Le Marxiste-Léniniste

Numéro 45 - 15 décembre 2018

L'arrestation de la directrice de Huawei et l'État de droit

Méfiez-vous des illusions libérales
sur le respect de l'État de droit

La tactique méprisable des États-Unis et la politique d'apaisement du Canada - Anne Jamieson
Les questions juridiques liées au traité d'extradition entre le Canada et les États-Unis

Positions audacieuses à la défense des droits ancestraux
Rassemblement de jeunes autochtones à Ottawa pour exiger le respect des droits ancestraux
Les chefs dénoncent le processus de consultation vicié
Le premier ministre Trudeau doit présenter des excuses pour ses commentaires à la secrétaire-trésorière Kukpi7, Judy Wilson - Lettre ouverte, Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique
Les fausses déclarations de la ministre Bennett concernant le «développement conjoint» d'un nouveau processus de réclamation - Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique
Les jeunes de Grassy Narrows exigent action et indemnisation pour les crimes du Canada contre eux et contre leur communauté - Philip Fernandez
Le Canada doit respecter les droits des défenseurs de la terre des Unist'ot'en

Le Pacte de l'ONU pour des migrations sûres, ordonnées et régulières
Il n'y a rien de sûr, d'ordonné ou de régulier dans les migrations d'aujourd'hui - Margaret Villamizar et Hilary LeBlanc
À titre d'information

Un mouvement populaire contre la criminalisation des migrants aux États-Unis
Trump autorise la force meurtrière par les troupes à la frontière - Voice of Revolution
Des actions unies pour affirmer les droits des migrants
Le visage des centres de détention d'immigrants aux États-Unis - Emily Ryo, J.D., Ph.D. et Ian Peacock, M.A., American Immigration Council

Le mouvement des « Gilets jaunes » en France
Les travailleurs protestent contre le programme d'austérité néolibéral et défendent les droits de tous - Michael Chant

Les médecins cubains quittent le Brésil
Cuba montre comment les choses peuvent être faites différemment


Note aux lecteurs


L'arrestation de la directrice de Huawei et l'État de droit

Méfiez-vous des illusions libérales
sur le respect de l'État de droit

Invoquant le traité d'extradition avec le Canada, les États-Unis ont fait arrêter par le Canada Meng Wanzhou, la directrice financière de Huawei, le plus grand fabricant d'équipements de télécommunications au monde et le deuxième plus grand fabricant de téléphone intelligent après Samsun. Elle a été arrêtée lors d'une correspondance à Vancouver, en route pour le Mexique. Les États-Unis demandent son extradition sur la base d'allégations qu'elle aurait tenté de contourner les sanctions commerciales américaines contre l'Iran. En même temps, le Congrès des États-Unis, le département de la Sécurité intérieure des États-Unis et les services de renseignement des « cinq yeux » s'efforcent de dicter le sort de l'infrastructure sans fil 5G du Canada en déclarant qu'il faut bannir Huawei. Cela, disent-ils, est une question de sécurité nationale, car la technologie de communications de Huawei « contient des logiciels espions et pourrait être utilisée à des fins militaires par l'État chinois », selon Global News.

Meng Wanzhou a été libérée sous une caution de 10 millions de dollars le 11 décembre. Elle devra demeurer à Vancouver sous surveillance électronique. Entre-temps, le président américain Donald Trump a gazouillé qu'il était prêt à intervenir si cela pouvait l'aider à obtenir un bon accord commercial avec la Chine. Dans une entrevue accordée à Reuters, Trump prétend qu'il peut se passer de l'extradition: « Si je crois que c'est bon pour les États-Unis, si je crois que c'est bon pour ce qui sera certainement le plus grand accord commercial jamais signé, bon pour la sécurité nationale, j'interviendrai certainement si je le crois nécessaire. » La ministre des Affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland, a répondu que les pays qui font des demandes d'extradition du Canada doivent s'assurer que celles-ci visent exclusivement à ce que justice soit faite. Elle prétend que le Canada va défendre l'État de droit et ne veut pas que ce soit une ingérence politique. Selon Global News, la ministre Freeland a déclaré que le Canada doit prendre au sérieux les demandes d'extradition venant d'alliés proches comme les États-Unis et que ces pays ont également la responsabilité de se montrer avisés dans le traitement de ces demandes. Elle a passé sous silence les dangers pour l'ordre mondial lorsque les États-Unis cherchent à appliquer leurs propres lois aux ressortissants d'autres pays pour des crimes allégués qui n'ont pas été commis en sol américain.

Selon l'article d'Amanda Connolly, de Global News, si les autorités américaines veulent réellement faire extrader Meng Wanzhou, elles doivent déposer une demande officielle d'extradition d'ici la fin de janvier 2019. Ensuite, le ministère de la Justice du Canada devra décider dans un délai de 30 jours d'approuver ou non le début d'une procédure formelle d'extradition. Si la demande est autorisée, Meng Wanzhou recomparaîtra pour une audience d'extradition devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique.

En ce qui a trait à la manière dont les États-Unis utilisent les pouvoirs législatifs pour le compte de leurs oligarques en concurrence sur cette question, dans un document déposé auprès de la Commission fédérale des communications des États-Unis(FCC), Huawei dit ceci à propos des « sanctions de sécurité nationale ».

LE GOUVERNEMENT DES ÉTATS-UNIS EST INTERVENU DE FAÇON SUBSTANTIELLE DANS LES ENTREPRISES AMÉRICAINES DE HUAWEI

Bien que Huawei ait acquis une réputation internationale pour ses produits abordables et de qualité, le fait qu’il soit l’une des « premières entreprises chinoises à devenir une puissance mondiale » a précipité des pratiques d’exclusion du gouvernement américain fondées sur des préoccupations non fondées en matière de sécurité nationale.

Huawei n’a aucune propriété de l’État et fonctionne indépendamment du gouvernement chinois - comme en témoigne l’utilisation généralisée des produits Huawei dans plus de 170 pays du monde, y compris par des alliés étroits des États-Unis, sans compromettre la sécurité de la nation. Pourtant, aux États-Unis, Huawei fait toujours l'objet d'allégations sans fondement d'ingérence de la part de l'État. En conséquence, l’agitation et les ingérences continuelles des agences et des représentants du gouvernement américain, décrites ci-dessus, ont bloqué et continuent de nuire aux activités et aux opérations de Huawei aux États-Unis.

Le gouvernement américain propose actuellement de restreindre davantage les activités de Huawei aux États-Unis par le biais de mesures de plus en plus étendues. Comme déjà mentionné ci-dessus, en avril 2018, la FCC [Commission fédérale des communications] a publié son avis de proposition de réglementation en réponse à une lettre de 18 membres du Congrès soulevant des questions sur Huawei et ZTE, afin de considérer un règlement interdisant l'utilisation de fonds provenant du Fonds de service universel pour l'achat d'équipement ou de services auprès de « tout fournisseur d'équipement de communication ou  de services identifiés comme présentant un risque pour la sécurité nationale des réseaux de communication ou de la chaîne logistique de communication ».

Le préambule de la règle proposée par la FCC ne mentionne que quelques entreprises - y compris Huawei - par leur nom.

En outre, la Loi d'autorisation de la Défense nationale (National Defense Authorization Act) pour l'exercice 2019, promulguée le 13 août 2018, interdira notamment à tous les organismes fédéraux de passer des marchés avec toute entité utilisant des équipements ou des services produits ou fournis par Huawei ou ZTE en tant que « composante substantielle ou indispensable ... ou technologie essentielle dans le cadre de tout système. »

Lors d'une table ronde lors de l'émission Question Period sur la chaîne CTV, John Manley, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Jean Chrétien, président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires et membre du conseil d'administration de Telus, a commenté le tweet de Trump sur les négociations commerciales menées par le arrestation comme ouverture aux arguments juridiques de Huawei. « Je pense que le président a donné aux avocats de Mme Meng une bonne raison d'aller devant les tribunaux et  dire: 'Il ne s'agit pas d'une affaire d'extradition. C'est en fait un moyen de pression dans un conflit commercial et cela n'a rien à voir avec Le Canada. Cela n'a rien à voir avec le commerce avec l'Iran. Appelons cela ainsi: c'est une tentative pour amener la Chine à acheter plus de soja du centre-ouest des États-Unis.' Et s'arrêter là. » Il a également suggéré que le Canada aurait dû faire preuve d'une « incompétence créatrice » en prétendant qu'ils avaient raté la PDG (lors de sa correspondance en avion) au lieu d'être pris au piège.

L'exercice de pouvoirs extraterritoriaux impérialistes
des États-Unis au nom de l'État de droit

Les oligarques mondiaux et les grandes puissances manipulent les marchés mondiaux, y compris les prix et l'offre et la demande, pour servir leurs intérêts privés étroits et même imposer des blocus et des sanctions et des lois extraterritoriales à certains pays, comme celles que les États-Unis ont imposées à l'Iran. Les États-Unis ont unilatéralement déchiré un accord avec l'Iran auquel plusieurs autres pays avaient adhéré et exigent maintenant que tous obéissent à leur diktat sinon ils seront attaqués. Et tout cela se fait au nom de l'État de droit ! Les gouvernements, les politiciens et les médias monopolisés répètent qu'il s'agit d'une question de sécurité nationale. Ils déclarent que soient éliminés des pays comme l'Iran, la Chine ou tout autre pays ou individu qui constituent une menace à leurs intérêts. Le fait que la menace de la puissance militaire de l'impérialisme américain est brandie pour défendre l'État de droit, la démocratie, la paix et le bon gouvernement montre qui pose un problème à la sécurité nationale de tous et cette affaire fait resurgir ce problème de manière éclatante.

Les dictateurs américains actuels ont déchiré un arrangement que les dictateurs américains précédents ont fait avec l'Iran et attaquent tous les pays et leurs gens d'affaires qui veulent avoir et poursuivent des relations indépendantes avec l'Iran comme cela est leur droit. Le spectacle humiliant d'une directrice de Huawei emprisonnée au Canada à la demande des impérialistes américains qui prétendent faire appliquer un traité d'extradition avec le Canada ne fait que montrer qu'ils utilisent tous les moyens à leur disposition pour faire appliquer des pouvoirs extraterritoriaux. Cela enlève toute crédibilité au discours sur la légalité et souligne la nécessité d'un système politique indépendant qui retire les Canadiens de la sécurité intérieure des États-Unis et de son économie de guerre. Un système politique indépendant comprendrait nécessairement le droit de contrôler l'économie du Canada, notamment les investissements, la production et la distribution des ressources naturelles et le commerce du Canada avec tous les autres pays pour leur développement mutuel basé sur l'avantage réciproque sous le drapeau internationaliste d'un monde, une humanité.

Mis à part le fait que l'arrestation est utilisée comme moyen de pression dans ses négociations sans principe d'un accord commercial avec la Chine, il est clair qu'au centre de l'arrestation de la directrice de Huawei se trouve l'opposition de l'impérialisme américain à la participation de Huawei Technologies au développement du réseau de télécommunications 5G du Canada, qui devrait permettre des communications beaucoup plus rapides et une plus grande capacité de données. Le ministre de l'Infrastructure, François-Philippe Champagne, a déclaré qu'il s'agissait d'un enjeu de « sécurité nationale ».

« En entrevue avec la Presse canadienne, le ministre Champagne a affirmé que le Canada doit faire preuve de prudence et s'appuyer sur les informations fournies par ses services de renseignement avant de se prononcer sur la participation de la société chinoise au réseau mobile de prochaine génération », a rapporté l'agence de presse.

« Nous comprenons qu'il existe des préoccupations et nous devons évaluer correctement le risque ou les avantages qui pourraient en résulter », a déclaré le ministre.

La Presse canadienne rapporte : « D'anciens responsables de la sécurité au Canada et deux membres du comité spécial du renseignement du Sénat américain ont déjà averti que la participation de Huawei pourrait compromettre la sécurité du Canada et celle de ses plus proches alliés. On croit que la compagnie chinoise pourrait intégrer des capacités d'espionnage dans l'équipement qu'elle fournit. »

Pour sa part, « Huawei a souligné qu'elle n'était pas contrôlée par l'État chinois et a nié être impliquée dans des activités de renseignement pour le compte d'un quelconque gouvernement. »

Trois des partenaires du Canada dans le « Groupe des cinq », les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, ont interdit l'utilisation des produits Huawei dans le développement du réseau 5G de leur pays, écrit la Presse canadienne.

« Je pense que la prudence est la bonne approche lorsqu'il s'agit de problèmes de sécurité nationale complexes comme celui-ci, lorsqu'il s'agit de réseaux, a déclaré le ministre Champagne à la Presse canadienne. Le Canada est un pays accueillant pour les investisseurs, mais il est clair que notre sécurité nationale prime toujours. »

Scott Jones, le directeur du nouveau Centre canadien de cybersécurité, a dit à la Presse canadienne :

« Une étude approfondie est en cours sur la façon de réagir au changement de technologie 5G, mais également sur l'environnement plus large de la cybersécurité, et nous veillons à ce que nous soyons préparés comme pays à ce qui nous attend. »

Toutefois, il n'y a rien de prudent à arrêter la directrice financière de Huawei pour le compte des impérialistes américains. Dire que cela a « seulement exacerbé les tensions autour de la question », comme le fait la Presse canadienne, est vraiment un euphémisme. C'est une déclaration de guerre des États-Unis non seulement contre tout pays qui refuse de se soumettre à leurs exigences de domination mondiale, mais également contre toute personne qui refuse de se soumettre, et la Chine riposte de la même manière. Les États-Unis justifient cet énorme abus de pouvoir en prétendant que la directrice est recherchée pour des motifs fondés, pour avoir violé la loi américaine, et le Canada soutient leur position en déclarant que tout est légal en vertu d'un traité bilatéral d'extradition et qu'il s'assurera que tout est fait dans la légalité.

