Numéro 48
12 décembre 2024
Une autre journée de honte pour le Canada
Le Canada inaugure son monument virulemment anticommuniste aux « victimes » dont on ne peut dire le nom
Piquet d'information sur le site du monument
anticommuniste à Ottawa, 21 août 2020
• Le Canada justifie le monument anticommuniste par un raisonnement qui ne tient pas
• Non à la glorification du nazisme et à la falsification de l'histoire
• À propos des listes de présumés criminels de guerre de la Commission Deschênes
De la presse du
Parti
LML Supplément 2023
• Le rapport de recherche de la Commission Deschênes souligne le prix élevé de l'anticommunisme
Une autre journée de honte pour le Canada
Le Canada inaugure son monument
virulemment anticommuniste aux « victimes » dont on ne peut
dire le nom
Le gouvernement du Canada refuse de dire le nom des millions de victimes du génocide commis au cours de son passé colonial et en conséquence de ses politiques nationales et internationales au service des impérialistes américains. Il n'érige aucun monument aux femmes, aux filles ou aux personnes bispirituelles autochtones assassinées et disparues, mais protège des criminels et des collaborateurs nazis.
Des monuments en hommage à de nobles causes pourraient trouver une place d'honneur à Ottawa, en face de la Bibliothèque et Archives du Canada. Ce serait une source de fierté pour les Canadiens. Des monuments à tous ceux qui ont combattu les Britanniques depuis la conquête jusqu'à aujourd'hui – les peuples autochtones, les Québécois, les Métis, les gens venus de Chine, de l'Inde et d'ailleurs, les travailleurs et travailleuses qui ont donné leur vie pour que le Canada puisse prospérer, sans oublier les Canadiens qui ont sacrifié leur vie comme chair à canon pendant la Première Guerre mondiale et dans la lutte contre le nazisme allemand, le fascisme italien et le militarisme japonais durant la Deuxième Guerre mondiale. Cela comprend ceux dont les pays étaient occupés à l'époque, ainsi que tous ceux qui ont trouvé refuge au Canada pour fuir les guerres d'agression, l'occupation et les régimes tortionnaires des impérialistes américains depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Mais non, le gouvernement du Canada a choisi d'inaugurer un monument sans nom, virulemment anticommuniste, qui défie toute justification et toute logique. C'est une vaine tentative de perpétrer la fraude que le Canada ne glorifie pas le nazisme et la falsification de l'histoire servant à couvrir les crimes dont il est complice et qu'il approuve aujourd'hui, comme le génocide du peuple palestinien. Il s'agit d'un geste honteux qui est trahi par le simple fait que la seule mission de son « partenaire de projet », l'organisation Hommage à la liberté, est de réhabiliter des nazis et des collaborateurs nazis et faire de l'agitation en faveur de la destruction de la Russie[1].
Un porte-parole de Patrimoine canadien a
annoncé le 2 décembre que l'inauguration officielle du monument
qui porte mal son nom – « Monument aux victimes du communisme –
Le Canada, terre d'accueil » – aura lieu le 12 décembre, en
partenariat avec les « principaux promoteurs du projet »,
Hommage à la liberté. Il prétend que ce monument ne glorifie pas
le nazisme et les collaborateurs nazis mais « les millions qui
ont souffert sous des régimes communistes ». Comme preuve de ce
qu'il dit, il ajoute que le monument ne portera pas un seul nom
des dites « victimes », pour la simple raison que Patrimoine
canadien a été avisé que la majorité des noms qui devaient être
gravés sur le monument sont ceux de
nazis, de collaborateurs et de criminels nazis, y compris de
membres de la Waffen SS pendant la Deuxième Guerre mondiale, ou
qu'ils n'ont aucun lien avec le Canada et que leur nom devrait
par conséquent être retiré.
Le monument devait être inauguré le 2 novembre 2023, mais cela a été reporté à maintes reprises en raison de l'impossibilité de recueillir des fonds auprès des Canadiens pour bâtir ce monument odieux. L'inauguration a encore été reportée lorsque les parlementaires canadiens ont, de façon éhontée, ovationné deux fois plutôt qu'une Yaroslav Hunka, reconnu comme étant un soldat de la Waffen SS, à la Chambre des communes le 22 septembre 2023. Ce geste a été condamné universellement, au pays et à l'étranger, à tel point que le gouvernement a tenté de faire marche arrière, prétendant que ce n'est qu'une fâcheuse erreur, un oubli ou même une « fausse nouvelle » russe.
Néanmoins, les répercussions ont été telles que le gouvernement a dû reconnaître que les noms devant être gravés sur le monument anticommuniste étaient ceux de nazis et de collaborateurs nazis et de criminels haineux qui ont commis des crimes répréhensibles.
En octobre, un rapport préparé par Patrimoine canadien a été rendu public. On y recommandait que 332 des 550 noms devant être gravés sur le monument soient retirés en raison de leurs liens avec les nazis, ou parce qu'ils n'avaient aucun lien avec le Canada. En fait, ils étaient également des nazis ou des collaborateurs nazis. On y fait valoir qu'en 2021, des fonctionnaires d'Affaires mondiales Canada avaient dit à Patrimoine canadien que beaucoup de combattants anticommunistes et antisoviétiques avaient aussi été des collaborateurs nazis actifs qui avaient commis des massacres bien documentés.
Sur le retrait de ces noms, le groupe Les Amis du Centre Simon Wiesenthal a appelé Patrimoine canadien à prendre position : « Nous attendons de la ministre qu'elle s'engage à ce qu'on ne rende pas, par ce monument, hommage à des personnes qui ont aidé les nazis ou ont participé à l'Holocauste. Nous pensons que notre requête est raisonnable et nous sommes préoccupés par le fait que vous ne daigniez nous répondre. »
Un porte-parole de Patrimoine canadien a confirmé qu'il n'y aura pas de noms sur le monument et a affirmé que le ministère s'assurera « que tous les aspects du Monument respectent les valeurs canadiennes en matière de démocratie et de droits de la personne ». Mais de quels aspects s'agit-il ?
Le financement du monument provient d'organisations et de pays qui font la promotion de nazis et érigent des monuments pour les réhabiliter. Un des représentants du Canada qui ont collaboré à Hommage à la liberté dès les premiers jours est Jason Kenney. Il a été ministre de la Défense nationale, ministre du Multiculturalisme, ministre de l'Emploi et Développement social, ministre de la Citoyenneté, Immigration et Multiculturalisme, et secrétaire d'État (Multiculturalisme et Identité canadienne) au sein du gouvernement de Stephen Harper. C'est d'ailleurs à ce moment-là que le projet a été lancé. Le héros déclaré de Kenney est Aloysius Stepinac, un prélat croate de l'Église catholique qui, pendant la Deuxième Guerre mondiale, a soutenu les nazis et leurs collaborateurs oustachis. Au nom d'idéaux élevés, Stepinac a activement soutenu les crimes commis contre des millions de personnes, y compris les meurtres de masse, les expulsions forcées et la conversion forcée au catholicisme, de Serbes, de Juifs, de Roms, de Croates et d'autres qui s'opposaient à la collaboration avec les nazis. Après la guerre, il a été reconnu coupable de crimes de guerre pour ces activités et a été emprisonné[2].
Ces déclarations de Patrimoine canadien n'expliquent pas pourquoi le nom de soldats et de collaborateurs nazis ont été proposés en premier lieu. En outre, le Canada a perdu toute légitimité à prétendre respecter les critères de démocratie et de droits de la personne depuis que ses parlementaires ont ovationné un nazi et étant donné que le Canada finance et forme au combat des brigades néonazies qui commettent des crimes contre la population russophone en Ukraine et qui veulent détruire la Russie. Qui plus est, le Canada ne peut plus prétendre défendre les droits humains quand il refuse de se désengager du génocide américano-sioniste à Gaza et de renoncer à ses tentatives de criminaliser ceux et celles qui défendent notre humanité et veulent que cessent le génocide et les crimes de guerre contre le peuple palestinien.
