Le Marxiste-Léniniste

Numéro 14 - 25 mars 2015

Projet de loi C-51, Loi antiterroriste de 2015

Des intérêts privés dictent la politique d'État en matière de sécurité


Journée d'action contre le projet de loi C-51 le 14 mars 2015

Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale
Blâmons les riches et non le peuple pour le racisme et les attaques racistes
Non à toute atteinte au droit d'être -- il faut s'opposer résolument
à l'incitation à l'islamophobie de Harper

«Le Canada, une terre d'accueil» et l'hypocrisie du gouvernement
- Charles Boylan -


Les relations Canada-États-Unis
Le gouvernement Harper signe en secret un nouvel accord annexionniste
- Enver Villamizar -

L'ALÉNA impose le droit de monopole au détriment du droit public
- K.C. Adams -


La motion du gouvernement Harper visant à
«prolonger et élargir» la mission canadienne en Irak

«La lutte contre le terrorisme» - un prétexte pour appuyer l'agression des États-Unis contre la Syrie et l'Irak
- Louis Lang -


Quatrième anniversaire de la guerre de l'OTAN contre la Libye
Un crime de proportions épiques qui montre la nécessité
d'un gouvernement antiguerre au Canada

La duperie du gouvernement sur la démocratie et les droits humains
Ce que l'impérialisme a détruit et créé

Naufrage du traversier Sewol en Corée du Sud
Des parents éplorés se tournent vers les Canadiens
dans leur lutte pour la justice


France: la loi antiterroriste fait sa première victime
Mise en coupe réglée d'Internet
- Nicolas Bourgoin -


39e anniversaire de la Journée de la Terre en Palestine
Vive le peuple palestinien et sa résistance inébranlable!
Non à la terreur d'État sioniste!

Le gouvernement Netanyahu s'enfonce toujours plus dans la criminalité
La Palestine se joint à la Cour pénale internationale
Chantage économique sioniste
Intensification du vol des terres palestiniennes
La Commission indépendante d'enquête de l'ONU sur le conflit
à Gaza en 2014 poursuit son travail

Supplément sur le Venezuela
Appui international au Venezuela bolivarien
Position sans équivoque à la défense des gouvernements
du Venezuela, de l'Argentine et du Brésil

Le Venezuela dénonce l'ingérence et l'agression
répétée des États-Unis d'Amérique

- Déclaration de l'ambassade du Venezuela au Canada -
Une motion du Sénat canadien donne un appui de facto
à la déstabilisation au Venezuela

Lettre du président Maduro au peuple des États-Unis:
le Venezuela n'est pas une menace!

Le Venezuela débute des exercices de défense nationale


Projet de loi C-51, Loi antiterroriste de 2015

Des intérêts privés dictent la politique d'État
en matière de sécurité


En revoyant les exemples de criminalité des forces policières, des services de renseignement et des agences d'État dont il a été question dans les médias depuis que le gouvernement a déposé le projet de loi C-51, le 30 janvier, il apparaît évident que des intérêts privés dictent la politique d'État en matière de sécurité. Le Marxiste-Léniniste croit que c'est un aspect important à examiner dans le cadre de l'opposition à ce projet de loi et aux priorités de ce gouvernement. La restructuration néolibérale de l'État a donné préséance au droit de monopole et les vieux mécanismes d'une autorité publique ont été détruits.

Le projet de loi C-51 est lui-même une rupture par rapport aux pratiques en vigueur au Canada concernant la primauté du droit. Le professeur de droit de l'Université d'Ottawa Craig Frocese l'a indiqué dans son témoignage aux audiences publiques du Comité permanent de la sécurité publique et nationale :

« Cette proposition rompt brutalement avec les préceptes fondamentaux de notre démocratie, a-t-il dit. Pour la première fois, on demande à des juges d'absoudre d'avance une infraction à nos droits garantis par la Charte, en audience secrète et sans appel, où seul le gouvernement est représenté. Il n'y a pas d'analogie avec les mandats de perquisition. Ils sont conçus pour assurer le respect de la Charte. Le gouvernement propose un mandat qui enfreint la Constitution. »

Warren Bell du Vancouver Observer va plus loin. Il dit qu'avant la création du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), « la Commission McDonald, dont le rapport a mené à sa création, a fermement résisté aux pressions de l'empiètement sur les droits civils des Canadiens ».

Il y avait un souci de faire les choses en respectant la primauté du droit, même dans les atteintes aux droits. Avec le gouvernement Harper la primauté du droit est renversée et remplacée par le diktat d'intérêts privés. Cela explique pourquoi il avance à fond de train avec le projet de loi C-51 malgré une opposition quasi-unanime du public, des experts, journalistes, juristes, anciens premiers et autres représentants officiels, des premiers ministres provinciaux et de tous ceux qui faisaient partie de la vieille société civile. L'intérêt du gouvernement n'est pas de maintenir le vieux concept d'équilibre entre la sécurité et les droits, comme l'avait également fait la Commission McDonald, mais de s'assurer que des intérêts privés puissent prévaloir.

De récents rapports dans les médias sur les activités de la GRC et du SCRS contre les Canadiens montrent ce qui se fait avant même que les projets de loi C-44 et C-51 ne soient adoptés et laissent présager des agissements pires encore.

Dans un reportage du réseau CBC le 12 mars, on expliquait que Tim Takaro, professeur de sciences de la santé à l'Université Simon Fraser, a été harcelé par la GRC qui est même parvenue à le contacter par téléphone en utilisant le cellulaire de sa fille dont le numéro est confidentiel. M. Takaro raconte que quelques jours plus tôt, alors qu'il était en randonnée sur le mont Burnaby, il a pris des photos près du site où doit passer l'oléoduc Kinder Morgan. La GRC l'a informé qu'elle savait qu'il avait antérieurement participé à des actions de protestation. M. Takaro se trouvait sur une terre de la Couronne et la GRC ne répondait pas à des allégations d'activité illégale mais tout simplement au diktat privé de Kinder Mortan qui ne veut pas qu'on prenne des photos du site. La CBC rapporte qu'une femme de 71 ans a également été interrogée pour les mêmes raisons en septembre.

Le 18 mars, APTN National News faisait état de l'ampleur du partage d'information sur les activités politiques des Premières Nations entre le ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord, le SCRS, la GRC et le Centre intégré d'évaluation du terrorisme (CIET). Une note du gouvernement révélait que durant les jours qui ont précédé les manifestations de décembre 2012 sous la bannière Idle No More, le Centre des opérations du gouvernement (COG) avait consulté le CIET, la GRC, le ministère des Affaires autochtones, Transport Canada et Sécurité Canada. Le Centre des opérations se décrit comme un centre névralgique du gouvernement fédéral créé pour faire face aux menaces d'envergure nationale.

Les documents obtenus par APTN révèlent également que des échanges sur Internet sur les manifestations ont été épiés, que les informations ont été communiquées à différentes agences gouvernementales et utilisées pour répandre l'idée que les actions prévues représentaient « un risque de violence ».

Un autre article paru le même jour décrit plus en détail les activités du Centre des opérations. Dans une analyse de « prévisions de risques » préparée pour les comités des ressources et de l'énergie de vice-ministres, le Centre des opérations les avertit qu'« une portée géographique croissante et une augmentation de manifestations ciblant des infrastructures telles que les voies ferrées font aussi croître l'impact des protestations », écrit la Presse canadienne. Le gouvernement fédéral a eu des rencontres « pour se préparer en vue de possibles manifestations en réaction à des décisions sur des projets de matières premières tels que l'oléoduc Northern Gateway ».

Niant la base objective du changement, du développement et du mouvement, le Centre des opérations affirme que la résistance montante à l'offensive antisociale au Canada est mue par « la notoriété et le succès » des mouvements de protestations ici et ailleurs dans le monde. On apprend aussi dans cette étude que les protestations individuelles, qui n'étaient pas surveillées jusque-là, sont maintenant « notées » à cause de leur potentiel de propagation. La préoccupation première de l'étude est que les manifestations et autres activités politiques peuvent gêner l'exercice du droit de monopole dans les secteurs de l'énergie et des ressources.

Un article de la Presse canadienne paru le 17 mars explique en détail le rôle joué par le SCRS dans le processus d'approbation de l'oléoduc Northern Gateway, notamment en fournissant des « évaluations » de l'opposition au projet et en la considérant comme une affaire de sécurité nationale.

CTV News nous informait le 16 mars que le gouvernement canadien a demandé des renseignements sur 388 usagers de Facebook en 2014 et que l'entreprise des médiaux sociaux a accepté de les lui transmettre dans 53 % des cas. Le site d'information indépendant Blacklock's Reporter détaillait dans un article du 19 mars l'allégation que le SCRS entretient un « dialogue régulier » avec les grandes banques canadiennes et peut surveiller des comptes bancaires canadiens sans mandat.

On apprenait par ailleurs que les activités et « méthodes sales » de la GRC qui ont été à l'origine de la Commission McDonald n'ont pas du tout été abandonnées. Dans un article du 19 mars, la revue VICE écrivait que dans le cadre d'une arnaque auprès d'activistes politiques à Sherbrooke, des agents de la GRC et un informateur ont tenté d'inciter un activiste à commettre un détournement d'avion et un attentat à la bombe. L'opération, liée à une enquête sur une explosion antérieure, a été menée par une « équipe intégrée de la sécurité nationale » constituée d'agents de la GRC et du SCRS.

Sur un autre front, il y a les activités très discutables du SCRS à l'étranger. Suite à des révélations dans la presse turque, on apprenait au Canada le 12 mars qu'un agent (payé) du SCRS qui a déjà vécu à Ottawa est impliqué dans le trafic de personnes, y compris des mineurs de Grande-Bretagne, vers des régions du la Syrie contrôlées par l'État islamique. On apprenait par la suite que l'individu en question était en possession d'équipements canadiens et qu'il a travaillé avec des espions canadiens à l'ambassade du Canada en Jordanie, sous la direction de Bruno Saccomani, ancien officier de la GRC et garde du corps du premier ministre Stephen Harper. L'agent affirme qu'on lui a promis la citoyenneté canadienne en échange de ce boulot pour le SCRS. Selon le Globe and Mail, il prétend avoir aidé une dizaine de personnes à se rendre en Syrie et fourni beaucoup d'information à l'ambassade canadienne. Son voyage a été payé par le Canada et il affirme avoir fait rapport à des individus appelés « Matt » et « Claude ». Cela rappelle les coups montés par la police aux États-Unis et au Canada pour financer et organiser le terrorisme au nom de la lutte au terrorisme.

