Le Marxiste-Léniniste

Numéro 5 - 10 février 2018

« Leur esprit vit en nous »

Marches commémoratives en
hommage aux femmes 
disparues et assassinées

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Marche commémorative des femmes à Vancouver le 14 avril 2017 (M. Bush)

CALENDRIER D'ÉVÉNEMENTS

« Leur esprit vit en nous »
Marches commémoratives en hommage aux femmes disparues et assassinées

Les « Jeux de la paix » de PyeongChang
Le profond désir de paix et de réunification de la nation coréenne donne le ton

Intimidations et menaces américaines contre la RPDC
Les États-Unis font un très mauvais calcul du désir de réunification
des Coréens
Lettre du ministre des Affaires étrangères de la RPDC au secrétaire
général de l'ONU

La nature génocidaire des sanctions
L'UNICEF souligne les dommages au travail humanitaire
Le complot de génocide contre la Corée du Nord: lettre ouverte à la Cour pénale internationale

L'affirmation de l'hégémonie des États-Unis sur l'Amérique latine
Se livrer à la corruption sous couvert de la combattre - Margaret Villamizar

Brésil
La lutte pour le droit de Lula d'être candidat présidentiel s'intensifie

Cuba
Les États-Unis mettent sur pied un cybergroupe de travail pour s'ingérer dans les affaires intérieures de Cuba et cibler sa jeunesse
Les États-Unis reprennent leurs politiques ratées à l'égard de
Cuba - Sergio Alejandro Gómez

Honduras
Exigeons la libération immédiate d'Edwin Espinal et de tous les
prisonniers politiques


Supplément
Concentration de la richesse sociale à l'échelle du monde


« Leur esprit vit en nous »

Marches commémoratives en hommage
aux femmes disparues et assassinées


Marche commémorative des femmes à Vancouver le 14 avril 2015

D'importantes marches commémoratives des femmes auront lieu partout au Canada le 14 février. La première marche commémorative des femmes du 14 février a eu lieu en 1992 en réponse à l'assassinat d'une femme salish du littoral à Vancouver. Une marche annuelle a lieu à Vancouver depuis et des marches se tiennent maintenant dans plusieurs villes. Les marches commémoratives en hommage aux femmes disparues et assassinées du 14 février sont une occasion de se rassembler pour pleurer les victimes et affirmer son engagement à la cause de la justice.

Il y a trois fois plus de cas de violence contre les femmes parmi les autochtones que parmi les non-autochtones. L'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) et Walk 4 Justice ont établi qu'il y a plus de 4 000 femmes et filles autochtones disparues et assassinées au Canada. Pour sa part, la GRC rapporte 1 181 cas de femmes autochtones disparues ou assassinées au Canada entre 1980 et 2012. Dans de nombreux cas les familles rapportent un refus de la police d'enquêter le cas de femmes disparues ou tuées et l'insuccès des enquêtes de la police. L'ex-ministre de la Condition féminine, Patty Hadju, a reconnu le problème de la sous-déclaration des cas d'homicides par la police et que des morts suspectes ne sont pas enquêtées. L'énormité du phénomène se voit dans l'écart entre le nombre de cas rapportés par la GRC et les informations recueillies par l'AFAC et Walk 4 Justice. Il arrive même souvent que des policiers soient impliqués dans les violences racistes contre les femmes et filles autochtones, et ce, en toute impunité.



Des robes rouges vides sont venues symboliser les femmes et les filles autochtones
assassinées ou disparues et la demande de réparation des peuples. en haut: les robes bordent les marches aux édifices du Parlement à Ottawa; en bas: à côté de l'autoroute des larmes dans le nord de la Colombie-Britannique.

Un rapport de l'Administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, établit que la moitié des femmes au Canada ont subi au moins une fois dans leur vie une agression physique ou à caractère sexuel depuis l'âge de 16 ans. Selon l'Enquête sociale sur la victimisation de Statistique Canada, il y a eu 553 000 cas d'agression sexuelle déclarée par des victimes en 2014. Dans la vaste majorité des cas, il s'agit de femmes.

Tous les six jours, une femme meurt au Canada des suites de violence conjugale. Chaque année, le Réseau canadien des maisons d'hébergement pour femmes donne le portrait d'une journée dans la vie des femmes et enfants en besoin d'hébergement. Dans la journée-portrait de 2017, il rapportait que 44 % des maisons d'hébergement n'avaient plus de place. Ce jour-là, 356 femmes et 250 enfants ont demandé de l'aide des services d'hébergement de 105 maisons et abris. La majorité, soit 273 femmes et 182 enfants, ou 75 %, se sont fait dire qu'il n'y avait plus de place.

Dans sa Stratégie nationale sur le logement annoncée en 2017, le gouvernement libéral de Justin Trudeau reconnaissait l'existence de cette crise, mais il n'a pas pour autant rétabli le Programme d'amélioration des maisons d'hébergement aboli par le gouvernement Harper ni pris les mesures nécessaires pour assurer la disponibilité des places en hébergement. Le Fonds national de co-investissement annoncé avec cette stratégie va seulement « aider à réduire les listes d'attente et le nombre de femmes qui pourraient autrement retourner dans des relations violentes ou se retrouver à la rue ». On ne précise pas comment cela va se faire. Par contre, le gouvernement annonce combien d'argent il va consacrer à l'achat de nouvelles serrures pour mettre sur les portes des maisons d'hébergement.

De récentes données confirment que les agences et institutions gouvernementales elles-mêmes sont des milieux de travail non sécuritaires pour les femmes. Les accusations d'inconduite sexuelle abondent au parlement, dans les ministères et les échelons supérieurs des partis politiques qui siègent au parlement. Il y a plusieurs cas de recours collectifs de femmes contre la GRC et les Forces armées canadiennes après des années de promesse de lutte contre le harcèlement et les agressions. En 2017, le gouvernement a accepté de régler hors cour un recours collectif au nom d'officières de la GRC ayant subi le harcèlement et la discrimination sexuels. À ce jour, 2400 femmes s'y sont inscrites. L'ampleur de ces recours collectifs donne une idée du climat intrinsèquement sexiste qui encourage la violence et d'autres injustices contre les femmes dans ces institutions.

Le ministère de la Justice tente présentement de faire annuler un recours collectif contre les Forces armées canadiennes en soutenant que le gouvernement n'a pas la responsabilité d'assurer un milieu de travail libre de harcèlement ou de créer des politiques de lutte au harcèlement sexuel et à l'agression sexuelle. Lorsque l'affaire a été éventée, la ministre de la Justice et le ministre de la Défense ont choisi de ne pas commenter. Justin Trudeau a exprimé son indignation, mais des commentateurs ont observé que c'était un autre exemple de la stratégie de relations publiques consistant à « récupérer le problème » pour détourner le blâme.

Les femmes sont aux premiers rangs de ceux et celles qui luttent pour leurs droits dans le contexte de la défense des droits de tous et toutes. Joignons-nous aux marches du 14 février !


L'exposition « Walking with our Sisters », en l'honneur des femmes et filles autochtones disparues et assassinées a été créée par l'artiste métis Christi Belcourt. Elle comprend plus de 1 800 paires d'empeignes de mocassins décorés ou perlés à la main donnés par les membres de la famille des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées.  Elle comprend également plus de 100 empeignes représentant les enfants qui ne sont jamais rentrés des pensionnats. L'exposition a été présentée dans des villes du Canada depuis sa création en 2013. La photo provient d'une exposition à Thunder Bay.

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Les « Jeux de la paix » de PyeongChang

Le profond désir de paix et de réunification de la nation coréenne donne le ton


La délégation coréenne conjointe entre dans le Stade olympique de PyeongChang à la cérémonie d'ouverture le 9 février 2018, clôturant la parade des nations. Le Drapeau de l'unification coréenne occupe le centre du stade et des flashs lumineux scintillent dans le stade avec le mot « Corée ».

Un grand enthousiasme a régné lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de PyeongChang alors qu'une délégation unie nord-coréenne et sud-coréenne y a a défilé sous le Drapeau de l'unification de la Corée.

La décision a été prise un mois avant les jeux lors des pourparlers intercoréens du 9 janvier qui ont été tenus pour promouvoir la réconciliation et la réunification nationales et résoudre tous les problèmes entre Coréens par les négociations et le dialogue bilatéraux et pour dissiper les tensions montantes dues aux menaces des États-Unis de perturber les Olympiques par le feu et la fureur. Les représentants de la République populaire démocratique de Corée et de la République de Corée ont pris la décision de « coopérer de manière proactive pour faire en sorte que les 23e Jeux olympiques d'hiver et les Jeux paralympiques organisés par le sud seront un succès et contribuer à élever le prestige de la nation (coréenne) ». Cela a mené à l'envoi aux jeux d'une délégation nombreuse de la RPDC et à la participation des deux Corées en tant que délégation unique à la cérémonie d'ouverture et à d'autres initiatives.

Les deux parties se sont mobilisées pour réaliser cette décision, ce qui a grandement contribué à réduire les tensions qu'ont créées les impérialistes américains, le Canada et d'autres pays qui s'ingèrent dans les relations entre la RPDC et la RDC. L'objectif de paix et de réunification, sans ingérence impérialiste, qui anime le peuple coréen, a prévalu et donné le ton et fait en sorte que ces Olympiques vont maintenant être connus comme les « Jeux de la paix ». Les Jeux de PyeongChang sont les 23e Jeux olympiques d'hiver de l'histoire. Ils comprennent 102 événements appartenant à 15 sports et près de 3 000 athlètes de 92 pays et territoires y participent. Ce sont les premiers Jeux olympiques d'hiver à se tenir en République de Corée et les deuxièmes Olympiques à se tenir en Corée du sud, les premières étant les Olympiques d'été de Séoul en 1988.

