Numéro 11 - 25 mars 2017
Participation du Canada aux
préparatifs
de guerre impérialistes américains
Faisons du Canada une zone de paix!
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Participation
du
Canada
aux
préparatifs
de
guerre
impérialistes
américains
• Faisons du Canada une zone de paix!
Les missions du
gouvernement Trudeau à l'étranger
• Le Canada prolonge la mission en Irak et
prépare une intervention en Syrie - Margaret Villamizar
• La ministre des Affaires
étrangères participe à une rencontre de
la « Coalition mondiale » à Washington -
Enver Villamizar
• Le Canada dirige une mission de l'OTAN en
Lettonie - Hilary LeBlanc
• Une intervention militaire inacceptable en
Ukraine - Tony Seed
• Un accord de coopération de
défense entre le Canada et l'Ukraine tenu secret - Sam
Heaton
Attentat violent sur
le pont de Westminster à Londres
• Unissons-nous dans l'action à la
défense des droits de tous - Parti communiste
révolutionnaire de Grande-Bretagne (marxiste-léniniste)
Expansion de
l'agression impérialiste américaine
• Début de l'invasion terrestre de la
Syrie par les États-Unis
• Le mémorandum de
sécurité nationale de Trump sur le «plan pour
vaincre l'ÉIIS»
• Autorisation d'un assaut américain
encore plus poussé contre le Yémen
• Le programme d'assassinats par
drones de la CIA ressuscité
Situation dangereuse
dans la péninsule coréenne
• Non aux exercices de guerre Key Resolve/Foal
Eagle dirigés contre la RPDC! Pas de bouclier antimissile
américain en territoire coréen!
• Actions à Toronto en appui à
la lutte du peuple coréen et contre les préparatifs de
guerre
• Calendrier d'événements:
Piquets à Toronto contre les
préparatifs de guerre dans la péninsule coréenne
Mettons fin
à l'occupation de la Palestine!
• La secrétaire exécutive d'une
agence de l'ONU refuse de retirer un rapport sur les
conditions des Palestiniens
• Lettre de démission d'une haute
représentante de l'ONU
Participation du Canada aux
préparatifs de guerre impérialistes américains
Faisons du Canada une zone de paix!
Windsor, 18 mars 2017
Le 19 mars était le 14e anniversaire
de l'invasion criminelle de l'Irak par les États-Unis, qui a
causé une destruction inimaginable et fait des centaines de
milliers de morts, et qui est à l'origine de crimes de toutes
sortes et du climat d'insécurité et de misère que
vivent l'Irak et le monde entier aujourd'hui. Le Canada ne s'est pas
joint officiellement à la guerre en Irak en 2003, mais en
réalité l'armée canadienne y a participé
directement et le Canada a
soutenu les agresseurs par différents moyens indirects.[1]
Au Canada, comme partout dans le monde monde, des
centaines de milliers
de personnes ont exprimé leur opposition à la guerre et
refusé d'être entraînées dans le faux
débat sur la présence ou non d'« armes de
destruction de masse » en Irak qui s'est
avérée un mensonge pour justifier la guerre.
Le gouvernement canadien dit être pour la paix et
le multilatéralisme, mais dans les faits il lie le Canada aux
plans
des États-Unis pour contrôler l'Europe et dominer l'Asie,
il joue un rôle très négatif en faisant de la
propagande en faveur de l'encerclement de la Russie par les forces de
l'OTAN et il justifie la politique du changement de régime en la
Syrie tout en soutenant les agressions de l'Arabie
saoudite contre le Yémen et encourage d'autres crimes contre la
paix.
En Lettonie, où seront stationnés 450
soldats canadiens avec blindés à compter de juin, dans le
cadre de la concentration des forces de l'OTAN aux frontières de
la Russie, les autorités décrivent avec cynisme ce
déploiement comme un « fil
déclencheur ». Tout engagement de ces forces «
déclenchera l'intervention de forces plus
grandes ». Stephen Saideman, un spécialiste de l'OTAN
à l'École Norman Patterson des Affaires internationales
de l'Université Carleton, a expliqué à la revue Maclean's
que le concept de « fil déclencheur » signifie
qu'« une réaction sera automatiquement
déclenchée par la mort d'Américains, de Canadiens,
de Britanniques
ou d'Allemands ».
Le Canada a prolongé de deux ans le
déploiement de 200 soldats en Ukraine pour la «
formation » de milices néonazies engagées dans
une guerre civile et signera bientôt un Accord de
coopération en matière de défense en vertu duquel
il commencera
aussi à armer ces milices. Cette guerre, provoquée par le
coup d'État de 2014
soutenu par les États-Unis, a déjà
coûté la vie à 10 000 personnes et
consomme une partie gigantesque du revenu de l'État ukrainien.
Plus de 800 militaires canadiens sont
déployés en Irak et dans les pays voisins dans le cadre
d'une coalition dirigée par les États-Unis. Des avions de
guerre canadiens continuent de survoler l'Irak et la Syrie en soutien
aux bombardements américains. Le Canada a encore une fois
prolongé cette mission qui devait se terminer le 31
mars et il se prépare aussi à accroître son
intervention en Syrie. Le Canada continue de consacrer des dizaines de
millions de dollars au financement de groupes anonymes qui sont des
agents de subversion des institutions syriennes et des
véritables organisations humanitaires.
Le gouvernement Trudeau n'élève pas la
voix contre les menaces illégales et inacceptables du nouveau
secrétaire à la Défense des États-Unis,
l'ancien pdg d'Exxon Mobil Rex Tillerson, qui dit vouloir lancer des
frappes préventives contre la République
populaire démocratique de Corée. Pourtant, elles sont
toujours plus nombreuses les voix
qui s'élèvent en Corée pour exiger que les
États-Unis signent un traité de paix qui mette fin
à la Guerre de Corée et qu'ils mettent fin à leur
occupation militaire.
Les États-Unis ont annoncé une
augmentation de 54 milliards $ de leur budget militaire et
exigent que le Canada consacre 2 % de son PIB aux
dépenses militaires, soit le double de ce qu'il dépense
présentement. Le gouvernement libéral s'affaire donc
docilement à trouver les moyens d'augmenter ses dépenses
militaires et abandonne peu à peu toute prétention que le
Canada est un
pays souverain dont les dépenses militaires devraient reposer
sur ce qui est nécessaire pour se défendre.[2]
Le gouvernement libéral annoncera bientôt
une nouvelle politique de défense pour le Canada, basée
sur l'Examen de la politique de défense qui comprend une «
consultation » auprès d'entrepreneurs de la
défense, des cercles universitaires proguerre, de
représentants de l'armée américaine et d'un groupe
d'experts comprenant l'ancien
ministre libéral de la Défense Bill Graham. En
septembre 2016, le ministre de la Défense Harjit Sajjan a
déclaré que la nouvelle politique de défense
« insistera sur l'importance de la souveraineté
aérienne et la connaissance du domaine aérien, ce qui
comprend bien sûr la menace que constitue la prolifération
des missiles balistiques et le
programme de défense antimissiles balistiques des
États-Unis ». À cet égard, les
libéraux prévoient revenir sur la décision du
Canada en 2005 de ne pas participer au bouclier antimissile des
États-Unis malgré l'opposition au projet américain
exprimée maintes fois par les Canadiens.
La décision d'insister « sur l'importance
de la souveraineté aérienne et la reconnaissance du
domaine aérien » est signe que le gouvernement
canadien entend placer l'espace aérien du Canada encore plus
sous le contrôle des États-Unis par l'entremise de NORAD,
qui comprend le déploiement dans l'espace canadien non seulement
de
missiles américains mais aussi, de plus en plus, d'avions de
guerre. Dans un article paru dans le National Post le 14
mars, Matthew Fisher note que le plan du gouvernement libéral de
dépenser jusqu'à 7 milliards $ pour
construire 18 avions à réaction « Super
Hornet » signifie « renoncer à la
souveraineté du
Canada dans le Grand Arctique car il dépendra d'avions
américains stationnés à Yellowknife, Inuvik,
Rankin Inlet, Iqaluit et en Alaska ».
La décision d'accroître la participation
du Canada à ces aventures périlleuses dans le cadre des
préparatifs de guerre des États-Unis est troublante quand
on sait que les CAnadiens s'opposent à ce que le Canada soit
entraîné dans les guerres d'agression américaines
partout dans le monde. Les libéraux de Justin
Trudeau sont encore
plus soumis aux intérêts impérialistes que le
gouvernement conservateur de Stephen Harper. Avec la nouvelle
administration américaine, ils semblent plus résolus que
jamais à prouver qu'ils sont l'instrument docile de
l'édification d'empire.
Aucun parti à la Chambre des communes n'a
soulevé d'objection à ces préparatifs de guerre,
à cette soumission du Canada aux visées
américaines et à la diabolisation constante de la Russie,
de l'Iran, de la République populaire démocratique de
Corée et d'autres pays souverains.
Le besoin d'une discussion au sein du corps politique
sur les questions de la guerre et de la paix et d'une position
proactive n'a
jamais été aussi grand. La position proactive est celle
qui cherche à créer les conditions pour mettre un terme
à la participation du Canada aux préparatifs de guerre
impérialistes américains et établir un
gouvernement
antiguerre qui est un facteur de paix et de résolution pacifique
des conflits, qui défend la souveraineté du Canada et
appuie ceux qui se battent pour leurs droits dans le monde.
Pour contribuer à cette discussion importante, LML
publie cette semaine des articles sur l'intervention du Canada en Irak
et en Syrie, en Ukraine et en Lettonie, sur la multiplication
des agressions
américaines au Moyen-Orient, sur l'opposition aux attaques des
sionistes contre ceux qui jettent une lumière sur les conditions
que vivent les Palestiniens
ainsi que sur la situation dans la péninsule coréenne
où les États-Unis se livrent à des exercices de
guerre dangereux et imposent leur système de défense
antimissile. LML appelle les Canadiens à s'informer sur
ces questions pour aider à donner une expression
organisée à leurs aspirations à la paix dans le
monde.
Notes
1. Quelques faits à ce sujet :
- Des navires de guerre canadiens ont escorté la
marine américaine dans toute la région du golfe Persique
durant l'invasion.
- Le contre-amiral canadien Roger Girouard a
commandé la coalition navale internationale des
États-Unis durant la
guerre.
- Le Canada a contribué pour quelques dizaines
d'officiers de la logistique à l'effort de guerre dans le golfe
Persique au début de 2003.
- Le brigadier général canadien Walter
Natynczyk a commandé dix brigades avec un total
de 35 000 soldats. Natynczyk était commandant en
second de l'ensemble des opérations de guerre en Irak
en 2004. Lorsqu'on lui a remis la Croix
du service méritoire, le bureau de la gouverneure
générale a
salué « le rôle décisif qu'il a joué
dans la mise au point de nombreux plans et opérations qui ont
été une contribution formidable à
l'Opération Iraqi Freedom et fait grand honneur aux Forces
canadiennes et au Canada ».
- Des membres du personnel militaire canadien à
bord des avions de la E-3 Airborne Warning and Control System de
l'armée américaine ont assuré des services de
surveillance, de commandement, de contrôle et de communications.
- Le Canada a mis des centres de ravitaillement en
carburant et des espaces aériens à la disposition
d'avions de combat américains qui participaient à la
guerre en Irak, notamment à Gander, à Terre-Neuve.
- Des transporteurs militaires canadiens CC-130 ont
approvisionné les forces de la coalition.
- Des soldats canadiens engagés dans
l'occupation de l'Afghanistan ont libéré des milliers de
soldats américains qui ont été
redéployés en Irak.
- Des dizaines de soldats canadiens ont pris part
à des opérations de guerre sous commandement
américain en Irak.
C'est en plus de nombreuses autres contributions
à l'effort de guerre américain, comme les mises à
essai d'armes, l'approvisionnement en uranium appauvri, le soutien
diplomatique, l'exportation d'armes et le financement de tout genre.
(« Canada's Secret War in Irak ».
Richard Sanders, Common Ground, février 2008)
2. Parmi ses initiatives en soutien aux
préparatifs de guerre américains, le gouvernement du
Canada a annoncé le 28 février qu'il
achètera 20 « radars d'observation
météorologique » de fine pointe pour remplacer
son réseau actuel de radars Doppler, y compris ceux
opérés par le ministère de la
Défense nationale. Cela s'accompagnera de la construction d'un
superordinateur de 430 millions $ par IBM dans la
région de Montréal. L'ordinateur servira entre autres
à soutenir « les opérations du ministère de
la Défense nationale et de la Garde côtière
canadienne en soutien à la souveraineté au pays et
à l'étranger ».
Les missions du gouvernement Trudeau
à l'étranger
Le Canada prolonge la mission en Irak et prépare
une intervention en Syrie
- Margaret Villamizar -
Selon des nouvelles, le gouvernement libéral
prolongera la mission
de combat du Canada en Irak après la date d'expiration
du 31 mars et
examine les options d'une opération militaire en Syrie.
Plus de 800 militaires
canadiens sont déployés en Irak et dans les
pays environnants dans le cadre de l'opération IMPACT.
Soixante-dix
sont des forces spéciales de la JTF2 en Ontario qui «
fournissent de
l'instruction, conseillent et aident » les forces peshmergas
kurdes
près de la frontière syrienne, dans le nord-ouest de
l'Irak.
D'autres sont des « experts en ciblage basés au
Koweït et au Qatar ou
travaillent avec des avions de reconnaissance basés au
Koweït qui
aident à identifier les cibles de l'État islamique. Une
petite équipe
de médecins, d'infirmières et de techniciens canadiens
dirige également
un hôpital militaire dans la ville kurde d'Erbil, à
environ 70
kilomètres à l'est de la ligne de front autour de
Mossoul », selon Postmedia. Lorsque les
libéraux ont prolongé la mission
en 2016, ils ont ajouté
un détachement d'hélicoptères et une «
unité de renseignement » de 50
personnes, ce qui porte à 100 le nombre total de membres du
personnel
des services de
renseignement en Irak.
Bien qu'avec le gouvernement Trudeau la participation
du Canada
soit passée des frappes aériennes aux combats au sol, des
avions de
combat canadiens continuent d'aider directement les bombardements
américains en Irak et en Syrie. En date du 4 mars, les
avions canadiens
ont effectué 692 sorties pour ravitailler par les airs les
avions d'autres pays effectuant des frappes aériennes ainsi
que 732
missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, dont
des dizaines en Syrie. Les Forces armées canadiennes
opèrent également
en Irak « le centre (qui) a la responsabilité de
recueillir, de résumer
et d'analyser des renseignements de différentes
sources ».
Selon Airwars.org, les forces de la coalition
dirigée par
les États-Unis ont mené 19 139 attaques
aériennes en Irak et en Syrie
dans une période de 951 jours, larguant 72 771 bombes.
L'organisation, qui suit
les rapports des victimes civiles des frappes aériennes, estime
que les
frappes de la coalition ont tué pas
moins de 2 715 à 3 925 civils en Irak et en
Syrie, sur près de 10 000 victimes.
Humanitarisme impérialiste
Afin de dissimuler son rôle dans la mort et
la destruction en
Irak et en Syrie, le gouvernement du Canada a annoncé le 17
mars un
financement de 28 millions $ « pour venir en aide aux
habitants de la
région ». Le financement provient du «
Programme des opérations de paix
et de stabilisation » (PSOP)
du Canada par le biais d'Affaires mondiales Canada. La ministre des
Affaires étrangères Chrystia Freeland, qui se trouvait
à Washington
le 22 février pour une réunion de la Coalition
dirigée par les
États-Unis contre l'EI, présidée par le
secrétaire d'État américain Rex
Tillerson, a déclaré que les fonds serviraient à
soutenir « de
nouvelles
initiatives qui amélioreront la sécurité et la
stabilité dans la
région ».