Le journaliste d'enquête Andrew Mitrovica note dans iPolitics que « les déclarations tièdes d'Ottawa concernant cette affaire ressemblent à un cas classique de fausse dénégation qui porte à conclure que le SCRS a peut-être été pris sur le fait, encore une fois, avec ses vieilles ruses. »

Un des aspects décriés du projet de loi C-44, Loi sur la protection du Canada contre le terrorisme, et du projet de loi C-51, Loi antiterroriste de 2015, est qu'ils autorisent le SCRS à mener des opérations à l'étranger « sans égard à toute autre règle de droit, notamment le droit de tout État étranger ». Les activités du SCRS, y compris ses liens avec l'État islamique, enfreignent certainement les lois des États concernés bien que ces projets de loi n'aient pas encore été adoptés. Durant les débats sur le projet de loi C-44 à la Chambre des communes et au Sénat, des ministres et sénateurs conservateurs ont avoué que le but du projet de loi est d'ajuster la loi aux pratiques courantes. Plusieurs aspects du projet de loi C-51 semblent aussi correspondre à des pratiques existantes.

Le danger qu'il y a à ajuster la loi aux « pratiques existantes » est que si ces agences policières agissent impunément quand leurs pratiques ne sont pas conformes à la loi, il va de soi qu'avec des pouvoirs accrus, sans surveillance publique, elles vont aller encore plus loin.

Ces pouvoirs sont déjà utilisés contre les mouvements de la classe ouvrière et du peuple qui contestent le droit de monopole, contre les Premières Nations qui exercent leurs droits et leur souveraineté, contre le peuple québécois et contre quiconque veut le changement. De récents rapports ont révélé que le gouvernement, la police et les services de renseignement surveillent déjà toute activité politique qui est contre le statu quo et que leur attention est particulièrement tournée vers la défense directe des intérêts privés des monopoles. Ils le font en assimilant le droit de monopole à la sécurité nationale.

Journée d'action nationale contre le projet de loi C-51

(Voir le reportage du Renouveau, bulletin du Parti marxiste-léniniste du Canada,
sur les manifestations à Ottawa, en Ontario, dans les Prairies, en Colombie-Britannique,
au Québec et dans les provinces atlantiques.)










Photos d'actions (de haut en bas): Yellowknife, Victoria, Vancouver, Calgary, Edmonton, Winnipeg, Toronto, Montréal, Halifax et St. John's.

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Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale

Blâmons les riches et non le peuple pour le racisme
et les attaques racistes


Le massacre de Sharpeville en Afrique du Sud le 21 mars 1960

Le 21 mars est consacré Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale pour marquer l'anniversaire du massacre de Sharpeville de 1960 en Afrique du Sud, lorsque la police sud-africaine a tiré sur des centaines de manifestants qui protestaient contre la loi sur le passeport intérieur. Le massacre s'est soldé par 67 morts et 186 blessés. Des manifestations ont eu lieu au Canada et dans le monde le 21 mars pour exprimer l'opposition au racisme et poursuivre la lutte pour la défense des droits de tous.

Au Canada aujourd'hui, comme dans la plupart des pays « avancés » d'Europe, et les pays où les États européens ont saisi les terres des populations autochtones (Amérique, Caraïbes, Australie, Nouvelle-Zélande, Palestine et ailleurs), le racisme est une politique d'État. Cette politique d'État sert à perpétuer la double exploitation des travailleurs de ces pays provenant d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, soumettre les Premières Nations et maintenir et accroître la surexploitation et le vol des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.

Le racisme est un des moyens à la disposition de l'État pour diviser la classe ouvrière et le corps politique pour les empêcher de s'unir autour d'un programme politique immédiat contre les politiques néolibérales des monopoles et les empêcher de s'investir du pouvoir en renouvelant la démocratie. La campagne raciste du gouvernement Harper contre les gens d'origine musulmane et l'assaut contre le droit de conscience en sont un exemple. L'incitation à l'islamophobie par ce gouvernement n'est qu'un des nombreux exemples tirés de l'histoire du Canada qui illustrent que ce sont les riches oligarques et leur État qui incitent au racisme et qui profitent du racisme.

Le racisme moderne basé sur la « visibilité » ou la couleur de la peau est issu des rapports sociaux et de propriété du colonialisme européen et de la traite des esclaves par l'Europe du XVIe au XIXe siècle. En masse, les Africains ont été enlevés, enchaînés et transportés de l'autre côté de l'Atlantique dans les conditions les plus inhumaines durant la période de la traite des esclaves au profit des occupants européens des terres autochtones du « Nouveau Monde » et du capital marchand. Vers la fin du XIXe siècle, enrichis par ce vol du « nouveau » et du « vieux » mondes des Amériques, d'Afrique et d'Asie, ces Européens ont créé des théories raciales à l'aube d'une deuxième période historique de colonisation, le néocolonialisme, l'époque moderne de l'impérialisme. Les empires se ruèrent sur les terres et les populations de ces continents dans leur rivalité pour les matières premières, les marchés pour investir le capital et l'avantage militaire. Cela s'est fait au nom de la « civilisation des races inférieures et sans loi », pour citer le poète raciste-impérialiste Rudyard Kipling, à qui l'on doit l'expression « fardeau de l'homme blanc ». Les impérialistes des XIXe et XXe siècles comme Cecil Rhodes encouragèrent la migration européenne vers leurs empires tout en continuant de dépeupler les terres autochtones et établirent des États de type apartheid comme ceux d'Afrique du Sud et de Rhodésie et, encore aujourd'hui, celui d'Israël. La recolonisation des populations « excédentaires » permettait aussi de calmer tant soi peu les contradictions de classes qui éclataient en Europe tout en fournissant aux monopoles nord-américains un flot constant de main-d'oeuvre à faible salaire et non syndiquée.

L'exploitation des travailleurs européens en Europe et sur le continent américain était en quelque sorte atténuée par les notions racistes qu'on leur faisait avaler à propos de leur « supériorité » et de leur « avantage » par rapport aux travailleurs provenant des pays opprimés ou occupés, exploitant dans ce sens les différences visibles et la couleur de la peau, la langue parlée, la religion et la culture. Le racisme, la notion non scientifique selon laquelle certaines personnes sont supérieures aux autres en raison de traits phylogénétiques, de leur lange ou de leur religion, était et continue d'être la base idéologique principale du système impérialiste mondial.

Le chauvinisme raciste promu par les gouvernements, leurs armées, corps policiers, institutions d'enseignement, médias de masse et employeurs monopolistes s'est emparé des pays d'Europe à l'éclatement de la guerre mondiale impérialiste en 1914. En plus d'être une politique gouvernementale officielle et un objet de propagande des médias, des institutions d'État et des employeurs, le chauvinisme raciste s'empara aussi des chefs corrompus des partis ouvriers et des syndicats. La trahison des idées avancées du XIXe siècle, que les travailleurs du monde entier doivent s'unir pour donner naissance à un monde meilleur par la révolution et la défense des droits de tous, permit aux oligarchies et aux États d'Europe d'inciter « leurs » travailleurs à se massacrer entre eux durant les près de cinq ans que dura la Première Guerre mondiale. Cette trahison coûta la vie à des millions de personnes et seules les révolutions ouvrières de Russie et d'Allemagne purent y mettre fin.

Les empires des « vainqueurs » se partagèrent entre eux les empires des « vaincus », ce qui mena à la formation d'États du Moyen-Orient par le redécoupage de l'empire ottoman et à l'établissement d'une base pour l'État colonisateur européen appelé Israël en territoire palestinien. Le racisme demeure la base idéologique de l'État d'apartheid d'Israël et du projet sioniste, qui a toujours jouit de l'appui de l'État canadien.

Aujourd'hui l'appui extrémiste du gouvernement Harper au gouvernement ouvertement raciste de Netanyahu en Israël s'accompagne de l'incitation à l'islamophobie au Canada. Celle-ci sert en retour à justifier la création d'un État policier au Canada avec le projet de loi C-51.

Le racisme organisé par l'État aujourd'hui a comme caractéristique que ceux qui le pratiquent et l'encouragent prétendent être antiracistes, voire les plus grands défenseurs de la démocratie et des droits humains, qu'il s'agisse du premier ministre canadien Stephen Harper, des chefs d'État d'Europe ou même du président américain. Leurs discours hypocrites se brisent sur le rock de la réalité. Tout en présentant des excuses pour les écoles résidentielles, instruments de génocide au Canada, Stephen Harper nie la nécessité d'une enquête nationale sur le cas de plus de 1000 femmes autochtones assassinées ou disparues au Canada ne serait-ce qu'entre 1980 et 2012. Le gouvernement continue d'attaquer la souveraineté et les droits inhérents des Premières Nations par des lois racistes comme la Loi sur les élections au sein des Premières Nations et la Loi sur la transparence financière des Premières Nations.

Pourtant disposé à dénoncer comme « antisémite » quiconque appuie les droits de la nation palestinienne, Stephen Harper se permet de faire cette déclaration on ne peut plus provocatrice que la « culture » de l'Islam est « anti-femme ». Il s'est tout de suite fait remettre à sa place par un tollé de protestation à travers le Canada, ce qui montre encore une fois que c'est l'État et non le peuple qui est derrière le racisme et les attaques racistes.

Identifions ceux qui font la promotion du racisme et qui en profitent, au Canada et plus généralement dans le système impérialiste d'États : les milliardaires et les monopoles, leurs États racistes, le système de cartel de partis politiques et les médias monopolisés, et tous ceux qui en profitent en collaborant avec le statu quo raciste.