La cérémonie d'ouverture


La Parade des nations a été ouverte par la Grèce en tant que pays fondateur historique des Olympiques, suivie de tous les autres pays par ordre alphabétique dans la langue coréenne, et la marche a été fermée par les 180 athlètes de la RPDC et de la RDC marchant ensemble derrière le Drapeau de l'unification, au son de la chanson de folklore coréenne Arirang, l'hymne de la réunification du nord et du sud. Ils ont reçu une ovation debout. La photo montre la délégation coréenne dirigée par les porteurs de drapeaux Hwang Chung Guam de la RPDC qui est membre de l'équipe unifiée de hockey féminin de Corée et le conducteur de bobsleigh de la RDC Won Yun-jong.

La cérémonie d'ouverture s'est tenue au Stade olympique de PyeongChang dans la soirée du 9 février devant une foule de 35 000 personnes. La présence conjointe des athlètes et de la direction de la RDC et de la RPDC a été le clou de la cérémonie d'ouverture, alors que les performances sur la scène rappelaient la mythologie, l'histoire et la culture coréennes et mettaient l'accent sur les thèmes de la paix et de l'harmonie avec éclat et prouesses technologiques. Les aspirations sincères des Coréens à unir leur nation divisée ont vite démontré le ridicule de l'opinion que la presse impérialiste a répétée ad nauseam que la présence unie des athlètes de la RDC et de la RPDC constituait une « manipulation » ou une « offensive de charme » de la RPDC qui ne dureraient pas.


Le président de la RDC Moon Jae-in (en avant à gauche) et la première dame Kim Jung-sook (en avant à droite) et le président du Presidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPDC Kim Yong-nam (deuxième rangée à gauche) et Kim Yo Jong (deuxième rangée à droite), première vice-directrice du Comité central du Parti des travailleurs de la RPDC et chef de la délégation de la RPDC aux Olympiques. La visite en RDC d'une délégation d'un si haut nouveau est la première depuis l'armistice qui a mis fin à la Guerre de Corée en 1953.

L'espoir des peuples du monde pour la paix sur la péninsule coréenne a été exprimé officiellement par le chef du Comité international olympique (CIO). Après avoir salué tous les gens présents et souhaité que les jeux se déroulent dans un bon esprit sportif, il a tenu à souligner le rôle unificateur que jouent les sports et le rôle que les Olympiques peuvent jouer dans le soutien à la paix.

« Un grand exemple de ce pouvoir unificateur [des Olympiques] est la marche conjointe ici ce soir des deux équipes des comités nationaux olympiques de la République de Corée et de la République populaire démocratique de Corée. Nous vous en remercions.

« Tous les athlètes qui m'entourent, tous les spectateurs qui sont ici dans ce stade et tous les amateurs des Olympiques dans le monde qui nous regardent, tous nous sommes touchés par ce geste magnifique. Nous nous joignons tous à vous et vous appuyons dans votre message de paix.

« Unis dans notre diversité, nous sommes plus forts que toutes les forces qui cherchent à nous diviser.

« Il y a deux ans à Rio, avec la première équipe olympique des réfugiés, le CIO a lancé un puissant message d'espoir au monde. Maintenant, à PyeongChang, en défilant ensemble les athlètes de la RPC et de la RPDC ont envoyé leur puissant message de paix. »

Le président de la RDC, Moon Jae-in, a alors déclaré les jeux ouverts. Peu après, deux membres de l'équipe unifiée de hockey féminin de la Corée, Park Jong-ah de la RDC et Jong Su Hyon de la RPDC, ont eu l'honneur de porter conjointement la flamme olympique et de gravir l'escalier majestueux avant de remettre la flamme à l'héroïne du sport coréen, médaillée olympique et championne du monde de patinage artistique Kim Yuna, de la RDC, qui a allumé la vasque olympique.

L'équipe coréenne unifiée de hockey féminin


Les meneuses de claques de la RPDC réchauffent la foule avant le match de hockey féminin Corée-Suisse le 10 février 2018.

Pour la première fois en 65 ans, les athlètes sud et nord-coréennes jouent dans une équipe olympique unifiée, l'équipe de hockey féminin sur glace. L'équipe de 35 membres comprend 15 joueuses de la RPDC. Les joueuses de la RDC comprennent des athlètes qui ont la double citoyenneté coréenne-canadienne et coréenne-étasunienne. L'entraîneuse de l'équipe unifiée est la Canadienne Sarah Murray. Les joueuses du nord et du sud ont été réunies pour une première fois seulement 10 jours avant leur première partie.

La joueuse coréenne-canadienne Caroline Park a dit ceci de l'équipe unifiée : « Je crois qu'au début vous ne savez pas à quoi vous attendre. Vous avez lu toutes sortes de choses dans les nouvelles et vous ne savez pas ce qui se passe, mais je pense que lorsque les nord-coréennes nous ont rejointes, elles ont dépassé nos espérances. Elles sont si gentilles et si désireuses d'apprendre. »

Auparavant le 4 février, 1 600 sud-coréens ont applaudi l'équipe unifiée lors d'un match d'entraînement contre la Suède peu avant le début des jeux. Agitant les Drapeaux de l'unification, elles ont scandé « Notre pays—réunification ! Une Corée ! »

Participation de la délégation de la RPDC


Les meneuses de claques de la RPDC en pleine action à la cérémonie d'ouverture

Les 280 membres de la délégation de la RPDC sont arrivés en Corée du sud le 7 février. Le contingent de 280 membres comprend le ministre de la Culture physique et des Sports Kim Il-guk et trois autres membres du Comité national olympique, 229 meneuses de claques, 26 membres d'une équipe de démonstration de taekwondo et 21 journalistes.

Un large sourire aux lèvres, les meneuses de claques ont accueilli les journalistes et parlé avec confiance de l'objectif de leur visite, disant que « nous sommes ici pour faire avancer l'unification ». Lorsqu'on leur a demandé quels numéros elles vont interpréter, une des membres a dit que « vous allez devoir attendre un peu. Nous ne voulons pas gâcher la surprise ! » alors que d'autres ont dit que leurs acclamations vont être « pleines d'énergie et d'enthousiasme ».

Le ministre Kim Il-guk a dit : « Travaillons tous ensemble pour réaliser une bonne performance à ces jeux. »

« Je suis content que les Olympiques d'hiver se tiennent avec succès par une coopération entre la Corée du nord et du sud », a dit Kim Myong-chol, un membre du Comité national olympique de la RPDC. « J'espère que les athlètes nord-coréens et sud-coréens vont obtenir de bons résultats à ces jeux. »


L'orchestre Moranbong et la troupe artistique Samjiyon donnent un spectacle à Gangneung
le 8 février 2018.

L'orchestre Moranbong et la troupe artistique Samjiyon de la RPDC, qui comprennent 140 artistes, sont arrivés la veille par bateau suite à une exemption au régime de sanctions. Le 8 février, ils ont donné un spectacle à la salle Saimdang de 998 sièges du Centre des arts Gangneung. Le gouvernement sud-coréen y avait invité des membres des familles divisées par la Guerre de Corée et des personnes désavantagées socialement et les 560 autres sièges avaient été réservés à des citoyens ordinaires choisis par loterie. On dit que 150 000 personnes ont participé à la loterie en ligne pour se procurer ces billets.

Le Hankyoreh rapporte que la dernière visite d'une équipe de meneuses de claques de la RPDC en Corée du sud remonte à 12 ans et demi, aux Championnats asiatiques d'athlétisme de 2005 à Incheon. Il rapporte aussi que les délégations précédentes ont été très bien reçues en Corée du sud.

« La première fois qu'une équipe de meneuses de claques de la RPDC a visité la Corée du sud, c'était aux Jeux asiatiques de Busan en 2002. Aussitôt qu'elles sont arrivées au port Dadaepo de Busan à bord du navire Mangyongbong 92 le 28 septembre, avant la cérémonie d'ouverture des jeux, on n'a parlé que d'elles. Plus de 2 000 supporters sud-coréens se sont rassemblés au port et leur ont souhaité la bienvenue en arborant le Drapeau de la réunification tandis que 280 meneuses de claques nord-coréennes, vêtues de hanboks aux couleurs variées (un costume coréen traditionnel), avaient un grand sourire aux lèvres et les saluaient de la main.

« Dès le moment où le navire a accosté au port, une fanfare de cuivres accompagnée de joueurs de tambour et de fifre a interprété la chanson nord-coréenne Pangapsumnida (Heureux de te rencontrer) tandis que la foule des sud-coréens répondait par le slogan 'La patrie unifiée'. » En entrevue au Hankyoreh lors de la cérémonie de clôture des Jeux asiatiques, une des membres de la troupe a dit : « Nous apprécions les compliments qui sont faits à notre beauté, mais nous voudrions surtout que vous nous considériez comme des émissaires de la réunification en Corée du sud plutôt que comme des femmes très belles. »

Délégation de l'Association générale des Coréens résidant au Japon

Le 8 février, une délégation de 100 personnes de l'Association générale des Coréens résidant au Japon (Chongryon) est arrivée en Corée du sud à l'occasion des Olympiques de PyeongChang. Selon le Hankyoreh, c'est la première fois en 16 ans que Chongryon envoie une telle délégation en Corée du sud.

En plus des Coréens de l'étranger qui arrivent du Japon, de nombreux autres Coréens qui vivent aux États-Unis et en Europe sont arrivés les 8 et 9 février.

Les militants pour la paix et la réunification tiennent une action à l'ambassade des États-Unis

Le 5 février, les militants de Solidarité pour la paix et la réunification de la Corée (SPARK) ont tenu un piquet et une conférence de presse devant l'ambassade américaine à Séoul. Ils ont dénoncé les plans des États-Unis d'organiser une frappe préventive « nez sanglant » contre la RPDC et déclaré que cela ne ferait qu'aggraver la situation et mener à une guerre totale. Ils ont réitéré que le dialogue et les négociations sont les seuls moyens qui existent pour résoudre les tensions et la question nucléaire sur la péninsule coréenne et exigé que les États-Unis s'engagent dans un dialogue avec la RPDC.