C'est l'argument derrière lequel se cache le premier ministre du Canada.

« Nous sommes un pays d'État de droit, a-t-il dit. Nous respectons nos obligations internationales et nous faisons confiance à nos tribunaux pour faire la bonne chose. »

Faire la bonne chose, c'est la spécialité du Canada. Nous nous souvenons du militant du Mouvement indien américain, Leonard Peltier, arrêté au Canada le 6 février 1976 et extradé en décembre de la même année sur la base d'un faux affidavit signé par Myrtle Poor Bear, une autochtone américaine reconnue pour avoir de graves problèmes de santé mentale.

Dans cette affaire, le Canada a justifié son refus de prendre une position juste en cherchant à obtenir des assurances que Leonard Peltier ne serait pas passible de la peine de mort aux États-Unis puisque ce n'était pas conforme aux dispositions de son traité d'extradition avec les États-Unis. Les assurances ont été données et Leonard Peltier a été extradé aux États-Unis, où il a été condamné sur de fausses preuves des meurtres de deux agents du FBI et condamné à la prison à perpétuité. Son extradition, ses condamnations et son emprisonnement demeurent l'un des crimes des XXe et XXIe siècles pour lesquels le Canada et les États-Unis doivent encore rendre des comptes.

Même Warren Allmand, qui était solliciteur général du Canada du gouvernement libéral quand cette parodie de justice a été exécutée, a déploré le jour où il a signé cette ordonnance d'extradition. Qui va demander des comptes au Canada pour avoir condamné un homme innocent à la prison à vie sur des preuves fabriquées ? Les tentatives pour donner de la crédibilité a un État de droit complètement perverti sont devenues un sujet de grave préoccupation.

Toutes sortes de tentatives sont faites pour défendre les notions démocratiques libérales de paix, d'ordre et de bon gouvernement, inscrites dans la règle de droit, comme s'il s'agissait de l'antidote aux multiples abus de pouvoir flagrants que nous voyons aujourd'hui. Ces justifications sonnent de plus en plus creux, car il devient de plus en plus évident que le système appelé démocratie libérale est clairement le système brisé qui commet et tolère tous ces abus. Cela montre que les fauteurs de guerre et les partisans de l'apaisement ne font plus qu'un.

(Sources : Archives du Centre de ressources Hardial Bains, la Presse canadienne, Global News, Reuters, CTV News)

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La tactique méprisable des États-Unis et la politique d'apaisement du Canada

L'arrestation et l'incarcération à Vancouver de Meng Wanzhou, directrice financière de la grande société de télécommunications chinoise Huawei, montrent jusqu'où est prête à aller l'administration américaine pour « redonner sa grandeur à l'Amérique » - avec la politique d'apaisement d'un gouvernement canadien qui essaie de cacher son zèle. La campagne désespérée de l'oligarchie basée aux États-Unis pour la suprématie économique au niveau mondial est au coeur de cet acte et d'autres comme celui-ci - contrairement à l'affirmation hâtive de certains de ses partisans au Canada selon laquelle il s'agirait strictement d'une affaire judiciaire sans rapport avec la politique et le commerce. En réalité, l'incident a tout à voir avec l'intensification de la guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine et les efforts de l'administration américaine pour devenir l'acteur dominant au sein des pays du groupe des « cinq yeux » dans un arrangement anglo-américain visant à exercer un contrôle économique, politique et militaire à l'échelle mondiale.

Dans l'article « Les peuples du monde n'acceptent pas que les droits humains soient parodiés pour des motifs ultérieurs », LML fait remarquer que les forces du vieux monde - celles qui usurpent le pouvoir par la force - utilisent des moyens de plus en plus ouverts pour maintenir leur hégémonie, bien que toujours au nom de la démocratie et des droits humains ou de la lutte à la corruption et à la fraude, ou encore de l'intérêt national. L'arrestation de la directrice des finances de Huawei est un exemple parfait de ce que l'auteur avance, à savoir que les impérialistes définissent les droits de manière encore plus ouvertement intéressée, « comme en tournant leur fusil contre leurs rivaux en affaires, qu'ils humilient et criminalisent parce qu'ils ont leurs propres intérêts et refusent l'hégémonie ».[1]

L'arrestation et la détention de Mme Meng a été en soi un acte délibéré visant à l'humilier en tant que représentante de Huawei, une grande entreprise de télécommunications susceptible de devancer les États-Unis dans le développement des technologies de télécommunication de « cinquième génération » (5G). L'arrestation et l'humiliation de cette représentante étaient calculées pour ébranler la confiance des investisseurs dans cette société et pour persuader les universités et les entreprises comme Telus au Canada de ne pas faire affaire avec elle.

Mme Meng a été malmenée par le personnel de sécurité d'une manière qui pourrait faire l'objet de poursuites judiciaires pour agression dans d'autres circonstances. Elle est traitée comme une criminelle ; elle est obligée de porter un bracelet à la cheville et de demeurer en résidence surveillée pendant que progressent les procédures d'extradition à la demande des États-Unis ; elle a dû payer une énorme caution. En outre, le Vancouver Sun a publié une photo de la maison où elle est obligée de demeurer pendant certaines heures de la journée comme condition de sa libération sous caution. Le Sun et le quotidien gratuit Metro ont même donné l'adresse de cette maison. Puis, le lundi matin 10 décembre, pendant l'audience de sa mise en liberté sous caution, la maison a été cambriolée. Comme dans l'affaire Watergate, les « suspects » se sont enfuis quand quelqu'un dans la maison les a découverts. Ce n'était rien de moins qu'une invitation au cambriolage et au harcèlement.

L'épouvantail de la « cybersécurité »

Les politiciens et les commentateurs citent la « sécurité nationale » et plus particulièrement la « cybersécurité ». Ce n'est pas un hasard si, à la fin du mois de novembre de cette année, des parlementaires canadiens évoquaient le « danger » potentiel que représentent les sociétés et les entités qui font affaire avec la compagnie Huawei. Le député conservateur Peter Kent a évoqué un article du Wall Street Journal selon lequel « le gouvernement des États-Unis tend la main à ses alliés étrangers pour les exhorter à éviter d'utiliser du matériel de télécommunication de Huawei ».[2] Le député conservateur Pierre Paul-Hus a dit que « la plupart de nos alliés ont clairement indiqué qu'ils considéraient Huawei comme une menace, qu'elle soit financière ou autre ». Matthew Dubé, député néodémocrate, a dit : « Le premier ministre Justin Trudeau et le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, devraient prendre au sérieux les commentaires des alliés du Canada. » Il dit qu'il n'est pas convaincu par Scott Jones, chef du Centre canadien pour la cybersécurité, qui affirme que le gouvernement a les moyens de tester la technologie de Huawei. Il a ajouté : « Nous avons d'autres alliés ... qui ont semblé trouver un moyen de travailler avec eux [Huawei] de manière constructive qui préserve en même temps leur sécurité. C'est pourquoi j'ai réagi de manière très critique à ce sujet. »

Les parlementaires susmentionnés sont membres du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes et du groupe interparlementaire Canada-États-Unis (!). Ils affirment que dans le passé des représentants de Huawei ont fait pression sur eux pour qu'ils s'opposent aux tentatives des États-Unis d'établir un blocus contre elle. Ils affirment également ne pas avoir été approchés par des fonctionnaires américains, bien que Peter Kent admette : « Je sais que des collègues ont été [approchés] au sein des comités. »

La « cybersécurité » est soulevée pour effrayer et inciter les Canadiens à soutenir le plan de l'oligarchie américaine pour établir sa suprématie économique, politique et militaire à l'échelle mondiale. Cette oligarchie considère le développement et le monopole des technologies de télécommunication 5G comme la clé du succès de ce plan et une façon d'éliminer ou d'affaiblir une puissance rivale dans ce domaine.

Les Canadiens ne peuvent pas être aussi facilement trompés. En 2013, Edward Snowden, ancien employé de la CIA et sous-traitant du gouvernement américain, a copié et divulgué des milliers de documents classifiés de la National Security Agency (NSA) qui révélaient que le gouvernement américain fait de la surveillance de ses propres citoyens par des enregistrements téléphoniques et Internet. Et voilà maintenant que certains parlementaires voudraient que les Canadiens fassent confiance aux capacités de surveillance (et aux activités de surveillance réelles) des États-Unis sur Internet au Canada. En ce qui concerne les accusations que Huawei est trop proche du gouvernement chinois (et donc que le gouvernement chinois pourrait potentiellement paralyser l'économie nord-américaine avec du matériel acheté à Huawei), faut-il oublier que des monopoles comme Facebook sont utilisés par les États-Unis et le Canada pour espionner leurs citoyens et contrôler leurs activités ?

Les Canadiens ne se laisseront pas tromper par la fraude perpétrée par l'oligarchie américaine et ses complices au Canada au nom de la défense de la « sécurité nationale » et ne se laisseront pas convaincre de soutenir ce programme ou tout autre programme au détriment de leurs propres intérêts. Le véritable enjeu est qu'avec une souveraineté et une indépendance réelles, les Canadiens pourraient eux-mêmes exercer un contrôle sur leurs affaires et ne pas être soumis à un contrôle de l'extérieur.

Notes

 1. Pauline Easton, LML, 8 décembre 2018

 2. mobilesyrup.com, novembre 2018

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Les questions juridiques liées au traité d'extradition entre le Canada et les États-Unis

Pour informer les lecteurs sur les questions juridiques liées au traité d'extradition entre le Canada et les États-Unis concernant l'affaire Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, LML publie ici un article de Robert J. Currie publié dans le Globe and Mail le 9 décembre 2018. Le professeur Robert J. Currie enseigne à l'École de droit Schulich de l'Université Dalhousie, où il se spécialise dans le droit pénal transnational et la coopération criminelle interétatique. L'auteur met clairement en évidence la petite marge de manoeuvre dont dispose le Canada dans ce cas-ci s'il veut montrer un peu de fermeté. Cependant, à la lumière de toutes les données probantes sur qui dirige le Canada, il ne semble ni sage ni sensé d'espérer que les contradictions entre impérialistes qui font rage sur tous les fronts puissent être dissipées sur la base d'une règle de droit qui ne fait pas en sorte que justice soit rendue.

Croire que le Canada respecte un État de droit digne de ce nom est non seulement une croyance idéologique fausse, mais une croyance idéologique fausse et dangereuse. Ces événements révèlent quelque chose au sujet des dangers toujours plus grands qui nous attendent, non seulement pour le Canada, mais pour le monde entier. Ils exigent une évaluation objective de tous les éléments et l'identification des mesures pratiques que les travailleurs peuvent et doivent prendre pour éviter ces dangers.

« Le système juridique du Canada est mieux de résister à l'examen », Robert J. Currie, Globe and Mail, 9 décembre 2018

Lorsque la nouvelle est sortie le 1er décembre que les autorités canadiennes avaient arrêté la directrice financière de Huawei Technologies, Meng Wanzhou, à Vancouver, l'affaire est immédiatement devenue un incident international. Mme Meng, la fille du fondateur du géant chinois des télécommunications, est apparemment recherchée aux États-Unis pour des accusations découlant d'une enquête fédérale de New York sur Huawei, relative à l'envoi présumé à l'Iran de marchandises provenant des États-Unis en violation des sanctions américaines. L'ambassade de Chine au Canada a déjà réagi avec fureur et la communauté internationale, en particulier aux États-Unis, suit de près la situation.

Cette affaire présente un enchevêtrement intéressant de questions juridiques, politiques et diplomatiques. Les questions juridiques sont peut-être les moins connues de la plupart des gens, mais sont aussi les plus ordinaires ; en vertu du traité d'extradition entre le Canada et les États-Unis, les autorités canadiennes sont tenues d'arrêter à la demande de leurs homologues américains les personnes qui se trouvent au Canada. Le moment de l'arrestation - pendant que Mme Meng changeait d'avion - laisse croire que la police de Vancouver a été « prévenue » à l'avance de sa présence, mais ce n'est pas inhabituel. Pas plus que l'arrestation d'un ressortissant étranger, puisque l'extradition est très souvent demandée pour les personnes qui ont fui les lieux de leurs crimes présumés, et que ces personnes peuvent être tout aussi bien des citoyens étrangers que des Canadiens. Mme Meng sera probablement libérée sous caution lorsque l'audience se poursuivra lundi [10 décembre], à moins que l'on puisse convaincre le tribunal qu'elle risque de s'enfuir, et elle devra à tout le moins remettre son passeport et se verra imposer certaines conditions.

Que se passera-t-il ensuite ? Comme tous les regards sont fixés sur le Canada après cette arrestation - probablement l'examen le plus international auquel notre système juridique ait jamais fait face -, nos lois sur l'extradition et les personnes qui en sont responsables seront scrutées à la loupe. Et les fonctionnaires canadiens seront sans doute mal à l'aise tant qu'ils ne seront pas sûrs d'avoir respecté à la lettre toutes les normes et procédures.

Bien qu'un certain nombre de mesures juridiques préliminaires peuvent être prises, il y aura, à un moment donné, une audience devant les tribunaux au cours de laquelle les États-Unis seront obligés de présenter à un tribunal canadien un résumé certifié de la preuve à l'appui du dépôt des accusations.

Une autre condition à remplir est celle de la « double incrimination », c'est-à-dire que le tribunal doit conclure que le crime pour lequel Mme Meng est recherchée constitue également un crime au Canada pour que la demande d'extradition soit complète.

À l'heure actuelle, il semble que le fondement de l'affaire aux États-Unis soit la fraude et le complot en vue de frauder, avec un certain lien avec la violation de sanctions. Les infractions de fraude existent en droit canadien, et en vertu de notre Loi sur les mesures économiques spéciales, il est illégal d'avoir des relations économiques avec des États étrangers contre lesquels le gouvernement a imposé des sanctions, et l'Iran est l'un des États qui est inscrit sur cette liste. Bien que cela puisse être un parallèle avec les lois américaines, une différence importante est que la loi canadienne ne s'applique pas aux ressortissants étrangers qui agissent à l'extérieur du Canada, alors qu'il semble que les États-Unis poursuivent Mme Meng pour une conduite qui n'a pas touché le territoire américain. De plus, les sanctions sont autant un outil de politique étrangère qu'une forme de réglementation, et une affaire d'extradition sur cette base sera nouvelle et pleine d'incertitudes.