Loin de s'engager à
appuyer un retour à la normale en Syrie, le
financement annoncé continue la politique inacceptable du Canada
d'ingérence dans les affaires internes de la Syrie et la
promotion du
changement de régime. Un document d'information d'Affaires
mondiales
explique le nouveau financement du Canada : « Pour des
raisons de sécurité, les ONG partenaires travaillant
à l'intérieur de
la Syrie ne sont pas nommés publiquement. » En
d'autres termes, le
Canada finance des groupes inconnus et non reconnus qui collaborent
avec l'occupation de la Syrie par des groupes armés
parrainés par des
étrangers. Malgré le fait que la grande majorité
des Syriens vivent
dans des régions sous l'autorité du gouvernement syrien,
le Canada
refuse de coopérer avec des autorités humanitaires
crédibles pour
soutenir la population.
À cet égard, le financement des
programmes syriens comprend « en partenariat avec le
Royaume-Uni » :
- « 4 millions de dollars sur un an pour
répondre aux besoins
urgents de stabilisation des communautés, y compris dans les
zones
récemment libérées en Syrie. Cette initiative
fournira des capacités de
recherche permettant de définir les besoins les plus urgents des
collectivités en Syrie en matière de stabilité, et
de mener des
interventions
rapides visant à accroître la stabilité et à
prévenir les conflits ;
- « 5 millions de dollars sur deux ans pour
renforcer le rôle
d'acteurs inclusifs, représentatifs et légitimes en
matière de
gouvernance aux niveaux provincial et local en vue de fournir des
services efficaces aux Syriens ;
- « 3 millions de dollars sur deux ans pour
assurer l'accès à des
services de justice et de sécurité communautaire
efficaces,
responsables et fiables, fournis par des institutions civiles
légitimes, en partenariat avec des communautés
syriennes. »
Cela fait suite à une annonce de la ministre du
Développement
international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, le 27
février, d'un financement de 108 millions $
accordé à des « ONG »
syriennes anonymes sur trois ans. Affaires mondiales Canada
déclare que
ce « financement humanitaire pluriannuel
novateur du Canada aide à répondre aux besoins des
personnes touchées
par les conflits dans l'ensemble de la Syrie, de sorte que nos
partenaires puissent exercer leurs activités le plus
efficacement
possible en cette période de crise. ».[1]
Le Canada affaiblit encore les autorités
légitimes et élues en
Syrie et finance des groupes anonymes qui n'ont pas le soutien du
peuple syrien et cherchent à saper les institutions
dirigées par les
Syriens, leur retour à la normale et leur réconciliation.
Qui sont les
« acteurs décisifs de la gouvernance »
financés par le Canada et
seront-ils
des acteurs de « gouvernements » créés
sous tutelle étrangère dans les
régions occupées ? Ces millions pour la
« sécurité
communautaire » iront-ils à des groupes plus
discrédités comme les Casques
blancs, reconnus pour leur collaboration avec des terroristes et leur
pratique de priver les populations locales des besoins de
base et d'appeler à une intervention
étrangère ?
Aucun financement accordé à la Syrie ne
reconnaît que la Syrie est
un pays souverain et indépendant doté de ses propres
institutions et de
ses pouvoirs qui a le droit de déterminer ce qui se passe sur
son
territoire. Le Canada s'est constamment ingéré dans les
affaires
souveraines du peuple syrien, soutenant des forces douteuses sous le
couvert
de l'humanitarisme.
Pour masquer la bataille
héroïque des peuples en Irak, en Syrie et dans
la région contre l'impérialisme et l'occupation
étrangère, le
gouvernement canadien les présente comme des victimes
impuissantes qui
ont besoin du Canada pour les sauver. La ministre Bibeau
affirme : « Des millions de personnes
déplacées en Syrie et en Irak en raison du conflit ont
encore besoin de notre aide. Certains retournent chez eux, dans des
villes et villages détruits. De nombreux autres luttent pour
satisfaire leurs besoins essentiels dans les communautés
d’accueil au Moyen-Orient. Le Canada continuera de préserver
leur dignité, et de se faire le porte-parole des plus
vulnérables, y compris les femmes et les filles, qui sont parmi
les plus gravement touchées par cette tragédie. »
C'est encore pour dissimuler le rôle des
États-Unis et du Canada
dans la destruction de l'Irak. C'est faire comme si l'invasion et
l'occupation de l'Irak en 2003 par les États-Unis n'avaient
jamais eu
lieu et que les peuples du Moyen-Orient auraient besoin d'une «
intervention humanitaire ». Les droits des peuples du
Moyen-Orient
qui continuent à résister continuent d'être
bafoués pendant qu'on fait
passer la défense des intérêts étroits du
Canada comme étant à la
poursuite de grands idéaux. Le fait que le gouvernement
libéral soit
déterminé à continuer d'invoquer cyniquement le
sort des femmes et des
filles pour justifier ses intérêts est
dégoûtant, mais cela ne va pas
détourner les Canadiens de la demande de mettre fin au soutien
et à la
participation du Canada aux guerres d'agression des États-Unis.
Le Canada continue d'imposer des sanctions brutales
Les prétentions humanitaires du Canada sonnent
encore plus
creux quand on sait qu'il maintient ses sanctions contre la Syrie,
qu'il refuse d'avoir des relations diplomatiques avec la Syrie ou qu'il
refuse aux Syriens vivant au Canada l'accès aux services
diplomatiques.
En 2012, le Canada a fermé l'ambassade de Syrie à
Ottawa et a mis
fin aux relations diplomatiques et depuis il a refusé de
permettre aux
Syriens vivant au Canada de voter aux élections syriennes.
Suivant les États-Unis, le
Canada a imposé d'importantes sanctions économiques
à la Syrie en 2011. Elles interdisent :
- l'importation de marchandises de provenance syrienne,
à
l'exclusion de denrées alimentaires destinées à la
consommation
humaine ;
- la fourniture de services financiers à la
Syrie ou à toute
personne qui s'y trouve, pour leur profit ou en exécution d'une
directive ou d'un ordre qu'elles ont donné, ou d'acquérir
de tels
services ;
- tout nouvel investissement en Syrie ;
- l'exportation de toute marchandise pour la
surveillance des télécommunications, y compris les
données techniques ;
- l'exportation vers la Syrie d'articles de luxe ;
- l'exportation vers la Syrie de toute marchandise
visée à
l'annexe 2 du Règlement, y compris les données
techniques reliées à la
marchandise.
Les exceptions incluent : « Efforts et aide
humanitaires, y compris
de la nourriture et du matériel ou de l'équipement
médical, et aide et
activités en lien avec la stabilisation, la
démocratisation, le
développement et la reconstruction, si envoyés par le
biais d'un
organisme appartenant à une des catégories
indiquées. »
Le gouvernement canadien peut désigner des
organisations privées
dans les territoires contrôlés par des groupes terroristes
comme dignes
d'assistance et d'activités liées à la
stabilisation, à la
démocratisation, au développement et à la
reconstruction, mais la vaste
majorité des Syriens qui vivent dans un territoire
libéré font l'objet
d'un
embargo.
Dans un article du 26 septembre dans The
Intercept, Rania Khalek note que « les évaluations
internes des Nations Unies obtenues par The Intercept
démontrent que les sanctions américaines et
européennes punissent les
simples Syriens et paralysent le travail d'aide [...] et cette aide est
difficile à obtenir puisque les
sanctions bloquent l'accès aux équipements de
sûreté sanguine, aux
médicaments, aux dispositifs médicaux, aux aliments, au
carburant, aux
pompes à eau, aux pièces de rechange pour les centrales
électriques et
bien plus encore. »
La journaliste fait remarquer que « les sanctions
américaines contre les
banques syriennes ont rendu le transfert de fonds dans le pays
presqu'impossible. Même lorsqu'une opération est
légale, les banques
sont réticentes à traiter les fonds liés à
la Syrie au risque
d'encourir des frais de violation. [...] Les articles qui
contiennent 10 % ou
plus de contenu américain, y compris des dispositifs
médicaux, sont
interdits d'exportation vers la Syrie. »
En août on apprenait par un courriel d'un
fonctionnaire de l'ONU
que les sanctions avaient contribué à doubler le prix du
carburant
en 18 mois et à abaisser de 40 % la production de
blé depuis 2010,
faisant monter le prix de la farine de blé de 300 % et
du riz de 650 %.
Le courriel cite les
sanctions comme un « facteur principal » dans
l'érosion du système de
santé de la Syrie.
Toute préoccupation humanitaire véritable
pour les Syriens
débuterait par la levée de toutes les sanctions contre la
Syrie et le
rétablissement des relations diplomatiques avec le gouvernement
de la
Syrie. La prétention du Canada que les dons faits à des
groupes
anonymes pour mener à bien des programmes privés
constituent un appui
au retour
à la normale pour les Syriens est d'un cynisme crasse. C'est
pourquoi
les Canadiens doivent exiger la fin de la participation à toute
forme
de guerre au Moyen-Orient.
Note
1. Le gouvernement affirme :
« Avec le soutien du Canada, les partenaires
fournissent des
services de santé, y compris dans le domaine de la santé
mentale,
sexuelle et reproductive, réalisent des interventions en lien
avec
l'eau, l'assainissement et l'hygiène, et assurent des services
de
protection pour les populations à risque touchées par les
conflits,
dont les victimes d'actes
de violence sexiste, les femmes, les enfants et les jeunes.
« Les partenaires participent également
à des initiatives visant à
offrir de la formation et des moyens de subsistance en milieu rural et
urbain, comme l'accroissement de la productivité des terres
cultivées,
le soutien des femmes pour qu'elles cultivent des potagers et fassent
l'élevage d'animaux productifs pour la consommation domestique
et
l'établissement de serres communautaires. »
La ministre des Affaires étrangères
participe à une rencontre de la
« Coalition mondiale » à Washington
- Enver Villamizar -
Le 22 mars, les États-Unis ont accueilli
à Washington une rencontre
des ministres des Affaires étrangères et de hauts
dirigeants de la «
Coalition mondiale contre l'ÉIIS », dont on dit
que 68 États sont
maintenant membres. L'hôte du sommet a été le
secrétaire d'État
américain Rex Tillerson. La ministre canadienne des
Affaires étrangères Chrystia Freeland y était. On
a dit de la rencontre
qu'elle a été « un moment clé pour
préparer la défaite définitive et
irréversible de Daech ».
Le communiqué émis par la réunion
et les reportages médiatiques
dépeignent sur un ton triomphal d'un Daech coincé dans
les
cordes grâce
à la coalition mondiale dirigée par les
États-Unis. Le fait que la
Coalition fonctionne à l'extérieur des Nations unies et
sous le
commandement des États-Unis est entièrement caché.
On donne
l'impression
que la Coalition est une organisation multilatérale
légitime et non une
alliance agressive de puissances impérialistes.
Les médias ont
parlé de l'annonce faite par le secrétaire d'État
américain Rex Tillerson à l'effet que les
États-Unis vont mettre en
place des «
zones intérimaires de stabilité » en Irak et
en Syrie pour soi-disant
aider les réfugiés à rentrer chez eux dans la
phase suivante de la
lutte contre l'État islamique et Al-Qaïda. Tillerson a dit
que ces
zones
vont être établies au moyen de « cessez-le-feu, afin
de permettre aux
réfugiés de rentrer chez eux ». Ces «
zones de stabilité » sont le plus
récent euphémisme pour évoquer une forme
d'invasion et d'occupation
américaines, après les « zones
sûres » et les « zones d'interdiction de
vol ». L'élite dominante des États-Unis, y
compris le camp Clinton, et les terroristes soutenus par les
États-Unis
en Syrie ont lancé l'appel à l'établissement de
ces « zones ».
Toutefois, le porte-parole de la coalition, le colonel Joseph Scrocca,
a dit que les militaires américains n'avaient pas encore
reçu de
directives pour établir quelque « zone » que ce
soit.
La réunion a mis en relief l'ampleur de
l'ingérence des États-Unis
dans les affaires intérieures de la Syrie et de la
rivalité et de la
collusion des grandes puissances pour tenter d'empêcher le
gouvernement
syrien de libérer tout son territoire de l'ÉIIS et des
rebelles
soutenus par les États-Unis. Les représentants du
département de la
Défense ont
dit que la coalition avait récemment transporté par avion
des forces
rebelles syriennes dans un lieu situé près de la ville
syrienne de
Tabqa dans la province de Raqqa. Ils n'ont pas dit à partir
d'où ils
ont été transportés ni pourquoi. Le ministre
français des Affaires
étrangères, Jean-Marc Ayrault, aurait été
déçu que les États-Unis
n'aient pas
présenté un plan plus détaillé de la
« prochaine phase » de la guerre,
en particulier en ce qui concerne la ville syrienne de Raqqa. Ayrault a
dit que la France souhaitait que la ville soit placée sous le
contrôle
des rebelles armés et non du gouvernement syrien.
La réunion a aussi fait état d'un
réalignement de la
Coalition vers la « reconstruction » et la «
stabilisation » des zones
libérées de l'ÉIIS. Le Canada n'a émis
aucune déclaration officielle
sur sa participation, mais la ministre Freeland a affiché un
tweet qui
va dans le même sens : « Le Canada s'est engagé
à vaincre
Daech et à soutenir les victimes de ce conflit, surtout en
travaillant
à la stabilisation des zones nouvellement
libérées. » Ce tournant
indique que dorénavant l'accent sera mis sur le maintien de la
présence
militaire
des forces de la Coalition menée par les États-Unis en
Irak et en Syrie
sur une base permanente ou semi-permanente.
La réunion a aussi lancé l'idée
que les succès sur le champ de
bataille contre l'ÉIIS en Irak et en Syrie vont entraîner
un
déplacement de la guerre vers d'autres pays ou l'éclosion
de cellules
terroristes dans différentes parties du monde. Le réseau
CBC rapporte
que « les représentants du gouvernement s'attendent dans
les prochains
mois à ce
que les combattants survivants se dispersent en cellules clandestines
qui pourraient planifier et monter des attaques dans tout le
Moyen-Orient, en Asie du Sud et centrale, en Europe, en Amérique
du Sud
et aux États-Unis ».
Les membres de la Coalition auraient accepté, en
réponse à cela,
d'étendre et de renforcer les pouvoirs de police secrets dans
leur pays
et d'élargir les ententes de partage d'information avec les
États-Unis,
pour traquer et combattre les « messages
extrémistes » et les médias en
ligne. On lit à ce sujet dans une fiche d'information
publiée
par la Coalition que « le groupe de travail sur les
communications de
la Coalition (dirigé par les Émirats arabes unis, le
Royaume-Uni et les
États-Unis) réunit régulièrement plus
de 30 pays membres de même que des
entreprises médiatiques et de technologies pour partager
l'information
et les stratégies afin de contrer les messages
extrémistes
violents en ligne et présenter des récits alternatifs
positifs : sa
dernière réunion à Londres le 28
février a connu une participation
record de 38 pays. »
« Le groupe de travail
sur les communications soutient également un
réseau de centres de messages qui exposent, réfutent et
combattent la
propagande terroriste en ligne. » On note aussi que la
Coalition
mondiale agit en partenariat avec le secteur privé dans ces
efforts.