Le fait que les représentants du gouvernement veuillent procéder à l'inauguration de ce monument infâme envers et contre tous amène les Canadiens à se demander dans quel monde ils vivent. Ils semblent penser que les Canadiens vont les laisser s'en sauver avec cet abus flagrant de pouvoir et de privilège. C'est dire à quoi il faut s'attendre avec la prise de contrôle du Canada par le Pentagone américain et l'alliance militaire belliciste qu'il domine, l'Organisation du traité de l'Atlantique-Nord (OTAN). L'inauguration de ce monument est la sale tâche qu'ils ont entreprise. Ce sont précisément ces nazis et ces collaborateurs nazis qui ont été placés par les États-Unis à la tête de l'OTAN après la Deuxième Guerre mondiale qui tentent un grand retour.
Ce monument doit être démantelé. Le Canada ne peut échapper à cette réalité.
Notes
1. Approval of Tribute to Liberty's Anti-Communist Monument by Harper Government
2. Jason Kenney's Hero – Archbishop Stepinac of Nazi-Occupied Croatia
(Selon des informations du Ottawa Citizen. Illustration : JRD-YDR)
Le Canada justifie le monument anticommuniste par un raisonnement qui ne tient pas
Nous sommes censés croire qu'une fois les noms des nazis et des collaborateurs nazis retirés du monument anticommuniste que le gouvernement du Canada a décidé d'inaugurer à Ottawa le 12 décembre, en collaboration avec l'organisation Hommage à la liberté, dont la seule raison d'être est de réhabiliter les nazis et les collaborateurs nazis, le monument devient un hommage légitime aux soi-disant victimes du communisme au Canada et au Canada comme « refuge » pour ceux qui sont « persécutés par le communisme ». Cela sous-entend que tous les Canadiens dont le pays d'origine a été déclaré « dictature communiste » par le gouvernement du Canada est victime du communisme et est venu au Canada pour y trouver refuge. Ce n'est tout simplement pas le cas.
C'est un raisonnement qui impose une fausse identité à des millions de personnes qui sont venues au Canada qu'on qualifie de victimes du communisme, peu importe qui elles sont, les raisons pour lesquelles elles sont venues au Canada, leurs opinions politiques et idéologiques, leurs aspirations, etc. Nombreux sont ceux qui posent la question pertinente de savoir pourquoi le Canada n'a pas plutôt érigé un monument à la mémoire des combattants antifascistes de la Deuxième Guerre mondiale, dont beaucoup se sont installés au Canada depuis la guerre antifasciste.
Un autre argument invoqué est que, une fois que les noms des nazis et des collaborateurs nazis ont été enlevés, le monument est justifié parce qu'il fait l'éloge du Canada en tant que démocratie libérale qui s'oppose à la dictature communiste. Ce raisonnement est fondé sur l'hypocrisie libérale et la conciliation avec les crimes contre l'humanité que les impérialistes anglo-américains ont commis depuis le début du XXe siècle. La prétention des différents gouvernements canadiens que le Canada adhère aux valeurs de paix, de liberté et de démocratie est morte à Gaza, où le Canada est complice de génocide.
L'histoire montre que le Canada a toujours offert un refuge aux crapules et aux dictateurs, leur permettant ainsi d'échapper à la colère de leur peuple. Le refuge donné aux criminels de guerre et collaborateurs nazis n'est que la pointe de l'iceberg. De la Corée au Vietnam, en passant par la péninsule indochinoise, l'Iran et les mafieux d'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que des pays d'Asie et d'Afrique, le Canada les a tous accueillis. Cela inclut les sionistes qui ont envoyé des centaines et des milliers de juifs à leur mort pendant la Deuxième Guerre mondiale en échange de faveurs accordées par les hitlériens pour sauver quelques élus qui ont été envoyés en Palestine. Tout cela est bien connu, mais absent du discours public au Canada.
La justification inacceptable du Canada s'est enracinée pendant la guerre froide lancée par les impérialistes américains et anglo-américains après la Seconde Guerre mondiale.
Après l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme, et même pendant sa rédaction et le processus d'adoption, les forces impérialistes anglo-américaines ont lancé la guerre froide sur la base du mensonge que l'« Occident » est le « défenseur » des droits humains, et que le socialisme et le communisme ne le sont pas. C'était une falsification flagrante, mais elle a évidemment servi de toile de fond à de nombreux crimes contre les peuples qui combattaient pour leur libération nationale et sociale depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Non seulement les impérialistes anglo-américains ont-ils refusé de dénazifier les zones sous leur contrôle, mais ils ont en fait protégé les nazis, leur ont donné refuge et des positions d'influence et d'autorité, tout en persécutant les communistes, avec des massacres de masse comme en Corée en 1950-53 et en Indonésie sous leur marionnette Suharto en 1965-1966, ou en les gardant dans des camps de concentration pendant 40 ans comme ils l'ont fait en Grèce et en Corée du sud tout en menant des chasses aux sorcières, des coups d'État et des guerres d'agression au nom de l'endiguement du communisme. Ils ont établi l'OTAN en tant qu'alliance de guerre agressive dirigée par l'impérialisme américain et son Conseil de l'Atlantique Nord pour s'assurer que seuls les systèmes politiques qui leur plaisent soient permis en Europe, sur la base des définitions des droits et des types de gouvernement qu'ils avaient eux-mêmes approuvés et imposés.
L'anticommunisme et la défaite de l'Union soviétique et des pays des anciennes démocraties populaires, et non la défense de la démocratie et des droits humains, étaient leur motivation et les crimes les plus odieux étaient justifiés sur cette base.
À l'époque où la Déclaration universelle des droits de l'homme a été adoptée, cela s'est exprimé dans l'affrontement entre les pays qui formaient le camp socialiste et ceux qui formaient le camp capitaliste. Les pays socialistes se sont opposés à ce que les droits soient considérés comme une abstraction, sans l'obligation de mettre en place les conditions économiques et sociales nécessaires à leur réalisation. Le camp capitaliste a refusé toute obligation légale obligeant les gouvernements à garantir les droits. Il a rejeté l'idée de prévoir des droits collectifs, y compris le droit des nations à l'autodétermination.
Selon le mantra impérialiste américain, le communisme était fondé sur la violation des droits humains. Le renversement du communisme devait donc prouver la supériorité de la démocratie américaine et sa défense des droits humains. À ce jour, les impérialistes américains et leurs complices criminels continuent d'ériger des monuments pour condamner les prétendus crimes des communistes, tandis que les crimes qu'ils ont commis au nom de la liberté, de la démocratie et des droits humains sont oubliés.
Le Canada figure en bonne place dans cette histoire à laquelle il tente d'échapper aujourd'hui en inaugurant des monuments anticommunistes comme celui d'Ottawa, en cachant le fait qu'il a protégé des nazis et des collaborateurs nazis après la Deuxième Guerre mondiale, et considère le génocide du peuple palestinien comme un acte démocratique appelé défense d'Israël.
Mais le génie de l'histoire veut que la réalité existe. Non seulement les êtres humains existent, mais ils s'efforcent d'humaniser l'environnement social et naturel du fait qu'ils sont des êtres humains. C'est ce qui règle les comptes avec la vieille conscience de la société.
Le monument anticommuniste, qui reste un hommage aux impérialistes américains et à leurs collaborateurs nazis, doit être démantelé. Le Canada refuse de discuter des raisons pour lesquelles il le garde, car il ne peut justifier l'injustifiable. L'utilisation de positions de privilège et de pouvoir pour poursuivre ce projet honteux ne fera qu'ajouter à l'énormité qui entache déjà la réputation du Canada dans le monde entier.
Plus de 1,1 million de Canadiens se sont enrôlés dans les Forces armées canadiennes pendant la Deuxième Guerre mondiale. Des millions de Canadiens viennent de pays qui ont été occupés par les nazis, les fascistes de Mussolini ou les militaristes japonais et qui se sont battus contre eux. Beaucoup faisaient partie des forces de résistance, y compris les communistes. Soit ce monument doit honorer leur cause et leur sacrifice, soit il doit être démantelé.
