Le Marxiste-Léniniste

Numéro 24 - 16 juin 2018

Unis contre le G7

Le Sommet du G7 se termine sans
une déclaration commune

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Unis contre le G7
Le Sommet du G7 se termine sans une déclaration commune
Manifestation du 9 juin à Québec
Conflit commercial canado-américain et propos acrimonieux - K.C. Adams
Quelle industrie canadienne de l'acier ? - Centre ouvrier du PCC(M-L)

Première réunion au sommet entre la République populaire démocratique de Corée et les États-Unis à Singapour
De nouvelles relations historiques entre la RPDC et les États-Unis
L'éléphant dans la pièce - Pauline Easton
Déclaration commune RPDC-États-Unis


18e sommet de l'Organisation de la coopération de Shanghai à Qingdao
La Chine suit une voie différente de celle des États-Unis dans ses relations internationales
Communiqué de presse à l'issue du sommet de l'OCS de Qingdao

À titre d'information
Les relations commerciales entre la Chine et la Russie
Les relations entre la Chine et le Pakistan
Les relations entre la Chine et l'Inde
Opinions en appui à la voie préconisée par l'OCS


Supplément
Sommet RPDC-États-Unis: rapport et réactions



Unis contre le G7

Le Sommet du G7 se termine sans
une déclaration commune

Le Sommet du G7 tenu à La Malbaie, au Québec, au coût de millions de dollars et comprenant d'énormes exercices de sécurité, a dissipé toute illusion que le commerce ou la coopération internationale puisse être fondé sur des règles dans les conditions de l'anarchie dans l'économie, créées par la mondialisation néolibérale. Bien que le Canada fût l'hôte du Sommet et que le gouvernement Trudeau ait mis de l'avant un ordre du jour d'action affirmative, dont la référence des disputes commerciales à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'ordre du jour véritable a été imposé par les frasques du président des États-Unis Donald Trump dans la période qui a mené au Sommet. Trump a imposé des tarifs de 25 % sur l'acier et de 10 % sur l'aluminium provenant du Canada, du Mexique et de l'Union européenne (UE). De là, les États-Unis ont poursuivi un programme délibéré de sabotage du Sommet, l'entraînant dans les spéculations et l'acrimonie à propos des tarifs et des contremesures par le Canada et l'UE. Le Sommet du G7 s'est terminé sans déclaration commune.

La déclaration finale a obtenu l'appui de seulement six des sept États du G7. Elle souligne « le rôle crucial d'un système commercial international fondé sur des règles » et dit que les signataires s'engagent « à moderniser l'OMC pour la rendre plus équitable dans les plus brefs délais ». Malgré le fait que tous les chefs d'État et de gouvernement du G7 avaient déjà accepté la déclaration, le président Trump a retiré son appui quand est venu le moment de signer. Il démontrait au monde avec éclat que les États-Unis refusent de se soumettre à quelque autorité que ce soit, qu'ils vont faire tout ce qui leur plaît, quand cela leur plaît, et qu'ils profiteront toujours des conditions et des circonstances immédiates pour « redonner sa grandeur à l'Amérique ».

Le retrait unilatéral de Trump de la déclaration commune finale est une autre indication que les possibilités de résoudre les différends commerciaux par le biais d'organisations comme l'OMC n'existent plus. Ce type d'organisation est devenu anachronique. Les efforts pour établir un système basé sur des règles vont à contre-courant de l'anarchisme qui s'est emparé de l'économie mondiale. Un système reposant sur des règles ne sera pas toléré par les intérêts rivaux qui ne se soumettront à aucune autorité qui soit au-dessus de la leur dans leur course à la domination mondiale.

Le fonctionnement par le biais de coalitions et de cartels

Alors que les médias accordent beaucoup d'importance au système fondé sur les règles de l'OMC et plaident pour son renforcement, comme le font aussi le Canada et les autres pays du G7 sauf les États-Unis, les oligopoles forment en fait des cartels qui fonctionnent sur la base de coalitions. Que ce soit individuellement, bilatéralement ou en groupe, les membres du G7 ont pris des mesures de représailles contre l'imposition de tarifs par Trump alors même qu'ils professent leur foi dans un système commercial fondé sur les règles.

L'Allemagne a dit que tant que l'administration Trump refuse de céder sur les questions clés, elle renforcera sa position par une coopération temporaire avec d'autres puissances. Un communiqué publié par l'Institut allemand pour la politique internationale et la sécurité (SWP), financé par la Chancellerie allemande, laisse entendre qu'une « opposition sérieuse aux États-Unis pourrait aussi signifier former des coalitions de volontaires... Un Sommet du G7, comme d'autres formes traditionnelles de politique multilatérale, ne sera plus la tribune appropriée. »[1]

Juste avant l'ouverture du Sommet du G7, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, réfléchissait à haute voix à des formes alternatives de coopération. « L'Atlantique politique s'est élargi, a-t-il dit. Pour maintenir notre partenariat avec les États-Unis, il faut le recalibrer. » Maintenant, « nous devons examiner avec quelle structure nous pouvons encore accomplir quelque chose. » Parlant entre autres choses des relations avec l'Iran qui est parmi les principaux fournisseurs de pétrole pour l'économie allemande, il a dit que l'Allemagne s'est déjà engagée « dans divers projets de partenariat avec d'autres pays autour de thèmes variés, au-delà des alliances classiques telles que l'OTAN ». Dans le conflit autour de l'accord nucléaire avec Téhéran, par exemple, Maas a dit que l'Allemagne fait partie d'un « groupe d'intérêt composé d'Iraniens, de Russes et de Chinois ». Il a dit que « plusieurs des certitudes des dernières décennies ne sont plus des certitudes aujourd'hui ».[2]

Suite au Sommet, le président français Emmanuel Macron a affiché dans un message sur Twitter : « Peut-être que ça est égal au président américain d'être isolé, mais ça nous est aussi égal d'être à 6 si besoin était. Parce ces six-là représentent des valeurs, un marché économique qui a cette force de l'histoire et qui représente une vraie force au niveau international. »

La première ministre britannique Theresa May, qui est présentement prise dans un imbroglio sur la façon de faire sortir la Grande-Bretagne de l'Union européenne (UE), a dit suite au Sommet : « J'ai tiré la conclusion que c'est seulement par le dialogue continuel que nous pouvons trouver les façons de travailler ensemble pour relever les défis auxquels nous faisons face. [...] Les pays assis à la table ronde du G7 ont été des piliers de l'ordre international reposant sur des règles, qui a bénéficié à tous nos citoyens et, je crois, au monde dans son ensemble. Le Royaume-Uni, avec nos alliés et partenaires, va continuer à faire sa part en mettant de l'avant cet ordre pour le bien de tous. »

Le 12 juin, selon des sources de l'Union européenne, les pays de l'UE ont appuyé à l'unanimité un plan qui prévoit l'imposition de tarifs à l'importation de 3,3 milliards $ sur des produits des États-Unis en réponse aux tarifs américains sur l'acier et l'aluminium en provenance de l'UE. « Nous ne pouvons pas ne pas répliquer aux droits de douane. Je ne suis pas du tout disposé à une guerre (commerciale), mais je n'accepte pas qu'on nous dicte d'ailleurs ce que nous devons faire en Europe », a dit le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. « Ce continent est indépendant. Plusieurs ont combattu pour cela. »

Sujets qui ont fait l'objet d'une entente

Le Sommet du G7 est néanmoins parvenu à un accord sur un Mécanisme d'intervention rapide (MIR), explicitement dirigé contre les « États hostiles ».[3] Sa tâche consiste à prévenir les « ingérences étrangères » au sein du G7 et, le cas échéant, à mener une action coordonnée. Il est clair que l'accord vise principalement la Russie et la Chine.

Des allégations non fondées de cyberattaques russes et chinoises ainsi que l'attaque par un agent neurotoxique non prouvée à Salisbury, en Angleterre, imputée à la Russie, sont utilisées pour justifier le MIR. Ce qu'on appelle le partage du renseignement entre les pays du G7 sera également renforcé. Les pays du G7 adoptent déjà des lois qui restreignent la liberté d'expression au nom de la protection de l'intérêt national. Il y a une coopération avec ceux qu'on appelle les partenaires de l'industrie pour renforcer l'infrastructure physique et numérique. Tout cela ouvre la porte à l'utilisation arbitraire des pouvoirs de police par l'État puisque la source des cyberattaques est déterminée par les agences de renseignement et ne peut être jugée par le public. Dans la majorité des cas, les allégations de cyberattaques, d'utilisation d'armes chimiques et d'agents neurotoxiques n'ont pas été confirmées de manière indépendante par des experts crédibles. Malgré cela, les agences de renseignement d'un pays du G7 pointent du doigt un coupable et cela déclenche une réponse au niveau du G7. Par exemple, lorsque les services de renseignement britanniques ont accusé le gouvernement russe d'avoir mené une attaque non prouvée à Salisbury, en Angleterre, à l'aide d'agents neurotoxiques, quelque 150 diplomates russes ont été expulsés de la majorité des pays membres de l'UE et de l'OTAN. Le Canada est l'un de ces pays et la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a expulsé quatre diplomates russes qui, selon elle, ont été identifiés comme « des agents du renseignement ou des personnes qui ont utilisé leur statut diplomatique pour compromettre la sécurité du Canada ou s'immiscer dans sa démocratie ». Au nom de la « sécurité nationale », aucune réponse n'a été donnée à un média qui voulait en savoir plus sur le sujet. Le mécanisme d'intervention rapide du G7 fournit aussi un autre mécanisme pour de tels pouvoirs de police arbitraires.

Expression de l'impuissance du Canada face
au pouvoir des États-Unis

À la conclusion du Sommet, le premier ministre Justin Trudeau a tenu une conférence de presse qu'il a débutée en disant que le Sommet a accompli « un progrès significatif dans la construction d'un consensus sur certains défis majeurs que nous sommes appelés à relever ensemble ». Un journaliste lui a alors demandé « à quel point ce consensus est-il significatif si le président fait ce genre de menaces ? », faisant référence au commentaire de Trump lorsqu'il a quitté La Malbaie que si le Canada exerce des représailles en imposant des tarifs aux importations américaines, « ce sera une erreur de votre part ». Trudeau a répondu : « Le président va continuer de dire ce qu'il dit à différentes occasions », mais « pendant la fin de semaine, nous avons travaillé ensemble, retroussé nos manches et trouvé un langage de consensus sur lequel nous pouvons tous nous entendre sur un vaste éventail d'enjeux ».