Plus tard le 9 février, la CBC a utilisé une petite action organisée anti-RPDC devant l'endroit où se tenait la cérémonie d'ouverture comme prétexte pour promouvoir l'objectif virulent des impérialistes américains d'attaquer la RPDC et de miner la réunification coréenne.

Les Coréens vivant aux États-Unis accueillent les Jeux de PyeongChang comme les « Olympiques de la paix »

Le Comité américain du 15 juin pour la réunification de la Corée a organisé une journée de marches coordonnées pour la paix à New York, Los Angeles et Chicago le 4 février pour appuyer les initiatives conjointes de la RPDC et de la RDC aux Olympiques de PyeongChang. Les participants ont réaffirmé la revendication de la paix sur la péninsule coréenne par la signature par les États-Unis d'un traité de paix avec la RPDC et le retrait des troupes américaines de Corée. Dans une déclaration, le comité dénonce la tentative du gouvernement des États-Unis et des médias conservateurs de Corée du sud de présenter les efforts de paix intercoréens et la réunification aux Olympiques comme de la « manipulation nord-coréenne ». Il poursuit ; « Nous, aux États-Unis, ne pouvons pas rester à ne rien faire et suivre la situation avec espoir et anxiété... Nous devons faire ce que nous pouvons pour faire en sorte que les Olympiques de PyeongChang soient vraiment les 'Olympiques de la paix'. Même si nous sommes des Coréens vivant à l'étranger, nous voulons exprimer notre appui aux Olympiques de la paix de PyeongChang par des marches pour la paix. C'est notre geste symbolique d'appui à nos compatriotes coréens du nord et du sud qui coopèrent activement les uns avec les autres. »

New York


À New York, la marche de la paix a débuté devant la Mission permanente de la RDC à l'ONU, avec la présentation d'un bouquet de fleurs à un représentant de la mission. Les participants se sont ensuite dirigés vers la Mission permanente de la RPDC à l'ONU, où ils ont été reçus par Ja Song-nam, l'ambassadeur de la RPDC à l'ONU. Celui-ci a exprimé sa gratitude et son espoir que les Olympiques de PyeongChang contribueront à « améliorer les relations entre la Corée du nord et du sud en marche vers la réunification ». Ja s'est joint aux marcheurs de la paix pour interpréter Arirang.

Chicago

Les marcheurs se rassemblent à la Galerie Park.

Los Angeles


  À Los Angeles, la marche a réuni plusieurs Américains d'origine coréenne et des organisations pour la paix et antiguerre. Des joueurs de tambour coréens ont dirigé la marche alors que les plus de 100 participants scandaient « La Corée est une ! ».

Plans pour la poursuite des sommets historiques intercoréens


Le président Moon, Kim Yong Nam et Kim Yo Jong se rendent à un dîner-rencontre à la Maison présidentielle bleue de Séoul, le 10 février 2018.

Un dîner-rencontre a eu lieu le 10 février, entre le président Moon de la RDC, Kim Yo Jong, chef de la délégation de la RPDC aux Olympiques et première vice-directrice du Comité central du Parti des travailleurs de la RPDC, Kim Yong Nam, président du Presidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPDC et d'autres participants. La rencontre a porté sur les relations intercoréennes. Kim Yo Jong a remis au président Moon une lettre écrite à la main du dirigeant de la RPDC, Kim Jong Un, l'invitant formellement à Pyongyang « aussitôt que cela sera possible », à laquelle Moon a répondu positivement en disant: « Réalisons ce projet en créant les conditions nécessaires dans la période qui vient ».

Le dernier sommet a eu lieu le 2 octobre 2007 entre le président Roh Moo-hyun de la RDC et le regretté dirigeant Kim Jong Il de la RPDC.

« Une reprise rapide du dialogue entre les États-Unis et le nord est également nécessaire pour le développement des relations coréennes nord-sud », a ajouté le président Moon, selon un porte-parole.


Pratique conjointe spontanée des patineurs de vitesse nord et sud-coréens à l'anneau de glace de Gangneung, le 8 février 2018

Pendant ce temps, les États-Unis semblent déconcertés par le dialogue entre la RPDC et la République de Corée. Les médias ont indiqué que le vice-président des États-Unis, Mike Pence, chef de la délégation olympique de son pays, a évité assidûment tout contact avec les membres de la délégation de la RPDC. Dans cette veine, il a quitté abruptement un dîner olympique organisé par le président Moon peu de temps après son arrivée, où il devait partager une table avec Kim Yong Nam de la RPDC. Le 9 février, il a refusé de reconnaître la présence de Kim Yong Nam et de Kim Yo Jong lors des cérémonies d'ouverture, même s'il était assis pratiquement devant eux. Alors qu'on pouvait voir tous les participants dans le stade donner une ovation debout à la délégation coréenne conjointe pendant qu'elle marchait dans le stade derrière le Drapeau de l'unification de la Corée, Pence est resté ostensiblement assis.

(Sources : CIO, Hankyoreh, SPARK, Zoom in Korea. Photos : Yonhap News, Hankyoreh, China Daily, Tongil News, OhmyNews, Alliance coréenne pour la paix, Comité américain du 15 juin pour la réunification, J.M. Park, agences.)

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Intimidation et menaces américaines contre la RPDC

Les États-Unis font un très mauvais calcul du désir de réunification des Coréens


Kim Yong Nam (à gauche, en noir), le président du Presidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPDC, et Kim Yo Jong, première vice-directrice du Comité central du Parti des travailleurs de la RPDC, sont accueillis chaleureusement à la cérémonie d'ouverture des Olympiques d'hiver de 2018, le 9 février, par le président sud-coréen Moon Jae-in et la première dame Kim Jung-sook.

La Corée aspire à la réunification, à la paix et à faire échec au programme de changement de régime, mais les États-Unis estiment que les sanctions vont mettre la Corée à terre. Ils pensent qu'en affamant le peuple et en créant des conditions toujours plus difficiles, ils vont faire tomber le régime. Les calculs des États-Unis et de pays comme le Canada sont fondés sur leur psychologie d'intimidation des peuples. Leur arrogance cependant ne leur permet pas de voir que le peuple coréen nourrit réellement un profond désir de réunification. Pour les États-Unis, c'est impensable. De la même façon que la politique des États-Unis envers Cuba et le Vietnam auparavant a été incapable de prédire la détermination du peuple à persister dans sa lutte pour la libération nationale et sociale, les tentatives des États-Unis et de leurs alliés d'exercer un chantage contre les Coréens ne donnent pas les résultats recherchés.

Depuis la tenue des pourparlers intercoréens le 9 janvier et la tenue subséquente sous les auspices du Canada et des États-Unis de la soi-disant Réunion ministérielle sur la sécurité et la stabilité à Vancouver le 16 janvier, les États-Unis ont intensifié leurs actions agressives contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et celles-ci sont une menace à la paix et à la stabilité sur la péninsule coréenne. Le 24 janvier, ils ont annoncé qu'ils vont imposer unilatéralement des sanctions qui s'ajoutent à celles imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Le lendemain, le secrétaire-adjoint au Trésor s'est rendu en Corée du sud pour lui demander de maintenir sa coopération complète dans l'application des sanctions à la RPDC.

Les États-Unis ont ensuite organisé des rencontres avec de hauts représentants diplomatiques et militaires sud-coréens pour leur demander de centrer le dialogue nord-sud sur la question de la dénucléarisation. Ils ont invité de hauts représentants du secteur de la sécurité et du secteur militaire à venir aux États-Unis pour discuter de l'intensification de la « coopération militaire » contre la RPDC.

Les États-Unis ont déployé les groupes de frappe du porte-avions à propulsion nucléaire Carl Vinson et des bombardiers stratégiques nucléaires dans la péninsule coréenne et ses environs. Selon l'Agence centrale de nouvelles coréennes (KCNA), les États-Unis disent maintenant qu'après avoir fait une pause sur la péninsule pour la tenue des Jeux olympiques d'hiver, ils vont reprendre les exercices conjoints États-Unis-Corée du sud dès la fin des jeux. Ils ont aussi tenu un exercice de frappe du corps aérien conjointement avec la « Force d'autodéfense » aérienne du Japon qui visait la RPDC, écrit l'agence KCNA.

« Les États-Unis sont animés du dessein sinistre de garder le nord et le sud dans un état de confrontation perpétuelle et de créer des tensions continuelles sur la péninsule à partir de leur évaluation que plus l'environnement de paix s'améliore sur la péninsule, plus les États-Unis perdent leur justification pour lancer une guerre nucléaire contre la RPDC et plus leur stratégie de domination de l'Asie est entravée.

KCNA écrit que « la paix et la stabilité sur la péninsule coréenne seront gravement menacées tant que les États-Unis maintiendront leur objectif et leur ingérence sinistres ».

« Tous les Coréens doivent rehausser leur vigilance face à l'agression et à l'ingérence des États-Unis qui visent à causer une guerre fratricide et d'une guerre nucléaire sur ce territoire, contrairement à la tendance de l'époque. Les Coréens doivent faire échouer les actions des États-Unis en bâtissant l'unité de la nation », ajoute l'agence.

Dans le même ordre d'idées, il semble que le sous-marin canadien Chicoutimi serait en train de rôder dans la région de l'Asie-Pacifique pour amasser de l'information sur une violation possible des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU, rapporte le réseau CBC.

On dit que le sous-marin traque des activités et des « vaisseaux suspects » et s'entraîne avec des vaisseaux des « pays partenaires » qui surveillent et assurent l'exécution des sanctions économiques.

Le sous-marin est capable d'« enregistrer discrètement les événements qui se déroulent sur terre comme les décollages et les atterrissages des aéroports. Son rôle premier est de traquer les navires marchands et militaires alors qu'il est en immersion et d'observer des activités suspectes en mer, dont les transferts de marchandises de navire à navire qui se font loin des ports. »

Parler d'« activités suspectes » est ridicule. Les côtes du Canada sont à des milliers de kilomètres de là, alors ce sont les activités du sous-marin canadien dans la région qui sont décidément suspectes.