En vertu de la Loi sur l'extradition du Canada, la décision sur l'extradition dans les cas avec ce genre de différences dans la compétence territoriale n'est pas prise par les tribunaux, mais par la ministre fédérale de la Justice, Jody Wilson-Raybould. En fait, le rôle de la ministre comprend un ensemble de fonctions politiques et juridiques étroitement liées. Elle aura déjà approuvé l'arrestation de Mme Meng suite à la demande d'extradition ; les avocats de son ministère représenteront le gouvernement américain devant les tribunaux canadiens ; et elle prendra la décision finale concernant l'extradition une fois que le processus judiciaire, assez superficiel, sera terminé. L'ordonnance d'extradition de la ministre doit être fondée sur un juste équilibre d'un ensemble complexe de facteurs, notamment l'obligation du Canada d'extrader en vertu du traité et s'il existe des problèmes de droits de la personne qui pourraient rendre l'extradition illégale. Si les procureurs des États-Unis demandent des peines sévères, les avocats de Mme Meng pourraient très bien faire valoir que l'extradition constituerait une forme d'oppression et contreviendrait à la Charte canadienne des droits et libertés.

Beaucoup repose alors sur la décision de la ministre de la Justice. Et les choix à enjeux élevés que Mme Wilson-Raybould doit maintenant faire sont compliqués par la nécessité d'évaluer les relations politiques et diplomatiques du Canada. Les révisions judiciaires de ces décisions ont tendance à être très complaisantes en raison de la présence de ces facteurs ; le Canada collabore depuis longtemps avec les États-Unis et, dans presque tous les cas, le ministre est tout à fait prêt à ordonner l'extradition, parce que de tels rapports de bon voisinage facilitent les relations. En fait, comme les critiques l'ont affirmé, tout le régime d'extradition du Canada est fortement orienté vers le consentement à l'extradition, et il faut la présence de facteurs tout à fait extraordinaires pour rejeter une demande.

Mais c'est effectivement une situation extraordinaire. On peut s'attendre à ce que la Chine continue d'exercer des pressions importantes sur le Canada pour qu'il libère Mme Meng, alors que le gouvernement Trudeau cherche non seulement à resserrer ses liens commerciaux avec la Chine, mais se prépare à négocier un traité d'extradition entre les deux pays. La Chine a déjà pris des mesures diplomatiques pour indiquer son mécontentement, et la perspective d'autres formes de représailles est très probable. De l'autre côté, il y a le gouvernement américain et sa guerre commerciale de plus en plus féroce avec la Chine, ainsi que les pressions croissantes exercées par les partenaires du Groupe des cinq yeux du Canada pour ne pas faire affaire avec Huawei en raison de problèmes de sécurité. Rienn de moins qu'une extradition zélée et rapide ne manquera pas de susciter la colère du gouvernement Trump, qui s'attend à ce que le Canada se conforme à ce qu'il présentera sans aucun doute comme une simple affaire criminelle (même s'il est probable que ce ne soit pas le cas).

(Traduit de l'anglais par LML)

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Positions audacieuses à la défense des droits ancestraux

Rassemblement de jeunes autochtones à Ottawa pour exiger le respect des droits ancestraux

Près de 300 personnes, surtout des jeunes, des percussionnistes et des représentants d'organisations autochtones de plusieurs régions du pays, sont venues dire leur opposition au « cadre sur les droits autochtones » du gouvernement Trudeau. L'événement a été organisé par des jeunes qui voulaient envoyer un message fort au gouvernement Trudeau et aux délégués de l'Assemblée extraordinaire des chefs de l'Assemblée des Premières Nations qui avait lieu à Ottawa que le cadre est inacceptable.

Plusieurs des orateurs à l'événement, poètes, chanteurs et percussionnistes, étaient des jeunes qui ont fait part de leur colère contre le gouvernement Trudeau pour ses atteintes aux droits ancestraux des nations autochtones. Un certain nombre d'aînés ont aussi pris la parole pour saluer la jeunesse et cette prise de position courageuse. Certains chefs régionaux qui participaient à l'assemblée extraordinaire de l'APN ont aussi participé au rassemblement pour appuyer les jeunes.

Selon le réseau APTN, Hanna Sewell de la Première Nation de Batchewana a dit que le gouvernement « n'a pris que quatre mois pour consulter près de 633 Premières Nations, ce qui est impossible ».

Elle a dit que l'approche des libéraux pour le développement du cadre - qui a été développé unilatéralement sur la base de dix principes à suivre au cours de leurs rencontres avec les groupes autochtones - est viciée. « Si nous voulons avancer et créer notre propre système de gouvernance et revenir à ce que nous étions, nous devons nous-mêmes diriger ce processus. Le Canada ne peut pas encore une fois nous dire quoi faire. »

La jeune Kamryn White-Eye de la nation des Delaware a livré un discours au rassemblement dans lequel elle a qualifié le cadre d'« initiative de décolonisation du Canada ».

Elle a dit que les jeunes ont été exclus d'un dialogue qui pourrait bien changer leur avenir.

« Les principes [énoncés par le gouvernement libéral] mettent en valeur la supériorité du cadre constitutionnel du Canada et limitent l'autodétermination de notre peuple. Le principe quatre laisse entendre que les peuples autochtones sont fondamentaux au cadre constitutionnel du Canada et que les droits des Premières Nations pourraient être intégrés à la constitution canadienne. »

Les propos de White-Eye touchent à une question plus large soulevée dans de récentes assemblées de l'APN - les titres autochtones. « En tant qu'autochtones, nous sommes enracinés dans la terre. La terre est sacrée pour notre peuple et est le lieu de notre réalité spirituelle », a dit White-Eye au rassemblement qui se tenait sur le territoire algonquin non cédé.

« Nous devons faire comprendre au gouvernement que nous n'abandonnerons jamais nos terres. »

Les jeunes ont ensuite marché sur la rue Wellington, passant devant le bureau du premier ministre où ils se sont arrêtés pour lancer des slogans — dont « Arrêtez le cadre » et « Nous ne donnons pas notre consentement » - et ont poursuivi leur route jusqu'à l'hôtel Westin où l'APN tenait son assemblée de chefs. À l'arrivée des marcheurs à l'hôtel Westin, des délégués à la conférence sont sortis pour saluer les jeunes et les remercier de leur action.

Des rassemblements ont aussi été organisés dans d'autres villes pour faire valoir les mêmes revendications.







Windsor


Saskatoon


Edmonton

(Photos : LML, Chefs de l'Ontario, B. Forester, B. Manitowabi, E. McKinney, M.A. Morin)

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Les chefs dénoncent le processus
de consultation vicié

Près de 500 chefs étaient présents à l'Assemblée des Chefs organisée par l'Assemblée des Premières Nations à Ottawa du 4 au 6 décembre. Le 4 décembre, le premier ministre Justin Trudeau a prononcé un discours suivi d'une période de questions dans lequel il a sorti son vieux refrain de « Je m'excuse », accompagné d'une nouvelle version de la façon dont  les libéraux réussissent à tenir leurs promesses malgré des défis auxquels ils font face.L'arrogance éhontée de ceux qui pensent que d'autres leurs sont inférieurs s'est manifestée lorsqu'il a été confronté à l'essence du problème par les chefs dans la salle.

Une représentante des jeunes autochtones à l'assemblée de l'APN le 4 décembre appelle à rejeter le cadre proposé par le gouvernement libéral.

Dans son  discours sur le fait que le gouvernement n'a pas consulté convenablement les peuples autochtones sur la question du projet Trans Mountain, Trudeau a dit : « Je pourrais expliquer et tenter de justifier notre décision en disant que nous partions de loin parce que le gouvernement précédent qui n'a pas procédé à des consultations adéquates pendant dix ans. Mais cela ne suffit pas comme raison et je présente mes excuses. Nous n'avons pas été à la hauteur. »

Il a dit que c'était pourquoi son gouvernement avait nommé l'ancien juge à la retraite de la Cour suprême, Frank Iacobucci, pour diriger la nouvelle ronde de consultations afin de mieux réussir la prochaine fois. Il s'est engagé une fois de plus à continuer de restaurer la relation du Canada avec les peuples autochtones, qui s'était détériorée suite à des actions prises avant la naissance du pays.

« Le legs du colonialisme a pris plus de 400 ans à se former, donc on ne peut pas penser que le changement se fera du jour au lendemain, a dit Trudeau. Mais chaque pas positif vers l'avant, chaque avis sur la qualité d'eau potable retiré, chaque école construite, est un signe que nous sommes sur la bonne voie. »

Trudeau a cité les récentes annonces de projets de développement conjoint de législation de protection de l'enfance avec des groupes autochtones et de transformation du processus de revendications territoriales. Il a aussi vanté les progrès du gouvernement pour améliorer de la qualité de l'eau potable dans des communautés des Premières Nations et son initiative pour autoriser le recours aux langues autochtones au Parlement, comme étant des signes du progrès des libéraux après trois ans au pouvoir, selon le réseau APTN.

Suite à sa présentation, la cheffe de la nation Neskonlith, Kukpi7 Judy Wilson, s'est adressée au premier ministre et a fait valoir que des ententes à avantage réciproque conclue avec certaines Premières Nations pour le projet Trans Mountain n'étaient pas la même chose que d'obtenir le consentement du peuple.

La cheffe Neskonlith a dit que le fait de conclure des ententes avec quelques chefs élus en vertu de la Loi sur les Indiens en soi n'était pas la même chose que d'obtenir le consentement des titulaires de droits territoriaux dans son territoire de Secwepemcul'ecw. « Vous ne pouvez pas conclure qu'une poignée d'ententes sur les répercussions et les avantages avec certaines communautés, c'est un consentement, puisque ce sont les titulaires des droits territoriaux de ces nations qui en sont les propriétaires légitimes », a dit la cheffe Wilson. Elle a fait valoir que certaines bandes qui ont conclu des ententes avec Kinder Morgan étaient peut-être « sous la contrainte » lorsqu'elles ont acquiescé à un oléoduc qui selon plusieurs représente de sérieux dangers pour l'environnement et la santé.

« Il doit y avoir un processus de consentement correct, premier ministre », a-t-elle affirmé.

L'oléoduc traverse près de 513 kilomètres de territoire de la nation Secwepemc, dont les Neskonlith sont membres, souligne APTN.

De façon arrogante, Trudeau s'est alors adressé à Wilson par son prénom et lui a dit de « faire attention » à ne pas  « minimiser » des décisions prises par d'autres Premières Nations qui ne « sont pas d'accord » avec elle. « Nous avons préconisé un processus renouvelé afin précisément d'avoir des conversations fortes et engagées », a dit Trudeau. Il l'a accusée de « minimiser les raisons ou d'attribuer des raisons à des gens parce que ceux-ci sont en désaccord avec vous ». « Je pense qu'il existe plusieurs raisons et je pense que nous devons respecter le choix des gens d'appuyer ou de ne pas appuyer le choix des autres pour l'unique raison qu'ils ne sont pas d'accord avec vous », a-t-il dit.

Le chef de la bande indienne de Coldwater, Lee Spahan, de la nation des Nlaka'pamux, a aussi dit à Trudeau que sa communauté n'avait pas encore été consultée sur Trans Moutain, qui, s'il était construit, passerait dans leur aquifère. Spahan a dit que la situation n'était rien de moins qu'un « manquement au devoir fiduciaire du Canada et une entrée non autorisée continue sur ma réserve ». Il a ajouté que « le processus de consultation est vicié ». L'Union des Chefs indiens de la Colombie-Britannique a par la suite écrit une lettre ouverte (publiée ci-dessous) au premier ministre pour dénoncer son attitude condescendante et sexiste envers la cheffe Wilson ainsi qu'une autre déclaration (ci-dessous également) pour dénoncer les affirmations inexactes et trompeuses de la ministre Carolyn Bennett au réseau CBC et aux chefs réunis dans une assemblée de l'Assemblée des Premières Nations. La ministre Bennett a affirmé à tort que le processus de revendications spécifiques avait été « révisé » pour faire place à un nouveau régime qui avait été développé en collaboration avec les Premières Nations.

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Le premier ministre Trudeau doit présenter des excuses pour ses commentaires à la secrétaire-trésorière Kukpi7, Judy Wilson


Manifestation à Burnaby le 7 avril 2018 pour dire : « Pas de consentement, pas de pipeline ! »

Monsieur le premier ministre Trudeau,

Nous vous écrivons pour exprimer notre condamnation absolue de votre réponse condescendante et sexiste à la secrétaire-trésorière de l'UBCIC [Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique] Kukpi7 Judy Wilson hier après-midi [4 décembre] lors de la réunion de l'Assemblée des Premières Nations à Ottawa, en Ontario.

À la suite de votre discours devant l'Assemblée, Kukpi7 Wilson vous a interrogé sur la décision du Canada de procéder à l'extension du pipeline Trans Mountain (TMX) malgré l'absence de consentement de toutes les communautés touchées. Sa question était claire, simple et tout à fait respectueuse.

À l'opposé, vos propos étaient condescendants, offensants et menaçants. Vous avez répondu en utilisant son prénom, ce qui était très irrespectueux et contre-protocole. Vous lui avez dit : « Je ferais attention de ne pas minimiser les opinions ni attribuer des raisons aux personnes qui prennent des positions avec lesquelles vous n'êtes pas d'accord. Je ne pense pas que nous devrions les critiquer simplement parce qu'elles ne s'accordent pas avec les vôtres, Judy. » Vous avez complètement minimisé les préoccupations légitimes qu'elle a abordées concernant l'absence de consentement des autochtones. Vous avez plutôt indiqué que ses préoccupations étaient de nature personnelle, une approche ouvertement sexiste pour tenter de normaliser votre attitude irresponsable.

