Numéro 24 - 16 juin 2018
Supplément
Sommet entre la République
populaire démocratique de Corée et les
États-Unis à Singapour
Rapport sur le sommet
Sommet
entre
la
République
populaire
démocratique de Corée et les
États-Unis à Singapour
• Rapport sur le sommet
• Les remarques du président Trump
à la presse
• Réactions au sommet
• L'arrêt des exercices de guerre
menés par les États-Unis
Sommet entre la République
populaire démocratique de Corée et
les
États-Unis à Singapour
Rapport sur le sommet
Une percée historique dans les relations entre
les États-Unis et la République populaire
démocratiquee de Corée (RPDC) a été
accomplie
le 12 juin lorsque le président américain Donald
Trump et le président de la Commission des affaires
d'État de la RPDC Kim Jong Un ont tenu un sommet à
Singapour, à l'hôtel Capella, sur l'île de Sentosa.
Au moins 5 000
journalistes étaient présents et un grand nombre de
personnes sont venues assister à ce moment tant attendu de
l'histoire. Le rapport qui suit est basé essentiellement sur les
reportages publiés par l'Agence de presse centrale de
Corée (KCNA) et complété par des rapports de Hankyoreh
et d'autres sources.
La première réunion entre le
président Trump et le président Kim a commencé par
une longue poignée de main et un bref échange avant
qu'ils se rendent à la salle de réunion et s'assoient
devant des journalistes. Le président Trump a été
le premier à prendre la parole. « Je me sens vraiment
bien, nous allons avoir une excellente discussion et
nous allons connaître un grand succès », a dit
Trump. « C'est un honneur pour moi et nous allons avoir une
relation formidable, je n'en doute pas du tout. » Le
président Kim a répondu avec un large sourire en
disant : « Nous avons un passé qui nous
enchaîne, et des préjugés et des pratiques
erronées nous ont parfois couvert les
yeux et les oreilles, mais nous avons surmonté tout cela pour
arriver ici. » Les deux dirigeants ont ensuite
procédé à une réunion en
tête-à-tête, accompagnés d'un
interprète.
Un sommet élargi
Le président Kim accueille le conseiller américain
à la sécurité
nationale, John Bolton, et d'autres membres de la
délégation
américaine au sommet.
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Après la rencontre en
tête-à-tête, il y a eu un sommet élargi avec
des officiels et des assistants des deux parties. Kim Yong Chol et Ri
Su Yong, vice-présidents du Comité central du Parti des
travailleurs de Corée, et Ri Yong Ho, ministre des Affaires
étrangères, étaient présents au sommet du
côté de la RPDC. Le secrétaire d'État
américain Mike Pompeo, le conseiller américain à
la sécurité John Bolton et le chef de cabinet de la
Maison-Blanche, John Kelly, étaient présents du
côté américain. Au début de cette session,
le président Trump a dit : « En travaillant ensemble,
nous allons prendre en main la situation », prédisant
que lui et Kim vont résoudre « un
gros problème et un grand dilemme ». Kim a
exprimé l'objectif de travailler avec le président Trump
« pour résoudre les défis qui sont devant
nous » et surmonter le scepticisme et les
spéculations qui entourent le sommet.
Le président Kim a exprimé sa joie de
rencontrer le président Trump face à face et a
loué la volonté et l'enthousiasme des États-Unis
à résoudre les problèmes de manière
réaliste par le dialogue et les négociations, en
opposition au passé rempli d'hostilité.
Le président Trump a également fait
remarquer que le sommet conduirait à une amélioration des
relations entre la RPDC et les États-Unis. Il a exprimé
sa satisfaction que, malgré l'extrême danger de conflit
armé dans la région il y a à peine quelques mois,
une atmosphère de paix et de stabilité a
été créée sur la péninsule
coréenne et dans la
région grâce aux mesures proactives prises par le
président Kim dès le début de cette année.