(Illustrations de JRD-YDR)
Non à la glorification du nazisme et à la falsification de l'histoire
L'annonce scandaleuse de Patrimoine Canada, qui dévoile aujourd'hui, 12 décembre, le monument anticommuniste, sans aucun nom de ceux et celles qu'il est censé honorer, rappelle à beaucoup l'acclamation que le Parlement canadien a réservé à un nazi. Plus d'un an s'est écoulé depuis que le Parlement au complet s'est levé pour donner non pas une, mais deux ovations prolongées et un salut du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Yaroslav Hunka, qui avait été membre de division Galicie de la Waffen SS nazie. En présentant M. Hunka, qui était présent à la tribune à l'initiative du Congrès des Ukrainiens canadiens (CUC), le président de la chambre a déclaré :
« Nous avons aujourd'hui dans cette salle un vétéran ukraino-canadien de la Seconde Guerre mondiale qui s'est battu pour l'indépendance de l'Ukraine contre les Russes et qui continue à soutenir les troupes aujourd'hui, même à l'âge de 98 ans. C'est un héros ukrainien, un héros canadien, et nous le remercions pour tous les services qu'il a rendus. Merci. »
Les Canadiens ont entendu ces mots, ont vu les ovations, le salut de Zelensky, et ont exprimé leur indignation par des milliers de messages envoyés au premier ministre et aux députés, des articles, des messages sur les médias sociaux, des lettres à la rédaction et de bien d'autres manières. C'est l'expression de la nécessité de régler les comptes avec la vieille conscience de la société, qui fait partie de l'acquisition d'une conception du monde et des définitions modernes nécessaires pour créer des formes de gouvernance fondées sur les droits que chacun possède du fait qu'il est un être humain.
Depuis cet incident, les libéraux et tous les partis cartellisés ont continué de crier à la « propagande russe » pour tenter de convaincre les Canadiens d'accepter leurs « excuses » pour avoir honoré un nazi. Le président de la Chambre a clairement fait le lien entre le « service » de Hunka dans la Waffen SS et le soutien aux « troupes d'aujourd'hui » – la guerre par procuration des États-Unis et de l'OTAN contre la Russie – et les a présentés comme un seul et même combat. Il est lamentable de chercher à faire croire que c'est la Russie qui fait ce lien.
Il est évident que les excuses présentées par le gouvernement sont sans substance, surtout maintenant que Bibliothèque et Archives Canada a annoncé son intention de ne pas divulguer les noms des criminels de guerre présumés qui ont été accueillis au Canada et que le gouvernement a annoncé que le monument anticommuniste à Ottawa sera inauguré sans aucun nom. Les efforts pour aseptiser le monument anticommuniste à Ottawa s'inscrivent dans une tentative désespérée de détourner l'attention du rôle joué par le Canada dans la glorification des nazis et la falsification de l'histoire. Cela inclut le soutien du Canada aux néonazis en Ukraine aujourd'hui et son soutien belliqueux à la guerre par procuration des États-Unis et de l'OTAN en Ukraine, tout en prétendant que l'objectif de dénazification de la Russie n'est pas légitime.
Or, l'État canadien n'a pas convaincu les Canadiens et les Québécois d'accepter la glorification des nazis et la falsification de l'histoire. Au contraire, nombreux sont ceux qui ont dénoncé la trahison de la mémoire de tous ceux et celles qui ont combattu et sont morts pour vaincre le fléau fasciste, ainsi que de toutes les victimes du fascisme allemand et italien et du militarisme japonais. Ils n'ont pas non plus réussi à convaincre les Canadiens et les Québécois que l'opposition à cette glorification des nazis et de leurs collaborateurs, ainsi qu'aux bataillons néonazis présents en Ukraine aujourd'hui, est de la « propagande russe » et que la Russie est coupable d'ingérence étrangère dans les affaires du Canada.
Les Canadiens, les Québécois, les peuples autochtones et les Métis s'appuient sur leur propre histoire collective, leur expérience, leur conscience et leur mémoire de la lutte colossale qui a été menée pour vaincre le fascisme et des luttes des peuples pour l'indépendance et la libération nationale.
Le gouvernement canadien défend depuis longtemps une position pro-nazie
Pendant près de 80 ans, l'État canadien a recruté, accueilli, financé et protégé des criminels de guerre nazis, ainsi que leurs collaborateurs, leurs géniteurs et leurs apologistes. Il l'a fait dans le cadre d'une campagne anticommuniste virulente visant la destruction de l'Union soviétique à l'époque et de la Russie aujourd'hui.
Parmi les criminels de guerre et les collaborateurs accueillis au Canada figurent quelque 2 000 anciens membres de la division Galicie de la Waffen SS. La décision de les accueillir a été prise à la demande du ministère britannique des Affaires étrangères, qui souhaitait se débarrasser des quelque 8 000 membres de la division Galicie qui avaient été amenés en Grande-Bretagne. En 1948, le ministère britannique a adressé aux pays du Commonwealth une directive selon laquelle il était désormais nécessaire de convaincre les gens de « laisser le passé derrière » parce qu'il était plus important de désigner l'Union soviétique et le communisme comme l'ennemi.
Tout le monde est censé oublier que les impérialistes anglo-américains voulaient détruire l'Union soviétique et réprimer les peuples qui luttaient pour leur libération nationale. C'était leur objectif lorsqu'ils ont encouragé Hitler dans l'espoir qu'il détruise l'Union soviétique, que l'Allemagne soit affaiblie et qu'ils en sortent vainqueurs. L'objectif n'a pas changé.
Les collaborateurs nazis et leurs descendants qui les glorifient se fondent dans le décor du Canada depuis près de 80 ans. Ils sont fermement implantés dans les partis cartellisés, les universités et d'autres institutions. Ils ont érigé des monuments aux criminels de guerre, y compris à l'extérieur de leurs bâtiments, généreusement financés par les gouvernements fédéral et provinciaux. Dès 1940, lorsque le gouvernement du Canada a réuni les organisations réactionnaires ukrainiennes pour former le Comité ukrainien canadien, devenu aujourd'hui le CUC, leurs organisations ont bénéficié du financement et du soutien de l'État.
Les criminels de guerre et les principaux collaborateurs nazis restent persuadés que l'État les protégera et que les médias monopolisés répéteront sans cesse leur prétention qu'ils n'avaient pas d'autre choix que de « lutter contre le communisme » ou qu'ils se battaient pour une « Ukraine indépendante », etc. Ils décrivent même l'Armée rouge qui a libéré les pays d'Europe de l'Est et chassé les nazis comme imposant une « occupation ».
Le CUC et ses semblables sont devenus si arrogants qu'ils s'attendaient à pouvoir présenter leur « service » dans la SS comme un fait d'héroïsme. Leur orgueil était basé sur leur long service aux impérialistes américains dans leur volonté de dicter leur conduite au monde entier en tant que « nation indispensable ».
Les sionistes ont un dicton : « Les vieux mourront et les jeunes oublieront. » Ils se sont trompés, car le monde s'est uni pour dire : Nous sommes tous des Palestiniens ! Stephen Harper et Jason Kenney l'ont certainement pensé aussi lorsqu'ils ont décidé qu'il était temps d'ériger, dans un espace public de premier plan, un monument dédié aux criminels de guerre et aux collaborateurs nazis, en prétendant qu'ils étaient les « victimes du communisme ». C'est également ce qu'a pensé Chrystia Freeland lorsqu'elle s'est assurée que l'organisation Tribute to Liberty reçoive 6 millions de dollars de fonds publics pour construire un monument à la gloire des nazis au Canada.
Le marché conclu par le gouvernement en 1940 avec les organisations ukrainiennes réactionnaires et même ouvertement pronazies qui ont formé le CUC était que la nouvelle organisation soutiendrait l'effort de guerre. En échange, ils recevaient les bâtiments, les presses et les listes d'adresses volés à l'organisation ouvrière canadienne la Ukrainian Labour-Farmer Temple Association (ULFTA). Les dirigeants antinazis de l'ULFTA ont été arrêtés et envoyés dans des prisons et des camps de détention. Le gouvernement a promis au CUC de soutenir ses objectifs d'après-guerre, à savoir le démembrement de l'Union soviétique et la création d'une Ukraine « indépendante » et ethniquement purifiée. Aujourd'hui, les forces du CUC semblent être pleinement intégrées dans le processus décisionnel du cabinet concernant le rôle du Canada dans la guerre par procuration menée par les États-Unis et l'OTAN en Ukraine.