Par exemple, le Global Engagement Centre, une entité
inter-agences
au sein du Département d'État américain, utilise
la technologie en
ligne pour cibler les recrues potentielles d'organisations terroristes
et les réorienter pour contrer le contenu mis de l'avant par
Daech. De
plus, des vidéos créées par des partenaires de la
Coalition pour une
campagne récente visant des publics vulnérables en
Tunisie, au Maroc et
en
Arabie saoudite ont été visionnées plus de 14
millions de fois. Cet
effort s'est maintenant étendu à d'autres pays comme la
Libye, la
Jordanie et la France. »
« La Cellule de communication de la Coalition
à Londres, qui a un
personnel provenant de 10 pays, guide notre message public mondial
par
le biais de trousses médiatiques quotidiennes qui sont
distribuées
à 850 fonctionnaires gouvernementaux dans 60 pays du
monde. »
L'établissement de ces « centres
d'information » dirigés par les
États-Unis pour contrer la « propagande
terroriste » dans le monde,
dans le contexte de l'hystérie créée par
l'État à propos des « fausses
nouvelles », de l'« extrémisme », de
la « désinformation russe » et
d'autres choses du genre qui ciblent ceux
qui résistent et s'opposent aux plans de l'impérialisme,
pose de
sérieux dangers pour les peuples du monde. Le droit que se donne
le département d'État américain de viser les
populations soi-disant
vulnérables pour les utiliser dans la désinformation qui
est faite sur
les guerres en cours ne garantira pas la paix et la
sécurité. La
sécurité du peuple canadien
ne viendra pas de l'annexion plus poussée du Canada aux
arrangements
qui renforcent les pouvoirs de police impérialistes
américains dans le
monde mais de sa lutte aux côtés des peuples du monde
à la défense de
leur droit d'exister, contre les guerres et les occupations des
États-Unis.
Le Canada dirige une mission de l'OTAN en Lettonie
- Hilary LeBlanc -
Bannière durant les actions de masse contre la Conférence
sur la sécurité de Munich le 18 février 2017:
« La paix plutôt que l'OTAN. Non à la guerre! »
En juin, les premiers des 450 soldats canadiens
arriveront en Lettonie pour diriger un bataillon dans le cadre du
déploiement militaire massif des forces de l'OTAN aux
frontières de la Russie. Selon les médias, le bataillon
dirigé par le Canada comprendra des soldats d'Albanie, d'Italie,
de Pologne et de Slovénie. Trois autres
bataillons de soldats étrangers, menés par les
États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, seront
déployés en Estonie, en Lituanie et en Pologne. C'est
donc des milliers de soldats de l'OTAN qui seront stationnés
pour une période indéterminée dans deux pays
frontaliers de la Russie (l'Estonie et la Lettonie) et deux pays
frontaliers
de la Bélarusse
(la Lituanie et la Pologne). Le Canada déploiera
également des
véhicules blindés légers et jusqu'à six
avions de combat CF-18 pour les patrouilles aériennes.
En plus des quatre bataillons de l'OTAN, les
médias rapportaient en janvier que des «
dizaines » de soldats des forces spéciales
américaines avaient été déployés en
Lettonie, en
Lituanie et en Estonie pour des opérations de formation et de
renseignement. Puis, en février, les États-Unis enverront
en Lettonie 225 soldats, 15 chars
d'assaut et six blindés dans le cadre de l'opération
« Atlantic Resolve ». Dans cette même mission
ils ont déployé quatre chars d'assaut, 15
blindés et
d'autres équipements en Estonie. L'OTAN prétend que ces
préparatifs de guerre et ce déploiement militaire aux
frontières de la Russie sont devenus nécessaires à
cause « du discours
agressif, de l'ingérence dans les pays voisins et des
activités militaires provocatrices aux frontières des
pays de l'OTAN ».
Ce sera le premier déploiement militaire
canadien permanent en Europe depuis le début des
années 1990. Deux cents soldats canadiens sont
également envoyés en Pologne mais ils reviendront en juin
et seront redéployés en Lettonie.
Des représentants du gouvernement canadien et
des commentateurs ont décrit le déploiement comme un
« fil déclencheur ». Le « fil
déclencheur » (« tripwire » en
anglais) est défini comme étant « l'emploi d'une
force militaire relativement faible comme première ligne de
défense, dont l'engagement déclenche l'intervention
de forces plus grandes ». Stephen Saideman, un
spécialiste de l'OTAN à l'École Norman Patterson
des Affaires internationales de l'Université Carleton, a
expliqué à la revue Maclean's que le concept de
« fil déclencheur » signifie qu'« une
réaction sera automatiquement déclenchée par la
mort d'Américains, de Canadiens, de
Britanniques ou d'Allemands ».
Le fait que des forces qui sont résolues
à isoler la Russie dans l'arène internationale, qui la
menacent militairement et placent tous ses voisins sous la
férule de l'OTAN proposent d'établir des « fils
déclencheurs » et parlent si ouvertement d'une guerre
entre la Russie et les pays de l'OTAN est un développement
sérieux et les Canadiens
ont raison de s'en préoccuper. Cela confirme
l'irresponsabilité non seulement des impérialistes
américains et de l'OTAN mais aussi du gouvernement
libéral du Canada qui n'hésite pas à placer le
pays dans une position où il peut être
entraîné dans une guerre mondiale catastrophique sans
permettre aucune discussion sur le sujet parmi les
Canadiens. De même, les décisions de déployer des
milliers de soldats étrangers en Europe de l'Est et dans les
États baltes ont été prises par l'élite
dominante de ces pays et posent un grave danger pour les peuples et est
contraire à la volonté de tous ceux qui sont pour
la paix, la souveraineté et le respect mutuel.
La désinformation au sujet de cyber-attaques et
des fausses nouvelles
Le tapage que font les représentants militaires
et les médias canadiens à propos du déploiement de
« cyber-guerriers » pour défendre le Canada
contre « les attaques de la Russie » et les «
fausses nouvelles » (qui coïncide avec les
prétentions que les révélations au sujet du
passé de collaborateur nazi de la ministre des
Affaires étrangères sont un « canular »
des Russes) est aussi un sujet d'inquiétude légitime.[1] En particulier, les Canadiens se font
avertir à l'avance que s'il y a des rumeurs à l'effet que
les soldats de l'OTAN déployés dans les pays frontaliers
de la Russie commettent des abus, il faudra attribuer
cela à de « fausses nouvelles » provenant de
Russie. Les médias rapportent que la mission lettone
sera une occasion pour « rapidement bâtir les
capacités du Canada à mener la guerre cybernétique
et informatique pour contrer la menace ». « Nous
devons définitivement faire les choses comme il faut. Nous
devons aller en Lettonie avec une position défensive forte, a
dit au National
Post le brigadier général Paul Rutherford, commandant
de la nouvelle Joint Forces Cyber Component. Nous sommes constamment
sous attaque. » Le lieutenant-colonel Richard Perreault a
dit que les soldats canadiens vont « communiquer les faits et la
vérité [...] Si nous voyons des faits inexacts, nous
agirons. »
Les médias canadiens avertissent que la
population des États baltes « est
particulièrement vulnérable à la propagande russe
parce que les grandes minorités russes qui y vivent peuvent
facilement capter des postes de télévision provenant de
la Russie ». Des officiers militaires ont cité le
fait qu'un soldat allemand a récemment été
accusé
de viol en Lituanie, où 500 soldats allemands sont
stationnés, et qu'il a ensuite été
révélé que l'histoire était fausse et
provenait de sources inconnues.
Le chef des forces armées canadiennes a dit que
toute suggestion que les Lettons ne veulent pas de soldats
étrangers dans leur pays ou ne veulent pas être
entraînés dans les hostilités de l'OTAN avec la
Russie doit aussi être considérée comme le fait de
« fausses nouvelles ». Le chef d'état-major de
la défense, le général Jonathan Vance,
a dit que les Canadiens doivent s'attendre à ce qu'on «
tente de créer l'impression que les Lettons ne veulent pas de la
présence de nos soldats ». Il a ajouté :
« Nous devons entreprendre des opérations d'information
sophistiquées pour nous assurer que la vérité
prenne le dessus. »
Position pronazie du gouvernement letton
Dans un article du 15 mars paru dans le Hill
Times, l'expert en affaires militaires Scott Taylor
écrit : « Le contingent canadien doit arriver en
Lettonie en juin, ce qui rendra sans doute la tâche plus facile
pour l'équipe de communications du gouvernement canadien qui
n'aura plus besoin de trouver une nouvelle façon
inspirée de donner une tournure à l'hommage annuel qui
est fait au fascisme en Lettonie.[2]
« Depuis l'indépendance de la Lettonie
dans les années 1990, à chaque année
le 16 mars il y a une parade dans la capitale, Riga, pour
commémorer la Légion lettone, une force commandée
par la Waffen SS nazie allemande durant la Deuxième Guerre
mondiale.
« Ce ne sont pas de fausses nouvelles provenant
de Russie. Les parades célébrant la SS ont la sanction
officielle de l'État. En 1998, le 16 mars a
été déclaré journée officielle du
souvenir en Lettonie, mais à cause de la pression
internationale, cette fête officielle a dû être
abolie en 2000. Le conseil municipal de Riga a
ensuite tenté d'interdire la marche mais sa décision a
été renversée par une cour administrative. Les
parades controversées se poursuivent donc à ce jour.
« Lorsqu'on examine de plus près la
composition actuelle du parlement letton, on peut constater que ce
n'est pas seulement une commémoration nostalgique pour des
soldats tombés au combat, puisque l'Alliance nationale
néofasciste (ultra nationaliste) y détient 17
sièges et qu'elle fait partie de la coalition
gouvernementale. »
Malgré le soutien officiel aux
commémorations pronazies, le diffuseur d'État de la
Lettonie rapportait le 16 mars que, selon certains sondages, le
soutien public à cette journée a chuté
de 33 %.
L'auteur note par ailleurs que des centaines de
milliers de résidents de la Lettonie se voient nier le droit de
voter ou de détenir des postes dans le gouvernement et la
fonction publique en raison de leur origine ethnique. Depuis la chute
de l'Union soviétique, toutes les personnes qui ne proviennent
pas d'une famille qui résidait en Lettonie
avant 1940 se font retirer leur citoyenneté et certains ont
dû faire une nouvelle demande de citoyenneté par un
processus de naturalisation. Près de 45 % des Lettons
considérés comme étant « ethniquement
russes » (environ 368 988 personnes) n'ont pas
droit à la citoyenneté.
Taylor écrit en conclusion : « On
nous répète constamment que nos soldats sont
déployés à l'étranger pour défendre
des valeurs canadiennes. Or, les Canadiens n'ont pas
célébré les nazis et nous sommes fiers de notre
tradition de rechercher l'égalité des droits pour
tous. »
Notes
1. Pour plus d'information sur les tentatives de
la ministre Freeland de camoufler le fait que son grand-père
était un collaborateur nazi et pour cacher les crimes dont elle
est complice elle-même, voir le traitement en profondeur dans Le
Marxiste-Léniniste du 18 mars 2017.
2. Pour plus d'information sur les crimes des
Nazis et de leurs collaborateurs en Lettonie et sur les tentatives de
les glorifier aujourd'hui, voir « La définition de
victimes du communisme des auteurs du projet de monument »,
dans LML
du 18 mars 2017.
Une intervention militaire inacceptable en Ukraine
- Tony Seed -
Piquet à Montréal contre les attaques
contre les résidents de l'est de l'Ukraine, 31 janvier 2015
Le 6 mars 2017, le gouvernement Trudeau a
annoncé une prolongation de deux ans de l'intervention militaire
du Canada dans la guerre civile en Ukraine. Depuis janvier 2014,
l'aide du Canada à l'Ukraine se chiffre à plus
de 700 millions $, dont une partie a servi à acheter
du matériel militaire. Les libéraux
de Trudeau ajoutent maintenant des centaines de millions à ce
montant.
Depuis son arrivée au pouvoir, par un coup
d'État soutenu par les États-Unis en 2014, le
régime ukrainien fait la guerre à la population de l'Est
du pays et réprime ceux considérés comme
communistes, « séparatistes » et «
pro-russes ». L'opération UNIFIER, la mission
d'instruction
militaire du Canada en Ukraine qui comprend le
déploiement de 200 membres des Forces armées
canadiennes, devait se terminer le 31 mars 2017. Le
gouvernement Poroshenko a réclamé sa prolongation le plus
rapidement possible.[1] Le
gouvernement ukrainien et d'autres ont également demandé
que la mission du Canada soit élargie
pour inclure la fourniture d'armes lourdes. En parallèle, le
Canada a un programme pluriannuel de formation de la Police nationale
de l'Ukraine ainsi que de la police militaire.
L'annonce de la prolongation de la mission a
été faite par la ministre des Affaires
étrangères, Chrystia Freeland, et non par le ministre de
la Défense, Harjit Sajjan. Freeland a décrit la mission
comme étant simplement une mission qui offre « une
formation militaire ainsi qu'une aide au renforcement des
capacités » et a agité le spectre
de la Russie pour justifier cette prolongation.
La conférence de presse a été un
exemple de provocation, de diversion et de camouflage. Chrystia
Freeland a présenté la Fédération de Russie
comme une menace directe pour le Canada, ce qu'aucun média n'a
contesté. Elle a réitéré l'accusation que
quiconque s'oppose au déploiement militaire du Canada soutient
la « désinformation de la
Russie », qui menace les institutions démocratiques
au Canada, et est, par voie de conséquence, xénophobe,
etc. L'idée que la Russie est une menace directe pour le Canada
n'est même pas le point de vue officiel du ministère de la
Défense nationale.[2] On
fait passer ces déclarations d'opinions pour
des « faits » que l'on doit croire tout simplement
parce que certains ministres le disent.
La ministre Freeland a effrontément
déclaré qu'il n'y avait pas d'alternative à la
force militaire et que l'intervention militaire est liée
à la « croissance économique ». Cela
veut dire la mondialisation néolibérale sous la direction
du bloc de l'OTAN, notamment la privatisation et la cannibalisation de
la production d'armes de l'Ukraine,
qui est un important exportateur d'armes. La prolongation de la mission
fait suite à l'approbation par la Chambre des communes du Projet
de loi C-31, Loi portant sur la mise en oeuvre de l'Accord de
libre-échange entre le Canada et l'Ukraine le 14
février. Le Parlement ukrainien a entériné cet
accord de libre-échange le 14 mars,
une semaine après l'annonce de la prolongation de la mission
militaire du Canada.
Toutefois, la ministre a présenté
l'engagement militaire du Canada comme étant un «
soutien » désintéressé et
bilatéral. Elle a déclaré : « Le but de
l'opération UNIFIER est d'appuyer les forces de l'Ukraine en
fournissant une formation militaire ainsi qu'une aide au renforcement
des capacités afin de maintenir la souveraineté de
l'Ukraine. » Selon CBC, « Freeland a
déclaré que dans le cadre de la mission du Canada en
Ukraine les forces des deux pays ont travaillé ensemble de
manière professionnelle, ce qui a permis d'améliorer
leurs armées respectives. »
Dans la foulée de cette conférence de
presse, le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, s'est rendu
dans
les Prairies où il a eu une rencontre privée avec une
organisation ukrainienne qui soutient l'intervention du Canada en
Ukraine et a agité à nouveau le spectre de la Russie. On
ne connait pas d'autre exemple de rencontres privées similaires
de
ministres avec des Canadiens d'origine haïtienne ou des Canadiens
d'origine afghane à la suite de l'intervention militaire du
Canada en Haïti ou en Afghanistan.