Notant que de nombreux problèmes sont apparus en
raison de la méfiance et de l'hostilité entre les deux
pays, le président Kim a dit que pour parvenir à la paix
et à la stabilité sur la péninsule
coréenne, les deux pays devraient bâtir une
compréhension mutuelle et s'engager à ne pas
s'antagoniser l'un et l'autre et à prendre des mesures
juridiques et institutionnelles pour garantir que c'est ce qui se
produit. Il a également souligné la
nécessité que la RPDC et les États-Unis mettent
activement en place des mesures pratiques pour mettre en oeuvre
rapidement les questions discutées lors des pourparlers et
reflétées dans la déclaration commune.
Le président Kim a immédiatement
accepté la proposition du président Trump de restituer
les restes de soldats américains morts pendant la guerre de
Corée et de rapatrier ceux qui étaient déjà
identifiés, donnant l'ordre à la représentation de
la Corée du nord de l'exécuter le plus rapidement
possible. Faisant remarquer que la création d'un
mécanisme de maintien de la paix durable dans la
péninsule coréenne est d'une grande importance pour
assurer la paix et la sécurité dans la région et
dans le reste du monde, il a dit qu'il est urgent que les deux parties
prennent la décision audacieuse de mettre fin aux actions
militaires hostiles de quelque partie contre l'autre.
Les discussions entre les deux dirigeants ont
affirmé la reconnaissance commune de l'importance de respecter
le principe de l'action étape par étape et
simultanée pour parvenir à la paix, à la
stabilité et à la dénucléarisation de la
péninsule coréenne. Le président Trump a
exprimé son intention d'interrompre les exercices militaires
conjoints
États-Unis-Corée du sud, reconnaissant le
caractère provocateur de ces activités, dans le cadre
d'une période de dialogue positif entre la RPDC et les
États-Unis. Il a aussi parlé de garanties futures de
sécurité pour la RPDC et de la levée des sanctions
contre elle et de l'amélioration continue des relations entre
les États-Unis et la RPDC par le
dialogue et la négociation. Le président Kim a
dit que si la partie américaine prend de véritables
mesures pour bâtir la confiance afin d'améliorer les
relations entre la RPDC et les États-Unis, la RPDC peut
également continuer à prendre des mesures de bonne
volonté supplémentaires qui s'accordent aux mesures
américaines.
Le président Kim a invité le
président Trump à visiter Pyongyang à un moment
opportun et le président Trump a également invité
le président Kim à visiter les États-Unis, et ils
ont accepté cette invitation mutuelle parce qu'elle offrira une
occasion de plus d'améliorer les relations entre la RPDC et les
États-Unis.
La session élargie a inclus un dîner en
l'honneur de la tenue du sommet, où des vues ont
été échangées sur le développement
de la communication, des contacts et des visites entre les deux parties
pour consolider les réalisations du sommet et développer
les relations entre la RPDC et les États-Unis.
Le dîner a été suivi de la
signature d'une déclaration commune par le président
Trump et le président Kim.
Le président Kim et le président Trump signent la
déclaration en quatre points
pour conclure le sommet.
Les remarques du président Trump à la
presse
Suite à la conclusion du sommet, le
président Trump a parlé à la presse. Il a
exprimé ses remerciements au premier ministre Lee Hsien Loon du
pays hôte Singapour, au président Moon Jae-in de la
République de Corée (RDC), au premier ministre
Shinzo Abe du Japon et au président de la Chine Xi Jingping pour
leur
contribution au sommet et à son objectif de paix. Il a
poursuivi :
« D'abord et avant tout, je tiens à
remercier le président Kim d'avoir effectué ce premier
geste audacieux vers un avenir brillant pour son peuple. Notre
rencontre qui était sans précédent, la
première entre un président des États-Unis et le
dirigeant de la Corée du nord, démontre qu'un changement
réel est possible. Ma rencontre avec le
président Kim a été honnête, directe et
productive. Nous avons appris à nous connaître dans une
période de temps très limitée.[...]
« Nous sommes prêts à débuter
une nouvelle histoire et à écrire un nouveau chapitre
entre nos deux pays. Il y a de cela 70 ans, pensez-y, 70 ans,
un conflit extrêmement sanglant a ravagé la
péninsule coréenne. Un nombre incalculable de gens ont
péri dans le conflit. Dont des dizaines de milliers de braves
Américains. Et bien que
l'armistice ait été signée, la guerre n'a jamais
pris fin.