Juste après la fin du Sommet du G7, le principal conseiller commercial du président américain Donald Trump, Peter Navarro, parlant du premier ministre Trudeau, a déclaré lors d'une émission du dimanche à Fox News :

« Il y a une place spéciale en enfer pour tout dirigeant étranger qui s'engage dans une diplomatie de mauvaise foi avec le président Donald J. Trump et qui essaie ensuite de le poignarder dans le dos.

« Et c'est justement ce que Justin Trudeau a fait de mauvaise foi avec cette conférence de presse, ce que le faible et malhonnête Justin Trudeau a fait, et cela vient directement d'Air Force One », a-t-il dit.

D'Air Force One en route vers Singapour le 10 juin, le président a gazouillé qu'il avait ordonné à ses représentants de ne pas signer le communiqué final du G7.

« À la lumière des fausses déclarations de [premier ministre canadien] Justin [Trudeau] lors de sa conférence de presse et du fait que le Canada impose des tarifs massifs à nos agriculteurs, travailleurs et entreprises américains, j'ai demandé à nos représentants américains de ne pas approuver le communiqué, au moment où nous entrevoyons des tarifs sur les automobiles qui inondent le marché américain ! » Il a dit que Trudeau était « docile et doux » lors de la réunion du G7, mais qu'après son départ pour Singapour, le premier ministre a déclaré que « les tarifs américains étaient insultants » et qu'il « ne se laissera pas bousculer ». « Très malhonnête et faible », a écrit le président. Les tarifs américains sont une réponse aux tarifs du Canada de « 270 % sur les produits laitiers » expédiés par les États-Unis, a-t-il dit.

Le lundi, la Chambre des communes a serré les rangs et adopté à l'unanimité une motion d'appui à Justin Trudeau.

La perturbation délibérée du Sommet par les États-Unis

L'administration américaine veut perturber délibérément, a dit sur Twitter (!) le 11 juin l'ancien ambassadeur des États-Unis, Bruce Heyman, qui a servi sous l'ancien président des États-Unis Barack Obama. Des agences de nouvelles américaines ont rapporté qu'il « a fait une demande officielle sur Twitter » que Navarro s'excuse. Cette « demande officielle sur Twitter » d'un ancien ambassadeur américain à un conseiller commercial du président montre le genre d'irrationalité qui s'est emparée des cercles officiels à cause de leur incapacité à contrôler l'anarchie dominante.

« Nous pouvons avoir des désaccords, mais nous ne devons pas être désagréables », a déclaré Heyman.

« Je pense que [Navarro] a utilisé un langage que vous n'utiliseriez pas avec votre meilleur ami dans un bar. »

Il a également suggéré que les commentaires de Navarrro pourraient cacher quelque chose de plus sinistre.

« Je crois que le président et son équipe sont déterminés à détruire et à démanteler la forme d'alliance de nos alliés occidentaux au G7 », écrit Heyman.

« Ils l'ont fait dans un effort très méthodique et clairement planifié. »

Heyman cite en exemple cet excès de colère contre Trudeau, le retard de Trump à une réunion importante sur l'égalité des sexes au G7 et la suggestion du président que la Russie soit invitée de nouveau au G7.

« Les États-Unis ont essayé de perturber le G7 », a-t-il dit.

Tout cela démontre qu'il n'existe pas de système reposant sur des règles au pays ou à l'étranger sur lequel un mouvement politique du peuple visant à se donner du pouvoir puisse s'appuyer pour obtenir des solutions qui le favorisent. Dans les conditions où les gouvernements ont remis le pouvoir décisionnel aux oligopoles et sont soumis au maraudage et aux intrigues de leurs cartels et coalitions, il est impossible d'exercer un contrôle sur quoi que ce soit sauf par le recours à la force et aux pouvoirs de police. Et il y aura toujours quelque part une force plus grande et des pouvoirs de police plus grands qui se déchaînent.

Pour les Canadiens, tout cela montre l'urgence de renforcer le mouvement politique pour devenir les décideurs en toute chose qui les concerne. La classe ouvrière doit devenir la nation et investir le peuple de la souveraineté. Il faut changer la direction de l'économie pour que les Canadiens puissent développer leur économie d'une manière qui les favorise eux plutôt que des intérêts privés.

Le G7 est une organisation dépassée. Elle n'est même plus contrôlée par ses propres membres.

Notes

1. « G7 & Europa : Multilaterale Politik fängt zuhause an», Annegret Bendiek, swp-berlin, le 5 juin 2018

2. Heiko Maas, Entrevue avec Süddeutschen Zeitung, le 8 juin 2018

3. « Hostile states to face rapid and unified international response », Gouvernement du Royaume-Uni, le 9 juin 2018

(CP, CBC, BBC, AFP, german-foreign-policy.com)

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Manifestation du 9 juin à Québec

Plus de 1000 personnes ont manifesté à Québec le 9 juin sous la bannière « Uni-e-s contre le G7 ». Cette action s'inscrivait dans un programme d'activités contre le G7 défiant l'avalanche de propagande des médias monopolisés voulant que la police avait « gagné ». L'événement a été présenté comme une guerre entre la police et les manifestants et que les gens « avaient peur de manifester ». Des gens de tous âges et de tous milieux ont participé à la manifestation, dont beaucoup de jeunes et d'étudiants, des membres d'organisations communautaires et écologiques, des travailleurs, surtout du secteur public, de même que des gens actifs dans diverses causes comme la lutte contre les paradis fiscaux et la solidarité internationale avec les peuples luttant pour leurs droits, et plusieurs autres.

La manifestation était organisée par la Coalition pour un forum alternatif au G7 qui comprend des organisations citoyennes, communautaires et syndicales.

Alors qu'ils marchaient dans les rues du Vieux-Québec historique, les participants scandaient le slogan principal de la manifestation « Tout le monde déteste le G7 » et d'autres slogans exprimant clairement que le G7 est illégitime en ce qui concerne la lutte des peuples pour un autre monde. Les manifestants ont aussi dénoncé le vaste déploiement de forces policières en attirail de combat tout le long de la manifestation. Plusieurs rappelaient que c'est dans ces mêmes rues que les slogans populaires ont résonné, là encore à la face d'une opération policière massive, lors du Sommet des Amériques de 2001.

Le G7 dénoncé lors d'une table ronde et une séance à micro ouvert

La manifestation a été précédée par une table ronde et une seance d'interventions à micro ouvert sous le thème « Mobilisations contre les inégalités générées par le G7 - Pour le respect des droits fondamentaux, des peuples et de la planète ». Les orateurs de la table ronde ont mis en lumière ce qu'ils ont appelé les conséquences néfastes des politiques des pays du G7 comme l'accroissement de la pauvreté, la dégradation de l'environnement, les paradis fiscaux, les attaques aux droits syndicaux, les coupures dans les services publics et la privatisation des services, et les attaques contre les peuples autochtones. Dans toutes les interventions revenait le thème que cette brutalité est concoctée derrière des portes closes et constitue une attaque à la souveraineté des pays et des peuples au service d'une élite économique mondiale de plus en plus petite. Cela rend encore plus nécessaire, ont dit les orateurs, le démantèlement du G7 et la construction d'un modèle alternatif qui mobilise tous les pays et tous les peuples et qui défend leurs droits, le bien-être et l'avenir de la planète.


Pierre Chénier, représentant du Parti
marxiste-léniniste

Parmi les personnes qui sont intervenues lors de la session à micro ouvert, il y a eu une activiste anti-pauvreté qui a dénoncé de manière éloquente la façon dont les gens les plus vulnérables comme les chômeurs et les gens pauvres sont traités par les gouvernements des pays du G7, qu'ils soient conservateurs, libéraux ou d'autres couleurs politiques. Le représentant du Parti marxiste-léniniste, Pierre Chénier, a aussi pris la parole. Il a dit que le fait de tenir ces journées d'action contre le G7 constitue en soi un succès, alors que les médias ne cessent de dire que la répression policière a « gagné » et créent l'impression que l'élite mondiale a le peuple fermement en contrôle. Cette élite n'a pas l'appui du peuple, qui n'a jamais consenti aux décisions et aux actions d'institutions comme le G7, a dit Pierre, et c'est pour cela qu'elle transforme des endroits comme Québec et La Malbaie en camps armés. Ces puissances ont détruit la politique, laissant uniquement la destruction, l'anarchie, le chaos et la guerre dans leur sillage. C'est pourquoi nous intensifions notre travail pour construire un mouvement politique qui vise à faire du peuple le preneur de décisions pour qu'on donne à la société une direction qui bénéficie au peuple, a dit Pierre.

Des activistes du Parti ont participé à la manifestation du 9 juin et à la manifestation précédente du 7 juin et ont distribué des copies de l'article du numéro du 2 juin du Marxiste-Léniniste intitulé « Tous contre le G7 ! Non à l'offensive néolibérale antisociale, à la régression et à la guerre ! ».






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Conflit commercial canado-américain
et propos acrimonieux

L'administration américaine a imposé des tarifs de 25 % sur l'acier canadien et de 10 % sur l'aluminium dans le but, dit-elle, de protéger sa sécurité nationale. Elle refuse également de renouveler l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), alors que le gouvernement canadien semble vouloir désespérément le faire.

Le gouvernement Trudeau a envoyé des équipes de hauts fonctionnaires partout aux États-Unis à la recherche d'alliés pour contrer les actions de l'administration Trump sur le commerce et d'autres questions. Lors d'un discours à Washington le 13 juin, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a reproché à l'administration américaine d'avoir créé un climat autoritaire qui met en péril la « démocratie libérale » et le système international fondé sur des règles. Le premier ministre Trudeau semble prendre parti dans la guerre civile qui mijote aux États-Unis et, en réponse à cette ingérence, le président Trump le condamne comme « faible et malhonnête », tandis que ses plus proches conseillers sont encore plus virulents et condamnent Trudeau comme « un hypocrite » qui va se mériter un « endroit spécial en enfer ».

