Numéro 5 - 12 février 2021
Participons
aux marches commémoratives
des femmes du 14 février!
• Justice
pour les femmes et filles autochtones disparues
et assassinées! Mettons fin à la violence!
• Tenons le gouvernement
canadien responsable de la violence contre les
femmes et les filles autochtones
Des activités commémoratives des femmes auront
lieu le jour de la Saint-Valentin dans les villes
du pays, pour exiger que justice soit faite pour
toutes les femmes et filles autochtones qui ont
été assassinées ou portées disparues et pour que
le gouvernement prenne des mesures pour mettre fin
à la violence. Les marches ont commencé
en 1992 à Vancouver dans le quartier Eastside
du centre-ville, pour exiger que des actions
soient prises après le meurtre d'une femme salish
du littoral dont la mort a été accueillie avec
indifférence par les autorités et les médias.
Aujourd'hui, les gens de tous les horizons
continuent d'exiger justice pour les femmes
et filles autochtones assassinées et disparues et
contre toute forme de violence contre les femmes.
Cette violence contre les femmes ne fait
qu'augmenter depuis le début de la pandémie alors
que l'isolement imposé à tous et à toutes les rend
encore plus vulnérables.
La persistance des femmes et des peuples
autochtones à affirmer leur droit d'être est une
inspiration pour tous, en particulier leur
insistance à définir ce dont ils ont besoin et à
ne pas laisser les autres leur dire ce qui est
acceptable.
Forum ouvrier appelle les travailleurs du
Canada à se joindre aux marches, aux réunions
virtuelles et aux autres événements de la 30e
Marche annuelle commémorative des femmes.
Marche commémorative des femmes à Vancouver,
le 14 février 2014
Partout au Canada, le 14 février, les
autochtones et les Canadiens de tous les horizons
se joignent aux familles des femmes et des filles
assassinées et disparues pour commémorer leur nom,
honorer leur esprit et exiger que cessent la
violence et la brutalité organisées par l'État qui
ciblent les femmes et les filles autochtones.
La première Marche
commémorative des femmes a été organisée par les
femmes du quartier Eastside du centre-ville de
Vancouver le 14 février 1992 sur le
territoire non cédé du peuple Salish. C'était une
vigile pour une femme autochtone qui avait été
tuée de façon brutale. Depuis ce temps, les femmes
du quartier Eastside du centre-ville, dirigées par
les femmes et les filles autochtones, ont organisé
une commémoration et une marche annuelles. Avec
les années, de tels événements se sont répandus
dans toutes les régions du Canada et dans
certaines villes des États-Unis. Les
organisatrices soulignent que les événements
commémoratifs sont organisés pour mettre en
lumière la « violence physique, mentale,
émotionnelle et spirituelle à laquelle les femmes,
en particulier les femmes et les filles
autochtones, font face à tous les jours » et
pour que la Marche commémorative des femmes
du 14 février soit « l'occasion de se
rassembler pour pleurer la perte de nos chères
soeurs, commémorer les femmes qui sont jusqu'à ce
jour disparues, et consacrer tous nos efforts à ce
que justice soit faite ». L'ampleur de ce
génocide contre les femmes et les filles
autochtones est reflétée dans le fait que,
depuis 1992, il y a eu près
de 1 000 femmes et filles qui ont été
assassinées ou ont disparu seulement dans le
quartier Eastside du centre-ville de Vancouver.
Au cours des ans, diverses
organisations autochtones et des groupes de
défense des droits humains, ainsi que la
Commission des droits de l'homme de l'ONU, ont mis
en lumière sans relâche l'exploitation coloniale
continue des peuples autochtones sur une base
raciste et comment les femmes et les filles
autochtones ont été particulièrement ciblées.
L'Association des femmes autochtones du Canada
(AFAC) a été la première à lancer la Campagne des
Soeurs par l'esprit en tant que partie intégrante
de son travail pour que la violence faite aux
femmes et aux filles autochtones soit mise à
l'ordre du jour national et pour obtenir justice.
L'AFAC a développé une base de données nationale
pour enregistrer les cas de violence et
d'assassinats des femmes autochtones et a
entrepris des recherches qui ont mené à la
publication d'un rapport intitulé Ce que leurs
histoires nous disent — Résultats de recherche
de l'initiative Soeurs par l'esprit. Comme
c'est le cas de plusieurs autres rapports,
celui-ci a mis de l'avant des propositions
politiques, notamment celles d'augmenter le
financement des programmes sociaux dans les
communautés autochtones et d'apporter des
changements au système de justice pénale, mais la
majorité d'entre elles ont été ignorées.
