Numéro 5 - 10 février 2018
« Leur esprit vit en nous
»
Marches commémoratives en
hommage aux femmes
disparues et assassinées
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« Leur esprit vit en nous »
• Marches commémoratives en hommage aux
femmes disparues et assassinées
Les « Jeux de la
paix » de PyeongChang
• Le profond désir de paix et de
réunification de la nation coréenne donne le ton
Intimidations et menaces américaines contre la RPDC
• Les États-Unis font un très
mauvais calcul du désir de réunification
des
Coréens
• Lettre du ministre des Affaires
étrangères de la RPDC au secrétaire
général de l'ONU
La nature génocidaire des
sanctions
• L'UNICEF souligne les dommages au travail
humanitaire
• Le complot de génocide contre la
Corée du Nord: lettre ouverte à la Cour pénale
internationale
L'affirmation de
l'hégémonie des États-Unis sur l'Amérique
latine
• Se livrer à la corruption sous
couvert de la combattre - Margaret Villamizar
Brésil
• La lutte pour le droit de Lula d'être
candidat présidentiel s'intensifie
Cuba
• Les États-Unis mettent sur pied un
cybergroupe de travail pour s'ingérer dans les affaires
intérieures de Cuba et cibler sa jeunesse
• Les États-Unis reprennent leurs
politiques ratées à l'égard de
Cuba -
Sergio Alejandro Gómez
Honduras
• Exigeons la libération
immédiate d'Edwin Espinal et de tous les
prisonniers politiques
Supplément
• Concentration de la richesse sociale à
l'échelle du monde
« Leur esprit vit en
nous »
Marches commémoratives en hommage
aux femmes disparues et assassinées
Marche commémorative des femmes à Vancouver le 14 avril
2015
D'importantes marches commémoratives des femmes
auront lieu partout au Canada le 14
février. La première marche commémorative des
femmes du 14
février a eu lieu en 1992 en réponse à
l'assassinat d'une femme salish du littoral à Vancouver. Une
marche annuelle a lieu à Vancouver depuis et
des marches se tiennent maintenant dans plusieurs villes. Les marches
commémoratives en hommage aux femmes
disparues et assassinées du 14 février
sont une occasion de se rassembler pour pleurer les victimes et
affirmer son engagement à la cause de la justice.
Il y a trois fois plus de cas de violence contre les
femmes parmi les autochtones que parmi les non-autochtones.
L'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) et Walk 4
Justice ont établi qu'il y a plus
de 4 000 femmes et filles autochtones disparues et
assassinées au Canada. Pour sa part,
la GRC rapporte 1 181 cas de femmes autochtones disparues ou
assassinées au Canada entre 1980 et 2012. Dans de
nombreux cas les familles rapportent un refus de la police
d'enquêter le cas de femmes disparues ou tuées et
l'insuccès des enquêtes de la police.
L'ex-ministre de la Condition féminine, Patty Hadju, a reconnu
le problème de la sous-déclaration des cas d'homicides
par la police et que des morts suspectes ne sont pas
enquêtées. L'énormité du
phénomène se voit dans l'écart entre le nombre de
cas rapportés par la GRC et les informations recueillies par
l'AFAC et Walk 4 Justice. Il arrive même souvent que des
policiers soient impliqués dans les violences racistes contre
les femmes et filles
autochtones, et ce, en toute impunité.
Des robes rouges vides sont venues symboliser les femmes
et les
filles autochtones
assassinées ou disparues et la demande de réparation des
peuples. en
haut: les robes bordent les marches aux édifices du Parlement
à Ottawa;
en bas: à côté de l'autoroute des larmes dans le
nord
de la Colombie-Britannique.
Un rapport de l'Administratrice en chef de la
santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, établit que
la moitié des femmes au Canada ont subi au moins une fois dans
leur vie une agression physique ou à caractère sexuel
depuis l'âge de 16 ans. Selon l'Enquête sociale sur la
victimisation de Statistique Canada, il y a
eu 553 000 cas d'agression sexuelle déclarée
par des victimes en 2014. Dans la vaste majorité des cas,
il
s'agit de femmes.
Tous les six jours, une femme meurt au Canada
des suites de violence conjugale. Chaque année, le Réseau
canadien des maisons d'hébergement pour femmes donne le portrait
d'une journée dans la vie des femmes et enfants en besoin
d'hébergement. Dans la journée-portrait de 2017, il
rapportait que 44 % des maisons
d'hébergement n'avaient plus de place. Ce
jour-là, 356
femmes et 250 enfants ont demandé de l'aide des services
d'hébergement de 105 maisons et abris. La majorité,
soit 273 femmes et 182 enfants, ou 75 %, se sont
fait dire qu'il n'y avait plus de place.
Dans sa Stratégie nationale sur le logement
annoncée en 2017, le gouvernement libéral de Justin
Trudeau reconnaissait l'existence de cette crise, mais il n'a pas pour
autant rétabli le Programme d'amélioration des maisons
d'hébergement aboli par le gouvernement Harper ni pris les
mesures nécessaires pour assurer la disponibilité des
places en hébergement. Le Fonds national de co-investissement
annoncé avec cette stratégie va seulement « aider
à réduire les listes d'attente et le nombre de femmes qui
pourraient autrement retourner dans des relations violentes ou se
retrouver à la rue ». On ne précise pas
comment cela va se faire. Par contre, le gouvernement annonce
combien d'argent il va consacrer à l'achat de nouvelles serrures
pour mettre sur les portes des maisons d'hébergement.
De récentes
données confirment que les agences et institutions
gouvernementales elles-mêmes sont des milieux de travail non
sécuritaires pour les femmes. Les accusations d'inconduite
sexuelle abondent au parlement, dans les ministères et les
échelons supérieurs des partis politiques qui
siègent au parlement. Il y a plusieurs cas de recours
collectifs de femmes contre la GRC et les Forces armées
canadiennes après des années de promesse de lutte contre
le harcèlement et les agressions. En 2017, le gouvernement
a accepté de régler hors cour un recours collectif au nom
d'officières de la GRC ayant subi le harcèlement et la
discrimination sexuels. À ce jour, 2400 femmes
s'y sont inscrites. L'ampleur de ces recours collectifs donne une
idée du climat intrinsèquement sexiste qui encourage la
violence et d'autres injustices contre les femmes dans ces institutions.
Le ministère de la Justice tente
présentement de faire annuler un recours collectif contre les
Forces armées canadiennes en soutenant que le gouvernement n'a
pas la responsabilité d'assurer un milieu de travail libre de
harcèlement ou de créer des politiques de lutte au
harcèlement sexuel et à l'agression sexuelle. Lorsque
l'affaire a été éventée,
la ministre de la Justice et le ministre de la Défense ont
choisi de ne pas commenter. Justin Trudeau a exprimé son
indignation, mais des commentateurs ont observé que
c'était un autre exemple de la stratégie de relations
publiques consistant à « récupérer le
problème » pour détourner le blâme.
Les femmes sont aux premiers rangs de ceux et celles
qui luttent pour leurs droits dans le contexte de la défense des
droits de tous et toutes. Joignons-nous aux marches du 14
février !
L'exposition « Walking with our Sisters
», en l'honneur des femmes et filles autochtones disparues et
assassinées a été créée par
l'artiste métis Christi Belcourt. Elle comprend plus de 1 800
paires d'empeignes de mocassins décorés ou perlés
à la main donnés par les membres de la famille des femmes
et des filles autochtones disparues et assassinées. Elle
comprend également plus de 100 empeignes représentant les
enfants qui ne sont jamais rentrés des pensionnats. L'exposition
a été présentée dans des villes du Canada
depuis sa création en 2013. La photo provient d'une exposition
à Thunder Bay.
Les « Jeux de la paix »
de PyeongChang
Le profond désir de paix et de
réunification de la nation coréenne donne le ton
La délégation coréenne conjointe entre dans le
Stade olympique de
PyeongChang à la cérémonie d'ouverture le 9
février 2018, clôturant la
parade des nations. Le Drapeau de l'unification coréenne occupe
le
centre du stade et des flashs lumineux scintillent dans le stade avec
le mot « Corée ».
Un grand enthousiasme a régné lors de la
cérémonie d'ouverture des
Jeux olympiques d'hiver de PyeongChang alors qu'une
délégation unie
nord-coréenne et sud-coréenne y a a défilé
sous le Drapeau de l'unification de la Corée.
La décision a été prise un mois
avant les jeux lors des pourparlers
intercoréens du 9 janvier qui ont été tenus
pour promouvoir la
réconciliation et la réunification nationales et
résoudre tous les
problèmes entre Coréens par les négociations et le
dialogue bilatéraux
et pour dissiper les tensions montantes dues aux menaces des
États-Unis
de
perturber les Olympiques par le feu et la fureur. Les
représentants de
la République populaire démocratique de Corée et
de la République de
Corée ont pris la décision de « coopérer de
manière proactive pour
faire en sorte que les 23e Jeux olympiques d'hiver et les Jeux
paralympiques organisés par le sud seront un
succès et contribuer à
élever le prestige de la nation (coréenne) ».
Cela a mené à l'envoi aux
jeux d'une délégation nombreuse de la RPDC et à la
participation des
deux Corées en tant que délégation unique à
la cérémonie d'ouverture et
à d'autres initiatives.
Les deux parties se sont mobilisées pour
réaliser cette décision,
ce qui a grandement contribué à réduire les
tensions qu'ont créées les
impérialistes américains, le Canada et d'autres pays qui
s'ingèrent
dans les relations entre la RPDC et la RDC. L'objectif de paix et de
réunification, sans ingérence impérialiste, qui
anime le peuple coréen,
a
prévalu et donné le ton et fait en sorte que ces
Olympiques vont
maintenant être connus comme les « Jeux de la
paix ». Les Jeux de
PyeongChang sont les 23e Jeux olympiques d'hiver de l'histoire.
Ils
comprennent 102 événements appartenant
à 15 sports et près de 3 000
athlètes de 92 pays et
territoires y participent. Ce sont les premiers Jeux olympiques d'hiver
à se tenir en République de Corée et les
deuxièmes Olympiques à se
tenir en Corée du sud, les premières étant les
Olympiques d'été de
Séoul en 1988.