En revanche, lorsque vous avez répondu aux commentaires du chef Lee Spahan sur le processus de consultation défaillant de Trans Mountain, vous vous êtes excusé en disant : « Nous n'avons pas assez bien fait le travail. » Vous avez également choisi de suivre le protocole avec lui et vous avez conclu votre réponse par « Merci, chef », un titre que vous avez refusé de reconnaître dans votre réponse à Kukpi7 Wilson.

Avant la colonisation, les femmes autochtones du Canada n'étaient ni considérées ni traitées comme valant moins que les hommes. La violence sexuelle et le harcèlement des femmes autochtones étaient gérés par les lois et systèmes traditionnels et étaient inacceptables ou mals vus dans la société. Les nations autochtones ont été forcées de vivre une rupture culturelle et familiale à la suite de la colonisation, notamment un système brutalement répressif et génocidaire qui a créé un traumatisme historique et continu, avec des impacts directs sur la sécurité et la valeur sociale des femmes autochtones alors que les communautés luttaient pour leur survie. Aujourd'hui, les femmes autochtones se heurtent encore à des obstacles pour faire entendre leur voix, doivent toujours demander à être parties prenantes aux discussions politiques auxquelles elles devraient participer et doivent encore demander des excuses.

Monsieur le premier ministre Trudeau, vous vous dites féministe et vous prétendez être engagé envers la réconciliation, et nous nous demandons comment vous pouvez traiter Kukpi7 Wilson de manière aussi dédaigneuse et arrogante. La réponse que vous lui avez faite hier, de la part de la plus haute direction élue au pays, risque de faire comprendre aux Canadiennes et aux Canadiens qu'il est acceptable de minimiser, de critiquer et de faire la morale aux dirigeantes autochtones. Cela signifie qu'il est acceptable de poursuivre ces attaques contre nos femmes autochtones, que ce soit dans les salles de conférence, lors de réunions ou pour régler des problèmes sur le terrain, et le risque est grand de décourager les femmes autochtones de se lever pour se défendre.

À la suite de vos commentaires, de nombreuses personnes ont contacté Kukpi7 Wilson pour lui apporter leur soutien, notamment des sénateurs, des chefs, des conseillers et des responsables des politiques qui ont été témoins en personne ou en ligne et qui ont été offensés par le traitement que vous lui avez réservé. Nous sommes reconnaissants de ce soutien et nous en sommes inspirés.

Si votre critère pour aller de l'avant est « la façon la moins pire » comme vous l'avez dit hier, nous ne pensons pas que vous ayez respecté même ce critère dans votre traitement de Kukpi7 Wilson.

Nous exigeons des excuses complètes et immédiates.

Au nom de l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique

Grand chef Stewart Phillip, président
Chef Robert Chamberlin, vice-président
Kukpi7 Judy Wilson, secrétaire-trésorière

(5 décembre 2018. Traduit de l'anglais par LML)

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Les fausses déclarations de la ministre Bennett concernant le «développement conjoint» d'un nouveau processus de réclamation

L'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique dénonce sans équivoque les déclarations inexactes et trompeuses de la ministre Carolyn Bennett aux médias nationaux et aux chefs réunis lors d'une réunion de l'Assemblée des Premières Nations. La ministre a déclaré à tort que le processus de règlement des revendications particulières était en train d'être « revu » en faveur d'un nouveau régime mis au point conjointement par les Premières Nations.

La ministre Bennett a parlé à Radio-Canada hier [le 3 décembre] et à plus de 500 chefs réunis à l'Assemblée extraordinaire de l'APN [le 4 décembre] à Ottawa pour annoncer qu'un nouveau processus de règlement des revendications particulières avait été mis au point avec la pleine coopération des Premières Nations et que ce nouveau processus mettrait l'accent sur la collaboration et abandonnerait l'insistance sur le fait que le Canada a manqué à ses obligations légales envers les Premières Nations.

Ces déclarations sont absolument fausses. L'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique et le groupe de travail sur les revendications particulières de la Colombie-Britannique sont très préoccupés par le fait que le Canada poursuive ses actions unilatérales et ses fausses déclarations concernant la réforme des revendications particulières.

Au cours des deux dernières années, les Premières Nations et leurs organisations représentatives ont engagé des discussions sur la réforme des revendications particulières, à la suite d'un rapport accablant publié en 2016 par le Bureau du vérificateur général qui concluait que la Direction générale des revendications particulières avait mal géré le processus de traitement des revendications et créé de nouveaux obstacles importants à la résolution de centaines de griefs historiques liés à la terre.

Pour les Premières Nations, le plus grand obstacle à la résolution des revendications est le conflit d'intérêt, puis que le Canada se prononce sur des revendications qui le visent lui-même. Les Premières Nations et leurs représentants, dans leurs discussions avec le Canada, ont souligné la nécessité de mettre en place un nouveau processus indépendant, conforme aux principes énoncés dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. On a promis aux Premières Nations que le Canada avait transmis au Cabinet une proposition relative à un processus indépendant, mais rien ne bougeait depuis des mois.

Jamais les Premières Nations n'ont accepté de débarrasser le processus de son cadre juridique. Le fondement des revendications particulières est que le Canada a enfreint ses propres lois établies pour protéger les terres et les avoirs autochtones et qu'il a toujours des obligations juridiques envers les Premières Nations.

À ce titre, les Premières Nations doivent maintenant se poser la question : quel est ce nouveau processus dont parle la ministre ?

Entre-temps, les problèmes qui minent le processus des revendications particulières depuis des années ne sont toujours pas réglés. Par exemple :

Le financement de la recherche sur les revendications particulières, réduit de 30 à 40 % à l'échelle nationale par le gouvernement Harper en 2014, n'a pas été rétabli, et le manque de fonds signifie que de nombreuses Premières Nations se voient toujours refuser l'accès à la justice. De plus, le Canada ne dispose pas de son propre délai de trois ans prévu par la loi pour informer les Premières Nations si leurs revendications seront acceptées aux fins de négociation. Alors que le Canada minimise ses délais en donnant aux Premières Nations la possibilité de saisir le Tribunal des revendications particulières, processus d'appel en règlement créé par une loi en 2008, le Canada refuse de leur fournir les fonds nécessaires pour participer aux travaux du Tribunal, ce qui ne laisse aucun recours pour la majorité des Premières Nations.

Dans son rapport de 2016, le vérificateur a noté que le Canada avait souvent surestimé ses progrès et ses réalisations concernant les revendications particulières. À la suite du rapport et des demandes de reddition de comptes, les Premières Nations, bien que prudentes, espéraient qu'une époque de transparence et de coopération véritable s'ouvrait. Les commentaires de la ministre Bennett démontrent que cette époque n'est pas arrivée. En fait, les inégalités liées à la réforme des revendications particulières risquent de continuer de s'aggraver.

L'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique et le groupe de travail sur les revendications particulières de la Colombie-Britannique se font l'écho de la résolution présentée aujourd'hui à l'Assemblée extraordinaire des chefs de l'Assemblée des Premières Nations : nous condamnons toute action unilatérale du Canada. De plus, nous réitérons l'appel lancé il y a longtemps en faveur d'un processus indépendant des revendications particulières et demandons au Canada de concrétiser sa promesse de soutenir l'engagement en faveur de la création d'un tel processus. Seul un processus indépendant sera en mesure de résoudre le conflit d'intérêts qui a entraîné les préjugés, les inégalités, les retards et l'unilatéralisme qui sapent le processus de règlement des revendications particulières depuis plus de 50 ans.

(4 décembre 2018. Traduit de l'anglais par LML.)

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Les jeunes de Grassy Narrows exigent action et indemnisation pour les crimes du Canada contre eux et contre leur communauté


Les jeunes de Grassy Narrows sur la colline du Parlement, le 6 décembre 2018

Un nouveau rapport historique commandé par les Asubpeeschoseewagong Netum Anishinabek (Première Nation de Grassy Narrows) publié le 5 décembre présente des preuves irréfutables que les enfants et les mères de Grassy Narrows souffrent de graves et de nombreux problèmes de santé suite à la consommation de poisson provenant de la rivière English-Wabigoon qui passe dans leurs territoires et est contaminée par le mercure. Dans le rapport préparé par l'experte reconnue en mercure, la docteure Donna Mergler, celle-ci fait valoir que les résidents de Grassy Narrows courent un risque six fois plus élevé d'être atteint de problèmes de santé débilitants tels les allergies, l'asthme, des désordres neurologiques, les otites, les problèmes de vision et d'autres problèmes de santé qui mènent à la dépression et à des problèmes de santé mentale, lesquels sont l'une des principales raisons du suicide parmi les jeunes de la communauté.

Grassy Narrows est située à environ 100 kilomètres au nord-est de Kenora. Dans les années 1960 et 1970, les anciens propriétaires de l'usine, située en amont de la communauté, à Dryden, ont versé leur effluent industriel contenant du mercure dans le système fluvial English-Wabigoon, engendrant des problèmes de santé chroniques dans la communauté et détruisant le moyen de subsistance des gens qui gagnaient leur vie comme guides de pêche.

Dans un rapport précédent sur la santé des adultes de la Première Nation, on observait que seulement 21 % des gens de Grassy Narrows disaient que leur santé était « bonne ou excellente » relativement à 40 % dans les autres communautés des Premières Nations de l'Ontario, et à 60 % pour les gens non autochtones au Canada.

Le rapport a aussi mis en relief les niveaux élevés de pauvreté dans cette communauté, et il y est soulevé que parmi les mères d'enfants âgés de quatre à onze ans, la moitié a des revenus de moins de 20 000 $ et deux tiers d'entre elles vivent dans l'insécurité alimentaire sur une base quotidienne. Le chef de Grassy Narrows, Rudy Turtle, a une fois de plus exigé action et compensation du gouvernement fédéral suite à la publication du rapport :

« J'appelle Trudeau à s'engager dès aujourd'hui à pleinement compenser notre peuple pour la crise chronique du mercure qui a eu des répercussions sur une autre génération de nos enfants après qu'on aurait dû l'arrêter... Appuyez-nous pour que nous puissions garantir que nos chers enfants puissent espérer le même avenir prometteur que les autres enfants au Canada considèrent comme allant de soi en mettant en oeuvre de façon impérative chacune des recommandations de la docteure Mergler, y compris des programmes de sécurité alimentaire et de ressources supplémentaires pour les écoles. »

Rodney Bruce Jr., un jeune de 24 ans de la communauté, a récemment affirmé : « J'ai toujours pensé que si on fait quelque chose de mal, on doit le réparer. Et je crois que Trudeau et le gouvernement doivent se mettre au boulot et faire ce qui est juste en compensant tout le monde des rivières English et Wabigoon. »

Un gouvernement après l'autre, tant en Ontario qu'au niveau fédéral, a fait une étude après l'autre, mais n'a rien été fait pour déclarer l'état d'urgence et faire ce qui était nécessaire pour garantir la santé, le bien-être et le droit d'être du peuple ojibwé des Asubpeeschoseewagong Netum Anishinabek.

Selon la déclaration d'« engagement » du premier ministre Trudeau le 17 janvier 2017, la crise à Grassy Narrows était une priorité, pour lui et pour son gouvernement, et le gouvernement devait « régler ce problème une fois pour toutes », un message de breffage interne émis par le ministère des Affaires autochtones et du Nord Canada indiquait qu'à Grassy Narrows « aucun enfant n'est à risque » et que « selon Santé Canada et son étude des données sur le mercure et la santé accumulées au cours des 45 dernières années, aucune d'elles ne confirmait qu'à Grassy Narrows en ce moment il y avait un taux plus élevé d'invalidité ou de problèmes importants de santé, comparativement aux autres Premières Nations. » Dans le breffage, on peut lire que « Santé Canada est responsable de la surveillance de la qualité de l'eau, de la sécurité alimentaire et des risques de santé dans la communauté et le fait de façon active. »

Le gouvernement précédent de Harper avait même suspendu une fois pour toutes la surveillance de la rivière English-Wabigoon par Santé Canada.

C'est criminel de la part de Justin Trudeau d'avoir même déclaré que « le Canada continuera de confronter le traitement injuste des minorités raciales et ethniques, des femmes et des filles, des peuples autochtones » au Forum Nelson Mandela aux Nations unies le 24 septembre 2018, alors que l'expérience montre que ce sont des mots creux.

En date d'aujourd'hui, seulement 5 % des membres de la communauté ont obtenu une compensation minime pour la souffrance qu'ils ont vécue et continuent de vivre. Les jeunes de Grassy Narrows ont été sur les premières lignes à la défense de leurs droits en tant qu'autochtones. Ils ont maintenu la plus longue barricade autochtone contre l'exploitation forestière, marché des milliers de kilomètres pour la protection de l'eau et mené les marches de milliers de personnes à Toronto pour la justice, tout en devenant des infirmières, des enseignants, des danseurs de pow-wow, des artistes et des athlètes accomplis.

Suite à ce nouveau rapport, les jeunes appellent à une campagne nationale d'appels téléphoniques et de pétitions pour que tout le monde « appelle le premier ministre Trudeau au 613-992-4211 et lui demande d'agir face aux revendications de la communauté pour ses droits et de les compenser pour les crimes commis par l'État canadien qui cherche à leur nier leur droit fondamental d'être et d'obtenir un avenir radieux pour eux et pour leur communauté ».



