Numéro 2 - 20 janvier 2018
S'amorce la nouvelle année
L'importance de la discussion
sur les affaires politiques
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S'amorce
la
nouvelle
année
• L'importance de la discussion sur les
affaires politiques
• Les marxistes-léninistes du
Québec inaugurent la Nouvelle Année
• Salutations du Nouvel An du Parti
marxiste-léniniste du Québec
Réunion sur la
Corée à Vancouver
• Considérer la RPDC comme un agresseur
n'apportera rien
de bon - Pauline Easton
• Actions en appui à la demande d'une
résolution des tensions par des
moyens pacifiques
• Les propositions de paix
préconisées par la Chine et la Russie
• Déclaration finale du Forum des femmes
de Vancouver sur la paix et
la sécurité dans la péninsule coréenne
• La délégation coréenne
participera aux Jeux d'hiver sous le drapeau de l'unification
Premier anniversaire
de l'administration Trump
• La fermeture du gouvernement illustre le
besoin de nouveaux arrangements - Voice of Revolution
• Les menaces de Trump d'utiliser les armes
nucléaires - Voice of Revolution
La lutte du peuple
brésilien contre le coup d'État constitutionnel
• Lula a le droit d'être candidat
à la présidence
• À la défense de Lula -
Déclaration
des
députés
et
sénateurs
du
Parti
des
travailleurs
du Brésil
• Manifeste et pétition: Une
élection sans Lula serait
frauduleuse - Projecto Brasil Nação
Le peuple du Honduras
lutte pour le droit de décider
• Unité et opposition courageuse
à
l'impunité
Supplément
• Discussion sur les affaires économiques
S'amorce la nouvelle année
L'importance de la discussion sur
les affaires politiques
La situation nationale et internationale devient plus
complexe,
dangereuse et hors de contrôle. Cette semaine, du 23
au 28 janvier a
lieu la sixième ronde des renégociations de l'Accord de
libre-échange
d'Amérique du Nord (ALÉNA) à Montréal.
Elles ramènent sur le tapis les
problèmes créés lorsque les décisions
prises par des
instances supranationales supplantent les droits des travailleurs. Que
doivent faire les travailleurs à ce sujet ?
Des manifestations ont eu lieu à Toronto, Ottawa
et Montréal pour
exprimer différentes préoccupations concernant
l'ALÉNA. Ces actions
vont culminer avec un rassemblement à Montréal le
samedi 27 janvier à
midi, à l'appel du Réseau québécois sur
l'intégration continentale,
devant l'Hôtel Bonaventure (990, rue de La Gauchetière,
près du métro Bonaventure), où se tiennent les
négociations.
Le 29 janvier, le
Parlement reprend ses travaux. À l'ordre du jour il y a le
projet de loi C-59, Loi concernant des questions de
sécurité nationale
, qui illustre comment le gouvernement Trudeau recourt à des
pouvoirs
de police au nom de la protection de la démocratie et des
valeurs
canadiennes, lesquelles sont identifiées à la
sécurité nationale et à l'intérêt
national.
La réforme des lois électorales se
poursuivra également dans le
contexte d'une hystérie sur la sécurité nationale
créée concernant la
protection des élections contre « des influences
étrangères ». La
police secrète du Centre de la sécurité des
télécommunications est déjà
chargée de surveiller le discours électoral à
cette fin. Ce thème
continuera d'être invoqué pour justifier d'autres
changements à la loi
électorale allant dans le sens de supprimer la liberté de
parole. Les
informations semblent indiquer jusqu'à présent que la
critique de
l'OTAN, de la dangereuse stratégie de l'encerclement de la
Russie ou de
la politique du Canada en Ukraine pourrait être
considérée comme un
acte de trahison parce que ces opinions seraient l'oeuvre d'agents
étrangers.
L'imposition de limites
inacceptables à la liberté de parole durant
une élection, qui contredit la façon dont le peuple
comprend le
discours politique dans le corps politique, ne fera qu'approfondir la
crise dans laquelle est plongé le système de
représentation. Le
PCC(M-L) affirmera le principe que le droit de parole est un droit
humain qui doit
être affirmé pour habiliter le peuple et s'assurer que ses
vues et
intérêts ne sont pas écartés aux caprices
d'un pouvoir arbitraire.
Durant cette session parlementaire, le gouvernement
Trudeau
poursuivra sûrement sa politique extérieure qui consiste
à invoquer des
idéaux supérieurs et les droits des femmes pour
entraîner toujours plus
le Canada dans les préparatifs de guerre impérialistes
des États-Unis.
Cela veut dire que la conscience publique contre la soumission du
Canada à la quête de domination mondiale et aux
préparatifs de guerre
de l'impérialisme américain trouvera une façon de
s'affirmer à mesure
que les dangers que cela représente deviendront plus
évidents. Il faut
pour cela démystifier et déboulonner la conception du
monde de la
Guerre froide, qui définit les États-Unis comme «
la nation
indispensable », qui rend tous les autres pays «
dispensables » et qui
définit l'intérêt national à partir de ce
cadre de référence.
Cette semaine, c'est également l'anniversaire de
l'assermentation
de Donald Trump comme président des États-Unis. Bien que
sa
responsabilité première en tant que président soit
de préserver l'union
et de perpétuer la République (c'est-à-dire
éviter la guerre civile),
des factions se font la guerre aux États-Unis pour le
contrôle du
pouvoir
politique. Trump ne peut pas préserver l'union puisqu'il est le
champion d'intérêts privés qui la déchirent.
L'anniversaire de l'assermentation de Trump arrive avec
la «
fermeture du gouvernement ». Trump dit que c'est un «
cadeau » qu'on
lui fait. Voice of Revolution , le journal de l'Organisation
marxiste-léniniste des États-Unis, explique :
« Lorsque Trump a
été élu, on disait que puisque les
républicains
contrôlaient la Chambre, le Sénat et la présidence,
Trump n'aurait
aucune difficulté à imposer sa volonté. Or, durant
l'année écoulée le
Congrès est devenu de plus en plus dysfonctionnel et il est
incapable
d'adopter des lois aussi importantes que celles sur l'immigration et la
santé. Le dysfonctionnement s'explique en partie par le fait que
les
démocrates et républicains n'existent plus en tant que
partis
politiques, représentant des intérêts politiques
précis. On a plutôt
différentes factions adverses dans les cercles dominants qui
opèrent
comme des cartels, qui tantôt rivalisent, tantôt unissent
leurs efforts
pour protéger
certains intérêts privés. Elles ont recours
à la violence contre les
peuples du monde et au pays, tout en se menaçant l'une l'autre
de
violence également. Des alliances se forment et se reforment
entre
différentes forces à l'intérieur comme à
l'extérieur de la
Maison-Blanche, et le bureau de la présidence est l'objet des
rivalités, puisque c'est là que le
pouvoir est concentré.
« Dans ce contexte, le
bien public est laissé pour compte, les
intérêts publics ne faisant pas partie de
l'équation. C'est en partie
pour cette raison qu'on lit dans les journaux que le public ne sera pas
affecté par la fermeture du gouvernement, alors que des
centaines de
milliers d'employés fédéraux seront forcés
de travailler — ou mis à
pied —
sans solde. Cela comprend des travailleurs de la santé et de la
sécurité, les premiers intervenants la fin de semaine.
Les services
Medicare et Medicaid et la sécurité sociale sont les plus
touchés. On
cherche à reléguer l'intérêt public à
l'arrière-plan pendant que
l'attention est rivée sur les cartels.
« On cherche à
entraîner les gens dans un faux débat sur qui est à
blâmer pour la situation, les républicains ou les
démocrates, et gagner
des appuis pour les uns et les autres en vue des élections
de 2018.
Tout le monde est censé fermer les yeux sur le fait que le
système
actuel de démocratie représentative ne fonctionne plus.
Comme l'a
montré l'année qui vient de s'écouler, durant
laquelle on a assisté à
des conflits ouverts entre et au sein de l'armée, de la
présidence et
des agences du renseignement, le système actuel ne permet plus
de
résoudre les conflits au sein des cercles gouvernants ni de
créer une
légitimité aux yeux du peuple. Le congrès
dysfonctionnel, l'élimination
des
partis politiques et les efforts pour éliminer la politique plus
généralement, la grande concentration du pouvoir dans la
fonction de la
présidence et l'institution d'un gouvernement des pouvoirs de
police,
tout indique que les arrangements actuels ne permettent plus de
régler
quoi que ce soit. Ce système est fini et de nouvelles
institutions
doivent être
créées.
« Le peuple doit se
donner une démocratie qui l'habilite à
gouverner et à décider, une démocratie
centrée sur la garantie des
droits de tous. C'est là que la discussion doit aller. Les
élections de
mi-mandat qui auront lieu bientôt sont une occasion de refuser de
contribuer au renforcement du vieux système devenu
dysfonctionnel et de
plutôt
parler du besoin du Nouveau et discuter et débattre des moyens
de le
faire. »
Cette guerre civile pour le contrôle du pouvoir
politique aux
États-Unis déborde dans l'arène internationale car
les cartels rivaux
parcourent le monde pour imposer leur domination, tantôt par des
alliances, tantôt par des affrontements. Les peuples doivent
s'engager
dans l'analyse de la situation pour ne pas tomber dans les
pièges
tendus par les
cartels rivaux, pour ne pas se retrouver à soutenir l'un contre
l'autre, à renoncer à leurs propres
intérêts. Dans ce numéro, Le
Marxiste-Léniniste
reproduit deux articles de l'Organisation marxiste-léniniste des
États-Unis sur la fermeture du gouvernement américain et
sur la
position des États-Unis sur la Corée.
Cette semaine, les Canadiens et les peuples du monde
seront également témoins du Forum économique
mondial de Davos. Le Supplément du LML
de cette semaine discute entre autres des objectifs de ce forum et des
préoccupations profondes des peuples qui demandent une nouvelle
direction pour l'économie.
Ce sont tous des sujets de préoccupations
importantes et le peuple
a le droit et le devoir d'en délibérer et de s'exprimer
sur la façon de
changer la situation en sa faveur. Le PCC(M-L) organise des discussions
sur les affaires politiques partout au pays en tant que forums
où tous
peuvent venir exprimer leurs préoccupations et où les
travailleurs
et les gens de tous les milieux peuvent examiner les problèmes
ensemble
et échanger les expériences et les idées pour
être en mesure de tirer
des conclusions. Cela aidera à intervenir pour changer la
situation en
faveur du peuple.
Les marxistes-léninistes du Québec
inaugurent la Nouvelle Année
Pierre Chénier, le chef du Parti
marxiste-léniniste du Québec (PMLQ), a
présenté les salutations du Parti pour la Nouvelle
Année lors d'une fête à Montréal
le 6 janvier. Il a souhaité la bienvenue aux travailleurs
présents représentant différents secteurs de
l'économie -
construction, postes, transport, commerce au détail,
agroalimentaire, éducation, santé et services publics -
de même qu'aux jeunes et aux gens de différentes
communautés. Il a salué la consule générale
de Cuba à Montréal, Mara Bilbao Diaz, et les
membres du personnel consulaire qui l'accompagnaient de même que
la représentante du Front de libération nationale
Farabundo Marti du Salvador - section Montréal. À
l'occasion du 59e anniversaire du triomphe de la Révolution
cubaine, il a réitéré que les
Québécois et Québécoises se tiennent
fermement aux côtés du peuple cubain et de
ses dirigeants dans la poursuite de sa révolution, sous un
tollé de « Viva Cuba ! » et
d'applaudissements.
« Grâce à la
révolution, les Cubains ont des dirigeants qui font partie
d'eux,
qui ne sont pas au-dessus d'eux, et ensemble ils sont une force
imposante pour s'attaquer à la reconstruction suite au passage
des ouragans Irma et Maria. C'est tout un exploit qui montre au monde
les miracles qui peuvent être accomplis quand on met fin à
la séparation du corps politique entre gouvernants et
gouvernés, et qu'un système est établi
par lequel le peuple est investi du pouvoir politique et se gouverne
lui-même », a dit le chef du PMLQ.
Pierre a condamné le blocus brutal des
États-Unis et les mesures prises par l'administration
américaine actuelle pour le renforcer. « L'esprit de
défi du peuple cubain devant cette agression nous inspire
à intensifier nos efforts à ses côtés durant
l'année qui vient, a-t-il dit. Le PMLQ lance
l'appel à tous à prêter main-forte aux
piquetages qui ont lieu devant le consulat étasunien à
Montréal le 17e jour de chaque mois. C'est l'occasion
d'exiger la fin du blocus et la restitution de Guantanamo
à Cuba. »
Il a rappelé ce qu'a dit le
camarade Raúl Castro, président de la République
de Cuba, dans son discours à l'Assemblée
nationale en décembre : « La Révolution
cubaine a résisté aux attaques de 11 administrations
des États-Unis d'appartenance différente et nous sommes
ici et nous y resterons, libres, souverains et
indépendants. »
Il a annoncé que le Parti va organiser cette
année des réunions dans les cégeps et les
universités sur les solutions que le peuple cubain trouve aux
problèmes causés par le blocus, pour préserver les
systèmes d'éducation et de santé gratuits et
s'assurer que personne n'est laissé pour compte.