Dès le début, ces marches ont aussi été
l'occasion de lancer l'appel à une enquête
nationale sur cette violence et cette brutalité,
d'en identifier les causes et de chercher des
solutions et une réparation pour les victimes qui
sont maintenant plus de 4 000.
Pendant des décennies, les gouvernements
canadiens successifs ont ignoré cet appel. Lors
d'une entrevue en décembre 2014 à la CBC, le
premier ministre conservateur Stephen Harper, à
qui on avait demandé quels étaient les plans de
son gouvernement pour le lancement d'une enquête
publique sur les femmes et les filles assassinées
et disparues, avait répondu par son désormais
notoire « Hum, honnêtement, ce n'est pas pour nous
une priorité ».
À la suite
des énormes pressions pour qu'il respecte
son engagement électoral de tenir une
enquête nationale, le premier ministre libéral
Justin Trudeau a annoncé qu'il comptait lancer
l'enquête le 8 décembre 2015. L'enquête
a débuté en 2016 et, trois ans plus tard,
le 3 juin 2019, le rapport Réclamer
notre pouvoir et notre place, le rapport final
de l'Enquête nationale sur les femmes et
les filles autochtones disparues et assassinées
a été publié. Le rapport conclut, entre
autres, que les meurtres et la disparition de
femmes et de filles autochtones sont l'expression
d'un génocide contre les peuples autochtones au
Canada. Justin Trudeau, qui prétend qu'« aucune
relation n'est plus importante pour notre
gouvernement et le Canada que celle avec les
peuples autochtones » s'est engagé à un «
Plan d'action national » en réponse aux 231 «
appels à la justice » de l'Enquête nationale.
À ce jour, il n'y a eu aucun plan d'action.
Pendant ce temps, les crimes contre les femmes et
les filles autochtones se poursuivent.
Le rapport final sur l'Enquête nationale est rendu
public à Ottawa, le 3 juin 2019.
Les marches commémoratives des femmes et des
filles assassinées et disparues se poursuivent et
les peuples autochtones et les Canadiens
continueront de travailler ensemble pour mettre
fin au génocide contre les peuples autochtones et
pour tenir le Canada, ses gouvernements et ses
institutions, les corps policiers et les médias
redevables de leurs actions.
Le projet REDress
Cérémonie REDress en l'honneur des femmes et des
filles autochtones disparues et assassinées au
camp Unist'ot'en alors que la GRC se prépare à
envahir et à arrêter les défenseurs de la terre,
le 10 février 2020
En 2010, le projet REDress (robes rouges et
réparation) de l'artiste métisse Jaime Black est
une autre initiative en réponse à la crise des
femmes assassinées et disparues au Canada. Dans
les communautés partout au Canada, des robes
rouges sont suspendues dans les places publiques,
pour rappeler avec émotion les vies perdues des
femmes et des filles, et pour soulever dans
l'opinion publique que c'est un problème auquel il
faut trouver une solution.
Des femmes se tiennent en bordure de l'autoroute
des larmes dans le nord de la
Colombie-Britannique, où tant de femmes ont été
assassinées ou portées disparues depuis
de nombreuses années. Octobre 2016.
Des robes rouges sont exposées sur la
colline du Parlement pour exiger que le
gouvernement libéral nouvellement élu prenne des
mesures pour mettre fin à la violence contre les
femmes et filles autochtones, le 3
novembre 2015.
Marchons avec nos soeurs
L'exposition « Marchons avec nos soeurs »
est un projet d'art commémoratif créé en l'honneur
des femmes et filles autochtones disparues et
assassinées. Elle comprend plus de 1 810
paires d'empeignes de mocassins et 118 paires
d'empeignes de mocassins d'enfants décorées ou
perlées à la main et données par des individus.
Chaque paire d'empeignes représente une femme
autochtone disparue ou assassinée. Des mocassins
inachevés représentent des vies inachevées de
femmes dont la vie a été cruellement écourtée. Les
empeignes des enfants sont dédiées à ceux qui ne
sont jamais rentrés des pensionnats.
Marches commémoratives des femmes
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