Les jeunes de Grassy Narrows sur la colline du Parlement, le 6 décembre 2018

(Sources : CBC, Freegrassy.net. Photos : NAN)

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Le Canada doit respecter les droits des
défenseurs de la terre des Unist'ot'en


Marche à Vancouver le 10 décembre 2018

Pendant que certains dirigeants des Premières Nations soulevaient la question des droits territoriaux à l'assemblée spéciale des chefs des Premières Nations le 4 décembre, les chefs hériditaires et les membres du clan des Unist'ot'en les affirmaient déjà, dit le réseau APTN.

Avec l'appui de leurs chefs héréditaires et de membres du clan de la nation des Wet'suwet'en en Colombie-Britannique, depuis huit ans déjà, les chefs Unist'ot'en ont réoccupé une partie de leur territoire pour dire non aux nombreux projets d'oléoducs proposés qui passeraient sur leurs terres.

Le 26 novembre, Coastal GasLink Pipeline Ltd. - la filiale de TransCanada qui construit un oléoduc de gaz naturel liquéfié sur le territoire Wet'suwet'en suite à l'approbation de chefs et de conseils locaux issus de la Loi sur les Indiens - a demandé une injonction qui interdirait aux Unist'ot'en de poursuivre l'occupation de leurs terres et a signifié le camp Unist'ot'en d'un avis de poursuite au civil. On craint maintenant que la GRC décide d'expulser de force les Unist'ot'en de leurs terres et laisser le champ libre à l'oléoduc. L'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique a émis une déclaration pour dénoncer cette manoeuvre et défendre le droit ancestral des Unist'ot'en de protéger leurs territoires.


Manifestation devant les bureaux de la Coastal Gaslink Pipeline à
Vancouver le 10 décembre 2018

« Le camp des Unist'ot'en est un rassemblement non violent de défenseurs de la terre autochtones et membres du clan des Unist'ot'en en territoire Wet'suwet'en dans le nord de la Colombie-Britannique. Sous l'autorité des chefs hériditaires Wet'suwet'en, ces défenseurs de la terre affirment leur titre et leur droit autochtone inhérent de protéger la terre et d'assumer leur droit à l'autodétermination. Coastal GasLink demande une injonction provisoire, interlocutoire ou permanente ainsi qu'une compensation financière contre les défenseurs de la terre Unist'ot'en accusés d'« occuper, obstruer, bloquer, entraver physiquement ou retarder l'accès au site proposé du projet », selon la déclaration. Les chefs disent aussi :

« Un des fondements des standards et des droits affirmés dans la Déclaration des Nations unies sur les Droits des peuples autochtones, que le Canada et la Colombie-Britannique ont entérinée et qu'ils se sont engagés à mettre en oeuvre, est le droit des peuples autochtones de protéger leurs terres et territoires, de maintenir et de consolider leur relation spirituelle distincte avec la terre et de posséder, utiliser, développer et contrôler ces terres. L'article 8 de la Déclaration de l'ONU appelle les États à fournir des mécanismes efficaces de prévention de toute action qui a l'objectif ou la conséquence de déposséder les peuples autochtones de leurs terres, territoires ou ressources. »


Contrôle à l'entrée du territoire Unist'ot'en

LML se joint à l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique pour appeler le système judiciaire canadien à « défendre les droits humains et la dignité des peuples autochtones. Les défenseurs de la terre autochtones doivent être respectés et leur droit de défendre leurs terres et territoires des impacts de l'industrie et des changements climatiques doit être reconnu et protégé. Les gouvernements fédéral et provinciaux, l'industrie et les diverses agences de police ont la responsabilité de défendre les principes et les standards de la Déclaration de l'ONU et de respecter le titre et les droits inhérents des Défenseurs de la terre autochtones. »


Action de solidarité à Toronto avec les Unist'ot'en, le 10 décembre 2018

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Le Pacte de l'ONU pour des migrations sûres, ordonnées et régulières

Il n'y a rien de sûr, d'ordonné ou de régulier
dans les migrations d'aujourd'hui

La plus grande réunion jamais organisée par les États membres de l'ONU sur les migrations internationales s'est tenue à Marrakech, au Maroc, les 10 et 11 décembre. La représentante spéciale des Nations unies pour la migration internationale, la Canadienne Louise Arbour, a présidé la conférence. Elle a déclaré que l'initiative « est née de la vue d'un grand nombre de migrants en train de perdre la vie et de la perception croissante selon laquelle les gouvernements ont perdu le contrôle de leurs frontières ».

Plus de 2500 participants, dont des représentants des gouvernements, d'entreprises, de syndicats et de la « société civile », des maires et d'autres, ainsi que près de 800 journalistes ont assisté à la conférence. Le résultat a été l'approbation d'un « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » par 164 des 193 États membres de l'ONU. Connu sous le nom de Pacte de Marrakech, il sera présenté à l'Assemblée générale des Nations unies pour approbation en décembre.

La Conférence de Marrakech a été convoquée sous les auspices de l'Assemblée générale des Nations unies et s'est tenue en application de la résolution 71/1 du 19 septembre 2016 intitulée « Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants », qui appelait à lancer un processus de négociations intergouvernementales en vue de l'adoption du Pacte mondial pour la migration. Après 18 mois de « discussions et de consultations », le Pacte mondial sur les migrations (PMM) a été finalisé en juillet avec l'adhésion des États membres de l'ONU, à l'exception notable des États-Unis qui se sont retirés du processus en décembre 2017 en déclarant qu'un tel pacte était incompatible avec la politique d'immigration des États-Unis.

Plusieurs pays ont ensuite suivi l'exemple américain. Bien qu'ils aient accepté le pacte issu des négociations, ils se sont retirés de la conférence à la toute dernière minute. Ceux qui ont refusé de signer le PMM incluent l'Australie, l'Autriche, la Bulgarie, la République tchèque, le Chili, la République dominicaine, la Hongrie, Israël, l'Italie, la Lettonie, la Pologne, la Slovaquie, la Suisse. Le nouveau ministre des Affaires étrangères du Brésil a déclaré que, lorsque le président élu Jair Bolsonaro serait en poste en janvier 2019, son gouvernement se retirerait du pacte.

Le contenu du Pacte mondial

Le pacte établit 23 objectifs regroupés dans des déclarations telles que :

- atténuer les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d'origine ;
- favoriser des pratiques de recrutement justes et éthiques et assurer les conditions d'un travail décent ;
- prévenir, combattre et éliminer la traite de personnes dans le cadre des migrations internationales ;
- ne recourir au placement en rétention administrative des migrants qu'en dernier ressort et chercher des solutions de rechange ;
- assurer l'accès des migrants aux services de base ;
- éliminer toutes les formes de discrimination et encourager un débat public fondé sur l'analyse des faits afin de faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues.

Chaque objectif est associé à un engagement, suivi d'une série de mesures regroupant des moyens d'action et des pratiques optimales.

Selon l'ONU, le pacte constitue « le tout premier cadre mondial pour le renforcement de la coopération internationale pour mieux faire face à la situation complexe à laquelle sont confrontés les 258 millions de migrants dans le monde, soit 3,4 % de sa population ». Pour Louise Arbour, l'adoption du pacte était « l'expression du multilatéralisme à son meilleur » et une réaffirmation des valeurs et des principes consacrés dans la Charte des Nations unies et dans le droit international. Dans le même temps, il était clair qu'elle savait que certains ne seraient pas impressionnés par cette évaluation. Elle a décrié ce qu'elle a appelé « le discours toxique et mal informé qui persiste trop souvent quand il s'agit de migrants ». Elle a répété plusieurs fois que le document uniquement à caractère inspirationnel et ne contient rien que les pays membres ne pourraient signer. Elle a réitéré, à l'instar d'autres responsables de l'ONU, ce que le pacte n'était pas :

- il ne crée aucun droit de migrer ;
- il n'impose aucune obligation aux États ;
- il ne constitue pas une loi dite non contraignante ;
- il n'est pas juridiquement contraignant ;
- il permet expressément aux États de faire la distinction - comme ils l'entendent - entre migrants réguliers et migrants non réguliers, selon le droit international en vigueur.

Récit fictif et diversion

Les contradictions au sein des cercles dirigeants européens sur ce pacte sont souvent décrites en utilisant les termes « forces populistes », « anti-immigrés » et « extrême droite », lesquels seraient contre des personnes plus libérales en matière d'immigration, comme l'Union démocrate-chrétienne dirigée par Angela Merkel en Allemagne. Dans un article paru dans Politico le 30 novembre, intitulé « Sous la pression de l'extrême droite, l'Europe se retire du pacte des Nations unies sur les migrations », on lit :

Un document jusqu'alors obscur de 34 pages rempli de jargon suscite des convulsions politiques en Europe - même s'il n'est même pas juridiquement contraignant ... Des Pays-Bas à la Slovaquie en passant par la Belgique et l'Allemagne, le pacte a provoqué des conflits internes entre les partis au pouvoir et les gouvernements, avec au moins une administration sur le point de rupture.

La lutte autour du pacte est une indication de la crise dans laquelle l'ONU et toutes les institutions fondées sur de vieux arrangements sont embourbées. C'est un fait que les migrations restent un sujet explosif en Europe, trois ans après la crise des réfugiés de 2015 et avec l'élection du Parlement européen en mai prochain à l'horizon. Cependant, c'est faire diversion que de déclarer que le problème pourrait être réglé si seulement les « partis d'extrême droite » et certains « partis majoritaires » n'étaient pas aussi désireux de faire de la migration leur principal sujet de campagne. Dans le discours actuel, les « partis d'extrême droite » font de la migration un problème clé de leur campagne. Ils sont « populistes », engendrent la xénophobie et un nationalisme étroit et semblent faire appel à des couches peu instruites de travailleurs qui seraient arriérés et s'intéressent seulement à eux-mêmes. Les travailleurs, qui font les frais de l'offensive antisociale qui rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres, sont blâmés. On les accuse d'être contre les immigrants ou contre l'environnement naturel. Tout cela est fait pour détourner l'attention du besoin de définitions modernes des droits et de nouveaux arrangements qui mettent fin au conflit entre les conditions et les autorités en place. La désinformation est à son comble lorsque certains partis qui se disent « du courant principal » cherchent à voler la vedette aux partis dits d'« extrême droite » en dénonçant eux aussi le pacte. Ceux qui prétendent être des libéraux et centristes, quant à eux, se contentent d'affirmer que l'accord ne cause aucun préjudice et que le meilleur moyen de gérer la migration est la coopération internationale, qui en réalité n'existe pas.

Tout cela révèle un refus marqué d'analyser les causes des événements survenus dans le monde qui ont exacerbé la crise migratoire. L'austérité néolibérale sans entraves et des conflits interimpérialistes pour l'hégémonie, par lesquels les oligopoles et le capital financier exproprient des peuples et provoquent des guerres, des famines et toutes sortes de crises imaginables, sont aussi responsables de l'exacerbation de la crise migratoire. De nouveaux arrangements sont nécessaires qui partent des besoins réels, des faits réels. L'implantation de mesures concrètes qui réalisent les droits humains est une question de vie ou de mort. Il ne s'agit pas de faire adopter des documents ambitieux dans l'espoir qu'ils mènent à l'établissement de nouvelles normes bien que n'étant pas juridiquement contraignants. La crise des droits humains est due en partie au caractère d'aspiration des documents en question, comme la Déclaration universelle des droits de l'homme elle-même qui permet aux plus grands contrevenants de se présenter comme les plus grands défenseurs des droits. C'est aussi parce qu'il n'y a pas de conséquence pour la traite des êtres humains, les nouvelles formes de travail forcé en esclavage et les tentatives de diviser les peuples du monde sur toutes les bases imaginables, alors la résistance à ces atteintes aux droits reste inefficace. Le jeu des accusations entre une soi-disant extrême droite et ceux que l'on dit centristes ou gauchistes ou de centre-droite ou les partisans d'un système basé sur les règles est également un problème grave. Il a pour effet singulier d'empêcher les peuples du monde de prendre l'initiative. Les peuples sont à la merci des initiatives prises par leurs gouvernements ou que leurs gouvernements permettent. Ce que l'on appelle les normes démocratiques libérales de paix, d'ordre et de bon gouvernement est proposé, même si, en ce XXIe siècle, les intérêts des oligopoles sont politisés et ont pris le contrôle des prises de décisions non seulement au niveau des gouvernements mais aussi au niveau des agences internationales comme l'ONU. Non seulement est-ce un monde fictif, mais on nie que ce sont précisément ces arrangements qui sont à l'origine de la crise migratoire et de ce que l'on appelle la montée de fanatiques d'extrême droite. Ces derniers cherchent eux aussi à protéger un mode de vie fictif. Ni l'un ni l'autre n'est capable de résoudre le conflit entre conditions et autorité.

Au Canada, les partis cartellisés au Parlement se sont rangés d'un côté ou de l'autre dans cette diversion. Les libéraux de Trudeau parlent du pacte en termes élogieux. Dans un discours prononcé à la conférence au Maroc, le ministre de la Citoyenneté, des Réfugiés et de l'Immigration, Ahmed Hussen, a salué le soutien du pacte à « un ordre international fondé sur des règles » et dit qu'il permet d'adopter à l'égard de la migration « une approche mondiale qui prend appui sur des éléments concrets, en respectant les droits de la personne, en tenant compte du genre et en faisant preuve de sensibilité à l'égard des besoins des enfants ». Après avoir énuméré un certain nombre de choses que le Canada fait dans le sens de ce que le pacte propose de faire, il s'en est pris à l'opposition conservatrice. Il a dit que le pacte « va au-delà de la politique partisane » et ne devrait pas être utilisé à des fins politiques. « Au Canada, a-t-il dit, nous continuons de compter sur l'immigration pour faire croître notre économie, ce qui, en retour, fera croître notre classe moyenne et notre prospérité commune. » Tout cela dissimule le fait que le traitement que le Canada inflige aux immigrants, aux migrants et à ceux qui demandent le statut de réfugié et l'asile est déplorable. Le Canada privilégie les soi-disant travailleurs invités qui constituent une nouvelle forme d'esclavage, sans droit à la sécurité, sans droit aux soins de santé, à la protection contre les individus, les agences et les prédateurs du système judiciaire qui profitent en toute liberté du nouveau trafic d'êtres humains.