« Si l'internationalisme cubain est connu comme
un internationalisme humanitaire au énième degré,
il en est de même de la politique sociale de Cuba, qui est
profondément humanitaire, et cela montre qu'il existe une
alternative, y compris face à l'offensive antisociale ici au
Québec »,
a-t-il dit. Il a ajouté que ces réunions «
seront utiles pour les travailleurs et les jeunes qui cherchent des
solutions aux problèmes auxquels ils font face pour
défendre les droits de tous. Les conditions au Québec et
à Cuba ne sont pas les mêmes, mais nous sommes tous des
êtres humains capables de résoudre les problèmes
à notre avantage. Nous avons beaucoup de choses à
apprendre
les uns des autres et beaucoup d'expériences à
échanger dans le cours du renforcement de notre amitié de
peuple à peuple », a-t-il dit en terminant, sous
les cris de « Viva Cuba ! ».
En ce qui concerne le travail pour la nouvelle
année, Pierre a dit que le Parti va concentrer ses
énergies sur la mobilisation du peuple pour
résoudre les problèmes en sa faveur. Dans ce
contexte, le Parti mobilise les membres et les sympathisants dans la
discussion pour déterminer comment les travailleurs peuvent
intervenir dans
les élections générales qui sont censées
avoir lieu au Québec en octobre prochain. Ces élections
ne
doivent pas
être une autre occasion d'autoriser d'autres à agir en
notre nom, en défendant un pouvoir politique qui n'est pas le
nôtre, a-t-il dit. Comment engager les travailleurs dans la
politique pour que nous puissions nous-mêmes trouver des
solutions aux
problèmes sérieux auxquels le Québec est
confronté, voilà le
coeur de la question, a-t-il dit.
Après
avoir
informé
les participants de la tenue prochaine du Conseil national du PMLQ, le
chef du PMLQ a porté un toast au succès de ce travail
en 2018 auquel tous se sont joints.
Un délicieux buffet a été servi et
les échanges ont repris de plus belle. Une revue photo des
actions menées par les travailleurs et les autres sections du
peuple en 2017 a été projetée en
déroulement continu. Les participants ont pu apprécier
l'étendue des luttes et des prises de position du peuple au
Québec à la défense de ses droits.
À la demande de plusieurs, des camarades ont
interprété la chanson des patriotes de 1837-1838 La
Canadienne et récité Un Canadien pensant. Des
chansons
à répondre ont suivi, au grand plaisir des participants.
La soirée a été un franc
succès à tous les niveaux : l'intervention du Parti
sur la nécessité d'intensifier le travail pour le
Nouveau, les échanges tout au long de la soirée, le
plaisir d'être ensemble, la bonne nourriture, la musique. Une
excellente façon d'inaugurer la Nouvelle Année !
Salutations du Nouvel An
du Parti marxiste-léniniste du Québec
En ce début de la nouvelle
année, le Parti marxiste-léniniste
du Québec (PMLQ) transmet ses
salutations aux travailleurs du Québec qui se battent pour
défendre leurs droits en tant que travailleurs au sein de leur
collectif et pour que la défense des droits soit l'objectif de
l'ensemble de la société.
Nos salutations également aux jeunes du
Québec engagés dans la lutte pour défendre les
droits de tous partout où ils sont. En
plus de se battre pour que les êtres humains soient au centre des
solutions des problèmes de l'économie et des affaires
sociales et culturelles, ils ne donnent pas leur place quand il s'agit
de défendre
l'environnement social et naturel. Ils le font dans l'esprit que cela
peut se
faire et que cela doit se faire.
En cette nouvelle année, le PMLQ tient aussi
à souligner le travail fait par les représentants de
nombreuses communautés qui font du Québec un endroit
dynamique où vivre et travailler. Nous sommes ensemble, dans une
seule et même bataille contre les attaques racistes
organisées par l'État et les lois qui divisent le peuple
au nom d'idéaux
supérieurs, et même ironiquement au nom de l'unité.
Plus les vieilles politiques de diviser pour régner sont
discréditées, plus le peuple est blâmé pour
la xénophobie et le nationalisme étroit et plus les gangs
racistes organisés comme une mafia sont lancés contre
lui. Le est de justifier le recours aux pouvoirs de
police et
de criminaliser des sections entières de la population et
criminaliser la parole et la dissidence, de bloquer la résitance
et l'édification du Nouveau. Dans ce sens, il s'agit aussi de
détourner le peuple, de l'empêcher de s'armer d'une
conception du monde qui identifie des solutions aux problèmes de
la société et de l'environnement.
En cette occasion nous, saluons également les
peuples autochtones dont nous habitons les territoires. Leur lutte pour
obtenir justice pour les femmes et filles disparues et
assassinées et les abus des autorités et établir
des rapports modernes de nation à nation est une lutte
courageuse qui mérite l'appui de tous.
Une bataille se mène
actuellement au Québec contre la création de
gouvernements de pouvoirs de police qui imposent des conditions
inacceptables. Les travailleurs sont
privés de ce qui leur appartient de droit et, comme les jeunes,
les minorités et les peuples autochtones, ils sont
marginalisés et le droit de parole leur est enlevé
directement ou par la
désinformation.
Le PMLQ est déterminé à faire des
percées sur ce front en 2018. La liberté
d'expression est beaucoup plus qu'un droit civil pouvant être
restreint ou retiré. C'est un droit humain, c'est le
droit de discuter et de s'informer, le droit d'apporter des solutions
et des arguments sur la façon d'avancer. Pour détourner
l'attention du
besoin d'identifier les vrais problèmes auxquels le peuple, ses
collectifs et la société dans son ensemble sont
confrontés et de leur trouver des solutions, des attaques sont
lancées contre les travailleurs par les lois et les tribunaux,
tandis que le peuple est blâmé pour les attaques racistes
organisées par l'État. Ces politiques de diviser pour
régner ont
pour but non seulement de diviser le peuple, mais aussi de
détourner la classe ouvrière et le peuple de la
résolution des problèmes de la société
d'une manière qui soit à leur avantage.
L'année qui s'amorce est une année
électorale au Québec et le Parti est d'avis que tous
ensemble nous avons le devoir de combattre le sectarisme politique et
de
trouver des solutions aux problèmes sérieux auxquels le
Québec, le Canada et l'environnement social et naturel sont
confrontés. Le Parti va déployer ses meilleurs efforts
pour engager le peuple
dans la politique et ne pas permettre que les mouvements politiques du
peuple soient continuellement détournés et
détruits par le sectarisme et la désinformation. Nous
appelons tout le monde à discuter de ce qui peut être fait
pour
que les élections prévues pour octobre ne soient pas
une simple occasion d'autoriser d'autres à agir en notre nom,
à
défendre un pouvoir politique qui n'est pas le nôtre. Les
travailleurs et les jeunes
seront attentifs au besoin d'intervenir dans
les élections d'une manière qui leur
bénéficie.
Notre classe ouvrière est un contingent
de la classe ouvrière canadienne et internationale. Notre avenir
n'est pas
dans la défense des valeurs de l'empire
britannique du XIXe siècle ni de l'impérialisme
américain du XXe siècle ou leur incarnation actuelle,
qu'on appelle valeurs
canadiennes ou même québécoises. Ces valeurs
créent des divisions suivant des considérations de genre,
de religion,
d'origine ou en fonction d'autres aspects relevant de
l'identité. Notre avenir est
dans
l'unité sur la base de notre lutte pour les droits qui nous
appartiennent du fait que
nous sommes des êtres humains. Nous sommes une seule race, un
seul genre humain !
Ensemble, nous pouvons répondre aux défis
posés par l'offensive antisociale et la création de
gouvernements de pouvoirs de police qui cherchent à
détruire toute réponse unifiée. Nous devons aussi
nous attaquer aux dangers de guerre que font planer les
impérialistes américains et dans lesquels le Canada est
entraîné. Les
Québécois sont utilisés comme des
détachements spéciaux des forces armées
canadiennes, mais ils ont aussi toujours été aux premiers
rangs du mouvement contre la guerre. Alors défendons
fièrement nos traditions combattantes et utilisons la parole
pour nous assurer que le Québec ne soit pas utilisé comme
base pour la guerre et que nos jeunes ne
servent pas de chair à canon contre les jeunes d'autres pays.
Cette année nous avons
également le devoir de faire échec à la conception
du monde et à la désinformation au sujet de ce que font
les impérialistes américains et leurs alliés dans
d'autres pays, comme le Canada le fait en Corée, au Venezuela,
au Honduras, au Brésil et ailleurs. Nous sommes avec le
mouvement pour l'unification nationale de
la Corée sans ingérence étrangère et nous
exigeons que les États-Unis signent une paix permanente avec la
République populaire démocratique de Corée (RPDC),
qu'ils arrêtent leurs exercices de guerre et leurs menaces contre
le peuple
coréen. Nous exigeons aussi que le Canada cesse de participer
aux exercices de guerre des États-Unis et du Japon qui
ciblent la RPDC. Pour contrer le chantage nucléaire, il faut
s'opposer à l'utilisation des armes nucléaires comme
moyen de
menacer ceux qui refusent de se soumettre au contrôle
américain.
Nous appuyons la révolution bolivarienne au
Venezuela, qui est sous le feu d'une agression dans laquelle le
Canada joue un rôle de premier plan, et nous nous unissons
à tous les peuples de l'Amérique latine et des
Caraïbes.
Nous avons une responsabilité particulière et un
engagement envers le peuple d'Haïti avec qui nous
partageons bonheurs et malheurs ici même au Québec, et une
responsabilité et un engagement envers Cuba, en particulier dans
la bataille pour exiger la levée du blocus
américain.
Le Conseil national du PMLQ se réunira
d'ici la fin de janvier pour revoir et évaluer le travail du
Parti et des forces combattantes du Québec en 2017 et se fixer
un plan de travail pour
l'année qui vient. L'Assemblée générale des
membres sera également convoquée avant les
élections qui auront lieu en
octobre si le parti au pouvoir s'en tient à l'esprit de la loi
sur les élections à date fixe. Entretemps, les
organisations du Parti tiennent des discussions avec les membres et
avec les travailleurs et les jeunes pour s'assurer que tous fassent
partie du processus décisionnel, que tous soient informés
par leur participation active, que tous soient engagés dans la
mise en
application de décisions qu'ils prennent eux-mêmes.
Nous devons combattre tout
geste qui détruit le facteur humain/conscience sociale en
affirmant le facteur humain/conscience sociale. C'est ce qui donne au
mouvement son optimisme et sa confiance que la situation peut
être changée en faveur du peuple.
Les dangers qui planent pour l'avenir immédiat
sont considérables. Les impérialistes américains
et les autres grandes puissances ont politisé les
intérêts privés qui parcourent le globe pour
soumettre le monde à leur contrôle. Ce n'est pas la
défense de la souveraineté de l'État-nation ou la
défense de l'intérêt public qui motive
les cartels et oligopoles qui cherchent à établir leur
hégémonie, c'est le désir d'éviter leur
propre
perte. Ils détruisent tout ce qu'ils ne
peuvent pas contrôler.
Mais leur pouvoir n'est pas le seul pouvoir qui existe.
Les êtres humains sont capables de contrôler les produits
de leur création et créer l'histoire de manière
à être eux-mêmes au centre de celle-ci. Si vous
regardez
au-delà de l'anarchie et du chaos qui existent, vous verrez le
visage du Nouveau, du facteur
humain/conscience sociale qui cherche à sortir de la noirceur et
à s'affirmer. Vous le voyez dans les luttes que mènent
notre peuple et la classe ouvrière du Canada dans son ensemble
pour trouver une solution aux problèmes auxquels la
société fait face. Vous le voyez dans l'esprit de
défi du peuple cubain, dans sa lutte pour défendre son
projet
d'édification nationale qui place l'être humain au centre.
Vous le voyez dans l'effort gigantesque des peuples au Venezuela, au
Honduras, en Palestine, en Corée et partout dans le monde qui
cherchent à créer un climat de paix,
pour pouvoir résoudre les problèmes de leur
société, en opposition aux
méthodes violentes utilisées par les forces
contrerévolutionnaires. Toutes les luttes à la
défense des droits
de tous et toutes nous montrent le visage du Nouveau qui cherche
à naître.
