membres. Dans
le cadre de la création de prétextes pour une agression
directe de la Syrie, les États-Unis et ses alliés de
l'OTAN prennent des mesures qui sont faussement qualifiées de
diplomatique. Ces mesures comprennent des sanctions contre la Syrie et
la Russie, des résolutions du Conseil de sécurité
de l'ONU, des faux engagements des États-Unis à respecter
des trêves et à les feaires respecter par les combattants
qu’ils soutiennent, ainsi que des accusations frauduleuses et des
provocations contre le gouvernement syrien. Lorsque les
États-Unis ne parviennent à atteindre leurs objectifs,
dont le premier est la domination américaine, par
des mesures « diplomatiques »,alors les
impérialistes affirment que la diplomatie a échoué
et que l'agression est justifiée.
L'hystérie
et
les
menaces se sont accrues en proportion directe à l'avance
de l'armée syrienne et ses alliés et à la
libération du territoire syrien des escadrons de la mort
soutenus par l'étranger. La situation à Alep est leur
obsession particulière. Dans cette ville, vivent plus de 1,5
millions de personnes dans la partie Ouest tenue par le gouvernement et
environ 250 000 personnes dans la partie l'Est
contrôlée par les groupes armés. Depuis 2012,
l'armée syrienne reprend les territoires perdus. Alep
était vue comme une zone précieuse par les
impérialistes qui veulent l’utiliser comme levier dans leur plan
de « règlement » de la question syrienne sur la base
de la division du pays et de son partage entre des puissances
régionales et d’imposer des gouvernements « amis ».
Au lieu d'appuyer des mesures humanitaires comme un cesses-le-feu pour
permettre l'évacuation des groupes armés d'Alep et
le passage sécuritaire des civils et de l'aide humanitaire, les
États-Unis font des efforts des plus en plus
désespérés pour empêcher la
libération de la ville.
Ces
efforts
croissants
pour créer des prétextes
d'intervention sont faits plus de trois ans après que les
plans américaines pour attaquers le gouvernement syriense
soient effondrés. En août 2012, le gouvernement
américaine traçait une « ligne rouge » et
qu’il interviendrait militairement si il découvraient que des
« armes chimiques étaient utilisées ou
déplacées ». Un an plus tard, le prétexte
prenait la forme d'une attaque au gaz sarin dans une banlieue de Damas,
qui a été immédiatement attribuée à
l'armée syrienne. Cependant, bien que la « preuve »
de la responsabilité du gouvernement syrien ait
été qualifiée d’« évidente »
par le renseignement américain, il est devenu clair pour le
monde que l'attaque était une provocation d'un groupe
armé soutenu par les Américains dans l'espoir de
déclencher une intervention militaire. Des divisions au sein de
l'élite dominante américaine ont conduit des
hésitations, puis le gouvernement britannique a perdu un
vote à la Chambre des communes sur l’autorisation d’une
intervention militaire. Les États-Unis ont été
forcés de reculer et d'accepter plutôt une proposition que
le gouvernement syrien renonce à toutes les armes chimiques.
Ensuite,
les
États-Unis
et les États membres de l'OTAN sont
intervenus en Syrie dans le cadre de la « Coalition mondiale
contre l'ÉI ». Sous couvert de cette opération pour
« dégrader » l'ÉI, les forces
spéciales américaines et britanniques agissent en Syrie
et fournissent une aide directe aux groupes rebelles
anti-gouvernementaux. Les incursions terrestres de la la
Turquie et de l'Arabie saoudite en Syrie se multiplien et des parties
de l'espace aérien de la Syrie ont été
déclarées être sous contrôle
américain. Cependant, la Syrie et d'autres pays mettent en doute
l'engagement des États-Unis à combattre contre
l'ÉI, en particulier depuis le massacre par les
États-Unis de plus de 100 soldats Syriens dans les bombardements
du 17 septembre, qui ont aider directement l'ÉI à
s’emparer de territoires.