La cérémonie d'ouverture
La Parade des nations a été ouverte par la Grèce
en tant que pays
fondateur historique des Olympiques, suivie de tous les autres pays par
ordre alphabétique dans la langue coréenne, et la marche
a été fermée
par les 180 athlètes de la RPDC et de la RDC marchant
ensemble derrière
le Drapeau de l'unification, au son de la chanson de
folklore coréenne Arirang,
l'hymne
de
la
réunification
du
nord
et
du
sud. Ils ont reçu une ovation debout. La photo montre la
délégation
coréenne dirigée par les porteurs de drapeaux Hwang Chung
Guam de la
RPDC qui est membre de l'équipe unifiée de hockey
féminin de Corée et le conducteur de bobsleigh de la RDC
Won Yun-jong.
La cérémonie d'ouverture s'est tenue au
Stade olympique de
PyeongChang dans la soirée du 9 février devant une
foule de 35 000
personnes. La présence conjointe des athlètes et de la
direction de la
RDC et de la RPDC a été le clou de la
cérémonie d'ouverture, alors que
les performances sur la scène rappelaient la
mythologie, l'histoire et la culture coréennes et mettaient
l'accent
sur les thèmes de la paix et de l'harmonie avec éclat et
prouesses technologiques. Les
aspirations sincères des Coréens à unir leur
nation divisée ont vite
démontré le ridicule de l'opinion que la presse
impérialiste a répétée
ad nauseam que la présence unie des athlètes de la RDC et
de la RPDC
constituait une « manipulation » ou une «
offensive de charme » de la
RPDC qui ne dureraient pas.
Le président de la RDC Moon Jae-in (en avant à
gauche) et la première dame Kim Jung-sook (en avant à
droite) et le
président du Presidium de l'Assemblée populaire
suprême de la RPDC Kim
Yong-nam (deuxième rangée à gauche) et Kim Yo Jong
(deuxième rangée à
droite), première vice-directrice du Comité central du
Parti des travailleurs de la RPDC et chef de la
délégation de la RPDC
aux Olympiques. La visite en RDC d'une délégation d'un
si haut nouveau
est la première depuis l'armistice qui a mis fin à la
Guerre de Corée
en 1953.
L'espoir des peuples du monde pour la paix sur la
péninsule
coréenne a été exprimé officiellement par
le chef du Comité
international olympique (CIO). Après avoir salué tous les
gens présents
et souhaité que les jeux se déroulent dans un bon esprit
sportif, il a tenu à
souligner le rôle unificateur que jouent les sports et le
rôle que les
Olympiques
peuvent jouer dans le soutien à la paix.
« Un grand exemple de ce pouvoir unificateur [des
Olympiques] est
la marche conjointe ici ce soir des deux équipes des
comités nationaux
olympiques de la République de Corée et de la
République populaire
démocratique de Corée. Nous vous en remercions.
« Tous les athlètes qui m'entourent, tous
les spectateurs qui sont
ici dans ce stade et tous les amateurs des Olympiques dans le monde
qui nous regardent, tous nous sommes touchés par ce geste
magnifique.
Nous nous joignons tous à vous et vous appuyons dans votre
message de
paix.
« Unis dans notre diversité, nous sommes
plus forts que toutes les forces qui cherchent à nous diviser.
« Il y a deux ans à Rio, avec la
première équipe olympique des réfugiés, le
CIO a lancé un puissant message d'espoir au monde. Maintenant,
à PyeongChang, en défilant ensemble les athlètes
de la RPC et de la RPDC ont envoyé leur puissant message de
paix. »
Le président de la RDC, Moon Jae-in, a alors
déclaré les jeux
ouverts. Peu après, deux membres de l'équipe
unifiée de hockey féminin
de la Corée, Park Jong-ah de la RDC et Jong Su Hyon de la RPDC,
ont eu
l'honneur de porter conjointement la flamme olympique et de gravir
l'escalier majestueux avant de remettre la flamme à
l'héroïne du
sport coréen, médaillée olympique et championne du
monde de patinage
artistique Kim Yuna, de la RDC, qui a allumé la vasque olympique.
L'équipe coréenne unifiée de
hockey féminin
Les meneuses de claques de la RPDC réchauffent la foule avant
le match de hockey féminin Corée-Suisse le 10
février 2018.
Pour la première fois en 65 ans, les
athlètes sud et nord-coréennes
jouent dans une équipe olympique unifiée, l'équipe
de hockey féminin
sur glace. L'équipe de 35 membres comprend 15 joueuses
de la RPDC. Les
joueuses de la RDC comprennent des athlètes qui ont la double
citoyenneté coréenne-canadienne et
coréenne-étasunienne. L'entraîneuse de
l'équipe unifiée est la
Canadienne Sarah Murray. Les joueuses du nord et du sud ont
été réunies
pour une première fois seulement 10 jours avant leur
première partie.
La joueuse coréenne-canadienne Caroline Park a
dit ceci de
l'équipe unifiée : « Je crois qu'au
début vous ne savez pas à quoi vous
attendre. Vous avez lu toutes sortes de choses dans les nouvelles et
vous ne savez pas ce qui se passe, mais je pense que lorsque les
nord-coréennes nous ont rejointes, elles ont
dépassé nos espérances.
Elles
sont si gentilles et si désireuses d'apprendre. »
Auparavant le 4 février, 1 600
sud-coréens ont applaudi l'équipe
unifiée lors d'un match d'entraînement contre la
Suède peu avant le
début des jeux. Agitant les Drapeaux de l'unification, elles ont
scandé
« Notre pays—réunification ! Une
Corée ! »
Participation de la délégation de la RPDC
Les meneuses de claques de la RPDC en pleine action à la
cérémonie
d'ouverture
Les 280 membres de la délégation de
la RPDC sont arrivés en Corée
du sud le 7 février. Le contingent de 280 membres
comprend le ministre
de la Culture physique et des Sports Kim Il-guk et trois autres membres
du Comité national olympique, 229 meneuses de
claques, 26 membres d'une
équipe de
démonstration de taekwondo et 21 journalistes.
Un large sourire aux
lèvres, les meneuses de claques ont accueilli les journalistes
et
parlé
avec confiance de l'objectif de leur visite, disant que « nous
sommes
ici pour faire avancer l'unification ». Lorsqu'on leur a
demandé quels
numéros elles vont interpréter, une des membres a dit que
«
vous allez devoir attendre un peu. Nous ne voulons pas gâcher la
surprise ! » alors que d'autres ont dit que leurs
acclamations vont
être « pleines d'énergie et
d'enthousiasme ».
Le ministre Kim Il-guk a dit : « Travaillons
tous ensemble pour réaliser une bonne performance à ces
jeux. »
« Je suis content que les Olympiques d'hiver se
tiennent avec
succès par une coopération entre la Corée du nord
et du sud », a dit
Kim Myong-chol, un membre du Comité national olympique de la
RPDC. «
J'espère que les athlètes nord-coréens et
sud-coréens vont obtenir de
bons résultats à ces jeux. »
L'orchestre Moranbong et la troupe artistique Samjiyon donnent un
spectacle à Gangneung
le 8 février 2018.
L'orchestre Moranbong et la troupe artistique Samjiyon
de la RPDC,
qui comprennent 140 artistes, sont arrivés la veille par
bateau suite à
une exemption au régime de sanctions. Le 8 février,
ils ont donné un
spectacle à la salle Saimdang de 998 sièges du
Centre des arts
Gangneung. Le gouvernement sud-coréen y avait
invité des membres des familles divisées par la Guerre de
Corée et des
personnes désavantagées socialement et les 560
autres sièges avaient
été réservés à des citoyens
ordinaires choisis par loterie. On dit
que 150 000 personnes ont participé à la
loterie en ligne pour se
procurer ces billets.
Le Hankyoreh rapporte que la dernière
visite d'une équipe
de meneuses de claques de la RPDC en Corée du sud remonte
à 12
ans et demi, aux Championnats asiatiques d'athlétisme
de 2005 à
Incheon. Il rapporte aussi que les délégations
précédentes ont été très
bien reçues en Corée du sud.
« La première fois qu'une équipe de
meneuses de claques de la RPDC a
visité la Corée du sud, c'était aux Jeux
asiatiques de Busan en 2002.
Aussitôt qu'elles sont arrivées au port Dadaepo de Busan
à bord du navire Mangyongbong 92
le 28 septembre, avant la cérémonie d'ouverture des
jeux, on n'a parlé
que d'elles.
Plus de 2 000 supporters sud-coréens se sont
rassemblés au port et leur
ont souhaité la bienvenue en arborant le Drapeau de la
réunification
tandis que 280 meneuses de claques nord-coréennes,
vêtues
de hanboks aux
couleurs variées (un costume coréen traditionnel),
avaient un grand
sourire aux lèvres et les saluaient de la main.
« Dès le moment où le navire a
accosté au port, une fanfare de
cuivres accompagnée de joueurs de tambour et de fifre a
interprété la
chanson nord-coréenne Pangapsumnida (Heureux de te
rencontrer) tandis que la foule des sud-coréens répondait
par le slogan 'La patrie unifiée'. » En entrevue au Hankyoreh
lors de la
cérémonie de clôture des Jeux asiatiques, une des
membres de la troupe
a dit : « Nous apprécions les compliments qui sont
faits à notre
beauté, mais nous voudrions surtout que vous nous
considériez comme des
émissaires de la réunification en Corée du sud
plutôt que comme des
femmes très belles. »
Délégation de l'Association
générale des Coréens résidant au Japon
Le 8 février, une délégation
de 100 personnes de
l'Association générale des Coréens résidant
au Japon (Chongryon) est
arrivée en Corée du sud à l'occasion des
Olympiques de PyeongChang.
Selon le Hankyoreh, c'est la première fois en 16
ans que Chongryon envoie une telle délégation en
Corée du
sud.
En plus des Coréens de l'étranger qui
arrivent du Japon, de
nombreux autres Coréens qui vivent aux États-Unis et en
Europe sont
arrivés les 8 et 9 février.
Les militants pour la paix et la réunification
tiennent une action à l'ambassade des États-Unis
Le 5 février, les militants de
Solidarité pour la paix et
la réunification de la Corée (SPARK) ont tenu un piquet
et une
conférence de presse devant l'ambassade américaine
à Séoul. Ils ont
dénoncé les plans des États-Unis
d'organiser une frappe préventive « nez
sanglant » contre la RPDC et
déclaré que cela ne ferait qu'aggraver la situation et
mener à une
guerre totale. Ils ont réitéré que le dialogue et
les négociations sont
les seuls moyens qui existent pour résoudre les tensions et la
question
nucléaire sur la péninsule coréenne et
exigé que les États-Unis
s'engagent dans un dialogue avec la RPDC.