En concentrant nos énergies sur la mobilisation
du peuple pour bâtir ce Nouveau chez nous, nous lançons
l'appel à tous à accélérer la cadence en
appliquant la méthode d'éduquer les éducateurs et
de mobiliser d'autres autour de soi pour faire le travail, plutôt
que de s'épuiser à la tâche. Il faut pour
cela utiliser la parole et fournir des
arguments pour que d'autres s'avancent et autorisent les
décisions, et
joignent leurs efforts pour créer des succès. C'est le
premier pas pour combattre les vieilles formes de prises de
décision et d'organisation qui consistent à élire
des représentants qui agissent en notre nom. Aujourd'hui ces
vieilles formes
sont manipulées pour faire approuver les faits et gestes des
gouvernements des pouvoirs de police qui prétendent que nous les
autorisons à agir en notre nom. Cela ne doit pas passer. Nous
devons
nous-mêmes agir en notre nom et créer le genre de
personnalité démocratique qui répond aux exigences
de notre temps.
Succès à tous dans cette
entreprise !
Salutations à tous celles et ceux
qui, au Québec et partout au Canada et
dans le monde, luttent pour
bâtir le Nouveau !
Ensemble, faisons des percées à la défense des
droits de tous et toutes !
Réunion sur la Corée
à Vancouver
Considérer la RPDC comme un agresseur
n'apportera rien de bon
- Pauline Easton -
Il y a eu une réunion de ministres des Affaires
étrangères de plusieurs pays à Vancouver
le 16 janvier qui a porté sur « la
sécurité et la stabilité sur la péninsule
coréenne ». Du point de vue de son objectif
avoué, soit de trouver une solution diplomatique plutôt
que militaire à la crise sur la péninsule
coréenne, la réunion de
Vancouver a été aussi infructueuse que prévu. Cela
ne pouvait faire autrement puisque ni la République
démocratique populaire de Corée (RPDC), qui est
ciblée par les sanctions de l'ONU que cette rencontre se
proposait de renforcer, ni la Chine et ni la Russie, deux pays qui ont
une frontière commune avec la RPDC, n'était
présente. Une autre
raison pour laquelle cette réunion ne pouvait produire rien de
productif est que le « Groupe de Vancouver » cherche
à contourner le Conseil de sécurité de l'ONU,
toujours considéré comme l'organisation responsable de
sauvegarder la paix dans le monde, et l'Assemblée
générale de l'ONU, qu'on dit représenter tous les
pays du monde.
Le Canada et les États-Unis, qui ont
coparrainé l'événement, le Japon, la
République de Corée (RC) et la Grande-Bretagne ont
parlé comme des hooligans à la conférence de
presse qui a ouvert la réunion. En tout et partout, le bilan
présenté par les deux hôtes après la
réunion montre tout simplement à quel point ces pays sont
revanchards et que le désir des États-Unis
d'imposer leur contrôle met de plus en plus en péril la
paix mondiale et révèle leur tendance génocidaire.
Les libéraux ont
parfaitement étalé l'hypocrisie de leur
impérialisme « humanitaire ». Dans ses
remarques d'ouverture, la ministre des Affaires
étrangères Chrystia Freeland a dit : « Les
États présents à cette réunion ne
nourrissent aucune hostilité envers les Nord-Coréens. Au
contraire. Nous ne voulons ni changement de régime, ni
son effondrement. »
Sur ce, elle a tout de suite invoqué la notion
impérialiste de la paix par la force pour servir ce qu'on
déclare être l'intérêt national de pays
à des milliers de kilomètres de la péninsule
coréenne sans égard aux conséquences. Dans le cas
du Japon, qui est voisin de la Corée, c'est un pays qui a commis
de graves crimes contre les peuples coréen
et chinois et d'autres pays d'Asie durant la Deuxième Guerre
mondiale, auxquels il n'a jamais consenti à verser des
réparations. Au contraire, il prétend maintenant que la
RPDC représente une menace à sa sécurité,
« la plus grande depuis la Deuxième Guerre mondiale
».
Et pendant ce temps il s'enorgueillit de son passé criminel
et semble être disposé à le répéter.
La ministre a présenté la victime comme
la plus grande menace pour ce regroupement de pays agresseurs: «
Nous travaillons à résoudre cette
crise et visons ce qui est dans notre intérêt
commun : la sécurité et la stabilité dans la
péninsule coréenne et dans le monde entier »,
a dit la ministre.
Elle a ensuite proposé, comme solution à
la crise coréenne, une répétition de la fraude qui
a mené les agresseurs à commettre des crimes horribles
contre l'Irak et la Libye : « Nous savons une chose par
contre : la décision du régime d'abandonner de
manière vérifiable tous ses programmes d'armes de
destruction massive
contribuera à sa sécurité et à son
développement économique, et elle conduira le peuple
nord-coréen vers un avenir meilleur, prometteur, plus sûr
et plus prospère. C'est à la Corée du Nord qu'il
revient de décider de son avenir. » Le
secrétaire d'État américain Rex Tillerson a
refusé de même mentionner les pourparlers
intercoréens et Chrystia
Freeland y a à peine fait allusion. Le but de la rencontre,
a-t-il dit, « est d'améliorer l'efficacité de la
campagne
qui consiste à mettre le plus de pression possible sur la
Corée du Nord et à combattre ses tentatives
d'échapper aux sanctions. Les États-Unis espèrent
entendre tous les participants se prononcer sur la meilleure
façon d'y
parvenir. »
Il a dit : « Nous devons tous insister sur
la pleine et entière mise en application des sanctions du
Conseil de sécurité de l'ONU, car c'est la lettre de la
loi. Nous pressons en particulier la Russie et la Chine en cette
affaire. » Il n'a pas précisé ce qu'il entend
par « insister ». Il a continué en disant :
« Nous devons travailler ensemble pour
améliorer les opérations d'interdiction maritime. Nous
devons mettre fin aux transferts illégitimes de navire à
navire qui sapent les sanctions de l'ONU. Et troisièmement, il
doit y avoir de nouvelles conséquences pour le régime
à chaque fois qu'une nouvelle agression a lieu. »
Le fait de parler de «
nouvelle agression » montre précisément
l'intention pernicieuse de tout cet exercice et le rôle qu'y joue
le Canada. La RPDC n'a jamais commis d'agression contre qui que ce
soit, mais les États-Unis veulent maintenir le discours de la
guerre froide et prétendre qu'elle est un agresseur. La RPDC est
un «
agresseur » depuis que les États-Unis ont
déclenché leur guerre d'agression contre elle sous le
drapeau de l'ONU en 1950. Maintenant, en désespoir de
cause, ils font monter les enchères en déclarant une
« agression » toute mesure défensive de la RPDC
pour se parer aux provocations de l'armée américaine et
de l'armée
sud-coréenne sous son commandement.
Le moindre incident est interprété comme
« une agression de la Corée du Nord » et
utilisé pour justifier la présence américaine sur
la péninsule, pour se livrer à des provocations
pour faire échouer tout dialogue sur la réunification.
L'affaire du Cheonan en 2010 est un des nombreux
exemples où la RPDC est accusée d'agression, voire de
terrorisme, sur la base de mensonges pour cacher les crimes des
accusateurs. En mars 2010, la corvette de la
marine sud-coréenne Cheonan, qui participait à
des manoeuvres militaires conjointes avec les États-Unis, s'est
échouée dans la mer Jaune. Quarante-six des 104
personnes à bord ont péri. Les États-Unis et la
Corée du sud ont prétendu que la corvette avait
été frappée par une torpille lancée
à partir d'un sous-marin nord-coréen. Ils
ont institué plusieurs mesures hostiles et ont même
menacé la RPDC de guerre. Celle-ci a maintenu que l'accusation
reposait sur des fabrications. Les enquêtes d'experts ont par la
suite démontré que l'accusation était en effet
sans fondement.[1]
Le ministre des Affaires étrangères du
Japon a été particulièrement féroce. Pour
cacher le passé criminel de son pays, particulièrement en
Corée, et le fait qu'il est engagé sur la même voie
aujourd'hui, il a voulu remettre en cause les intentions de la RPDC. Il
a dit : « Je sais que certains affirment qu'il faut
récompenser la Corée du
Nord pour sa participation au dialogue intercoréen, par des
levées de sanctions ou en lui fournissant une certaine
assistance. Franchement, je pense qu'il s'agit d'une vision bien trop
naïve. Je pense que la Corée du Nord veut juste gagner du
temps pour poursuivre ses programmes nucléaire et balistique.
Elle veut seulement tirer quelque chose de ce
dialogue. Je soutiendrais donc que la reconnaissance de ce fait devrait
être le point de départ de notre discussion
aujourd'hui. » Le dernier à intervenir a
été le ministre britannique des Affaires
étrangères Boris Johnson. Voici celui qui prétend
représenter les peuples de Grande-Bretagne. Quelle fraude !
Les Britanniques ont combattu
sans relâche le bellicisme de l'ancien premier ministre Tony
Blair en appui à la fausse guerre à la terreur de G. W.
Bush. Il a été pris en flagrant délit à
mentir et à commettre des crimes pour soutenir la fraude et le
mensonge de George W. Bush à propos de l'existence d'armes de
destruction massive en Irak, comme prétexte pour commettre
l'agression et détruire ce pays jusque dans ses fondements.
Cette position antiguerre des peuples britanniques est
légendaire. Or, le ministre Johnson a pris le ton d'un tueur
à gages mafieux :
« Notre tâche
collective maintenant est
d'envoyer un message très clair que nous voulons accroître
cette pression, et nous devons leur rendre le choix plus clair. Ils
peuvent -- il peut continuer sur la voie de la provocation et
équiper son pays d'armes nucléaires avec pour effet de
s'isoler encore plus, de soumettre son peuple à d'autres
douleurs
et difficultés sur le plan de l'économie, ou il peut
saisir l'occasion de s'engager sur une voie qui peut mener au
mieux-être des Nord-Coréens et à une chance
d'imiter les réalisations étonnantes de la
république. »
Les interventions
d'ouverture ont tout de suite permis de voir que cette réunion
aura des conséquences graves pour la cause de la paix et que les
peuples du monde doivent élever la voix et se faire entendre de
toutes leurs forces. Il faut s'opposer au blocus naval et au
régime de sanctions et exprimer notre appui au processus de paix
intercoréen. Il faut exiger que les États-Unis signent un
traité de paix permanent avec la RPDC et se retirent de la
République de Corée et de la région.