En ce qui concerne le commerce, l'administration Trudeau dit qu'elle n'a pas d'autre choix que de riposter avec des tarifs réciproques et des propos acrimonieux parce que les Canadiens « ne se laisseront pas bousculer ». Elle assimile le refus de renouveler l'ALÉNA et les tarifs américains spécifiques sur l'acier et l'aluminium à une attaque autoritaire contre la longue amitié et les arrangements de sécurité de longue date entre le Canada et les États-Unis et contre la démocratie libérale et l'économie de marché. La Chambre des communes s'est rangée du côté de Trudeau et a adopté à l'unanimité une motion du NPD contre les tarifs et les tirades américains, déclarant que les députés « rejettent les remarques désobligeantes et personnelles de la part de responsables des États-Unis qui nuisent aux relations bilatérales et vont à l'encontre des efforts pour régler ce litige commercial ».

Quel est donc ce conflit commercial ? Rhétorique nationaliste mise à part, le différend oppose de puissants intérêts privés qui, presque universellement, ne sont même pas des intérêts privés canadiens, et certainement pas les intérêts des travailleurs des deux pays. La vaste majorité des Canadiens ne contrôle pas leur endroit de travail et encore moins le commerce international.

L'accord de libre-échange néolibéral de l'ALÉNA visait à accorder aux entreprises privées nord-américaines le droit supranational de nier le contrôle et les droits nationaux des Canadiens, des Mexicains et des Américains. Bon nombre de ces intérêts privés d'entreprises nord-américaines, ainsi que d'autres dans le monde entier, ont fortement concentré leur contrôle et augmenté leur richesse sociale pour devenir des intérêts privés d'affaires mondiaux, ce qu'on appelle des oligopoles. Ils se sentent maintenant assez puissants pour nier les droits nationaux du monde entier et n'ont pas besoin d'un ordre fondé sur des règles, qu'il s'agisse de l'Organisation mondiale du commerce, de l'ALÉNA ou des Nations unies, surtout si les règles ne favorisent pas et ne font pas la promotion de leurs intérêts privés.

Les compagnies d'acier et d'aluminium qui opèrent au Canada ne sont pas canadiennes. Elles sont pour la plupart des oligopoles mondiaux tels que le géant de l'acier européen/indien ArcelorMittal et le monstre minier et de l'aluminium Rio Tinto. Ce sont des géants financiers/industriels mondiaux qui ont des tentacules partout dans le monde, y compris au Canada et aux États-Unis, ainsi que des mercenaires privés et étatiques munis d'armes modernes et organisés pour défendre leurs intérêts privés.

ArcelorMittal est de loin le plus important producteur d'acier au Canada et le troisième plus important aux États-Unis. Ses usines aux États-Unis ont produit 12 millions de tonnes métriques (mtm) d'acier en 2017, soit un peu moins que la production canadienne totale de 13,7 mtm. Les travailleurs d'ArcelorMittal à travers le monde ont produit 119 mtm d'acier, de même que 80 millions de tonnes de minerai de fer et 9 millions de tonnes de charbon avec 245 000 employés dans 60 pays. Les travailleurs d'ArcelorMittal Dofasco à Hamilton et ceux d'ArcelorMittal Produits longs, principalement au Québec, ont produit plus de 6,5 mtm d'acier, soit environ la moitié de la production canadienne. Ces deux entités sont regroupées avec les activités d'ArcelorMittal aux États-Unis, au Mexique et en Amérique du Sud sous le nom d'ArcelorMittal Americas, qui relève à son tour de l'empire mondial dont le siège est au Luxembourg, en Europe.

Dans une situation où les oligopoles supranationaux mettent de l'avant leurs intérêts privés aux États-Unis par leurs liens économiques et politiques, l'élite dirigeante canadienne ne fait que capituler devant l'ancien lorsqu'elle se range derrière tel ou tel intérêt privé aux États-Unis et ses représentants politiques et se livre à des représailles et à des propos acrimonieux. Cela ne correspond pas aux conditions concrètes d'aujourd'hui et à la nécessité de changement. Les actions et les réactions de Trudeau et de Trump n'ouvrent pas de voie vers l'avant et ne vont qu'apporter des malheurs aux Canadiens et aux Américains. Il faut quelque chose de nouveau qui va donner aux Canadiens le contrôle du commerce. Le contrôle du commerce ne peut cependant être établi lorsque les Canadiens ne contrôlent même pas leur propre économie et ses secteurs de base, lorsque les oligopoles supranationaux contrôlent l'acier et d'autres secteurs et s'engagent dans le commerce en fonction de leurs intérêts privés étroits, et non dans l'intérêt public et selon les besoins des Canadiens et de leur économie. Qui plus est, ils ne peuvent pas établir de contrôle sur le commerce s'ils ont sous l'emprise de la conception du monde des impérialistes qui réduit tout à un affrontement entre États souverains et s'ils doivent se ranger derrière « leur » pays contre d'autres pays sous un prétexte ou un autre.

Le pleurnichage et les propos acrimonieux de Trudeau et Freeland pour un retour à la démocratie libérale comme moyen de défense contre l'autoritarisme s'inscrivent dans une conception du monde précise qui est non seulement pathétique mais qui limite la pensée à ce qui est passé, soit la démocratie libérale. C'est une lamentation semblable ceux qui veulent retourner aux voitures à chevaux et à la production artisanale pour sauver le monde des conséquences négatives des moyens modernes de la grande production industrielle. Ils ratent la cible parce que le Nouveau n'est pas une version rénovée de l'ancien. Le nouveau se trouve dans la négation de la négation du facteur humain/conscience sociale au sein des anciens rapports de production et de leurs institutions. Le nouveau réside dans le travail pour investir la classe ouvrière du pouvoir de décider. Il réside dans la libération de son énergie et de sa créativité pour construire les nouvelles institutions qui peuvent ouvrir la voie vers l'avant. De nouvelles formes de gouvernance et de relations entre les humains libéreront toute la capacité de la production moderne et de la science au sein d'une économie diversifiée qui suffit à ses besoins, non seulement au Canada, mais aussi aux États-Unis, au Mexique et ailleurs, pour répondre aux besoins de toute l'humanité et humaniser l'environnement social et naturel.

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Quelle industrie canadienne de l'acier ?

Les impérialistes mondiaux dominent entièrement le secteur canadien de l'acier. Leurs intérêts privés dictent toutes les actions, y compris le commerce international. Ce sont leurs disputes avec d'autres intérêts privés qui sont au centre des disputes commerciales et elles n'ont rien à voir avec les intérêts des travailleurs de l'acier et des autres travailleurs. Le commerce de l'acier qui se fait entre les États-Unis et le Canada est un commerce entre intérêts privés dans lequel il n'est jamais question de ce qui bénéficie aux Canadiens et à leur économie ni surtout pas d'édification nationale.

Quels problèmes les tarifs américains sur l'acier sont-ils censés résoudre ? Et quelle devrait être la réponse des Canadiens ? Aucune des décisions qui se prennent dans le secteur n'est dans les mains des Canadiens. Le volume d'acier et la valeur produite qui transitent dans les deux sens entre le Canada et les États-Unis sont pratiquement identiques et il en est ainsi depuis longtemps. Les intérêts privés américains industriels et financiers sont intégrés au sein de l'industrie de l'acier et des autres industries à l'échelle de l'Amérique du Nord tant du point de vue de la production que de la consommation. Il arrive souvent que les plus grands producteurs des deux côtés de la frontière accueillent positivement les tarifs parce qu'ils font augmenter les prix. Les tarifs sont semblables aux taxes de vente parce qu'ils sont refilés au prochain niveau de production et au consommateur final. En fait, ils sont une autre forme de taxation individuelle qui fait dévier les réclamations des gouvernements à la valeur nouvelle, des oligopoles supranationaux vers les travailleurs. En 2017, la valeur des importations américaines d'acier était de 29 milliards $. Le tarif américain de 25 % sur l'acier représente une réclamation extraordinaire potentielle annuelle de 7,25 milliards $ pour le gouvernement américain.

Dans tous les secteurs économiques de base, les Canadiens sont essentiellement des travailleurs, et les Canadiens qui sont directement engagés dans la direction de l'industrie et dans la prise des grandes décisions sont l'exception. Les forces qui sont en position de contrôle et de prise de décision sont des oligarques sans attache particulière au Canada autrement que comme une source de matières premières et d'expropriation de la valeur nouvelle que les travailleurs produisent.

Les exportations d'acier du Canada

Le volume des exportations d'acier du Canada est demeuré à peu près le même depuis 2013 à une moyenne de 6,3 millions de tonnes métriques (mtm)exportées chaque année. En valeur exprimée en dollars américains, les exportations canadiennes d'acier ont monté à environ 6,1 milliards $ en 2017. Les exportations canadiennes n'ont représenté qu'environ 1,3 % de toutes les exportations d'acier dans le monde en 2016. Le Canada exporte de l'acier dans plus de 125 pays et territoires. Les exportations vers les cinq principaux marchés de l'acier ont représenté 98 % du volume des exportations d'acier du Canada en 2017, soit 6,5 millions de tonnes métriques. Les États-Unis ont dominé le marché des exportations canadiennes, recevant 6 mtm ou 90 % des exportations tandis que le Mexique en achetait 468 000 tonnes métriques ou 7 %.

Les exportations d'acier ont représenté 48,9 % de l'ensemble de la production canadienne d'acier en 2017 soit 13,7 mtm. Même avec presque la moitié de sa production d'acier destinée à l'exportation, le Canada a constamment maintenu un petit déficit commercial en biens en acier depuis 2005, dont un déficit financier avec les États-Unis. En 2016, le Canada a expédié 5,87 milliards $ d'acier aux États-Unis soit un volume de 5,4 mtm. La même année, les États-Unis ont expédié 5,96 milliards $ d'acier au Canada, soit un volume de 4,7 mtm. En 2017, le Canada a importé 2,08 mtm de plus qu'il n'en a exportées.

