Forum ouvrier

Numéro 74 - 25 août 2021

Tout en oeuvre pour appuyer les travailleurs de l'aérospatiale
chez De Havilland à Toronto !

« À qui est cette usine? Elle est à nous! », déclarent les travailleurs de De Havilland

Une injonction de la cour attaque les travailleurs de De Havilland


Tout en oeuvre pour appuyer les travailleurs de l'aérospatiale
chez De Havilland à Toronto !

« À qui est cette usine? Elle est à nous! », déclarent les travailleurs de De Havilland

Les travailleurs membres des sections locales 112 et 673 d'Unifor à l'usine de Dash 8 chez De Havilland à Downsview à Toronto ont déclenché leur grève pour la stabilité et la sécurité le 27 juillet. Les 700 travailleurs ont mis de l' avant le slogan « À qui est cette usine ? Elle est à nous ! » en réponse à l'arrogance des oligarques qui veulent démanteler l'usine et la déplacer hors de la région du Grand Toronto.

Pour servir son intérêt privé étroit de devenir encore plus riche, un cartel d'oligarques qui comprend la famille la plus riche du Canada, de concert avec les propriétaires de Bombardier, les gouvernements du Canada et de l'Ontario, prévoient saboter l'avenir et la sécurité des travailleurs de De Havilland et l'économie du Grand Toronto.

Bombardier s'est départi de De Havilland en 2018 et l'a vendu à Longview Aviation Capital, une bande d'investisseurs internationaux dirigée par Sherry Brydson, la petite-fille du magnat de la presse décédé Roy Thomson et cousine de David Thomson, qui contrôle la plus grande fortune familiale du Canada.

Sherry Brydson a déclaré à la suite de l'achat des avoirs de De Havilland que celui-ci libérait Longview de ses obligations envers les travailleurs inscrites dans un arrangement entre Bombardier et le gouvernement canadien qui garantissait que la production du Dash 8 demeurerait dans le Grand Toronto.

Les oligarques s'apprêtent à faire fortune en transformant le terrain industriel de Downsview en un espace résidentiel/commercial. Bombardier a vendu une large portion du terrain à des promoteurs immobiliers en 2018, semant le doute et l'insécurité en ce qui concerne tout travail dans le parc industriel. Downsview est entouré de trois stations de métro et d'une grappe de détaillants au sud. « Si vous prenez ce terrain et lui donnez un zonage résidentiel demain, des condos vont être construits en un an et les propriétaires vont obtenir un rendement extraordinairement rapide », a dit Laura Taylor, professeure à la Faculté d'études de l'environnement de l'Université York.

La vente par Bombardier de la production de De Havilland a accru l'incertitude en ce qui concerne l'emploi en aérospatiale dans le parc industriel, le déménagement de l'usine et la production du Dash 8 dans le Grand Toronto. Cela se produit en dépit du fait que les oligarques de l'aérospatiale ont reçu des milliards de dollars de fonds publics et juré solennellement que ce geste pour payer les riches va « garantir les emplois dans un avenir prévisible ». La plus récente manoeuvre pour payer les riches s'est produite le 15 juillet dernier lorsque les gouvernements fédéral et québécois ont versé aux riches du secteur de l'aérospatiale près de 700 millions de dollars. Les oligarques de Bombardier sont eux-mêmes des bénéficiaires notoires de fonds publics.

Les tentatives de Longview de saboter l'avenir de la production du Dash 8 sont une nouvelle preuve que payer les riches est non seulement corrompu mais ne garantit rien pour les travailleurs. Le besoin d'une nouvelle direction de l'économie, sous le contrôle des travailleurs, est évident. Une économie socialisée qui est possédée et contrôlée en tant que propriété privée est quelque chose de dépassé, de dysfonctionnel et contraire aux besoins, à l'avenir et aux droits du peuple.

Unifor écrit : « Plus tôt cette année, l'entreprise et sa société mère Longview Aviation Capital ont annoncé qu'elles ne construiraient plus de nouveaux avions Dash 8-400 à l'usine de Downsview. L'incapacité de Longview à négocier un avenir pour le programme Dash 8 avec le syndicat est au coeur de ce conflit de travail. »

Les oligarques de Longview utilisent leur richesse et leur « droit » désuet de propriété privée appliqué par la machine d'État pour éteindre les droits modernes et écraser la résistance des travailleurs de De Havilland et imposer leur volonté à l'économie et au peuple.


Rassemblement en appui au maintien des emplois à l'usine De Havilland, le 24 août 2021

(Photos : Unifor)

Haut de page


Une injonction de la cour attaque
les travailleurs de De Havilland


Les travailleurs de De Havilland arrêtent les véhicules qui arrivent à l'usine le 27 juillet 2021,
le premier jour de la grève, avant l'injonction.

La Cour suprême de l'Ontario a émis une injonction le 17 août pour rendre la grève des travailleurs de De Havilland inefficace. L'injonction permet à des briseurs de grève de continuer la production dans l'usine jusqu'à ce que l'usine soit mise hors service sans qu'un arrangement satisfaisant ne soit conclu avec les travailleurs. Leur syndicat a condamné l'injonction. Il a écrit que le juge Myers de la Cour suprême de l'Ontario « a choisi de se ranger du côté des intérêts des riches propriétaires de la compagnie plutôt que de ceux de la communauté, des 700 travailleurs et de leurs familles. Cette injonction vise à faire taire nos membres et à empêcher les travailleuses et travailleurs de tenir une ligne de piquetage pacifique en protestation contre De Havilland. Après que la société a négocié de mauvaise foi, qu'elle est revenue sur sa parole après s'être engagée à poursuivre les négociations et qu'elle a commencé à utiliser des briseurs de grève à l'usine de Downsview, le syndicat a lancé une manifestation pacifique pour faire pression sur la société, lui demandant de s'engager à ce que la production du Dash 8 reste dans un rayon raisonnable du site actuel de Downsview. [...}Qualifier cette injonction d'abomination est un euphémisme. C'est un autre coup bas pour les droits des travailleurs dans cette province. C'est ridicule de limiter les activités de piquetage de nos membres à une seule personne qui marcherait sur la ligne de piquetage pendant soixante secondes toutes les cinq minutes. »

Les travailleurs de De Havilland méritent l'appui de tous les syndicats et travailleurs de la province et du pays. Avec l'appui des travailleurs et en soulevant l'opinion publique contre le piétinement des droits des travailleurs, des luttes telles que celle-ci peuvent être victorieuses ! Ça peut être fait ! Ça doit être fait !

À qui est cette usine ? Elle est à nous !
À qui appartient l'économie ? Elle nous appartient !

(Photos : Unifor)

Haut de page


(Pour voir les articles individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)

PDF

NUMÉROS PRÉCÉDENTS | ACCUEIL

Site web:  www.pccml.ca   Email:  forumouvrier@cpcml.ca