Au lieu de présenter l'utilisation par le Canada d'un de ses sous-marins pour contribuer au blocus naval des États-Unis contre la RPDC comme un acte de guerre dangereux contre un pays souverain, CBC dit que « ce genre de capacité joue un rôle clé dans la région en ce moment. Les États-Unis ont accusé la Chine et la Russie de violer les sanctions de l'ONU contre la Corée du Nord en transférant du pétrole de leurs navires à des pétroliers nord-coréens en pleine mer pour éviter qu'ils soient détectés. »

CBC mentionne que ce déploiement se produit à un « moment délicat » où « les tensions internationales se sont aggravées à un point tel que les États-Unis considèrent des options qui pourraient comprendre une frappe militaire sur la péninsule coréenne ».

Les détails de la mission sont gardés secrets selon le rapport, ce qui montre bien que c'est le sous-marin canadien qui est le vaisseau suspect. CBC dit que « le déploiement du Chicoutimi dans une région aussi éloignée vise à envoyer le signal aux alliés - et aux Canadiens - que les sous-marins peuvent se rendre partout où on a besoin d'eux ».

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Lettre du ministre des Affaires étrangères de la RPDC au secrétaire général de l'ONU

Pyongyang, le 31 janvier, année 107 du Juche (2018)

Son excellence monsieur le secrétaire général,

Je vous adresse cette lettre au sujet de gestes militaires dangereux qui sont en train de se produire et qui sont contraires, du point de vue éthique, aux changements positifs qui mènent à l'amélioration des relations intercoréennes et à la diminution des tensions qu'on observe à présent sur la péninsule coréenne.

Si la péninsule coréenne où planait un danger de guerre extrême a abordé un tournant remarquable vers la paix et la stabilité, vers la réconciliation et la collaboration nationales et la réunification, c'est entièrement grâce à l'amour noble pour la nation, à la volonté patriotique de réunification et à la grande détermination pour la défense de la paix du respecté camarade Kim Jong Un, président de la Commission des affaires de l'État de la RPDC.

Les mesures généreuses que nous avons prises ont permis d'obtenir de bons résultats dans le dialogue intercoréen, de sorte que toute la nation s'en réjouit et que se crée une ambiance favorable à l'amélioration des rapports entre les deux parties. La communauté internationale applaudit de tout coeur et souhaite que la situation dans la péninsule coréenne évolue toujours vers la détente.

Or, les autorités américaines trompent l'opinion publique comme si le dialogue intercoréen était le résultat de leurs sanctions et de leur pression sans précédent, et tentent d'aggraver à dessein la situation en introduisant leurs actifs stratégiques, y compris des groupes de frappe de porte-avions à propulsion nucléaire, dans les environs de la péninsule coréenne au moment où le nord et le sud de la Corée sont en train de tracer ensemble un parcours de paix.

Compte tenu de leur nature et de leur contenu, de l'étendue des troupes et de l'équipement de guerre qui sont déployés, ces manoeuvres de renforcement militaire des États-Unis visent à effectuer une frappe préventive contre la RPDC et constituent un facteur principal qui bloque les efforts de réconciliation intercoréens et entraîne la péninsule coréenne dans une phase dangereuse et imprévisible.

En même temps, les États-Unis disent ouvertement qu'ils effectueront après les Jeux olympiques d'hiver des manoeuvres militaires conjointes d'envergure contre la RPDC.

Le monde est témoin que chaque fois que de tels exercices militaires conjoints se sont déroulés, la paix et la sécurité sur la péninsule coréenne ont été sérieusement menacées et la méfiance et l'affrontement intercoréens ont atteint leur apogée, ce qui a créé de grands obstacles et de grandes difficultés pour le dialogue chèrement gagné.

Nous nous efforcerons à l'avenir aussi d'améliorer les relations intercoréennes mais nous ne resterons pas les bras croisés devant ces actes malsains de nature à y jeter une douche froide.

Si le contexte d'amélioration des relations intercoréennes et de détente se dégrade à cause des États-Unis qui aggravent la situation en introduisant dans la péninsule coréenne et dans ses environs du matériel de guerre nucléaire, ils ne pourront jamais éluder leurs responsabilités.

L'ONU ne doit pas garder le silence devant ces aventures dangereuses des États-Unis qui aggravent la situation sur la péninsule coréenne et dans ses environs et qui mènent le monde entier au bord du désastre d'une guerre nucléaire.

Je m'attends à ce que vous accordiez une attention sérieuse au déploiement par les États-Unis de matériel de guerre nucléaire et à leurs manoeuvres pour provoquer une guerre nucléaire qui vont miner l'amélioration des relations intercoréennes et la réduction des tensions et que vous fassiez tous les efforts pour mettre fin à ces manoeuvres, conformément à votre mission telle que stipulée dans la Charte de l'ONU.

Comme mesure immédiate, je vous présente ma demande que vous soumettiez au Conseil de sécurité de l'ONU, sur la base du 6e article du 2e Chapitre de son Règlement de procédure, l'accueil positif à donner au processus d'amélioration des relations intercoréennes et une mise en garde aux pays voisins contre la perturbation de ce processus.

Ri Yong Ho
Ministre des Affaires étrangères
République populaire démocratique de Corée

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La nature génocidaire des sanctions

L'UNICEF souligne les dommages au travail humanitaire

Le 12 janvier, dix-sept pays, dont le Canada et les États-Unis, ont signé un blocus naval de la RPDC dirigé par les États-Unis pour prétendument faire appliquer les sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU contre la RPDC. Les sanctions ciblent toute la nation de la RPDC avec des mesures visant à étrangler le pays et à ne pas lui permettre de commercer normalement avec d'autres pays.

UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance, indique que les sanctions ont un impact négatif sur la survie des enfants en RPDC parmi d'autres résultats génocidaires. Ils indiquent que certaines des « conséquences involontaires » des sanctions sont que des groupes d'aide comme eux ont des difficultés à remplir leur rôle d'aide au développement en RPDC.

Appelant à des dons pour tenter de surmonter les difficultés causées par les sanctions, l'UNICEF indique qu'« en raison du contexte politique tendu et des conséquences involontaires des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies, les agences des Nations Unies et leurs partenaires font face à des défis opérationnels croissants. » Ils citent « des perturbations dans les circuits bancaires, des retards dans le dédouanement de l'aide humanitaire aux ports d'entrée, des difficultés à trouver des fournisseurs et une augmentation de 160 % des prix du carburant qui limitent encore les budgets des agences et leur capacité à mettre en oeuvre des interventions. Cela a un impact important sur la survie des enfants qui souffrent déjà de malnutrition aiguë », disent-ils. Ils n'expliquent pas en quoi ces conséquences sont involontaires quand, par exemple, l'un des objectifs explicites des sanctions est de couper l'importation de carburants. Ils rapportent par exemple que le prix d'un coupon de carburant (15 kg d'essence) est passé de « 14,57 $US à 24,66 $US » le 1er avril 2017 et « continue d'augmenter ».

L'UNICEF indique que la mise en oeuvre des interventions nutritionnelles et la fourniture de médicaments essentiels et de sels de déshydratation orale sont « remises en cause par la situation politique actuelle et les sanctions, ainsi que par la disponibilité des fonds et des liquidités dans le pays. » Les contraintes de financement ont également conduit à une sous-performance significative par rapport aux cibles de traitement de la malnutrition aiguë sévère (MAS) qu'ils signalent. Ils estiment en 2018 que 60 000 enfants de moins de 5 ans souffriront de MAS et devront être traités par des programmes d'alimentation thérapeutique en hospitalisation et ambulatoire, et ce sont des programmes comme ceux-ci qui sont entravés par les sanctions. Ils indiquent également qu'ils s'attendent à ce que 140 000 autres enfants soient confrontés à une malnutrition aiguë et aient besoin d'aide. En outre, ils indiquent qu'en 2017, malgré l'objectif de traiter 700 000 femmes enceintes et mères allaitantes pour recevoir des suppléments de multimicronutriments, ils ont seulement pu en traiter 280 000. Ils s'attendent au même besoin de supplément en 2018 avec l'application plus stricte des sanctions.

C'est immoral et inhumain que des organismes d'aide de l'ONU tels que l'UNICEF voient leur travail d'aide humanitaire entravé, ce qui cause des dommages à la population de la RPDC alors que le Conseil de sécurité de l'ONU continue d'imposer depuis le début des années 1950 des sanctions génocidaires l'une après l'autre à la demande des États-Unis.

En réalité les États-Unis, le Canada et les autres pays qui ont participé dans le passé à l'agression génocidaire contre la Corée, ont une dette historique envers le peuple coréen pour les dommages horribles qu'ils ont causés en servant sous le drapeau de l'ONU.

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Le complot de génocide contre la Corée du Nord: lettre ouverte à la Cour pénale internationale

« Les menaces américaines à l'encontre de la Corée du Nord continuent d'augmenter et avec elles la menace du génocide du peuple de Corée du Nord par les États-Unis d'Amérique et leurs alliés », écrit l'avocat canadien en droit pénal international Christopher Black dans un article publié le 26 janvier dans le New Eastern Outlook . Il dit que la réunion des États-Unis, du Canada et d'autres pays qui ont attaqué la Corée du Nord en 1950 qui s'est tenue à Vancouver, au Canada, le 16 janvier, et dont certains espéraient qu'elle conduirait à une solution politique, a « pris au contraire le caractère d'une rencontre de criminels dont la présence, l'accord et les actes ont fait d'eux les complices d'une conspiration en vue de commettre un génocide. Un crime selon le statut de la Cour pénale internationale et de la Convention sur le génocide de 1948. »

L'auteur poursuit :

« Les menaces proférées contre la Corée du Nord sont dues à un seul fait : la République populaire démocratique de Corée refuse d'accepter l'hégémonie mondiale de l'Empire américain. Cela n'a rien à voir avec des armes nucléaires. Il est désormais devenu rituel d'affirmer que tous les membres permanents du Conseil de sécurité sont armés d'ogives nucléaires, que les États-Unis les ont utilisées sur les villes de Hiroshima et de Nagasaki, qu'ils ont continuellement menacé de les utiliser pour intimider d'autres nations depuis 1945, que le Pakistan, l'Inde et Israël en ont, que les membres de l'OTAN en Europe les ont à disposition sous la direction des États-Unis, que la Corée du Nord ne viole aucune loi internationale en les développant pour se défendre, pour assurer sa sécurité, exactement comme l'ont fait les autres pays, que la Corée ne menace personne et cherche seulement une paix complète et définitive avec les États-Unis.