Exportation d'acier du Canada - Les 5 plus importants marchés en 2017 en termes de volume exprimé en pourcentage



Entre 2009 et 2017, la production annuelle canadienne d'acier brut a été en moyenne de 12,5 mtm. La consommation apparente, qui est une mesure de la demande en acier du Canada, a dépassé la production domestique pendant presque toute cette période. L'écart entre la demande et la production s'est rétréci en 2015, atteignant 1,6 mtm et il est demeuré le même en 2016. En 2017, cet écart s'est élargi quelque peu, atteignant 2,1 mtm, avec une production de 13,7 mtm et une consommation apparente de 15,8 mtm.

En ce qui concerne l'industrie américaine de l'acier, la production d'acier en 2017 a été de 81,6 mtm et la consommation apparente de 100 mtm. Compte tenu du fait que l'économie américaine est environ 10 fois plus grande que celle du Canada, il faut noter que la production et la consommation d'acier aux États-Unis tirent de l'arrière par rapport à celles du Canada. Le rapport Canada/États-Unis en ce qui a trait à la production est 13,7/81,6 (avec une économie 10 fois plus grande, la production américaine devrait être autour de 137 mtm) ; le rapport en ce qui concerne la consommation est de 15,8/100 (la consommation américaine devrait être d'environ 158 mtm). Cette incongruité doit être examinée.

ArcelorMittal, qui est de loin le plus grand producteur d'acier au Canada, est le troisième plus grand producteur aux États-Unis avec une production américaine annuelle de 12 mtm soit presque le volume de l'ensemble de la production du Canada. On cite souvent la Chine comme un exportateur d'acier aux États-Unis qui cause un problème, mais la Chine est loin derrière les autres exportateurs et occupe la 12e position.

Les exportations canadiennes d'acier comme portion de la production se sont maintenues à une moyenne de 50,7 % depuis 2009. En 2016, les exportations par rapport à l'ensemble de la production d'acier sont tombées à 48,3 % et ont légèrement augmenté à 48,9 %, l'année suivante.

La production d'acier au Canada est dominée par des entreprises de propriété étrangère. Le plus grand producteur, ArcelorMittal basé au Luxembourg, représente à lui seul environ la moitié de la production canadienne d'acier qu'il fait à partir de ses deux filiales, ArcelorMittal Dofasco à Hamilton et ArcelorMittal Produits longs au Québec, en plus d'exploiter ses opérations minières. Essar Algoma Steel, lui aussi de propriété étrangère, est le deuxième plus grand producteur et Stelco produit presque l'ensemble du reste de la production. Avant l'avènement du libre-échange néolibéral et sa prise de contrôle par U.S. Steel, Stelco était le plus grand producteur d'acier du Canada, ayant une capacité énorme de production de tous les types d'acier et des activités minières.

Les importations d'acier au Canada

Le Canada est le seizième plus grand importateur d'acier au monde. En 2017, le Canada a importé 8,7 mtm d'acier alors que sa production était de 13,7 mtm et sa consommation de 15,8 mtm. Cela représente depuis 2009 une croissance de 44 % des importations d'acier. La production n'a pas suivi le rythme de la consommation. En terme annuel de 2016 à 2017, le volume des importations a augmenté de 13 % alors que la valeur des importations a été le double, soit 26 %. Le taux de pénétration des importations en 2017 a été de 55,6 % de la consommation apparente ou de la demande intérieure, ce qui est une comparaison des importations avec la consommation apparente. Le taux de pénétration des importations a atteint en moyenne près de 60 % entre 2009 et 2017. Il convient de noter que la croissance des importations a coïncidé avec la destruction d'une grande partie de la capacité de production de Stelco Hamilton Works après la prise de contrôle de US Steel en 2007. Cette destruction comprenait des lockout prolongés des travailleurs de Hamilton et de Lake Erie Works et la destruction physique de la capacité et du refus de renouveler les installations existantes.

En 2016, les importations du Canada représentaient environ 3,4 % de tout l'acier importé dans le monde. Le volume des importations d'acier du Canada en 2017 représentait environ le quart du plus grand importateur d'acier au monde, les États-Unis, soit dix fois plus que le Canada en termes de population et de son économie.

En valeur monétaire, l'acier représentait 2,1 % du total des biens importés au Canada en 2017. Le Canada importe de l'acier de plus de 80 pays et territoires. Les trois principales sources d'importation d'acier au Canada sont les États-Unis, la Chine et la Corée du sud. Ils représentaient 69 % des importations d'acier du Canada en 2017.

Les importations d'acier au Canada - les 5 plus importantes sources en 2017, en termes de volume exprimé en pourcentage


Le Canada a maintenu un déficit commercial dans les produits sidérurgiques depuis 2005. À compter de 2009, les importations ont augmenté de 44 % jusqu'en 2017, tandis que les exportations ont augmenté de 31 %. Les importations ont augmenté de 13 % en 2017 pour atteindre 8,7 millions de tonnes métriques. La valeur en dollars des importations d'acier du Canada en 2017 a augmenté de 26 %, passant de 7,1 milliards $ en 2016 à 9 milliards $. En 2017, le déficit commercial de l'acier a été de plus de 2,08 mtm importées qu'exportées.

Les cinq principaux pays d'origine des importations d'acier du Canada représentaient 75 % du volume total des importations d'acier du Canada en 2017, soit 6,6 mtm. Les États-Unis représentaient de loin la plus grande part des importations canadiennes selon le pays d'origine, avec 55 % (4,8 mtm), suivis par la Chine à 10 % (0,8 mtm), la Corée du sud à 4 % (0,4 mtm), le Brésil à 3 % (0,3 mtm) et la Turquie à 3 % (0,3 mtm). Les États-Unis se classent au premier rang des sources d'importation de produits d'acier au Canada depuis plus de 20 ans.

Le Canada est la principale destination des exportations d'acier des États-Unis, représentant plus de 50 %. À l'inverse, les États-Unis sont la première destination des exportations canadiennes d'acier, représentant plus de 85 %. Les exportations américaines au Canada représentent 30 % du marché canadien de l'acier. En revanche, les exportations canadiennes vers les États-Unis ne représentent que 6 % de l'ensemble du marché de l'acier aux États-Unis.

Il faut aussi prendre en compte la prise de contrôle et la réorganisation de la production canadienne des matières premières nécessaires à la production sidérurgique. Actuellement, même si au Canada il y a abondance de matières premières pour la production sidérurgique, la majorité des entrées de matériaux (valeur déjà produite appelée valeur transférée) dans la production sidérurgique canadienne vient de fournisseurs américains au coût d'un déficit de 2 milliards $. La valeur du charbon servant à la fabrication d'acier (bitumineux) importé des États-Unis est estimée en termes financiers à 596 millions $, ce qui représente 83 % de ce genre d'importation. Le minerai de fer : 612 millions $ des États-Unis, soit 98 % des importations. La ferraille d'acier recyclé : 168 millions $ des États-Unis, soit 99 % des importations. Autres métaux : (exemple le zinc pour la galvanisation, etc.) : 462 millions $ des États-Unis, soit 60 % des importations.

Note sur les exporations canadiennes de l'acier

La production sidérurgique au Canada est dominée par des compagnies étrangères suite à l'achat de plusieurs compagnies nationales par des compagnies sidérurgiques de l'extérieur du Canada, plus particulièrement les trois grands : Stelco, Dofasco et Algoma Steel.

Les trois plus grands producteurs d'acier au Canada — Stelco ne fait plus partie des trois grands, ArcelorMittal contrôle deux installations.

Rang Compagnie Production de la compagnie  (millions de tonnes métriques ou mtm ) Principaux produits
1.
AlcelorMittal Dofasco (Hamilton) 4.5 mtm Tôles laminées à chaud, tôles laminées à froid, galvanisées
2.
ArcelorMittal Produits longs (Québec) 2. 2 mtm Semi-finis, barres à béton, barres, fil laminé, barres
3.
Essar Steel Algoma (Sault-Sainte-Marie) 2,8 mtm (capacité) Tôles laminées à chaud, tôles laminées à froid, plaques

Note sur les exportations d'acier 

Les principaux marchés d'exportation du Canada en termes de volume varient selon les types de produits d'acier, avec les États-Unis en tête de chaque catégorie de produit et qui représentent plus de 80 % des exportations dans quatre des cinq catégories. En 2017, le Canada a expédié 93 % (3,4 millions de tonnes métriques) de ses produits plats exportés aux États-Unis, 82 % (1,4 million de tonnes métriques) de ses produits longs exportés, 96 % (946 000 tonnes métriques) d'exportation de tuyaux et de tubes, 79 % (187 000 tonnes métriques) d'exportations de produits semi-finis, et 91 % (49 000 tonnes métriques) d'exportations de produits inoxydables.

En 2017, la part du marché d'exportation des produits d'acier du Canada n'a pas tellement changé par rapport à la majorité des dix principales destinations d'exportation du Canada dont les données sont disponibles. Parmi les principaux marchés d'exportation du Canada, les États-Unis et le Mexique ont reçu la plus grande part de leurs importations totales d'acier du Canada. Dans les autres six pays, le Canada ne représentait que 2 % d'importations ou moins. En 2017, les produits plats étaient parmi les plus importants produits d'acier importés aux États-Unis à partir du Canada, soit 57 % (3,3 millions de tonnes métriques), et les produits longs ont représenté la plus grande part de produits d'acier importés par le Mexique à partir du Canada, à 54 % (243 000 tonnes métriques).

En 2017, les produits plats représentaient 55 % des exportations canadiennes d'acier en termes de volume, soit 3,6 mtm. Les produits longs représentaient la deuxième catégorie en importance avec 26 % (1,7 mtm), suivis des tubes et tuyaux à 15 % (984 000 tonnes métriques), de l'acier semi-fini à 4 % (238 000 tonnes) et de l'acier inoxydable acier à 1 % (54 000 tonnes métriques).

Note sur les importations de produits d'acier au Canada

Les produits plats représentaient 41 % des importations de produits d'acier en 2017 — un total de 3,6 millions de tonnes métriques.