Blâmons les riches et leur État, pas le peuple, pour le racisme et les attaques racistes ! Travailleurs et opprimés du monde, unissez-vous dans la défense des droits de tous !

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Non à toute atteinte au droit d'être -- il faut s'opposer résolument à l'incitation à l'islamophobie de Harper

Le 10 mars 2015, pendant la période des questions à la Chambre des communes, Stephen Harper a lancé une attaque frontale contre le droit d'être. Il a déclaré : « Il est très facile de comprendre pourquoi nous ne permettons pas aux gens de se couvrir le visage durant les cérémonies de citoyenneté. Pourquoi les Canadiens iraient-ils à l'encontre de leurs propres valeurs et appuieraient-ils une pratique qui n'est ni transparente ni ouverte et qui est, honnêtement, enracinée dans une culture misogyne ? C'est inacceptable pour les Canadiens et les Canadiennes. »

Ces propos machistes et racistes de Harper visaient à justifier l'intention du gouvernement de porter en appel la décision du 6 février 2015 de la Cour fédérale dans l'affaire de Zunera Ishaq, une femme de nationalité pakistanaise, âgée de 29 ans et mère de trois enfant, qui avait fait une contestation judiciaire de l'édit anti-nibaq du gouvernement Harper. Le juge Keith Boswell a déterminé que la politique du gouvernement, en place depuis 2011, d'empêcher les femmes de porter le niqab lors d'une cérémonie de citoyenneté contrevenait à la Loi sur la citoyenneté actuelle. Le juge Boswell, une nomination récente de Harper à la Cour fédérale, a statué que la position du gouvernement que les candidats à la nationalité « sont tenus de retirer le voile qui couvre leur visage pour la partie de prestation de serment de la cérémonie » était incompatible avec l'article de loi qui impose aux juges de la citoyenneté qui « font prêter le serment de citoyenneté [...] l'obligation de permettre la plus grande liberté possible pour ce qui est de la profession de foi religieuse ou l'affirmation solennelle des nouveaux citoyens ».

Comment est-il possible, a demandé le juge Boswell, qu'une politique exige des candidats à la nationalité « de violer ou de renoncer à des principes fondamentaux de leur religion ? » « Par exemple, comment un juge de la citoyenneté pourrait-il permettre à un moine qui obéit à des règles strictes de silence la 'plus grande liberté possible' lors de la prestation de serment, s'il est tenu de trahir sa discipline et de rompre son silence ? »

Zunera Ishaq, une diplômée universitaire et une militante communautaire, a dénoncé la décision du gouvernement et défendu son droit d'être dans une lettre d'opinion publiée dans le Toronto Star le 16 mars. « Mon désir de vivre à ma façon est également une raison pourquoi j'ai choisi de contester la décision du gouvernement de me refuser la citoyenneté à moins que j'enlève mon niqab lors de ma cérémonie du serment, écrit-elle. J'ai enlevé mon niqab pour des raisons de sécurité et d'identité dans tous les cas où cela a été exigé de moi, comme quand j'ai fait prendre la photo de mon permis de conduire ou passé au contrôle de la sécurité aéroportuaire. Je vais enlever mon niqab encore une fois sans protester avant la cérémonie du serment pour que je puisse être convenablement identifiée. Je n'enlèverai pas mon niqab lors de la cérémonie comme telle tout juste parce que quelqu'un n'aime pas cela, même si cette personne est Stephen Harper. Je ne demande pas à M. Harper d'approuver mon choix de vie ou ma robe. Je ne lui demande certainement pas de parler en mon nom et de me 'sauver' de l'oppression, sans même avoir pris la peine de me contacter et de me parler. »

Le 19 mars, l'animatrice de l'émission The Current de la Radio de la CBC s'est entretenue avec trois femmes musulmanes sur le port du niqab. Cet entretien avec Shomyla Hammad de Mississauga, Rezan Mosa, étudiante à l'Université Western, et Khadra Ali, de Toronto, a bien montré comment les déclarations islamophobes de Harper au Parlement sont une attaque violente contre le droit d'être des Canadiens. Shomyla Hammad a expliqué qu'elle avait immigré au Canada en 2002. Mère de jeunes enfants à la maison, elle a entrepris l'étude de sa religion et en 2007 a décidé de porter le niqab pour se rapprocher de son Dieu. Malgré ses craintes d'être rejetée, ses amis musulmans et non musulmans ont entièrement accepté sa décision. Mais elle a dû surmonter la résistance de son mari qui croyait que s'il marchait avec elle dans la rue, les gens allait le juger parce qu'ils penseraient qu'il l'a forcée à porter le niqab. Elle a dit qu'elle pouvait comprendre les gens qui la fixent du regard ou font des commentaires ignorants parce qu'ils ne connaissent pas sa religion et son engagement personnel à porter un voile. Interrogée sur les propos de Harper, elle a répondu : « J'étais vraiment triste et choquée d'entendre cela. Je veux vraiment dire à Harper que vivant au Canada depuis 2002 et portant le hijab et niqab et étant musulmane, je n'ai jamais eu de problèmes avec les gens. Je dirais qu'il est en train de corrompre l'esprit des gens et de les monter contre nous. Alors ne faites pas cela. »

Rezan Mosa dit que ses parents, surtout son père, se sont opposés à sa décision personnelle de porter le niqab parce qu'ils craignaient qu'elle se fasse attaquer à cause de son choix de vêtements. « Ils ont peur quand il arrive des événement comme à comme à Paris ou à Chapel Hill, parce que les gens pourraient être en colère et s'en prendre à moi. » Interrogée sur les propos de Harper, elle a répondu : « Je suis née et ait grandi au Canada et il parle de valeurs canadiennes. Je veux parler de cela parce que je sens que je suis tout aussi canadienne que les autres Canadiens. Donc, ses commentaires sur la façon dont que je m'habille me mettent vraiment en colère, il me font sentir marginalisée, j'ai l'impression de ne pas avoir ma place ici. En tenant de tels propos, il soutient ceux qui font des commentaires semblables. »

Khadra Ali a expliqué qu'elle a adopté le niqab à 20 ans. Elle a été agréablement surprise de voir que ses collègues et ses employeurs n'y voyaient aucun problème. C'est librement qu'elle a décidé de ne plus le porter parce qu'elle avait le sentiment que cela gênait ses relations sociales. « Comme Canadienne, j'espère que nous allons aller au-delà de la tolérance. [...] il est important de se sentir tous en sécurité. Ça ne vaut rien quand une femme musulmane est ciblée, on a l'impression de faire quelque chose de mal alors qu'il n'en n'est rien. »

Interrogée sur la sortie de Harper contre le niqab, elle a dit : « J'ai été vraiment déçue d'entendre notre premier ministre dire des choses comme ça. Il a été mal conseillé. Je sais pas d'où il tient cette information, mais il a compris tout de travers. »

Dans plusieurs des articles écrits contre les attaques de Harper, il est expliqué que le gouvernement n'est pas préoccupé par la décision future de la Cour d'appel puisqu'elle ne sera rendue qu'après les élections. Certains soutiennent que l'objectif principal de Harper est de faire de cette question un « enjeu politique » pour dérouter l'électorat et inciter au racisme. Le chroniqueur du Vancouver Sun, Stephen Hume, a écrit un article le 16 mars intitulé « Si il y a un pays qui a une culture anti-femme, c'est bien le Canada ». Dans son article, il cite les statistiques inquiétantes de meurtres, d'agressions sexuelles et d'autres actes de violence contre les femmes au Canada, et le fait que le gouvernement refuse d'établir une enquête nationale sur les femmes autochtones assassinées ou portées disparues au Canada.

De l'autre côté, le député conservateur de Bruce Grey-Owen Dound, Larry Miller, a dû présenter des excuses pour les propos qu'il a tenus sur les ondes de CSFOS de Parry Sound le jour où Stephen Harper a lancé son épithète au sujet des femmes qui portent le nijaq. « Franchement, si vous n'êtes pas prête à montrer votre visage lors d'une cérémonie pour vous joindre au meilleur pays au monde, franchement si vous n'aimez pas ça ou que vous ne voulez pas le faire, au diable, retournez d'où vous venez ! », a lancé M. Miller. Lorsqu'il a présenté ses excuses il a dit que ces paroles étaient « mal à propos » mais qu'il est quand même d'accord avec le premier ministre quand il dit que les femmes ne doivent pas porter le niqab quand elles font le serment de citoyenneté.

Plus de 500 000 femmes canadiennes sont musulmanes. La moitié d'entre elles sont nées au Canada, et une petite minorité d'entre elles ont choisi de porter le niqab. Les femmes qui portent le niqab sont prêtes à l'enlever à des fins de sécurité comme l'obtention d'un permis ou pour prendre l'avion. Mais ces faits ne comptent pas pour de Harper. Le but des attaques contre le droit d'une femme de choisir les vêtements qu'elle veut porter en public à une cérémonie de citoyenneté est d'alimenter l'islamophobie, de dérouter et de diviser la collectivité politique.

La meilleure riposte à la sortie de Harper contre le droit d'être est de renforcer l'opposition organisée au projet de loi C-51, la Loi antiterroriste de 2015, qui repose également sur l'islamophobie, et d'intensifier le travail organisé pour défaire Harper en 2015.

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«Le Canada, une terre d'accueil» et l'hypocrisie
du gouvernement

Les attaques contre la communauté musulmane, qui se sont intensifiées depuis le 11 septembre 2011, ne sont pas nouvelles. L'État canadien a une longue tradition d'attaquer les nations autochtones, la nation québécoise et la nation métisse et toutes les minorités nationales, à l'exception de celles qui sont d'origine européenne. L'État canadien a commis des crimes odieux contre les Chinois, les Japonais et les Indiens ainsi que contre les noirs du Canada, les personnes d'origine antillaise, africaine et latino-américaine, la communauté philippine et les croyants de religions minoritaires. Malgré cela, l'État canadien veut construire à Ottawa une monstruosité appelée « Monument aux victimes du communisme — Le Canada, une terre d'accueil ».