« Le problème des armes nucléaires est tout simplement le prétexte que les États-Unis utilisent pour tenter de consolider leur tyrannie sur la Corée, comme sur le monde entier.

« La menace à la paix mondiale ne vient pas de la Corée du Nord. Elle vient des États-Unis et de leurs alliés : des nations qui ont déchu pour devenir des États vassaux soumis, prêts à obéir à tout ordre criminel de leurs maîtres de guerre à Washington. »

Christopher Black juge aussi nécessaire d'envoyer la lettre ouverte ci-dessous, conjointement avec le Dr Graeme MacQueen, fondateur et ancien directeur du Centre d'études pour la paix à l'Université McMaster, au procureur de la Cour pénale internationale, le 23 janvier dernier.

Lettre ouverte

Madame la procureur,

Objet : Menaces de génocide proférées à l'encontre de la République populaire démocratique de Corée

Nous, soussignés, partageons le désir du peuple canadien d'établir et de préserver la paix dans le monde. Il est donc nécessaire pour nous de vous demander d'ouvrir un dossier d'enquête sur l'action de gouvernements alliés des États-Unis, dont le Canada, ses ministres et ses représentants gouvernementaux actifs dans la crise en cours avec la RPDC.

L'embarras et le choc suscités par les menaces du président Trump à l'encontre de la Corée du Nord sont bien connus et ont donné lieu à un débat sérieux aux États-Unis sur l'aptitude mentale de M. Trump à gouverner. Cependant les menaces de M. Trump et de son secrétaire à la Défense vont bien au-delà de la sphère intérieure étasunienne et ont des implications directes pour d'autres pays, dont le Canada.

L'article 6 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale stipule que le génocide désigne l'un des actes suivants commis dans l'intention de détruire, totalement ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux :

(a) Tuer les membres du groupe ;

(b) Causer des dommages physiques ou mentaux graves aux membres du groupe ;

(c) Infliger délibérément au groupe des conditions de vie calculées pour provoquer sa destruction physique, totale ou partielle.

La conspiration en vue de commettre un génocide est comprise par le droit international comme un accord concerté pour perpétrer un génocide qui peut être déduit de la conduite des conspirateurs. La preuve à l'appui de l'accusation de génocide peut être fondée sur des preuves circonstancielles et directes. En outre, l'action concertée ou coordonnée d'un groupe d'individus peut constituer la preuve d'un accord.

Le 8 août 2017, M. Trump a déclaré que les menaces nord-coréennes « se heurteront au feu et à la fureur comme le monde ne l'a jamais vu auparavant ». Son secrétaire à la Défense, James Mattis, a suivi en déclarant le 9 août que « la RPDC doit cesser d'envisager des actions qui conduiraient à la fin de son régime et à la destruction de son peuple ».

Mattis a ajouté un autre commentaire le 3 septembre : « Nous ne cherchons pas l'annihilation totale d'un pays, en l'occurrence la Corée du Nord, mais comme je l'ai dit, nous avons de nombreuses possibilités de le faire. »

Pendant son premier discours à l'Assemblée générale des Nations unies le 19 septembre, M. Trump a déclaré : « Les États-Unis ont beaucoup de force et de patience, mais s'ils sont contraints de se défendre, eux et leurs alliés, nous n'aurons pas d'autre choix que de détruire totalement la Corée du Nord. »

Enfin, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson, dans une interview du 17 janvier 2018 à l'Université Stanford accordée à Condoleeza Rice, a déclaré qu'il approuvait le fait que des Coréens à bord de bateaux de pêche aient trouvé la mort en mer en hiver, sans avoir le carburant nécessaire : « Ils [les Nord-Coréens] ressentent les effets de nos sanctions. » C'est une preuve directe que les États-Unis créent intentionnellement des conditions qui vont causer la mort de civils coréens à grande échelle afin d'atteindre leurs objectifs.

L'exagération rhétorique (« feu et fureur ») est une chose, mais cette série de déclarations connexes, qui comprend une menace de destruction totale, constitue une menace de génocide. Menacer de génocide n'est sans doute pas un crime, mais « l'incitation publique au génocide » est explicitement incluse en tant que crime dans la Convention sur le génocide à laquelle les États-Unis sont partie prenante. Par conséquent, en promouvant déjà publiquement et passionnément le génocide comme une option politique, M. Trump et M. Mattis sont entrés en territoire dangereux, légalement parlant. Comme les États-Unis sont partie à la Convention sur le génocide, les dispositions de la Convention ont le statut de loi américaine.

Pour condamner avec succès quelqu'un de génocide, la preuve d'intention est requise. L'accusation doit démontrer « l'intention de détruire ». C'est généralement un défi pour l'accusation, car les auteurs transmettent rarement à l'avance au monde leurs intentions destructrices. Mais comme deux spécialistes du génocide l'ont déjà soutenu dans le Washington Post, les dirigeants américain ont fait précisément cela : ils ont communiqué leurs intentions. Si M. Trump fait ce qu'il a menacé de faire, soulignent-ils, l'accuser de génocide suivrait une voie simple.

Le pays des soussignés, le Canada, est membre de la CPI et sous son autorité, et les dirigeants et responsables canadiens ont une responsabilité individuelle pour tout crime commis sous le Statut. Étant donné qu'il y a une preuve claire que le crime de génocide est débattu ouvertement et que des plans sont élaborés pour le commettre contre le peuple de RPDC par les dirigeants étasuniens et que, dans ces circonstances et en pleine connaissance de ces menaces et de ces plans, les alliés des États-Unis, y compris le Canada, coopèrent avec le gouvernement américain et se réunissent pour débattre des actions à entreprendre contre la Corée du Nord, et que ces alliés des États-Unis paraissent ignorer le droit international, la Charte des Nations unies et le Statut de Rome, il est nécessaire qu'une enquête soit menée par votre bureau pour examiner les preuves et intenter des poursuites s'il y a des preuves d'un crime.

Les États-Unis d'Amérique ne sont plus membres de la CPI. Cependant, ils sont tenus par la Charte des Nations unies de maintenir la paix dans le monde, ils sont partie à la Convention sur le génocide et ont parrainé la Cour pénale internationale. De plus, la CPI n'a pas seulement un rôle d'enquête et d'inculpation, elle a également le rôle d'informer le monde sur ce que sont les comportements criminels lorsqu'ils se produisent ; et elle a le devoir de faire une déclaration publique les condamnant lorsqu'ils se produisent. Elle a choisi de le faire à propos du Kenya, par exemple. Elle devrait aussi le faire dans la crise actuelle.

Nous demandons au Bureau du procureur d'ouvrir un dossier d'enquête sur cette affaire et, en plus, d'utiliser votre voix de procureur et l'impératif moral que votre office prétend représenter pour éviter un génocide et pour condamner comme de graves violations du droit international les intentions et les actions annoncées des pays mentionnés ci-dessus.

Nous exhortons les autres à faire de même.

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L'affirmation de l'hégémonie des États-Unis sur l'Amérique latine

Se livrer à la corruption sous couvert
de la combattre

Tout comme au cours des dernières décennies, les États-Unis ont mené leur « guerre contre la drogue » en Amérique latine pour protéger leur position de protecteur des plus grands cartels de la drogue et pour éliminer leurs adversaires et rivaux, aujourd'hui, ils se posent comme les plus grands combattants de la lutte anticorruption pour atteindre leurs objectifs de maintenir en place les gouvernements pro-américains corrompus.

Le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson, a passé la semaine du 1er au 8 février en Amérique latine et dans les Caraïbes en visite officielle au Mexique, en Argentine, au Pérou, en Colombie et en Jamaïque. Dans son discours à l'Université du Texas à Austin juste avant de partir, il a donné le ton de sa visite. Ses priorités tournent autour d'affirmer l'hégémonie des États-Unis dans leur « cour arrière », ce qui est confirmé par son commentaire que l'infâme doctrine Monroe du XIXe siècle est « aussi pertinente aujourd'hui que le jour où elle a été écrite. » Dans son discours, il met en garde contre ce qu'il appelle la présence croissante de la Chine et de la Russie dans la région et plaide en faveur de plus « de réformes économiques basées sur le marché » et « d'ouverture de plus d'économies de marché ».

Un objectif central était de rallier le plus grand nombre possible de pays du côté des États-Unis pour étrangler économiquement le Venezuela et nuire aux capacités des Vénézuéliens de résoudre eux-mêmes par des moyens politiques pacifiques la crise dans leur pays provoquée par l'étranger.

Tillerson a insisté sur le fait que son gouvernement considère la République bolivarienne du Venezuela comme « un régime corrompu qui vole son propre peuple ». Cette attaque lui a servi de tremplin pour exiger que tous les pays dans l'hémisphère occidental prennent « des mesures énergiques contre la corruption » en 2018. La corruption doit être « éradiquée sous toutes ses formes », a-t-il dit.