« Nous pouvons maintenant espérer qu'elle
va prendre fin bientôt et elle va prendre fin bientôt. Le
passé n'a pas à définir l'avenir. Le conflit
d'hier n'a pas à être la guerre de demain.
Et comme l'histoire l'a prouvé maintes et
maintes fois, les adversaires peuvent devenir des amis.[...]
« Il n'y a pas de limite à ce que la
Corée du nord peut accomplir en abandonnant ses armes
nucléaires et en embrassant le commerce et l'engagement avec le
reste du monde. Elle veut vraiment s'engager.
« Le président Kim a une
opportunité sans pareil, passer à l'histoire comme le
dirigeant qui a inauguré une nouvelle ère glorieuse de
sécurité et de prospérité pour son peuple.
Le président Kim et moi venons juste de signer une
déclaration commune dans laquelle il a réaffirmé
son engagement inébranlable à réaliser la
dénucléarisation complète de
la péninsule coréenne. »
Trump a aussi dit : « Le président
Kim dit que la Corée du nord est en train de détruire un
site majeur de tests de missiles. Ceci ne fait pas partie de notre
document. Nous sommes tombés d'accord à ce sujet
après que la déclaration ait été
signée. C'est une affaire importante. Les missiles qu'ils
testaient. Le site va être détruit très
bientôt.
« Aujourd'hui débute un processus qui va
être ardu. Nos yeux sont grand ouverts. La paix vaut la peine
qu'on fasse des efforts pour elle. Cela aurait dû être fait
il y a des années de cela. Cela aurait dû être
résolu il y a longtemps. Nous le faisons maintenant. Le
président Kim a l'occasion de bâtir un avenir incroyable
pour son peuple.
N'importe qui peut faire la guerre, mais seuls les plus braves peuvent
faire la paix. La situation actuelle ne peut pas perdurer pour toujours.
« Les gens de la Corée du nord, du nord et
du sud, sont des gens magnifiques et talentueux. Ils partagent le
même héritage, la même langue, la même culture
et le même destin. Pour réaliser leur remarquable
destinée et réunir leur famille nationale, la menace des
armes nucléaires va maintenant être enlevée.
Pendant ce temps-là, les sanctions
vont demeurer.
« Nous rêvons d'un avenir où tous
les Coréens peuvent vivre ensemble dans l'harmonie et où
les familles sont réunies et l'espoir renaît et où
la lumière de la paix chasse la noirceur de la guerre. Cet
avenir brillant est à portée de la main et il est en
train de se produire. Il est là juste ici. Il est à notre
portée. Il s'en vient. Il va arriver. Les gens
croyaient que cela ne pourrait jamais arriver. C'est en train d'arriver
maintenant. C'est un très grand jour.
« C'est un très grand moment dans
l'histoire du monde. Le président Kim est en route vers la
Corée du nord et je sais que dès son arrivée il va
entreprendre un processus qui va rendre beaucoup de monde heureux et en
sécurité. Alors c'est un honneur d'être ici avec
vous tous aujourd'hui. Avec les médias. C'est vraiment un grand
rassemblement de médias. Cela me rend très inconfortable.
Mais c'est ainsi. Les gens comprennent qu'il s'agit de quelque chose de
très important pour nous tous, pour vous aussi et vos familles.
Alors merci d'être ici. »
En réponse à des questions des
journalistes, Trump a dit que « [réduire les troupes des
États-Unis qui sont en Corée] ne fait pas partie de
l'équation en ce moment. À un moment donné
j'espère que ce sera le cas ». Sur la levée
des sanctions, il a dit : «Lorsque nous serons certains que les
armes nucléaires ne sont plus un facteur. Les sanctions ont
joué un rôle important. Elles seront retirées
à ce moment-là. J'espère que ce sera
bientôt. »
Trump a dit qu'un suivi de négociations va se
tenir dès la semaine prochaine, dirigé par le
secrétaire d'État Mike Pompeo.
Réactions au sommet
En RPDC, Rodong Sinmun, l'organe officiel du
Comité central du Parti des travailleurs de Corée, a
consacré les quatre premières pages de son numéro
du 13 juin au sommet. Trente photos du sommet ont aussi
été publiées.