Rapports sur la réunion
Quant aux rapports sur la réunion, il est
intéressant de noter que l'engagement que ces pays ont
signé concernant un blocus naval proclamé par les
États-Unis à la veille de la rencontre n'a pas
été débattu ni même adopté
formellement, pour en faire une « position
officielle » de ce regroupement par ailleurs
illégitime. En fait, la réunion
n'a pas donné lieu à un communiqué conjoint. Les
deux pays hôtes ont publié un résumé dans
lequel ils affirment que « les ministres ont reconnu »
que : « la Corée du Nord se livre depuis longtemps et
secrètement au trafic d'armes conventionnelles pour
générer des revenus lui permettant de financer ses
propres programmes illicites et
saboter le régime mondial de non-prolifération. Lorsque
la Corée du Nord ressentira les effets des sanctions, elle
dépendra davantage des activités criminelles
parrainées par l'État, comme, entre autres, des
activités cybernétiques en vue de financer ses programmes
d'ADM [armes de destruction massive].... »
Le narcissisme de ceux qui tentent de criminaliser la
RPDC pour prétendu trafic d'armes et autres activités
illicites est évident dans le fait qu'ils oublient que tout cela
s'applique à eux-mêmes, pas à la RPDC. Les
États-Unis sont le plus grand trafiquant d'armes au monde et ils
se livrent à la vente et à l'achat d'armes comme si
c'était le
commerce le plus normal du monde. Ils laissent planer l'idée que
la RPDC pourrait être impliquée dans le trafic de la
drogue et oublient que c'est l'ancien président américain
Ronald Reagan qui a présidé aux manoeuvres
illégales qui ont mené au scandale Iran-Contra, soit
l'achat de narcotiques pour des armes pour soutenir les moudjahidines
en
Afghanistan contre l'Union soviétique. C'est sans compter toutes
les preuves de la complicité de la U.S. Drug Enforcement Agency
dans la création du chaos au Mexique avec les cartels de la
drogue pour réaliser les visées de destruction nationale
de l'impérialisme américain.[2]
Selon le résumé, les
ministres ont « mis en évidence le coût humain
à long terme du conflit qui perdure dans la péninsule
coréenne et dont les familles divisées et les victimes
d'enlèvement et leur famille font les frais. La Corée du
Nord continue malheureusement d'accorder la priorité à
ses programmes d'ADM et de missiles balistiques, malgré les
coûts humanitaires
que cela engendre. »
Les deux hôtes ont reconnu d'une manière
purement formelle la participation d'une délégation des
femmes pour la paix venue convier les participants à prendre
une autre voie. Le résumé note que « les ministres
ont
souligné le rôle essentiel des femmes et des organismes de
femmes dans la recherche d'une solution au conflit et l'atteinte
d'une paix durable. » (Voir la déclaration des
femmes ci-dessous)
Le résumé souligne « la
détermination collective » des pays réunis
à adopter les mesures suivantes :
« - agir de
manière à favoriser les
progrès dans le dialogue intercoréen dans l'espoir qu'il
conduise à un apaisement durable des tensions,
« - se tenir
prêt à soutenir une
solution politique et encourager la Chine à contribuer à
ce résultat,
« - travailler en
étroite collaboration
avec les partenaires régionaux et internationaux, dont la Chine
et la Russie, pour assurer la mise en oeuvre intégrale et
efficace des sanctions existantes envers la Corée du Nord,
notamment en renforçant l'échange d'information et en
accordant un soutien accru au groupe d'experts de l'ONU pour contrer
les
tentatives du pays de se soustraire aux sanctions,
« - renforcer
davantage la campagne de pressions
internationales grâce à la diplomatie auprès des
États qui n'ont pas la volonté politique de mettre en
oeuvre des sanctions,
« - aider à
renforcer la capacité
mondiale afin d'appliquer efficacement les sanctions et
d'empêcher le financement de la prolifération, en outre au
moyen d'activités criminelles et cybernétiques,
« - rompre les liens
financiers liés
à tous les programmes d'ADM de la Corée du Nord,
notamment en renforçant la coordination dans la région et
à l'échelle internationale,
« - empêcher la
Corée du Nord de se
livrer à la contrebande maritime, conformément aux
dispositions des résolutions du Conseil de
sécurité des Nations Unies, entre autres en prenant des
mesures pour mettre un terme au recours illégal
d'activités de transbordement de navire à navire,
« - convenir
d'envisager de prendre des mesures
pour imposer des sanctions unilatérales et d'autres mesures
diplomatiques allant au-delà de celles exigées par les
résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU,
« - entamer des
initiatives préparatoires
de détermination des principes et des exigences d'un
mécanisme de vérification suffisant pour garantir le
démantèlement complet et irréversible de tous les
programmes d'ADM de la Corée du Nord et de ses systèmes
d'exécution connexes. »
La première de ces mesures, « agir de
manière à favoriser les progrès dans le dialogue
intercoréen », montre déjà qu'on cherche
à cacher quelque chose. Mis à part Tillerson, qui
représente le pays qui a demandé la tenue de cette
réunion, tous les ministres qui sont intervenus à la
conférence de presse ont feint d'être en faveur des
pourparlers. Or, ils veulent décider à l'avance du
résultat de ce dialogue plutôt que de laisser les
Coréens en décider. Les pourparlers intercoréens
ont objectivement réduit les tensions grâce au
rétablissement des communications et en suscitant un certain
enthousiasme pour les Jeux olympiques, tandis que la réunion des
agresseurs de Vancouver a commencé et s'est terminée sur
le ton de menaces et de chantage.
La réunion n'a finalement rien
résolu ni établi de légitimité pour
ce que les États-Unis, appuyés par le Canada, la
Grande-Bretagne et le Japon en particulier, s'apprêtent à
imposer au monde. Les rapports et éditoriaux sur
l'événement expriment tous la confusion quant à ce
qui a été accompli et quant aux conséquences des
sanctions et du blocus naval.
En réponse à une question concernant les
moyens pour imposer les sanctions, Tillerson a dit que l'interdiction
maritime était une illustration de la nature «
volontaire » de l'effort entrepris et a laissé
entendre que des mesures coercitives pourraient être
nécessaires : « Alors pour l'instant il y aura
très peu d'activité militaire pour
faire respecter les sanctions. Il y aura un partage des renseignements
pour que nous puissions tous comprendre les mesures à prendre
pour faire respecter les sanctions tout en respectant le droit
international et les normes. »
Dire que les sanctions sont volontaires, c'est parler
à mots couverts. L'extraterritorialité de certaines
dispositions du blocus que les États-Unis imposent à Cuba
depuis cinquante ans montre ce que veut dire «
volontaire » pour les entreprises et autres entités
qui ne se soumettent pas au diktat américain et persistent
à commercer avec
Cuba : elles sont frappées d'amendes et d'interdictions de
toutes sortes. Il importe de noter que les pays participants à
cette réunion ont convenu de prendre des mesures pour
l'imposition de sanctions unilatérales qui vont au-delà
de ce que prévoient les résolutions du Conseil de
sécurité de l'ONU.
La portée extraterritoriale du blocus de Cuba
est expliquée dans le Rapport Bossuyt Conséquences
néfastes des sanctions économiques, produit pour le
Conseil économique et social de l'ONU en 2000 :
« Par ailleurs, les États-Unis ont
essayé, en adoptant diverses lois au cours de la dernière
décennie, d'extraterritorialiser leur politique de commerce
extérieur. Par un système de sanctions secondaires, ils
ont essayé de forcer des pays tiers à imposer eux aussi
un embargo à Cuba. Ceci ne constitue pas seulement une violation
du droit commercial,
c'est aussi une tentative de transformation d'un embargo
unilatéral en un embargo multilatéral par des mesures
coercitives qui auraient pour seul effet d'intensifier encore les
souffrances du peuple cubain et de violer davantage ses droits
fondamentaux. »[3]
Certains ont noté que si le but est la
diplomatie et la paix, l'effort demeurera improductif tant que la RPDC,
la Russie et la Chine ne seront pas présentes. Or, il suffit de
regarder les actions guerrières et inhumaines proposées
et déjà adoptées contre la RPDC et son peuple sous
l'enseigne de la « diplomatie » pour voir que cette
réunion
n'avait rien à voir avec la diplomatie, et certainement rien
à voir avec la paix.
Les États-Unis et le
Canada n'ont pas non plus la paix à l'esprit quand ils disent
que leur but est de réaliser la «
dénucléarisation ». La
dénucléarisation de la péninsule coréenne
est une aspiration profonde pour les peuples de Corée, des
États-Unis, du Canada, de Grande-Bretagne, du Japon et tous ceux
qui veulent la paix. Mais plus les
États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, le Japon et les
acteurs de soutien révèlent au monde par leurs actions
que leur but n'est pas la paix, plus leur discours sur la «
dénucléarisation » sonne faux
également. Que veut dire la «
dénucléarisation » si cela ne comprend pas les
États-Unis, le seul pays au monde à avoir utilisé
l'arme
nucléaire, le pays qui possède plus d'armes
nucléaires et autres armes de destruction massive sur terre, sur
mer et dans les airs, et qui s'en sert pour menacer la Corée, la
Chine et la Russie ? Les stratégies pour contrôler la
péninsule coréenne afin de contrôler la Chine et la
Russie, qui représentent de surcroît une grave menace
à
la paix, ne
sont pas ce que les peuples appellent travailler pour la paix.
Personne à cette réunion n'a parlé
de ce que les Coréens veulent, c'est-à-dire des
pourparlers intercoréens sans ingérence
extérieure, la réunification pacifique de leur nation et
une Corée indépendante. Les pays participants croient
sans doute qu'il s'agit de parler de «
dénucléarisation » pour faire tout oublier,
mais ce n'est pas le cas. La
demande de dénucléarisation par la puissance
nucléaire américaine de pair avec l'apposition de
l'épithète « agresseur » à la
RPDC n'a pas à voir avec l'arrêt de l'utilisation des
armes nucléaires, mais avec le monopole du droit de
première frappe.
Analyse et médias
Les analystes et reporters proposent plusieurs
approches à la crise coréenne, mais la plupart des
solutions sont fondées sur des prémisses de la guerre
froide et beaucoup tombent dans le piège tendu par le
président américain qui veut établir un
équilibre « tripolaire » entre les
États-Unis, la Chine et la Russie.
Certains disent que le rôle du Canada devrait
être de coopérer avec la Chine concernant la Corée,
comme alternative à la dépendance sur les
États-Unis. Cela aussi doit être discuté, pour ne
pas tomber dans la pensée que la paix peut être
préservée si seulement des alliances solides pouvaient
être formées. La référence la plus
communément
acceptée est celle d'une division tripolaire du monde
basée sur une opposition entre les intérêts
géopolitiques de la Chine et ceux des États-Unis et de la
Russie, plutôt qu'une opposition entre ceux de la Russie contre
ceux des États-Unis et de la Chine, ou encore ceux de la Chine
et de la Russie contre ceux des États-Unis. C'est un jeu
dangereux et
ce n'est pas la voie vers la paix.
Un nouvel équilibre dans les affaires
internationales ne peut être établi que par les peuples du
monde qui affirment leur désir de paix de façon pratique,
en défendant ce qu'eux veulent plutôt qu'en se
positionnant selon ce que les impérialistes et les grandes
puissances veulent.
Note
1. « La
Commission nationale de défense de la RPDC sur la
vérité concernant la prétendue attaque
perpétrée par le nord », LML, 3
juin 2010.
2. Selon des études de l'Institut de recherche
sur la paix de Stockholm (SIPRI), les États-Unis ont
été le plus grand fournisseur d'armes de 2012
à 2016, représentant 33 % de l'ensemble
des exportations d'armes sur la planète. L'Arabie saoudite, les
Émirats arabes unis et la Turquie
étaient les plus grands acheteurs. Les Émirats arabes
unis, qui viennent au quinzième rang en termes de
dépenses
en armement selon le Business Monitor International, sont un pays
agresseur faisant partie de la « coalition »
dirigée par l'Arabie saoudite et appuyée par les
États-Unis qui font la guerre à la résistance
armée au Yémen. La
Turquie, qui est membre de l'OTAN, sert depuis longtemps de tremplin
pour l'agression et autres activités illégales des
États-Unis dans la région, y compris les tentatives de
déstabiliser la Syrie en armant des forces terroristes. Durant
les derniers jours de 2017, le Canada a annoncé un nouvel
accord de coopération pour la défense avec les
Émirats arabes unis. En décembre, à peu
près au même moment où les États-Unis
autorisaient un nouvel envoi d'armes en Ukraine, le Canada ajoutait
l'Ukraine à la liste des pays auxquels il pourrait vendre des
armes légères. L'Ukraine est présentement
engagée dans une guerre civile dans laquelle le gouvernement
canadien soutient les forces
gouvernementales qui ont usurpé le pouvoir par un coup
d'État, avec l'aide de tireurs d'élite géorgiens
et lithuaniens (le
massacre de la Place Maïdan) et les forces paramilitaires
fascistes
qui sont leurs alliés. Les fabricants d'armes canadiens pourront
maintenant vendre leurs produits à d'autres pays et forces
paramilitaires par l'entremise de l'Ukraine, elle-même
un important marchand d'armes, ce qu'ils ne pourraient pas faire en ce
moment à cause des restrictions à l'exportation et de
l'opposition publique.
3. Conséquences néfastes des sanctions
économiques pour la jouissance des droits de l'homme, Marc
Bossuyet, 21 juin 2000. Pour le rapport au complet, cliquer
ici.
Actions en appui à la demande d'une
résolution
des tensions par des moyens pacifiques
Les 15 et 16 janvier, diverses actions ont eu
lieu à Vancouver, Edmonton, Toronto, Montréal,
Séoul, en Corée, et ailleurs à l'occasion de la
réunion des
ministres des Affaires étrangères des pays agresseurs de
la Guerre de Corée. Les manifestants ont
réitéré la demande des peuples du monde que les
tensions sur la
péninsule coréenne soient réduites par les moyens
pacifiques et que cela soit axé sur les efforts des
Coréens du nord et du sud.
15 janvier
Vigile à la chandelle avant la tenue de la réunion du
« Groupe de Vancouver » sur la Corée
Des femmes artisanes de la paix et d’autres rencontrent la ministre des
Affaires étrangères Chrystia Freeland lors d’une «
table ronde avec la société civile ».
16 janvier
Événement « Témoins pour la paix »
d’activistes tôt le matin devant le lieu de la réunion des
ministres des Affaires étrangères pour souligner qu’on
doit avoir recours à des moyens pacifiques pour résoudre
la situation dans la péninsule coréenne
Piquetage antiguerre devant le Centre des congrès plus tard
dans la journée
Des femmes artisanes de la paix organisent un forum l’après-midi
pour élaborer leur appel à
la paix dans la péninsule coréenne.