Les
États-Unis,
les
Britanniques et les autres gouvernements de
l'OTAN parlent de nouveau ouvertement d'agression contre la Syrie. Le
ministre britannique des Affaires étrangères, Boris
Johnston, a dit à la Commission des affaires
étrangères du Parlement britannique le 13 octobre que
« plus d'options cinétiques, les options militaires
» sont envisagées. Les médias américains
rapportent que des fonctionnaires du Département d'État,
de la CIA et les chefs d'état-major ont à nouveau
discuté de « frappes militaires limitées »,
notamment le bombardement de l'infrastructure de l'aviation civile et
militaire, comme cela a été fait au cours de la
première phase de la « zone d'exclusion aérienne
» en Libye en 2011. Une « personnne haut placée dans
l'administration » a dit aux médias qu'il y a « une
disposition d’esprit des plus ne plus favorable à des actions
cinétiques contre le régime » et que la
libération d'Alep par l'armée syrienne « sape les
objectifs de l'Amérique dans lutte contre le terrorisme. »
Dans une conversation enregistrée publiée par le New York
Times le 30 septembre, le secrétaire d'État
américain, John Kerry, a déclaré à un
groupe prônant une intervention militaire en Syrie qu'il soutient
lancer des attaques, mais que jusqu'à présent «
perdu le débat ». Un autre problème soulevé
par Kerry était l'absence d'une base juridique pour les
États-Unis pour attaquer le gouvernement syrien. Kerry a
également déploré le fait que « beaucoup
d'Américains ne croient pas que nous devrions nous battre et
envoyer de jeunes Américains mourir dans un autre pays ».
Une façon de surmonter ces problèmes en cours de
discussion est de « mener les frappes secrètement et sans
le reconnaître publiquement », disent les médias
américains
La perspective du déclenchement d'une guerre par
l'élection d'un président de guerre aux États-Unis
Sous la présidence d'Obama, les États-Unis
ont effectué des bombardements en Afghanistan, en Irak, en
Libye, au Pakistan, en Somalie, en Syrie et au Yémen
(en 2015, le nombre de bombes larguées sur ces pays a
été prétendument de 23 144, dont la
grande majorité en Irak et en Syrie). Les assassinats
extrajudiciaires
ciblés par drone ou autres sont devenus l'un des piliers de la
politique étrangère des États-Unis. En tant que
secrétaire d'État en 2011, Hillary Clinton a
défendu la guerre des États-Unis contre la Libye et a
honteusement applaudi l'assassinat du dirigeant de la Libye par une
phrase macabre : « Nous sommes venus, nous avons vu, il est
mort. »
Clinton, qui est en lice pour devenir la
présidente de guerre des États-Unis lors des
élections du 8 novembre a demandé à plusieurs
reprises une « zone d'exclusion aérienne » en
Syrie. Lors du débat présidentiel du 19 octobre elle
a déclaré qu'elle appuie l'imposition par les
États-Unis d'une « zone d'exclusion aérienne et de
refuges » pour « protéger les Syriens et
empêcher le flot constant de réfugiés »
et « gagner une certaine influence à la fois sur le
gouvernement syrien et les Russes » afin d'imposer une fin
au conflit qui serait acceptable pour les États-Unis. Quelle que
soit la fraude que les États-Unis mènent une guerre pour
protéger les Syriens,
lors d'un discours prononcé devant les banquiers de Goldman
Sachs en 2013, Clinton avait dit clairement qu'une « zone
d'exclusion aérienne » va « tuer beaucoup des
Syriens ». Elle a souligné que « pour avoir une
zone d'exclusion aérienne, vous devez neutraliser toute la
défense aérienne, dont une grande partie est
située dans
des zones habitées. Ainsi nos missiles, même si ce sont
des missiles tirés à une distance sécuritaire de
sorte que nous ne mettions pas en danger la vie de nos pilotes, vont
tuer beaucoup de Syriens ... il y a encore certains arguments qui se
font valoir au
sein de l'administration et parmi nos amis de l'OTAN et les
Européens sur comment intervenir. Mon opinion
est d'intervenir aussi secrètement que c'est possible pour les
Américains d'intervenir. »
Une préoccupation sérieuse est que
Clinton pense qu'en tant que présidente de guerre, elle peut
unir la classe dirigeante américaine et le complexe militaire et
industriel civil autour d'une grande guerre, telle que celle contre la
Syrie.
Dans ce cas, cela pose aussi des dangers d'une guerre mondiale et une
confrontation internationale entre les grandes
puissances qui menacent l'humanité même. Nous au Canada
avons un rôle essentiel à jouer pour empêcher une
telle conflagration en mettant fin au partenariat du Canada avec
l'impérialisme américain une fois pour tout par
l'établissement d'un gouvernement antiguerre qui sort le Canada
de l'OTAN et de NORAD, s'oppose à l'agression
impérialiste et appuie la souveraineté des nations. Les
Canadiens doivent commencer dès maintenant en s'opposant aux
mesures criminelles du Canada aux Nations unies, en s'opposant à
l'élection d'un président de guerre aux États-Unis
et en exigeant le respect de la souveraineté de la Syrie.
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