Le 20 mars, un « débat
exploratoire » a été hâtivement
convoqué à la Chambres des communes sur la mission du
Canada en Ukraine. Aucun député ne s'est opposé
à ce que les forces armées canadiennes prennent part
à la guerre civile en Ukraine ou n'a contesté
l'affirmation que la Russie représente une menace militaire
grave
pour le Canada qu'il faut combattre. La ministre Freeland s'est dite
persuadée « que tous les députés appuieront
les efforts continus du Canada en vue de soutenir les Ukrainiens et de
les aider à défendre leur territoire ».
Le député conservateur James Bezan a dit
au cours du débat que le ministre ukrainien de la défense
a demandé et que lui aussi demandait si le Canada allait signer
« l'accord de coopération en matière de
défense entre le Canada et l'Ukraine », un accord
dont l'existence n'était jusqu'à présent pas
reconnue par le gouvernement libéral.
Harjit Sajjan a répondu que tous les obstacles à l'accord
de défense avaient été surmontés et qu'il
ne restait qu'à « décider du moment opportun de la
conclusion de l'entente avec mes homologues ». Les
négociations de cet accord, ainsi que ce qu'il contient, ont
été traitées comme un véritable secret et
cachées aux Canadiens.
Les forces armées canadiennes «
conseillent » et « entraînent »
Manifestation à Toronto, 23 juin 2014
Tandis que les ministres Chrystia Freeland et Harjit
Sajjan camouflent les objectifs réels et l'étendue de ce
que fait le Canada en Ukraine, les Canadiens sont de plus en plus
conscients de quelles forces le Canada appuie et des raisons de cet
appui. Face à cela, Chrystia Freeland et Harjit Sajjan ainsi que
les médias et les partis cartellisés créent
des impressions fausses sur ce qu'on appelle « l'aide
bilatérale et réciproque » entre deux pays
souverains, le Canada et l'Ukraine. Tout cela a pour but
d'écarter les inquiétudes des Canadiens face à
l'intervention militaire croissante du Canada et de l'OTAN en Ukraine
et en Europe de l'Est le long des frontières de la Russie.
Le Canada dit seulement que sa mission consiste
à former les « forces ukrainiennes », qui
comprennent l'infanterie, la marine, l'armée de l'air et la
Garde nationale. L'expression « forces ukrainiennes »
cache le fait que c'est précisément la Garde nationale
qui est formée.[3] Cette
force a
été créée hâtivement suite aux
défections de milliers d'officiers et de soldats de
l'armée et de la marine ukrainiennes immédiatement
après le coup d'État de 2014. Plus important encore,
c'est un moyen d'intégrer en bloc sous une autorité
centrale les quelque 17 escadrons de la mort créés en
tant que milices privées par les oligarques
ukrainiens pour s'emparer du pouvoir et attaquer les «
séparatistes ».
La formation d'une nouvelle gendarmerie nationale
était la revendication du groupe néonazi Pravyi Sektor
(Secteur droit), dirigé par Dmytro Yarosh, faite le 29
janvier 2014 lors du putsch soutenu par les États-Unis.
Cette future « garde nationale » était
composée
à l'époque des « Brigades d'autodéfense
de Maïdan »,
du Secteur droit et d'éléments cosaques. Malgré
cela, l'intégration officielle de ces milices dans les Forces
armées de l'Ukraine a été présentée
comme une « réforme » pour apaiser les
inquiétudes suscitées par la présence des
néonazis aux plus hauts postes du gouvernement, de
l'armée et de la police après le coup d'État de
février 2014.[4]
Le bataillon néonazi Azov défile dans les rues de
Marioupol le 13 juin 2015.
Le bas moral des soldats de l'armée et de la
police ukrainiennes inquiétait les instigateurs
américains de putschs, d'aventures militaires et de
provocations. Face aux désertions massives dans les forces
armées ukrainiennes, surtout en Crimée, où des
milliers d'officiers et de soldats ont fait défection à
la Fédération de Russie, à la
détérioration du
moral des troupes et à l'opposition active de la police locale,
le gouvernement putschiste a rétabli la Garde nationale
le 13 mars 2014 comme force de frappe contre le peuple de
l'est de l'Ukraine.
Les États-Unis, par l'entremise de leur «
Commission mixte » formée en 2014, sont
responsables de fournir du matériel militaire et des armes, des
soldats et des « formateurs » à la Garde
nationale, sous couvert de « réformer »
l'armée et la police. Les États-Unis ont également
créé une nouvelle Police nationale en
Ukraine, actuellement dirigée par Vadym Troyan, un membre connu
d'organisations néonazies comme l'« Assemblée
sociale-nationale ».
C'est en avril 2015 que le Bureau du premier
ministre de Stephen Harper et le ministère de la Défense
des États-Unis ont annoncé que le Canada se joignait au
Programme de formation de la Garde nationale d'Ukraine lancé par
les États-Unis. Ces milices fascistes et néonazies
étaient au nombre de 50, elles étaient
financées par les
grands oligarques et comptaient sur des commanditaires privés et
étrangers pour leur équipement.[5]
Par la suite, le nom de Garde nationale a été
abandonnée et la dénomination de « forces de
l'Ukraine » adoptée.
Le ministère de la Défense nationale
indique qu'il a formé 3 200 soldats des « forces
ukrainiennes » depuis août 2015. Le gouvernement
et les médias sont muets sur ce que le Canada a fait
précisément depuis 1993, date du début de
l'implication
du Canada en Ukraine dans le cadre du processus d'intégration de
l'OTAN. Le ministère présente la mission comme
étant de nature technique et souligne que l'entraînement
donné inclut une instruction en petites équipes sur la
neutralisation des explosifs, l'instruction de la police militaire, un
entraînement médical et la modernisation du système
de logistique.
Ces reportages des médias sur cette formation
détournent l'attention du fait qu'il y a un déploiement
d'une force militaire à des milliers de kilomètres du
Canada et aux frontières de la Russie. Ils créent
l'impression que c'est un simple entraînement individuel qui est
donné comme dans un camp de développement sportif pour
les jeunes, même
si une composante importante est l'enseignement des «
compétences de base des soldats, notamment comment tirer, bouger
et communiquer sur le champ de bataille ». D'autres rapports
indiquent que la formation comprend le tir de précision des
tireurs d'élite qui sont utilisés actuellement pour
assassiner ceux qui sont considérés comme des
« séparatistes soutenus par la Russie » dans
l'est de l'Ukraine.
Notes
1. Parmi eux, l'ambassadeur de l'Ukraine au
Canada, Andriy Shevchenko, qui dans des entrevues avec des
médias de renom a exigé la prolongation de la mission et
est allé jusqu'à dire que le Canada était en
guerre et, par conséquent, devait en faire plus. Il a
déclaré : « Notre compréhension claire
de
ce moment est que nous sommes en guerre et que nous sommes du
même côté. Tôt ou tard, c'est la
réalité que nous devrons accepter et nous devrons avoir
des conversations très matures, fermes et
réfléchies quant à l'avenir. Nous devons
être ensemble, pas seulement parce que les démocraties
doivent se soutenir, pas simplement parce que les gens
bons, justes devraient rester ensemble. C'est une question de survie
parce que nous sommes confrontés à une menace très
existentielle. »
2. Lors de leurs témoignages devant le
Comité permanent de la défense nationale de la Chambre
des communes le 27 mars 2014, Jill Sinclair, ministre
adjointe aux politiques, MDN, le major général Christian
Rousseau, chef du renseignement de la défense et commandant du
Commandement du
renseignement des Forces armées canadiennes, et Arthur
Wailczynski, directeur général du Bureau de la
sécurité internationale et du renseignement du
ministère des Affaires étrangères, du Commerce et
du Développement, ont déclaré au Comité
« qu'aucun État ne pose actuellement une menace militaire
pour le Canada. Ils ont cependant convenu
tous les trois que le Canada connaît des menaces non militaires
pour sa sécurité, comme le terrorisme, le trafic illicite
de stupéfiants, la traite de personnes et le trafic
d'armes. »
(NDDN, Témoignages, 2e session, 41e
législature, 27 mars 2014 (Major-général
Christian Rousseau, Jill Sinclair, et Arthur Wailczynski).
3. La Garde nationale de l'Ukraine avait
été dissoute en 2000.
4. Le gouvernement du coup d'État d'Arseni
Iatseniouk, l'homme des États-Unis, a nommé le 23
février 2014, au poste de ministre de la Défense
Ihor Tenioukh, amiral et chef d'état-major de la marine
ukrainienne de 2006 à 2010. Ihor Tenioukh était
membre du parti fasciste Svoboda et
activiste de l'insurrection de Maïdan fasciste. Il avait
été formé par le département de la
Défense des États-Unis. Moins d'un mois après sa
nomination, lors de la crise de Crimée, il a
démissionné et a été remplacé par le
lieutenant-général Mykhaïlo Koval, un autre membre
de Svoboda. Le chef du Secteur droit, Dmytro Yarosh, a
été
nommé conseiller du secrétaire du Conseil de
sécurité nationale et de la défense d'Ukraine,
Andry Parouby.
5. Les milices, comme les bataillons Azov et
Aidar, ont des mercenaires étrangers dans leurs rangs et
affichent des symboles nazis. Elles ont commis de nombreuses
atrocités et des crimes de guerre contre le peuple de de l'est
de l'Ukraine
quand le régime de Kiev a tenté de mettre sous
son contrôle ces régions.
Même Amnestie Internationale a émis des
déclarations
accusant Aidar de « crimes de guerre » (par exemple,
le 8 septembre 2014).
Leur intégration dans la Garde nationale a
été accélérée par la décision
du Congrès des États-Unis le 10 juin 2015
d'interdire la formation ou toute forme d'appui à l'une de ces
milices paramilitaires, le Bataillon Azov.
Un accord de coopération de défense entre
le Canada et l'Ukraine tenu secret
- Sam Heaton -
Lors d'un débat exploratoire organisé par
le gouvernement Trudeau
au Parlement le 20 mars dernier sur l'Opération UNIFIER, la
mission
militaire canadienne en Ukraine, le ministre de la Défense
Harjit
Sajjan a révélé publiquement pour la
première fois que le gouvernement
est sur le point de signer un nouvel accord de défense avec
l'Ukraine. Il semble que l'accord va faciliter l'armement direct des
forces armées ukrainiennes par le Canada et la
pénétration par le
Canada de l'industrie de la défense de l'Ukraine.
Pendant le débat, le député
conservateur James Bezan a demandé si le Canada entend signer
l'Accord de coopération en matière de défense
entre le Canada et l'Ukraine. Bezan a expliqué que l'objectif de
l'accord tenu secret jusqu'à maintenant va
« au-delà de ce qui est prévu dans le cadre de
l'opération UNIFIER [le
programme canadien de formation militaire en Ukraine qui a
été prolongé de deux ans le 6 mars - note de
LML] . On élargirait l'échange d'officiers et on
ferait venir ici leurs instructeurs, de sorte qu'ils puissent
connaître davantage l'institution canadienne et la culture
militaire au Canada, qui, à mon avis, joue un rôle de chef
de file au sein des pays faisant partie de l'OTAN. L'Ukraine aspire,
bien sûr, à devenir un jour membre de l'OTAN. Les
militaires doivent auparavant atteindre le niveau de compétence
voulu. Ils doivent s'assurer d'avoir les capacités
nécessaires.»
Dans sa réponse au sujet de l'Accord de
coopération en matière de défense entre le Canada
et l'Ukraine, Harjit Sajjan a dit: « Lors de notre dernier voyage [en
l’Ukraine avec la ministre des Affaires
étrangères, Chrystia Freeland, le 15 mars], on a
abordé la question de l’entente de coopération en
matière de défense. En fait, nous avons pu faire avancer
le dossier, mais il restait quelques questions à régler
de la part du gouvernement ukrainien. Elles l’ont été,
mais nous attendons le signal de ce dernier. Malheureusement, il reste
encore à décider du moment opportun de la conclusion de
l’entente avec mes homologues. C’est une question de temps. » Il
a fait ce commentaire comme « en passant ».
L'existence de négociations en vue d'un Accord
de coopération en matière de
défense a été révélée la
première fois par l'ambassadeur ukrainien au
Canada, Andriy Shevchenko, en juin 2016. [1] Selon des rapports, l'accord
va notamment faciliter les exportations d'armes canadiennes
au-delà de la soi-disant
aide non létale. Le 7 juillet, Shevchenko a dit ceci
à CBC News :
« Nous sommes en discussion avec le gouvernement
canadien et nous
sommes heureux d'annoncer que nous avons pratiquement
complété les
négociations entre nos ministères de la défense,
ce qui fournit le
cadre juridique pour une coopération plus étroite dans
l'avenir entre
nos deux pays. » Le 17 juillet 2016,
l'ambassadeur canadien en Ukraine, Roman Waschuk, a affiché ce
tweet en
ukrainien : « L'Accord de coopération en
matière de
défense est accepté et
n'attend plus que la signature des ministres de la
Défense. »[2]
En août 2016, Shevchenko a
déclaré que « nous avons complété
notre
travail au sujet de l'accord de coopération en matière de
défense. Nous
avons maintenant un document qui doit être signé par les
ministres de
la Défense de l'Ukraine et du Canada. J'espère que nous
serons en
mesure de le signer dans les mois qui viennent. »
Shevchenko a dit que l'accord devrait être signé en
septembre ou
octobre de la même année mais cela ne s'est pas produit,
peut-être parce que le gouvernement Trudeau
préférait attendre l'élection américaine
avant de décider de sa ligne
de marche.
Shevchenko a été interviewé depuis
par iPolitics et la
Presse canadienne et il a demandé que le Canada continue d'aider
à
former l'armée ukrainienne pour la guerre, disant que le Canada
se doit
de maintenir le cap compte tenu de l'incertitude quant à la
direction
dans laquelle Trump va entraîner les États-Unis.
Shevchenko a même déclaré que le
Canada est en guerre avec la Russie, une affirmation à laquelle
le gouvernement canadien n'a pas réagi officiellement. «
Notre compréhension claire de ce moment est que nous sommes en
guerre et que nous sommes du même côté. Tôt ou
tard, c'est la réalité que nous devrons accepter et nous
devrons avoir des conversations très matures, fermes et
réfléchies quant à l'avenir. Nous devons
être ensemble, pas seulement parce que les démocraties
doivent se soutenir, pas simplement parce que les gens bons, justes
devraient rester ensemble. C'est une question de survie parce que nous
sommes confrontés à une menace très existentielle.
»», a-t-il dit.
Selon Waschuk, les deux pays sont une fois de plus sur
le point de signer l'accord. Le 8 mars, le même Waschuk a
dit au diffuseur d'État
ukrainien UATV que « nous
avons négocié un accord de coopération de
défense. Il sera
vraisemblablement signé lors d'une rencontre bilatérale
dans les mois
qui viennent. Puis viendra la question de la liste des pays
désignés
suite à quoi les industries de la défense et les organes
de coopération
de
ces industries définiront les partenariats appropriés et
les gens
concernés vont prendre les décisions en ce qui a trait
aux exportations
et au contrôle des exportations. »
« Il y a une
différence entre ce que les gens ont décrit comme le
problème de l'aide létale, qui nous limite
essentiellement aux avions
de transport, à des choses qui font du bruit, et une approche
plus
structurée de la coopération entre les industries de la
défense qui
repose sur un accord d'ensemble de coopération de
défense », a dit
Waschuk, comme s'il était possible de faire une distinction
entre armes
offensives et armes défensives. Fournir des armes, c'est donner
au
gouvernement de Kiev une option militaire qu'il n'a pas en ce moment et
dont il a besoin pour l'offensive militaire qu'il est en train de mener.