Réunion publique de Mobilisation contre la guerre et
l’occupation avec
Michel Chossudovsky de Global Research
Piquetages d’information et de signatures de pétition à
Toronto (photo), Montréal et Edmonton, pour que les Canadiens
soient informés des événements dans la
péninsule coréenne et du
rôle dangereux du Canada
Piquetage devant l’ambassade des États-Unis
à Séoul en opposition à la politique hostile et
agressive envers la République populaire démocratique de
Corée
Les propositions de paix préconisées
par la Chine et la Russie
La Chine et la Russie ont fait des propositions
officielles sur la manière dont la paix peut être
réalisée sur la péninsule coréenne. Les
deux pays ont un intérêt direct à garantir la paix
puisque les exercices de guerre des États-Unis et les
préparatifs pour imposer un blocus naval, sans parler de la
possibilité d'une nouvelle guerre de Corée, sont
également dirigés contre eux.
Le 8 mars 2017, la Chine a proposé
publiquement une formule dite « suspension double ».
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a
déclaré que cette proposition conduirait à la
désescalade des tensions sur la péninsule
coréenne. « En tant que première étape, la
République populaire démocratique de Corée
(RPDC) pourrait suspendre ses activités nucléaires et
celles liées aux missiles en échange de la suspension des
exercices militaires à grande échelle des
États-Unis et de la République de
Corée », a indiqué M. Wang. « Nous
pourrions suivre la double approche avec la
dénucléarisation de la péninsule d'un
côté et l'établissement d'un
mécanisme de paix de l'autre », a-t-il ajouté.
Le ministre Wang Yi a qualifié cette approche de
tentative de répondre aux préoccupations de toutes les
parties d'une manière « synchronisée et
réciproque ». Wang a déclaré :
« Cette suspension pour suspension peut nous aider à
sortir du dilemme de la sécurité et à ramener les
parties à la table des négociations ».
Puis, le 4 juillet 2017, la Russie et la
Chine ont présenté une déclaration commune avec
une autre proposition.
Ce plan comprend trois
étapes. Dans la première étape, un « double
gel » est proposé : la RPDC renonce à
effectuer de nouveaux essais nucléaires et lancements de
missiles tandis que les États-Unis et ses alliés
renoncent à mener des exercices à grande échelle
dans la région.
La deuxième étape verrait l'instauration
d'un dialogue direct entre les États-Unis et la RPDC sur les
questions de coexistence pacifique et de reconnaissance mutuelle.
À cette même étape, le dialogue intercoréen
pourrait être relancé.
La troisième étape verrait le lancement
de négociations multilatérales sur des questions
complexes et de mécanismes de paix et de sécurité
en Asie du Nord-Est. À cette étape, les problèmes
de dénucléarisation et de démilitarisation de la
péninsule coréenne pourraient être discutés.
Cette proposition a été soumise par la
Russie aux États-Unis et à la RPDC en septembre 2017
et n'a pas été rejetée. Le vice-ministre russe des
Affaires étrangères, Igor Morgoulov, a
déclaré le 27 novembre lors d'une conférence
que la RPDC avait respecté le code de silence sur la proposition
pendant deux mois, et en fait avait
suivi la feuille de route. Le vice-ministre des Affaires
étrangères a toutefois expliqué que les
décisions prises par les États-Unis en octobre et
novembre concernant des exercices non prévus avaient rendu
très difficile l'utilisation de la feuille de route pour un
règlement de paix.
Positions sur la réunion du « Groupe de
Vancouver »
À l'occasion de la réunion de Vancouver,
le porte-parole du ministère chinois des Affaires
étrangères, Lu Kang, a déclaré à
Beijing qu'en l'absence de la Chine et de la Russie la réunion
de Vancouver n'avait aucune légitimité et était
non représentative.
« Puisque cette réunion n'a ni
légitimité ni représentativité, la Chine
s'y est opposée depuis le tout début », a
déclaré le porte-parole du ministère chinois des
Affaires étrangères Lu Kang, lors d'une conférence
de presse à Beijing. « Alors que des pays se sont
engagés à trouver une solution appropriée au
règlement pacifique du dossier
nucléaire de la péninsule coréenne, certaines
parties ont organisé une telle réunion au nom du
soi-disant commandement des Nations unies pendant l'ère de la
guerre froide », a dit Lu Kang. « Nous ne savons pas
quel est le but de convoquer une telle réunion. »
Le ministère des Affaires
étrangères de la Russie a publié une
déclaration qui dit :
« Malheureusement, nous devons déclarer
que de tels événements qui sont menés à la
hâte et qui ont un effet négatif sur le fonctionnement de
cadres multilatéraux éprouvés, ne contribuent pas
à la normalisation de la situation autour de la péninsule
coréenne mais, au contraire, l'aggravent. »
« La 'décision' des participants
d'envisager l'introduction de sanctions unilatérales et d'autres
mesures diplomatiques semble tout à fait inacceptable et
contreproductive », poursuit la déclaration.
Le ministre russe des Affaires
étrangères, Sergueï Lavrov, a expliqué que la
Russie était prête à soutenir des contacts directs
entre les États-Unis et la Corée du Nord sur le
problème nucléaire de la péninsule
coréenne, notamment des pourparlers à six parties
comprenant la Corée du Nord, la Chine, la Corée du sud,
la Russie, les États-Unis et
le Japon.
« Comme vous le savez, nous avons lancé
avec la Chine une initiative commune pour amorcer la transition de la
confrontation vers le règlement politique du problème de
la péninsule coréenne. D'abord, nous proposons à
tout le monde de se calmer et de geler toutes les actions de
confrontation liées notamment aux activités militaires,
que ce
soit les tirs de missiles, les tests nucléaires ou les
manoeuvres de grande envergure que les États-Unis ont
organisés et organisent toujours dans la région avec la
République de Corée et le Japon », a
déclaré Sergueï Lavrov.
« Quand ce gel, ce moratoire sur les actions
hostiles et de confrontation entrera en vigueur, nous soutiendrons
activement les contacts directs avec les principales parties
intéressées. Concernant le dossier nucléaire, il
s'agit tout d'abord de Pyongyang et de Washington. Nous serons
néanmoins prêts à favoriser leur dialogue
bilatéral dans le cadre
du 'processus à six' réunissant également la
Russie, la Chine, le Japon et la République de
Corée », a-t-il poursuivi.
« J'ai déjà mentionné que
les États-Unis parlaient presque ouvertement de
l'inéluctabilité d'une solution militaire, bien que tout
le monde comprenne parfaitement les répercussions
catastrophiques que pourrait avoir une telle aventure. Alors que les
conditions du dialogue commencent à être réunies,
on ne constate dans la plupart des cas que des
actions provocatrices sous la forme de manoeuvres militaires de plus en
plus importantes autour de la Corée du Nord, qui ne font que
provoquer une nouvelle montée des tensions », a
déclaré Sergueï Lavrov.
Après la publication du «
résumé des coprésidents » de la
réunion de Vancouver, la Chine a réitéré
ses objections à une telle réunion. Le porte-parole du
ministère chinois des Affaires étrangères, Lu
Kang, a déclaré lors de sa conférence de presse
du 17 janvier : « Nous savons tous que le soi-disant
Commandement des
Nations unies, en tant que produit de l'ère de la guerre froide,
a perdu depuis longtemps sa pertinence. En tant qu'initiateurs de la
réunion, les États-Unis et le Canada ont
coorganisé la réunion sous la bannière du
soi-disant Commandement des Nations unies des pays expéditeurs.
Cela montre leur mode de pensée hérité de la
guerre froide qui
portera atteinte aux efforts conjoints visant à rechercher une
résolution appropriée à la question
nucléaire de la péninsule coréenne et
créera des divisions au sein de la communauté
internationale. Quand de grands acteurs autour de la question de la
péninsule coréenne ne sont pas présents, une telle
réunion ne contribue pas à résoudre correctement
la question, comme elle doit être abordée et sera
abordée principalement dans le cadre des pourparlers à
six et du Conseil de sécurité de l'ONU. C'est pourquoi,
dès le début, la légalité et la
représentativité de cette réunion sont largement
remises en question par la communauté
internationale. »
Dans une déclaration du 17 janvier, le
ministère russe des Affaires étrangères a
déclaré que « les résultats de la
réunion du 16 janvier à Vancouver, soulignés
dans le résumé des coprésidents, les
États-Unis et le Canada, viennent confirmer nos doutes quant
à l'utilité de cet événement »
et que « malheureusement, nous devons
déclarer que de tels événements qui sont
menés à la hâte et qui ont un effet négatif
sur le fonctionnement de cadres multilatéraux
éprouvés, ne contribuent pas à la normalisation de
la situation autour de la péninsule coréenne, mais, au
contraire, l'aggravent. »
Déclaration finale du Forum des femmes
de Vancouver sur la paix et la
sécurité dans
la péninsule coréenne
Le Sommet de Vancouver sur la Corée a
raté une occasion critique pour la paix. Au lieu de soutenir la
réduction des tensions dans la péninsule coréenne
qui a commencé avec le dialogue intercoréen et la
trêve olympique, les ministres des Affaires
étrangères ont choisi d'isoler davantage et de menacer la
Corée du Nord.
Nous avons exhorté les ministres des Affaires
étrangères à préparer la table pour le
dialogue avec la Corée du Nord. Au lieu de cela, ils ont choisi
d'obstruer le chemin de la paix posé par la Corée du Nord
et la Corée du sud.
L'approche de « pression maximale »
menée par les États-Unis a complètement
échoué à mettre fin au programme nucléaire
et de missiles de la Corée du Nord. Soixante-dix ans de
sanctions et d'isolement de la Corée du Nord n'ont fait que
renforcer la détermination de la RPDC à développer
son arsenal nucléaire.
Une campagne de pression maximale n'est pas une
diplomatie qui mènera à la paix. Les sanctions accrues
causent du tort aux gens ordinaires.
Le fait que le secrétaire Tillerson
dépeigne aujourd'hui les vols commerciaux comme des cibles
potentielles des essais de missiles nord-coréens rappelle la
présentation à l'ONU de Colin Powell sur les «
prétendues » armes de destruction massive de l'Irak.
Cet effort provocateur pour diaboliser la Corée du Nord justifie
des
mesures encore plus extrêmes contre la RPDC, comme un blocus
naval, et sera considéré par les Nord-Coréens
comme une action guerrière.
Nous sommes profondément déçues
par les ministres des Affaires étrangères qui
représentent des pays engagés dans la diplomatie
pacifique et les politiques étrangères féministes.
À une époque de grande instabilité mondiale, nous
nous sommes tournées vers eux à la recherche d'une
direction pour une paix et une sécurité mondiales
véritables.
Nous sommes résolus à lancer une campagne
mondiale pour contester les sanctions qui, selon nous, ont des effets
cruels et punitifs sur les Nord-Coréens ordinaires, renforcer
nos mouvements féministes pour la paix afin de défier la
guerre et travailler à la résolution officielle de la
guerre de Corée.
Notre engagement pour la paix est inébranlable.
(16 janvier 2018)
La délégation coréenne participera
aux Jeux olympiques d'hiver sous le drapeau de l'unification
La République populaire démocratique de Corée et
la République de Corée ont participé aux
Olympiques de Sydney (2000) sous le drapeau de l'unification pour la
première fois.
Le 20 janvier, le Comité international
olympique (CIO) a officiellement accepté la demande des
Comités
olympiques de la République populaire démocratique de
Corée (RPDC) et de la République de Corée (RC)
pour que les athlètes coréens défilent sous le
drapeau de l'unification coréenne lors des
cérémonies d'ouverture des Jeux
olympiques d'hiver 2018 à PyeongChang le 9
février. La délégation commune des athlètes
de la Corée qui défilera lors des
cérémonies portera un uniforme spécial arborant le
drapeau de l'unification. La Corée aura également une
équipe unifiée de hockey féminin, que les deux
comités nationaux olympiques ont créée pour la
première
fois de leur histoire.
Dans le cadre de la « Déclaration
olympique sur la péninsule coréenne », le
Comité international olympique a accordé des
accréditations au Comité national olympique de la RPDC
pour 22 athlètes dans trois sports et cinq disciplines. La
RPDC sera en compétition dans les disciplines suivantes :
patinage artistique, patinage
de vitesse sur piste courte, ski de fond et ski alpin. Les skieurs du
nord et du sud s'entraîneront également ensemble.
Le CIO a également accordé une
accréditation à 24 officiels et 21
représentants des médias de la RPDC. Les athlètes
arriveront en Corée du sud et rejoindront le village olympique
au plus tard le 1er février.
La déclaration indique également que
toutes les parties saluent les initiatives culturelles, sportives et
autres de la RPDC et de la République de Corée qui auront
lieu en marge des Jeux
olympiques.