Ces pronazis ont élevé leurs enfants et petits-enfants dans l'idolâtrie des meurtriers de masse, des pogromistes et des idéologues fascistes. Lorsque l'Union soviétique s'est effondrée, nombre d'entre eux se sont précipités en Ukraine pour promouvoir la vision d'une « Ukraine indépendante » à l'image de leurs « héros » nazis. Ils sont devenus si arrogants qu'ils ont rendu publics leurs documents privés, révélant ainsi leurs propres actes criminels.
Les documents privés de Michael Chomiak, le grand-père de Chrystia Freeland, conservés dans les archives provinciales de l'Alberta, révèlent qu'en tant que principal propagandiste ukrainien des nazis dans la Pologne occupée, il partageait leur vil antisémitisme et leur vision raciste et fasciste. Il en va de même pour Peter Savaryn, membre inconditionnel de la Waffen SS, dont l'Ordre du Canada a été révoqué après le scandale Hunka. Le Canadian Institute of Ukrainian Studies (CIUS) de l'Université de l'Alberta continue la falsification de l'histoire en toute impunité. Il a reçu plus de 1,4 million de dollars de la part, ou au nom, d'anciens membres de la Waffen SS, dont Yaroslav Hunka, et a reconnu publiquement ces dons. Contraints de présenter des excuses peu convaincantes, l'Université de l'Alberta et le CIUS ont tout simplement cessé de déclarer leurs donateurs.
Les membres de la Waffen SS nazie, les criminels de guerre connus et présumés et les collaborateurs nazis de toute l'Europe ne sont pas entrés au Canada par hasard ou en cachant leur identité. L'historien Irving Abella rappelle qu'au moment où la guerre froide prenait son envol, les tatouages SS ne constituaient pas un obstacle à l'entrée au Canada. Loin de là, ce sont les antifascistes, les communistes et les résistants qui ont fait l'objet d'un « contrôle » et qui ont été considérés comme des « indésirables ».
Les fascistes et les collaborateurs nazis ont été recrutés pour répandre des mensonges anticommunistes, perturber le mouvement ouvrier et soutenir directement l'impérialisme américain, qui a repris le flambeau de l'Allemagne nazie. Les principaux généraux et scientifiques nazis ont été intégrés dans la machine de guerre, leurs propagandistes génocidaires dans les universités et d'autres criminels de guerre ont été imposés aux communautés minoritaires nationales en tant que « leaders », tant aux États-Unis qu'au Canada.
L'orgueil de ces forces pronazies est tel que Chrystia Freeland s'est convaincue qu'elle pouvait dire publiquement que son grand-père, qui était le principal propagandiste en langue ukrainienne pour les nazis dans la Pologne occupée pendant la Deuxième Guerre mondiale, était l'une des plus grandes influences de sa vie. Il lui a suffi de prononcer les mots magiques « propagande russe » pour détourner les feux contre ceux et celles qui disent la vérité. Ajoutez « lutte pour l'Ukraine » et le tour est joué. Or, ses racines nazies n'ont pas été oubliées.
Les Canadiens et les Québécois rejettent le nazisme, tout comme ils rejettent les affirmations du gouvernement à l'effet que ceux qui s'opposent au génocide à Gaza et soutiennent la résistance sont « antisémites ».
L'Holodomor, une autre falsification de l'histoire par les pronazis
Lorsque tout le reste échoue à « justifier » les serments que ces nazis ukrainiens ont prêtés à Hitler et leurs crimes de guerre et crimes contre l'humanité, il y a le mythe d'un génocide délibéré contre les Ukrainiens appelé « Holodomor ». Le mot Holodomor est délibérément conçu pour évoquer l'Holocauste. Il est utilisé pour affirmer que les pénuries alimentaires en Ukraine, qui se sont également produites dans d'autres parties de l'Union soviétique en 1932, étaient un acte délibéré de génocide, une famine provoquée artificiellement pour détruire l'Ukraine. En réalité, les pénuries alimentaires ont été causées par les tentatives des vestiges de l'ancien régime tsariste de mobiliser les koulaks (paysans riches et propriétaires terriens) contre la collectivisation de l'agriculture qui a profité à la masse des paysans pauvres et sans terre, ainsi que par des causes naturelles.
La thèse de la famine provoquée artificiellement a d'abord été avancée par l'Allemagne nazie dans les années 1930, puis reprise par la presse jaune de Hearst aux États-Unis pour saper le prestige de l'Union soviétique. Elle a été relancée dans les années 1980 pour détourner l'attention du fait que de plus en plus de personnes et d'organisations demandaient l'ouverture des dossiers des criminels de guerre présumés au Canada. Aujourd'hui, elle est utilisée pour détourner l'attention des crimes du présent.
L'État canadien, à sa honte éternelle, a fait de la commémoration d'un génocide qui n'a jamais eu lieu une politique officielle, tout en refusant de condamner le génocide américano-israélien du peuple palestinien et maintenant du peuple libanais, qui se déroule aujourd'hui au vu et au su de tous. Il est également utilisé pour prétendre à tort que l'Ukraine était une « nation captive » au sein de l'Union soviétique, un concept utilisé pour la première fois par les nazis. Elle sert à dissimuler le fait que les agresseurs des États-Unis et de l'OTAN sont tout à fait prêts à se battre jusqu'au dernier Ukrainien dans leur quête d'hégémonie mondiale.
Au cours de la période actuelle, lorsque les oligarques antirusses ont créé des bataillons néonazis en Ukraine, les forces armées canadiennes ont contribué à leur formation. Ces bandes, soutenues par les forces des États-Unis et de l'OTAN, ont orchestré le coup d'État de Maïdan en 2014 et ont ensuite procédé à des actes terroristes et à un nettoyage ethnique contre les Ukrainiens russophones. L'État canadien et les organisations qu'il reconnaît comme « représentant les Ukrainiens au Canada » continuent de jouer un rôle important dans le soutien à l'idéologie néonazie, à la russophobie et à l'hommage rendu aux criminels de guerre ukrainiens et aux collaborateurs nazis de la Deuxième Guerre mondiale. Justin Trudeau, Chrystia Freeland et d'autres reprennent ouvertement les slogans de l'organisation criminelle appelée Organization of Ukrainian Nationalists (OUN) et de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) : « Gloire à l'Ukraine » et le refrain « Gloire aux héros ».
Le peuple ukrainien, appelé par l'hégémon américain et ses alliés à « se battre jusqu'au dernier Ukrainien » afin d'affaiblir ou de démembrer la Russie, paie un prix terrible. Les enfants et petits-enfants des collaborateurs nazis et des criminels de guerre ont appris à soutenir les « héros » qui exprimaient la haine raciste et anticommuniste la plus virulente dans leur quête d'une Ukraine « nettoyée » de tous les « éléments étrangers ». Ces héros comprenaient les Ukrainiens antifascistes, les Polonais, les personnes d'origine juive, les Roms et d'autres minorités nationales, les communistes, les combattants de la résistance partisane et ce qu'ils appelaient le « judéo-bolchevisme ».
Dans la Pologne occupée par les nazis, les communistes ont joué un rôle de premier plan dans le mouvement de résistance, où les personnes de nationalité polonaise et ukrainienne, y compris celles d'origine juive, ont combattu côte à côte avec d'autres minorités nationales. Après la guerre, ils ont été accusés de tous les crimes.
Aujourd'hui, la situation n'est pas différente, à l'heure où les cercles officiels défendent le « droit d'Israël de se défendre » – un droit qui n'existe pas dans le droit international, sans parler d'une revendication dépravée rejetée par le monde entier. Et pendant ce temps ils disent que la Résistance qui lutte contre l'occupation et pour la libération nationale est constituée de « terroristes ».