L'hôte de l'UATV a posé la question
suivante à Waschuk : « Il
s'agirait donc d'un système intégré qui
permettrait à l'Ukraine d'avoir
accès à un plus grand éventail d'armes de haute
technologie ? »
Et Waschuk de dire : « Oui, les
technologies. Il n'y a pas
d'embargo d'armes sur l'Ukraine. Elle a le droit d`être un joueur
et en
fait elle fait partie des dix plus grands concepteurs et exportateurs
d'armes [L'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm
(SIPRI)]. Je pense que plusieurs pays sont intéressés
à aider à
développer ce potentiel et à travailler sur des projets.
Je pense que
les Canadiens aussi y sont intéressés. »
La déclaration de Waschuk est fausse. L'Accord
de Minsk signé par
les chefs d'État de la Fédération de Russie, de
l'Ukraine, de la France
et de l'Allemagne en février 2015 prescrit un «
retrait de toutes les
formations armées étrangères, de tout
équipement militaire étranger et
de tous les mercenaires du territoire de l'Ukraine sous la
supervision de l'OSCE [Organisation pour la sécurité et
la coopération
en Europe] ». Le Conseil de sécurité des
Nations unies a adopté à
l'unanimité la résolution 2202 le 17
février qui demande à toutes les
parties de mettre en oeuvre « un ensemble de mesures en vue de
l'application des Accords de Minsk ».
Waschuk affirme que « les Canadiens sont
intéressés à prendre part
au développement de l'industrie des armements de l'Ukraine mais
ils
n'ont jamais été consultés ou informés
à propos de cet Accord de
coopération de défense. Les médias
monopolisés du Canada n'ont pas fait
mention de cet accord ou demandé des réponses au premier
ministre Trudeau ou à ses ministres sur ce que cet accord
contient. Au
contraire, cet accord présumé est considéré
comme une affaire privée
entre les ambassadeurs du Canada et de l'Ukraine, les médias
ukrainiens
et certaines organisations privées qui prétendent
représenter les
Ukraino-Canadiens et demandent que l'accord soit mis en oeuvre.
Même l'annonce du prolongement de la mission militaire canadienne
en
Ukraine le 6 mars n'en fait pas mention.
Les déclarations qu'ont faites les hauts
fonctionnaires canadiens
au sujet de cet accord ont été faites aux médias
ukrainiens. Par
exemple, le journal communautaire ukrainien basé aux
États-Unis The Ukrainian Weekly
a rapporté le 10 mars que le secrétaire de presse du
ministre de la
Défense Harjit Sajjan, Jordan Owens, a
confirmé au journal qu'« il s'agit de la première
étape vers
l'addition de l'Ukraine à la Liste des pays
désignés (armes
automatiques) », ce qui faciliterait les exportations des
armes
canadiennes selon Owens.
On ne doit pas tolérer des négociations
secrètes d'un stratagème
inacceptable servant à militariser davantage l'économie,
à mobiliser le
Canada dans la guerre en Ukraine, à militariser
l'économie de ce pays
et à préparer la guerre contre la Russie tout en cachant
ces
développements aux Canadiens.
Notes
1. Shevchenko a travaillé comme
journaliste pour différents organes médiatiques comme la Voice
of
America
qui est financée par le gouvernement américain, avant de
recevoir
en 2005 le Prix de la liberté de presse de Reporters sans
frontières
qui est financé par le département d'État.
2. Waschuk a été nommé
ambassadeur en Ukraine
en octobre 2014, six mois après le coup d'État
soutenu par les
États-Unis. Il a fait partie du personnel de recherche et du
personnel-conseil de la Commission d'enquête sur les criminels de
guerre (Commission Deschênes) qui a masqué le rôle
qu'a joué
l'État canadien dans l'accueil des collaborateurs nazis et des
criminels de guerre suite à la Deuxième Guerre mondiale.
En juillet 2015, Waschuk a avoué en
entrevue que des protestataires
armées antigouvernementaux sont entrés dans l'ambassade
canadienne à
Kiev le 18 février 2014 et l'ont utilisée comme
cachette lors du coup
instigué par les États-Unis et l'Union européenne
contre le
gouvernement élu d'Ukraine (l'« Euromaidan »).
Waschuk a admis que les protestataires avaient campé dans le
grand hall
de l'ambassade pendant au moins une semaine, ce que le gouvernement
Harper n'a jamais avoué. L'ambassade canadienne a fermé
ses portes
le 11 février et est demeurée fermée pendant
tous ces événements qui
ont culminé le 22 février avec le coup contre le
président de l'Ukraine d'alors Victor Ianoukovytch. Le fait que
plusieurs protestataires antigouvernementaux à Kiev soient
restés à
l'ambassade canadienne sept jours pendant ces événements
montre que le
gouvernement Harper a été un participant actif du
changement de régime
et non un simple fournisseur d'« abri » comme il a
été dit
officiellement à l'époque. Cette série
d'événements représente une
ingérence flagrante dans les affaires intérieures de
l'Ukraine de la
part de l'ambassade canadienne et du gouvernement canadien.
Lire l'article de George Allen « Ingérence
flagrante dans les affaires intérieures de
l'Ukraine », LML, 22
juillet 2015
Attentat violent sur le pont de
Westminster à Londres
Unissons-nous dans l'action à la défense
des droits de tous
- Parti communiste révolutionnaire
de Grande-Bretagne (marxiste-léniniste),
22 mars 2017 -
Le PCRGB(M-L) transmet ses condoléances aux
familles et amis des personnes tuées ou blessées dans
l'attentat d'aujourd'hui sur le pont de Westminster. Nous saluons le
courage, le professionnalisme et la compassion des services d'urgence,
notamment des infirmières et des médecins stagiaires de
l'hôpital St. Thomas qui sont accourus à l'aide des
victimes.
Selon les dernières informations, aux alentours
de 14 h 40 un individu seul à bord d'un
véhicule a foncé sur des piétons qui se trouvaient
sur le pont avant d'aller poignarder un policier qui a par la suite
succombé à ses blessures aux portes de la Cour du Nouveau
Palais. Cinq
personnes sont mortes jusqu'à présent, dont le policier
et le suspect, qui aurait été abattu par des officiers
armés à Westminster, et une quarantaine d'autres ont
été blessées, dont certaines gravement.
L'assaillant n'a pas été nommé [il a maintenant
été identifié, il s'agit de Khalid Masood,
né en Angleterre - note de la rédaction] bien que
Scotland Yard dise connaître son identité. Downing Street
a
annoncé que la première ministre Theresa May
présidera ce soir une réunion d'urgence du Cabinet Office
Briefing
Room (COBRA), une instance créée en cas de catastrophe.
L'attentat s'est produit dans un climat d'anarchie et
de violence. Les élites dominantes de Grande-Bretagne, des
États-Unis et des autres grandes puissances s'acharnent à
caractériser certains groupes de la population, notamment les
musulmans, comme des ennemis de la démocratie et à
démoniser et criminaliser ceux qu'elles appellent les ennemis
des valeurs qu'elles disent être les leurs. Les médias ne
cessent de répéter que l'auteur de l'attentat a
frappé au coeur de la démocratie britannique.
Le climat de peur qui est créé est un
assaut contre le droit de conscience. L'imposition de valeurs dites
britanniques en fait partie. Le peuple doit exiger la
répudiation du passé colonial et du présent
impérialiste des grandes puissances d'Europe et exiger que le
gouvernement de Grande-Bretagne
répudie ses pratiques d'intervention illégale et de
changement de régime en Irak, en Lybie et en Syrie, qui ne font
que créer davantage d'insécurité,
d'instabilité et de violence.
Au lieu du calme nécessaire, il y a
l'hystérie. Au lieu d'avoir un gouvernement de droit,
basé sur les droits et la souveraineté du peuple, nous
avons un gouvernement qui fait obstacle à
l'autodétermination des peuples d'Écosse et aussi de
Galles et qui s'affaire à blanchir la
Grande-Bretagne de son passé d'empire criminel, de son
passé colonial et de sa conception du monde actuelle, pour
« redonner sa gloire » à la
Grande-Bretagne et créer l'Empire 2.0. Telle est la
réalité de « notre mode de vie »,
de
« la démocratie qui nous est
chère » et des « valeurs
britanniques ».
L'État use de manipulations grossières
pour rallier l'opinion publique contre tout ce qui est
« étranger » et en particulier les
musulmans. Alors qu'il répand lui-même la division et la
haine, il dit condamner les « crimes haineux » et
parle du besoin
d'« intégration » des immigrants. En
pratique, cela lui sert à créer un sentiment guerrier en
appui à ses visées à l'étranger et à
propager le racisme et le chauvinisme pour attaquer les droits ici au
pays.
Les événements tragiques d'aujourd'hui
ont également lieu dans un contexte de dénigrement du
mouvement antiguerre et des prises de position contre le racisme et
l'islamophobie. Pendant ce temps, les élites dominantes
glorifient la Première Guerre mondiale avec des
références
à « nos morts glorieux »,
prétendent que les exploits de millions et de millions de
personnes durant la Deuxième Guerre mondiale pour vaincre le
nazisme et le fascisme étaient contre le
« totalitarisme » et qualifient de terrorisme le
droit de résister à
l'oppression et le droit d'être.
Les gens sont incités à qualifier les
événements d'aujourd'hui de
« terroristes ». Et pourtant, selon les
reportages l'assaillant aurait agi seul et on ne sait rien sur ses
motifs, bien que les médias attirent l'attention sur le fait
qu'aujourd'hui est le premier anniversaire des attentats de
Bruxelles. Par contre le meurtre de la députée Jo Cox par
un ex-nazi ne serait pas du terrorisme. Tout cela montre que le peuple
doit s'unir dans l'action à la défense des droits de tous
et s'opposer à l'anarchie et à la violence, au racisme et
à la réaction, y compris l'islamophobie. Il faut
prendre position contre la manipulation de ces événements
pour nier les droits du peuple. Le « vivre
ensemble » doit signifier défendre une position
basée sur la justice. Cela signifie s'unir dans l'action
à la défense du droit de conscience et résister
à la
réaction et à la rétrogression. Cette
réaction et cette rétrogression sont réelles, mais
l'esprit de résistance du peuple et son désir de
s'investir du pouvoir de prendre sa destinée en main sont aussi
réels.
Non à l'imposition de
prétendues « valeurs britanniques » !
Unissons-nous dans l'action à la défense des droits de
tous et toutes !
Expansion de l'agression
impérialiste américaine
Début de l'invasion terrestre de la Syrie
par les États-Unis
Ottawa, 1er octobre 2016
Près de 300 marines et 100 rangers
militaires américains sont entrés en Syrie au
début du mois de mars, selon les informations des médias.
Ces effectifs s'ajoutent aux 500 soldats forces spéciales
américaines qui sont déjà en Syrie pour «
former, conseiller et assister les forces locales » et
à un nombre indéterminé
d'agents de renseignement et de mercenaires. L'entrée de troupes
terrestres américaines et l'engagement d'en expédier
d'autres sont la réponse des États-Unis aux victoires de
l'Armée syrienne, dont la libération d'Alep et d'autres
villes depuis décembre, et sont liés aux efforts
déployés par les États-Unis et la Turquie pour
empêcher que certaines
régions de la Syrie du Nord ne reviennent sous contrôle
syrien.
Des marines du 11e Marine Expeditionary Unit,
du 1e Battalion Landing Team, qui étaient à bord de
navires sur les côtes de Djibouti, ont été
envoyés par avion au Koweït et ensuite en Syrie, avec une
batterie d'artillerie d'obusiers M777. Les rangers militaires sont
entrés en Syrie à partir d'une base utilisée par
les États-Unis à
Erbil, en Irak. Mille soldats supplémentaires pourraient
être déployées dans le nord de la Syrie au cours
des prochaines semaines, selon les informations parues dans les
médias, de sorte qu'au total il n'y aurait pas moins
de 2 000 soldats américains en Syrie.
L'objectif immédiat des États-Unis est
d'empêcher la libération de Raqqa par l'Armée
syrienne. Raqqa est la dernière ville importante de la Syrie
à être contrôlée par l'État islamique.
Sa libération par les forces syriennes est imminente et pourrait
se produire au cours des prochains mois. Le président syrien
Bachar el-Assad a dit à l'agence
SANA le 18 mars : « Nous nous rapprochons de Raqqa en
ce moment. Hier, nos troupes ont atteint la rivière de
l'Euphrate qui se trouve à proximité de la ville de
Raqqa, qui est présentement un bastion de l'État
islamique. Évidemment, ce sera pour nous une priorité, ce
qui ne veut pas dire que les autres villes seront moins
prioritaires. » Assad a expliqué que la guerre serait
terminée en « quelques mois » n'était-ce
l'ingérence étrangère.
Voilà le hic. Les États-Unis
déploient leurs troupes dans le but de placer Raqqa en
état
de siège au cours des prochaines semaines. Ils ne sont pas seuls
dans leurs efforts. Plusieurs forces qui s'opposent mutuellement se
joignent aux États-Unis, dont la Turquie, des groupes
armés commandités par la Turquie et les
États-Unis, ainsi qu'une nouvelle
coalition appuyée par les États-Unis portant le nom de
« Forces démocratiques syriennes »
à laquelle la Turquie s'oppose. Les alliances au sein des forces
appuyées par les États-Unis sont à ce point
changeantes que, selon une certaine désinformation
médiatique sur le déploiement de troupes
américaines, ce déploiement viserait à
séparer les divers
groupes belligérants et à les empêcher de
s'attaquer les uns les autres avant la prise de Raqqa.
Le président des États-Unis, Donald
Trump, lors d'un événement à Melbourne, en
Floride, le 18 février, a déclaré son appui
à la proposition de longue date de Hillary Clinton et d'autres
fauteurs de guerre à l'effet d'établir des « zones
de sécurité » dans le nord de la Syrie.
« Ce que je veux faire, c'est bâtir des zones de
sécurité
en Syrie et à d'autres endroits... on nous a laissé un
fouillis épouvantable, mais nous allons les établir les
zones de sécurité. Nous les aurons ces zones de
sécurité et nous exigerons que les États du golfe
financent ces zones de sécurité... C'est ainsi que nous
allons procéder plutôt que d'accepter un nombre massif de
réfugiés. » Le plan Trump
visant à établir des « zones de
sécurité » signifie que les États-Unis
comptent occuper et annexer le territoire syrien souverain où
ils confieront le pouvoir politique à des groupes armés
dont ils sont les commanditaires.