Dans la conclusion de la Déclaration, il est
indiqué : « L'esprit olympique est marqué par
le respect, le dialogue et la compréhension. Les Jeux olympiques
d'hiver de 2018 à PyeongChang ouvrent la voie, nous
l'espérons, à un avenir plus radieux pour la
péninsule coréenne et invitent le monde à se
rassembler dans une célébration
d'espoir.
« En cela, les Jeux olympiques nous montrent ce
à quoi le monde pourrait ressembler si nous étions tous
guidés par l'esprit olympique de respect et de
compréhension. Tel est le message olympique que PyeongChang
s'apprête à transmettre au monde. »
La RPDC enverra également une
délégation et des athlètes aux Jeux paralympiques
qui suivent les Jeux olympiques.
L'accord entre la RPDC et la RC répond aux
aspirations de réunification des Coréens et constitue une
contribution à la paix.
Premier anniversaire de l'administration
Trump
La fermeture du gouvernement illustre le besoin de
nouveaux arrangements
- Voice of Revolution -
Le Sénat américain n'a pas réussi
à débloquer les fonds pour
maintenir les opérations du gouvernement des États-Unis.
La fermeture
du gouvernement débute à minuit une minute le samedi 20
janvier. Elle a un
effet direct immédiat sur les employés
fédéraux du gouvernement, tels
que les travailleurs de la santé ou les premiers intervenants,
qui doivent travailler pendant la fin de semaine sans être
payés. Si la
situation persiste, des centaines de milliers d'employés
fédéraux vont
être mis à pied ou forcés de travailler sans
être payés. La sécurité
sociale, Medicare et Medicaid vont aussi être affectés, et
il en sera
de même des diverses agences fédérales, certaines
plus que d'autres.
Le peuple américain considère la
fermeture du gouvernement comme un
sujet de sérieuse préoccupation mas le président
Trump la considère
comme un « cadeau ». Lui-même et d'autres, comme
le sénateur Schumer de
New York, voient cette fermeture comme un outil de négociation,
une
façon d'avantager des intérêts privés
particuliers. Schumer prétend défendre les jeunes sans
papier qui sont
arrivés aux États-Unis en très bas âge.
C'est lui cependant qui a
réclamé une loi de l'immigration qui comprend une carte
d'identité
biométrique pour tous les travailleurs qui ont besoin d'une
vérification de sécurité du FBI et du
département de la Sécurité
intérieure. Il s'agit là
d'un moyen de contrôler et d'enrégimenter davantage la
main-d'oeuvre,
en donnant une carte d'identité à certains et pas
à d'autres et
peut-être en les dirigeant vers des camps de travail
esclavagiste. Il
essaie de se présenter comme un champion des immigrants pour,
entre
autres choses, mettre de l'avant une telle loi. Il faut y porter une
attention
parce que ces différentes forces ne travaillent pas du tout dans
l'intérêt du peuple.
En même temps, alors que les factions rivales
prétendent se soucier
du public, le fait qu'elles sont toutes prêtes à fermer le
gouvernement démontre que pour elles l'intérêt et
le bien public
peuvent très bien
être sacrifiés. Les employés fédéraux
et les personnes qui dépendent des
services fédéraux ne comptent pas dans la
rivlaité des factions dominantes pour la
défense des intérêts privés qu'elles
représentent chacune, que ce soit le financement de
la construction du mur frontalier, les cartes d'identification
biométrique ou davantage d'armements et de centres de
détention. La
lutte qui existe entre ces différences forces a atteint un
niveau tel
que Trump est intervenu et a dit qu'il était à la fois
pour et contre
les mêmes
propositions. Il semble que son objectif principal était de
réaliser
cette fermeture, ce « cadeau » comme il le
dit, afin de discréditer le
Congrès encore plus tout en se positionnant pour être en
mesure de
manoeuvrer à son avantage. On verra bien si cela se produira car
pour
tant de gens partout aux États-Unis, c'est le gouvernement dans
son
ensemble qui est discrédité et dysfonctionnel, ce qui
montre le besoin
criant de nouveaux arrangements, d'une nouvelle façon de
s'organiser
qui bénéficie au peuple.
Cette préoccupation au sujet du
dysfonctionnement a été
soulignée par le fait que trois mesures budgétaires
« de dépannage » à
court terme ont déjà été adoptées.
Le Congrès n'a pas été capable
d'adopter un budget, alors que c'est l'une de ses principales
responsabilités, pour l'année fiscale 2018 qui a
débuté en
octobre 2017. Les mesures de dépannage fournissent des
fonds pour une
période de temps très limitée. La mesure actuelle
qui a été adoptée à
la Chambre et a débloqué un financement pour un autre
mois, n'a pas été
adoptée par le Sénat. Le Sénat a besoin de 60
votes pour mettre fin au
débat et il n'a pas été capable de les obtenir.
Obtenir plus de temps ne réglera pas le
problème. Même si une
nouvelle mesure de dépannage est adoptée cette fin de
semaine, cela ne
vas pas surmonter le dysfonctionnement. Le dysfonctionnement du
gouvernement reflète le fait que la politique a
été détruite et que les
deux partis des riches ne fonctionnent plus comme des partis politiques
mais comme des cartels, comme des gangsters qui collaborent et en
même
temps rivalisent entre eux. Trump est à la tête d'un
gouvernement de
pouvoirs de police qui agit en toute impunité contre le peuple
sans se
soucier de sa légitimité. C'est un gouvernement dans
lequel la primauté
du droit a été éliminée, ce qui fait que
les organismes
législatifs comme le Congrès sont eux aussi
essentiellement éliminés.
Le budget est une responsabilité clé qui demeure, et le
fait que le
Congrès ne soit pas capable d'adopter un budget alimente le
concept que
le président devrait gouverner tout seul.
La distribution des blâmes à laquelle on
assiste est une façon de
détourner l'attention de cette réalité. C'est une
façon de mobiliser
ceux qui se préoccupent des droits des peuples au pays et
à l'étranger
dans les rivalités entre les cartels. En fait, dans ce contexte
où les
institutions ne fonctionnent plus, il faut concentrer notre attention
à
developper de nouvelles institutions qui servent le peuple et
garantissent ses droits. Une nouvelle structure, une nouvelle
constitution, de nouvelles formes de gouvernance sont à l'ordre
du jour.
(Voice of Revolution est une publication de
l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis
- 19 janvier 2018. Traduit de l'anglais par LML)
Les menaces de Trump d'utiliser
les armes nucléaires
- Voice of Revolution -
Avant de devenir président des
États-Unis, Donald Trump a fait
campagne contre la guerre, mais le premier anniversaire de son
inauguration est marqué par la menace ouverte et
répétée d'utiliser des
armes nucléaires contre la Corée, par une présence
militaire sans fin
en Syrie où les États-Unis ont déjà
environ 2000 troupes en place
et par une guerre continue contre l'Irak, l'Afghanistan et le
Yémen. La
guerre des drones qui a déjà pris des proportions
importantes sous
Obama a été intensifiée sous Trump, ce qui
entraîne beaucoup plus de
bombardements dans des dizaines de pays.
Les guerres qui sont menées ne le sont pas
à des fins politiques
mais plutôt pour la destruction des forces productives humaines.
Et
parce que ce sont des guerres de destruction, la politique de
négociation de traités de paix est absente. Pour les
États-Unis, tout
ce qui ne peut être contrôlé doit être
détruit. En fait, les armes
nucléaires sont
conçues uniquement à cette fin.
On dit que les menaces de Trump d'utiliser des armes
nucléaires
sont différentes de celles des anciens présidents. En
réalité, cette
menace et ce recours au chantage nucléaire ont été
utilisés par les
présidents américains depuis le moment où les
armes nucléaires ont été
développées. Truman a non seulement utilisé des
armes nucléaires contre
le
Japon mais aussi comme moyen de terroriser le monde. Lorsqu'on lui a
demandé lors d'une conférence de presse en
novembre 1950, durant la
guerre menée par les États-Unis contre la Corée,
si des armes
nucléaires seraient utilisées, il a dit que toutes les
armes pourraient
l'être. C'est la phrase répétée par les
présidents depuis, y compris
par
George W. Bush, Obama et maintenant Trump.
Le Pentagone a développé à
plusieurs reprises des plans pour
utiliser des armes nucléaires contre la Corée, le
Vietnam, Cuba, etc.
La principale différence avec les plans de Trump est qu'il ne
s'en
cache pas. En plus, lors des exercices de guerre contre la
Corée, il
est ouvertement admis que des pratiques d'attaques aux armes
nucléaires
sont au
programme alors les États-Unis ne peuvent simplement plus nier
ces
plans.
Dans la situation actuelle, les États-Unis
s'efforcent de présenter
la Corée comme l'agresseur. On dit que la République
populaire
démocratique de Corée (RPDC) est le fauteur de trouble
alors que ce
sont les États-Unis qui disposent d'un énorme arsenal
nucléaire,
prévoient les utiliser et ont des antécédents
d'agression. Les médias
monopolisés
omettent systématiquement la position de la RPDC et sa pratique
établie
depuis longtemps qu'elle ne s'engage pas dans une agression et
n'utilisera pas d'armes nucléaires à moins d'être
attaquée. Face à
cela, Trump a tenté à plusieurs reprises de provoquer la
RPDC à ce
qu'elle prenne action la première, afin de justifier l'agression
américaine.
C'est un jeu dangereux de la corde raide auquel les Coréens et
les
peuples du monde s'opposent massivement.
À l'occasion du premier anniversaire de
l'administration Trump,
l'intensification de l'opposition au danger croissant de guerre est une
des principales préoccupations de beaucoup de gens. Ce sont les
peuples
des États-Unis et du monde qui sont décisifs dans la
lutte pour mettre
un frein aux préparatifs de guerre et garantir la paix. La tenue
récente d'une conférence visant à renforcer les
efforts conjoints, ici
et à l'étranger, pour fermer toutes les bases
étrangères américaines et
ramener les troupes au pays démontre que le peuple
américain ne fait
qu'un avec les peuples du monde contre l'agression et les guerres des
États-Unis. L'appel pour une nouvelle direction pour le pays,
pour un
gouvernement antiguerre et une économie de paix, est entendu. A
l'occasion de cette première année de l'administration
Trump, de
nombreuses actions ont lieu partout au pays pour mettre de l'avant les
justes revendications du peuple contre la guerre et pour les droits,
à
l'étranger et au pays.
La lutte du peuple brésilien
contre le coup d'État constitutionnel
Lula a le droit d'être candidat à la
présidence
Rassemblement « à la défense de la
démocratie et de Lula », Rio de Janeiro, le 16 janvier 2018
En juillet de l'an dernier, Luiz Inacio «
Lula » da Silva, qui a été président du
Brésil de 2003 à 2010, a été
condamné à neuf ans et six mois de prison après
avoir été déclaré coupable, sans aucune
preuve, d'avoir soi-disant reçu en cadeau un appartement de
l'entreprise de construction brésilienne OAS pour l'avoir
aidée à
obtenir des contrats de l'entreprise pétrolière
d'État Petrobras. Lula a immédiatement porté sa
sentence en appel, dont l'audience a été fixée
au 24 janvier par le 4e Tribunal d'appel
fédéral régional de Porto Alegre dans
l'État de Rio Grande do Sul.
Il est largement accepté que ces accusations et
les autres accusations de « corruption » et les
enquêtes auxquelles Lula a été soumis depuis plus
de trois ans font partie d'une tentative de coup judiciaire
menée par les mêmes forces qui ont destitué la
présidente Dilma Rousseff en 2016 au moyen d'un coup
parlementaire et qui l'ont
remplacée par le président actuel non élu Michel
Temer. Ces mêmes forces putschistes ont l'intention
d'empêcher Lula de se présenter à la
présidence en 2018 alors qu'il entend se présenter
comme candidat du Parti des travailleurs (PT). Cela explique les
efforts qui sont faits pour maintenir la condamnation afin
d'empêcher Lula de se
présenter à l'élection qui doit se tenir en
octobre.
Journées mondiales de solidarité avec Lula
La lutte pour faire échouer les tentatives de
ces forces putschistes d'empêcher Lula de se représenter
à la présidence bat son plein alors que la date des
audiences approche.
Rassemblement en appui à Lula, à Brasilia, le 18 janvier
2018
|
Des caravanes venues de partout au Brésil et des
délégations internationales vont converger à Porto
Alegre du 22 au 24 janvier pour tenir un programme
d'activités organisé par le Front populaire du
Brésil, lequel est composé de partis politiques, de
syndicats et de mouvements populaires pour appuyer le droit de Lula
de se porter candidat. Les organisateurs rapportent que 225
caravanes provenant de différents États du Brésil
vont y participer aux côtés d'autres groupes qui y
viennent de leur propre initiative.
