
Numéro 759 décembre 2021
|
9-10 décembre
Forum anti-impérialiste pour la défense des peuples
Un regroupement des mouvements sociaux cubains organise un Forum virtuel anti-impérialiste pour la défense des peuples les 9 et 10 décembre et appelle tout le monde à y participer. L’Institut cubain d’amitié avec les peuples (ICAP) précise :
« Le Forum vise à offrir un espace de coordination, d’unité, de solidarité et de condamnation de l’impérialisme, principal responsable de la violation des droits humains dans le monde.
« L’humanité souffre encore des effets de la pandémie de COVID-19 qui a exacerbé les inégalités, l’exclusion et la pauvreté. Dans le monde d’aujourd’hui, la logique du capital prend le pas sur la vie et la santé de la planète. L’environnement est assiégé par des modes de production et de consommation non durables, qui causent des dommages irréversibles aux écosystèmes. La paix est menacée par les guerres et les conflits qui détruisent les peuples et les civilisations.
« Nous vivons à l’ère des mesures coercitives unilatérales et des politiques d’ingérence qui sapent la souveraineté, l’autodétermination et les droits humains. Les modèles occidentaux sont imposés dans le but d’effacer les identités nationales. L’humanité subit une guerre culturelle et médiatique qui vise à priver les peuples de leur propre matière intellectuelle et à les éloigner de leurs revendications historiques.
« Face à cet état de fait, la nécessité s’impose de s’unir contre l’ingérence, le colonialisme, l’occupation étrangère et la discrimination sous toutes ses formes. Luttons sans relâche pour un monde meilleur. Nos peuples ont droit à la paix, à l’égalité et à la justice sociale.
« Préservons ce qu’il y a de plus précieux : la vie et la dignité humaine. »
Pour accéder au forum virtuel, cliquez ici.
32e anniversaire de la tragédie de Polytechnique
Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes marquée par des revendications militantes face à une situation qui s’aggrave
Le 6 décembre a marqué le 32e anniversaire de la tuerie de l’École polytechnique, un des événements les plus tragiques qui ait frappé le peuple québécois et tout le Canada. Le 6 décembre 1989, un individu ouvrait le feu sur vingt-huit personnes, tuant quatorze femmes et blessant dix femmes et quatre hommes. Depuis la tragédie, des milliers de femmes et leurs organisations réitèrent en cette occasion leur ordre du jour pour l’élimination de la violence faite aux femmes et pour une autorité publique qui prend sa responsabilité sociale et garantit les droits de toutes et tous.
Pour commémorer la mémoire des victimes assassinées parce qu’elles étaient des femmes, et celle de toutes les femmes victimes de violence, de nombreuses activités ont été organisées à nouveau cette année, entre le 25 novembre et le 6 décembre, dans le cadre de la campagne annuelle des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes. Des visionnements de films, des ateliers, des vigiles, des réunions zoom et d’autres activités ont été organisés dans différentes villes du Québec, dont Montréal, Québec, Gatineau, Victoriaville, Sherbrooke, Rimouski et Amos. À l’échelle du Canada, de nombreuses organisations de travailleurs et travailleuses, communautaires et autres ont émis des déclarations en commémoration des victimes de Polytechnique et dénoncé toutes les formes de violence exercée contre les femmes.
Montréal
Le six décembre, 14 faisceaux lumineux ont de nouveau éclairé le ciel de Montréal à partir du belvédère Kondiaronk face au chalet du Mont-Royal.
À cause de la tempête hivernale comprenant du verglas, le Comité des 12 jours d’action contre les violences envers les femmes a tenu sur Zoom et les médias sociaux l’événement qui devait se tenir à la Place du 6 décembre. Le thème de l’événement était « Déconfinons la conversation autour des violences genrées ». Les intervenantes ont fait valoir la nécessité d’amplifier la parole des femmes, d’amplifier le partage de leurs expériences et de leurs solutions, aux endroits de travail comme dans les quartiers et les communautés et dans la société dans son ensemble. Briser le silence sur les paroles des femmes, et d’être en mesure de vivre sans peur et en sécurité dans les écoles, les hôpitaux et sur la rue étaient un thème dominant des interventions.
Une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes pendant laquelle le nom de chacune d’entre elles apparaissait sur l’écran. Les interventions ont pris la forme de brèves présentations et de chansons et de poèmes. Des interventions ont dénoncé le ciblage particulièrement violent des femmes et filles autochtones et des femmes noires et racisées. D’autres ont réclamé un financement accru de l’État pour les refuges et les centres de femmes et les organisations communautaires travaillant auprès des femmes. On a parlé entre autres du manque flagrant de services pour les femmes victimes de violence conjugale et sexuelle.