Le génocide raciste des nations autochtones du Canada est un crime aux proportions énormes qui se poursuit et auquel participent tous les niveaux de l'État canadien et les gouvernements de tous les partis politiques. Ces nations, qui ont donné refuge à de nombreux Européens venus sur leurs terres, ont été victimes du vol brutal de leurs territoires par les colons européens, un crime qui se poursuit encore aujourd'hui. Un autre crime notoire est l'enlèvement et l'emprisonnement des enfants autochtones dans les « écoles résidentielles », où ils étaient victimes d'abus, dont la raison d'être était de « tuer l'Indien dans l'enfant » en détruisant leur langue et leur culture, un acte de génocide flagrant. En 2013, il a été révélé que des « expériences médicales » avaient été conduites sur les enfants autochtones dans les années 1940 et 1950. Les familles autochtones qui résistent sont étiquetées « terroristes » par la GRC et le SCRS. L'État leur retire leur enfant et les garde sous couvert de la protection de l'enfance jusqu'à ce qu'elles renoncent à défendre les terres autochtones contre les empiétements des monopoles. Ce ne sont rien d'autre que des enlèvements contre rançon organisés par État.

Dans les années 1870, pour construire le chemin de fer Canadien Pacifique à travers les montagnes de la Colombie-Britannique, le gouvernement du Canada a fait appel à des travailleurs chinois, qui ont été maltraités et dépouillés de leur salaire, et beaucoup sont morts à cause des conditions dangereuses. Par la suite, des lois racistes ont été adoptées pour les empêcher de s'installer en Colombie-Britannique, notamment une « taxe d'entrée » et d'autres mesures d'exclusion par lesquelles des millions de dollars ont été extorqués à la communauté chinoise et utilisés pour financer les infrastructures et l'expansion vers l'Ouest du projet d'édification de la nation canadien du colonialisme britannique.

En Colombie-Britannique durant cette période, les propriétaires des mines de charbon ont monté les mineurs européens et asiatiques les uns contre les autres et ont établi des villages et des camps selon les races dans les mines et les camps de bûcherons dans toute la province.

L'incident du Komogata Maru en 1914 est un exemple d'une attaque raciste contre la communauté indienne avant la Première Guerre mondiale. Les gouvernements britannique et canadien et les fonctionnaires de l'État ont empêché par la force des citoyens panjabis de l'« Empire britannique » à bord de ce navire de s'installer dans la colonie britannique de leur choix. C'était une tentative de réprimer le mouvement de lutte anticolonialiste grandissant au sein des communautés indiennes de l'Ouest de l'Amérique du Nord.

Dans les années 1930, pendant la Grande Dépression, les travailleurs qui résistaient ont été expulsés du Canada vers l'Angleterre et d'autres pays d'Europe. De 1930 à 1935, plus de 28 000 travailleurs, notamment des milliers de communistes qui luttaient pour les droits de tous, ont été expulsés à cause de leurs convictions politiques ou pour d'autres prétextes comme le chômage. Également, le gouvernement de l'époque a ciblé la communauté juive d'Europe de l'Est et a refusé l'entrée au Canada aux réfugiés juifs qui fuyaient l'Allemagne nazie.

Il y a aussi l'histoire honteuse des internements pendant la guerre du Canada. Pendant la Première Guerre mondiale, un grand nombre de travailleurs ukrainiens, dont beaucoup avaient des idéaux révolutionnaires, ont été internés et obligés de travailler à des projets gouvernementaux sous prétexte qu'ils représentaient une « menace pour la sécurité ».

Les mêmes raisons ont été invoquées par l'État pour interner dans des camps les Canadiens d'origine japonaise pendant la Deuxième Guerre mondiale et voler leurs biens.

Juste après la Deuxième Guerre mondiale, la communauté doukhobor russe a été étiquetée comme « terroriste ». Les enfants de cette communauté ont été internés à l'école résidentielle de New Denver et privés de leurs familles.

Pendant de nombreuses décennies, les communautés afro-canadienne au Canada ont également été attaquées, ces communautés ont été perturbées et détruites par la réalisation de projets immobiliers, notamment Africville à Halifax dans les années 1960, et leurs membres ont fait l'objet de discrimination par la police, les gouvernements et les employeurs.

L'idée de la bande de Harper de déclarer aujourd'hui le Canada une « terre d'accueil » est totalement absurde alors qu'ils attaquent les réfugiés et attisent les sentiments hostiles aux immigrés. Entre autres choses, le gouvernement a supprimé l'accès des réfugiés au système public de soins de santé et a établi une liste douteuse de « pays sûrs » pour refuser le statut de réfugié à ceux qui fuient la violence réactionnaire et raciste de pays comme le Mexique et la Hongrie. Tout récemment, le député conservateur John Williamson a affirmé que cela n'avait pas de sens que « les entreprises engagent des gens qui ont la peau brune » dans le cadre du Programme canadien des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Non seulement le gouvernement Harper refuse l'asile au Canada à des demandeurs, mais avec le PTET et d'autres programmes semblables, il se livre activement au trafic de main-d'oeuvre et à la servitude sous contrat, ce qui plonge ces travailleurs dans un situation d'insécurité constante.

Programme pilote de capital de risque pour les immigrants investisseurs

Loin de montrer que le Canada est une terre d'accueil, le gouvernement a procédé à une restructuration du système d'immigration en instaurant des programmes comme le Programme pilote de capital de risque pour les immigrants investisseurs qui transforme la possibilité d'enracinement au Canada en un privilège pour les riches.

Toutes ces attaques contre des communautés bien précises au Canada s'accompagnent du mensonge énorme, répété sans cesse par l'État, les médias monopolisés et une foule de flagorneurs que c'est le peuple canadien qui est raciste et xénophobe et qui a une « tolérance limitée » pour les personnes qui ont « des traits distinctifs et nouveaux ». C'est l'État, disent-ils, qui les a généreusement « accueillis », alors que c'est exactement le contraire. La classe ouvrière du Canada se compose de personnes d'origines ethniques diverses. Par sa nature même, elle a des décennies d'expérience à s'unir contre les attaques racistes organisées par l'État. La résistance organisée des communautés à ces attaques est extrêmement importante. Plus elles sont organisées et déterminées à défendre leurs droits, plus elles ont l'appui de leurs collègues de travail et de leur voisins. L'unité est créée par la lutte pour la justice, pour les droits de tous, et non en courtisant les autorité à des fins personnelles et par l'accommodement des élites.

Dans leur lutte de résistance contre les attaques de l'État, les communautés ciblées se heurtent aux opérations occultes de la GRC et du SCRS. Celles-ci incluent l'infiltration, le colportage de rumeurs, les tentatives de recruter des gens comme informateurs contre leurs amis et leurs familles, ainsi que les opérations d'infiltration montées par les agents du gouvernement, généralement en profitant de quelques jeunes involontaires ou personnes souffrant d'une maladie mentale, qui sont ensuite sensationnalisées comme des événements « terroristes » par les médias monopolisés. Deux cas résultant de telles opérations sont actuellement devant les tribunaux en Colombie-Britannique et en Ontario.

Les révolutionnaires canadiens organisés dans le PCC(M-l) ont été la cible des attaques continues de la GRC et du SCRS. Ils ont été avec d'autres personnes progressistes désignés « terroristes » à cause de leur défense résolue de leur droits. Malgré toute la propagande des médias monopolisés et tout le harcèlement et les intimidations de la police politique, le peuple canadien, en particulier la classe ouvrière, combat le racisme et les attaques racistes, comme le montrent les manifestations récentes contre le projet de loi C-51 et contre l'islamophobie et les manifestations de masse de solidarité avec les peuples autochtones.

Aujourd'hui, il y a un mouvement grandissant de résistance à l'ordre du jour néolibéral et antisocial d'« austérité » qui vise à enrichir les monopoles au détriment de la classe ouvrière, de la jeunesse, des minorités nationales, des peuples autochtones et de la grande masse du peuple. La riche histoire canadienne de lutte contre le racisme organisé par l'État et les autres attaques peut et doit guider les luttes d'aujourd'hui, avec comme principal enseignement que notre sécurité réside dans la défense des droits de tous. La défense des droits parce que tous ont des droits inaliénables qui leur appartiennent en vertu de leur humanité constitue une base puissante pour organiser une alternative au statu quo.

Le 21 mars, la journée internationale pour l'élimination de la Discrimination raciale, les forces opposées au gouvernement Harper, au racisme, à l'impérialisme et à la guerre qui ont manifesté partout au Canada ont repris le slogan : Notre sécurité est dans la lutte pour les droits de tous !

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Les relations Canada-États-Unis

Le gouvernement Harper signe en secret
un nouvel accord annexionniste

Le 26 mars dernier, le ministre canadien de la Sécurité publique et de la Protection civile du Canada, Steven Blaney, et le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Jeh Johnson, ont signé l'Accord entre le gouvernement du Canada et le gouvernement des États Unis d'Amérique relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien. L'Accord représente un engagement majeur du Plan d'action Par delà la frontière publié en décembre 2011 par le Premier ministre Harper et le président Obama.

Le précontrôle se réfère aux arrangements en vertu desquels les agents des services frontaliers des États-Unis opèrent en sol canadien, en particulier dans les aéroports mais récemment aussi dans les ports maritimes et les postes frontières. Cela fait depuis 2011 que des tests sont faits sur une base ad hoc dans des points frontaliers autres que les grands aéroports en préparation pour établir un cadre légal qui rend ces arrangements permanents.

Le contenu de l'accord va être gardé secret jusqu'à ce qu'il soit déposé au Parlement. Les communiqués du gouvernement et les reportages médiatiques laissent tout de même entendre qu'il va établir toutes les autorités légales nécessaires aux opérations de précontrôle dans le transport aérien, maritime, terrestre et ferroviaire de passagers et de biens entre le Canada et les États-Unis. Il permettrait entre autres aux agents américains des services frontaliers de porter une arme quand ils font leurs opérations de précontrôle aux douanes et à l'immigration en sol canadien et leur permettrait aussi de détenir des individus, ce qui n'était pas le cas jusqu'à maintenant. Les agents américains ne pourraient procéder à des arrestations, qui devront être faites par des agents canadiens.