Dans un communiqué, le département de
Relations internationales du PT indique que le programme comprendra
des conférences, des vigiles, des débats et des
interventions de différentes sortes à Porto Alegre
pendant ces Journées de solidarité. Une marche pour la
démocratie va se tenir en soirée la veille du
procès de Lula et il y aura une
vigile devant le palais de justice à partir de 8 heures le
mardi 24 janvier. Il y aura aussi des actions et des vigiles
devant les palais de justice fédéraux de tous les
États de même que des manifestations à
l'échelle internationale. Des partis politiques et des
personnalités de plusieurs pays du monde ont envoyé des
messages de solidarité et
d'appui au droit de Lula de se porter candidat. L'invitation est
lancée d'envoyer d'autres messages et les gens sont
invités à participer dans une campagne internationale sur
les médias sociaux.[1]
Le PT rapporte également que plus
de 2 000 comités populaires ont été
formés partout au Brésil ces dernières
années dans le cadre d'un vaste réseau qui a pris en main
de rendre publics les abus qui se produisent dans le système
judiciaire, la guerre juridique, les médias qui se sont mis au
service de la persécution et la
politique qui est promue depuis des années contre Lula et la
gauche brésilienne.
Le PT mentionne qu'en défendant le droit de Lula
de se porter candidat, l'objectif est de faire en sorte que
le coup ne soit pas consolidé et que le pays puisse reprendre le
chemin du développement économique et social qui a
été interrompu en 2016. Comme les médias de
masse au Brésil sont entièrement partisans, le PT
souligne à quel
point il est fondamental que la vérité sur la
persécution politique du président Lula par le biais de
procédures judiciaires soit dévoilée à
l'étranger afin que le blocus exercé par des
médias de masse brésiliens soit brisé. Selon le
PT, cela a joué un rôle fondamental lors du procès
de destitution de Dilma pour le dévoilement du vrai visage de ce
qui a
été un coup parlementaire, judiciaire et
médiatique contre elle.
Des résidents d'Altamira forment un comité populaire pour
la Défense de la démocratie et de Lula, le 18 janvier
2018. Des comités similaires sont mis sur pied partout au
Brésil.
Note
1. Les 22 et 24 janvier, entre midi
et 14 heures (heure de Brasilia), des messages d'appui seront
affichés avec les mots-clics : #EleicaoSemLulaEFraude
#JusticaPorLula #CadeAProva #JusticeForLula
- Affichez des vidéos en appui à Lula.
Veuillez envoyer des vidéos (pas plus de 30 secondes) qui
comprennent : nom, organisation, pays, l'importance pour le
continent et les peuples du monde de défendre Lula et la
démocratie et un appel à participer et à
populariser la campagne « Une élection sans Lula est une
fraude ».
Envoyer ces vidéos à sri@pt.org.br
- Prenez des photos qui montrent des affiches à
la défense de Lula et de la démocratie au Brésil
et affichez-les sur vos réseaux. Voici quelques
suggestions :
- À la défense de la démocratie et
de Lula -- À la défense du droit de Lula de se porter
candidat - Poursuivre Lula c'est s'attaquer à l'État de
droit -- Le crime de Lula : avoir sorti 36 millions de
personnes de la pauvreté - Défendre Lula c'est
défendre la démocratie - Justice pour Lula
Veuillez vous identifier lorsque vous envoyez votre
photo : nom, organisation et pays.
Entrez un ou plusieurs mots-clics :
#EleicaoSemLulaEFraude
#JusticaPorLula
#CadeAProva
#JusticeForLula
- Faites la promotion d'actions et d'activités
devant les ambassades ou les consulats brésiliens au sujet de la
justice comme instrument de persécution politique et de la
défense de Lula. Envoyez un rapport ou des photos de ces
activités à sri@pt.org.br
Les mobilisations se font par le biais des comptes
suivants. Nous vous invitons à les utiliser :
Twitter : @ptbrasil and @lulapelobrasil
Instagram : @pt13_oficial and @luizinacioluladasilvaoficial
Facebook : @pt.brasil and @Lula
(Photos : CUCA
da UNE, Front populaire du Brésil)
À la défense de Lula
- Déclaration des
députés et sénateurs du Parti des travailleurs du
Brésil (extraits), le 9 janvier 2018 -
Le président Lula est soumis à une
persécution judiciaire sans précédent dans
l'histoire du Brésil. Cette persécution a un objectif
clair : empêcher Lula d'être réélu pour
réaliser une nouvelle fois les gains
économiques, politiques et sociaux dont le peuple
brésilien a besoin pour s'affirmer, toujours plus fier et
souverain.
Le 13 janvier 2018, la bannière suspendue
à l'extérieur des bureaux de la Direction nationale du
Parti des travailleurs sur laquelle on peut lire: « Les
élections sans Lula sont une fraude! »
|
Un avertissement est de mise : il n'y a aucune
preuve d'un acte répréhensible commis par Lula dans ces
poursuites. Et il n'y a aucune preuve parce qu'il n'y a pas eu d'acte
répréhensible ! En attendant, la preuve de son
innocence est ignorée et rejetée.
Au cours de toutes ces années, personne n'a fait
l'objet d'une enquête aussi approfondie. Personne n'a eu sa vie
aussi complètement étalée et fouillée que
Lula. Pourtant, ils n'ont rien pu trouver. Pas de compte bancaire
à l'étranger, pas d'avoirs cachés. Rien de plus
que des condamnations partisanes, des théories non
fondées, des hypothèses
arbitraires et une intense rivalité politique comme
justification et base des poursuites judiciaires contre lui.
Au moment où, au Brésil, des politiciens
conservateurs sont acquittés et rescapés, et des
criminels libérés pour aller dépenser leurs
millions à l'étranger malgré des preuves
réelles compromettantes, condamner Lula, le dirigeant le plus
populaire de notre histoire, sans un brin de preuve, revient à
porter un coup mortel à la justice et à la
démocratie du Brésil.
Il est inacceptable que le système de justice
poursuive une action manifestement politique pour condamner une
personne innocente avec l'intention manifeste de s'ingérer dans
la sphère électorale pour empêcher Lula de se
porter candidat. Par cette conduite délibérée,
pleine d'intérêts partiaux en dehors de la
légalité, et motivée par
d'innombrables violations des droits et des garanties
enchâssés dans l'ordre juridique de la primauté
démocratique du droit, Lula est soumis à des
procès dans lesquels il est accusé de contrevenir au
système constitutionnel brésilien et aux traités
internationaux des droits humains. En condamnant Lula, ils condamnent
la démocratie et tentent de
subjuguer la volonté du peuple.
Tant d'arbitraire a été infligé
à Lula tout au long de ces enquêtes et procès
tortueux qu'il suffit de mentionner l'opération illégale
et honteuse qui l'a placé en détention en mars 2016
ou la présentation PowerPoint ridicule rendue publique,
criblée de suppositions, de montages photographiques dans le but
évident d'embarrasser l'ancien
président et de le soumettre à l'humiliation publique,
une infraction évidente aux principes fondamentaux de la
dignité de la personne humaine.
Un autre fait extrêmement sérieux est la
fuite organisée par un juge de conversations enregistrées
entre l'ancien président Lula et la présidente de
l'époque Dilma Rousseff, dont l'illégalité a
finalement été reconnue par la Cour suprême
fédérale (CSF) du Brésil, à qui il incombe
de protéger la Constitution. Jusqu'à présent, la
décision de la CSF
n'a cependant pas conduit à la punition ou à la
révocation du juge incriminé qui démontre qu'il
n'a pas l'impartialité nécessaire pour juger le
président Lula.
De plus, parmi d'autres manifestations de la
persécution à laquelle Lula est soumise, il y a la
décision arbitraire d'un autre juge qui interdit, sans raison
plausible, les activités de l'Institut Lula, sans qu'il y ait
même un acte d'accusation déposé par le bureau du
procureur public, dans le simple but de le mettre sur la place publique
et de
l'humilier. La décision était si scandaleuse qu'elle a
été rapidement renversée par un tribunal
supérieur. Pourtant, c'est révélateur des
différentes mesures prises par une partie du pouvoir judiciaire
contre l'ancien président Lula dans le seul but de l'embarrasser.
La soi-disant « loi criminelle de
l'ennemi », la politique légale d'identification
préalable et de criminalisation d'une personne,
indépendamment de et avant même que l'existence d'un crime
ne soit établie, a été adoptée contre Lula.
Selon les termes du célèbre avocat italien Luigi
Ferrajoli dans une analyse publique prononcée le 4
avril dernier au Parlement de Rome, lorsqu'il s'agit de Lula, ils
agissent comme des « arbitres qui ne veulent pas perdre le
match ». Tout le monde au Brésil sait que la
persécution judiciaire contre Lula - en réalité
une guerre juridique - a fait partie de l'agenda politique du coup
d'État brésilien bien avant qu'une action en justice ne
soit
engagée.
Il est impératif de comprendre que les
poursuites contre l'ancien président Lula sont menées par
des procureurs et des juges qui ont fait un choix clairement
idéologique et partisan, exprimé publiquement sur les
réseaux sociaux. Ces procureurs et juges se sont alliés
aux médias conservateurs, dominés par une petite
oligarchie de familles
puissantes, dans le but politique de persécuter et d'humilier
l'ancien président Lula et la gauche brésilienne dans son
ensemble. Pour cette raison, ces procureurs et juges ont adopté
la tactique criminelle de produire des fuites sélectives des
enquêtes - un affront évident à la loi
brésilienne -
pour disséminer leurs théories absurdes selon lesquelles
Lula
était le « commandant » d'un vaste programme de
corruption. Cette tactique sale, typique des régimes
autoritaires, vise à le condamner publiquement, sans tenir
compte de la procédure selon les règles et du principe de
la présomption d'innocence.
C'est également pour cette raison que cette
branche de la justice brésilienne a adopté la tactique
d'utiliser abusivement la détention préventive comme une
forme de torture psychologique pour forcer ceux qui veulent faire de la
négociation de plaidoyer à témoigner contre
l'ancien
président, ce qui n'est pas seulement un affront à la
Constitution,
mais aussi aux traités internationaux relatifs aux droits
humains. Tout le monde sait qu'au Brésil, les chances qu'un
accusé soit libéré ou que sa peine soit
réduite augmentent de façon exponentielle s'il accuse
Lula.
Il y a donc une sélectivité politique
évidente de la part du système judiciaire
brésilien. Alors que les politiciens qui ont des liens avec les
oligarchies traditionnelles du Brésil sont
protégés ou libérés, même en
présence de preuves évidentes comme des enregistrements
et des valises pleines de liquidités illégales, Lula est
condamné en l'absence
de toute preuve.
Le
front
populaire du Brésil lance l'appel aux autorités
judiciaires de
cesser le coup contre Lula, lors d'un rassemblement à Aracaju,
le 16
janvier 2018.
[...] La cour d'appel qui doit examiner l'affaire Lula,
la 4e Cour régionale fédérale (CRF/4ª),
va tenir le procès de Lula le 24 janvier 2018, soit
à une vitesse record dans l'histoire du Brésil. Ce
procès se déroule selon un échéancier
réduit de moitié pour ce qui est du temps
nécessaire pour organiser les procès les plus rapides
jamais tenus devant cette cour. Il convient de noter que Carlos Eduardo
Thompson Flores Lenz, président de la CRF/4ª, a
déclaré avant même que l'affaire n'arrive devant
son tribunal, que la décision rendue par le juge Sérgio
Moro qui a condamné l'ancien président Luiz Inácio
Lula da Silva à neuf ans et demi de prison dans la cause du
triplex
Guarujá (SP), était « techniquement
irréprochable ». Il s'agit donc de jouer aux cartes
avec un jeu de cartes truquées où le but politique est
d'empêcher la candidature d'un grand dirigeant populaire.
[...]
Même la requête des procureurs
reconnaît qu'il n'y a aucune preuve substantielle contre l'ancien
président, mis à part la déposition d'un
négociateur qui a été condamné
à 2 ans de prison et qui savait qu'il pourrait être
libéré ou voir sa peine écourtée s'il
accusait Lula, comme cela devient coutumier dans les procès qui
impliquent des
juges et des procureurs qui, en règle générale,
agissent d'une manière clairement sélective et partisane
et simplement sur la base de conjectures et d'hypothèses
probabilistes échafaudées arbitrairement. Selon la loi
brésilienne, les négociations de plaidoyer de
culpabilité sont invalides en l'absence de preuves
matérielles.
Pourtant, compte tenu du paradoxe qui prévaut
dans ces procès kafkaïens contre des dirigeants populaires,
l'absence de preuves devient une preuve de culpabilité.
[...]