Plus tard le 9 février, la CBC a
utilisé une petite action
organisée anti-RPDC devant l'endroit où se tenait la
cérémonie
d'ouverture comme prétexte pour promouvoir l'objectif virulent
des
impérialistes américains d'attaquer la RPDC et de miner
la
réunification coréenne.
Les Coréens vivant aux États-Unis
accueillent les Jeux de PyeongChang comme les « Olympiques de la
paix »
Le Comité américain du 15
juin pour la réunification de la
Corée a organisé une journée de marches
coordonnées pour la paix à New
York, Los Angeles et Chicago le 4 février pour appuyer les
initiatives
conjointes de la RPDC et de la RDC aux Olympiques de PyeongChang. Les
participants ont réaffirmé la revendication de
la paix sur la péninsule coréenne par la signature par
les États-Unis
d'un traité de paix avec la RPDC et le retrait des troupes
américaines
de Corée. Dans une déclaration, le comité
dénonce la tentative du
gouvernement des États-Unis et des médias conservateurs
de Corée du sud
de présenter les efforts de paix intercoréens et la
réunification aux
Olympiques comme de la « manipulation
nord-coréenne ». Il poursuit ; «
Nous, aux États-Unis, ne pouvons pas rester à ne rien
faire et suivre
la situation avec espoir et anxiété... Nous devons faire
ce que nous
pouvons pour faire en sorte que les Olympiques de PyeongChang soient
vraiment les 'Olympiques de la paix'. Même si nous
sommes des Coréens vivant à l'étranger, nous
voulons exprimer notre
appui aux Olympiques de la paix de PyeongChang par des marches pour la
paix. C'est notre geste symbolique d'appui à nos compatriotes
coréens
du nord et du sud qui coopèrent activement les uns avec les
autres. »
New York
À New York, la marche de la paix a débuté devant
la Mission
permanente de la RDC à l'ONU, avec la présentation d'un
bouquet de
fleurs à un représentant de la mission. Les participants
se sont
ensuite dirigés vers la Mission permanente de la RPDC à
l'ONU, où ils
ont été reçus par Ja Song-nam, l'ambassadeur de la
RPDC à l'ONU.
Celui-ci a exprimé sa gratitude et son espoir que les Olympiques
de
PyeongChang contribueront à « améliorer les
relations entre la Corée
du nord et du sud en marche vers la réunification ».
Ja s'est joint aux
marcheurs de la paix pour interpréter Arirang.
Chicago
Les marcheurs se rassemblent à la Galerie Park.
Los Angeles
À Los Angeles, la marche a réuni plusieurs
Américains
d'origine
coréenne et des organisations pour la paix et antiguerre. Des
joueurs
de tambour coréens ont dirigé la marche alors que les
plus de 100
participants scandaient « La Corée est
une ! ».
Plans pour la poursuite des sommets historiques
intercoréens
Le président Moon, Kim Yong Nam et Kim Yo Jong se
rendent à un dîner-rencontre à la Maison
présidentielle bleue de
Séoul, le 10 février 2018.
Un dîner-rencontre a
eu lieu le 10 février, entre le président Moon de la RDC,
Kim Yo Jong, chef de la délégation de la RPDC aux
Olympiques et première vice-directrice du Comité central
du Parti des travailleurs de la RPDC, Kim Yong Nam, président du
Presidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPDC et
d'autres participants. La rencontre a porté sur les relations
intercoréennes. Kim Yo
Jong a remis au
président Moon une lettre écrite à la main du
dirigeant de la
RPDC, Kim Jong
Un, l'invitant formellement à Pyongyang « aussitôt
que cela sera possible », à laquelle Moon a
répondu
positivement en disant: «
Réalisons ce projet en créant les conditions
nécessaires dans la
période qui vient ».
Le dernier sommet a eu lieu le 2 octobre 2007
entre le président
Roh Moo-hyun de la RDC et le regretté dirigeant Kim Jong Il de
la RPDC.
« Une reprise rapide du dialogue entre les
États-Unis et le
nord est également nécessaire pour le
développement des relations
coréennes nord-sud », a ajouté le
président Moon, selon un porte-parole.
Pratique
conjointe spontanée des patineurs de vitesse nord
et
sud-coréens à l'anneau de glace de Gangneung,
le 8 février 2018
|
Pendant ce temps, les États-Unis semblent
déconcertés par le
dialogue entre la RPDC et la République de Corée. Les
médias ont
indiqué que le vice-président des États-Unis, Mike
Pence, chef de la
délégation olympique de son pays, a évité
assidûment tout contact avec
les membres de la délégation de la RPDC. Dans cette
veine, il a quitté
abruptement un dîner olympique organisé par le
président Moon peu de
temps après son arrivée, où il devait partager une
table avec Kim Yong Nam de la RPDC. Le 9 février, il a
refusé de
reconnaître la présence de Kim Yong Nam et de Kim
Yo Jong lors
des cérémonies d'ouverture, même s'il était
assis pratiquement devant eux. Alors qu'on pouvait voir tous les
participants dans le stade donner
une ovation debout à la délégation coréenne
conjointe pendant qu'elle
marchait dans le stade derrière le Drapeau de l'unification de
la Corée,
Pence est
resté ostensiblement assis.
Intimidation
et menaces américaines contre la RPDC
Les États-Unis font un très mauvais
calcul du désir de réunification des
Coréens
Kim
Yong
Nam
(à
gauche,
en
noir),
le
président du Presidium de
l'Assemblée populaire suprême de la RPDC, et Kim Yo Jong,
première vice-directrice du Comité central du Parti des
travailleurs de la RPDC, sont accueillis chaleureusement à la
cérémonie d'ouverture des Olympiques d'hiver
de 2018, le 9 février, par le président sud-coréen
Moon Jae-in et la première
dame Kim Jung-sook.
La Corée aspire à la
réunification, à la paix et à faire échec
au
programme de changement de régime, mais les États-Unis
estiment que les
sanctions vont mettre la Corée à terre. Ils pensent qu'en
affamant le
peuple et en créant des conditions toujours plus difficiles, ils
vont
faire tomber le régime. Les calculs des États-Unis et de
pays comme le
Canada sont fondés sur leur psychologie d'intimidation des
peuples.
Leur arrogance cependant ne leur permet pas de voir que le peuple
coréen nourrit réellement un profond désir de
réunification. Pour les
États-Unis, c'est impensable. De la même façon que
la politique des
États-Unis envers Cuba et le Vietnam auparavant a
été incapable de
prédire
la détermination du peuple à persister dans sa lutte pour
la libération
nationale et sociale, les tentatives des États-Unis et de leurs
alliés
d'exercer un chantage contre les Coréens ne donnent pas les
résultats
recherchés.
Depuis la tenue des pourparlers intercoréens
le 9 janvier et la
tenue subséquente sous les auspices du Canada et des
États-Unis de la
soi-disant Réunion ministérielle sur la
sécurité et la stabilité à
Vancouver le 16 janvier, les États-Unis ont
intensifié leurs actions
agressives contre la République populaire démocratique de
Corée
(RPDC) et celles-ci sont une menace à la paix et à la
stabilité sur la
péninsule coréenne. Le 24 janvier, ils ont
annoncé qu'ils
vont imposer
unilatéralement des sanctions qui s'ajoutent à celles
imposées par le
Conseil de sécurité de l'ONU. Le lendemain, le
secrétaire-adjoint au
Trésor s'est rendu en Corée du sud pour lui demander de
maintenir sa
coopération
complète dans l'application des sanctions à la RPDC.
Les États-Unis ont ensuite organisé des
rencontres avec de hauts
représentants diplomatiques et militaires sud-coréens
pour leur
demander de centrer le dialogue nord-sud sur la question de la
dénucléarisation. Ils ont invité de hauts
représentants du secteur de
la sécurité et du secteur militaire à venir aux
États-Unis pour
discuter de
l'intensification de la « coopération
militaire » contre la RPDC.
Les États-Unis ont déployé les
groupes de frappe du porte-avions à propulsion nucléaire Carl
Vinson
et des bombardiers stratégiques
nucléaires dans la
péninsule coréenne
et ses environs. Selon l'Agence centrale de nouvelles coréennes
(KCNA),
les États-Unis disent maintenant qu'après avoir fait une
pause sur la
péninsule pour la
tenue des Jeux olympiques d'hiver, ils vont reprendre les exercices
conjoints États-Unis-Corée du sud dès la fin des
jeux. Ils ont aussi
tenu un exercice de frappe du corps aérien conjointement avec la
«
Force d'autodéfense » aérienne du Japon qui
visait la RPDC, écrit
l'agence KCNA.
« Les États-Unis sont animés du
dessein sinistre de garder le nord
et le sud dans un état de confrontation perpétuelle et de
créer des
tensions continuelles sur la péninsule à partir de leur
évaluation que
plus l'environnement de paix s'améliore sur la péninsule,
plus les
États-Unis perdent leur justification pour lancer une guerre
nucléaire
contre la
RPDC et plus leur stratégie de domination de l'Asie est
entravée.
KCNA écrit que « la paix et la
stabilité sur la
péninsule coréenne seront gravement menacées tant
que les États-Unis
maintiendront leur objectif et leur ingérence sinistres ».
« Tous les Coréens doivent rehausser leur
vigilance face à
l'agression et à l'ingérence des États-Unis qui
visent à causer une guerre
fratricide et d'une guerre nucléaire sur ce territoire,
contrairement à
la tendance de l'époque. Les Coréens doivent faire
échouer les actions
des États-Unis en bâtissant l'unité de la
nation », ajoute l'agence.
Dans le même ordre d'idées, il semble que
le sous-marin canadien Chicoutimi
serait en train de rôder dans la région de
l'Asie-Pacifique pour
amasser de l'information sur une violation possible des sanctions du
Conseil de sécurité de l'ONU, rapporte le réseau
CBC.
On dit que le sous-marin
traque des activités et des « vaisseaux
suspects » et s'entraîne avec des vaisseaux des
« pays partenaires »
qui surveillent et assurent l'exécution des sanctions
économiques.
Le sous-marin est capable d'« enregistrer
discrètement les
événements qui se déroulent sur terre comme les
décollages et les
atterrissages des aéroports. Son rôle premier est de
traquer les
navires marchands et militaires alors qu'il est en immersion et
d'observer des activités suspectes en mer, dont les transferts
de
marchandises de navire à
navire qui se font loin des ports. »
Parler d'« activités
suspectes » est ridicule. Les côtes du Canada
sont à des milliers de kilomètres de là, alors ce
sont les activités du
sous-marin canadien dans la région qui sont
décidément suspectes.