Lors de l'annonce de la signature de l'accord, le ministre Blaney a dit que celui-ci « apporterait une contribution importante en vue de garantir la circulation légitime des échanges et des déplacements, et ce, tout en continuant de veiller à la sécurité et à l'intégrité frontalières : les déplacements et les échanges transfrontaliers efficients et efficaces sont essentiels aux économies du Canada et des États-Unis et à la prospérité de nos collectivités. Cet accord unique applicable à tous les modes de transport veillerait à l'adoption d'une approche uniforme vis-à-vis toutes les activités de précontrôle, indépendamment du mode de transport. Cela facilitera la mise en oeuvre et la gouvernance des activités de précontrôle. »

On a ici un exemple typique de comment le gouvernement Harper tente délibérément de désinformer le public au sujet de ses activités odieuses. Il commence par affirmer que les déplacements et les échanges transfrontaliers « légitimes » sont essentiels à l'économie du Canada et des États-Unis et à la prospérité. Les Canadiens sont ainsi supposés accepter comme une vérité que le Canada vit de sa dépendance au commerce avec les États-Unis et que cette relation de dépendance n'est pas en réalité un problème posé et à résoudre. Plus encore, les Canadiens sont censés accepter que c'est dans leur intérêt d'aider à ce que les intérêts nationaux américains nous soient imposés le plus rapidement possible et quiconque ose s'opposer à cela est contre la « prospérité » du Canada.

Le fait est que le Canada et les États-Unis sont deux pays distincts. Les Canadiens ne veulent pas se faire dicter leurs affaires ou se faire contrôler par les États-Unis et le contraire est aussi vrai, bien que ce problème ne se pose pas. Harper le sait et c'est pour cela qu'une chose aussi grave que de déployer des agents américains en sol canadien pour y conduire des opérations de type militaire est traitée à la légère, comme une chose qui ne vaut même pas une discussion, et pourtant on nous dit que c'est essentiel « à la prospérité de nos communautés ». Il veut que les gens regardent ailleurs pendant que ces mesures traîtresses, qui en attirent d'autres, sont imposées à l'échelle du pays.

Selon le gouvernement, avant que l'accord ne puisse entrer en vigueur, il doit être déposé au Parlement puis débattu pendant 21 jours de séance puis adopté par le parlement. Ensuite, les deux pays doivent le ratifier.

L'accord n'a pas été rendu public lors de l'annonce. Tout le bruit qui l'a entouré était une façon pour le gouvernement de dire aux Canadiens ce qu'ils doivent penser de ces développements afin qu'ils ne tirent pas leurs propres conclusions sur la base de leurs propres actes conscients pour découvrir.

Le Windsor Star n'a pas manqué de sauter sur l'occasion pour publier un éditorial le 18 mars intitulé « Cet accord frontalier historique est fantastique pour Windsor », sans poser de question. Selon la rédaction du Star, « l'accord de lundi est historique et 'd'une grande portée', comme l'a dit Johnson [le sécrétaire américain à la Sécurité intérieure], et les gens d'affaires des deux autres côtés de la frontière l'accueillent comme une façon d'aller de l'avant compte tenu surtout de l'effet dévastateur de la récession sur l'économie. »

Le fait que cela serve ou non les Canadiens ou l'édification nationale au Canada n'entre même pas en ligne de compte dans les calculs du gouvernement Harper.

L'extension du précontrôle

Le précontrôle aux douanes et à l'immigration dans certains aéroports canadiens remonte aux années 1950. Il s'agissait en fait d'arrangements ad hoc établis selon la quantité de voyages personnels et d'affaires vers les États-Unis qui étaient faits par ces aéroports. Depuis la signature du Plan d'action Par-delà la frontière en 2011, un objectif majeur a été d'établir un cadre légal pour que ces arrangements soient plus étendus, surtout en ce qui concerne le précontrôle des biens permettant d'éviter les délais à la frontière. Le facteur clé à l'oeuvre ici c'est l'effort de l'impérialisme américain pour mettre le Canada entièrement sous sa domination dans tous les aspects de la vie en construisant les États-Unis des monopoles de l'Amérique du Nord. Les monopoles veulent éliminer toute entrave à leurs opérations et détruisent toute autorité publique qui pourrait se mettre en travers, la remplaçant par des intérêts privés agissant par le biais d'organismes de surveillance composés de représentants des monopoles.

Cet accord fait aussi partie des efforts de l'impérialisme américain pour placer ses agents armés en sol canadien et se mettre en position d'autorité pour prendre des décisions sur les affaires canadiennes. Parmi les autres arrangements du même genre, on compte la création de comités de surveillance « conjoints » des aéroports canadiens qui permettent aux agents de sécurité des États-Unis d'établir des politiques et des procédures pour les aéroports canadiens. Tout ceci est fait au nom de la « sécurité ». Les Canadiens cependant savent très bien que le fait de donner des pouvoirs aux agences de sécurité américaines au Canada n'assure pas leur sécurité. On rapporte déjà l'accroissement du harcèlement et de la discrimination aux postes frontières avec les États-Unis depuis l'entrée en vigueur de nouveaux arrangements qui permettent aux agents américains des douanes et des services frontaliers d'avoir accès à la banque de données du Centre du renseignement de la police canadienne.

L'accord du 16 mars est présenté comme un progrès historique dans l'effort pour améliorer l'efficacité aux frontières et réduire le temps d'attente et la congestion à cause du nouveau cadre d'opérations de précontrôle pour les quatre modes de transport (maritime, aérien, terrestre et ferroviaire). Selon le gouvernement, « le nouvel accord mettra en place un cadre juridique qui rendra possible l'établissement de nouvelles opérations de précontrôle dans n'importe lequel des quatre modes de transport. Cela permettra au marché de proposer des opérations lorsqu'il sera logique de le faire, facilitant ainsi les échanges et les déplacements, en plus de créer des avantages économiques pour les Canadiens ». Bien qu'on ne précise pas ce que cela veut dire, il est clair que ce n'est pas l'intérêt public qui va guider le caractère et l'étendue de ces arrangements et que ceux-ci vont répondre aux demandes des monopoles qui réclament des arrangements qui maximisent leurs profits.

On doit garder à l'esprit que, depuis l'entrée en vigueur de Par-delà la frontière, certains monopoles et surtout ceux de l'automobile ont cherché à obtenir le précontrôle de leurs produits aux endroits de production. Cela signifie que les agents américains des services frontaliers et de la Sécurité intérieure contrôlent qui et quoi entre et sort d'une usine de production canadienne. Est-ce que ce qu'on entend par « laisser le marché proposer des opérations », que les monopoles vont décider où on va faire des inspections et sous l'autorité de qui elles vont être faites ? L'accord va créer un « groupe consultatif de précontrôle » qui va superviser son application. Pourquoi un accord binational d'une telle importance est-il placé sous l'autorité de ce groupe plutôt que sous celle du ministère canadien des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement et du département d'État des États-Unis ? On peut prévoir que des représentants des monopoles du transport vont usurper la fonction politique de superviser quand et où ces installations de précontrôle vont être installées au lieu que ce soit les représentants élus, qui sont censés défendre l'intérêt public, qui le fassent.

On dit que l'accord va donner aux agents du précontrôle de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et du United States Customs and Border Protection les pouvoirs nécessaires pour s'acquitter efficacement de leur processus de sécurité, de facilitation et d'inspection dans l'autre pays. Le fait que des agents américains porteront des armes et auront le pouvoir de détenir des individus, sinon de les mettre en état d'arrestation, est une question très sérieuse. Cela montre que les agents de sécurité des États-Unis se font investir du droit de faire des opérations en sol canadien, de faire usage de leurs armes et de détenir des gens sur la base de leurs propres critères qui peut-être n'ont rien à voir avec l'inspection des marchandise ou des passagers.

Afin de créer l'impression que les Canadiens vont être protégés d'un abus de pouvoir des agents américains, le gouvernement dit que l'accord va créer un régime de responsabilités pénales qui s'appliquerait aux agents du précontrôle de l'ASFC et du CBP. « De façon générale, la partie responsable de l'inspection aurait la compétence principale sur ses agents du précontrôle pour les infractions commises dans l'exécution de leurs fonctions officielles. Généralement parlant, le pays hôte aurait la compétence principale en matière pénale sur les actes commis par les agents du précontrôle en dehors du cadre de leurs fonctions officielles, y compris au cours des trajets pour aller au travail et en revenir. » On nous dit que « tel qu'il est le cas conformément à l'accord en vigueur, les agents du précontrôle seraient tenus de se conformer aux lois du pays hôte lorsqu'ils se trouveraient dans ce pays, qu'ils soient ou non de service ». Aux termes de l'Accord, « toutes les activités de précontrôle des É.U. exercées au Canada devraient être exécutées d'une façon conforme aux lois canadiennes, y compris la Charte canadienne des droits et libertés, la Déclaration canadienne des droits et la Loi canadienne sur les droits de la personne ». On nous dit que ces pouvoirs et ces obligations vont être rigoureusement réciproques. Jusqu'à maintenant cependant, aucune opération canadienne de précontrôle n'a été faite aux États-Unis.

De plus, les assurances que donne le gouvernement que la loi requiert des agents des services frontaliers des États-Unis qu'ils respectent les lois canadiennes n'a pas de quoi nous rassurer quand on sait que les lois « antiterroristes » du gouvernement Harper comme le C-44 et le C-51 vont permettre aux agences de sécurité canadiennes d'enfreindre la loi avec impunité. Va-t-on croire qu'un gouvernement qui va donner à la police secrète le droit d'enfreindre les lois de son pays et celles d'autres pays va demander des comptes aux agents américains qui vont enfreindre les lois canadiennes au nom de la « lutte au terrorisme » ?