Dans le cas particulier de la condamnation de Lula, il
faut ajouter que non seulement il n'y avait aucune preuve de sa
culpabilité, mais qu'il y avait des preuves évidentes de
son innocence, comme le fait que Lula n'a jamais profité de
l'appartement que, selon les allégations farfelues contenues
dans l'acte d'accusation, il avait reçu comme «
pot-de-vin », et dont l'entreprise de construction
était toujours le propriétaire. Ce serait le seul cas
d'une propriété métaphysique d'un actif physique.
Néanmoins, la preuve matérielle de son innocence a
été ignorée dans le procès purement
politique auquel l'ancien président a été soumis.
[...]
Lula représente tout ce que l'oligarchie
réactionnaire et antidémocratique déteste le plus,
car sa lutte personnelle est étroitement liée à la
lutte collective du peuple brésilien et des nombreux peuples
opprimés dans le monde.
Lula est véritablement une création du
peuple brésilien. Il est leur visage et leur coeur. Lula vit
dans le fils du maçon qui est devenu docteur. Il vit dans la
mère qui peut se permettre de nourrir ses enfants aujourd'hui,
dans les eaux qui irriguent aujourd'hui l'arrière-pays
semi-aride du nord-est. Il est la lumière pour ceux qui, au XXIe
siècle,
ont vécu dans l'obscurité, sans
électricité. Lula c'est le MERCOSUR, l'UNASUR, la CELAC,
le BRICS. Lula c'est le G-20, les objectifs de développement
durable (ODD) et des objectifs du millénaire pour le
développement (OMD) des Nations unies. Lula c'est la
solidarité avec l'Afrique. L'exemple de Lula se retrouve dans
tous les programmes
internationaux conçus pour combattre la faim et la
pauvreté.
Lula est l'espoir de la réconciliation pour le
Brésil. Seules des élections directes avec la
participation de Lula pourront surmonter la crise politique,
économique et institutionnelle extrêmement grave du pays.
Incarcérer Lula signifie maintenir le Brésil dans une
crise insoluble. Cela signifiera une aggravation de l'état de
conflit qui emprisonne
le pays.
Et Lula est aussi un symbole dans un monde en manque de
leaders mondiaux vraiment engagés à lutter contre les
écarts entre les pays de cette planète. Lula incarne le
rêve d'égalité et d'espoir d'un monde moins
asymétrique. Un monde orienté vers la satisfaction des
besoins du peuple, non dédié au maintien des
privilèges de quelques-uns qui
contrôlent les finances à l'échelle mondiale.
Ce rêve ne peut pas être emprisonné,
cet espoir ne peut pas être incarcéré.
Nous réagirons, nous nous défendrons.
Maintenant, plus que jamais, nous allons consacrer notre force à
faire acquitter Lula. Dans chaque sphère de la vie et dans
chaque tribunal, au Brésil et à l'étranger, nous
dénoncerons cette injustice scandaleuse. Ce nouveau coup contre
la démocratie brésilienne. Nous déclarerons que,
sans Lula, le seul
dirigeant capable de s'opposer à l'ordre du jour destructeur du
coup d'État en cours, la prochaine élection
présidentielle brésilienne sera une grande fraude. Sans
Lula, il n'y aura pas de démocratie au Brésil. Sans Lula,
les espoirs d'un monde meilleur s'amenuisent.
Nous sommes certains de la victoire. Nous sommes --
avec Lula et le peuple -- du bon côté de l'Histoire !
Manifeste et pétition: Une élection sans
Lula
serait frauduleuse
- Projecto Brasil Nação -
Lula
reçoit l'appui d'artistes
et
d'intellectuels brésiliens, Sao Paulo, le 18 janvier 2018
La tentative de fixer au 24 janvier, soit en un
temps record, la date du jugement en appel du procès de Lula n'a
rien de légal. Il s'agit d'un pur acte de persécution
politique du leader le plus populaire du pays. Le recours à ce
moyen vicié, intervenir dans le processus électoral, a
lieu car le coup qu'a constitué la destitution de Dilma
Rousseff n'a pas produit un régime politique de stabilité
conservatrice sur le long terme.
La stratégie actuellement, après avoir
éloigné Dilma de la présidence de la
République, est de démolir le Code du travail, menacer la
sécurité sociale, privatiser la Petrobras, Electrobras et
les banques publiques, et abandonner une politique extérieure
digne et active.
La réforme du Code du travail et le plafond des
dépenses publiques n'ont pas attiré les investissements
étrangers promis, qui auraient pu soutenir, en 2018, la
campagne électorale d'un gouvernement aligné au
néolibéralisme. Devant l'impopularité des
politiques menées, ces secteurs n'ont pour l'instant pas
réussi à construire une
candidature viable à la présidence de la
République.
Lula monte dans les sondages dans tous les
scénarios de premier et second tour. Il peut même gagner
au premier tour. Un scénario de victoire de Lula signifierait
l'échec du coup d'État et rendrait possible un nouveau
cycle politique.
De ce fait, pour empêcher la candidature de Lula,
tout est bon : condamnation au tribunal de Porto Alegre,
institution du semi-parlementarisme ou même repousser les
élections. Rien n'est écarté. Ces actions sont
l'arsenal malfaisant de forces politiques qui méprisent la
démocratie.
Une persécution totalement politique, qui ne
sera vaincue que sur le terrain de la politique. Plus qu'un
problème tactique ou électoral, la victoire ou la
défaite dans ce combat aura des conséquences
stratégiques à long terme.
Le Brésil est à la croisée des
chemins : ou bien nous restaurons les droits sociaux et
l'État démocratique de droit, ou bien nous serons vaincus
et nous assisterons à l'installation définitive d'une
société de capitalisme dérégulé,
fondée sur la surexploitation des travailleurs. Ce type de
société a besoin d'un État doté
d'instruments
d'exception pour réprimer les universités, les
intellectuels, les travailleurs, les femmes, la jeunesse, les pauvres,
les noirs. Réprimer, enfin, tous les exploités et
opprimés qui se soulèveraient contre le nouveau
système.
La question de la persécution de Lula ne
concerne donc pas seulement le PT (Partido dos Trabalhadores) ou la
gauche, mais tous les citoyens brésiliens. Comme jamais
auparavant dans les combats de notre génération, ce qui
est en jeu aujourd'hui est l'avenir de la démocratie.
Pour signer la pétition, cliquer ici.
Le peuple du Honduras lutte pour le droit
de décider
Unité et opposition courageuse à
l'impunité
Action pour dénoncer le rôle des États-Unis dans la
fraude électorale, 5 janvier 2018
Le 27 janvier, le président hondurien Juan
Orlando Hernandez doit
être assermenté pour un deuxième mandat en
dépit de la demande très
répandue du peuple qu'il doit quitter le palais
présidentiel. Les
Honduriens disposent de nombreuses preuves crédibles qui
renforcent
leur conviction qu'Hernandez (souvent appelé simplement JOH)
a « gagné » les élections
présidentielles du 26 novembre uniquement
parce que les résultats ont été faussés par
les autorités électorales
pour que Salvador Nasralla, le candidat de l'Alliance d'opposition
contre la dictature, ne devienne pas président.[1]
Tegucigalpa, 7 janvier 2018
|
Dès qu'ils ont pressenti qu'il y avait eu fraude
électorale, les
Honduriens sont descendus dans la rue dans les villes et les villages
du pays et ont envahi les médias sociaux. Ils ont
dénoncé la fraude
avec leur cri de ralliement « Fuera JOH ! » (JOH,
dehors !). En guise
de représailles, Hernandez a décrété
l'état d'exception,
suspendu les droits constitutionnels, imposé un couvre-feu du
crépuscule à l'aube et autorisé les forces
militaires et policières à
avoir recours à la force contre les protestataires. Depuis ce
temps-là,
les forces populaires n'ont cessé d'être attaquées
violemment avec
impunité.
En un mois, plus de trente personnes ont
été tuées, plusieurs par
des forces militaires et policières entraînées par
les États-Unis.
Le 16 janvier, le coordonnateur de l'Alliance d'opposition,
l'ancien
président Manuel Zelaya, a annoncé à la
télévision que 45 personnes
avaient été tuées et qu'un nombre encore plus
grand de personnes
avaient été blessées ou arrêtées sous
de fausses accusations, des
jeunes pour la plupart.
Pedro San Sula, 6 janvier 2018
|
Malgré cela, ni la terreur d'État, ni les
pressions exercées contre
les forces populaires par d'autres moyens, comme la tentative des
États-Unis et du Canada de les diviser par leur reconnaissance
immédiate d'un président que les Honduriens rejettent,
n'ont refroidi
leur esprit. Les gens continuent de manifester dans les rues pour
exiger la fin de
la négation de la volonté populaire, la fin des
assassinats, de la
violence et de l'incarcération de prisonniers politiques par
l'État.
Une grève nationale d'une semaine a été
appelée dès le 20 janvier. Des
actions de masse quotidiennes et des blocus de rue sont prévus,
devant
le Congrès national et à l'aéroport de Tegucigalpa
et, le 27
janvier, autour du stade national de Tegucigalpa où Hernandez
doit être
assermenté. En plus, l'Alliance d'opposition a appelé
Hernandez et son parti national à participer à un
dialogue de
médiation internationale
afin de trouver des façons de sortir de la crise. Elle demande
que cela
comprenne une discussion sur la tenue d'une analyse judiciaire des
résultats de l'élection et ou bien une deuxième
ronde entre Nasralla et
Hernandez ou une nouvelle élection. L'opposition demande aussi
la tenue
d'une assemblée constituante pour reconstituer l'État et
ses
institutions sur la base de la primauté du droit et non de
l'arbitraire
et de la dictature.
S'il n'est pas possible d'en arriver à une
entente et qu'Hernandez
entre en fonction pour un deuxième mandat — un acte qui n'est
pas
autorisé par la constitution, mais qu'un Tribunal
constitutionnel
accommodant a néanmoins autorisé -, les forces de
l'opposition
s'engagent à poursuivre la résistance et continuer de
lutter pour leurs
demandes. En
entrevue à UNE TV le 16 janvier, Manuel Zelaya a dit que
selon la
constitution du pays, personne ne doit obéissance à un
gouvernement
usurpateur et que le peuple a le droit de se rebeller contre un
gouvernement qui s'est lui-même rendu illégitime en
usurpant la
souveraineté du peuple.
Les États-Unis et le Canada mettent leur poids
dans la balance
Le 17 décembre, soit trois semaines
après l'élection et avec la
bénédiction de l'ambassadeur des États-Unis, le
Tribunal électoral
suprême a annoncé sa décision que Hernandez avait
remporté l'élection.
Même l'Organisation des États américains, connue
comme un instrument
des intérêts des États-Unis dans la région,
a dit qu'elle ne peut
pas se porter garante des résultats compte tenu des nombreuses
irrégularités et invraisemblances et elle a
recommandé la tenue d'une
nouvelle élection.
Le Canada a été un des seuls pays
à se précipiter pour suivre
l'exemple des États-Unis et a affiché sur le tweet
d'Affaires mondiales
qu'il « reconnaissait la confirmation de Juan Orlando Hernandez
en tant
que président du Honduras ». Il l'a fait presque au
même moment que le
département d'État américain publiait sa
déclaration dans
laquelle il félicitait Hernandez. Comme si Hernandez et son
gouvernement n'étaient pas responsables du déploiement de
la terreur
d'État pour forcer le peuple au silence et écraser sa
résistance, le
Canada a tweeté qu'il demandait au gouvernement du Honduras de
«
protéger les droits humains et de veiller à ce que les
responsables de
violations rendent
des comptes ».
Que ce soit au Honduras où en 2009 un coup
d'État appuyé par les
États-Unis a fait tomber le président Manuel Zelaya et
où le Canada
cherchait à maintenir au pouvoir un gouvernement imposé
au peuple
contre sa volonté, ou au Venezuela, où il intervient
activement pour
tenter de renverser un gouvernement démocratiquement élu,
l'objectif est le même : la négation de la
volonté du peuple et la
violation de ses droits souverains. En ce sens, le Honduras et le
Venezuela sont deux fronts d'une lutte unique des peuples pour affirmer
leur souveraineté et leur droit de décider de leus
affaires, sans ingérence étrangère, qu'elle soit
exercée
par la force ou par l'«
aide » de sauveurs condescendants.
LML appelle les Canadiens à appuyer les
actions de masse et
les autres initiatives du peuple hondurien en ce moment pour affirmer
ses droits et dire clairement que le gouvernement canadien n'agit pas
et ne parle pas en leur nom, mais soutient un ordre du jour
intéressé
contre les intérêts et les droits humains du peuple
hondurien.
Note
1.« Le
Canada doit cesser d'empêcher les peuples d'autres pays de
décider de leur destinée », LML, 9
décembre 2017
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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