Au lieu de présenter l'utilisation par le Canada
d'un de ses
sous-marins pour contribuer au blocus naval des États-Unis
contre la
RPDC comme un acte de guerre dangereux contre un pays souverain, CBC
dit que « ce genre de capacité joue un rôle
clé dans la région en ce
moment. Les États-Unis ont accusé la Chine et la Russie
de violer les
sanctions de l'ONU contre la Corée du Nord en transférant
du pétrole de
leurs navires à des pétroliers nord-coréens en
pleine mer pour éviter qu'ils soient
détectés. »
CBC mentionne que ce déploiement se produit
à un « moment délicat »
où « les tensions internationales se sont aggravées
à un point tel que
les États-Unis considèrent des options qui pourraient
comprendre une
frappe militaire sur la péninsule coréenne ».
Les détails de la mission sont gardés
secrets selon le rapport, ce
qui montre bien que c'est le sous-marin canadien qui est le vaisseau
suspect. CBC dit que « le déploiement du Chicoutimi
dans une
région aussi éloignée vise à envoyer le
signal aux alliés - et aux
Canadiens - que les sous-marins peuvent se rendre partout où on
a
besoin
d'eux ».
Lettre du ministre des Affaires
étrangères de la RPDC au secrétaire
général de l'ONU
Pyongyang, le 31 janvier, année 107 du
Juche (2018)
Son excellence monsieur le secrétaire
général,
Je vous adresse cette lettre au sujet de gestes
militaires
dangereux qui sont en train de se produire et qui sont contraires, du
point de vue éthique, aux changements positifs qui mènent
à
l'amélioration des relations intercoréennes et à
la diminution des
tensions qu'on observe à présent sur la péninsule
coréenne.
Si la péninsule coréenne où
planait un danger de guerre extrême a
abordé un tournant remarquable vers la paix et la
stabilité, vers la
réconciliation et la collaboration nationales et la
réunification,
c'est entièrement grâce à l'amour noble pour la
nation,
à la volonté
patriotique de réunification et à la grande
détermination pour la
défense de la
paix du respecté camarade Kim Jong Un, président de la
Commission des
affaires de l'État de la RPDC.
Les mesures généreuses que nous avons
prises ont permis d'obtenir
de bons résultats dans le dialogue intercoréen, de sorte
que
toute la
nation s'en réjouit et que se crée une ambiance favorable
à
l'amélioration des rapports entre les deux parties. La
communauté
internationale applaudit de tout coeur et souhaite que la situation
dans la
péninsule coréenne évolue toujours vers la
détente.
Or, les autorités américaines trompent
l'opinion publique comme si
le dialogue intercoréen était le résultat de leurs
sanctions et
de leur pression sans précédent, et tentent d'aggraver
à
dessein la situation
en introduisant leurs actifs stratégiques, y compris des groupes
de
frappe de porte-avions à propulsion nucléaire, dans les
environs de la
péninsule
coréenne au moment où le nord et le sud de la
Corée sont en train de
tracer ensemble un parcours de paix.
Compte tenu de leur nature et de leur contenu, de
l'étendue des
troupes et de l'équipement de guerre qui sont
déployés, ces manoeuvres
de renforcement militaire des États-Unis visent à
effectuer une frappe
préventive contre la RPDC et constituent un facteur principal
qui
bloque les efforts de réconciliation intercoréens
et entraîne la
péninsule coréenne dans une phase dangereuse et
imprévisible.
En même temps, les États-Unis disent
ouvertement qu'ils
effectueront après les Jeux olympiques d'hiver des
manoeuvres
militaires conjointes d'envergure contre la RPDC.
Le monde est témoin que chaque fois que de tels
exercices
militaires conjoints se sont déroulés, la paix et la
sécurité sur la
péninsule coréenne ont été
sérieusement menacées et la méfiance et
l'affrontement intercoréens ont atteint leur apogée, ce
qui a créé de
grands obstacles et de grandes difficultés pour le dialogue
chèrement
gagné.
Nous nous efforcerons à l'avenir aussi
d'améliorer les relations intercoréennes mais nous ne
resterons pas les
bras croisés devant ces
actes
malsains de nature à y jeter une douche froide.
Si le contexte d'amélioration des relations
intercoréennes et de détente
se dégrade à cause des États-Unis qui aggravent la
situation en
introduisant dans la péninsule coréenne et dans ses
environs du
matériel de guerre nucléaire, ils ne pourront jamais
éluder leurs
responsabilités.
L'ONU ne doit pas garder le silence devant ces
aventures
dangereuses des États-Unis qui aggravent la situation sur la
péninsule
coréenne et dans ses environs et qui mènent le monde
entier au bord du
désastre d'une guerre nucléaire.
Je m'attends à ce que vous accordiez une
attention sérieuse au
déploiement par les États-Unis de matériel de
guerre nucléaire et à
leurs manoeuvres pour provoquer une guerre nucléaire qui vont
miner
l'amélioration des relations intercoréennes et la
réduction des
tensions et que vous fassiez tous les efforts pour mettre fin à
ces
manoeuvres,
conformément à votre mission telle que stipulée
dans la Charte de l'ONU.
Comme mesure immédiate, je vous présente
ma demande que vous soumettiez au
Conseil de sécurité
de l'ONU, sur la base du 6e article du 2e Chapitre de son
Règlement de
procédure, l'accueil positif à donner au processus
d'amélioration
des relations intercoréennes et une mise en garde aux pays
voisins
contre la perturbation de ce processus.
Ri Yong Ho
Ministre des Affaires étrangères
République populaire démocratique de Corée
La nature
génocidaire des sanctions
L'UNICEF souligne les dommages au travail humanitaire
Le 12 janvier, dix-sept pays, dont le Canada et
les États-Unis, ont
signé un blocus naval de la RPDC dirigé par les
États-Unis pour
prétendument faire appliquer les sanctions du Conseil de
sécurité de
l'ONU contre la RPDC. Les sanctions ciblent toute la nation de la RPDC
avec des mesures visant à étrangler le pays et à
ne pas lui
permettre de commercer normalement avec d'autres pays.
UNICEF, le Fonds des
Nations Unies pour l'enfance, indique que les
sanctions ont un impact négatif sur la survie des enfants en
RPDC parmi
d'autres résultats génocidaires. Ils indiquent que
certaines des «
conséquences involontaires » des sanctions sont que
des groupes d'aide
comme eux ont des difficultés à remplir leur rôle
d'aide au
développement en RPDC.
Appelant à des dons pour tenter de surmonter les
difficultés causées
par les sanctions, l'UNICEF indique qu'« en raison du contexte
politique tendu et des conséquences involontaires des sanctions
du
Conseil de sécurité des Nations Unies, les agences des
Nations Unies et
leurs partenaires font face à des défis
opérationnels croissants. » Ils
citent « des perturbations dans les circuits bancaires, des
retards
dans le dédouanement de l'aide humanitaire aux ports
d'entrée, des
difficultés à trouver des fournisseurs et une
augmentation de 160 % des
prix du carburant qui limitent encore les budgets des agences et leur
capacité à mettre en oeuvre des interventions. Cela a un
impact
important sur la survie des enfants qui souffrent déjà de
malnutrition
aiguë », disent-ils. Ils n'expliquent pas en quoi ces
conséquences sont
involontaires quand, par exemple, l'un des objectifs explicites des
sanctions est de couper l'importation de carburants. Ils rapportent par
exemple que le prix d'un coupon de carburant (15 kg d'essence)
est passé de « 14,57 $US
à 24,66 $US » le 1er avril 2017
et « continue
d'augmenter ».
L'UNICEF indique que la mise en oeuvre des interventions
nutritionnelles et la fourniture de médicaments essentiels et de
sels
de déshydratation orale sont « remises en cause par la
situation
politique actuelle et les sanctions, ainsi que par la
disponibilité des
fonds et des liquidités dans le pays. » Les
contraintes de financement
ont également
conduit à une sous-performance significative par rapport aux
cibles de
traitement de la malnutrition aiguë sévère (MAS)
qu'ils signalent. Ils
estiment en 2018 que 60 000 enfants de moins de 5
ans souffriront de
MAS et devront être traités par des programmes
d'alimentation
thérapeutique en hospitalisation et ambulatoire,
et ce sont des programmes comme ceux-ci qui sont entravés par
les
sanctions. Ils indiquent également qu'ils s'attendent à
ce que 140 000
autres enfants soient confrontés à une malnutrition
aiguë et aient
besoin d'aide. En outre, ils indiquent qu'en 2017, malgré
l'objectif de
traiter 700 000 femmes enceintes et mères
allaitantes pour recevoir des suppléments de
multimicronutriments, ils
ont seulement pu en traiter 280 000. Ils s'attendent au même
besoin de
supplément en 2018 avec l'application plus stricte des
sanctions.
C'est immoral et inhumain que des organismes d'aide de
l'ONU tels
que l'UNICEF voient leur travail d'aide humanitaire entravé, ce
qui
cause des dommages à la population de la RPDC alors que le
Conseil de
sécurité de l'ONU continue d'imposer depuis le
début des années 1950
des sanctions génocidaires l'une après l'autre à
la
demande des États-Unis.
En réalité les États-Unis, le
Canada et les autres pays qui ont
participé dans le passé à l'agression
génocidaire contre la Corée, ont
une dette historique envers le peuple coréen pour les dommages
horribles qu'ils ont causés en servant sous le drapeau de l'ONU.