Reportage
spécial
sur
le
sommet
dans le journal de la RPDC Rodong
Sinmun
--
cliquer sur l'image pour l'agrandir
Avant que la semaine ne se soit écoulée,
la RPDC avait commencé à mettre en oeuvre les accords du
sommet. Le président Trump, lors d'une entrevue du 15 juin
avec Fox News, a annoncé que la RPDC avait déjà
commencé à retourner les restes des soldats
américains.
Le président Moon de la République de
Corée (RDC), dans une déclaration officielle émise
le dernier jour du sommet, a
fait part de ses « sincères félicitations pour le
succès de l'historique sommet Corée du
nord-États-Unis ». Il a écrit que «
l'Accord de Sentosa du 12 juin sera un événement
historique qui a mis fin à la dernière guerre froide au
monde ainsi qu'une victoire grandiose réalisée ensemble
par les États-Unis, la Corée du sud et la Corée du
nord, et un pas en avant pour les peuples du monde qui aspirent
à la paix ». Il a aussi exprimé sa «
grande appréciation du courage et de la détermination des
deux dirigeants, le président Trump et le président Kim,
qui ont opté avec audace pour une nouvelle transformation
plutôt que de se résigner à une vieille
réalité trop familière ».
Il a salué le fait que Trump a « réalisé un
grand exploit que personne d'autre n'a été en mesure de
réaliser » et a écrit que Kim «
passerait à l'histoire comme la force motrice d'un moment
historique où la RPDC s'est tournée d'un premier pas
audacieux vers le monde ». Il a repris les commentaires de
Trump et de Kim au cours du
sommet lorsqu'il a dit : « Nous allons laisser loin
derrière nous les temps sombres de guerre et de conflit et
écrire de nouvelles pages d'histoire de paix et de
coopération ». Il a ajouté que la Corée
du sud se « joindrait à la Corée du nord pour ce
périple ».
Le président Moon a réitéré
l'engagement de la RDC à faire sa part pour que les relations
entre la RPDC et les États-Unis ne régressent pas en
dépit des difficultés qui pourraient se présenter,
et que la RDC offrait « sa coopération inébranlable
aux États-Unis, à la Corée du nord et à la
communauté internationale afin que l'entente [conclue à
Singapour] soit mise en en oeuvre dans son
intégralité ». Il a promis qu'en tant que
« président de la République de Corée, je
mettrai tout en oeuvre pour qu'une paix permanente soit établie
sur la péninsule coréenne et que débute une
nouvelle ère de coexistence et de
prospérité ».
Le président Moon et son cabinet regardent l'émission en
direct du
sommet au
cours d'une réunion.
Immédiatement après le sommet, la Chine a
appelé à la levée des sanctions contre la RPDC.
Le 14 juin, le conseiller d'État et ministre des Affaires
étrangères Wang Yi a dit que la Chine appuie le dialogue
qui place la question nucléaire sur la péninsule
coréenne sur la bonne voie vers un règlement pacifique.
Wang a dit que le sommet
avait une signification historique importante. Il a mis la question
nucléaire sur la péninsule coréenne sur la bonne
voie, a-t-il dit, la voie du dialogue et d'un règlement
pacifique conformément aux intérêts communs des
parties concernées et aux attentes communes de la
communauté internationale et a contribué à la
cause de la dénucléarisation, de la
paix et de la stabilité sur la péninsule coréenne.
Il a ajouté que la Chine appréciait les efforts
inlassables des États-Unis. Wang a dit que lors de sa
réunion avec le secrétaire d'État américain
Mike Pompeo plus tard ce jour-là, il serait « prêt
à l'ouverture de (...) et à tenir un échange de
points
de vue en profondeur avec les États-Unis afin de promouvoir
un règlement politique de la question nucléaire sur la
péninsule coréenne. »
Le président russe Vladimir Poutine a dit du
sommet : « Nous apprécions grandement la
réunion entre le dirigeant de la Corée du nord Kim
Jong Un et le président des États-Unis Trump, qui a eu
lieu récemment, le 12 juin. » Il a dit que la
réunion était le premier pas vers une solution
complète de la question, qui a été
réalisé grâce à la bonne volonté des
deux dirigeants. « Cela crée des conditions pour aller de
l'avant et réduit le niveau des tensions autour de la
péninsule coréenne », a dit Poutine.