Le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, a déclaré que le pacte constitue une menace pour la souveraineté du Canada en donnant « à des entités étrangères » une influence sur le système d'immigration canadien. Il dit que cela « pourrait ouvrir la porte à des bureaucrates étrangers qui diraient au Canada comment gérer ses frontières ». Il le dit sans ironie apparente, quand on sait que l'intégration du Canada à l'appareil de sécurité intérieure des États-Unis donne précisément à des « entités étrangères » le droit de s'ingérer dans nos frontières. Les libéraux et le NPD accusent Scheer de jouer sur la peur et de tromper les Canadiens au sujet du pacte.

Pour sa part, Maxime Bernier, qui a démissionné du Parti conservateur pour fonder un parti rival, le Parti populaire du Canada, et que les forces de l'establishment présentent comme un choix politique viable, a commandité une pétition à la Chambre des Communes pour exiger que le Canada se retire du pacte mondial sur les migrations. Andrew Scheer a déclaré que s'il devenait premier ministre, il retirerait lui aussi le Canada du pacte.

L'ONU tente de mettre de l'ordre dans des situations qui échappent à son contrôle. Les intérêts des puissantes forces économiques, sociales et militaires associées à la mondialisation néolibérale sont à l'origine de cette crise. Les conséquences de leur lutte pour la domination comprennent la destruction de la nation, des guerres d'agression et la destruction à grande échelle de ce qu'ils ne peuvent pas contrôler. La reconnaissance des droits humains ou de tout droit, sous quelque forme que ce soit, n'entre pas en ligne de compte. Néanmoins, l'ONU fait appel à la conscience de ces puissances économiques, sociales et militaires et aux gouvernements à leur service et leur demande d'être de « bons acteurs » et non de « mauvais acteurs » dans la gestion des migrations internationales. Ceux qui refusent d'adhérer à ce pacte d'aspiration sont dénoncés pour leurs attitudes et politiques « racistes », « xénophobes » et « anti-immigrés », tandis que ceux qui l'approuvent sont félicités pour leur position plus humaine, « fondée sur les droits », qui représente « le multilatéralisme à son meilleur ».

En d'autres termes, l'ONU tente de ranimer la démocratie libérale et d'obtenir des résultats tels qu'un « ordre international fondé sur des règles » et le « respect des droits de l'homme » alors que les conditions ne sont pas là. Les plus grands défenseurs de la démocratie libérale recourent aux pouvoirs de police pour gouverner, comme l'OTAN et les agences de sécurité privées qui prennent le contrôle de tous les aspects de la vie pour mettre en échec les forces du peuple, au pays et à l'étranger, et pour préserver les positions de pouvoir et de privilège.

Une lutte entre l'Ancien et le Nouveau

Pendant ce temps, les forces du peuple se lèvent pour parler en leur propre nom, sans se laisser décourager par les étiquettes qui leur sont accolées ou par les motifs qui leur sont attribués. L'opposition des peuples aux conditions qui leur ont été imposées ne sera pas contenue par des appels à suivre des modèles de démocratie sous les auspices desquels se produisent tous les crimes commis dans le monde entier. Une personnalité démocratique moderne émergera de la lutte pour créer une autorité compatible avec les conditions dans lesquelles la conception moderne des droits met en place des arrangements qui reconnaissent le peuple en tant que décideur et créateur de sa propre histoire.

Les contradictions qui ont surgi autour des migrations mondiales et de tous les autres problèmes du monde d'aujourd'hui ne peuvent être résolues sans que les travailleurs du monde entier soient au centre des solutions. Aujourd'hui, à cause du « marché du travail » mondial néolibéral, les travailleurs sont devenus une force humaine puissante qui opère en faveur d'un changement à son avantage. Ce n'est pas une lutte entre l'extrême droite et le centre modéré, entre la barbarie et la civilisation. C'est un combat entre l'ancien et le nouveau. Il ne part pas des vieilles prémisses et des vieilles lignes de marche, il fixe ses propres conditions.

Ce ne sont pas les travailleurs du monde qui sont l'ennemi. Blâmer leur résistance et leurs choix pour tous les problèmes qui se posent tient de la même vieille conception du monde raciste et coloniale qui exige que les prétendues races moins avancées et la « multitude » se soumettent à ce que les dirigeants leur disent. Cela ne se produira pas.

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À titre d'information

Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières approuvé à Marrakech fait référence aux migrants de tous types dans le but déclaré de « réduire l'incidence et l'impact négatif de la migration irrégulière grâce à la coopération mondiale ». Le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies dit ceci à propos des migrants :

Il n'existe pas de définition juridiquement reconnue du terme « migrant ». Toutefois, selon les Nations unies, ce terme désigne « toute personne qui a résidé dans un pays étranger pendant plus d'une année, quelles que soient les causes, volontaires ou involontaires, du mouvement, et quels que soient les moyens, réguliers ou irréguliers, utilisés pour migrer ». Cependant, il est courant d'y inclure certaines catégories de migrants de courte durée, tels que les travailleurs agricoles saisonniers qui se déplacent à l'époque des semis ou des récoltes.

Le préambule du pacte stipule qu'il s'appuie sur la Déclaration universelle des droits de l'homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et les autres instruments internationaux fondamentaux relatifs aux droits de l'homme. Il indique que les réfugiés et les migrants, tout en ayant droit aux mêmes droits de l'homme universels et aux mêmes libertés fondamentales, qui doivent être respectés, protégés et respectés en tout temps, constituent des groupes distincts régis par des cadres juridiques distincts. Seuls les réfugiés ont droit à la protection internationale spécifique telle que définie par le droit international des réfugiés. Un pacte distinct relatif aux réfugiés devrait être approuvé par l'Assemblée générale à la fin de décembre.

Selon la deuxième édition des estimations mondiales sur les travailleurs migrants internationaux de l'Organisation mondiale du travail (OIT) publiées la semaine dernière, on estimait à 258 millions le nombre de migrants internationaux de tous types dans le monde (les réfugiés inclus dans ce cas). De ce nombre, 164 millions ont été classés comme travailleurs migrants, ce qui, selon l’OIT, représente une augmentation de 9% par rapport aux estimations de 2013.

L’OIT a également signalé que plus de 60% des travailleurs migrants se trouvaient dans trois sous-régions du monde: Amérique du Nord (23%), Europe du Nord, du Sud et de l’Ouest (23,9%) et États arabes (13,9%). ). Les États arabes (40,8%) représentent la plus grande proportion de travailleurs migrants par rapport à l’ensemble des travailleurs, suivie de l’Amérique du Nord (20,6%) et de l’Europe du Nord, du Sud et de l’Ouest (17,8%).

Le texte intégral du Pacte mondial est disponible ici.

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Un mouvement populaire contre la criminalisation des migrants aux États-Unis

Trump autorise la force meurtrière par
les troupes à la frontière


À la frontière entre San Diego et Tijuana, le 10 décembre 2018

La Maison-Blanche a publié le 20 novembre une note de service autorisant les troupes stationnées à la frontière d'utiliser la force meurtrière si nécessaire. Le « décret du Cabinet » permet « au personnel militaire du département de la Défense » d'« accomplir des tâches liées aux activités de protection militaire que le secrétaire de la Défense détermine raisonnablement nécessaires » pour protéger les agents frontaliers, y compris « une démonstration ou l'usage de force (y compris la force létale où c'est nécessaire), le contrôle des foules, la détention provisoire et des fouilles sommaires », selon le Military Times.

Il y a actuellement environ 5900 soldats en service actif et 2100 membres de la Garde nationale déployés à la frontière américaine et le Mexique. Le Pentagone a déclaré que les troupes en service actif sont principalement non armées, mais la note de service laisse croire qu'elles pourraient désormais être armées. Le secrétaire à la Défense Jim Mattis l'a dit clairement : « Nous ne leur avons pas fourni d'armes en ce moment », mais « si je change (le mandat de) la mission, alors quelque chose comme ça pourrait arriver ». L'ordre a également été donné rapidement d'utiliser des gaz lacrymogènes, une arme chimique interdite durant des conflits armés, contre les migrants non armés, principalement des femmes et des enfants, du côté mexicain de la frontière.

Selon le Military Times, « certaines de ces activités, notamment le contrôle et la détention des foules, pourraient entrer en conflit avec la Loi Posse Comitatus de 1878. Si elle est transgressée, l'érosion des limites de la loi pourrait représenter un changement fondamental dans la façon dont l'armée américaine est utilisée. » L'article souligne que Posse Comitatus « avait évolué pour devenir pareil à un mur à sens unique, semblable à celui séparant l'Église de l'État, interdisant aux forces en service actif placées sous le contrôle du président d'exercer tout type de contrôle des foules ou de faire respecter les lois dans le pays, ce qui garantit essentiellement que l'armée américaine n'est pas utilisée pour contrôler ou écraser les citoyens américains sur le sol des États-Unis ».

Il est significatif que le Military Times, une voix importante de l'armée, insiste sur ce mur « séparant l'Église de l' État » et que Trump puisse être en train de le détruire. Cela reflète les conflits croissants d'une part au sein de l'armée et d'autre part entre l'armée et le président, le commandant en chef. Même avant la note de service, l'amiral à la retraite James Stavridis, ancien commandant du Southern Command de l'armée américaine, avait ouvertement rejeté « l'invasion fictive » de Trump « par la caravane », ce qui justifiait le déploiement de troupes. Stavridis était également un ancien commandant suprême des forces alliées en Europe et au sein de l'OTAN et a été sélectionné comme candidat à la vice-présidence par Hillary Clinton. Bien qu'à la retraite, il demeure un intervenant important et ouvertement contre le président.

Trump a déployé les troupes et a décrété l'usage de la force meurtrière et l'ordre de détention pour forcer l'armée à se conformer à ses exigences. Le déploiement, au cours duquel l'armée décide des questions relatives aux perquisitions, à la détention et à la force meurtrière, est un moyen de soumettre tous les divers services de police fédéraux à un contrôle militaire. Mattis souligne que c'est lui qui décide de la mission. À bien des égards, cela peut être considéré comme un exercice militaire réel pour tâter le terrain pour une possible loi martiale. Avec l'expansion des camps de détention militaires et des déclarations répétées « d'invasion » et de « criminels violents » de Trump, tout est mis en place pour une telle possibilité. Le problème est que la loi martiale exige que les forces armées et tous les services de police qui sont constamment en conflit se soumettent au diktat du président. Tout semble indiquer qu'une telle action pourrait bien déclencher une situation de guerre civile plus ouverte. Cela est d'autant plus vrai compte tenu de la poursuite des luttes intestines avec les différents États, comme la Californie et New York, et du dysfonctionnement des élections et du Congrès, qui ne servent plus à apaiser les conflits entre les dirigeants.

C'est aussi le cas que la guerre civile est liée aux conflits internationaux, y compris une éventuelle invasion du Mexique. Les déclarations répétées de Trump sur l'anarchie et la violence au Mexique et sur le besoin de contrôler la frontière sont liées à l'utilisation potentielle de troupes au Mexique. Selon l'Associated Press, lors d'une conversation avec l'ancien président mexicain Enrique Peña Nieto au sujet des « gangs criminels et des trafiquants de drogue », Trump a proféré la menace : « Vous ne faites pas assez pour les arrêter. Je pense que votre armée a peur. Notre armée n'a pas peur, alors je pourrais juste envoyer les troupes pour s'occuper de ça. »

Même s'il a ensuite déclaré qu'il plaisantait, étant donné que le Mexique a maintenant un nouveau président, Andrés Manuel López Obrador (AMLO), qui se dit opposé au diktat américain, cela pourrait se produire. En analysant la situation, il est important de reconnaître les relations réciproques entre la guerre civile américaine et les guerres que mènent les États-Unis à l'étranger, dans la mesure où elles s'influencent mutuellement.

Se mettre à la remorque d'une section ou une autre de la classe dirigeante dans leur guerre civile et pour davantage de guerres à l'étranger n'est pas une solution. L'internationalisme actuellement exprimé à la frontière où les peuples des deux côtés s'unissent pour défendre leurs droits et où les gens dans tout le pays organisent pour fournir des provisions et du logement aux enfants des réfugiés, etc., est le moyen de faire face aux attaques des États-Unis.

Faire avancer la lutte pour un gouvernement antiguerre, une économie de paix et une démocratie où c'est nous qui décidons est un moyen d'avancer. Un gouvernement antiguerre est un objectif qui reconnaît la relation entre guerre impérialiste et guerre civile et fournit un moyen de bloquer les deux, tout comme une économie de paix. Une démocratie où c'est nous qui décidons donne les moyens de garantir les droits et d'établir des relations qui offrent un avantage réciproque. Il est maintenant temps de faire avancer le travail pour un gouvernement antiguerre, une économie de paix et une démocratie où c'est nous qui décidons !

Voice of Revolution est publié par l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis.

(Traduit de l'anglais par LML)

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Des actions unies pour affirmer
les droits des migrants


À la frontière entre San Diego et Tijuana, le 10 décembre 2018

La Journée des droits de l'homme, 10 décembre, a été célébrée à la frontière méridionale avec le Mexique et dans tout le pays. Dans plusieurs villes dans les États du New York, de la Floride, du Minnesota, du Texas, de la Californie et ailleurs, cette journée a été marquée par des manifestations à la défense des droits des migrants et de tous les êtres humains ainsi que par les refus du gouvernement américain de faire respecter ces droits. La manière dont les enfants sont traités est un critère important pour mesurer la situation des droits humains dans un pays donné. Les actions unies ont clairement montré que les gens partout au pays, de tous les horizons, ont rejeté les attaques brutales contre les enfants migrants, notamment l'utilisation de gaz lacrymogènes, la séparation des familles, la détention même de bébés, et encore plus. Sur les pancartes on lisait entre autres : « Pas de crimes contre l'humanité dans notre communauté ! »

Les actions de masse unifiées dans tout le pays, qui affirment les droits humains et affirment que la résistance organisée se poursuivra, contribuent à la lutte mondiale pour les droits humains de tous. C'est une composante essentielle qui contribue au progrès de la société vers une société digne des êtres humains.