Cette tentative des États-Unis de voler la
victoire à la Syrie est des plus
désespérées. Les disputes au sein de la coalition
américaine sur qui contrôle quoi sont nombreuses :
que ce soient les groupes mandataires de la Turquie qui espèrent
que l'intervention des États-Unis favorisera leurs propres
aspirations à l'indépendance comme ce fut
le cas en Irak en 2003 ou d'autres groupes armés sous
l'égide des États-Unis, tout indique que cette agression
ne contribuera aucunement à mettre fin au conflit. Elle ne
résoudra aucun problème du peuple syrien et il faut s'y
opposer.[1]
Le gouvernement syrien rejette l'invasion
Lors d'une entrevue publiée le 20 mars, le
président syrien el-Assad a répondu ainsi à une
question au sujet de la présence des États-Unis :
« Toute opération militaire en Syrie sans l'approbation du
gouvernement syrien est illégale, et j'ai affirmé que
s'il y a des troupes en territoire syrien, il s'agit d'une invasion,
qu'il s'agisse de
libérer al-Raqqa ou une autre ville. Voilà pour le
premier point. Deuxièmement, nous savons que la coalition
américaine n'a jamais été sérieuse dans son
objectif de combattre l'État islamique ou les terroristes. Nous
devons donc nous demander quelles sont les véritables intentions
derrière leurs plans, si un plan pour libérer al-Raqqa
existe
vraiment. Mais la libérer de qui ? De l'État
islamique ? Pour la remettre à qui ? En
réalité leur plan n'est pas de combattre les terroristes,
ni d'aider le gouvernement syrien, ni de contribuer à
l'unité ou à souveraineté de la Syrie, ni aucun
des facteurs que je viens d'énumérer. »
Au sujet du deux poids deux mesures des
États-Unis et des nombreuses accusations portées contre
eux suite aux meurtres de civils dans des attaques aériennes en
Syrie, le président el-Assad a dit : « La politique
américaine n'est pas fondée que sur deux poids deux
mesures, mais sur de nombreux poids et sur de nombreuses mesures. Ils
en ont plutôt des dizaines parce que leur politique n'est pas
fondée sur des valeurs ou sur le droit international. Ils
fondent parfois leur propre vision, leurs propres intérêts
sur l'équilibre entre différentes forces et entre
différents pouvoirs qui exercent leurs pressions au sein des
institutions américaines. »
Conflits au sein des alliés des
États-Unis
Entretemps, le président turc,
Recep Tayyip Erdogan, traitant des factions qui contrôleront
Raqqa et comment elles procéderont, a dit le 2 mars que les
États-Unis n'ont pas de « plan clair pour ce qui est de
Raqqa ». Il a dit : « Pendant les visites en
Turquie du chef d'état-major et du directeur de la CIA, des
mesures
qu'on peut qualifier de préliminaires ont été
prises pour ce processus ». Il a ajouté qu'il
était « inacceptable » que les « Forces
démocratiques syriennes » participent à
l'opération en raison de la prédominance de forces kurdes
au sein de ce groupe. En fait, la Turquie mène sa propre
intervention dans le nord de la Syrie et a pris
des villes telles Jarablus pour en confier le contrôle à
ses groupes terroristes mandataires portant le nom d'«
Armée syrienne libre ».
La réponse des États-Unis a
été de dire qu'ils fourniraient des armes seulement aux
« groupes arabes » au sein des « Forces
démocratiques syriennes » et non aux Unités de
défense populaire kurdes, et que la moitié des «
groupes arabes » avaient été «
approuvés ». Un général
étasunien, Joseph Votel, chef du
commandement central des États-Unis, a confirmé un
nouveau déploiement de troupes américaines le 9 mars
et a affirmé : « Notre intention dans cette histoire
— et conformément à l'autorité qui m'a
été confiée — était de veiller à ce
qu'il y ait amplement de combattants terrestres afin d'appuyer nos
partenaires et de veiller à ce que
nous puissions saisir les occasions et assurer le progrès
soutenu que nous avons connu jusqu'à présent. »
La Turquie se préoccupe aussi du contrôle
d'une ville en Syrie du Nord, Manbij, qui a été
enlevée des mains de l'État islamique par les Forces
démocratiques syriennes en août 2016. Par
conséquent, le plan de la Turquie de créer une «
zone de sécurité » sous son contrôle sur
le territoire entre sa frontière et Raqqa entre en conflit
avec les Forces démocratiques syriennes qui sont appuyées
par les États-Unis et qui contrôlent Manbij. Certains
commentateurs turcs ont attribué la responsabilité de
cette situation à « l'ambigüité
américaine et à l'agression russe ».
Le 16 mars, le ministre de la Défense de la Turquie, Fikri
Isik, a dit qu'un règlement diplomatique de
la question de Manbij entre la Turquie, la Russie et les
États-Unis était au coeur du processus de paix pour la
Syrie, et que la Turquie allait prendre d'autres moyens si un
règlement s'avérait impossible.
Ramenez toutes troupes américaines au pays
Les États-Unis n'ont pas
d'affaire en Syrie et leurs nouvelles tentatives de faire
dérailler le processus de paix et de réaliser un
changement de régime qui leur est favorable tout en continuant
d'appuyer des groupes terroristes ne peuvent qu'exacerber les
souffrances du peuple syrien et connaîtront inévitablement
la défaite aux mains de la
résistance syrienne. Les États-Unis n'ont pas le droit de
décider des questions touchant au peuple syrien et encore moins
la question du contrôle de son territoire et de son espace
aérien.
Les peuples des États-Unis et du Canada se sont
fait dire sans relâche que l'ingérence militaire
impérialiste américaine était une solution aux
crises, que celles-ci soient réelles ou imaginaires.
Voilà ce qu'on répète en prétendant
qu'« enfin » les États-Unis ont entrepris
d'éliminer cet enfant illégitime l'État
islamique. Loin de
résoudre les problèmes, l'intervention des
États-Unis en Syrie depuis 2011 a créé et
continuera de créer une situation intenable pour le peuple.
La raison en est que l'objectif des États-Unis
est d'abord et avant tout intéressé, celui de
défendre et de répandre leur domination fondée sur
des calculs géopolitiques et de défendre la place des
oligopoles et de l'oligarchie financière des États-Unis.
C'était précisément l'objectif des
États-Unis en 2011 lorsqu'ils se sont mis à financer
des
groupes et à leur fournir des armes pour qu'ils se
révoltent contre le gouvernement syrien, ce qui devait se
transformer en une véritable guerre et en l'occupation d'une
grande partie du pays par des groupes terroristes. C'est en ce sens que
les États-Unis ont accru leur ingérence militaire dans le
but de miner et d'empêcher la libération de la Syrie
par la Syrie elle-même.
La Syrie est un pays souverain et son peuple a
maintenant entrepris le travail difficile de la reconstruction et de la
réconciliation, après avoir surmonté des obstacles
qui semblaient jusque-là insurmontables. L'obstacle majeur
demeure toujours le mouvement d'argent, d'armes et de combattants
provenant des impérialistes. L'attentat suicide
du 15 mars qui a coûté la vie à 32
personnes à Damas, la capitale, est une indication claire que
la lutte des Syriens n'est malheureusement pas terminée. Il y a
urgence à ce que tous les gens de conscience se joignent au
peuple
syrien pour dénoncer cette invasion par les États-Unis et
exiger que toutes les troupes américaines soient
retirées !
Notes
1. Le 10
mars, Barbara Lee, une membre de la Chambre des représentants
des États-Unis de la Californie, a présenté un
projet de loi coparrainé par 16 personnes, lequel
interdirait au département de la Défense de financer des
troupes de combat américaines en Syrie. « C'est de notre
devoir constitutionnel en tant que membres de la Chambre de faire
obstacle à la branche exécutive en matière de
guerre et de paix », a-t-elle dit. Le projet de loi vise
aussi à rendre illégal le financement de compagnies de
sécurité privées qui opèrent en Syrie.
« J'incite mes collègues des deux côtés de la
Chambre à se joindre à moi pour
empêcher ce président de déployer nos troupes dans
une nouvelle guerre incontrôlée et
inconsidérée sans un débat vif et approfondi de la
Chambre », a-t-elle affirmé.
2. Dans un rapport publié le 15
mars, l'American Enterprise Institute, le groupe de réflexion
à qui on attribue la stratégie « surge »
mise de l'avant par George W. Bush en Irak, le groupe a conçu
une nouvelle « Voie vers l'avant pour la Syrie » selon
laquelle :
« Pour mener à la défaite de
l'État islamique et d'Al-Qaïda, les États-Unis
doivent mener une opération anti-insurrectionnelle axée
sur la population avec des associés provenant des
communautés arabes-sunnites de la Syrie et de l'Irak.
L'administration doit aussi prendre en compte quelles forces
américaines seraient les plus appropriées pour
mettre en oeuvre une telle approche.
« Les États-Unis doivent agir rapidement —
avec des associés motivés et acceptables — dans le but de
saisir et de s'assurer d'une base d'opérations dans le sud-est
de la Syrie afin d'élargir la liberté d'action des
États-Unis dans la région. L'objectif est de former un
nouveau partenaire arabe-sunnite en Syrie. « Le président
Trump ne peut pas à
la fois mettre fin d'un seul coup à la guerre en Syrie et
protéger les intérêts des États-Unis. Il
doit plutôt chercher à extirper les États-Unis des
contraintes dues à notre dépendance envers des
partenaires peu fiables et qui ne partagent pas nos
intérêts, à établir une politique
américaine indépendante et à fixer des objectifs
à court terme
atteignables. »
Dans ce rapport, on lance l'appel à
réduire la dépendance des États-Unis
vis-à-vis la Turquie, l'Arabie saoudite et les Émirats
arabes unis et d'autres alliés régionaux des
États-Unis et de se tourner plutôt vers la «
communauté arabe sunnite ». On y affirme :
« Ensemble, les États-Unis et la communauté arabe
sunnite doivent créer
un nouveau système politico-sécuritaire contre les
djihadistes ». On lance aussi une mise en garde à
l'effet que « la coalition russo-iranienne rendra la tâche
des États-Unis plus difficile en termes de répondre aux
menaces terroristes contre eux, de défendre leurs alliés
stratégiques comme Israël, et de garantir un accès
illimité aux routes
commerciales dont dépend l'économie des
États-Unis ».
Le mémorandum de sécurité
nationale de Trump
sur le «plan pour vaincre l'ÉIIS»
Le 28 janvier, le président des
États-Unis Donald Trump a signé le
Mémorandum de sécurité numéro trois
intitulé « Le plan pour vaincre
l'État islamique de l'Irak et de la Syrie ».
Le mémorandum du 28 janvier stipule d'abord
qu'il n'est pas
possible d'accommoder l'ÉIIS ou de négocier avec lui et
que « la
politique des États-Unis est de vaincre l'État
Islamique ». Le
Mémorandum requiert que le secrétaire à la
Défense présente au
président une « ébauche
préliminaire » d'un nouveau plan pour
vaincre l'ÉIIS d'ici 30 jours.
Le Mémorandum déclare que le plan pour
défaire l'ÉIIS doit
comprendre « une recommandation de changements à toute
règle
d'engagement des États-Unis et aux autres restrictions
politiques en
vigueur aux États-Unis qui vont au-delà de ce que
prévoit le droit international en ce qui a trait au recours
à la force contre l'ÉIIS (notre
souligné). On suggère ainsi que
tout ce qui a été fait de
façon non officielle sous Barack Obama et les présidents
précédents va
maintenant être écrit par l'administration Trump dans les
Règles
d'engagement militaire et d'autres politiques en défi ouvert au
droit
international. Compte tenu des déclarations de Trump à
l'effet d'«
d'éradiquer complètement le terrorisme islamique
radical » et de ses
déclarations à l'effet que la torture «
fonctionne » et mérite d'être
utilisée, il semble que ce Mémorandum vise à
rendre « légal », par
n'importe quel moyen, la perpétration de la part des
États-Unis de tous
les crimes qu'ils veulent, y compris la torture.[1]
Pour le reste, le plan prescrit par le
Mémorandum est décrit en
termes généraux sans plus d'explications. On y parle de
la nécessité de
combiner les approches (« diplomatie publique, activités
d'information,
cyber-stratégies ») afin d'« isoler et de
délégitimer l'ÉIIS et son
idéologie islamique radicale », de mécanismes
pour
éliminer son soutien financier, d'identification de nouveaux
partenaires de coalition et de politiques qui « habilitent les
partenaires à combattre l'ÉIIS et ses
affiliés ». On y parle enfin d'une «
stratégie pour financer le Plan de façon
robuste ».
Les personnes qui sont chargées de
développer le Plan en
coopération avec le secrétaire à la Défense
sont : le Secrétaire
d'État, le secrétaire au Trésor, le
secrétaire à la Sécurité
intérieure, le directeur du Renseignement national, le
président de
l'État-major interarmées, l'assistant du président
aux Affaires de
Sécurité nationale et
l'Assistant du président pour la sécurité
intérieure et la lutte contre
le terrorisme.
Le Mémorandum présente l'«
argumentation » suivante par laquelle
les États-Unis et leurs alliés sont dépeints comme
les victimes du
terrorisme de l'ÉIIS afin de justifier leur propre campagne de
terreur,
laquelle doit être intensifiée contre quiconque est
déclaré lié à
l'ÉIIS :
- l'ÉIIS n'est pas la seule menace de terrorisme
islamique radical
à laquelle les États-Unis font face, mais celle-ci compte
parmi les
plus féroces et les plus agressives ;
- l'ÉIIS est responsable du meurtre atroce de
citoyens américains au Moyen-Orient [on en nomme
quelques-uns] ;
- l'ÉIIS a inspiré des attaques contre
les États-Unis [San Bernardino et Orlando sont
mentionnés] ;
- l'ÉIIS s'est rendu complice d'une série
d'attaques terroristes
contre les alliés dans lesquelles des Américains ont
été blessés ou
tués [Paris, Bruxelles, Nice, Berlin] ;
- l'ÉIIS s'est engagé dans une campagne
systématique de persécution
et d'extermination dans les territoires où il
pénètre et qu'il
contrôle. Si l'ÉIIS demeure au pouvoir, la menace qu'il
pose ne fera
que grandir. Nous savons qu'il a essayé de développer une
capacité de
fabriquer des armes chimiques. Il continue de radicaliser nos citoyens
et
ses attaques contre nos alliés et partenaires continuent de
croître.
Les États-Unis doivent entreprendre une action décisive
pour vaincre
l'ÉIIS.
Notes
1. Un mémorandum présidentiel est
un
type de décret exécutif émis par le
président des États-Unis pour «
gérer et gouverner les actions, les pratiques et les politiques
de
différents départements et agences qui agissent sous
l'égide de la
branche exécutive du gouvernement des États-Unis. Il a
force de loi et
sert
habituellement à déléguer des tâches,
ordonner à des agences
spécifiques du gouvernement de faire quelque chose, ou
débuter un
processus réglementaire ». Il est parfois
utilisé de façon
interchangeable à un 'décret présidentiel' et est
considéré comme une «
forme plus prestigieuse d'action exécutive qui doit dire en
vertu de
quelle autorité
constitutionnelle ou statutaire le président y a
recours » (Wikipedia
- notre traduction)
2. Trump a présenté ses opinions et
intentions au sujet de la torture dans une entrevue du 25 janvier
à ABC
News. Il a dit : « Nous ne sommes pas à armes
égales. Écoutez-moi bien.
Je vais m'appuyer sur Pompeo et Mattis et sur mon groupe. S'ils ne
veulent pas le faire, alors soit. Mais s'ils veulent
le faire, alors je vais travailler avec eux. Je veux faire tout ce qui
est légalement permis de faire. Est-ce que je pense que cela
fonctionne ? Oui, ça fonctionne. »
Dans un communiqué de presse émis
récemment au sujet des «
Mémorandums de Trump », l'Union américaine
pour les libertés civiles
écrit : « [Trump] a aussi déclaré que
son autorisation de la torture
serait conforme aux 'lois et traités de contrôle' ou bien
il changerait
les lois pour autoriser la torture. Trump a suggéré
à un
nombre de reprises que les méthodes de torture qu'il
autoriserait
seraient du type de celles que l'administration Bush a
autorisées, soit
les soi-disant 'techniques d'interrogation améliorées'.