Les produits longs représentaient 29 %, ou 2,6 millions de tonnes métriques, des importations canadiennes, suivis des tuyaux et tubes à 17 % (1,5 million de tonnes métriques), les produits d'acier semi-finis à 8 % (713 000 tonnes métriques), et les produits inoxydables à 4 % (372 000 tonnes métriques).

Les principaux pays de provenance pour les importations du Canada en termes de volume varient selon les types de produits d'acier, mais les États-Unis ont été la principale source d'importations pour quatre des cinq catégories de produits. Les États-Unis représentaient plus de 40 % des importations canadiennes dans quatre des cinq catégories. Pour les produits plats, les États-Unis représentaient plus de 66 % des importations canadiennes (2,4 millions de tonnes métriques) en 2017. Les importations des États-Unis représentaient 53 % des importations canadiennes de produits longs (1,4 million de tonnes métriques), 43 % des importations de tuyaux et de tubes (635 000 tonnes métriques) et 64 % des importations de produits inoxydables (239 000 tonnes métriques).

En 2017, le Brésil est passé au premier rang pour ses importations au Canada de produits d'acier semi-finis, ce qui représente 36 % (258 000 tonnes métriques). Les États-Unis étaient le deuxième fournisseur le plus important du Canada en importations d'acier semi-fini en 2017 à 29 % ou 205 000 tonnes métriques.

Les importations et exportations de divers produits d'acier montrent que le Canada pourrait réorganiser son économie sur une base régionale, et, avec l'apport d'une capacité supplémentaire, répondre aux besoins nationaux d'une grande partie de la consommation apparente d'acier. Bien sûr, pour y arriver, il faudrait que le contrôle du secteur sidérurgique soit entre les mains des Canadiens et non des oligopoles supranationaux.

Glossaire

Consommation apparente : la production nationale d'acier brut plus les importations de produits d'acier moins les exportations de produits d'acier.

Produits plats : produits en laminant les produits d'acier semi-finis dans divers ensembles de rouleaux. Comprennent les feuilles, les bandes et les plaques. Utilisés fréquemment dans les secteurs de l'automobile, des tubes, des électroménagers et de l'usinage.

Produits longs  : produits d'acier qui ne sont pas de la catégorie des produits plats. Comprennent les barres, les rails, les tiges et les poutres. Servent à plusieurs secteurs, mais principalement au secteur de la construction.

Produits de tuyaux et de tubes : tant les produits de tuyaux et de tubes non soudés que soudés. Servent à plusieurs secteurs, mais principalement aux secteurs de la construction et énergétique.

Produits semi-finis : les formes solides d'acier fondu les plus rudimentaires et intermédiaires, qu'il faut réchauffer et forger, rouler, déformer, donc travailler d'une façon ou d'une autre pour en faire des produits d'acier finis. Comprennent les brames, les billets, les plaques, les lingots et l'acier pour les moules.

Produits inoxydables : produits d'acier contenant un minimum de 10,5 % de chrome (Cr) qui rend un produit plus résistant à la corrosion que l'acier régulier.

Produits sidérurgiques : le carbone, les alliages, ou l'acier inoxydable produit soit par des convertisseurs à oxygène ou un four à arc électrique. Comprennent des produits d'acier semi-finis et des produits d'acier finis.

Taux de pénétration des importations : le ratio d'importations par rapport à la consommation apparente.

(Sources : Association canadienne des producteurs d'acier, Statistique Canada, US International Trade Monitor)

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Première réunion au sommet entre la République populaire démocratique de Corée et les États-Unis à Singapour

De nouvelles relations historiques
entre la RPDC et les États-Unis


Le président Kim Jong Un de la RPDC et le président des États-Unis Donald Trump débutent leur rencontre au sommet à Singapour le 12 juin 2018.

Le 12 juin 2018, pour la première fois dans l'histoire des États-Unis et de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), les dirigeants des deux pays ont eu une rencontre au sommet. La réunion entre Kim Jong Un, président du Parti des travailleurs de Corée, président de la Commission des affaires d'État de la RPDC et commandant suprême de l'armée populaire de Corée, et Donald Trump, président des États-Unis, sur l'île de Sentosa, à Singapour, a établi de nouvelles relations entre les deux pays.

L'établissement de nouvelles relations met fin aux rapports d'hostilité extrême entre ces deux pays. C'est une bonne nouvelle pour le peuple coréen et pour les peuples du monde.

La mise de côté de la politique d'affrontements ouvre des perspectives pour l'instauration de la paix dans la péninsule coréenne sur la base de discussions et d'une entente et d'accords mutuellement avantageux, un problème qui demande à être réglé depuis longtemps. De nouvelles perspectives d'avenir s'ouvrent lorsque des pourparlers peuvent être menés de manière à favoriser le peuple coréen et les peuples du monde. C'est un développement très heureux, une bouffée d'air frais à un moment où l'utilisation de la violence est devenue le mode par défaut des impérialistes américains et des puissances de l'OTAN dans leurs efforts pour établir leur hégémonie partout dans le monde.

Le succès du sommet de Singapour laisse espérer qu'un traité de paix qui met fin à la guerre de Corée pourrait devenir une réalité plus tôt que tard. La guerre de Corée a débuté le 27 juillet 1950 et fait l'objet depuis le 27 juillet 1953 d'un accord d'armistice.

Dans ses remarques aux médias à Singapour, le président Kim Jong Un a appelé à mettre de côté les dogmes du passé. Il est en effet temps de mettre de côté les dogmes du passé et de soutenir les mesures concrètes qui sont prises. Ils sont des gestes concrets à la mesure des exigences de l'époque.

La nécessité de mettre de côté les dogmes du passé fait référence aux préjugés et aux préceptes de la Guerre froide qui a mené à la guerre de Corée en premier lieu. C'est dans le cadre du débat sur l'utilisation des armes nucléaires durant la Guerre de Corée que les États-Unis ont introduit le paramètre qu'on est pour ou contre la paix selon la position qu'on prend dans le chantage nucléaire de la guerre froide. Cette conception de la Guerre froide a défini ce qui a été appelé la question coréenne. En fait, après que les États-Unis eurent utilisé les armes nucléaires contre Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, pour asseoir leur position dominante en Asie, ils ont adopté durant la guerre de Corée la politique officielle de la menace nucléaire pour intimider les pays qu'ils voulaient dominer.

L'utilisation des armes nucléaires a été évoquée comme une option pour anéantir le nord de la Corée et contenir la Chine ainsi que ce qui était à l'époque l'Union soviétique. L'option a été rejetée à ce moment-là parce que les États-Unis n'étaient pas en position d'affronter la Chine ou la Russie, mais la politique américaine de la Guerre froide de la paix par la force a tout de même servi à maintenir la domination des États-Unis sur toute la péninsule coréenne ainsi que sur le Japon et la région.

Lorsque les médias et ceux dont le point de départ est la conception du monde de la guerre froide parlent de dénucléarisation de la péninsule coréenne, ils réduisent souvent tout à une querelle à savoir si c'est seulement la RPDC qui doit se dénucléariser ou si les États-Unis doivent le faire aussi. Ils oublient l'essentiel : que les pays sont constitués de peuples et que ceux qui détiennent le monopole des armes nucléaires veulent contrôler les rapports entre les pays. Ils permettent à certains pays d'avoir des armes nucléaires et pas d'autres pour dominer le monde. Cette discussion va dans le sens de priver les peuples du monde d'une conception du monde qui leur pemette de lutte pour de nouvelles relations fondées sur le respect de la souveraineté nationale de toutes les nations, grandes et petites, et de leur droit de choisir leur voie de développement, libres de toute forme d'ingérence extérieure. Mais la RPDC ne succombe pas à ce chantage nucléaire et elle a sa propre conception du monde basée sur la réunification nationale et la paix dans la péninsule coréenne.

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) salue l'établissement de nouvelles relations entre la RPDC et les États-Unis, qui est de bon augure pour ceux qui désirent mettre fin à l'état de guerre dans la péninsule coréenne et résoudre les problèmes sans confrontation. Le PCC(M-L) se joint au peuple coréen et aux nombreuses personnes du Canada et du monde entier qui aimeraient que le 65e anniversaire de l'Accord d'armistice soit l'occasion de la signature d'un traité de paix entre les États-Unis, la RPDC et la République de Corée à Panmunjom.




Des Corées de tous âges prennent part à un rassemblement et une vigile à la chandelle à Séoul le 9 juin 2018 en parallèle au Sommet RPDC-États-Unis pour demander la réunification pacifique de la Corée et la fin de la guerre.

(Photos : agences de nouvelles, SPARK)

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L'éléphant dans la pièce

Il ne fait aucun doute que l'établissement de nouvelles relations entre les États-Unis et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) est un développement très apprécié. Tout doit être fait pour que les solutions pratiques qui profitent au peuple coréen et aux peuples du monde soient fondées sur le dialogue et non sur la confrontation. Néanmoins, la question sur toutes les lèvres est pourquoi le président américain est-il si coopératif sur la question des relations avec la RPDC et si belliqueux sur des questions liées à l'Iran, ou la Syrie, ou au Venezuela, ou, d'ailleurs, si peu coopératif avec le Canada et l'Union européenne ?

La réponse est peut-être que Donald Trump, qui favorise une division tripolaire du monde entre les États-Unis, la Chine et la Russie, songe à son objectif d'établir la domination américaine sur l'Asie et maintenir la Chine et la Russie en échec. La Déclaration de Panmunjon du président Moon de la République de Corée et du Président Kim de la RPDC lors du Sommet historique du 27 avril à Panmunjon en Corée, a souligné qu'il a été convenu « de promouvoir activement l'ouverture de pourparlers tripartites entre le Nord, le Sud et les États-Unis ou de pourparlers quadripartites entre le Nord, le Sud, la Chine et les États-Unis en vue de proclamer la fin de la guerre cette année ». En conférence de presse après le second sommet intercoréen le 26 mai, le président Moon a également parlé d'une possible « déclaration de la fin de la guerre à travers un sommet trilatéral ».