Le complot de génocide contre la Corée du
Nord: lettre ouverte à la Cour pénale internationale
« Les menaces américaines à
l'encontre de la Corée du Nord continuent d'augmenter et avec
elles la menace du génocide du peuple de Corée du Nord
par les États-Unis d'Amérique et leurs
alliés », écrit l'avocat canadien en droit
pénal international Christopher Black dans un article
publié le 26 janvier dans le New
Eastern Outlook . Il dit que la réunion des
États-Unis, du Canada et d'autres pays qui ont attaqué la
Corée du Nord en 1950 qui s'est tenue à Vancouver,
au Canada, le 16 janvier, et dont certains espéraient
qu'elle conduirait à une solution politique, a « pris au
contraire le caractère d'une rencontre de criminels dont la
présence, l'accord et les actes ont fait d'eux les
complices d'une conspiration en vue de commettre un génocide. Un
crime selon le statut de la Cour pénale internationale et de la
Convention sur le génocide de 1948. »
L'auteur poursuit :
« Les menaces proférées contre la
Corée du Nord sont dues à un seul fait : la
République populaire démocratique de Corée refuse
d'accepter l'hégémonie mondiale de l'Empire
américain. Cela n'a rien à voir avec des armes
nucléaires. Il est désormais devenu rituel d'affirmer que
tous les membres permanents du Conseil de sécurité sont
armés d'ogives nucléaires, que les États-Unis les
ont utilisées sur les villes de Hiroshima et de Nagasaki, qu'ils
ont continuellement menacé de les utiliser pour intimider
d'autres nations depuis 1945, que le Pakistan, l'Inde et
Israël en ont, que les membres de l'OTAN en Europe les ont
à disposition sous la direction des États-Unis, que la
Corée du Nord ne viole aucune loi internationale en les
développant pour se défendre, pour assurer sa
sécurité, exactement comme l'ont fait les autres pays,
que la Corée ne menace personne et cherche seulement une paix
complète et définitive avec les États-Unis.
« Le problème des armes nucléaires
est tout simplement le prétexte que les États-Unis
utilisent pour tenter de consolider leur tyrannie sur la Corée,
comme sur le monde entier.
« La menace à la paix mondiale ne vient
pas de la Corée du Nord. Elle vient des États-Unis et de
leurs alliés : des nations qui ont déchu pour
devenir des États vassaux soumis, prêts à
obéir à tout ordre criminel de leurs maîtres de
guerre à Washington. »
Christopher Black juge aussi nécessaire
d'envoyer la lettre ouverte ci-dessous, conjointement avec le Dr Graeme
MacQueen, fondateur et ancien directeur du Centre d'études pour
la paix à l'Université McMaster, au procureur de la Cour
pénale internationale, le 23 janvier dernier.
Lettre ouverte
Madame la procureur,
Objet : Menaces de génocide
proférées à l'encontre de la République
populaire démocratique de Corée
Nous, soussignés, partageons le désir du
peuple canadien d'établir et de préserver la paix dans le
monde. Il est donc nécessaire pour nous de vous demander
d'ouvrir un dossier d'enquête sur l'action de gouvernements
alliés des États-Unis, dont le Canada, ses ministres et
ses représentants gouvernementaux actifs dans la crise en cours
avec la
RPDC.
L'embarras et le choc suscités par les menaces
du président Trump à l'encontre de la Corée du
Nord sont bien connus et ont donné lieu à un débat
sérieux aux États-Unis sur l'aptitude mentale de M. Trump
à gouverner. Cependant les menaces de M. Trump et de son
secrétaire à la Défense vont bien au-delà
de la sphère intérieure étasunienne
et ont des implications directes pour d'autres pays, dont le Canada.
L'article 6 du Statut de Rome de la Cour
pénale internationale stipule que le génocide
désigne l'un des actes suivants commis dans l'intention de
détruire, totalement ou en partie, un groupe national, ethnique,
racial ou religieux :
(a) Tuer les membres du groupe ;
(b) Causer des dommages physiques ou mentaux graves aux
membres du groupe ;
(c) Infliger délibérément au
groupe des conditions de vie calculées pour provoquer sa
destruction physique, totale ou partielle.
La conspiration en vue de commettre un génocide
est comprise par le droit international comme un accord concerté
pour perpétrer un génocide qui peut être
déduit de la conduite des conspirateurs. La preuve à
l'appui de l'accusation de génocide peut être
fondée sur des preuves circonstancielles et directes. En outre,
l'action concertée ou
coordonnée d'un groupe d'individus peut constituer la preuve
d'un accord.
Le 8 août 2017, M. Trump a
déclaré que les menaces nord-coréennes « se
heurteront au feu et à la fureur comme le monde ne l'a jamais vu
auparavant ». Son secrétaire à la
Défense, James Mattis, a suivi en déclarant le 9
août que « la RPDC doit cesser d'envisager des actions qui
conduiraient à la fin de son régime
et à la destruction de son peuple ».
Mattis a ajouté un autre commentaire le 3
septembre : « Nous ne cherchons pas l'annihilation totale
d'un pays, en l'occurrence la Corée du Nord, mais comme je l'ai
dit, nous avons de nombreuses possibilités de le
faire. »
Pendant son premier discours à
l'Assemblée générale des Nations unies le 19
septembre, M. Trump a déclaré : « Les
États-Unis ont beaucoup de force et de patience, mais s'ils sont
contraints de se défendre, eux et leurs alliés, nous
n'aurons pas d'autre choix que de détruire totalement la
Corée du Nord. »
Enfin, le secrétaire d'État
américain Rex Tillerson, dans une interview du 17
janvier 2018 à l'Université Stanford accordée
à Condoleeza Rice, a déclaré qu'il approuvait le
fait que des Coréens à bord de bateaux de pêche
aient trouvé la mort en mer en hiver, sans avoir le carburant
nécessaire : « Ils [les Nord-Coréens]
ressentent les effets de nos sanctions. » C'est une preuve
directe que les États-Unis créent intentionnellement des
conditions qui vont causer la mort de civils coréens à
grande échelle afin d'atteindre leurs objectifs.
L'exagération rhétorique (« feu et
fureur ») est une chose, mais cette série de
déclarations connexes, qui comprend une menace de destruction
totale, constitue une menace de génocide. Menacer de
génocide n'est sans doute pas un crime, mais «
l'incitation publique au génocide » est explicitement
incluse en tant que crime dans la
Convention sur le génocide à laquelle les
États-Unis sont partie prenante. Par conséquent, en
promouvant déjà publiquement et passionnément le
génocide comme une option politique, M. Trump et M. Mattis sont
entrés en territoire dangereux, légalement parlant. Comme
les États-Unis sont partie à la Convention sur le
génocide, les dispositions de
la Convention ont le statut de loi américaine.
Pour condamner avec succès quelqu'un de
génocide, la preuve d'intention est requise. L'accusation doit
démontrer « l'intention de détruire ».
C'est généralement un défi pour l'accusation, car
les auteurs transmettent rarement à l'avance au monde leurs
intentions destructrices. Mais comme deux spécialistes du
génocide l'ont déjà soutenu
dans le Washington Post, les dirigeants américain ont fait
précisément cela : ils ont communiqué leurs
intentions. Si M. Trump fait ce qu'il a menacé de faire,
soulignent-ils, l'accuser de génocide suivrait une voie simple.
Le pays des soussignés, le Canada, est membre de
la CPI et sous son autorité, et les dirigeants et responsables
canadiens ont une responsabilité individuelle pour tout crime
commis sous le Statut. Étant donné qu'il y a une preuve
claire que le crime de génocide est débattu ouvertement
et que des plans sont élaborés pour le commettre contre
le
peuple de RPDC par les dirigeants étasuniens et que, dans ces
circonstances et en pleine connaissance de ces menaces et de ces plans,
les alliés des États-Unis, y compris le Canada,
coopèrent avec le gouvernement américain et se
réunissent pour débattre des actions à
entreprendre contre la Corée du Nord, et que ces alliés
des États-Unis paraissent
ignorer le droit international, la Charte des Nations unies et le
Statut de Rome, il est nécessaire qu'une enquête soit
menée par votre bureau pour examiner les preuves et intenter des
poursuites s'il y a des preuves d'un crime.
Les États-Unis d'Amérique ne sont plus
membres de la CPI. Cependant, ils sont tenus par la Charte des Nations
unies de maintenir la paix dans le monde, ils sont partie à la
Convention sur le génocide et ont parrainé la Cour
pénale internationale. De plus, la CPI n'a pas seulement un
rôle d'enquête et d'inculpation, elle a également le
rôle
d'informer le monde sur ce que sont les comportements criminels
lorsqu'ils se produisent ; et elle a le devoir de faire une
déclaration publique les condamnant lorsqu'ils se produisent.
Elle a choisi de le faire à propos du Kenya, par exemple. Elle
devrait aussi le faire dans la crise actuelle.
Nous demandons au Bureau du procureur d'ouvrir un
dossier d'enquête sur cette affaire et, en plus, d'utiliser votre
voix de procureur et l'impératif moral que votre office
prétend représenter pour éviter un génocide
et pour condamner comme de graves violations du droit international les
intentions et les actions annoncées des pays mentionnés
ci-dessus.
Nous exhortons les autres à faire de même.
L'affirmation de
l'hégémonie des États-Unis sur l'Amérique
latine
Se livrer à la corruption sous couvert
de la combattre
- Margaret Villamizar -
Tout comme au cours des dernières
décennies, les États-Unis ont mené leur «
guerre contre la drogue » en Amérique latine pour
protéger leur position de protecteur des plus grands cartels de
la drogue et pour éliminer leurs adversaires et rivaux,
aujourd'hui, ils se posent comme les plus grands combattants de la
lutte anticorruption
pour atteindre leurs objectifs de maintenir en place les gouvernements
pro-américains corrompus.
Le secrétaire
d'État américain, Rex Tillerson, a passé la
semaine du 1er au 8 février en Amérique latine
et dans les Caraïbes en visite officielle au Mexique, en
Argentine, au Pérou, en Colombie et en Jamaïque. Dans son
discours à l'Université du Texas à Austin juste
avant de partir, il a donné le ton de sa visite. Ses
priorités
tournent autour d'affirmer l'hégémonie des
États-Unis dans leur « cour arrière »,
ce
qui est confirmé par son commentaire que l'infâme doctrine
Monroe du XIXe siècle est « aussi pertinente
aujourd'hui que le jour où elle a été
écrite. » Dans son discours, il met en garde contre
ce qu'il appelle la présence croissante de la Chine et de
la Russie dans la région et plaide en faveur de plus « de
réformes économiques basées sur le
marché » et « d'ouverture de plus
d'économies de marché ».
Un objectif central était de rallier le plus
grand nombre possible de pays du côté des
États-Unis pour étrangler économiquement le
Venezuela et nuire aux capacités des
Vénézuéliens de résoudre eux-mêmes
par des moyens politiques pacifiques la crise dans leur pays
provoquée par l'étranger.
Tillerson a insisté sur le fait que son
gouvernement considère la République bolivarienne du
Venezuela comme « un régime corrompu qui vole son propre
peuple ». Cette attaque lui a servi de tremplin pour exiger
que tous les pays dans l'hémisphère occidental
prennent « des mesures énergiques contre la
corruption »
en 2018. La corruption doit être «
éradiquée sous toutes ses formes », a-t-il
dit.