Le ministre russe des Affaires étrangères
Sergey Lavrov a dit, le 13 juin, que le contact direct entre les
dirigeants américains et nord-coréens «
mérite d'être soutenu », rapporte
l'agence de nouvelles Tass. « La feuille de route russo-chinoise
qui a été proposée il y a moins d'un an stipulait
le rejet d'une rhétorique hostile et des actions provocatrices
des deux côtés lors de la première étape et
l'établissement de contacts directs et le début de
discussions sur tous les problèmes des deux côtés
à la deuxième étape », a dit Lavrov.
« De toute évidence, les
interactions entre Washington et Pyongyang vont
précisément dans cette direction. La
déclaration du président Trump que les exercices
militaires États-Unis-Corée du sud ne sont pas
nécessaires à ce stade-ci permet d'établir le
rythme qu'il faut. » Lavrov a dit que la déclaration
commune signée à Singapour « établit
apparemment un cadre. Il faudra beaucoup de temps pour coordonner les
détails liés au problème le plus
difficile soit le potentiel nucléaire. J'espère que les
négociateurs auront la patience nécessaire pour faire
cette coordination. »
Après avoir dit que la RPDC doit «
recevoir des garanties de sécurité comme résultat
de ce processus » de dénucléarisation, Lavrov
a souligné le besoin d'une participation multilatérale.
« Considérant toute l'importance de la solution des
problèmes entre les États-Unis et la Corée du
nord, y compris les phases de
dénucléarisation de la péninsule et les garanties
de sécurité, a souligné Lavrov, il est clair qu'il
sera difficile de résoudre ces problèmes dans le format
bilatéral. Tous les participants aux pourparlers à six
sont toujours partis du fait que ce processus doit aboutir à la
création d'un système de paix, de sécurité
et de stabilité en Asie du
Nord-Est. »
La Russie a aussi appelé au retrait des
sanctions contre la RPDC, comme l'a réitéré
le 15 juin la porte-parole du ministère des Affaires
étrangères de la Russie, Maria Zakharova.
« Nous sommes convaincus que la modification des
sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU contre la RPDC
peut et doit devenir une des composantes les plus importantes de la
normalisation dans la région, d'autant plus que les
résolutions à ce sujet ont toujours mentionné que
le Conseil de sécurité était prêt à
faire de tels ajustements en
fonction de la dynamique de la situation », a-t-elle dit.
« La dynamique est claire. Elle pourrait offrir
un appui substantiel à un règlement politique et
diplomatique dans la région de l'Asie du Nord-Est. [...] Nous
sommes en faveur de l'annulation la plus rapide de ces restrictions
unilatérales, en particulier des soi-disant sanctions
extraterritoriales secondaires. »
Elle a aussi fait part de la volonté de la
Russie à coopérer sur toute question liée à
la dénucléarisation de la péninsule
coréenne. À ce sujet, elle a dit : « Si la
participation de la Russie est requise à titre de membre
d'organisations internationales ou en tant que pays ayant une grande
expérience, elle sera prête à toute forme de
coopération
sur toutes ces questions. »
Les réactions du Japon et du Canada sont
demeurées figées dans le cadre anticommuniste de la
guerre froide visant à démoniser la RPDC pour mettre de
l'avant un ordre du jour qui n'est pas favorable à la paix et
aux intérêts des peuples. Le premier ministre du Japon
Shinzo Abe a tenu à dire qu'au sommet, Trump a soulevé la
question en
son nom des soi-disant personnes enlevées, ces citoyens japonais
qui auraient été enlevés par la RPDC. Selon les
agences de presse, le ministre japonais des Affaires
étrangères a dit que « même après le
sommet entre les États-Unis et la Corée du nord, notre
position demeure que nous ne pouvons pas normaliser les relations sans
une résolution des
questions d'enlèvement, des questions nucléaires et de
missiles ».
Cependant, Abe envisage maintenant de tenir des
pourparlers directs avec le président Kim plus tard cette
année pour traiter de cette question et d'autres
problèmes connexes, rapportent les agences de nouvelles.