Ces dernières années, une des méthodes privilégiées des impérialistes américains pour évincer sinon écraser complètement ceux qui refusent de se soumettre à leur diktat a été le recours à la manipulation des processus juridiques, parlementaires et constitutionnels pour atteindre leur but. Souvent, la personne ciblée est accusée de corruption ou d'une autre activité jugée criminelle tandis que les régimes criminels corrompus au service des États-Unis sont soutenus. Au Brésil, l'ancienne présidente Dilma Roussef a été contrainte de quitter son poste pour des motifs totalement fallacieux par un coup d'État parlementaire qui a été confirmé par la Cour suprême du pays. Aujourd'hui, ces mêmes usurpateurs, eux-mêmes éclaboussés par la corruption, tentent de faire emprisonner pour corruption l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva par une autre parodie de justice. En aucune circonstance veulent-ils qu'il soit un candidat lors des prochaines élections présidentielles qu'il a une bonne chance de remporter pourvu qu'il puisse se présenter. Leur crainte est qu'un autre gouvernement du Parti des travailleurs renverse l'orientation néolibérale qu'ils ont imposée au Brésil par la privatisation et la vente des ressources du pays aux intérêts étrangers, par les compressions dans les programmes sociaux du peuple et les attaques contre les droits des travailleurs.

Les mêmes méthodes ont été employées pour inculper l'ancienne présidente de l'Argentine, Cristina Kirchner, afin de s'assurer qu'un homme d'affaires milliardaire soit installé au pouvoir pour mettre en oeuvre l'ordre du jour dicté par Washington de payer les riches et imposer l'austérité au peuple.

Au tour de l'Équateur maintenant ?


Manifestation à El Carmen, le 8 février 2018. Photo de Sofía Espín Reyes, députée de la province de Guayas, qui écrit que le gouvernement, « tout en cherchant à défendre sa consultation inconstitutionnelle auprès des autorités internationales, a laissé le pays sans réponse face aux questions vraiment urgentes ».

Maintenant, en Équateur, quelque chose de similaire se profile contre l'ancien président Rafael Correa et la Révolution citoyenne qu'il a dirigée pendant ses dix années au pouvoir, qui a permis à plus d'un million de personnes de sortir de la pauvreté, de considérablement élargir les soins de santé publique et l'éducation et de prendre d'importantes mesures pour défendre la souveraineté des peuples d'Amérique latine et des Caraïbes.

Peu après que le président en exercice Lenin Moreno soit entré en fonction en mai 2017, il a démis son vice-président et très rapidement il l'a fait inculper, emprisonner et condamner pour corruption dans le cadre de ce qui est maintenant connu sous le nom du scandale Odebrecht [1]. Il accuse également l'ancien président Rafael Correa qui a fait partie de son gouvernement en tant que vice-président jusqu'à ce qu'il soit lui-même élu président, de diriger un gouvernement « corrompu » et d'essayer de le camoufler. Correa dit qu'il peut démontrer que c'est absolument faux et accuse Moreno de trahir leur Révolution citoyenne, leur parti, Alianza Pais, ainsi que tous ceux qui l'ont élu, en adoptant le programme néolibéral de l'opposition et de l'élite dirigeante. On s'attend à ce que des changements soient faits à la constitution du pays suite au référendum national tenu le 4 février afin d'écarter complètement Correa et peut-être d'autres avec des moyens semblables à ceux utilisés au Brésil pour persécuter Lula.

Dans un article d'opinion sur le site de Mision Verdad , on lit :

« L'inculpation [du vice-président Jorge Glas] était basée sur des dossiers remis par Odebrecht aux États-Unis concernant son réseau de corruption dans la région, avec l'intention maintenant de cibler Correa et ses alliés pour les faire disparaître comme force politique après une campagne de communication agressive haineuse contre lui pour le présenter prétendument comme ' le gouvernement le plus corrompu de l'Équateur '.

« Ainsi, le bannissement politique de Correa et sa persécution judiciaire quasi certaine sont très similaires à ce qui a été fait aux dirigeants Lula et Cristina qui sont victimes d'une campagne de diabolisation basée sur des actes présumés de corruption, suivie par une série d'enquêtes biaisées qui mettent en danger leur avenir en tant que dirigeants et les placent au bord d'une mort politique quasi certaine.

« Paradoxalement, les trois [anciens présidents] sont en plus utilisés par ceux qui les attaquent comme raison de réordonner les règles du jeu « démocratiques » de leurs pays. Une nouvelle forme d'exceptionnalisme politique où les institutions publiques, telles que la justice et le parlement, deviennent des instruments contre ceux qui s'opposent aux réformes du marché libre, est mise en place en Argentine, au Brésil et maintenant en Équateur. » [2]

C'est l'acte ultime de corruption des défenseurs d'un système qui repose sur payer les riches en volant les travailleurs et en violant leurs droits fondamentaux afin de persécuter et de détruire les rivaux politiques parce qu'ils mettent en oeuvre des réformes même modestes qui s'opposent à cet ordre du jour fondamentalement corrompu. Quelles que soient les justifications des impérialistes américains et de ceux qui sont à leur service pour dépeindre ces trahisons comme « légales » et « constitutionnelles », il est clair que le peuple est privé du pouvoir dont il a besoin pour défendre ses intérêts. Malgré la conviction des forces de la régression qu'elles peuvent tout contrôler en utilisant les pouvoirs de police de l'État, le Non ! du peuple organisé au Brésil, en Argentine, au Venezuela et maintenant en Équateur ainsi qu'au Honduras est le facteur décisif pour l'avenir de ces pays.

Notes

1. Basée au Brésil, Odebrecht est la plus grande société d'ingénierie et de construction d'Amérique latine. Elle est devenue un géant international grâce à des pots-de-vin qui lui ont permis de mettre la main sur des projets d'infrastructures et d'autres contrats lucratifs. La corruption aurait atteint les plus hauts niveaux des gouvernements de certains pays. Au Brésil, l'Opération Lave-Auto (Lava Jato en portugais) a été ouverte pour enquêter sur les accusations de corruption et de blanchiment d'argent à la société pétrolière publique Petrobras - dont la plus grande partie concernait Odebrecht. Le PDG de la société, Marcelo Odebrecht, est actuellement en résidence surveillée pour son rôle dans le système. Il a d'abord été condamné à 19 ans de prison pour avoir versé 30 millions $ dans l'un des nombreux cas liés à l'Opération Lave-Auto, une peine réduite à 10 ans après avoir signé un accord de clémence en échange d'une amende de près de 2 milliards $, d'avoir admis sa culpabilité et fourni un témoignage aux autorités. Des accords de plaidoyer similaires ont été conclus par d'autres dirigeants d'entreprises.

2. Sgarzini, Bruno. « Victoria del SÍ en Ecuador : lecciones de un nuevo ciclo político regional. » Misión Verdad, 8 février 2018.

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Brésil

La lutte pour le droit de Lula d'être candidat présidentiel s'intensifie


Rassemblement de masse en appui à la candidature de l'ancien président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, à Sao Paulo, le 24 janvier 2018, dans le cadre de la caravane
« Lula pour le Brésil » en marche depuis l'année dernière

Le 24 janvier, des dizaines de milliers de Brésiliens ont manifesté dans les rues contre ce qu'ils qualifient de farce judiciaire qui se joue contre lui, déclarant « Une élection sans Lula est une fraude ! » et exigeant « Montrez-nous les preuves ! ». Au même moment, la quatrième Cour d'appel fédérale régionale (TRF4) de la ville de Porto Alegre a soutenu la condamnation de l'ancien président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, pour corruption passive et blanchiment d'argent.

Le panel d'appel de trois juges a rejeté l'appel de Lula par décision unanime peu de temps après avoir entendu les arguments présentés par son avocat de la défense. Ils ont ensuite pris la mesure supplémentaire d'augmenter la peine de prison de neuf ans et demi imposée par le premier juge qui l'a condamné à 12 ans et un mois.

Le tribunal a déclaré qu'il n'ordonnerait pas l'emprisonnement de Lula tant que tous les recours d'appel n'auront pas été épuisés, jusqu'au niveau de la Cour suprême du pays. Cependant, le lendemain du rejet de son appel, un juge d'un autre tribunal a interdit à Lula de quitter le pays et lui a ordonné de remettre son passeport, le forçant à annuler un voyage de fin de semaine en Éthiopie où il avait été invité à participer à un panel de discussion au Sommet de l'Union africaine sur la lutte contre la faim qui s'inspire des succès obtenus par le Brésil sur cette question durant sa présidence. L'ordonnance était prétendument sans rapport avec la décision de la cour d'appel et liée à des accusations de nature similaire qui n'ont pas encore été entendues par les tribunaux. Le 2 février, un juge d'une cour supérieure a renversé cette ordonnance d'une cour inférieure en invoquant qu'il n'existe aucune preuve que Lula veuille quitter le Brésil.

En réponse à ce barrage d'attaques de la part du système juridique, le Parti des travailleurs a confirmé Lula comme candidat du Parti à la présidence aux élections d'octobre et s'est engagé à poursuivre et intensifier la lutte contre la violation de ses droits et des droits des Brésiliens. Dans un communiqué, le PT déclare :

« Lula n'a commis aucun crime, ses accusateurs le savent, sa condamnation est une farce judiciaire qui embarrasse le Brésil à la face du monde. [...]

« Afin de condamner Lula, sans aucune preuve et aucun crime, le 4e tribunal régional fédéral (TRF-4) a décrété que dans l'enquête Lave-Auto [nom sous lequel l'enquête dirigée par le juge qui a condamné Lula est maintenant connue - LML ] les juges et les procureurs n'ont pas à se conformer aux règles établies pour les « cas ordinaires ». Une fois l'état d'exception décrété, les droits de Lula et de sa famille ont été violés tout au long du processus ... Maintenant, l'arrangement indécent ... par les trois juges du 8e panel de la chambre d'appel du TRF-4 de planifier leurs votes sur la base de l'appel de la défense a révélé la nature politique du procès. « Lula a été persécuté, accusé, jugé et condamné selon un processus d'exception qui est la continuité du coup de 2016 de destitution de la présidente Dilma Rousseff.