Ces dernières années, une des
méthodes privilégiées des impérialistes
américains pour évincer sinon écraser
complètement ceux qui refusent de se soumettre à leur
diktat a été le recours à la manipulation des
processus juridiques, parlementaires et constitutionnels pour atteindre
leur but. Souvent, la personne ciblée est accusée de
corruption ou
d'une autre activité jugée criminelle tandis que les
régimes criminels corrompus au service des États-Unis
sont soutenus. Au Brésil, l'ancienne présidente Dilma
Roussef a été contrainte de quitter son poste pour des
motifs totalement fallacieux par un coup d'État parlementaire
qui a été confirmé par la Cour suprême du
pays. Aujourd'hui, ces
mêmes usurpateurs, eux-mêmes éclaboussés par
la corruption, tentent de faire emprisonner pour corruption l'ancien
président Luiz Inacio Lula da Silva par une autre parodie de
justice. En aucune circonstance veulent-ils qu'il soit un candidat lors
des prochaines élections présidentielles qu'il a une
bonne chance de remporter pourvu qu'il puisse
se présenter. Leur crainte est qu'un autre gouvernement du Parti
des travailleurs renverse l'orientation néolibérale
qu'ils ont imposée au Brésil par la privatisation et la
vente des ressources du pays aux intérêts
étrangers, par les compressions dans les programmes sociaux du
peuple et les attaques contre les droits des travailleurs.
Les mêmes méthodes ont été
employées pour inculper l'ancienne présidente de
l'Argentine, Cristina Kirchner, afin de s'assurer qu'un homme
d'affaires milliardaire soit installé au pouvoir pour mettre en
oeuvre l'ordre du jour dicté par Washington de payer les riches
et imposer l'austérité au peuple.
Au tour de l'Équateur maintenant ?
Manifestation à El Carmen, le 8 février 2018. Photo de
Sofía Espín Reyes, députée de la province
de Guayas, qui écrit que le gouvernement, « tout en
cherchant à défendre sa consultation inconstitutionnelle
auprès des autorités internationales, a laissé le
pays sans réponse face aux questions
vraiment urgentes ».
Maintenant, en Équateur, quelque chose de
similaire se profile contre l'ancien président Rafael Correa et
la Révolution citoyenne qu'il a dirigée pendant ses dix
années au pouvoir, qui a permis à plus d'un million de
personnes de sortir de la pauvreté, de considérablement
élargir les soins de santé publique et l'éducation
et de prendre
d'importantes mesures pour défendre la souveraineté des
peuples d'Amérique latine et des Caraïbes.
Peu après que le président en exercice
Lenin Moreno soit entré en fonction en mai 2017, il a
démis son vice-président et très rapidement il l'a
fait inculper, emprisonner et condamner pour corruption dans le cadre
de ce qui est maintenant connu sous le nom du scandale Odebrecht [1]. Il accuse
également l'ancien président Rafael Correa qui a fait
partie de son gouvernement en tant que vice-président
jusqu'à ce qu'il soit lui-même élu
président, de diriger un gouvernement «
corrompu » et d'essayer de le camoufler. Correa dit qu'il
peut démontrer que c'est absolument faux et accuse Moreno de
trahir leur Révolution citoyenne,
leur parti, Alianza Pais, ainsi que tous ceux qui l'ont élu, en
adoptant le programme néolibéral de l'opposition et de
l'élite dirigeante. On s'attend à ce que des changements
soient faits à la constitution du pays suite au
référendum national tenu le 4 février afin
d'écarter complètement Correa et peut-être d'autres
avec des moyens semblables à
ceux utilisés au Brésil pour persécuter Lula.
Dans un article d'opinion sur le site de Mision
Verdad , on lit :
« L'inculpation [du vice-président Jorge
Glas] était basée sur des dossiers remis par Odebrecht
aux États-Unis concernant son réseau de corruption dans
la région, avec l'intention maintenant de cibler Correa et ses
alliés pour les faire disparaître comme force politique
après une campagne de communication agressive haineuse contre
lui pour le
présenter prétendument comme ' le gouvernement le plus
corrompu de l'Équateur '.
« Ainsi, le bannissement politique de Correa et
sa persécution judiciaire quasi certaine sont très
similaires à ce qui a été fait aux dirigeants Lula
et Cristina qui sont victimes d'une campagne de diabolisation
basée sur des actes présumés de corruption, suivie
par une série d'enquêtes biaisées qui mettent en
danger leur avenir en tant que
dirigeants et les placent au bord d'une mort politique quasi certaine.
« Paradoxalement, les trois [anciens
présidents] sont en plus utilisés par ceux qui les
attaquent comme raison de réordonner les règles du jeu
« démocratiques » de leurs pays. Une nouvelle
forme d'exceptionnalisme politique où les institutions
publiques, telles que la justice et le parlement, deviennent des
instruments contre ceux qui
s'opposent aux réformes du marché libre, est mise en
place en Argentine, au Brésil et maintenant en
Équateur. » [2]
C'est l'acte ultime de corruption des défenseurs
d'un système qui repose sur payer les riches en volant les
travailleurs et en violant leurs droits fondamentaux afin de
persécuter et de détruire les rivaux politiques parce
qu'ils mettent en oeuvre des réformes même modestes qui
s'opposent à cet ordre du jour fondamentalement corrompu.
Quelles
que soient les justifications des impérialistes
américains et de ceux qui sont à leur service pour
dépeindre ces trahisons comme «
légales » et « constitutionnelles »,
il est clair que le peuple est privé du pouvoir dont il a besoin
pour défendre ses intérêts. Malgré la
conviction des forces de la régression qu'elles peuvent tout
contrôler en
utilisant les pouvoirs de police de l'État, le Non ! du
peuple organisé au Brésil, en Argentine, au Venezuela et
maintenant en Équateur ainsi qu'au Honduras est le facteur
décisif pour l'avenir de ces pays.
1. Basée au Brésil, Odebrecht est la plus
grande société d'ingénierie et de construction
d'Amérique latine. Elle est devenue un géant
international grâce à des pots-de-vin qui lui ont permis
de mettre la main sur des projets d'infrastructures et d'autres
contrats lucratifs. La corruption aurait atteint les plus hauts
niveaux des gouvernements de certains pays. Au Brésil,
l'Opération Lave-Auto (Lava Jato en portugais) a
été ouverte pour enquêter sur les accusations de
corruption et de blanchiment d'argent à la société
pétrolière publique Petrobras - dont la plus grande
partie concernait Odebrecht. Le PDG de la société,
Marcelo Odebrecht, est actuellement en
résidence surveillée pour son rôle dans le
système. Il a d'abord été condamné
à 19 ans de prison pour avoir versé 30
millions $ dans l'un des nombreux cas liés à
l'Opération Lave-Auto, une peine réduite à 10
ans après avoir signé un accord de clémence en
échange d'une amende de près de 2 milliards $,
d'avoir admis sa culpabilité et fourni un témoignage aux
autorités. Des accords de plaidoyer similaires ont
été conclus par d'autres dirigeants d'entreprises.
2. Sgarzini, Bruno. « Victoria
del
SÍ
en
Ecuador :
lecciones
de
un
nuevo
ciclo
político
regional. » Misión
Verdad, 8 février 2018.
Brésil
La lutte pour le droit de Lula d'être candidat
présidentiel s'intensifie
Rassemblement de masse en appui à la candidature de l'ancien
président brésilien Luiz Inácio
Lula da Silva, à Sao Paulo, le 24 janvier 2018, dans le cadre de
la caravane
« Lula pour le Brésil » en marche depuis
l'année dernière
Le 24 janvier, des dizaines de milliers de
Brésiliens ont manifesté dans les rues contre ce qu'ils
qualifient de farce judiciaire qui se joue contre lui, déclarant
« Une élection sans Lula est une
fraude ! » et exigeant « Montrez-nous les
preuves ! ». Au même moment, la quatrième
Cour d'appel fédérale régionale
(TRF4) de la ville de Porto Alegre a soutenu la condamnation de
l'ancien président du Brésil, Luiz
Inácio Lula da Silva, pour corruption passive et blanchiment
d'argent.
Le panel d'appel de trois juges a rejeté l'appel
de Lula par décision unanime peu de temps après avoir
entendu les arguments présentés par son avocat de la
défense. Ils ont ensuite pris la mesure supplémentaire
d'augmenter la peine de prison de neuf ans et demi imposée par
le premier juge qui l'a condamné à 12 ans et un mois.
Le tribunal a déclaré qu'il n'ordonnerait
pas l'emprisonnement de Lula tant que tous les recours d'appel n'auront
pas été épuisés, jusqu'au niveau de la Cour
suprême du pays. Cependant, le lendemain du rejet de son appel,
un juge d'un autre tribunal a interdit à Lula de quitter le pays
et lui a ordonné de remettre son passeport, le forçant
à
annuler un voyage de fin de semaine en Éthiopie où il
avait été invité à participer à un
panel de discussion au Sommet de l'Union africaine sur la lutte contre
la faim qui s'inspire des succès obtenus par le Brésil
sur cette question durant sa présidence. L'ordonnance
était prétendument sans rapport avec la décision
de la cour d'appel et liée à des
accusations de nature similaire qui n'ont pas encore été
entendues par les tribunaux. Le 2 février, un juge d'une
cour supérieure a renversé cette ordonnance d'une cour
inférieure en invoquant qu'il n'existe aucune preuve que Lula
veuille quitter le Brésil.
En réponse à ce barrage d'attaques de la
part du système juridique, le Parti des travailleurs a
confirmé Lula comme candidat du Parti à la
présidence aux élections d'octobre et s'est engagé
à poursuivre et intensifier la lutte contre la violation de ses
droits et des droits des Brésiliens. Dans un communiqué,
le PT déclare :
« Lula n'a commis aucun crime, ses accusateurs le
savent, sa condamnation est une farce judiciaire qui embarrasse le
Brésil à la face du monde. [...]
« Afin de condamner Lula, sans aucune preuve et
aucun crime, le 4e tribunal régional fédéral
(TRF-4) a décrété que dans l'enquête
Lave-Auto [nom sous lequel l'enquête dirigée par le juge
qui a condamné Lula est maintenant connue - LML ] les
juges et les procureurs n'ont pas à se conformer aux
règles établies pour les « cas
ordinaires ». Une fois l'état d'exception
décrété, les droits de Lula et de sa famille ont
été violés tout au long du processus ...