Ces méthodes de
torture et d'abus, dont font partie la simulation de noyade, ont fait
l'objet de Memoranda émis par le Bureau du Conseiller
juridique du
Département de la justice (OLC) qui a statué que ces
techniques sont
légales. Ces mémos ont été largement
discrédités puis retirés depuis,
et des lois ont été adoptées afin de
prévenir tout recours dans
l'avenir au raisonnement juridique erroné qu'ils mettaient de
l'avant. »
L'autorisation d'un assaut américain encore plus
poussé contre le Yémen
Les médias rapportent que le président
américain Donald Trump a
donné au Commandant en chef du U.S. Central Command le
général Joseph
Votel et à d'autres commandants l'autorité nouvelle
d'ordonner une
action militaire au Yémen et dans d'autres pays sans demander
l'approbation du président. Alors que les commandants sur le
terrain ont l'autorité d'approuver des frappes aériennes
dans ce qu'on
appelle les « zones de guerre actives » comme l'Irak
et la Syrie, les
actions dans des pays comme le Yémen devaient jusqu'à
maintenant
recevoir l'approbation du président.
La chose a été rendue publique lorsque
les États-Unis ont procédé à
un barrage de frappes aériennes sur le Yémen le 2
mars. Le porte-parole
du Pentagone, le capitaine Jeff Davis, a dit aux médias que la
mission
a été réalisée en vertu d'une
autorité qui a été déléguée
par le
président, soit du secrétaire à la Défense
au commandant du
Central Command à l'effet que de telles actions pouvaient
être
organisées. Les forces armées des États-Unis ont
effectué plus de 30
frappes en 36 heures, ce qui dépasse les 32 frappes
confirmées par
drones des États-Unis contre le Yémen pendant
l'année 2016 tout entière.
Ces deux dernières années, les
bombardements aériens de l'Arabie
saoudite soutenus par les États-Unis ont fait des milliers de
morts
parmi les civils yéménites alors que plus du tiers des
attaques
saoudiennes ont frappé des cibles civiles. On lit dans un
rapport du Digital Journal
que « selon les résidents, les forces américaines
ont fait
un 'bombardement à l'aveugle » de la région
les 2 et 3 mars, tuant de
nombreux civils, dont Ahmed et Mohammed al-Khobze, deux frères
âgés
de 10 et 12 ans. Les États-Unis ont cherché
à détourner l'attention de
cette terreur d'État et de ces crimes de guerre en disant que
les
frappes visaient « Al-Qaïda dans la
péninsule arabique ».
Davis a dit que le président a donné cette
autorité nouvelle au
même moment où il a approuvé un raid
d'opérations spéciales sur le
Yémen le 29 janvier. Trente personnes ont péri dans
ce raid, dont au
moins 9 enfants. Le commando de la marine américaine Ryan
Owens a aussi
été tué lors de ce raid.
Les médias monopolisés américains
ont décrit cette délégation de
pouvoirs pour assassiner quiconque est déclaré un ennemi
par les
États-Unis comme l'autorisation donnée au
secrétaire de la Défense
James Mattis, surnommé le « chien fou » et
à ses commandants d'«
enlever leurs gants blancs quand ils le jugent bon ».
On ne connaît pas l'étendue de la nouvelle
autorité qui a été
accordée à Mattis et à « ses
généraux ». « Je ne veux pas
m'étendre
trop sur l'étendue de cette autorité parce qu'en le
faisant, je
permettrais à notre ennemi de savoir ce que nous lui
réservons », a dit
Davis. « Notre objectif est de surprendre l'ennemi et de le
prendre au
dépourvu et c'est ce que nous avons accompli avec ces frappes
des
dernières nuits. » Ces phrases au sujet des ennemis
et de
l'effet-surprise sont un effort pour couvrir les crimes que les
États-Unis sont en train de commettre.
Le programme d'assassinats par drones
de la CIA ressuscité
Le 13 mars, le Wall Sreet Journal a
rapporté que
l'administration Trump a autorisé la CIA à reprendre les
assassinats
ciblés au moyen de frappes par drones. « Un haut
fonctionnaire de la
Maison-Blanche » a dit au Washington Post que
d'autres « restrictions » pourraient être
levées bientôt. « Certaines
règles mises en place par l'administration Obama nuisaient
à l'efficacité des frappes », a dit un haut
fonctionnaire à NBC News.
Sous l'administration Obama, la CIA était
autorisée à effectuer des
frappes par drones et cette pratique est devenue notoire et
répandue et
aurait été réduite dans les dernières
années de la présidence d'Obama.
On dit que les drones de la CIA servaient surtout à la collecte
du
renseignement alors que c'était le département de la
Défense qui était
investi de l'autorité de mener les frappes. La CIA était
autorisée à
présenter des requêtes pour tuer quelqu'un et fournir de
l'information
mais le département du Pentagone chargé des
opérations spéciales devait
approuver les assassinats.
Le Bureau du journalisme d'enquête a
révélé que l'administration
Obama a effectué au moins 563 frappes par drones, surtout
au Pakistan,
en Somalie et au Yémen.
On a dit que cela constituait une pratique «
responsable » alors
que les pouvoirs sans restriction de la CIA dénoteraient une
« absence
de responsabilité ». On lit dans un journal
britannique que ce geste «
retire les frappes par drones du seul contrôle des militaires, ce
qui
crée des craintes en ce qui concerne la responsabilité.
Contrairement au Pentagone, la CIA n'est pas obligée de rendre
publiques ses frappes par drones ou les morts de civils qui en
résultent. »
La décision de Trump de revenir à la
politique de commettre des
crimes de guerre comme s'ils étaient constitutionnels et
faisaient
partie d'un gouvernement des lois est encore plus sinistre que la
description des guerres criminelles par drones de la présidence
d'Obama
comme étant marquée par la «
responsabilité ». Ce traitement
criminel des choses vise à légitimer le recours aux
assassinats ciblés
aujourd'hui, en autant qu'ils sont commis dans un climat de «
responsabilité ». L'humanité n'accepte pas
qu'on justifie ainsi des
crimes de guerre.
Situation dangereuse dans la
péninsule coréenne
Non aux exercices de guerre Key Resolve/Foal Eagle
dirigés contre la RPDC! Pas de bouclier antimissile
américain en territoire coréen!
- Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) et
Fédération coréenne au Canada -
Ligne de piquetage devant le consulat américain à Toronto
le 15 mars 2017
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) et la Fédération
coréenne au Canada dénoncent résolument les
exercices militaires
massifs des États-Unis et de la Corée du sud qui ont lieu
en mars et
avril. Les exercices Key Resolve/Foal Eagle préparent le
déclenchement
d'une frappe nucléaire préventive contre la
République populaire
démocratique de Corée (RPDC) comme prélude
à l'invasion et à
l'occupation de ce pays. Nous appelons les Canadiens et les peuples du
monde à être solidaires du peuple coréen qui exige
que cessent ces
exercices de guerre.
Ces manoeuvres de plus en plus provocatrices et
agressives sont des
crimes contre la paix. Le verdict final du Tribunal militaire
international de Nuremberg sur les crimes de guerre qui a jugé
les
criminels de guerre nazis a décrit le crime contre la paix comme
étant
« la planification, la préparation, le
déclenchement ou la conduite
d'une guerre
d'agression, ou d'une guerre en violation des traités,
assurances ou
accords internationaux ». Ce fut la première
accusation portée contre
les nazis. Le verdict final de Nuremberg a aussi défini le crime
contre
la paix comme étant « le crime international
suprême, ne
différant des
autres crimes de guerre que du fait qu'il les contient
tous ». Les exercices Foal Eagle ont commencé
en 1997 et sont devenus
les manoeuvres militaires conjointes Foal Eagle/Key Resolve
en 2008. Ce
sont les Sud-Coréens qui défraient ces exercices massifs.
Le Canada, le
Japon et l'Australie y ont également participé dans le
passé. Il
importe de noter par ailleurs qu'ils constituent
une violation de l'Accord d'armistice de Corée signé par
les États-Unis
et la RPDC le 27 juillet 1953 pour mettre fin aux combats
à la
conclusion de la Guerre de Corée. Depuis, les États-Unis
ont
obstinément refusé de signer un traité de paix
avec la RPDC comme le
prévoyait l'armistice pour officiellement mettre fin à la
Guerre de
Corée et contribuer à la paix et à la
stabilité dans la péninsule
coréenne.
Selon l'armée américaine, les exercices
de 2017 seront les plus
grands en leur genre jusqu'à présent et comprendront pour
la première
fois « les concepts 4D (détection, défense,
disruption et destruction)
et le guide de mise en oeuvre des principes qui renforcent la
stratégie
anti-missile de l'Alliance à la lumière de la menace
grandissante des missiles balistiques nord-coréens ».
Près de 300 000
soldats sud-coréens et 30 000 soldats
américains participent à ces
exercices d'entraînement et à ces manoeuvres militaires
simulées par
ordinateur. Le super porte-avion USS Carl Vinson y sera aussi
déployé à partir de la mer de Chine où il
défie la Chine.
Ainsi, sur la base d'une désinformation
grossière qui dit que la
RPDC est un agresseur sur la péninsule coréenne et
représente une
menace nucléaire, les impérialistes américains et
leurs subalternes
sud-coréens ont commencé à battre encore plus
agressivement les
tambours de la guerre. Il est inacceptable pour les Coréens et
pour
toutes les
personnes démocratiques et éprises de justice au Canada
et dans le
monde que la vérité soit virée à l'envers
de cette façon. La RPDC, qui
est depuis des décennies la cible de menaces nucléaires
incessantes,
sans compter les sanctions économiques et politiques
écrasantes, est
présentée par les impérialistes américains
et le gouvernement canadien
et
les autres forces de la réaction comme étant l'agresseur.
Il est inadmissible que les nombreuses demandes par
écrit du
gouvernement de la RPDC au Conseil de sécurité de l'ONU
de mettre les
exercices Key Resolve/Foal Eagle à l'ordre du jour n'aient pas
même
reçu la courtoisie d'une réponse. Au lieu d'intervenir
pour arrêter ces
crimes contre la paix, le nouveau secrétaire
général de l'ONU
Antonio Guterres s'est joint aux États-Unis, au Japon, à
la Corée du
sud, au Canada et à d'autres pour condamner la RPDC pour avoir
lancé
quatre missiles le 6 mars. Il ne s'agissait que d'essais et cela
devait
servir d'avertissement aux agresseurs américains et
sud-coréens massés
aux frontières de la RPDC. Entre autres, la ministre
canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland a
dit : « Nous
continuerons à travailler avec nos partenaires internationaux
pour
freiner les actions déstabilisantes de la Corée du
Nord. » De toute
évidence, la ministre Freeland ne voit pas ces exercices
militaires
massifs aux portes de la RPDC comme étant des « actions
déstabilisantes ». Elle ne voit pas non plus les
manoeuvres des
États-Unis pour établir leur système de
défense de zone du théâtre à
haute altitude (THAAD) en Corée du sud, ni les plans de
l'administration Trump pour réintroduire des armes
nucléaires
stratégiques en Corée du sud (après leur
prétendu retrait en 1991)
comme étant des
« actions déstabilisantes ».
Le PCC(M-L) et la Fédération
coréenne au Canada notent que la
situation est devenue extrêmement dangereuse sur la
péninsule coréenne
en raison de l'agression des impérialistes américains et
de leurs
alliés, dont le Canada, qui force la RPDC à prendre des
contre-mesures,
dont la construction de son propre arsenal de défense
nucléaire en
légitime défense, pour affirmer son droit à
l'existence. L'insistance
de la RPDC à défendre son droit d'être et son droit
à
l'autodétermination, avec l'appui de ses citoyens et de tous les
Coréens progressistes et démocratiques du monde, et la
voix de
l'humanité qui réclame la paix sont ce qui empêche
les impérialistes
américains et leurs alliés
d'asservir les habitants de la RPDC.
Ce sont les préparatifs de guerre, les actes
d'agression et
l'hostilité des États-Unis, de pair avec les menaces que
représente la
militarisation du Japon sous le gouvernement Abe et l'hystérie
des
fauteurs de guerre de l'administration Trump et son serviteur, le
gouvernement libéral de Justin Trudeau, qui sont la source du
danger
d'une guerre
nucléaire dans la péninsule coréenne. Ça ne
doit pas passer !
Nous appelons conjointement les Canadiens à
s'opposer aux exercices
de guerre Key Resolve/Foal Eagle et à exiger que le gouvernement
canadien mette fin à sa politique d'hostilité envers la
RPDC basée sur
l'anticommunisme et qu'il normalise les relations bilatérales
avec le
RPDC établies en 2001. Cela contribuerait à la paix
dans la
péninsule coréenne, comme le demandent les Coréens
et l'ensemble de
l'humanité.
Non aux exercices militaires conjoints
des États-Unis et de la
Corée du sud !
Les États-Unis doivent signer le traité de paix avec la
RPDC !
Actions à Toronto en appui à la lutte du
peuple coréen et contre les préparatifs de guerre
Action du 4 mars 2017 à Toronto pour exiger que
l'ex-présidente de la Corée du sud Park Guen-hye rende
des comptes pour ses activités criminelles.
Il y a eu deux actions à Toronto en mars contre
les exercices de
guerre conjoints des États-Unis et de la Corée du sud
appelés Key
Resolve/Foal Eagle qui visent un changement de régime en RPDC et
préparent le déploiement du système de
défense en haute altitude appelé
THAAD en Corée du sud. Les participants à la
première action ont
également exigé que l'ancienne présidente de la
Corée du sud, Park
Guen-hye, rende des comptes pour les crimes commis contre le peuple
coréen.
Manifestation pour exiger la démission de la
présidente et pour dire non au système antimissile des
États-Unis
Une centaine de personnes, principalement des gens
provenant de la
communauté coréenne de Toronto, ont bravé le froid
pour manifester au
parc Mel Lastman le 4 mars et exiger la démission de la
présidente de
la Corée du sud Park Guen-hye mise en accusation par le
gouvernement et
des comptes pour le scandale de corruption qui a
plongé le gouvernement sud-coréen dans la crise.
C'était la quatrième
manifestation à ce sujet à Toronto parallèlement
aux grandes
manifestations partout en Corée et dans le monde.
L'événement était organisé
par la Korean Canadian Democratic
Community Roundtable. Des activistes du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste), de la Fédération
coréenne au Canada et de la
Commission de la vérité sur la Corée (chapitre
canadien) y ont
également participé.
Les orateurs ont réitéré la
demande
que la présidente Park
démissionne et rende des comptes pour ce qu'elle a fait. Ils ont
fait
valoir qu'elle n'est pas apte à gouverner et qu'elle est
responsable de
la crise dans laquelle est présentement plongé le
gouvernement. Un
porte-parole de la Commission de la vérité sur la
Corée (chapitre
canadien) a
noté que la crise politique qui secoue la Corée du sud a
ses origines
dans l'occupation militaire de cette moitié de la Corée
depuis la
Deuxième Guerre mondiale. Il a dit que l'occupation militaire
américaine a signifié que les résidents du sud de
la Corée n'ont pas eu
droit à la tranquillité d'esprit et à la
stabilité politique pour
s'affirmer et exercer
leur droit à l'autodétermination, y compris le droit
à la réunification
pacifique. Il a noté que les exercices de guerre Key
Resolve/Foal Eagle
et le projet d'installer le système de défense en haute
altitude dans
le sud de la Corée ne font qu'accroître la menace à
la paix dans la
péninsule coréenne et qu'il faut continuer de s'y opposer.