« Les ficelles qui ont manipulé l'opération Lave-auto et la cour d'appel de Porto Alegre dans un procès partial pour condamner Lula, sans preuve et sans crime, sont manipulées par les mêmes secteurs qui ont déchiré la Constitution et les votes de 54 millions d'électeurs pour placer un gang dans le palais présidentiel do Planalto. »

Le communiqué conclut en partageant la résolution adoptée « en ce moment décisif pour l'avenir de notre pays » lors d'une assemblée publique organisée par l'exécutif national du PT, où il est résolu de :

 1. réaffirmer la décision de la Direction nationale du PT que notre frère Luiz Inácio Lula da Silva va se présenter à la présidence de la République aux élections d'octobre 2018 ;

 2. dénoncer devant le pays et le monde la farce judiciaire orchestrée contre Lula : les actions illégales des policiers et des procureurs de Lave-Auto, la condamnation injuste et illégale de Sérgio Moro, l'arrangement indécent des juges d'appel de la TRF-4 et la complicité de [réseau de télévision] Rede Globo avec cette farce ;

 3. saluer et remercier les partis politiques, les mouvements sociaux, les organisations et les personnalités qui, au Brésil et à l'étranger, ont condamné la persécution et proclamé l'importance démocratique de la participation de Lula au processus politique et électoral ;

 4. approfondir le dialogue et maintenir l'unité avec les partis politiques et les forces sociales, en cherchant à établir une alliance large et solide, avec tous ceux qui pourraient se mettre d'accord sur la plateforme gouvernementale que nous bâtissons et soumettrons au pays ;

 5. établir de plus en plus de Comités populaires pour la défense de la démocratie et du droit de Lula à être candidat, afin de rassembler nos frères et nos soeurs ayant des visions politiques diverses pour dialoguer avec le peuple sur la persécution contre Lula.

Avec Lula et le peuple jusqu'à la victoire en octobre !


Rassemblement de masse en appui à Lula, Porto Alegre, le 23 janvier 2018

São Paulo, le 25 janvier 2018. Commission de l'exécutif national du Parti des travailleurs (PT)

Note

 1. Voir « Lula a le droit d'être candidat à la présidence », LML le 20 janvier 2018

(Sources : Folha de Sao Paulo. Photos : R. Stuckert.)

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Cuba

Les États-Unis mettent sur pied un cyber groupe
de travail pour s'ingérer dans les affaires
intérieures de Cuba et cibler sa jeunesse

Le 23 janvier, le département d'État américain a annoncé la création du Groupe de travail sur l'Internet cubain afin de « promouvoir la circulation libre et non réglementée de l'information à Cuba. Le groupe de travail examinera les défis technologiques et les opportunités pour étendre l'accès à Internet et aux médias indépendants à Cuba », indique un communiqué de presse. Il est également annoncé que sa première réunion aura lieu le 7 février.

Cette nouvelle initiative fait suite au Mémorandum présidentiel sur la sécurité nationale du 16 juin 2017 du président Trump intitulé « Renforcer la politique des États-Unis à l'égard de Cuba ».

En réponse, le ministère cubain des Affaires étrangères a publié une note diplomatique pour « exprimer sa forte protestation contre la prétention du gouvernement américain de violer de façon flagrante la souveraineté cubaine, en ce qui concerne la compétence nationale pour réguler la circulation de l'information et l'utilisation des médias, tout en rejetant la tentative de manipulation d'Internet pour mener des programmes illégaux à des fins politiques et de subversion, dans le cadre de leurs actions visant à modifier ou à changer l'ordre constitutionnel de la République de Cuba. »

La note exige que le gouvernement des États-Unis « cesse ses actions subversives, interférentes et illégales contre Cuba, qui sapent la stabilité et l'ordre constitutionnels cubains, et l'exhorte à respecter la souveraineté cubaine, le droit international et les buts et principes de la Charte des Nations unies ».

Dans son message, le ministère cubain des Affaires étrangères réitère la détermination du gouvernement cubain à ne tolérer aucun type d'activité subversive ou d'ingérence dans ses affaires intérieures et, en tant que pays souverain, à continuer de se défendre et à dénoncer la nature interférente de ce type d'action.

« Cuba continuera à réguler la circulation de l'information en tant que son droit souverain et comme c'est la pratique dans tous les pays, y compris les États-Unis. Cuba continuera également à avancer dans l'informatisation de sa société, dans le cadre du développement du pays et des termes des objectifs de justice sociale qui caractérisent sa Révolution », dit-il.

D'autres programmes visant à essayer d'utiliser Internet pour fomenter un changement de régime à Cuba ont échoué lamentablement et ont révélé ce que les États-Unis entendent par « libre circulation de l'information ». Sous l'administration d'Obama, il y avait le ZunZuneo, une plateforme de messagerie créée par les États-Unis semblable à Twitter visant à attaquer la conscience de la jeunesse cubaine qui défend la souveraineté et le droit à l'autodétermination de Cuba.

L'expansion de l'Internet à Cuba

Pendant ce temps, Cuba élargit progressivement l'accès à l'Internet pour ses citoyens en fonction de ses possibilités économiques dans les conditions d'un blocus américain brutal qui bloque sa capacité à commercer librement avec d'autres pays.

Un rapport de Rosa Miriam Elizalde indique que « 2017 restera dans les mémoires comme l'année de l'expansion de l'accès Internet dans notre pays - avec 40 % des Cubains en ligne, 37 % de plus qu'en 2010 - et la création de points d'accès Internet dans des zones urbaines partout dans l'île. »

(Granma, 24 janvier 2018)

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Les États-Unis reprennent leurs politiques
ratées à l'égard de Cuba

Si l'administration du président Donald Trump a l'intention d'utiliser les nouvelles technologies pour imposer des changements dans l'ordre interne de Cuba, elle a choisi des voies très anciennes qui, par le passé, ont démontré leur manque de réalisme et leur inefficacité, sans parler du fait évident qu'elles violent les lois du pays cible, et même celles des États-Unis.

La création d'une « Force opérationnelle » sur Internet contre Cuba, annoncée le mardi 23 janvier par le Département d'État, ouvre la voie au retour à une politique de guerre froide ratée que les deux pays avaient tenté de surmonter depuis le 17 décembre 2014.

Cette décision s'inscrit aussi dans la continuité du discours maladroit prononcé le 16 juin dernier par le président Trump à Miami, lorsque, vraisemblablement mal conseillé, il a rencontré une représentation de l'extrême droite cubaine pour annoncer, avec un grand battage médiatique, son revirement de politique à l'égard de Cuba qui pourrait se résumer en quelques mots comme un durcissement du blocus économique et la réduction des voyages entre les deux pays.

Le terrain choisi pour cette nouvelle agression, Internet, montre clairement quels sont les véritables objectifs des États-Unis, qui exigent le « libre accès » au réseau de réseaux dans les pays qui leurs sont opposés, alors qu'ils ont déployé sur leur territoire un mégasystème de collecte, de stockage et de traitement de données sur les activités de leurs citoyens sur le web.

Par ailleurs, au début du mois de janvier, le Congrès étasunien a présenté un projet de loi visant à supprimer les quelques restrictions à la pratique de l'espionnage international, mise en lumière par les fuites distillées par l'ex-agent de la CIA et ex-analyste contractant de la NSA, Edward Snowden.

Depuis le soi-disant « printemps arabe », déjà tombé dans l'oubli, jusqu'à des projets plus récents tels que l'incitation à des manifestations en Iran et le soutien aux secteurs violents au Venezuela, Washington a une tendance de plus en plus prononcée à recourir aux réseaux sociaux et Internet, motivée par des objectifs géopolitiques et de domination.

Cet effort découle d'une doctrine de guerre non conventionnelle conçue pour déstabiliser les pays sans avoir un recours direct aux forces militaires, une doctrine qui a pris racine à la suite de l'échec des conflits irakien et afghan.

L'activation de la nouvelle « task force » prouve également que l'argent ne saurait manquer pour un gouvernement paralysé et en manque de fonds lorsqu'il s'agit de financer des projets subversifs contre Cuba. Les sources de financement ne manquent pas, même si le budget présenté par le président Trump au Congrès pour 2018 élimine l'enveloppe traditionnelle publique de 20 millions $ par an, approuvée depuis plusieurs décennies pour les agressions.

La facilité avec laquelle de nouvelles agences sont créées, avec en leur sein des fonctionnaires « gouvernementaux et non gouvernementaux », contraste également avec la réduction drastique du personnel diplomatique de Washington à La Havane, qui a entraîné la paralysie de la délivrance de visas et a un impact direct sur les services qui étaient offerts aux Cubains et à leurs familles aux États-Unis.

Cuba n'a pas été prise de court par les nouveaux plans de Trump, notre pays ayant accumulé plus d'un demi-siècle d'expérience face à des programmes d'agression en tout genre.

Des projets récents tels que ZunZuneo, Piramideo, Commotion et autres se sont heurtés à la capacité des autorités cubaines à les détecter et à l'unité de notre population face aux agressions.

Ils surviennent à un moment où des pas clairs et évidents sont franchis vers l'informatisation de la société, dans une approche axée sur l'accès social et la protection de la souveraineté du pays, en dépit des contraintes économiques.

Après l'ouverture de plus de 500 points d'accès publics à Internet mis en service dans l'ensemble du pays, sans autres restrictions que celles imposées par le blocus et les raisons de sécurité nationale, Cuba s'apprête à exploiter le service Internet sur les téléphones portables — plus de quatre millions d'usagers connectés au réseau — et à étendre le service chez les particuliers.

Si l'intention de l'administration Trump était vraiment de garantir aux Cubains l'accès à Internet, elle pourrait soit lever les restrictions du blocus, qui nous empêchent d'accéder aux technologies de pointe dans ce secteur, soit offrir des facilités pour leur acquisition. Cela leur coûterait moins cher que de recourir à une « Force opérationnelle » d'ores et déjà vouée à l'échec.