La création de pôles de transport

Un des objectifs de l'Accord de précontrôle semble être la création de pôles de transport pour des marchandises et passagers à destination des États-Unis dans les aéroports et ports non internationaux afin d'éviter la congestion et les autres délais qu'on rencontre dans les ports internationaux. Les voyageurs qui veulent se rendre à de petits aéroports non internationaux aux États-Unis passeraient leur précontrôle au Canada et il en serait de même pour les grands monopoles qui veulent établir des opérations dans de petits aéroports municipaux pour expédier des produits aux États-Unis.

Selon le gouvernement, le nouvel accord va permettre aux voyageurs « d'éviter des files d'attente douanières longues et imprévisibles aux É. U. » et va favoriser « une meilleure circulation des passagers arrivant par vol transnational qui transitent par les aéroports canadiens, en plus de rendre ces aéroports plus compétitifs en tant que carrefours pour les déplacements en transit. »

Le gouvernement donne cet exemple : « Les opérations maritimes et ferroviaires existantes en Colombie-Britannique permettent aux ports locaux d'offrir des pôles d'échange pour les bateaux de croisière destinés aux petits ports alaskiens dépourvus d'installations douanières, ainsi que pour les traversiers ; de plus, elles facilitent la circulation transfrontalière des trains à destination des É. U. à partir de Vancouver. »

On peut voir un exemple d'un arrangement du genre qui aide les monopoles pour leurs inspections de marchandises hors des grands aéroports internationaux dans la ville de Windsor, à la frontière avec Détroit, où un terminal multimodal de marchandises est en train d'être construit. La construction du terminal est financée pour l'essentiel par le biais du Plan d'action économique du gouvernement Harper et la ville y met un peu d'argent. Le premier locataire du nouveau terminal à l'Aéroport de Windsor va être le monopole postal privé américain FedEx, un concurrent de Postes Canada, qui a signé un bail de vingt ans et devrait s'y installer en décembre 2015. Il ne fait pas de doute que le précontrôle de paquets au Canada à destination des États-Unis et l'établissement de Windsor comme pôle « sécuritaire » de paquets en transit vers les États-Unis va aider l'usage de Windsor par FedEx pour ses opérations.

Les Canadiens doivent prendre note de ces arrangements dans le but de les combattre. Le fait de placer des agents armés de l'impérialisme américain en sol canadien et de détruire les autorités publiques, qui sont censées soutenir la souveraineté du Canada, pour servir des intérêts privés est inacceptable. Ces nouveaux arrangements ne vont mener qu'à de l'insécurité pour la classe ouvrière et tous les Canadiens. Cette insécurité est déjà présente quand les monopoles nord-américains déplacent la production de façon arbitraire afin de servir leurs intérêts étroits aux dépens de la population et des communautés.

Les Canadiens doivent défaire le gouvernement Harper et ainsi mettre en garde tous les gouvernements qu'ils s'opposent à l'annexion du pays aux États-Unis des monopoles de l'Amérique du Nord.

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L'ALÉNA impose le droit de monopole
au détriment du droit public

Un tribunal de commerce international de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) a ordonné au gouvernement canadien de verser 17,3 millions $ à ExxonMobil et à Murphy Oil en dédommagement. Les deux monopoles pétroliers américains contestent une réglementation conjointe des gouvernements fédéral et de Terre-Neuve-et-Labrador concernant des investissements à faire en échange du droit d'exploiter en haute mer les richesses pétrolières de Hibernia et de Terra Nova. Au début mars, le tribunal a statué que les deux gouvernements ont contrevenu aux règles de l'ALÉNA en demandant aux monopoles de dépenser de l'argent en recherche et en formation à Terre-Neuve-et-Labrador. L'argent pour l'investissement aurait été pris à même les profits réalisés par ces compagnies par l'extraction et la vente de ce pétrole canadien de haute mer.

Ressources naturelles Canada a confirmé que le jugement sur la dispute en vertu des droits des investisseurs prévus par l'ALÉNA accorde 13,9 millions $ à ExxonMobil et 3,4 millions $ à Murphy Oil. Les compagnies ont plaidé que les gouvernements n'ont pas le droit de dire combien d'argent elles doivent investir dans des programmes sociaux et autres à même le profit sur le capital investi. Le tribunal a jugé que le fait de demander aux monopoles du pétrole de dépenser un pourcentage des revenus de leur activité en haute mer pour de la recherche et de la formation à Terre-Neuve contrevenait aux règles de l'ALÉNA qui interdisent aux gouvernements hôtes de faire des demandes aux entreprises basées sur leur performance en terme d'investissements et d'achats locaux.

L'affaire a été traitée en vertu du Chapitre 11 de l'ALÉNA qui permet aux entreprises du Canada, des États-Unis et du Mexique de faire des poursuites en dédommagement si elles croient avoir été victimes de discrimination injuste de la part d'un organisme gouvernemental de l'un des trois pays hôtes. Les clauses de droit des investisseurs permettent entre autres choses aux entreprises de contester le droit des gouvernements de passer des règlements sur les questions de santé, de sécurité et les questions sociales si ceux-ci requièrent que les investisseurs puisent dans les profits de leurs actionnaires. Toute réglementation ou ordonnance que les entreprises jugent nuisible à leurs profits ou à leurs investissements est sujette au chapitre 11 et à son mécanisme de règlement des différends concernant le droit des investisseurs. Le droit de monopole qu'impose l'ALÉNA prime le droit public et souverain que les pays participants peuvent vouloir mettre de l'avant.

L'Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l'Union européenne que le gouvernement Harper veut mettre en vigueur comprend une clause similaire de droit des investisseurs. Les Canadiens ont exprimé leur opposition à l'AECG à l'échelle du pays mais le gouvernement Harper utilise ses pouvoirs parlementaires dictatoriaux pour en faire une loi. La même chose s'est produite avec le premier traité de libre-échange entre le Canada et les États-Unis en 1988 et avec l'ALÉNA par la suite. Les Canadiens se sont constamment opposés lors des élections et dans d'autres actions au droit de monopole enchâssé dans le libre-échange et à sa négation du droit public souverain du Canada.

Scott Sinclair, du Centre canadien de politiques alternatives (le CCPA), a dit que le cas de ExxonMobil/Murphy Oil « démontre que ces accords [de libre-échange] prémunissent les entreprises étrangères contre nos tribunaux et nos gouvernements ». Avant que l'ALÉNA ne soit saisie de la question, ExxonMobil, selon Sinclair, a été débouté dans sa poursuite en cour au Canada contre les requêtes en investissements du gouvernement de Terre-

Neuve-et-Labrador. Après cette défaite, les deux entreprises ont entamé une poursuite en vertu du Chapitre 11. Le gouvernement fédéral doit maintenant verser 17,3 millions $ aux monopoles.

Les réclamations des investisseurs envers
les États sont « hors de contrôle »

En 2010, le gouvernement fédéral a dû faire un chèque de 130 millions $ à AbitibiBowater suite à la contestation devant l'ALÉNA du geste posé par le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador Danny Willians pour empêcher le démantèlement d'une usine d'AbitibiBowater. Dans une étude sur le mécanisme de l'ALÉNA pour le règlement des différends entre les investisseurs et les États et sur ses résultats, le CCPA conclut que les réclamations des investisseurs à l'égard des États en vertu de l'ALÉNA sont hors de contrôle. « Entre 1995 et 2005, les investisseurs ont fait 12 réclamations au Canada et dans les derniers dix ans leur nombre a atteint 23. Le Canada a été visé par 35 réclamations d'investisseurs, le Mexique 22 et les États-Unis 20.

Scott Sinclair écrit au sujet de l'étude qu'« en vertu du Chapitre 11 de l'ALÉNA, le Canada a été poursuivi plus souvent que tout autre pays développé dans le monde dans le cadre du mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE) ».

Le CCPA fait remarquer au sujet de l'étude que « la plupart des contestations d'investisseurs envers les États sont sur des questions de politique publique et de réglementation. Soixante-trois pour cent des réclamations contre le Canada portent sur des questions de protection de l'environnement ou de mesures de gestion des ressources. Le Canada est présentement sous le coup de neuf contestations en vertu du RDIE qui visent des mesures gouvernementales de toutes sortes qui bouleversent censément les prévisions de profitabilité des investissements étrangers. Les investisseurs étrangers réclament plus de 6 milliards $ en dédommagement au gouvernement canadien. Sont visées par exemple l'interdiction par le gouvernement du Québec de la fracturation hydraulique (le cas Lone Pine) ; la décision d'un tribunal fédéral canadien d'invalider un brevet sur un produit pharmaceutique parce qu'il n'était pas suffisamment innovateur et utile (le cas Eli Lilly) ; des clauses qui font la promotion de l'adoption rapide d'énergies renouvelables (le cas Mesa) ; un moratoire sur des projets éoliens dans le lac Ontario (le cas Windstream) et la décision de bloquer un projet controversé de carrière géante en Nouvelle-Écosse (le cas Clayton/Bilcon).

« Le Canada a déjà été débouté ou payé des dédommagements dans six de ces contestations d'une valeur totale de 170 millions $ et a dû payer des dizaines de millions de dollars de frais juridiques. Le Mexique a perdu cinq contestations et a payé 204 millions $US en dédommagements. Les États-Unis n'ont jamais perdu dans une poursuite d'investisseurs contre les États en vertu de l'ALÉNA. Les trois gouvernements ont dépensé des dizaines de millions de dollars en frais juridiques pour se défendre contre des réclamations d'investisseurs. La menace continuelle de contestations d'investisseurs contre les États en vertu du Chapitre 11 de l'ALÉNA constitue un véritable frein à toute réglementation d'intérêt public. »

Pour lire le texte intégral du rapport du CCPA, cliquer ici.

(Source : CCPA ; Toronto Star)

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La motion du gouvernement Harper visant à «prolonger
et élargir» la mission canadienne en Irak

«La lutte contre le terrorisme» - un prétexte
pour appuyer l'agression des États-Unis
contre la Syrie et l'Irak



Lors d'un discours à Mississauga le 18 mars 2015, le premier ministre Stephen Harper a annoncé qu'il présenterait une motion à la Chambre des communes la semaine prochaine pour « prolonger et élargir » la mission canadienne en Irak.