Lors d'une conférence de presse peu après le sommet, Trump a clairement dit qu'une déclaration de la fin de la guerre serait proclamée « bientôt ». Le président Moon a dit concernant le sommet : « Laissant derrière nous les jours sombres de la guerre et du conflit, nous écrirons un nouveau chapitre de la paix et de la coopération ». Le journal sud-coréen Hankyoreh écrit : « Avant le sommet, Trump a mentionné mettre fin à la guerre et parlé d'une déclaration lors de sa conférence de presse par la suite, alors il attend peut-être le bon moment pour poursuivre la chose. Trump a appelé le président Moon à partir d'Air Force One pour partager personnellement les détails des résultats du sommet et le président Moon doit également rencontrer le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, le 14 juin. Le sujet d'une déclaration tripartite y sera peut-être abordé. »

Par ailleurs, à la suite du sommet de Singapour, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a rappelé au monde que la Chine et la Russie avaient un intérêt direct à résoudre les problèmes de la péninsule coréenne. Il a noté que le contact direct entre les États-Unis et les dirigeants nord-coréens « mérite d'être soutenu », rapporte l'agence de presse TASS. La feuille de route russo-chinoise qui a été proposée il y a moins d'un an stipulait le rejet d'une rhétorique hostile et des actions provocatrices des deux côtés lors de la première étape et l'établissement de contacts directs et le début de discussions sur tous les problèmes des deux côtés à la deuxième étape, a dit Lavrov. Après avoir évoqué la nécessité pour la RPDC de recevoir des garanties de sécurité à la suite de ce processus (de dénucléarisation), le ministre russe a souligné la nécessité d'une participation multilatérale. « Considérant toute l'importance de la solution des problèmes entre les États-Unis et la Corée du nord, y compris les phases de dénucléarisation de la péninsule et les garanties de sécurité, a souligné Lavrov. Il est clair qu'il sera difficile de résoudre ces problèmes dans le format bilatéral. Tous les participants aux pourparlers à six sont toujours partis du fait que ce processus doit aboutir à la création d'un système de paix, de sécurité et de stabilité en Asie du Nord-Est. »

D'autres signes que les États-Unis ne contrôlent pas les développements apparus dans la péninsule coréenne depuis le sommet de Panmunjon le 27 avril entre la République de Corée et la RPDC doivent avoir incité les États-Unis à adopter une nouvelle approche.


Le président Kim Jong Un et le président Moon Jae-in à Panmumjom le 26 mai 2018

Le 26 mai, le président Moon Jae-in de la République de Corée a rencontré le président Kim de la RPDC, juste au nord de la zone démilitarisée (DMZ) qui divise la péninsule au 38e parallèle. La réunion avait été proposée par le président Kim et a été convoquée à un jour d'avis. Ce fut une réunion importante du fait que Donald Trump venait tout juste de lancer une provocation contre la RPDC en annulant unilatéralement le sommet prévu pour le 24 mai entre la RPDC et les États-Unis. Cette deuxième rencontre entre le président Moon et le président Kim a été une affirmation à la face du monde entier, et des États-Unis en particulier, que le peuple coréen, nord et sud, est déterminé à avancer sur la voie de la paix et de la réunification indépendamment des États-Unis. C'était une affirmation du droit souverain du peuple coréen d'établir lui-même son programme dans son propre intérêt.

Quatre jours avant la réunion, le président Moon s'était rendu à Washington pour tenir sa quatrième réunion face à face avec le président Trump, où, selon les rapports, il aurait exhorté le président des États-Unis à faire tout ce qu'il peut pour assurer que le sommet RPDC-États-Unis soit un succès, porteur d'espoir pour toute la nation coréenne quant à son aspiration à la dénucléarisation de la péninsule et à la paix. Moon a promis qu'il ferait tout ce qu'il pourrait pour atteindre cette fin.

Le 24 mai, deux jours après cette rencontre avec Moon, sans même informer formellement le président Moon, Trump a envoyé une lettre laconique et vulgaire au président Kim Jong Un, annulant unilatéralement le sommet de Singapour. Il a cité comme prétexte « la grande colère et l'hostilité ouverte » de la RPDC parce que la RPDC a dénoncé à juste titre les exercices militaires Max Thunder Air commencés le 11 mai, durant lesquels les États-Unis ont déployé 100 avions de combat, notamment des chasseurs furtifs F-22 et des bombardiers B-52 conçus pour larguer des bombes nucléaires, avec un déploiement d'une plus grande ampleur que les années précédentes. La RPDC avait également dénoncé les remarques faites le 29 avril par le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, qui a dit que le plan américain de dénucléarisation de la RPDC suivra le « modèle libyen ».

Lors de la rencontre entre le président Moon et le président Kim le 26 mai, qui a duré plus de deux heures, les deux dirigeants ont réaffirmé les principes de la Déclaration historique de Panmunjom et se sont engagés à agir rapidement pour actualiser les décisions. Moon lui-même a informé son personnel le 28 mai qu'il y aura plus de réunions entre le nord et le sud pour discuter des « questions urgentes, tout en omettant toute formalité difficile et protocolaire ».

« La tenue de réunions intercoréennes régulières et formelles comme le précédent sommet de Panmunjom ou le sommet de Pyongyang prévu pour cet automne est très importante pour le développement des relations intercoréennes. Si des réunions techniques peuvent avoir lieu fréquemment entre ces réunions régulières quand il y a des besoins urgents, alternant entre les parties sud et nord de Panmunjom, cela nous aidera à développer les relations intercoréennes encore plus rapidement », a dit le président Moon.

Pour sa part, lors du sommet du 26 mai, le président Kim a déclaré : « Il est très important de se réunir fréquemment et de s'asseoir ensemble pour discuter si nous voulons garder nos promesses. » Le président Moon a répondu en disant : « La facilité avec laquelle nous pouvons nous contacter et nous rencontrer lorsque c'est nécessaire est le signe d'une nouvelle ère dans les relations intercoréennes. »

Les Coréens ont, à leur crédit, pris l'initiative du Sommet historique de Panmunjom et de la Déclaration de Panmunjom qui a créé une nouvelle page dans l'histoire moderne de la Corée, motivés par la réunification de la nation et la paix dans la péninsule coréenne. Ils posent les bases de la réunification pacifique et indépendante de la Corée.

Face à cette réalité, l'administration Trump a changé de tactique et a déclaré qu'elle était ouverte à nouveau à tenir un sommet RPDC-États-Unis. Une délégation de haut niveau de la RPDC s'est rendue aux États-Unis le 31 mai pour des entretiens avec l'administration Trump afin de préparer le sommet de Singapour.

Mais comment tout cela va se jouer reste à voir. Une chose est claire : la position adoptée par Trump au sommet de Singapour de mettre fin aux exercices de guerre hostiles dans la péninsule coréenne a clairement pour but d'écarter les autres parties intéressées. Le commandant du Commandement des Nations unies / Commandement des forces combinées / Forces des États-Unis Corée est un général américain et, évidemment, du fait qu'il est président, Donald Trump est le commandant en chef de toutes les forces américaines qui, par des alliances, des traités et des perspectives de guerre froide, ce qui lui permet de prendre toutes les décisions en fonction des intérêts américains et de la lutte pour la domination du monde. C'est pourquoi il peut faire des déclarations sur ce que toutes les forces armées stationnées dans et autour de la péninsule coréenne feront ou ne feront pas.

Mais la position de la RPDC est motivée par la réalisation de la réunification de la nation coréenne et la paix dans la péninsule coréenne, et non par ces considérations géopolitiques. La résolution de ces problèmes sur la nouvelle base historique, pas des dogmes et des arrangements de l'époque de la guerre froide, est la clé pour assurer un brillant avenir.

À cet égard, la position de la RPDC et du président Moon est d'une importance capitale, car les relations intercoréennes sont d'abord et avant tout une question que la nation coréenne doit régler sans ingérence extérieure. Leur position inébranlable pour la paix dans la péninsule coréenne est juste et mérite le soutien de tous les Canadiens.

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Déclaration commune RPDC-États-Unis


Le président Kim et le président Trump signent la déclaration commune
à Singapour le 12 juin 2018.

Kim Jong Un, président du Comité des affaires d'État de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), et Donald J. Trump, président des États-Unis, ont tenu, le 12 juin 2018, à Singapour, l'historique première conférence au sommet.

Le président Kim Jong Un et le président Trump ont procédé à un échange de vues global, profond et sincère sur les problèmes relatifs à l'établissement de relations nouvelles entre la RPDC et les États-Unis et à l'instauration d'un système de paix permanent et durable dans la péninsule coréenne.

Le président Trump a affirmé qu'il fournira une garantie de sécurité à la RPDC, et le président Kim Jong Un a réaffirmé sa volonté inébranlable d'obtenir une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne.

Persuadés que l'établissement de relations nouvelles entre la RPDC et les États-Unis contribuera à la paix et à la prospérité dans la péninsule coréenne et le monde, et reconnaissant que l'instauration de la confiance mutuelle entre les deux pays pourra stimuler la dénucléarisation de la péninsule coréenne, le président Kim Jong Un et le président Trump déclarent que :

1. La RPDC et les États-Unis ont décidé d'établir des relations nouvelles entre les deux pays conformément à l'aspiration des deux peuples à la paix et à la prospérité.

2. La RPDC et les États-Unis conjugueront leurs efforts pour instaurer un système de paix permanent et durable dans la péninsule coréenne.

3. La RPDC réaffirme la Déclaration de Panmunjom adoptée le 27 avril 2018 et s'engage formellement à s'attacher à établir une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne.

4. La RPDC et les États-Unis s'engagent formellement à procéder à des fouilles pour découvrir les dépouilles des prisonniers de guerre (POW) et des disparus (MIA) et à rapatrier immédiatement celles qui seront identifiées.

Le président Kim Jong Un et le président Trump, reconnaissant que la conférence au sommet RPDC-États-Unis, la première du genre dans l'histoire, est un événement remarquable d'une grande portée pour l'annulation de la tension et des rapports d'hostilité ayant duré entre les deux pays pendant plusieurs décennies et pour l'inauguration d'un lendemain tout différent, le président Kim Jong Un et le président Trump sont convenus d'appliquer complètement et au plus tôt les clauses de la conférence.