San Diego, Californie






Denver, Colorado


Milwaukee, Wisconsin

(Photos: ASFC, PPC, NSMM, Abolish ICE)

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Le visage des centres de détention
d'immigrants aux États-Unis

Aux États-Unis, l'agence fédérale de police appelée Immigration and Customs Enforcement (ICE) détient quotidiennement des dizaines de milliers de personnes qui sont accusées d'avoir enfreint les lois américaines en matière d'immigration. ICE s'appuie actuellement sur un réseau complexe de prisons et d'installations similaires pour confiner ces personnes.

La population quotidienne moyenne d'immigrants détenus a plus que quintuplé au cours des deux dernières décennies. En même temps, les centres de détention pour immigrants ont été confrontés à de nombreuses plaintes pour violation des droits civils et humains, notamment des allégations de soins médicaux insuffisants, de sévices sexuels et physiques et d'exploitation abusive au travail. Malgré cela, le gouvernement actuel a cherché à élargir davantage la détention d'immigrants. Pour évaluer toutes les implications de ces efforts d'expansion, il est essentiel que les décideurs et le public comprennent les aspects fondamentaux du système de détention actuel aux États-Unis.

Ce rapport présente les résultats d'une analyse empirique de la détention d'immigrants aux États-Unis. Nous analysons les données gouvernementales et autres sur toutes les personnes détenues par ICE au cours de l'exercice budgétaire 2015, le dernier exercice pour lequel le gouvernement fédéral a publié des données complètes de ce type sur la détention en matière d'immigration. Notre analyse offre un regard détaillé sur les personnes détenues par ICE, leur lieu de détention et les conséquences de leur détention.

Nous constatons qu'ICE s'appuie sur plus de 630 sites répartis aux États-Unis pour détenir des personnes, les déplaçant souvent d'un établissement à un autre. Notre analyse révèle que les personnes détenues par ICE étaient généralement détenues dans des établissements privés et isolés, éloignés des structures de soutien communautaires de base et des réseaux de défense juridique des droits.

Les principales conclusions présentées dans ce rapport sont les suivantes :

La majorité des détenus étaient des hommes, originaires du Mexique ou d'Amérique centrale, et de nombreux détenus étaient des mineurs.

- Environ 79 % des détenus étaient des hommes. La population dans son ensemble était relativement jeune, avec une moyenne d'âge de 28 ans (moyenne et médiane). Plus de 59 000 détenus - soit environ 17 % - avaient moins de 18 ans.

- Les ressortissants mexicains représentaient à eux seuls environ 43 % de la population carcérale et les ressortissants de la région du Triangle du Nord (Salvador, Guatemala et Honduras) représentaient environ 46 % de la population carcérale.

- ICE a utilisé un ou plusieurs établissements dans chaque État, le Texas et la Californie comptant le plus grand nombre d'établissements et de détenus.

- Chaque État des États-Unis disposait d'au moins une installation utilisée par ICE pour détenir des personnes au cours de l'exercice budgétaire 2015.

Les cinq principaux États en termes de nombre d'installations utilisées par ICE au cours de l'exercice budgétaire 2015 sont le Texas, la Californie, la Floride, New York et l'Arizona. Les cinq États les plus importants en termes de population carcérale étaient le Texas, la Californie, l'Arizona, la Louisiane et le Nouveau-Mexique.

- Les détentions dans des établissements privés et des établissements isolés étaient monnaie courante.

- De nombreux détenus ont été confinés dans plus d'un établissement pendant leur séjour en détention. Environ 67 % de tous les détenus ont été enfermés au moins une fois dans des établissements tenus par des exploitants privés. Environ 64 % des détenus ont été enfermés au moins une fois dans un établissement situé en dehors d'une grande zone urbaine.

- Environ 48 %, 26 % et 22 % des détenus ont été enfermés au moins une fois dans un établissement situé à plus de 100, 150 et 200 km, respectivement, du plus proche avocat en immigration qui pratique sans frais pour faire libérer les détenus.

Une majorité de détenus adultes ont eu à faire face à des transferts entre établissements qui ont entraîné leurs déplacements vers des villes, États ou circuits judiciaires fédéraux différents.

- Au cours de leur détention, de nombreux adultes ont été transférés d'un établissement à un autre, ce qui a entraîné leur internement dans plusieurs endroits. Environ 60 % des adultes détenus au cours de l'exercice budgétaire 2015 ont subi au moins un transfert entre établissements au cours de leur détention.

- Parmi les adultes transférés, environ 86 % avaient subi au moins un transfert interurbain, 37 %, au moins un transfert d'un État à un autre et 29 %, au moins un transfert entre différents circuits judiciaires fédéraux.

La durée de la détention était nettement plus longue dans les établissements privés et les établissements éloignés.

- Parmi les 261 020 adultes libérés au cours de l'exercice budgétaire 2015, la durée moyenne de la détention était d'environ 38 jours. Plus de 87 000 de ces adultes ont été détenus plus de 30 jours.

- Le confinement dans des établissements privés et des établissements situés en dehors des grandes zones urbaines était associé à une détention nettement plus longue.

Le nombre de griefs était nettement plus élevé dans les établissements privés et les établissements éloignés.

- Au cours de l'exercice 2015, la ligne de signalement et d'information sur les détentions (DRIL) de ICE a reçu plus de 48 800 griefs liés à des centres de détention émanant de détenus et de membres de la communauté. Le type de grief le plus courant concernait l'accès à un avocat et à des informations de base liées à l'immigration.

- Les établissements privés et les établissements situés en dehors des grandes zones urbaines étaient associés à un nombre plus élevé de griefs.

(Traduit de l'anglais par LML)

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Le mouvement des « Gilets jaunes » en France

Les travailleurs protestent contre le programme d'austérité néolibéral et défendent les droits de tous


Brive, France, le 9 décembre 2018

L'opposition à la vaste offensive antisociale du gouvernement Macron contre les travailleurs et le peuple de France se poursuit. pMalgré le moratoire prononcé par le premier ministre français Édouard Philippe sur l'augmentation des taxes sur l'énergie, l'« Acte 4 » des manifestations de masse des « Gilets jaunes » a eu lieu les 8 et 9 décembre. En fait, encore plus de manifestants sont descendus dans les rues face au déploiement simultané d'une force de police militarisée dont le rôle était de réprimer et d'intimider les forces du peuple avec brutalité et terreur. Il est clair que les Gilets jaunes ne se sont pas laissé intimider et que les manifestations se sont propagées partout en France et également dans d'autres pays.

Avec des milliers de mobilisations partout en France où l'accent a été mis à Paris, les médias monopolisés ont eu du mal à quantifier le nombre de manifestants et même à rendre compte des mobilisations de manière cohérente. Néanmoins, il est estimé que plus d'un demi-million de personnes ont porté le gilet jaune, le gilet haute visibilité que tous les conducteurs français sont obligés de garder dans leur voiture pour des raisons de sécurité. La vague de manifestations à l'échelle du pays a commencé le 17 novembre, d'où l'« acte 4 » pour la quatrième fin de semaine de manifestations d'affilée. L'« Acte 5 » est toujours prévu le 15 décembre.

Au coeur de ce mouvement, il y a la classe ouvrière et, en grande partie, les travailleurs non organisés et peu qualifiés. De nombreuses sources de mécontentement ont fusionné dans les manifestations. Les étudiants et les travailleurs ont grossi les rangs des gens pauvres et des chômeurs des régions rurales, qui ont continué à bloquer les routes en France. Tandis qu'Édouard Philippe a été contraint d'annuler la hausse prévue de la taxe sur les carburants en déclarant qu'« aucune taxe ne mérite de mettre en danger l'unité de la Nation », cela n'a nullement freiné les actions mettant au premier plan la demande de justice sociale et économique ainsi que la fin de l'austérité. Un accent particulier a été mis sur les demandes de justice fiscale, avec des impôts moins élevés pour les pauvres et contre les réductions d'impôts pour les riches, ainsi que des avantages sociaux étendus pour alléger le fardeau des personnes vulnérables et pauvres.


Toulouse

Les tentatives des médias monopolisés d'affirmer que les travailleurs sont opposés à un environnement sain ou aux immigrants n'ont pas réussi à détourner les manifestants et à marginaliser leur opposition à l'offensive antisociale néolibérale. Les demandes des étudiants soulignent également la nécessité de mettre fin à la hausse des frais administratifs et aux nouvelles procédures d'admission à l'université.

Il a été rapporté qu'à Paris, des employés d'hôpitaux qui luttent pour des emplois ont également rejoint les Gilets jaunes, tandis que les grèves en cours dans la sidérurgie et les dépôts pétroliers ont accentué la montée du mécontentement et des manifestations.

Les actions du gouvernement et les prises de position du président Macron ont démenti l'affirmation selon laquelle Macron représente le « centre modéré ». Cela a mis à nu la faillite du point de référence favorisé par le néolibéralisme pour justifier la division du corps politique entre « la gauche » et « la droite », qui sont toutes deux décrites comme des extrêmes, tout en prétendant occuper « le centre », soi-disant où tous les bons modérés devraient se positionner et se plier aux restrictions imposées par les programmes d'austérité.

« 'Halte aux taxes', 'Macron Picsou', 'Aller au travail devient un luxe', 'Droite, gauche = taxes', 'Stop au racket, la révolte du peuple puissant peut aboutir à la révolution'... évoque à la fois un mouvement politiquement protéiforme et une colère ciblée sur un objet bien précis : les impôts, fondement de l'État social. », lit-on dans Le Monde diplomatique.

Les actions des Gilets jaunes pour dire que Trop c'est trop ! ont montré que cette perspective ne passera pas. Le président Macron est partisan de rendre la France compétitive sur les marchés mondiaux et définit le centrisme comme étant favorable aux entreprises. Bien qu'il soit le centre et la cible principale des Gilets jaunes, il a gardé le silence en arrière-plan en espérant pouvoir s'en tirer en ne rendant pas de compte de la faillite de cette vision intéressée.

En Grande-Bretabne, la revendication des travailleurs que la Grande-Bretagne quitte l'Union européenne était une forme d'opposition à l'offensive antisociale qui visait à leur faire supporter le fardeau du chaos et de la crise tandis que les oligarques et les élites financières s'enrichissaient à leurs dépens. En France, le mécontentement trouve un exutoire dans les manifestations et les exigences de tous les courants qui convergent dans les Gilets jaunes. Le président Macron, sa coalition et son gouvernement En Marche sont incapables de trouver une issue au chaos et à la crise. Ils ont dirigé par exception pour laisser le champ libre aux pouvoirs de police en France le loisir de garder le contrôle sur le peuple, mais cela n'a pas pu endiguer la vague de protestations contre l'offensive antisociale. L'utilisation des pouvoirs de police sans entraves, ainsi que d'agents provocateurs et des médias, pour justifier la criminalisation des manifestants n'a jusqu'ici nourri que la révolte. Les travailleurs français sont définitivement en mouvement. Le nombre de personnes vulnérables et vivant dans la pauvreté, en particulier les enfants, les parents célibataires et les minorités nationales, ainsi que les travailleurs ordinaires qui résident en dehors des grandes villes et en zones rurales a continué d'augmenter.

L'un des facteurs aggravants est le soi-disant plan anti-pauvreté lancé par Macron en septembre. Les programmes sociaux ont également été attaqués et le chômage et la précarité de l'emploi sont devenus un fléau. La prétention de Macron selon laquelle « je ne veux pas d'un plan qui laisse les pauvres vivant dans la pauvreté, mais plus confortablement », a été exposée comme étant une fraude et il est lui-même vu pour ce qu'il est, un président des riches, alors que le système politique est perçu comme représentant clairement les pouvoirs de police de l'État pour réprimer le peuple. Selon des informations citant des sources policières, le nombre de personnes arrêtées depuis le début des manifestations de masse en novembre a dépassé les 4 500, dont 4 100 sont toujours en garde à vue. Rien que le 8 décembre, près de 2 000 personnes ont été arrêtées au cours de l'acte 4, et près de 300 autres ont été arrêtées, beaucoup avant le début des manifestations. Selon le gouvernement, cela faisait partie de mesures de « contrôle préventif ».

Les Gilets jaunes rejettent également l'affirmation selon laquelle les hausses de la taxe sur les carburants profiteraient à l'environnement ou à des projets « verts », alors qu'elles font partie du projet visant à payer les riches.

La crise est aussi une indication de l'approfondissement de la crise dans laquelle l'Union européenne (UE) même s'embourbe. Ce qui se passe en France contredit l'affirmation selon laquelle l'UE est le défenseur des droits et de la prospérité. Les gens voient les actions des forces policières en France dans le cadre de la militarisation de la vie, qui va de pair avec la militarisation de l'économie et la volonté de former une armée européenne, qu'elle soit sous le contrôle de l'OTAN ou de l'UE. Les dépenses militaires de l'État français s'élèveraient à près de 70 milliards de dollars par an, des fonds que le peuple voudrait consacrer à des programmes sociaux.

La mobilisation des travailleurs en France est objectivement contre l'ordre ancien et exige quelque chose de différent qui ne fait pas des travailleurs la cible des attaques. Les travailleurs et leurs alliés exigent que les droits des travailleurs soient reconnus et que le gouvernement change de cap ou se fasse larguer. Ils rejettent l'appel à être « modéré » et à occuper l'espace du centre comme une grande diversion pour justifier leur criminalisation. En cette fin de 2018, les Français ont rejoint le mouvement mondial pour s'investir du pouvoir de décider. Malgré les tentatives pour dire que c'est extrémiste, nationaliste, anti-immigrant, anti-environnement, violent et beaucoup d'autres choses, en persistant dans sa lutte, le peuple a fait mentir toutes ces affirmations. Il prend fermement position en faveur des droits de tous !