Maintenant, l'arrangement indécent ... par les trois juges
du 8e panel de la chambre d'appel du TRF-4 de planifier leurs
votes sur la base de l'appel de la défense a
révélé la nature politique du procès.
« Lula a
été persécuté, accusé, jugé
et condamné selon un processus d'exception qui est la
continuité du coup de 2016 de destitution de la
présidente Dilma Rousseff.
« Les ficelles qui ont manipulé
l'opération Lave-auto et la cour d'appel de Porto Alegre dans un
procès partial pour condamner Lula, sans preuve et sans crime,
sont manipulées par les mêmes secteurs qui ont
déchiré la Constitution et les votes de 54 millions
d'électeurs pour placer un gang dans le palais
présidentiel do
Planalto. »
Le communiqué conclut en partageant la
résolution adoptée « en ce moment décisif
pour l'avenir de notre pays » lors d'une assemblée
publique organisée par l'exécutif national du PT,
où il est résolu de :
1. réaffirmer la décision de la
Direction nationale du PT que notre frère Luiz Inácio
Lula da Silva va se présenter à la présidence de
la République aux élections d'octobre 2018 ;
2. dénoncer devant le pays et le monde la
farce judiciaire orchestrée contre Lula : les actions
illégales des policiers et des procureurs de Lave-Auto, la
condamnation injuste et illégale de Sérgio Moro,
l'arrangement indécent des juges d'appel de la TRF-4 et la
complicité de [réseau de télévision] Rede
Globo avec cette
farce ;
3. saluer et remercier les partis politiques, les
mouvements sociaux, les organisations et les personnalités qui,
au Brésil et à l'étranger, ont condamné la
persécution et proclamé l'importance démocratique
de la participation de Lula au processus politique et
électoral ;
4. approfondir le dialogue et maintenir
l'unité avec les partis politiques et les forces sociales, en
cherchant à établir une alliance large et solide, avec
tous ceux qui pourraient se mettre d'accord sur la plateforme
gouvernementale que nous bâtissons et soumettrons au pays ;
5. établir de plus en plus de
Comités populaires pour la défense de la
démocratie et du droit de Lula à être candidat,
afin de rassembler nos frères et nos soeurs ayant des visions
politiques diverses pour dialoguer avec le peuple sur la
persécution contre Lula.
Avec Lula et le peuple jusqu'à la victoire en
octobre !
Rassemblement de masse en appui à Lula, Porto Alegre, le 23
janvier 2018
São Paulo, le 25 janvier 2018.
Commission de l'exécutif national du Parti des travailleurs (PT)
Note
1. Voir «
Lula a le droit d'être candidat à la
présidence », LML le 20 janvier 2018
Cuba
Les États-Unis mettent sur pied un cyber groupe
de travail pour s'ingérer dans les affaires
intérieures de Cuba et cibler sa jeunesse
Le 23 janvier, le département d'État
américain a annoncé la création du Groupe de
travail sur l'Internet cubain afin de « promouvoir la circulation
libre et non réglementée de l'information à Cuba.
Le groupe de travail examinera les défis technologiques et les
opportunités pour étendre l'accès à
Internet et aux médias indépendants à
Cuba », indique un communiqué de presse. Il est
également annoncé que sa première réunion
aura lieu le 7 février.
Cette nouvelle initiative fait suite au
Mémorandum présidentiel sur la sécurité
nationale du 16 juin 2017 du président Trump
intitulé « Renforcer la politique des États-Unis
à l'égard de Cuba ».
En réponse, le ministère cubain des
Affaires étrangères a publié une note diplomatique
pour « exprimer sa forte protestation contre la prétention
du gouvernement américain de violer de façon flagrante la
souveraineté cubaine, en ce qui concerne la compétence
nationale pour réguler la circulation de l'information et
l'utilisation des médias, tout
en rejetant la tentative de manipulation d'Internet pour mener des
programmes illégaux à des fins politiques et de
subversion, dans le cadre de leurs actions visant à modifier ou
à changer l'ordre constitutionnel de la République de
Cuba. »
La note exige que le gouvernement
des États-Unis « cesse ses actions subversives,
interférentes et illégales contre Cuba, qui sapent la
stabilité et l'ordre constitutionnels cubains, et l'exhorte
à respecter la souveraineté cubaine, le droit
international et les buts et principes de la Charte des Nations
unies ».
Dans son message, le ministère cubain des
Affaires étrangères réitère la
détermination du gouvernement cubain à ne tolérer
aucun type d'activité subversive ou d'ingérence dans ses
affaires intérieures et, en tant que pays souverain, à
continuer de se défendre et à dénoncer la nature
interférente de ce type d'action.
« Cuba continuera à réguler la
circulation de l'information en tant que son droit souverain et comme
c'est la pratique dans tous les pays, y compris les États-Unis.
Cuba continuera également à avancer dans
l'informatisation de sa société, dans le cadre du
développement du pays et des termes des objectifs de justice
sociale qui caractérisent sa
Révolution », dit-il.
D'autres programmes visant à essayer d'utiliser
Internet pour fomenter un changement de régime à Cuba ont
échoué lamentablement et ont révélé
ce que les États-Unis entendent par « libre circulation de
l'information ». Sous l'administration d'Obama, il y avait
le ZunZuneo, une plateforme de messagerie créée par les
États-Unis
semblable à Twitter visant à attaquer la conscience de la
jeunesse cubaine qui défend la souveraineté et le droit
à l'autodétermination de Cuba.
L'expansion de l'Internet à Cuba
Pendant ce temps, Cuba élargit progressivement
l'accès à l'Internet pour ses citoyens en fonction de ses
possibilités économiques dans les conditions d'un blocus
américain brutal qui bloque sa capacité à
commercer librement avec d'autres pays.
Un rapport de Rosa Miriam Elizalde indique que
« 2017 restera dans les mémoires comme l'année
de l'expansion de l'accès Internet dans notre pays -
avec 40 % des Cubains en ligne, 37 % de plus
qu'en 2010 - et la création de points d'accès
Internet dans des zones urbaines partout dans
l'île. »
(Granma, 24
janvier 2018)
Les États-Unis reprennent leurs politiques
ratées à l'égard de Cuba
- Sergio Alejandro Gómez -
Si l'administration du président Donald Trump a
l'intention d'utiliser les nouvelles technologies pour imposer des
changements dans l'ordre interne de Cuba, elle a choisi des voies
très anciennes qui, par le passé, ont
démontré leur manque de réalisme et leur
inefficacité, sans parler du fait évident qu'elles
violent les lois du pays cible, et
même celles des États-Unis.
La création d'une « Force
opérationnelle » sur Internet contre Cuba,
annoncée le mardi 23 janvier par le Département
d'État, ouvre la voie au retour à une politique de guerre
froide ratée que les deux pays avaient tenté de surmonter
depuis le 17 décembre 2014.
Cette décision s'inscrit aussi dans la
continuité du discours maladroit prononcé le 16 juin
dernier par le président Trump à Miami, lorsque,
vraisemblablement mal conseillé, il a rencontré une
représentation de l'extrême droite cubaine pour annoncer,
avec un grand battage médiatique, son revirement de politique
à l'égard de Cuba qui
pourrait se résumer en quelques mots comme un durcissement du
blocus économique et la réduction des voyages entre les
deux pays.
Le terrain choisi pour cette nouvelle agression,
Internet, montre clairement quels sont les véritables objectifs
des États-Unis, qui exigent le « libre
accès » au réseau de réseaux dans les
pays qui leurs sont opposés, alors qu'ils ont
déployé sur leur territoire un mégasystème
de collecte, de stockage et de traitement de données sur les
activités de leurs citoyens sur le web.
Par ailleurs, au début du mois de janvier, le
Congrès étasunien a présenté un projet de
loi visant à supprimer les quelques restrictions à la
pratique de l'espionnage international, mise en lumière par les
fuites distillées par l'ex-agent de la CIA et ex-analyste
contractant de la NSA, Edward Snowden.
Depuis le soi-disant « printemps
arabe », déjà tombé dans l'oubli,
jusqu'à des projets plus récents tels que l'incitation
à des manifestations en Iran et le soutien aux secteurs violents
au Venezuela, Washington a une tendance de plus en plus
prononcée à recourir aux réseaux sociaux et
Internet, motivée par des objectifs géopolitiques et de
domination.
Cet effort découle d'une doctrine de guerre non
conventionnelle conçue pour déstabiliser les pays sans
avoir un recours direct aux forces militaires, une doctrine qui a pris
racine à la suite de l'échec des conflits irakien et
afghan.
L'activation de la nouvelle « task
force » prouve également que l'argent ne saurait
manquer pour un gouvernement paralysé et en manque de fonds
lorsqu'il s'agit de financer des projets subversifs contre Cuba. Les
sources de financement ne manquent pas, même si le budget
présenté par le président Trump au Congrès
pour 2018
élimine l'enveloppe traditionnelle publique de 20
millions $ par an, approuvée depuis plusieurs
décennies pour les agressions.
La facilité avec laquelle de nouvelles agences
sont créées, avec en leur sein des fonctionnaires «
gouvernementaux et non gouvernementaux », contraste
également avec la réduction drastique du personnel
diplomatique de Washington à La Havane, qui a
entraîné la paralysie de la délivrance de visas et
a un impact direct sur les services
qui étaient offerts aux Cubains et à leurs familles aux
États-Unis.
Cuba n'a pas été prise de court par les
nouveaux plans de Trump, notre pays ayant accumulé plus d'un
demi-siècle d'expérience face à des programmes
d'agression en tout genre.
Des projets récents tels que ZunZuneo,
Piramideo, Commotion et autres se sont heurtés à la
capacité des autorités cubaines à les
détecter et à l'unité de notre population face aux
agressions.
Ils surviennent à un moment où des pas
clairs et évidents sont franchis vers l'informatisation de la
société, dans une approche axée sur l'accès
social et la protection de la souveraineté du pays, en
dépit des contraintes économiques.
Après l'ouverture de plus de 500 points
d'accès publics à Internet mis en service dans l'ensemble
du pays, sans autres restrictions que celles imposées par le
blocus et les raisons de sécurité nationale, Cuba
s'apprête à exploiter le service Internet sur les
téléphones portables — plus de quatre millions d'usagers
connectés au réseau — et à
étendre le service chez les particuliers.