Pour donner suite aux résultats de la conférence au sommet RPDC- États-Unis, la RPDC et les États-Unis sont convenus d'ouvrir au plus tôt entre Mike Pompeo, secrétaire d'Etat des Etats-Unis, et son homologue de la RPDC, les négociations consécutives au présent sommet.

Kim Jong Un, président du Comité des affaires d'État de la RPDC, et Donald J. Trump, président des États-Unis, sont convaincus de collaborer pour le développement de relations nouvelles entre la RPDC et les États-Unis, pour la promotion de la paix, de la prospérité et de la sécurité dans la péninsule coréenne et dans le monde.

Le 12 juin 2018
L'île de Sentosa, Singapour

Kim Jong Un
Président du Comité des affaires d'Etat de la République populaire démocratique de Corée

Donald J. Trump
Président des États-Unis

(Naenara)

Supplément
Sommet RPDC-États-Unis à Singapour

Rapport et réactions


18e sommet de l'Organisation de la coopération
de Shanghai à Qingdao

La Chine suit une voie différente de celle des États-Unis dans ses relations internationales

La Chine met tout en oeuvre pour prendre la place qui est sienne dans l'économie néolibérale mondialisée et pour contrecarrer les efforts de domination mondiale des États-Unis et ses politiques de bouleversement et de déstabilisation. Pendant la tenue de la réunion du G7 et du sommet États-Unis-RPDC à Singapour, le 18e sommet de l'Organisation de la coopération de Shanghai (OCS) avait lieu les 9 et 10 juin à Qingdao, province de Hubei, en Chine orientale. Dans la déclaration de Qingdao et le discours liminaire du sommet par le président chinois Xi Jinping, la question d'établir des relations internationales sur une base différente a été abordée.


Le président chinois Xi Jinping

Le président Xi a appelé les membres de l'OCS à bâtir « un avenir partagé, mettre de l'avant un nouveau genre de relations internationales, construire un monde ouvert, inclusif, sain et splendide où règnent la paix, la sécurité universelle et la prospérité commune. »

« Nous devons respecter les choix de chacun dans les voies de développement et reconnaître les intérêts fondamentaux et les principales préoccupations des autres. Nous devons parfaire notre compréhension mutuelle en nous mettant chacun à la place de l'autre. Nous devons consolider notre cohésion et notre unité sur la base de nos intérêts communs et en mettant de côté nos différences », a dit Xi dans son discours.

Dans son discours liminaire, Xi a annoncé que la Chine allait établir un centre spécial de prêt équivalent de 30 milliards de yuans (4,7 milliards de dollars US) dans le cadre du consortium interbancaire de l'OCS.

Lors d'une conférence de presse conjointe suite au sommet, Xi Jinping a dit que l'OCS « allait défendre l'autorité et l'efficacité des règlements de l'OMC, consolider un régime commercial multidimensionnel, ouvert, inclusif, transparent, non discriminatoire et fondé sur les règles, et s'opposer à toute forme de protectionnisme commercial », selon l'agence de presse chinoise Xinhua.

« Pour nous, la mondialisation économique et l'intégration régionale sont la tendance irrésistible de notre époque », a dit Xi.

« Tous les partis continueront de travailler conformément au principe de l'avantage réciproque afin d'améliorer les arrangements régionaux de coopération économique ainsi que la coopération de la Ceinture et de la Route. Nous voulons aussi améliorer la connectivité de nos stratégies de développement respectives et notre coopération en affaires, en investissement, en finance, en complémentarité et en agriculture, développer la facilitation du commerce et de l'investissement, et envisager des nouvelles perspectives de développement intégré dans la région afin que nos peuples puissent en tirer avantage et pour donner un nouvel élan à la croissance mondiale », a-t-il dit.


Carte des routes commerciales de la Chine - cliquer pour agrandir

Il est important d'étudier ce que propose la Chine. Différents points de vue exprimés en appui à l'OCS confirment que les peuples de cette partie de l'Asie sont à la recherche d'une façon de participer à l'économie mondiale néolibérale qui ne soit pas empreinte de volatilité et de violence. Cependant, il faut tenir compte de la quête de domination mondiale et la conquête de sphères d'influence des grandes puissances pour déterminer comment établir un monde où règnent la paix et la prospérité et où les besoins des peuples ont préséance. Le nombre de personnes qui habitent les pays membres de l'OCS totalise 3 150 662 153 personnes, soit 42 % de la population totale de la planète.


Ouverture du festival du film de l'Organisation de coopération de Shanghai, le 13 juin 2018. Le festival du film s'est tenu à Qindao après le Sommet.

Note

1. L'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), créée le 26 avril 1996 sous le nom de Shanghai Five, est une alliance internationale composée de huit États membres, de quatre observateurs, de six partenaires de dialogue et de quatre participants.

États membres : Chine, Inde, Kazakhstan, Kirghizistan, Pakistan, Russie, Tadjikistan, Ouzbékistan

États observateurs : Afghanistan, Biélorussie, Iran, Mongolie

Partenaires de dialogue : Arménie, Azerbaïdjan, Cambodge, Népal, Sri Lanka, Turquie

Autres participants : Nations unies, Association des nations de l'Asie du Sud-Est, Communauté des États indépendants, Organisation du Traité de sécurité collective, Conférence sur les mesures d'interaction et de confiance en Asie, Commission économique eurasienne, Banque mondiale et FMI.

(Photos : Xinhua )

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Communiqué de presse à l'issue du
sommet de l'OCS de Qingdao


Photo de groupe des dirigeants à la 18e réunion du Conseil de l'Organisation de
coopération de Shanghai

Un communiqué de presse a été publié à l'issue de la 18e réunion du Conseil des chefs d'État des pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), tenue les 9 et 10 juin dans la ville côtière chinoise de Qingdao, dans la province du Shandong (est).

Les pays membres ont souligné que l'OCS avait optimisé de façon continue son potentiel de coopération après l'accession de l'Inde et du Pakistan, et qu'elle était devenue une organisation régionale unique, influente et possédant une forte autorité, indique le communiqué.

Les membres de l'OCS soutiennent constamment la médiation dans les conflits en Afghanistan, en Syrie, au Moyen-Orient et sur la péninsule coréenne, ainsi que dans d'autres conflits régionaux dans le cadre des normes et principes du droit international largement reconnus, note le document.

Les pays membres ont signalé qu'il était très important de poursuivre l'application de l'accord sur le dossier nucléaire iranien, selon le document.

Le programme de coopération 2019-2021 visant à lutter contre le terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme, qui a été approuvé lors du sommet, promouvra davantage la coopération pragmatique parmi les pays membres dans ce domaine, ajoute le document.

Les dirigeants des pays membres soutiennent une série de travaux sur l'éducation des jeunes visant à éviter qu'ils ne soient impliqués dans des activités destructrices. Dans cet objectif, le sommet a approuvé un message conjoint des dirigeants des pays membres de l'OCS destiné à la jeunesse, indique le communiqué.

Dans ce communiqué, les pays membres de l'OCS ont également mis l'accent sur l'importance de l'amélioration du système de gouvernance économique mondiale, de la consolidation et du développement du mécanisme commercial multilatéral avec l'OMC en son centre, et de la construction d'une économie mondiale ouverte.

Le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Pakistan, la Russie, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan ont réaffirmé leur soutien à l'initiative « la Ceinture et la Route », proposée par la Chine, note le document.

Le Kirghizistan a assumé la présidence tournante de l'OCS, et le 19e sommet de l'OCS se tiendra au Kirghizistan l'année prochaine, ajoute le communiqué.

(Xinhua)

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À titre d'information

Les relations commerciales entre
la Chine et la Russie

Selon les données officielles les plus récentes, la Chine est le partenaire le plus important de la Russie depuis huit années consécutives. Le volume de commerce bilatéral en 2017 a augmenté de 20,8 % pour atteindre 84,07 milliards $ US, et on s'attend à ce qu'il dépasse 100 milliards $ en 2018, selon Xinhua .

Xinhua cite Sergei Uyanayev, directeur adjoint de l'Institut d'études sur l'Extrême-Orient de l'Académie des sciences de Russie : « On observe une certaine amélioration et un certain développement de la structure commerciale en ce qui concerne le montant des échanges... À long terme, l'objectif de 200 milliards $ US sera atteint. »

Un plus grand développement de la coopération économique bilatérale dans les sphères traditionnelles, surtout dans le secteur énergétique, augure bien en ce sens, selon Xinhua. La deuxième phase de l'usine de gaz naturel liquéfié (GNL) de Yamal doit être mise en oeuvre cette année, et le transport de gaz russe le long de la branche orientale du gazoduc « Force de Sibérie » débutera en 2019, en même temps que l'expansion de l'oléoduc Skovorodino-Daqing.

La Chine et la Russie vont de l'avant avec d'importants projets stratégiques en énergie nucléaire, en infrastructure et en aéronautique, et la coopération dans des domaines comme la finance, l'agriculture, la science et technologie, l'innovation et l'électricité transfrontalière est aussi en pleine expansion, selon Xinhua. De plus, les deux pays ont conclu diverses ententes visant à développer la région arctique et l'Extrême-Orient, ce qui favorisera aussi la coopération régionale.

« Aux yeux de la Russie, la Chine est leur partenaire commercial le plus fiable et le plus raisonnable », a dit Alexey Maslov, chef du département d'Études orientales de l'École supérieure de l'université de Recherche économique de la Russie.

Les experts font aussi valoir l'importance du jumelage effectué ces dernières années entre l'Initiative la Ceinture et la Route et l'Union économique eurasienne (UEE) dirigée par la Russie, et le rôle important qu'il joue dans l'ensemble de l'interaction entre la Russie et la Chine.

« Ce jumelage a servi de tremplin pour de nouveaux projets, tels que la ligne ferroviaire à grande vitesse Moscou-Kazan et la route maritime arctique. Il a aussi englobé et relancé d'anciens programmes conjoints bien connus dont ceux liés à la coopération dans l'Extrême-Orient russe », a dit Uyanayev.

Le 18 mai, la Chine et l'UEE ont conclu une entente en matière de coopération commerciale et économique, le premier arrangement systématique important jamais conclu entre les deux côtés, selon Xinhua.