Le verdict des peuples du monde avec la défaite du nazisme allemand, du fascisme italien et du militarisme japonais était Plus jamais ça !, ce qui signifie que la démocratie ne permet pas l'existence du fascisme. Ce verdict a été violé par les impérialistes après la Deuxième Guerre mondiale, mais il n'a pas été effacés de la conscience de l'humanité. Ceux qui s'opposent au génocide et au nazisme d'aujourd'hui contribuent à régler les comptes avec la vieille conscience de la société, reflétée par les actions du gouvernement. En parlant en leur propre nom, comme le font de nombreux défenseurs de la Palestine, et en travaillant à l'élaboration de définitions modernes de la démocratie, il est possible de développer de nouvelles formes de gouvernance qui défendent les droits qui appartiennent à chacun du fait qu'il est un être humain.
Le gouvernement Trudeau refuse de divulguer les noms des criminels de guerre présumés ayant trouvé refuge au Canada
Bibliothèque et Archives Canada (BAC) a fait savoir que les noms, fournis à la Commission Deschênes, d'environ 900 personnes soupçonnées d'avoir collaboré avec les nazis et d'avoir commis des crimes de guerre, qui ont trouvé refuge au Canada après la Deuxième Guerre mondiale, ne seront pas divulgués. La décision n'a pas été prise publiquement, elle est tout simplement annoncée dans une lettre adressée aux participants aux « consultations des parties prenantes » de la BAC sur la publication de la partie II du rapport de la Commission d'enquête sur les criminels de guerre du Canada de 1986 (Commission Deschênes).
BAC a reçu des demandes en vertu de la Loi sur l'accès à l'information de la part de plusieurs organisations et des demandes du public en général que soient publiées les informations ainsi que de l'intégralité du rapport de la Commission Deschênes, dont certaines parties n'ont jamais été divulguées.
« Après un examen approfondi conformément à la Loi sur l'accès à l'information et à la Loi sur la protection des renseignements personnels - qui comprenait des consultations ciblées avec des intervenants externes et divers ministères du gouvernement du Canada – il a été décidé de retenir le rapport de la partie II de la Commission Deschênes dans son intégralité », a déclaré la BAC dans un communiqué adressé au journal Daily Beast.
Le personnel de BAC a consulté un « groupe discret de personnes ou d'organisations » pour savoir si la liste devait être rendue publique. Le Congrès des Ukrainiens canadiens (CUC) a été consulté, ainsi que d'autres organisations connues pour leur défense de criminels de guerre et de collaborateurs nazis. Les organisations qui font la recherche et l'éducation sur l'Holocauste ont exprimé leur indignation de ne pas avoir été incluses, comme le Congrès canadien polonais et l'Association des Canadiens ukrainiens unis.
Le gouvernement Trudeau n'a donné aucune explication sur l'identité de la personne qui a demandé à BAC de tenir des consultations exclusivement auprès d'organisations dont les membres sont susceptibles de figurer sur la liste des criminels de guerre présumés au Canada. De sérieuses questions subsistent quant à savoir qui a vu la liste et quelles informations ont été discrètement partagées avec le « groupe restreint de personnes et d'organisations. » La vice-première ministre Chrystia Freeland a-t-elle vu la liste ? Son grand-père y figure-t-il ?
Le magazine Esprit de Corps rapporte que le « groupe restreint de conseillers [...] a affirmé qu'une telle action [révéler les noms] pourrait entraîner des poursuites pénales pour les crimes allégués ». « Ils craignent également que la liste ne s'avère embarrassante pour le gouvernement canadien et la communauté ukrainienne en général. En outre, ils craignent que la liste ne soit utilisée par le président russe Vladimir Poutine à des fins de propagande. » Ce n'est pas la communauté ukrainienne en général qui préoccupe les partisans du monument, mais les Ukrainiens pronazis comme ceux du CUC.
Le CUC a menacé de lancer une poursuite en justice pour empêcher la publication des listes de criminels de guerre présumés. Il omet toujours de dire qu'un grand nombre d'Ukrainiens ont fait partie de la résistance antifasciste et résident également au Canada. Plus de 40 000 Canadiens d'origine ukrainienne ont combattu avec les forces armées canadiennes pour vaincre le fascisme pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Le CUC a été reconnu officiellement par les gouvernements canadiens depuis la Deuxième Guerre mondiale, ce qui a aidé ces collaborateurs nazis à exproprier les organisations ukrainiennes légitimes établies avant la Deuxième Guerre mondiale et à utiliser leurs avoirs pour former le CUC. Aujourd'hui, avec Chrystia Freeland au poste de ministre des Finances et de vice-première ministre, leur statut a encore été renforcé au point où ils participent à des fonctions officielles et même à la prise de décisions. Le CUC pronazi continue d'être bien financé par le gouvernement du Canada et semble avoir été intégré à la prise de décision du cabinet sur la participation du Canada à la guerre par procuration des États-Unis et de l'OTAN en Ukraine[1].
La divulgation des noms des criminels de guerre présumés sur lesquels le Canada a choisi de ne pas enquêter n'est pas une affaire privée, c'est une affaire qui concerne tous les Canadiens, peu importe qui participe aux « consultations » secrètes.
Le gouvernement Trudeau commet une falsification historique lorsqu'il tente de réécrire l'histoire pour dissimuler les crimes commis aujourd'hui. Il cherche désespérément à cacher que son soutien ouvert à l'idéologie et aux forces néonazies en Ukraine n'est qu'une continuation de l'histoire du soutien aux collaborateurs nazis et aux criminels de guerre et de l'hommage rendu aux criminels de guerre ukrainiens et aux collaborateurs nazis de la Deuxième Guerre mondiale. Cela est essentiel pour maintenir la désinformation selon laquelle la guerre par procuration menée par les États-Unis et l'OTAN pour démembrer et affaiblir la Russie vise à défendre « la liberté et la démocratie » et que le but de la Russie, de dénazifier l'Ukraine, est illégitime.
La désinformation consiste également à nier le courage et le sacrifice de l'Union soviétique, dont les peuples héroïques se sont levés comme un seul homme et ont brisé les reins de la machine de guerre nazie à un coût énorme, dont la mort de 26,6 millions de personnes. La République socialiste soviétique d'Ukraine faisait partie intégrante de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et beaucoup d'Ukrainiens ont donné leur vie pour vaincre le nazisme. L'ignoble déformation de l'histoire par le gouvernement du Canada, entre autres, est telle que l'Armée rouge, qui a défendu et libéré pays après pays, est qualifiée de force « d'occupation » alors que les nazis sont présentés comme des « libérateurs ».
Le gouvernement Trudeau méprise les Canadiens et les Québécois qui ont envoyé des milliers de pages de messages et de lettres dénonçant l'ovation donnée par l'ensemble du Parlement ainsi que par le président ukrainien fantoche Volodymyr Zelensky à l'ancien membre de la Waffen SS nazie, Yaroslav Hunka. Cela ne fait que confirmer que les libéraux et les autres partis cartellisés ne sont pas dignes de gouverner le Canada et que la protection des collaborateurs nazis et la promotion de l'idée que le Canada est un refuge pour les « victimes du communisme » font partie de l'intégration du Canada à la machine de guerre des États-Unis et détournent l'attention de leur crime de soutien au génocide contre le peuple palestinien.
Note
1. En novembre dernier, alors que ses collègues ministres se rendaient en Azerbaïdjan pour la Conférence sur le changement climatique COP29 afin de faire valoir leurs revendications sur la réduction des émissions du secteur pétrolier et gazier, la vice-première ministre Chrystia Freeland était à Edmonton pour s'adresser au CUC, où elle a proclamé que le Canada mènerait la charge pour retirer le pétrole russe de tous les marchés mondiaux et le remplacer par du pétrole provenant de l'Alberta. Elle a déclaré que « c'est la première salle où je parlerai de cela ».
