Dans l’actualité le 8 avril
La Russie accusée de crimes de guerre à Boutcha
La Russie tient un point de presse pour dénoncer la provocation organisée à Boutcha
Le dimanche 3 avril, la Russie a officiellement demandé la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) pour discuter de ce qu’elle a appelé la « provocation odieuse des radicaux ukrainiens » dans la ville de Boutcha, affirmant que de telles provocations constituaient une menace directe pour la paix et la sécurité internationales.
Le Royaume-Uni, qui assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, a refusé d’accéder à la demande de la Russie dimanche, et de nouveau lundi lorsqu’elle a insisté sur la question, en disant à la Russie qu’elle pouvait ajouter ses préoccupations à l’ordre du jour d’une réunion déjà prévue le mardi 5 avril.
À la suite de ce refus, le représentant permanent de la Fédération de la Russie auprès de l’ONU, Vassili Nebenzia, a convoqué une conférence de presse d’urgence lundi après-midi au siège de l’ONU. Il y a dénoncé ce qu’il a appelé l’abus honteux et sans précédent par le Royaume-Uni des prérogatives du président. Même si le président n’est pas d’accord avec la demande de réunion d’un membre, il est obligé de convoquer une réunion et de soumettre la question à un vote de procédure, a-t-il déclaré, notant que la réunion demandée par la Russie aurait dû avoir lieu dans les trois heures suivant la demande.
« Vous pouvez voir clairement maintenant ce qu’un ‘ordre fondé sur des règles’ promu par le Royaume-Uni et d’autres pays occidentaux signifie dans la vie réelle », a dit Vassili Nebenzia. « Cela signifie qu’ils imposent des règles qui leur conviennent, au mépris total du droit international et des règles de procédure du CSNU. »
L’ambassadeur Nebenzia a ensuite présenté ce qu’il a dit être les faits réels concernant Boutcha.
Il a commencé par dire que le 30 mars, à la suite d’une série de pourparlers à Ankara, le ministère russe de la Défense a annoncé le retrait des forces d’un certain nombre de régions, dont Boutcha. Ce fait a été confirmé le lendemain par le maire de la ville. Dans sa vidéo du 31 mars, Anatoly Fedoruk a présenté le retrait des forces russes comme une victoire de l’armée ukrainienne. Il est intéressant de noter, a dit Vassili Nebenzia, qu’il n’a pas mentionné d’atrocités de masse, de cadavres, de meurtres, de tombes ou quoi que ce soit de ce genre. Il est difficile d’imaginer qu’un maire puisse « oublier » d’aborder un scénario aussi dévastateur, a-t-il ajouté.
Vassili Nebenzia a ensuite montré une vidéo publiée par la Garde nationale ukrainienne le 2 avril, montrant l’armée ukrainienne entrant dans Boutcha trois jours après le départ des troupes russes. Il n’y avait aucun cadavre dans les rues. La vidéo présente également des entrevues de citoyens, dont aucun ne parle de « massacres » ou de tueries. La vidéo qui montrait des cadavres gisant dans les rues n’est apparue que le 3 avril. Selon ses auteurs, les corps gisaient dans les rues depuis au moins quatre jours au moment où la vidéo a été filmée. Cependant, ils ne présentaient aucun des signes révélateurs d’un corps laissé à l’extérieur pour se décomposer pendant ce laps de temps. Le sang sur les corps et autour des corps est frais, non coagulé et sec. Il n’y a pas de ballonnement évident ou de signes de rigidité cadavérique. En d’autres termes, les décès sont récents.
Vassili Nebenzia a également souligné que l’on pouvait voir que plusieurs cadavres portaient des brassards blancs sur leurs manches. D’autres avaient les mains attachées derrière le dos avec un tissu blanc qui aurait été un brassard. L’ambassadeur Nebenzia a expliqué que les forces ukrainiennes utilisent des brassards bleus ou jaunes. Comme les membres de la milice ukrainienne ne portent pas toujours d’uniformes militaires, dit-il, les civils de Boutcha portaient des brassards blancs lorsque les forces russes étaient dans la ville, afin de ne pas être pris pour des membres de la milice. Cependant, les forces ukrainiennes, en particulier les membres férocement anti-russes du régiment Azov et d’autres néonazis, tiraient sur ces personnes qu’ils considéraient comme des collaborateurs russes, a-t-il ajouté. Pour preuve, il a cité une vidéo diffusée sur les médias sociaux montrant une conversation entre des membres de ce qu’il a appelé « un groupe de combattants nationalistes radicaux ». L’un d’entre eux demande à son commandant s’il est autorisé à tirer sur les personnes qui ne portent pas de brassard bleu, et on lui répond « Bien sûr ! »
Vassili Nebenzia a conclu en disant que la vidéo diffusée par le régime de Kiev est un faux grossier qui ne résiste à aucun examen, et que ce qui s’est passé à Boutcha était une attaque sous fausse bannière de Kiev et de ses commanditaires occidentaux.
Lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il considérait que d’autres vidéos montrant des personnes affirmant que leurs proches — des civils ukrainiens — avaient été tués par les troupes russes étaient également fausses, Vassili Nebenzia a répondu qu’en temps de guerre, tout peut arriver, y compris la mort de civils, et qu’il s’agissait d’une triste réalité. Mais il a insisté sur le fait que les forces militaires russes agissent dans le strict respect du droit humanitaire international et ne ciblent pas les civils et les objets civils.
« Depuis le tout début, a déclaré Vassili Nebenzia, il est clair qu’il ne s’agit de rien d’autre qu’une nouvelle provocation mise en scène visant à discréditer et déshumaniser l’armée russe et à exercer une pression politique sur la Russie. Peu d’entre vous connaissent l’armée russe, mais je vous assure que l’armée russe n’a rien à voir avec ce dont elle est accusée, en particulier en ce qui concerne les ‘atrocités cruelles’ contre la population civile. Ce n’est pas le cas. Elle ne l’a jamais été et ne le sera jamais.
« Nous avons des preuves factuelles qui prouvent ce point. Nous avions l’intention de les présenter au Conseil de sécurité dès que possible afin que la communauté internationale ne soit pas induite en erreur par le faux récit promu par Kiev et ses commanditaires occidentaux. »
Le 5 avril, la mission russe auprès de l’ONU à New York a publié une citation tirée des remarques du ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, concernant sa vision de la situation : « Pendant l’opération militaire en Ukraine, il y a eu de nombreux cas de fausses informations qui sont répandues. Elles sont suivies instantanément d’une campagne de propagande et de condamnations furieuses. Lorsque la vérité fait surface quelques jours plus tard, personne en Occident ne veut plus en parler. »
Pour visionner l’ensemble du point de presse (en anglais), cliquez ici.
LML Quotidien, affiché le 8 avril 2022.
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