Projets subversifs contre Cuba axés sur les nouvelles technologies

ZunZuneo  : Financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), son objectif était de lancer un réseau de messagerie pouvant atteindre des centaines de milliers de Cubains en utilisant un « contenu non controversé » : des informations sur le football, la musique, le bulletin météo et de la publicité. Une fois leur objectif atteint, ils auraient envoyé des messages à contenu politique pour inciter les Cubains à lancer des mots d'ordre sur le web pour organiser des rassemblements de masse dans le but de déstabiliser le pays.

Pyramideo  : Semblable à ZunZuneo , ce programme était dirigé par l'Office des transmissions à Cuba (OCB), auquel sont rattachées Radio et TV Martí . Il avait comme objectif de favoriser la création d'un réseau d' « amis », leur offrant la possibilité qu'une personne puisse envoyer aux membres de sa « pyramide » un SMS de groupe pour le coût d'un seul message. Le but réel était la création d'une plateforme de subversion.

Commotion  : Un outil mis au point par l'Open Technology Institute (OTI) de la New America Foundation, basée à Washington, à l'origine à usage militaire et consistant dans la création de réseaux sans fil indépendants. Bien qu'il n'y ait aucune information concernant son entrée en fonctionnement à Cuba, plusieurs sources du gouvernement étasunien ont déclaré au New York Times que des millions de dollars avaient été alloués à ce projet.

Opération Surf  : Démasqué par l'agent « Raul », Dalexi Gonzalez Madruga, de la Sûreté de l'État cubaine, ce projet avait été conçu pour favoriser l'introduction sur notre territoire d'équipements et de logiciels pour l'installation d'antennes illégales fournissant un accès illégal à Internet.

(24 janvier 2018)

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Honduras

Exigeons la libération immédiate d'Edwin Espinal et de tous les prisonniers politiques

L'activiste hondurien de longue date, Edwin Robelo Espinal, a été arrêté par la police le 19 janvier, à la veille d'une grève nationale d'une semaine. La liste de fausses accusations est longue : incendie criminel, dégâts matériels et recours à du matériel explosif artisanal. Edwin fait aussi l'objet d'une enquête menée par l'État pour terrorisme et actes criminels en association avec des dégâts encourus par l'hôtel Marriott, une chaîne américaine de plusieurs milliards de dollars, à l'occasion d'une manifestation tenue le 12 janvier à Tegucigalpa.


Edwin Robelo Espinal

Des milliers de Honduriens de tous les milieux ont participé à l'action du 12 janvier pour dénoncer la fraude électorale qui a privé le candidat présidentiel de l'Alliance d'opposition Salvador Nasralla de sa victoire lors des élections générales du 26 novembre 2017. L'action a dénoncé le meurtre de plus de trente manifestants opposés à cette fraude et de passants par les forces de sécurité de l'État et les arrestations de dizaines de prisonniers politiques dans le cadre de la crise postélectorale. L'arrestation arbitraire d'Edwin s'est produite dans ce contexte de fraude électorale appuyée par les États-Unis et le Canada dans le but de maintenir au pouvoir de président actuel, Juan Orlando Hernandez.

Edwin est présentement incarcéré en attente de son procès. À la fin de son procès initial tenu le 22 janvier dans des installations militaires, le juge a ordonné la détention d'Edwin jusqu'à son procès et son transfert vers La Tolva, une prison de haute sécurité. Dans cette prison, qui est dirigée par un colonel militaire, l'accès aux visiteurs est très restreint. Les prisonniers peuvent sortir prendre de l'air seulement une fois aux deux semaines et vivent dans des conditions horribles. Bien que le cas ait été porté en appel par l'organisation hondurienne des droits humains COFADEH, Edwin pourrait rester incarcéré pendant deux ans ou même plus en attendant son procès.

Edwin Espinal est victime du harcèlement de l'État
depuis plusieurs années

Edwin est un homme bon et avenant qui rassemble autour de lui des jeunes de tous âges. Il croit profondément à l'organisation et appuie la résistance sous toutes ses formes et est solidaire avec les groupes et mouvements sociaux honduriens. Il n'a jamais cessé de croire que le changement est possible au Honduras.

C'est cette puissante et inlassable conviction d'Edwin que craint le gouvernement. C'est la raison pour laquelle, depuis le coup militaire de 2009 appuyé par les États-Unis et le Canada, Edwin a été la cible constante de répression et de harcèlement par l'État.

En 2009, la partenaire d'Edwin, Wendy Elizabeth Avila, a été tuée suite à une exposition très forte au gaz lacrymogène lorsque les forces de l'État ont violemment expulsé des milliers de manifestants rassemblés à l'ambassade brésilienne pour souhaiter la bienvenue au président évincé Manuel Zelaya de retour au pays.

En 2010, Edwin a été enlevé et torturé par la police hondurienne qui a été acquittée plus tard de toutes les accusations portées contre elle dans ce système judiciaire corrompu.

Un mois avant la tenue des élections frauduleuses et violentes de 2013, la police militaire hondurienne et l'escouade canine commandées par le Bureau du ministère public ont illégalement perquisitionné la maison familiale d'Edwin sous prétexte qu'il aurait eu en sa possession de la drogue, de l'argent et des armes. À ce moment-là, Edwin participait à un mouvement communautaire pour arrêter la privatisation des terrains de soccer publics dans son quartier, des lieux populaires auprès des jeunes démunis qui ont accès à peu de ressources et d'espaces récréatifs.

En 2015, la mère d'Edwin est décédée à l'hôpital de sécurité sociale suite au pillage de l'ordre de 350 millions de dollars de l'Institut hondurien de sécurité sociale (IHSS) orchestré par le Parti national qui est au pouvoir depuis 2010.

Edwin a été détenu plus d'une douzaine de fois depuis 2009 et a été battu par les forces de sécurité. La plus récente agression a eu lieu en décembre 2017 alors qu'il participait à une manifestation contre la fraude électorale à Tegucigalpa.

En raison de cette persécution continuelle, la Commission interaméricaine des droits humains (IACHR) a accordé des mesures de protection à Edwin en 2010. Ces mesures ont été renouvelées en 2013 peu de temps après la perquisition illégale au domicile familial.

Edwin a accordé des entrevues à Democracy Now !, Fault Lines d'Al Jazeera et est interviewé dans le documentaire Resistencia. Des articles sur son histoire ont aussi été publiés dans Truthout et dans le périodique POLITICO.

La détention actuelle d'Edwin en vertu de fausses accusations est un exemple parmi plusieurs de la persécution politique systématique et du ciblage des manifestants antifraude et des adversaires politiques du gouvernement. Le gouvernement illégitime et corrompu de Juan Orlando Hernandez cible ses propres citoyens — des gens comme Edwin — tout en refusant d'enquêter sur les centaines d'assassinats et d'arrestations arbitraires commis par les forces de l'État contre les activistes, manifestants, journalistes, avocats et autres participants au mouvement social.

Les procédures juridiques contre Edwin transgressent totalement la loi hondurienne et la procédure établie. Son dossier se retrouve devant les tribunaux de « juridiction nationale » qui n'ont aucune juridiction dans ce dossier compte tenu de la nature des accusations portées contre Edwin. Le juge qui entend la cause est le même qui a commandé la perquisition au domicile d'Edwin en 2013, laquelle, en vertu de la loi hondurienne, était illégale. Les représentants juridiques d'Edwin ont eu droit à un jour (un dimanche) pour préparer sa défense après quoi il a été incarcéré en attendant son procès qui pourrait n'avoir lieu que dans plusieurs années. Pour ces raisons, les accusations frauduleuses contre Edwin sont un exemple flagrant de persécution politique contre un adversaire politique ciblé par le gouvernement hondurien depuis de nombreuses années.

Il faut agir immédiatement pour assurer la sécurité
et la libération d'Edwin

Nous exigeons la libération immédiate d'Edwin de même que celle des plus de 40 prisonniers politiques partout au pays et le retrait des fausses accusations qui pèsent contre eux.

Afin d'assurer la sécurité immédiate d'Edwin et d'obtenir justice, nous exigeons des autorités honduriennes qu'ils le libèrent immédiatement.

Entretemps, nous exigeons le transfert d'Edwin vers un centre de détention tel que recommandé par le COFADEH (le Comité des membres de la famille des détenus disparus du Honduras), qui lui assure depuis 2009 un appui continuel juridique et au niveau des droits humains. Edwin est présentement détenu dans une prison dirigée par un officier militaire et cette prison impose des restrictions draconiennes sur les visites de la part des membres de la famille, des amis et des groupes à la défense des droits humains. Ces visites sont essentielles pour garantir sa sécurité et son bien-être pendant sa détention. Jusqu'à ce jour, sa famille et ses avocats n'ont pas pu le voir.

Nous exigeons que le cas d'Edwin soit retiré des tribunaux de « juridiction nationale » et entendu dans un système de tribunaux réguliers.

Nous exigeons aussi que les membres du Congrès des États-Unis signent le projet de loi Berta Caceres qui demande la suspension immédiate de toute aide des États-Unis au Honduras.

Contactez les représentants étasuniens, canadiens et honduriens. Cliquez ici pour une liste de contacts et pour de plus amples informations sur le cas d'Edwin et sur la situation des droits humains dans le pays.

La solidarité et les actions continues sont également nécessaires

Nous appelons les délégations des droits humains, les journalistes et les enquêteurs à rendre visite à Edwin et à d'autres prisonniers politiques détenus de façon arbitraire et qui vivent la répression dans le contexte de la crise postélectorale et de l'imposition du régime de Juan Orlando Hernandez.

La famille d'Edwin a besoin d'appui financier dans sa quête de justice et ses efforts pour veiller à sa sécurité et pour exiger sa libération.

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