(Avec des informations de True North, Esprit de Corps, Daily Beast, Ottawa Citizen)
À propos des listes de présumés criminels de guerre de la Commission Deschênes
La Commission d'enquête sur les criminels de guerre (Commission Deschênes), créée en 1986, n'a pas mené ses propres enquêtes pour trouver des criminels de guerre au Canada. La Commission a compilé une liste d'environ 900 noms provenant de « sources diverses », comprenant une liste principale de 774 criminels de guerre présumés, un ajout de 38 noms portés à l'attention de la Commission au cours de ses travaux et une liste de 71 scientifiques et techniciens allemands qui ont été autorisés à immigrer au Canada. Elle n'incluait pas la cinquantaine de noms soumis par l'ambassade soviétique. Elle n'a pas fait de recherche plus large et n'a pas recherché des individus en recoupant les listes de criminels de guerre établies après la guerre avec les dossiers d'immigration canadiens[1]. Elle n'a pas inclus la liste des quelque 2 000 membres de la Waffen-SS ukrainienne, la division Galicie. bien que certains de leurs noms puissent figurer sur la liste[2].
La Commission a conclu que parmi ces criminels de guerre présumés, 341 n'étaient pas venus au Canada, 86 étaient venus au Canada mais étaient décédés depuis, 21 avaient été admis au Canada mais avaient quitté le pays depuis, soit un total de 448 personnes qui ne vivaient pas au Canada à l'époque et dont les dossiers devaient être fermés. Aucune enquête ne devait être menée pour savoir comment les criminels de guerre présumés qui étaient décédés ou avaient quitté le Canada avaient été autorisés à entrer au Canada et ce que l'on savait d'eux.
Cela montre comment la Commission a refusé d'aborder, et encore moins de régler des comptes avec le rôle de l'État canadien au service de l'impérialisme britannique, puis américain, ainsi que sa promotion et sa protection des nazis après la Deuxième Guerre mondiale.
La Commission a également violé les décisions des procès de Nuremberg selon lesquelles la SS nazie était une organisation criminelle et que les personnes ayant volontairement rejoint une division SS pouvaient être inculpées pour crimes de guerre. La Commission a non seulement rejeté le droit international, mais elle a également affirmé à tort que des membres de la Waffen SS avaient été « blanchis » par les autorités britanniques, une affirmation qui a été complètement démentie par sa propre enquête.
La Commission Deschênes a recommandé que 154 autres dossiers soient classés parce qu'il n'y avait pas de preuve prima facie de crimes de guerre. Une preuve prima facie est un cas où il y a suffisamment de preuves de culpabilité pour procéder à un procès ou à un jugement. Ces suspects n'ont en aucun cas été innocentés ; les dossiers ont été classés sans autre forme d'enquête. À cela s'ajoutent les cas de quatre personnes que la Commission n'a pas retrouvées. Au total, 294 dossiers sont restés en suspens[3].
Quatre-vingt-dix-sept autres dossiers ont été classés pour « manque de preuves », la Commission ayant refusé d'en recueillir. Des députés conservateurs et le Congrès des Ukrainiens canadiens (CUC) se sont organisés pour retarder le gouvernement Mulroney dans ses demandes auprès des gouvernements étrangers. Lorsque la Commission a finalement décidé de se rendre dans les pays où les crimes avaient été commis, le gouvernement a refusé de faire des demandes par les voies diplomatiques normales.
La Commission s'est en outre trouvée dans l'impasse en formulant des demandes irrégulières sur la manière dont les audiences seraient menées. Lorsque les gouvernements de l'Union soviétique et de la Pologne ont accepté toutes les demandes, la Commission a déclaré qu'il était « trop tard » et qu'il n'y avait « plus de temps ».
Les 38 noms ajoutés au cours des travaux de la Commission, qui ont fait l'objet d'un addendum, ont été expédiés avec la recommandation que les « autorités compétentes » poursuivent ces affaires, étant donné que l'enquête n'avait « plus de temps » disponible. Rien n'a été fait pour les noms des scientifiques et des techniciens, toujours par « manque de temps ». Tous les cas en suspens ont été laissés à la discrétion du gouvernement, qui a finalement inculpé quatre personnes, a engagé un procès qui s'est soldé par un acquittement, et a abandonné les poursuites contre les trois autres personnes.
Notes
1. « Nazi War Criminals in Canada : The Historical and Policy Setting from the 1940s to the Present, Part I », Alti Rodal, Bibliothèque et Archives Canada.
2. Le gouvernement canadien n'a jamais révélé s'il disposait d'une liste des membres de la division Waffen-SS Galicie, qui ont été admis en masse au Canada, ou si cette information a été délibérément détruite avec de nombreux autres dossiers d'immigration au début des années 1980. La liste des quelque 8 000 membres de la Waffen SS qui ont été amenés en Grande-Bretagne, y compris les quelque 2 000 qui ont immigré au Canada, est restée confidentielle. Le Comité ukrainien canadien, devenu le Congrès des Ukrainiens canadiens (CUC), avait pour organisation membre la Fraternité des anciens soldats de la première division ukrainienne de l'armée nationale ukrainienne (la division Waffen-SS Galicie). Le CUC a exercé de fortes pressions pour qu'ils soient admis et il est presque certain qu'elle possède une telle liste.
3. Lorsque la Commission Deschênes a commencé ses travaux, le Comité des Ukrainiens canadiens a engagé l'avocat John Sopinka, lui-même d'origine ukrainienne, pour présenter ses arguments. Il soutient que les preuves recueillies par l'Union soviétique doivent être interdites. Selon lui, la collecte de preuves auprès des nazis vaincus et de leurs collaborateurs détenus en captivité en raison de leurs crimes de guerre violait la Charte canadienne des droits et libertés, sans compter que ces preuves auraient également comporté des témoignages des victimes des nazis elles-mêmes. Dans le mémoire du CUC à la Commission, John Sopinka a écrit :
« Lorsqu'un tribunal conclut que la preuve a été obtenue d'une manière qui porte atteinte ou nie les droits ou libertés garantis par la Charte, la preuve doit être exclue s'il est établi que, compte tenu de toutes les circonstances, son admission dans le cadre de la procédure jetterait le discrédit sur l'administration de la justice.
« À mon avis, l'obtention de preuves soviétiques au cours d'une procédure, dans des circonstances que les Soviétiques pourraient accepter, constituerait une violation des principes de la justice fondamentale et jetterait le discrédit sur l'administration de la justice. »
En 1988, John Sopinka a participé au Congrès mondial des Ukrainiens libres afin de promouvoir le mythe de l'Holodomor sur la scène mondiale. La même année, il a été nommé à la Cour suprême par le premier ministre Brian Mulroney.
(Avec des informations des archives du Centre de ressources Hardial Bains)
De la presse du Parti
LML Supplément 2023
Le rapport de recherche de la Commission Deschênes souligne le prix élevé de l'anticommunisme
Manifestation en 1997 contre la présence de criminels de guerre
nazis au Canada. En 1997, le gouvernement du Canada a reconnu
avoir admis 2000 membres de la 14e division Waffen-SS
ukrainienne, la division Galicie.
L'ovation du 22 septembre pour le collaborateur nazi ukrainien Yaroslav Hunka au Parlement est le produit de plus d'un siècle d'anticommunisme persistant, remâché et maintenant enraciné dans l'élite dirigeante du Canada. Les impérialistes anglo-américains ont été à la tête du développement de cette conception du monde depuis l'époque de la Grande Révolution socialiste d'Octobre et de la montée du mouvement communiste et ouvrier au Canada. Elle se fonde en partie sur l'affirmation quasi-biblique que l'opposition à la propriété privée est un péché et, à ce titre, elle défend l'ordre constitutionnel du Canada non seulement sur le plan politique, mais aussi en termes de valeurs canadiennes.
Cette conception du monde a été délibérément transmise d'un Parlement à l'autre, au point où elle est devenue une politique officielle incontestée au sein de toutes les institutions de l'État. Cela confère à tous ceux et celles qui entrent en fonction une profonde ignorance, car on leur apprend à ne jamais remettre en question la politique qu'ils jurent de défendre. Cela exerce également une pression sur l'ensemble de la société à un moment où l'accaparement des affaires politiques par les pouvoirs de police pose des dangers de plus en plus grands pour les droits du peuple.