La ministre des Affaires étrangères
Chrystia Freeland a publié un communiqué le 12 juin
où elle continue de jeter le blâme unilatéralement
sur la RPDC pour la tension dans la péninsule coréenne et
pour les sanctions :
« Le Canada a toujours été d'avis
qu'une solution diplomatique à la question nucléaire en
Corée du nord est essentielle et possible. Nous nous
réjouissons du dialogue entre les dirigeants des
États-Unis et de la Corée du nord qui a eu lieu
aujourd'hui à Singapour. Cette réunion constitue une
étape importante vers la promotion de la paix et de
la stabilité sur la péninsule coréenne.
« Comme l'ont indiqué les dirigeants du G7
lors de leur sommet tenu au Canada la semaine dernière, la
situation sur la péninsule coréenne n'est pas seulement
une question régionale, mais un enjeu de paix et de
sécurité internationales. Nous prenons note de la
réaffirmation par la Corée du nord de son engagement
envers la dénucléarisation
pris lors de la Déclaration de Panmunjom du 27
avril 2018 et appuyons la poursuite du dialogue en vue d'un
démantèlement complet, vérifiable et
irréversible des programmes d'armes de destruction massive et de
missiles balistiques de la Corée du nord. Le régime
mondial de sanctions contre la Corée du nord en soutien à
un ordre
international fondé sur des règles doit rester en place
jusqu'à ce que Pyongyang modifie son approche. C'est la seule
option viable qui s'offre à la Corée du nord pour qu'elle
puisse envisager un avenir meilleur au sein de la communauté
internationale.
« En participant à cette rencontre
historique, la Corée du nord a démontré sa
volonté de discuter
de la dénucléarisation. Nous espérons que la
Corée du nord donne suite à cet engagement avec des
actions concrètes et réalise de manière
décisive des progrès vers un avenir plus prometteur, dans
l'intérêt des populations de la Corée du nord et de
la Corée du sud. »
L'arrêt des exercices de guerre menés
par les États-Unis
Le département de la Défense des
États-Unis a annoncé que les remarques du
président américain Trump au sommet entre la RPDC et les
États-Unis à l'effet d'arrêter les exercices
militaires conjoints américano-sud-coréens avaient
été planifiées. Reuters
rapporte que Trump avait préalablement discuté avec le
secrétaire américain
à la Défense James Mattis avant de faire l'annonce.
Le quotidien sud-coréen Hankyoreh
écrit que « les exercices militaires
américano-sud-coréens à grande échelle qui
ont lieu chaque année sont Key Resolve, Foal Eagle et
Ulchi-Freedom Guardian. S'ils sont véritablement
arrêtés, ce seront vraisemblablement les exercices
Ulchi-Freedom Guardian prévus pour août qui seront les
premiers touchés. Les exercices Team Spirit n'ont pas eu lieu
en 1992 afin de créer une atmosphère de dialogue
à ce moment-là. Trump a mis une condition pour
l'arrêt des exercices - que les négociations se
poursuivent - suggérant qu'il a l'intention d'utiliser la
possibilité de tenir les exercices comme un levier lors des
négociations en cours
avec le Nord. »
Le 14 juin, le Pentagone a émis une
déclaration disant que les États-Unis et la Corée
du sud ont accepté de travailler ensemble pour satisfaire les
« orientations » du président américain
Donald Trump en ce qui a trait aux exercices militaires conjoints. Ce
jour-là, le secrétaire américain à la
Défense, James Mattis, s'est entretenu au
téléphone avec son homologue sud-coréen Song
Young-moo pour discuter des résultats du sommet entre les
États-Unis et la RPDC et de « leur soutien mutuel aux
efforts diplomatiques en cours, [y compris] de travailler ensemble
pour satisfaire les orientations du président en ce qui a trait
aux exercices militaires conjoints
américano-sud-coréens ».
L'armée sud-coréenne est ultimement sous
le commandement des États-Unis et la Maison-Bleue
présidentielle a déclaré le 15 juin que la
décision d'arrêter ou non les exercices de guerre
américano-sud-coréens serait annoncée
bientôt.
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