Présentement, les Forces armées canadiennes ont six avions CF-18 déployés en Irak qui bombardent des sites de l'État islamique. Les CF-18, de même que deux avions de surveillance, un avion de ravitaillement et un personnel de soutien d'environ 600 personnes sont basés au Koweït.

En plus d'effectuer des bombardements aériens, le Canada a déployé 70 soldats des forces spéciales en Irak en tant que « conseillers et instructeurs » travaillant avec des combattants irakiens et peshmergas kurdes situés dans le nord de l'Irak.

Le Canada agit en appui à la coalition dirigée par les États-Unis en Irak en vertu d'une motion présentée à la Chambre des communes par le gouvernement Harper en octobre 2014 demandant à tous les partis d'appuyer la décision du gouvernement de « contribuer des approvisionnements militaires canadiens afin de lutter contre l'ISIL et les terroristes alliés à ISIL, y compris des frappes aériennes sur une période allant jusqu'à six mois ». Une condition liée à la motion était que « les troupes canadiennes ne participeraient pas aux combats ».

En faisant son annonce, Harper n'a pas expliqué ce que « prolonger et élargir » la mission voudrait dire. Il a dit que l'« autorisation actuelle nous permet d'aller en Syrie, bien que nous n'y sommes pas allés ».

Ces commentaires ont soulevé un grand nombre de questions et de préoccupations au sujet de l'intention de Harper de prolonger l'action militaire du Canada pour laquelle, selon plusieurs, aucune explication ou justification satisfaisante n'a été offerte. Le fait de suggérer, comme l'a fait Harper, qu' lSIS a « déclaré la guerre contre le Canada » et que le Canada doit appuyer la coalition dirigée par les États-Unis afin de protéger la sécurité des Canadiens ainsi que notre « mode de vie » revient à poursuivre la voie de l'agression et de guerres étrangères en appui à l'impérialisme étasunien, ce qui a déjà donné lieu à d'innombrables désastres en Irak, en Afghanistan et en Libye. Loin d'assurer la sécurité des Canadiens, l'anarchie et la violence que représentent de telles guerres ne pourront que mettre en péril le monde entier.

Plusieurs commentateurs dans les médias contestent les références que fait Harper au sujet de l'« autorisation actuelle » de l'implication du Canada. Cette agression des États-Unis en Irak n'a pas été autorisée par les Nations unies. Toute suggestion à l'effet que l'« autorisation » du bombardement et d'autres activités militaires viendrait du gouvernement irakien est aussi douteuse puisque la dévastation et la destruction de l'Irak résultant de l'occupation et de l'invasion de ce pays depuis 2002 ont laissé le pays meurtri et divisé en plusieurs factions. Non seulement de grandes sections du pays sont-elles contrôlées par l'ISIS mais le gouvernement central symbolique à Bagdad tente de reconstruire l'armée irakienne avec l'aide de ses alliés iraniens. La partie nord de l'Irak est contrôlée par les forces kurdes qui combattent aussi l'ISIS mais en fonction de leur propre ordre du jour et de leur objectif de longue date qui est d'établir un Kurdistan indépendant.

Selon Harper l'« autorisation » qui permet à son gouvernement d'intervenir en Irak viendrait du vote du 7 octobre 2014 à la Chambre des communes, bien qu'il soit admis qu'un tel vote ne soit pas nécessaire pour expédier des troupes à l'étranger. Le gouvernement avait d'abord défendu la légitimité de cette autorisation en prétendant qu'il s'agissait d'une demande de la part du gouvernement irakien pour qu'il participe et qu'il fournisse de l'aide à la lutte contre l'ISIS. À cet égard, le gouvernement avait prétendu qu'il ne suivrait pas les États-Unis dans son ingérence en Syrie suite aux déclarations du gouvernement syrien à l'effet qu'il n'accepterait pas de violation de sa souveraineté sous quelque prétexte que ce soit.

La justification mise de l'avant pour la participation à la guerre est maintenant de combattre le terrorisme afin de protéger la sécurité et le « mode de vie » des Canadiens. Ces dernières semaines, lorsqu'on lui a demandé si le Canada allait s'impliquer en Syrie dans le cadre de la « prolongation » et de l'« élargissement » de sa participation à la guerre, le gouvernement a abandonné toute référence à la souveraineté de la Syrie et à ce qui est censé donner légitimité à la guerre. « L'autorisation actuelle nous ouvrait la porte pour intervenir en Syrie, a-t-il déclaré à Mississauga, mais nous ne l'avons pas fait ». Maintenant, il compte « traiter de ces questions » lorsque la nouvelle proposition sera présentée, a-t-il dit.

Des rapports récents laissent entendre que pour les États-Unis, le Canada et d'autres pays de la coalition, l'ISIS ne serait pas le principal ennemi ni la raison la plus urgente pour laquelle ils sont en Irak.

Selon ce qu'ont rapporté les forces irakiennes, les avions des États-Unis et de la coalition parachutent des armes et des munitions qui parviennent aux forces de l'ISIS à différents endroits. Selon le reportage de l'agence de nouvelles Fars, publié le 19 mars 2015 sur le site web de Global Research : « Un commandant des forces populaires de l'Irak a révélé que l'écoute électronique des communications de l'ISIL avait confirmé des rapports selon lesquels des avions étasuniens parachutaient des denrées et des armes aux terroristes Takfiri ». La source de l'agence était le commandant du bataillon irakien Ali Akbar.

Des rapports semblables ont commencé à poindre ces derniers mois, provenant de représentants de l'Irak. Le chef du Comité de défense national du parlement irakien, Haken al-Zameli, a révélé que « des avions de la coalition anti-ISIL ont parachuté des armes et des denrées pour l'ISIL dans les provinces de Salahudin, Al-Anbar et Diyala. »

Le député irakien Majid-al-Gharawi a déclaré que les États-Unis et la coalition internationale « ne sont pas sérieux lorsqu'il s'agit de combattre l'organisation de l'ISIL, puisqu'avec la puissance technologique qu'on leur connaît ils pourraient déterminer où sont les hommes armés de l'ISIL et les détruire en moins d'un mois ». Gharawi a ajouté que « les États-Unis tentent de prolonger la guerre contre l'ISIL afin d'obtenir du gouvernement irakien qu'il leur garantira les bases des provinces de Mossoul et d'Anbar. »

Des rapports récents ont aussi révélé le rôle joué par le Canada et son service de renseignement dans le recrutement de mercenaires de l'ISIS. Selon un reportage détaillé du Ottawa Citizen du 13 mars 2015, l'ambassade du Canada à Amman, en Jordanie, aurait été impliquée dans le recrutement de « djihadistes » de l'ISIS. L'article décrit spécifiquement comment trois adolescentes britanniques ont été recrutées et déplacées clandestinement en territoire contrôlé par l'ISIS en Syrie. Selon l'article, « un espion étranger arrêté en Turquie et soupçonné d'avoir facilité le voyage de trois étudiantes britanniques en Syrie pour qu'elles joignent les rangs de l'État islamique travaillait pour le service de renseignement canadien ».

L'ambassadeur canadien en Jordanie, Bruno Saccomani, a été nommé à ce poste l'année dernière en vertu de son expérience en matière de sécurité. Il a été surintendant de la GRC avant de devenir chef de la sécurité personnelle de Stephen Harper. Au cours de son mandat avec la GRC et avec le bureau du premier ministre, Saccomani a travaillé de près avec le SCRS.

Le rôle du service de renseignement canadien à l'ambassade canadienne à Amman est partie intégrante d'un processus de longue date de recrutement et de financement de terroristes chapeauté par les États-Unis et OTAN visant à déstabiliser la Syrie et l'Irak afin d'isoler l'Iran et la Russie. Juste avant le déclenchement de la guerre civile en Syrie, l'OTAN et le Haut Commandement de la Turquie ont commencé le recrutement de milliers de « volontaires musulmans » devant combattre côte-à-côte avec les « rebelles syriens ». L'armée turque a hébergé les volontaires, les a formés et a assuré leur passage en Syrie.

Le soi-disant débat à la Chambre des communes pour « prolonger et élargir la mission militaire en Irak » est un écran de fumée visant à masquer la véritable intention des États-Unis et du Canada qui est de continuer de menacer les peuples de cette région en ayant recours à la déstabilisation et à l'occupation étrangère. Une entrevue récente dans le Washington Post avec le général David H. Petraeus, qui avait commandé les troupes des États-Unis en Irak, révèle clairement que l'ISIS n'est pas la raison pour laquelle les États-Unis sont en Irak. Petraeus a dit : « Oui, en dépit de l'histoire et du legs laissé, je pense que l'Irak et les forces de la coalition progressent de façon considérable dans leur lutte contre l'État islamique. En fait, je dirais que la menace la plus importante à la stabilité à long terme de l'Irak et au plus grand équilibre régional n'est pas l'État islamique, mais plutôt les milices chiites, dont plusieurs sont appuyées, et certaines guidées, par l'Iran. »

Même si les conservateurs de Stephen Harper continuent leur hystérie au sujet de la nécessité de combattre « la menace djihadiste au Canada », ils ne peuvent cacher que leur plan vise en fait à prolonger la participation du Canada à l'agression étrangère injuste et illégale en appui aux objectifs de l'impérialisme étasunien visant à contrôler la région et ses ressources. Leur objectif immédiat est de prolonger la guerre civile en Syrie dans le but de réaliser un changement de régime ou du moins de créer une instabilité qui empêcherait tout redressement de la situation. Cet objectif ainsi que la prolongation de la lutte contre l'ISIS en Irak servent à saigner l'Iran et à saborder la coopération des peuples du Moyen-Orient dans le cadre de l'effort global de l'OTAN pour isoler la Russie.

La supercherie et la dissimulation à la Chambre des communes ne réussiront pas à donner une légitimité aux actions criminelles dans lesquelles le gouvernement Harper compte s'engager contre les peuples de l'Irak, de la Syrie et de l'Iran. Le Canada doit cesser sa participation à l'agression et aux guerres des États-Unis ! Les positions extrémistes et la nature belliciste du gouvernement Harper n'ont plus la confiance du peuple canadien et ce gouvernement doit être défait.