« L'UEE et la Chine ont une base juridique commune qui permet une plus grande coopération dans un grand nombre de domaines », a dit Timofei Bordachev, un expert du Club international de discussion de Valdai.

(Source : articles de Xinhua, le 24 mai 2018)

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Les relations entre la Chine et le Pakistan

Le Pakistan a participé pour la première fois au 18e sommet de l'Organisation de la coopération de Shanghai en tant que membre à part entière. La Chine est prête à intensifier ses contacts de haut niveau et sa communication stratégique avec le Pakistan, a dit le président chinois Xi Jinping lors de sa rencontre avec son homologue Mamnoon Hussain.

« La coopération stratégique par tous les temps entre la Chine et le Pakistan est non seulement une richesse commune des deux pays, mais offre également un modèle pour la construction d'un nouveau type de relations internationales », a indiqué M. Xi.

La Chine sera un partenaire régulier de la construction du Corridor économique Chine-Pakistan (CECP) et consolidera la coopération bilatérale dans des domaines telles l'énergie et l'infrastructure touchant au transport dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route, écrit l'agence de presse Xinhua. La Chine s'attend aussi à consolider sa coopération avec le Pakistan pour lutter contre le terrorisme, a dit M. Xi. « Il a dit que la Chine continuerait d'appuyer le Pakistan dans la sauvegarde de son indépendance nationale, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale, et qu'elle appuierait le Pakistan dans le choix de sa propre voie de développement », écrit Xinhua .

« La Chine et le Pakistan s'appuieront toujours l'un l'autre pour ce qui est des questions qui touchent à leurs intérêts fondamentaux et à la défense des intérêts communs des deux pays ainsi que d'autres pays en développement », a dit M. Xi.

Le président du Pakistan a dit que la Chine était un ami fiable et un partenaire constant du Pakistan, et que les relations entre les deux pays étaient inébranlables. Le Pakistan continuera de défendre la politique d'une seule Chine et d'appuyer les intérêts fondamentaux de la Chine, a-t-il dit. Le Pakistan est prêt à entretenir un contact de haut niveau avec la Chine, à approfondir leur coopération dans des domaines tels l'économie, le commerce, la sécurité, et à aller de l'avant dans la construction du CECP et à améliorer la coordination dans les affaires mondiales et régionales, a dit Hussein.

« Le Pakistan appuie la Chine dans ses efforts pour jouer un rôle plus important dans les affaires internationales, ce qui est important pour le maintien de la sécurité et de la stabilité mondiales », a-t-il ajouté.

(Xinhua)

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Les relations entre la Chine et l'Inde

L'Inde a participé pour la première fois au sommet de l'Organisation de la coopération de Shanghai à titre de membre à part entière. Les relations entre l'Inde et la Chine ont été renouvelées lors d'une réunion entre le président chinois Xi Jinping et le premier ministre indien Narendra Modi à Wuhan, dans la province de Hubei, en Chine, au mois d'avril. La réunion a été « un nouveau point de départ pour promouvoir les relations bilatérales » a dit Xi Jinping dans une réunion entre les deux présidents avant la tenue du sommet.

Xinhua a commenté la réunion comme suit :

« La Chine est prête à travailler avec l'Inde pour faire de la rencontre de Wuhan un nouveau point de départ afin de renforcer continuellement la confiance politique mutuelle, de s'engager dans une coopération mutuellement bénéfique et de faire avancer les relations sino-indiennes de manière plus efficace, plus rapide et plus stable, a souligné M. Xi.

« M. Xi a fait valoir que la Chine et l'Inde avaient déjà obtenu plusieurs résultats préliminaires dans la mise en oeuvre du consensus auquel ils sont parvenus à la réunion de Wuhan et que les deux parties devaient poursuivre leurs efforts pour accélérer la mise en oeuvre, maintenir la communication stratégique, augmenter leur coopération économique et commerciale, promouvoir les échanges entre les peuples et améliorer la coordination et la coopération sur les questions internationales et régionales.

« M. Xi a dit que pour sa part la Chine est prête à travailler avec l'Inde et d'autres pays membres pour agir dans l'Esprit de Shanghai et promouvoir le développement sain et stable de l'OCS.

« M. Modi a qualifié la réunion informelle avec Xi Jinping à Wuhan de 'très réussie et très importante' et a dit qu'elle lui avait inspiré une plus grande confiance quant au développement des relations entre l'Inde et la Chine, et qu'elle serait sans doute un événement marquant dans les relations bilatérales.

« La coopération entre l'Inde et la Chine s'avère très importante en termes de paix mondiale et de prospérité, et l'Inde est prête à faire progresser les relations bilatérales dans l'esprit de la réunion de Wuhan, a dit M. Modi. « En tant que nouveau membre, l'Inde est prête à jouer un rôle actif dans l'OCS, et appuie la Chine dans ses efforts pour faire du sommet de Qingdao un succès, a dit M. Modi. Après la réunion, Xi et Modi ont assisté à la signature des ententes de coopération bilatérale. »

(Xinhua)

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Opinions en appui à la voie préconisée par l'OCS

Xinhua a fait état des opinions de divers experts et groupes de réflexion de pays qui se considèrent favorisés par ce que la Chine est en train de construire à travers l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) :

Zivadin Jovanovic, expert en relations internationales à Belgrade, en Serbie, qui est le fondateur du Belgrade Forum for a World of Equals et du Centre de recherche sur la connectivité de la Route de la Soie, deux groupes de réflexion, a affirmé que M. Xi avait présenté une opinion « positive, visionnaire sur l'approche des défis économiques, sociaux et sécuritaires mondiaux ».

« Xi a montré au monde le rôle de l'OCS dans la gouvernance mondiale et a ouvert la voie au renforcement de la paix et de la coopération mutuellement bénéfique dans un monde multipolaire, sans contraintes géopolitiques et sans vestiges de l'isolationnisme », a-t-il ajouté.

Maria Guleva, professeur agrégé d'histoire présidant la chaire d'études du développement social des pays d'Asie et d'Afrique à l'Université d'Etat de Saint-Pétersbourg, a noté que la Chine cherchait à assumer des obligations internationales sérieuses consolidant son statut de grand pays.

« C'est évident dans un certain nombre de déclarations de M. Xi, qui insiste sur la nécessité de combler l'écart de niveau de développement entre les pays, et dans son annonce sur la contribution (de la Chine) au consortium interbancaire de l'OCS », a déclaré Mme Guleva.

Commentant le discours de Xi, où il a affirmé que l'OCS devrait « soutenir l'égalité, l'apprentissage mutuel, le dialogue et l'inclusion entre les civilisations » et « chercher à parvenir à une croissance partagée via la discussion et la collaboration dans l'engagement au sein de la gouvernance mondiale », Tigran Sarkissian, l'ancien premier ministre de l'Arménie a indiqué que ces remarques montraient que la Chine était à la fois confiante en elle-même et consciente de ses forces et de ses faiblesses.

Sarkissian, aujourd'hui président du conseil d'administration de la Commission économique eurasienne, a souligné qu'une telle attitude était utile pour résoudre efficacement les problèmes et rechercher des solutions dans la coopération extérieure fondées sur l'égalité et la réciprocité des bénéfices.

Elle permettra également d'obtenir la confiance de la communauté internationale et d'établir des relations de coopération à long terme avec d'autres pays pour une prospérité commune, a-t-il ajouté.

B.R. Deepak, sinologue et professeur d'études chinoises à l'Université de Jawaharlal Nehru, basé à New Delhi, pense que l'accent mis par Xi sur « l'esprit de Shanghai » est très opportun puisque les approches protectionnistes et les approches politiques unilatérales ont tendance à « perturber l'ordre régional et international actuel » et à créer des conflits entre les nations.

L'« Esprit de Shanghai », un ensemble de principes fondamentaux englobant la confiance mutuelle, les avantages réciproques, l'égalité et la consultation, « pourrait par nature être considéré comme un antidote » à ces approches, a déclaré M. Deepak.

Alina Grishikevich, vice-présidente de la Société de l'amitié Biélorussie-Chine, a souligné les remarques de Xi sur le renforcement de l'unité et du respect mutuel.

Le sommet de Qingdao revêt une grande importance, car il stimule la coopération entre les Etats membres et les observateurs, a déclaré Grishikevich.

Sheetal Babu Regmi, ancien secrétaire général du gouvernement népalais, s'est dit impressionné par la mention des échanges culturels et du développement des ressources humaines dans le discours de Xi.

Si les propositions de Xi dans ces deux domaines sont sérieusement mises en oeuvre, la région réalisera des progrès substantiel dans sa mise à niveau industrielle et deviendra peut-être le centre de l'économie mondiale, a déclaré M. Regmi.

Avtandil Otinashvili, rédacteur en chef de l'Agence de presse géorgienne Newsday, a déclaré que le discours de Xi était imprégné d'un esprit de coopération, de consultation et d'inclusion et « traçait le parcours » du développement futur du bloc.

Les propositions de Xi pour améliorer la gouvernance mondiale et sa vision d'une communauté d'avenir partagé pour l'humanité reflètent les aspirations communes de différentes parties du monde. Elles ont offert une nouvelle perspective quant aux raisons pour lesquelles le monde doit abandonner la mentalité de la guerre froide et s'orienter vers la coopération globale, a-t-il dit.

« L'OCS peut être l'un des principaux liens régionaux au sein du projet global BRICS + et dans le cadre de l'Eurasie dans la formation d'une plateforme d'intégration et de coopération pour tous les pays en développement du continent eurasien », a déclaré Yaroslav Lissovolik. la Banque eurasienne de développement.

La banque envisage maintenant de prendre part à de grands projets entre la Chine, la Russie et d'autres pays de l'UEE dans le cadre du jumelage de l'UEE et de l'Initiative Ceinture et Route, a-t-il ajouté.

« Il est très important que des mécanismes bilatéraux et multilatéraux soient rapidement mis en place, dans le cadre desquels les parties commencent à travailler méticuleusement pour trouver des options de coopération mutuellement avantageuses », a dit Uyanayev.

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