C'est pourquoi les élites dirigeantes cherchent des excuses lorsqu'elles sont prises en train d'ovationner des gens comme Yaroslav Hunka au Parlement. Il est difficile de voir comment ceux qui l'ont ovationné, à deux reprises, vont réussir à se justifier quand c'est toute leur conception du monde qui est anticommuniste. Leur refus de moderniser le système politique du Canada les mène à trouver des prétextes pour justifier l'expansion du gouvernement des pouvoirs de police et à poursuivre la répression et la persécution de ceux qui veulent affirmer les droits du peuple, qui s'opposent à la guerre et à l'agression, qui veulent se donner un pouvoir politique et ainsi de suite. Depuis au moins 2016, avec le soutien de tous les partis cartellisés, le gouvernement a préparé le terrain pour faire passer toutes les causes du peuple comme une subversion par une influence étrangère dans les affaires politiques du Canada.
Malgré cela, l'ovation accordée à Yaroslav Hunka a relancé la demande d'éliminer les monuments commémoratifs au Canada qui glorifient des collaborateurs nazis et des criminels de guerre. De plus, différentes organisations ont exigé que le gouvernement rende compte de l'étendue de l'asile donné aux collaborateurs nazis au Canada après la Deuxième Guerre mondiale, notamment en rendant public le rapport complet de la Commission Deschênes de 1986 (officiellement appelée Commission d'enquête sur les criminels de guerre au Canada). Le ministre de l'Immigration, Marc Miller, a tenté d'enlever l'initiative à ces organisations en demandant un rapport « moins caviardé ». Le 27 septembre, il a déclaré que des représentants du gouvernement envisageaient de déclassifier certaines parties du rapport de la commission Deschênes afin de le rendre public sous une forme « moins caviardée ». Il a dit : « Le Canada a une histoire très sombre avec les nazis au Canada. [...] Il y a eu un moment dans notre histoire où il était plus facile d'entrer au Canada en tant que nazi qu'en tant que juif. Je pense que c'est une histoire que nous devons réconcilier. » Il a dit avoir lu deux fois le rapport public de 256 pages de la Commission Deschênes depuis l'ovation du 22 septembre, ajoutant que, ne sachant pas ce que contiennent les documents classifiés du rapport, il ne peut pas encore dire s'il est favorable à leur publication intégrale, mais que le gouvernement « pourrait réexaminer la question [la publication des documents] ».
La Commission Deschênes a été créée en février 1985 « pour enquêter sur la question des criminels de guerre présumés au Canada ». Elle comprenait deux parties, la partie I destinée à être publiée et la partie II « destinée à rester confidentielle », comme l'a dit le commissaire lors de sa présentation au gouvernement en décembre 1986.
L'un des documents connexes qui ont été rendus publics à la suite d'une demande en vertu de la Loi sur l'accès à l'information est un document de recherche produit par Alti Rodal en septembre 1986. Il s'agit d'un rapport de 617 pages lourdement caviardé intitulé Nazi War Criminals in Canada : The Historical and Policy Setting from the 1940's to the Present (Les criminels de guerre nazis au Canada : contexte historique et politique des années 1940 à nos jours). Sa lecture est instructive, car elle permet d'évaluer la conception du monde et l'intention anticommunistes qui ont présidé à l'enquête du gouvernement du Canada et de comprendre pourquoi les résultats obtenus ont permis à la grande majorité des nazis et des collaborateurs nazis qui ont cherché refuge au Canada de s'en tirer à bon compte.
Alti Rodal écrit que l'objectif de son étude était de « fournir un compte rendu précis et relativement détaillé, à partir des archives, des politiques du gouvernement en matière d'immigration, de personnes déplacées/réfugiées et de criminels de guerre, ainsi que du cadre et de l'évolution de ces politiques depuis la Deuxième Guerre mondiale, afin de permettre une meilleure compréhension de la situation actuelle en ce qui concerne les criminels de guerre ». Elle affirme : « Le dossier historique est essentiel à la compréhension et, dans une certaine mesure, à la catharsis. » La création de la Commission Deschênes, dit-elle, « a offert une occasion, qui ne se répétera probablement pas, d'aborder certaines des questions importantes d'une période formatrice de l'histoire du Canada, une période qui vient de s'écouler mais qui continue à jeter une ombre sur la génération actuelle et les générations futures ».
Plus de 35 ans plus tard, de nombreux Canadiens ajouteraient que l'ombre dont parlait Alti Rodal, qui continue de planer « sur la génération actuelle et les générations futures », loin de s'éclaircir, devient plus sombre et plus inquiétante que jamais.
À première vue, un aspect particulièrement accablant de la recherche d'Alti Rodal est la façon dont elle discrédite les tentatives du premier ministre Justin Trudeau, de la vice-première ministre Chrystia Freeland et d'une foule d'autres personnes de faire croire que toute cette histoire est une concoction des Russes. C'est le cas, même si différentes personnalités qui demandaient l'admission des collaborateurs nazis ont affirmé à l'époque que l'Union soviétique qualifiait injustement ces collaborateurs de criminels de guerre potentiels.
Dans cette optique, le rapport Rodal souligne l'intégration des apologistes et collaborateurs nazis dans les institutions et organisations canadiennes mises en place pour gérer l'immigration au Canada des personnes déplacées après la Deuxième Guerre mondiale, ainsi que le rôle primordial joué par l'anticommunisme dans les manoeuvres pour faire entrer des collaborateurs nazis au Canada.
Le rôle joué par Alfred Valdmanis en est un exemple. Avant de venir au Canada en 1949, Valdmanis a été l'assistant spécial du président de la Reichsbank, Hjalmar Schact, et est devenu ministre des Finances de la Lettonie sous le gouvernement pronazi d'Ulmanis, où il a aidé à déporter des juifs dans des camps de concentration et à former la Waffen SS lettone commandée par les nazis pour lutter contre l'Union soviétique. Alfred Valdmanis s'est établi au Canada en 1949 et est devenu conseiller du ministère canadien de l'Immigration, à quel titre il a demandé que 20 000 membres de la Waffen SS soient admis au Canada. En 1950, il est devenu directeur général du développement économique de Terre-Neuve, où il a négocié un certain nombre de projets économiques avec des monopoles allemands qui avaient soutenu les nazis, comme Krupp et Hoechst. En 1951, il a été accusé d'être un criminel de guerre, mais il a nié les accusations et n'a jamais été arrêté ou jugé pour crimes de guerre.
Le rapport Rodal comprend une section intitulée « L'histoire de Valdmanis » qui raconte comment « dans une longue présentation à la commission sénatoriale permanente [sur l'immigration] en avril 1949, Valdmanis [...] a plaidé en faveur de l'immigration au Canada de Baltes anticommunistes, et en particulier des membres baltes de la Waffen-SS, qui ont été réhabilités et libérés en décembre 1945 et janvier 1946, parce que, explique-t-elle, ils n'avaient rien à voir avec la SS ».