La réunion a lancé l’appel à tout faire pour amplifier les prises de parole des femmes partout dans la société.
Québec
Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale ont invité les femmes et leurs alliés à un rassemblement et une marche à partir du Parc de l’Amérique française le 8 décembre. L’événement a été une marche silencieuse avec lampions suivie de la prise de parole de femmes à l’arrivée devant l’édifice de l’Assemblée nationale.
Gatineau
Le lundi 6 décembre à midi, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées à Gatineau dans le Parc Mémoire d’Elles pour une vigile commémorative pour clore la campagne des 12 jours d’action pour l’élimination des violences faites aux femmes. La cérémonie a été organisée par les maisons d’aide et d’hébergement des secteurs Gatineau, Hull, Aylmer, Buckingham et de Chelsea, ainsi que par AGIR Outaouais (Assemblée des Groupes de femmes d’intervention régionales).
La vigile commémorative a été dédiée à la mémoire des 14 femmes assassinées le 6 décembre 1989 à l’École polytechnique de Montréal, des 18 femmes assassinées en 2021 au Québec par leur conjoint ou ex-conjoint et des femmes et filles autochtones assassinées ou disparues. Sur le monument commémoratif Jeannine Boissonneault, après que le nom de chaque femme assassinée a été prononcé à voix haute, les personnes présentes ont déposé une rose blanche ainsi qu’une plume blanche pour les femmes et filles autochtones assassinées ou disparues.
Les organisatrices qui ont pris la parole lors de la vigile ont exprimé l’importance de soutenir la cause du mouvement pour l’élimination des multiples formes de violence faites aux femmes. Le nombre de femmes et leurs enfants cherchant de l’aide et un refuge suite à la violence conjugale a augmenté durant la pandémie et il atteint plus de 1000 demandes par mois dans l’Outaouais, un nombre auquel les centres d’hébergements ne sont pas en moyen de répondre.
Les oratrices ont souligné la nécessité d’augmenter les investissements pour donner les moyens d’intervenir adéquatement pour protéger les femmes et les enfants menacés. Elles ont aussi fait valoir comment cette question n’est pas étrangère à l’appauvrissement général de la société, d’où l’importance de lutter contre la pauvreté qui peut rendre les femmes et les enfants vulnérables à tous types de violence, dont le danger d’être obligées de vivre dans la rue, faute de logements et de recours adéquats.
Abitibi
Cowansville

Winnipeg
Vancouver Nord
(Photos : LR, PS, CALACs Abitibi, Maison Unies-Vers-Femmes, RGFCN)
Les femmes de l’Outaouais prennent la parole contre la pauvreté et les violences faites aux femmes
Près de cent personnes ont participé à une marche le dimanche 17 octobre à Gatineau, organisée par le Comité régional pour la 5e Marche mondiale des femmes pour l’élimination de la pauvreté et des violences faites aux femmes. Un hommage particulier a été rendu aux femmes migrantes et immigrantes.
Les participantes ont exprimé leur vive préoccupation face aux 18 féminicides qui ont eu lieu au Québec au cours de l’année, le plus récent ayant eu lieu dans l’Outaouais, causant la mort tragique de deux enfants. Il a été souligné que la violence affecte toutes les femmes, mais encore plus les femmes autochtones, puisqu’elles représentent près de 10 % des féminicides et ne représentent que 3 % de la population du Québec. Aussi, les femmes migrantes et immigrantes n’ont souvent peu ou pas accès aux services.
Les organisatrices ont fait valoir que la société est en état de crise pour ce qui est de la violence faite aux femmes, et que la pandémie et l’insécurité financière ont aggravé la situation. Dans le contexte de la pandémie, ont-elles souligné, il est difficile, voire impossible, pour les femmes d’obtenir l’aide qu’elles obtiendraient normalement à leur endroit de travail ou au sein du système de garderies. Plusieurs femmes qui ont obtenu l’aide voulue dans les refuges pour femmes ont souligné à quel point il est important que les gouvernements les appuient.
La Marche mondiale des femmes a initialement été organisée en 1995 par la Fédération des femmes du Québec, sous la bannière « Du pain et des roses » et visait spécifiquement à éliminer la pauvreté et les violences faites aux femmes.
(Photos : Centre d’aide et de lutte contre les agressions sexuelles de l’Outaouais)
Envoyez vos articles, photos, rapports, points de vue et commentaires à redactionpmlc@cpcml.ca.