Les manifestants ferment le port de Rouen le 12 décembre 2018.

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Les médecins cubains quittent le Brésil

Cuba montre comment les choses
peuvent être faites différemment

Depuis le 23 novembre, les médecins cubains ont été chaleureusement accueillis à leur arrivée du Brésil après que le gouvernement cubain ait été contraint de se retirer du programme Mais Médicos [Davantage de médecins] dans ce pays en raison des changements que le président élu Jair Bolsonaro a dit vouloir apporter au contrat gouvernant la participation de Cuba au programme. Le ministre cubain de la Santé publique, José Ángel Portal, a salué les 200 premiers des plus de 8 000 médecins qui sont revenus. Il a dit : « Nous savons qu'un sentiment de regret vous accompagne pour tout ce que vous laissez derrière vous, pour le patient qui avait besoin d'un suivi médical, pour la communauté dont les indicateurs de santé commençaient à changer, et vous êtes inquiets de ce qui va arriver aux Brésiliens qui vont se retrouver sans soins médicaux. C'est ainsi que le leader historique de la Révolution, Fidel Castro, vous a appris à penser et à agir. »

Le président Miguel Díaz-Canel, qui était également à l'aéroport pour saluer les médecins, a déclaré : « Vous revenez aujourd'hui en étant plus que des médecins, parce qu'au Brésil vous n'avez pas seulement sauvé des vies, vous avez aussi soulagé les douleurs de l'âme d'un peuple dans le besoin, en lui prodiguant votre amour, votre affection et une assistance médicale. »


Le président cubain Miguel Díaz-Canel accueille les médecins à leur retour
du Brésil le 23 novembre 2018

Il a dit qu'il est impossible de rester les bras croisés devant un gouvernement arrogant, incapable de comprendre que les médecins cubains sont venus dans leur pays pour servir le peuple, pour prendre soin de sa santé et de son âme, et non pour gagner de l'argent, et même pour prendre les postes dont les médecins brésiliens ne voulaient pas, dans des endroits où les gens n'avaient jamais reçu de soins médicaux auparavant. Parlant d'un groupe de 203 médecins qui sont arrivés à Cuba le 25 novembre, le docteur Felix Padilla Martinez a parlé des qualités que doit avoir un médecin, une exquise sensibilité, de l'humanité et un calibre moral élevé, ajoutant que ce sont des valeurs dont les a imprégnés la formation qu'ils ont reçue. Un autre médecin a dit qu'il a travaillé avec des professionnels de la santé brésiliens qui ont dit avoir voté pour Bolsonaro et qui ont compris leur erreur lorsqu'il a démantelé le programme de coopération avec Cuba « en un rien de temps ».

Plusieurs autres, qui ont été interviewés à leur retour, ont parlé des liens d'affection et de confiance noués avec les humbles familles brésiliennes avec lesquelles ils ont vécu et qu'ils ont servies, et de leur chagrin de devoir les quitter, sachant que certaines d'entre elles ne vont probablement jamais revoir un médecin. Depuis 2016, alors qu'il était député, celui qui va assumer la présidence du Brésil le 1er janvier, Jair Bolsonaro, s'en est pris au programme Davantage de médecins dans le cadre de son discours réactionnaire anticommuniste, accusant faussement le personnel médical cubain d'être mal formé, le décrivant comme un groupe d'« esclaves » et diffamant ses membres en les qualifiant de « serpents », de « mercenaires » et d'« agents ».

Maintenant, désireux de gagner les faveurs de l'administration Trump, il a non seulement continué à remettre en question la qualification et la formation des médecins cubains, mais a ajouté qu'ils seraient tenus de valider leur qualification en passant un examen au Brésil comme condition à leur maintien dans le programme Davantage de médecins. En plus, ils devront signer des contrats individuels, ce qui viole les termes de l'accord tripartite conclu entre l'Organisation panaméricaine de la santé, le ministère brésilien de la Santé et le ministère de la Santé publique de Cuba. En réponse à ces provocations, le ministère cubain de la Santé publique a annoncé le 14 novembre que les conditions inacceptables que le nouveau président du Brésil avait l'intention d'imposer à ses médecins empêchaient Cuba de continuer le programme Davantage de médecins.

Depuis que Cuba a annoncé qu'il retirait plus de 8 000 médecins du programme, Bolsonaro et d'autres de ses semblables au Brésil et aux États-Unis ont intensifié leurs accusations insidieuses à l'égard de Cuba dans le but de faire porter le blâme à Cuba pour le coup mortel qu'ils ont eux-mêmes infligé à un programme vital pour une partie importante de la population brésilienne qui une fois de plus va se retrouver sans accès à une assistance médicale adéquate, comme c'était le cas avant l'arrivée des Cubains.

Tout comme les États-Unis l'ont fait dans le cadre de leur programme dit de Libération, en vigueur de de 2006 à janvier dernier, visant à inciter les médecins et autres professionnels cubains à abandonner leurs missions à l'étranger et à immigrer aux États-Unis, Bolsonaro a annoncé qu'il allait « proposer l'asile politique à des milliers de médecins cubains qui ne veulent pas retourner dans leur pays », prétendant qu'il agissait dans le meilleur intérêt des Cubains et défendait leurs droits civils contre la « dictature » cubaine. Granma souligne que ces tentatives de saper et d'affaiblir l'un des atouts les plus précieux de Cuba, ses professionnels, ne sont ni fortuites ni isolées, mais indiquent clairement que l'attaque a été préparée avec les États-Unis. Cela a été confirmé par la secrétaire d'État adjointe aux Affaires de l'hémisphère occidental, Kimberly Breier, qui a récemment applaudi le travail de Bolsonaro.

Pour tenter de mettre les pendules à l'heure, la publication Cubadebate a abordé certaines des allégations de Bolsonaro contre Cuba.

Le gouvernement cubain s'approprie-t-il les salaires de ses médecins au Brésil ?

Le gouvernement brésilien ne verse pas de salaire aux médecins, mais paie l'Organisation panaméricaine de la santé pour les services fournis par contrat par le ministère de la Santé publique de Cuba. Le ministère verse aux médecins 100 % de leur salaire régulier à Cuba et s'assure que les besoins de leurs familles soient comblés en leur absence. Il garantit aussi qu'ils retournent à leur position à Cuba à leur retour de mission et leur fournit toutes les garanties sociales et de travail qui leur sont dues en tant que travailleurs du système de santé cubain. Pendant qu'ils sont au Brésil, les participants reçoivent une allocation pour couvrir leurs dépenses personnelles tandis que le programme finance leur nourriture, leur logement, leur transport et l'assurance-maladie.

Les participants qui choisissent de prendre part au programme Davantage de médecins signent un contrat avec le ministère cubain de la Santé publique, dans lequel ils acceptent qu'une partie de la rémunération qui est versée au gouvernement cubain pour leurs services ne leur sera pas versée à eux, mais sera utilisée pour renforcer le système de santé publique de Cuba de diverses façons. Leurs contributions ont permis de financer la réparation et la réhabilitation de polycliniques et d'hôpitaux et d'acquérir des intrants de divers types, des médicaments et de l'équipement pour les programmes de maternité et de soins aux enfants et des programmes comme la lutte aux maladies et conditions graves.

Les contributions des participants aident à maintenir les services universels, gratuits et de qualité que le système de santé cubain fournit à tous les habitants de Cuba, bien que le pays souffre du blocus économique, commercial et financier cruel des États-Unis qui empêche le peuple d'avoir accès à ces ressources par d'autres façons. Les contributions des médecins aident également à couvrir le coût des besoins matériels liés à la formation de professionnels de la santé pour Cuba et d'autres pays, la plupart plus pauvres que Cuba, que Cuba finance sans frais.

La tentative de Bolsonaro de transformer les médecins en entrepreneurs privés afin qu'ils reçoivent leur « plein salaire » et sans qu'une partie de la rémunération n'aille au gouvernement cubain pour les besoins ci-haut mentionnés, ne vise pas « le bien des médecins », mais le renforcement du blocus criminel des États-Unis en privant les Cubains des ressources nécessaires au maintien de leur système de santé publique tenu en haute estime, un système que les Brésiliens souhaiteraient avoir chez eux.

Cuba empêche-t-il les médecins d'amener leurs familles au Brésil ?

La réponse à cette allégation mal intentionnée est que Cuba n'interdit pas aux participants d'interagir avec leurs familles. Cuba souligne que la plupart des médecins ont reçu des visites de leur famille à différents moments de leur séjour au Brésil et que des milliers de membres de la famille s'y sont rendus depuis le début du programme, tandis que 300 médecins ont des membres de leur famille vivant avec eux. D'autres, pour une raison ou une autre, ont choisi de ne pas faire de visite ou ont manqué de moyens pour se rendre au Brésil. Cubadebate souligne que ce sont en fait les règles du programme établi par le gouvernement brésilien qui régissent l'accès au Brézil des personnes qui ne participent pas au programme Davantage de médecins peuvent avoir aux médecins, y compris en vivant avec eux.

Bolsonaro a dit qu'une des conditions qu'il imposera est que les médecins cubains, en particulier les mères, devaient pouvoir amener leurs enfants avec elles pendant leur travail au Brésil. En 2016, c'est ce même Bolsonaro , alors député fédéral, qui a tenté sans succès d'introduire une loi qui interdisait aux membres de la famille accompagnant les médecins cubains qui participaient au programme Davantage de médecins d'obtenir un emploi au Brésil et a même tenté de restreindre leur présence afin de « limiter leurs occasions d'établir des liens permanents avec le pays ! ».

Qu'en est-il des qualifications des médecins cubains, des examens qu'ils doivent passer et de la nécessité de valider leur qualification ?

La loi brésilienne qui régit le programme Davantage de médecins indique clairement comment les licences des médecins sont accréditées et le rôle joué par l'OPS, le ministère de la Santé publique de Cuba et ses écoles de médecine dans l'accréditation.

Les médecins doivent passer des examens avant de se rendre au Brésil et périodiquement pendant leur séjour, tous effectués par le ministère brésilien de la Santé. Les médecins cubains, ainsi que tous les autres médecins étrangers et brésiliens formés à l'étranger qui participent au programme Davantage de médecins sont dispensés pendant trois années de valider leur qualification pour pouvoir exercer leur profession au Brésil.

Cubadebate qualifie l'appel de Bolsonaro à la validation des diplômes des médecins de geste trompeur, étant donné que le Collège des médecins du Brésil s'y oppose et que sur 100 médecins qui passent l'examen, huit seulement le réussissent. Cela, souligne-t-il, permet de maintenir la rentabilité du marché privé des soins de santé en limitant le nombre de médecins pouvant y exercer leur profession, ce qui fait que plusieurs quittent le pays pour essayer de trouver un emploi.

Le journal Folha de Sao Paulo a récemment cité un représentant de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) qui a rejeté les critiques concernant la formation reçue par les médecins cubains, dont beaucoup ont déjà travaillé dans d'autres missions. Contrairement aux insinuations de Bolsonaro, le journal écrit que Cuba n'envoyait que des médecins expérimentés au Brésil, jamais des diplômés récents. Selon le journal, la mission constituait une intervention d'urgence face à une grave pénurie de professionnels de la santé, en particulier à l'intérieur du pays, où des milliers de postes étaient à pourvoir et où peu de médecins brésiliens souhaitaient les occuper.

Cubadebate répond à l'assertion ridicule de Bolsonaro qu'il agit pour le « bien » des médecins cubains en disant que s'il veut faire quelque chose de bien, il ferait mieux de s'en prendre au Collège des médecins et résoudre le problème des milliers de diplômés en médecine brésiliens qui ne sont pas capables d'exercer leur profession et doivent quitter le pays à la recherche d'un emploi parce que si peu d'entre eux réussissent l'examen pour obtenir un permis.

Et quel « bien » fait-on en invitant des médecins cubains à demander l'asile au Brésil, en les séparant de leurs familles et de leur pays sous prétexte de vouloir les maintenir unis? Cette invitation a dit Cubadebate porte le nom de fuite des cerveaux.

En dépit de la tentative des forces réactionnaires telles que le nouveau président brésilien et la mafia anticubaine aux États-Unis avec laquelle il s'est aligné pour isoler et créer davantage de difficultés pour Cuba, tout ce qu'elles ont réussi à faire est de se discréditer davantage et de démontrer leur hypocrisie qui, entre autres choses, a de graves répercussions pour les Brésiliens, dont des millions d'entre eux vont se trouver privés de soins de santé dont ils ont désespérément besoin.

Pendant ce temps, le prestige de Cuba ne cesse de grandir alors que le service internationaliste plein d'abnégation que ses médecins et d'autres personnes dispensent dans le monde dans le profond esprit de solidarité que leur a inculqué leur révolution devient de plus en plus reconnu.

(Granma, Aler.org Photos: Granma, Siempre concuba, Mais médicos)

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Avec ce numéro, LML achève sa publication régulière pour 2018. Elle reprendra le 19 janvier 2019. Nous vous souhaitons de passer de belles fêtes en toute sécurité et le temps de réfléchir aux événements importants qui se déroulent au Canada et dans le monde et à comment nous pouvons intervenir efficacement dans la nouvelle année.

Continuez de nous envoyer vos rapports, vos photos et vos opinions, et restez informés des dernières mises à jour sur le site Web du CPC(M-L) et aux calendriers des événements.

À compter du lundi 17 décembre, LML publiera la revue de l'année 2018 en photos, mois par mois, comme contribution au bilan de ce qui s'est passé et de ce qui a été réalisé cette année.

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