Il s'agit d'extraits des audiences sénatoriales du 27 avril 1949 au cours desquelles Alfred Valdmanis a plaidé en faveur de l'admission de collaborateurs nazis. Il a commencé par une brève biographie : « Je suis letton et toujours citoyen de ce pays [...] Mon ancien poste en Lettonie était celui de membre du gouvernement de ce pays. J'ai occupé mon poste au gouvernement jusqu'à ce que la Russie soviétique prenne le contrôle des pays baltes et j'ai fait partie des prisonniers russes. Bien sûr, la première chose que ce pays a faite après avoir écrasé les pays baltes a été d'emprisonner l'ancien gouvernement. » Il poursuit : « Les plus jeunes du gouvernement ont été détenus pour un procès spécial. Comme vous vous en souvenez, lorsque la guerre russo-allemande a éclaté, les Allemands ont conquis les pays baltes. La population de la Lettonie et de la Lituanie s'est levée en huit ou neuf jours pour faire face à la situation, puis les Allemands ont pris le pouvoir. Les Allemands ont libéré ceux que les Russes avaient fait prisonniers politiques, dont il se trouve que je faisais partie. »
Le sénateur Turgeon a demandé : « Vous avez été libérés par les Allemands pendant leur occupation ? »
Le Dr Valdmanis a répondu : « Oui. C'est en juillet 1941 que j'ai été libéré par les Allemands quand ils ont pris le contrôle de la Lettonie et de tous les pays baltes. Nous pensions que la libération signifiait une véritable restauration de l'indépendance et de la liberté. En fait, lorsque le maréchal Von Kuchler, le commandant allemand du front de l'Est, a fait sa proclamation, nous avons compris qu'il agissait au nom d'Hitler. Il a annoncé que l'armée allemande venait en libératrice. À cause de cette annonce, la population des pays baltes s'est soulevée contre les Russes. C'est un fait que certains groupes de réfugiés baltes sont qualifiés à tort de 'SS baltes'. À mon avis, ces personnes seraient les meilleurs immigrants pour un pays comme le Canada. »
Alfred Valdmanis poursuit en disant qu'il a besoin d'expliquer aux sénateurs « la situation dans les pays baltes ». « Vous m'excuserez d'utiliser cette expression, mais de 97 à 99 personnes sur 100 ont dit que si le diable revenait de l'enfer pour chasser les Russes, il serait le bienvenu. Ainsi, en juin 1941, un homme s'est levé et a ordonné à son armée d'envahir la Russie soviétique, cet homme était Hitler. Ses armées sont accueillies dans les pays baltes comme des libérateurs, en particulier après que le maréchal Von Kuchler a annoncé qu'elles étaient une armée libératrice. »
Alfred Valdmanis explique aux sénateurs que la population s'est rapidement rendu compte que « les Allemands ne les avaient pas réellement libérés et ne leur avaient pas rendu leur liberté. [...] Nous étions entre les Russes et les Allemands. »
Alti Rodal dit dans son rapport que « l'intérêt pour [l'histoire de Valdmanis] dans ce rapport concerne le rôle important qu'il a joué dans la réinstallation des réfugiés/personnes déplacées à la fois avec l'Organisation internationale pour les réfugiés en Europe et plus tard à Ottawa, ainsi que l'impact qu'il aurait eu sur la perception du public canadien des personnes déplacées/réfugiés ».
Par la suite, Alfred Valdmanis a déclaré aux sénateurs : « En 1945, après l'effondrement de l'Allemagne, j'ai rejoint pendant une courte période le personnel du maréchal [britannique] Montgomery et j'ai travaillé sur des questions concernant les prisonniers de guerre. Ce travail m'intéressait particulièrement, car parmi ces prisonniers de guerre aux mains des Anglais se trouvaient quelque 20 000 jeunes gens baltes, les soi-disant Waffen SS baltes.
« Lorsque cette question a été résolue, le chef d'état-major du maréchal Montgomery a reconnu que ces hommes n'avaient pas été des SS et n'avaient rien à voir avec les SS, et en janvier 1946, ils ont été libérés des camps de prisonniers de guerre allemands et sont devenus de véritables réfugiés et personnes déplacées. J'ai ensuite rejoint l'état-major du général Eisenhower, puis celui du général McNarny et, enfin, celui du général Clay, par l'intermédiaire du maréchal Alexander [...] Plus tard, je suis passé au quartier général américain et j'ai été rattaché à la division des affaires civiles du quartier général du commandement européen des forces américaines, en tant que conseiller pour les questions relatives aux réfugiés et aux personnes déplacées. En septembre 1947, à l'instigation de l'armée américaine, je me suis rendu à Genève pour devenir un cadre supérieur de l'Organisation internationale des réfugiés. »
Parlant de la réglementation canadienne concernant l'admission des SS Waffen telle qu'elle existait à l'époque, le sénateur Wood a demandé à Alfred Valdmanis : « Nous ne les admettons pas ici ? »
Dr Valdmanis : « Non, vous ne les admettez pas. »
Sénateur Wood : « Vous essayez de nous vendre l'idée que nous devrions les admettre, est-ce votre idée ? »
Dr Valdmanis : « Oui, je crois que ces gens sont ceux que vous voulez du point de vue de la politique d'immigration canadienne. Ils sont presque tous célibataires, jeunes et physiquement forts. Ils sont fortement anticommunistes, d'autant plus qu'ils ne peuvent pas retourner dans leur pays parce qu'ils ont combattu les Russes et qu'ils savent comment ceux-ci les traiteraient. [...] Honorables sénateurs, si je peux parler au nom de ces réfugiés et personnes déplacées, je tiens à dire qu'un grand nombre d'entre eux feraient d'excellents citoyens dans votre pays. »
Alti Rodal écrit que Valdmanis était « une cause célèbre » et son profil « gardait les immigrants d'Europe de l'Est sous les yeux du public ». Son rapport parle de l'opposition à Alfred Valdmanis à l'époque : « La presse ethnique polonaise procommuniste a répondu à la présentation de Valdmanis devant le comité sénatorial avec un article affirmant qu'en tant qu'ancien conseiller du président de la Banque d'Allemagne en temps de guerre, Alfred Valdmanis était infecté par le nazisme. »
Alti Rodal écrit que « le comité sénatorial a entendu deux groupes de voix opposées en ce qui concerne les personnes déplacées ukrainiennes. Les porte-paroles ukrainiens et polonais pro-soviétiques ont réitéré la position soviétique selon laquelle les personnes déplacées en Allemagne étaient soit des criminels de guerre ou des collaborateurs, soit des personnes libres de retourner dans leur pays d'origine. Ils critiquent la politique canadienne de préférence ethnique, qui substitue l'immigration de personnes d'une certaine origine religieuse ou politique à une politique d'immigration générale fondée sur les besoins et les perspectives du Canada. 'Nous estimons que ce type d''immigration sélective' est contraire aux traditions démocratiques du Canada et que, dans la mesure où il sert à masquer l'arrivée au Canada des vestiges pronazis en Europe, il est subversif et présente des dangers pour la démocratie et la sécurité du Canada.' »
Voici quelques-unes des conclusions tirées par Alti Rodal dans le résumé de ses recherches :
« Des considérations liées à la guerre froide ont conditionné l'approche des Alliés occidentaux dans les années qui ont suivi la guerre en ce qui concerne les collaborateurs nazis des pays d'Europe de l'Est. En conséquence, nombre d'entre eux ont pu échapper au contrôle et/ou à l'arrestation, soit en raison de l'absence de documentation et d'informations à leur sujet, soit parce que, en tant qu'anticommunistes, ils suscitaient la sympathie de l'Occident.
« Comme aux États-Unis et en Grande-Bretagne, la passion avec laquelle ces personnes professaient un sentiment anticommuniste a été un élément déterminant de la politique et des attitudes, en particulier dans les années 1950, à l'égard des collaborateurs nazis originaires de pays qui, après la guerre, étaient dirigés par des régimes communistes.
« Les anciens collaborateurs nazis qui ont créé au Canada des organisations ou des filiales d'anciens combattants [...] semblent avoir conservé une version atténuée des éléments fascistes et racistes qui caractérisaient leurs idéologies et leurs actions pendant les années de guerre. À l'occasion, ces éléments se manifestent dans les publications en langue étrangère de ces organisations. Dans l'atmosphère canadienne, cependant, leur présentation est généralement celle d'un anticommunisme borné. »
Le travail effectué a permis d'exposer à quel point la lie du nazisme d'après la Deuxième Guerre mondiale a été introduite au Canada et comment elle a servi de soutien à l'intégration du Canada dans l'appareil de guerre de l'OTAN et, à cet égard, les liens mis en évidence montrent que cet anticommunisme est au coeur de nombreux dangers auxquels sont confrontés les Canadiennes et les Canadiens. Le Parti marxiste-léniniste du Canada invite toute personne intéressée à se joindre à participer à ce projet.
(LML Supplément numéro 24 de novembre 2023)
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