Si l'intention de l'administration Trump était
vraiment de garantir aux Cubains l'accès à Internet, elle
pourrait soit lever les restrictions du blocus, qui nous
empêchent d'accéder aux technologies de pointe dans ce
secteur, soit offrir des facilités pour leur acquisition. Cela
leur coûterait moins cher que de recourir à une «
Force
opérationnelle » d'ores et déjà
vouée à l'échec.
Projets subversifs contre Cuba axés sur les
nouvelles technologies
ZunZuneo :
Financé par l'Agence des États-Unis pour le
développement international (USAID), son objectif était
de lancer un réseau de messagerie pouvant atteindre des
centaines de milliers de Cubains en utilisant un « contenu non
controversé » : des informations sur le
football, la musique, le bulletin météo et de
la publicité. Une fois leur objectif atteint, ils auraient
envoyé des messages à contenu politique pour inciter les
Cubains à lancer des mots d'ordre sur le web pour organiser des
rassemblements de masse dans le but de déstabiliser le pays.
Pyramideo : Semblable à ZunZuneo
, ce programme était dirigé par l'Office des
transmissions à Cuba (OCB), auquel sont rattachées Radio
et TV Martí . Il avait comme objectif de favoriser la
création d'un réseau d' « amis », leur
offrant la possibilité qu'une personne puisse envoyer aux
membres de sa « pyramide » un SMS de groupe pour le
coût d'un seul message. Le but réel était la
création d'une plateforme de subversion.
Commotion : Un
outil mis au point par l'Open Technology Institute (OTI) de la New
America Foundation, basée à Washington, à
l'origine à usage militaire et consistant dans la
création de réseaux sans fil indépendants. Bien
qu'il n'y ait aucune information concernant son entrée en
fonctionnement à Cuba, plusieurs sources du
gouvernement étasunien ont déclaré au New York
Times que des millions de dollars avaient été
alloués à ce projet.
Opération Surf : Démasqué par
l'agent « Raul », Dalexi Gonzalez Madruga, de la
Sûreté de l'État cubaine, ce projet avait
été conçu pour favoriser l'introduction sur notre
territoire d'équipements et de logiciels pour l'installation
d'antennes illégales fournissant un accès illégal
à Internet.
Honduras
Exigeons la libération immédiate d'Edwin
Espinal et de tous les prisonniers politiques
- Réseau de solidarité avec
le Honduras -
L'activiste hondurien de longue date, Edwin Robelo
Espinal, a été arrêté par la police
le 19 janvier, à la veille d'une grève nationale
d'une semaine. La liste de fausses accusations est longue :
incendie criminel, dégâts matériels et recours
à du matériel explosif artisanal. Edwin fait aussi
l'objet d'une enquête menée par l'État
pour terrorisme et actes criminels en association avec des
dégâts encourus par l'hôtel Marriott, une
chaîne américaine de plusieurs milliards de dollars,
à l'occasion d'une manifestation tenue le 12 janvier
à Tegucigalpa.
Edwin Robelo Espinal
|
Des milliers de Honduriens de tous les milieux ont
participé à l'action du 12 janvier pour
dénoncer la fraude électorale qui a privé le
candidat présidentiel de l'Alliance d'opposition Salvador
Nasralla de sa victoire lors des élections
générales du 26 novembre 2017. L'action a
dénoncé le meurtre de plus de trente manifestants
opposés à cette fraude et de passants par les forces de
sécurité de l'État et les arrestations de dizaines
de prisonniers politiques dans le cadre de la crise
postélectorale. L'arrestation arbitraire d'Edwin s'est produite
dans ce contexte de fraude électorale appuyée par les
États-Unis et le Canada dans le but de maintenir au pouvoir de
président actuel,
Juan Orlando Hernandez.
Edwin est présentement incarcéré
en attente de son procès. À la fin de son procès
initial tenu le 22 janvier dans des installations militaires, le
juge a ordonné la détention d'Edwin jusqu'à son
procès et son transfert vers La Tolva, une prison de haute
sécurité. Dans cette prison, qui est dirigée par
un colonel militaire, l'accès aux visiteurs
est très restreint. Les prisonniers peuvent sortir prendre de
l'air seulement une fois aux deux semaines et vivent dans des
conditions horribles. Bien que le cas ait été
porté en appel par l'organisation hondurienne des droits humains
COFADEH, Edwin pourrait rester incarcéré pendant deux ans
ou même plus en attendant son procès.
Edwin Espinal est victime du harcèlement de
l'État
depuis plusieurs années
Edwin est un homme bon et avenant qui rassemble autour
de lui des jeunes de tous âges. Il croit profondément
à l'organisation et appuie la résistance sous toutes ses
formes et est solidaire avec les groupes et mouvements sociaux
honduriens. Il n'a jamais cessé de croire que le changement est
possible au Honduras.
C'est cette puissante et
inlassable conviction d'Edwin que craint le gouvernement. C'est la
raison pour laquelle, depuis le coup militaire de 2009
appuyé par les États-Unis et le Canada, Edwin a
été la cible constante de répression et de
harcèlement par l'État.
En 2009, la partenaire d'Edwin, Wendy Elizabeth
Avila, a été tuée suite à une exposition
très forte au gaz lacrymogène lorsque les forces de
l'État ont violemment expulsé des milliers de
manifestants rassemblés à l'ambassade brésilienne
pour souhaiter la bienvenue au président évincé
Manuel Zelaya de retour au pays.
En 2010, Edwin a été enlevé
et torturé par la police hondurienne qui a été
acquittée plus tard de toutes les accusations portées
contre elle dans ce système judiciaire corrompu.
Un mois avant la tenue des élections
frauduleuses et violentes de 2013, la police militaire hondurienne
et l'escouade canine commandées par le Bureau du
ministère public ont illégalement perquisitionné
la maison familiale d'Edwin sous prétexte qu'il aurait eu en sa
possession de la drogue, de l'argent et des armes. À ce
moment-là,
Edwin participait à un mouvement communautaire pour
arrêter la privatisation des terrains de soccer publics dans son
quartier, des lieux populaires auprès des jeunes démunis
qui ont accès à peu de ressources et d'espaces
récréatifs.
En 2015, la mère d'Edwin est
décédée à l'hôpital de
sécurité sociale suite au pillage de l'ordre de 350
millions de dollars de l'Institut hondurien de sécurité
sociale (IHSS) orchestré par le Parti national qui est au
pouvoir depuis 2010.
Edwin a été détenu plus d'une
douzaine de fois depuis 2009 et a été battu par les
forces de sécurité. La plus récente agression a eu
lieu en décembre 2017 alors qu'il participait à une
manifestation contre la fraude électorale à Tegucigalpa.
En raison de cette persécution continuelle, la
Commission interaméricaine des droits humains (IACHR) a
accordé des mesures de protection à Edwin en 2010.
Ces mesures ont été renouvelées en 2013 peu
de temps après la perquisition illégale au domicile
familial.
Edwin a accordé des entrevues à Democracy
Now !, Fault Lines d'Al Jazeera et est interviewé dans le
documentaire Resistencia. Des articles sur son histoire ont aussi
été publiés dans Truthout et dans le
périodique POLITICO.
La détention actuelle d'Edwin en vertu de
fausses accusations est un exemple parmi plusieurs de la
persécution politique systématique et du ciblage des
manifestants antifraude et des adversaires politiques du gouvernement.
Le gouvernement illégitime et corrompu de Juan Orlando Hernandez
cible ses propres citoyens — des gens comme
Edwin — tout en refusant d'enquêter sur les centaines
d'assassinats et d'arrestations arbitraires commis par les forces de
l'État contre les activistes, manifestants, journalistes,
avocats et autres participants au mouvement social.
Les procédures juridiques contre Edwin
transgressent totalement la loi hondurienne et la procédure
établie. Son dossier se retrouve devant les tribunaux de «
juridiction nationale » qui n'ont aucune juridiction dans ce
dossier compte tenu de la nature des accusations portées contre
Edwin. Le juge qui entend la cause est le même qui a
commandé la perquisition au domicile d'Edwin en 2013,
laquelle, en vertu de la loi hondurienne, était illégale.
Les représentants juridiques d'Edwin ont eu droit à un
jour (un dimanche) pour préparer sa défense après
quoi il a été incarcéré en attendant son
procès qui pourrait n'avoir lieu que dans plusieurs
années. Pour ces raisons, les
accusations frauduleuses contre Edwin sont un exemple flagrant de
persécution politique contre un adversaire politique
ciblé par le gouvernement hondurien depuis de nombreuses
années.
Il faut agir immédiatement pour assurer la
sécurité
et la libération d'Edwin
Nous exigeons la libération immédiate
d'Edwin de même que celle des plus de 40 prisonniers
politiques partout au pays et le retrait des fausses accusations qui
pèsent contre eux.
Afin d'assurer la sécurité
immédiate d'Edwin et d'obtenir justice, nous exigeons des
autorités honduriennes qu'ils le libèrent
immédiatement.
Entretemps, nous exigeons le transfert d'Edwin vers un
centre de détention tel que recommandé par le COFADEH (le
Comité des membres de la famille des détenus disparus du
Honduras), qui lui assure depuis 2009 un appui continuel juridique
et au niveau des droits humains. Edwin est présentement
détenu dans une prison dirigée par
un officier militaire et cette prison impose des restrictions
draconiennes sur les visites de la part des membres de la famille, des
amis et des groupes à la défense des droits humains. Ces
visites sont essentielles pour garantir sa sécurité et
son bien-être pendant sa détention. Jusqu'à ce
jour, sa famille et ses avocats n'ont pas pu le voir.
Nous exigeons que le cas d'Edwin soit retiré des
tribunaux de « juridiction nationale » et entendu dans
un système de tribunaux réguliers.
Nous exigeons aussi que les membres du Congrès
des États-Unis signent le projet de loi Berta
Caceres
qui
demande la suspension immédiate de toute aide des
États-Unis au Honduras.
Contactez les représentants étasuniens,
canadiens et honduriens. Cliquez ici
pour une liste de contacts et pour de plus amples informations sur le
cas d'Edwin et sur la situation des droits humains dans le pays.
La solidarité et les actions continues sont
également nécessaires
Nous appelons les délégations des droits
humains, les journalistes et les enquêteurs à rendre
visite à Edwin et à d'autres prisonniers politiques
détenus de façon arbitraire et qui vivent la
répression dans le contexte de la crise postélectorale
et de l'imposition du régime de Juan Orlando Hernandez.
La famille d'Edwin a besoin d'appui financier dans sa
quête de justice et ses efforts pour veiller à sa
sécurité et pour exiger sa libération.
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
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