Le rassemblement s'est terminé avec des chants
patriotiques et la
lecture de poèmes qui affirment le droit du peuple coréen
à la justice,
à la démocratie et à l'autodétermination.
Piquet contre les préparatifs de guerre
américains et la défense antimissile dans la
Péninsule coréenne
Des activistes du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) et de la Fédération
coréenne au Canada, auxquels
se sont joints des jeunes Coréens opposés à la
guerre, ont tenu un
militant piquet le 15 mars devant le consulat américain
à Toronto pour
s'opposer aux préparatifs de guerre conjoints des
États-Unis et de la
Corée du sud
contre la République populaire démocratique de
Corée (RPDC). Ils ont
également exigé que l'administration Trump annule
immédiatement son
projet de système de défense antimissile en haute
altitude (THAAD) dans
le sud de la Corée et retire tous les soldats américains
de la
péninsule coréenne et que les États-Unis signent
un traité de paix avec
la RPDC pour mettre officiellement fin à la Guerre de
Corée.
En dépit du vent froid et de la
température sous zéro, beaucoup de
passants se sont arrêtés pour prendre une copie de la
déclaration
conjointe des deux organisations qui appelle les Canadiens à
prendre
position pour la justice et la paix dans la péninsule
coréenne et à
s'informer du danger que ces actes d'agression et ces crimes contre la
paix des
États-Unis et de la Corée du sud représentent pour
la Corée, puisque
cela pourrait provoquer une guerre nucléaire qui
entraînerait toute
l'Asie de l'Est et le monde entier dans la catastrophe.
Calendrier
d'événements
Piquets à Toronto contre les préparatifs
de guerre dans la péninsule coréenne
Toronto, 4 mars 2017
Protestons contre les exercices de guerre conjoints des
États-Unis
et de la Corée du sud en préparation pour une frappe
préventive,
l'invasion et le changement de régime en République
populaire
démocratique de Corée (RPDC) ainsi qu'à
l'installation du bouclier de
défense antimissile des États-Unis en Corée du
sud!
Mercredi 29 mars -- 17 h-18 h
Cour supérieure de l'Ontario (devant le consulat
américain),
361, avenue University
Mercredi 5 avril -- 17
h-18
h
Station de métro Christie (coin Christie et Bloor)
Mercredi 12 avril -- 17 h-18 h
Cour supérieure de l'Ontario (devant le
consulat américain),
361, avenue University
Mercredi 19 avril -- 17
h-18 h
Dundas Square (Yonge et
Dundas)
Mercredi 26 avril -- 17
h-18 h
Cour supérieure de l'Ontario (devant le consulat
américain),
361, avenue University
Organisé
par
le
Parti
communiste
du
Canada
(marxiste-léniniste)
et
la Fédération coréenne au Canada. Information :
(647) 907-7915
Mettons fin à l'occupation de la
Palestine!
La secrétaire exécutive d'une agence de
l'ONU
refuse de retirer un rapport sur les
conditions des
Palestiniens
Rima Khalaf,
secrétaire de la Commission économique et sociale des
Nations Unies pour l'Asie occidentale (CESAO), a
démissionné de son
poste le 17 mars 2017 en réponse à la demande
formelle qu'elle retire
la publication d'un rapport de la CESAO sur la situation des
Palestiniens dans lequel il est écrit que l'État
d'Israël a
mis en place une structure d'apartheid. Rima Khalaf a
déclaré en
conférence de presse à Beyrouth que le nouveau
secrétaire général des
Nations Unies, António Guterres, avait exigé le 16
mars qu'elle retire
le rapport « Les pratiques israéliennes envers le peuple
palestinien et
la question de l'apartheid » et qu'elle avait refusé.
Le rapport a été rédigé par
Richard Falk, ancien rapporteur spécial
des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les
territoires palestiniens occupés depuis 1967, et Virginia
Tilley,
professeure de sciences politiques à la Southern Illinois
University et
ancienne directrice spécialiste de la recherche au Human
Sciences
Research Council d'Afrique du Sud, où elle a entrepris une
étude de
deux ans de la situation dans les territoires palestiniens. Le rapport
conclut qu'« Israël a établi un régime
d'apartheid qui domine le peuple
palestinien dans son ensemble » et que « les preuves
disponibles
établissent hors de tout doute raisonnable qu'Israël est
coupable de
politiques et de pratiques qui constituent le crime d'apartheid tel que
juridiquement défini dans les instruments du droit
international ».
Le secrétaire général de l'ONU a
exigé que ce rapport soit retiré
après que la nouvelle représentante permanente des
États-Unis auprès
des Nations Unies, Nikki Haley, ait émis le 15 mars une
déclaration
demandant son retrait. Haley a déclaré : « Les
États-Unis sont
scandalisés par le rapport de CESAO. Que ce type de propagande
anti-Israël vienne d'un corps dont presque tous les membres ne
reconnaissent pas Israël n'est pas surprenant. Qu'il ait
été rédigé par
Richard Falk, un homme qui a fait à plusieurs reprises des
commentaires
biaisés et profondément offensants sur Israël et qui
adhère aux
théories de la conspiration ridicules, y compris celles sur les
attentats
du 9/11, est tout aussi peu surprenant. Le secrétariat de
l'ONU a eu
raison de se distancer de ce rapport, mais il doit aller plus loin et
le retirer. Les États-Unis se tiennent aux côtés de
notre allié Israël
et continueront de s'opposer aux actions tendancieuses et
anti-Israël
au sein du système des Nations Unies et dans le monde
entier. »
Les autorités israéliennes ont
également porté accusé le rapport
d'antisémitisme. Yair Lapid, chef du parti israélien Yesh
Atid de
centre-droit, a déclaré que le rapport de l'ONU est
« empreint de haine
et d'antisémitisme ». Il a
déclaré : « Les États-Unis et l'Europe
doivent bien préciser qu'ils ne soutiendront pas les Nations
Unies
et ses agences tant que ces organismes continueront à se dresser
contre
Israël. » Un porte-parole du ministère
israélien des Affaires
étrangères a comparé le rapport à une
publication nazie.
Les Palestiniens et les défenseurs des droits
humains ont félicité
Rima Khalaf d'avoir remis sa démission plutôt de retirer
le rapport. Le
coordonnateur général du Comité national
palestinien pour le boycott,
le désinvestissement et les sanctions (BDS), Mahmoud Nawajaa, a
déclaré
dans un communiqué publié le 17 mars :
« Les Palestiniens sont profondément
reconnaissants envers la
directrice de la CESAO, la docteure Rima Khalaf, qui a choisi de
démissionner plutôt que de trahir ses principes face
à l'intimidation
des États-Unis et d'Israël. En ces moments des plus sombres
de
répression accrue de la part d'Israël, y compris contre des
défenseurs
non violents
des droits de la personne, du vol continu des terres palestiniennes et
de politiques d'apartheid de plus en plus répressives, les
Palestiniens
espèrent que ce rapport sans précédent sera le
précurseur d'une
nouvelle époque où le régime d'injustice
d'Israël sera tenu responsable
par l'entremise de sanctions et d'autres mesures, comme pour l'Afrique
du
Sud dans le passé. »
Hanan Ashraw, membre du comité exécutif
de l'Organisation de
libération de la Palestine, a déclaré :
« Plutôt que de succomber au
chantage politique ou de se laisser censurer ou intimider par des
partis externes, les Nations Unies devrait condamner les actes
décrits
dans le rapport et tenir Israël responsable. »
Le 21 mars, la prestigieuse médaille
d'honneur de la Palestine fut
décernée à Rima Kahlaf par le conseiller
présidentiel palestinien des
Affaires extérieures et des Relations internationales, Nabil
Shaath,
qui a loué son courage pour avoir tenu ferme contre ceux qui ont
fait
pression pour qu'elle retire le rapport.
Entretemps, les États-Unis ont
déclaré qu'ils réduiraient de 10
milliards $ leur financement des agences des Nations Unies. Ils
exigent
aussi d'« importantes réformes » du Conseil
onusien des droits de la
personne. Le secrétaire d'État des États-Unis, Rex
Tillerson, affirme
dans une lettre publique que pour l'instant les
États-Unis sont toujours membres mais dans le but
spécifique de «
réitérer notre forte objection de principe envers l'ordre
du jour
biaisé du Conseil des droits de la personne contre
Israël » tout en
s'objectant à la présence de pays que les
États-Unis critiquent en
raison de questions dites « liées aux droits de la
personne ». Mark
Toner, à
titre de porte-parole pour le département d'État des
États-Unis, a
affirmé que les États-Unis allaient « demander
davantage de comptes au
conseil et à ses membres et exiger une plus grande reddition de
compte
ainsi qu'une transparence accrue ».
Lettre de démission d'une haute
représentante de l'ONU
Le 17 mars, Rima Khalaf a
démissionné de ses fonctions en tant que
secrétaire exécutive de la Commission économique
et sociale des Nations
Unies pour l'Asie occidentale (CESAO) après que celle-ci fut
obligée de
retirer un rapport dans lequel il est dit qu'Israël est un
« régime d'apartheid ». Sa lettre de
démission adressée au secrétaire
général de l'ONU Antonio Guterres a été
traduite et publiée par la
poète Lena Khalaf Tuffaha le lendemain sur sa page Facebook.
Khalaf
Tuffaha écrit :
« La docteure Rima Khalaf, diplomate de
carrière extraordinaire,
une héroïne à moi, et secrétaire
exécutive de la CESAO a démissionné
aujourd'hui après que le secrétaire général
de l'ONU ait tenté de
retirer un rapport qui
identifie à juste titre Israël comme un régime
apartheid. Quiconque se
soucie de la liberté et de l'égalité doit lire sa
lettre de démission,
que j'ai traduite pour vous. C'est un document qui fait maintenant
partie de l'histoire de la lutte pour la liberté. Et tous ceux
et
celles qui, en Occident,
sont super inquiets de la situation des femmes dans le monde arabe
doivent s'asseoir, parce que nous avons Rima et de nombreuses autres
femmes comme elle qui n'ont besoin que d'une chose : qu'on ne les
empêche pas de faire ce qu'elles font. Les femmes Khalaf ne
jouent pas.
Les femmes palestiniennes ne jouent
pas. »
***
Cher Monsieur le secrétaire
général,
J'ai considéré avec attention votre
message transmis par le Chef de
cabinet et vous assure que je n'ai à aucun moment remis en
question
votre droit de retirer la publication du rapport de notre site internet
ou le fait que nous tous, travaillant pour le secrétariat,
sommes
soumis à l'autorité du
secrétariat général. Tout comme je n'ai aucun
doute concernant votre
engagement envers les droits de l'homme en général, et
votre position
ferme concernant les droits du peuple palestinien. Je comprends aussi
vos préoccupations, particulièrement dans ces temps
difficiles qui vous
laissent peu
de choix.
Je ne suis pas insensible aux attaques vicieuses et aux
menaces qui
pèsent sur les Nations Unies et sur vous personnellement de la
part
d'importants États membres en réponse à la
publication du rapport de la
CESAO intitulé « Les pratiques d'Israël envers
les Palestiniens et la
question
de l'apartheid ». Je ne trouve pas surprenant que de tels
États
membres, qui ont maintenant des gouvernements qui se préoccupent
peu
des normes et valeurs internationales concernant les droits humains,
aient recours à l'intimidation quand ils trouvent difficile de
défendre
leurs politiques et pratiques
illicites. Il est normal que des criminels mettent la pression et
attaquent ceux qui défendent la cause de leurs victimes. Je ne
peux pas
me soumettre à une telle pression.
Ce n'est pas en vertu de mon statut d'officiel
international mais
en vertu de mon statut d'être humain honnête, que je crois,
comme vous,
dans les valeurs et principes universels qui ont toujours
été les
lignes de conduite du bien dans l'histoire humaine, et sur lesquels une
organisation comme la nôtre, les
Nations Unies, est fondée. Comme vous je considère que la
discrimination envers toute personne sur le motif de sa religion, de sa
couleur de peau, de son sexe ou de son origine ethnique est
inacceptable, et que de telles discriminations ne peuvent être
rendues
acceptables par les calculs de l'opportunisme ou du pouvoir
politique. Je considère de plus que les peuples ne devraient pas
seulement avoir le droit de dire la vérité au pouvoir
mais ils ont le
devoir de le faire.
En l'espace de deux mois, vous m'avez demandé le
retrait de deux
rapports produits par la CESAO, pas à cause de fautes que l'on
aurait
commises dans ces rapports, et probablement pas parce que vous
étiez en
désaccord avec leur contenu, mais à cause de la pression
politique
exercée par des
États membres qui violent gravement le droit des peuples de la
région.
Vous avez vu que les peuples de cette région
vivent une période de
souffrance inégalée dans l'histoire moderne, et que le
nombre
considérable de catastrophes aujourd'hui résulte du flot
d'injustices
qui furent ignorées, camouflées ou ouvertement
approuvées par des
gouvernements puissants à l'intérieur et à
l'extérieur de la région.
Ces mêmes gouvernements sont ceux qui vous mettent la pression
pour
faire taire la voix de la vérité et l'appel pour la
justice présenté
dans ces rapports.
Étant donné ce qui précède,
je ne peux que maintenir les
conclusions du rapport de la CESAO comme quoi l'État
d'Israël a établi
un régime d'apartheid qui recherche la domination d'un groupe
racial
sur un autre. Les preuves fournies dans ce rapport rédigé
par des
experts de renom sont nombreuses. Tous ceux qui ont attaqué ce
rapport
n'ont pas eu un mot pour son contenu. Je considère comme mon
devoir de
mettre en lumière le fait légalement et moralement
indéfendable qu'au
XXIe siècle existe encore un État d'apartheid,
plutôt que de
supprimer les preuves. En disant cela je ne clame aucune
supériorité
morale ou vision supérieure. Ma position est influencée
par une vie
d'expériences où j'ai vu les conséquences
désastreuses pour la paix
quand on bloque les plaintes des peuples dans notre région.
Je réalise que je n'ai que peu de choix. Je ne
peux pas retirer
maintenant un autre dossier des Nations Unies bien documenté et
faisant
suite à des recherches approfondies sur les violations graves
des
droits humains bien que je sache que des instructions claires du
secrétaire général doivent
être appliquées rapidement. C'est un dilemme que je ne
peux résoudre
que par ma démission pour permettre à quelqu'un d'autre
de fournir ce
que je ne peux fournir en bonne conscience. Je sais que je n'ai plus
que deux semaines à mon poste ; ma démission n'est
donc pas destinée
à exercer une pression politique. C'est simplement car je pense
que
c'est mon devoir envers les peuples que nous servons, envers les
Nations Unies et envers moi-même, de ne pas retirer un
témoignage
honnête sur un crime en cours qui est à la racine de
tellement de
souffrances humaines. En
conséquence, je vous remets par la présente ma
démission des Nations
Unies.
Avec tous mes respects,
Rima Khalaf
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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Courriel: redaction@cpcml.ca
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