Le Canada a besoin d'un gouvernement antiguerre !

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Quatrième anniversaire de la guerre de l'OTAN contre la Libye

Un crime de proportions épiques qui montre la nécessité d'un gouvernement antiguerre au Canada


Le 19 mars 2015 était le quatrième anniversaire de la guerre criminelle de l'OTAN contre la Libye lancée au nom de la doctrine impérialiste de défense de la « sécurité humaine ». Cette agression s'est déroulée dans le contexte de ce qui est appelé le « printemps arabe » au cours duquel des manifestations ont eu lieu contre des gouvernements en Afrique du Nord et au Moyen Orient, dans de nombreux cas organisées ou récupérées par des forces de l'extérieur pour machiner un changement de régime au service des intérêts impérialistes. L'opération de l'OTAN, visant officiellement à instaurer une « zone d'exclusion aérienne » sur la Libye, a eu lieu du 7 mars au 31 octobre 2011. La guerre a été déclarée terminée peu de temps après que le convoi du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et d'autres responsables libyens ait été bombardé par l'OTAN et que Kadhafi, capturé, ait été assassiné sauvagement par des miliciens armés le 20 octobre 2011. Ce qui a été présenté comme l'instauration d'une « zone d'exclusion aérienne » a été en fait une campagne de bombardements impitoyables contre l'armée et les villes libyennes et contre les civils libyens patriotiques qui s'étaient armés pour se défendre.

Après ce crime, l'affirmation frauduleuse à l'effet que l'OTAN n'avait tué des Libyens que pour défendre des manifestants et promouvoir la liberté et la démocratie a été oubliée. Après un barrage incessant de propagande des médias monopolisés rapportant les mensonges les plus délirants pour justifier l'agression impérialiste et ensuite vanter les actions brutales de l'OTAN et de ses alliés sur le terrain, la Libye a disparu de l'actualité, à l'exception de mentions occasionnelles du dysfonctionnement du pays et des crimes contre le peuple commis par ceux que l'OTAN avait mis au pouvoir, comme les véritables massacres de manifestants, qui pourtant n'inquiétaient plus l'OTAN ou les États-Unis ou les cercles dirigeants canadiens. La Libye est revenue dans l'actualité quand des chrétiens coptes ont été assassinés par des forces alignées avec l'OTAN qui maintenant ont prêté serment à l'EIIL et que l'Égypte et d'autres pays ont demandé une nouvelle intervention militaire dans le pays. Ceux qui ont lancé et concouru à l'agression qui a détruit l'État libyen, dévasté les villes libyennes et porté au pouvoir ceux que les États-Unis et le Canada disent maintenant combattre n'ont pas tiré les conclusions qui s'imposent.

Il y a quatre ans, l'impérialisme américain a mobilisé tout ce qu'il a pu trouver dans les médias, les milieux politiques, les universités et les ONG pour bloquer l'opposition populaire à l'agression contre la Libye. Cette alliance incestueuse a clamé que les autorités libyennes commettaient des massacres et qu'un génocide était imminent si l'OTAN ne déclenchait pas une guerre. Tous les députés du Parlement du Canada, sauf un, ont appuyé cette mission de guerre et quatre ans après aucun n'a exprimé le moindre regret. Selon cette alliance, on ne pouvait s'opposer à cette guerre parce que contrairement à l'Iraq, à l'Afghanistan, au Vietnam et aux autres guerres des États-Unis, l'impérialisme intervenait pour répondre à une crise humanitaire urgente. Cette confusion et ces vacillations qui ont été semées parmi les gens sont allées de pair avec l'échec à reconnaître ce qui s'était vraiment passé et à condamner cette propagande guerrière qui était une violation de la Convention de Genève.

La réalité de la situation en Libye, qui en fait n'était pas un mystère à l'époque, a été clarifiée par des études sérieuses qui restent encore dans l'oubli. Certaines de ces études ont été faites par ceux qui ont fabriqué les mensonges utilisés pour justifier la guerre. Comme tous les mea culpa, elles sont mièvres et laissent un goût amer dans la bouche mais elles valent la peine d'être mentionnées en ce quatrième anniversaire de l'un des pires crimes contemporains commis par l'impérialisme américain.

Un document d'orientation politique intitulé « Lessons from Libya : How Not to Intervene » (Les leçons de la Libye : Comment ne pas intervenir) publié en septembre 2013 par le Belfer Center for Science and International Affairs de l'Université Harvard souligne le caractère frauduleux du prétexte invoqué pour cette guerre :

« Contrairement à ce qui a été rapporté dans les médias occidentaux, Kadhafi n'a pas initié la violence en Libye en attaquant des manifestants pacifiques. Les Nations unies et Amnistie Internationale ont montré que dans les quatre villes libyennes ravagées par le conflit civil à la mi-février 2011, Benghazi, El Beïda, Tripoli et Misrata, ce sont en fait les manifestants qui ont initié la violence. Le gouvernement a réagi aux gestes des rebelles en envoyant l'armée, mais n'a jamais intentionnellement ciblé de civils ou fait usage excessif et aveugle de la force, comme l'ont affirmé les médias occidentaux. Les comptes rendus de presse initiaux ont exagéré le nombre de morts, le multipliant par dix, rapportant « plus de 2000 morts » à Benghazi au cours des premiers jours de l'insurrection, alors que Human Rights Watch (HRW) n'a recensé plus tard que 233 morts dans toute la Libye pour cette période. »

« Une autre preuve que Kadhafi a évité de cibler les civils vient de la ville libyenne qui a été la plus touchée par les premiers combats, Misrata. Selon HRW, sur les 949 personnes qui ont été blessées au cours des sept premières semaines de la rébellion, seulement 30 étaient des femmes ou des enfants, ce qui signifie que les forces de Kadhafi se concentraient exclusivement sur les combattants. Au cours de la même période, seulement 257 personnes ont été tuées dans cette ville de 400 000 habitants, une fraction inférieure à 0,0006, ce qui apporte une preuve supplémentaire que le gouvernement a évité d'utiliser la force sans discernement. De plus, Kadhafi n'a pas commis de « massacres » dans les villes que ses forces ont reprises aux rebelles avant l'intervention de l'OTAN, notamment Ajdabiya, Bani Walid, Marsa El Brega, Ras Lanouf, Zaouïa et une grande partie de Misrata. Il n'y avait donc pratiquement aucun risque que cela se produise s'il avait eu le temps de reprendre le dernier bastion rebelle de Benghazi. »

« Les faits démontrent que l'objectif premier de l'OTAN était le renversement du régime de Kadhafi, même au coût d'importantes souffrances parmi les libyens. L'OTAN a attaqué les forces libyennes sans discernement, y compris des unités en retraite et d'autres dans la ville natale de Kadhafi, Syrte, qui n'étaient pas une menace pour les civils. L'OTAN a continué de soutenir les rebelles alors qu'ils avaient rejeté à plusieurs reprises les propositions de cessez-le-feu du gouvernement qui auraient pu mettre fin aux violences et épargner les civils. »

Ce document, basé sur un article paru dans le journal Security International intitulé « A Model Humanitarian Intervention ? Reassessing NATO's Libya Campaign » (Une intervention humanitaire modèle ? Réévaluer la campagne de l'OTAN en Libye), clarifie ces questions dans l'optique de proposer une intervention militaire plus « efficace » qui « ne se retourne pas » contre ses initiateurs comme dans le cas de la Libye. Les objectifs de l'intervention de l'OTAN ont été effectivement atteints, notamment la destruction du projet libyen d'édification d'une nation indépendante et l'expansion de l'emprise de l'impérialisme américain sur le continent africain et sur le Moyen-Orient.

Cette propagande de guerre était si trompeuse qu'elle a transformé en leur contraire tous les termes et définitions hérités du XXe siècle. Ces termes sont devenus des armes aux mains des impérialistes pour lancer leurs agressions et fouler aux pieds le droit public. En cet anniversaire de l'agression de la Libye, il est plus urgent que jamais que les peuples élaborent leur propre pensée, analysent les conditions objectives et rejettent les termes démagogiques du passé et les définitions vagues et déformées qui peuvent servir la guerre impérialiste et le droit de monopole. Les définitions modernes des droits humains, de la démocratie, du socialisme, du syndicalisme et du développement économique ne peuvent être articulées que dans la lutte contre l'impérialisme à la défense des droits de tous, dans des actions avec analyse au service des intérêts du peuple contre le droit de monopole. Même la définition des intérêts du peuple et de la lutte pour défendre ces intérêts et du contrôle de sa destinée doit être la création du peuple lui-même et de ses organisations.

L'état actuel d'anarchie et de violence en Libye, un pays qui avait le niveau de vie le plus élevé d'Afrique et un large éventail de programmes sociaux, fournis gratuitement, est une tragédie et un crime dont les responsables sont nuls autres que les impérialistes américains et les pays de l'OTAN dont le Canada. Cette déstabilisation s'est étendue aux pays voisins de la Libye. Cela montre clairement que la frauduleuse doctrine de la sécurité humaine et de la responsabilité de protéger n'est qu'un exemple brutal de plus de la doctrine impérialiste irrationnelle et en banqueroute inventée pendant la guerre du Vietnam : « Nous avons dû détruire le village pour le sauver ».

En 2011, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) a souligné la nécessité de dénoncer l'agression contre la Libye et a appelé les Canadiens à rejeter la manipulation des événements qu'ont faite les États-Unis, l'OTAN et les autres qui n'ont pas à coeur les intérêts des peuples de leur pays et du monde. Le PCC (M-L) a appelé la classe ouvrière et les jeunes du Canada à amener les mouvements antiguerre et pour la paix à prendre position sans équivoque contre les préparatifs d'invasion de la Libye et à s'opposer aux efforts pour entraîner les Canadiens à soutenir la doctrine impérialiste de la « responsabilité de protéger » sous prétexte d'« arrêter les tueries » en Libye. Le PCC(M-L) à appelé le peuple à prendre fermement position contre les allégations mensongères qui servent de prétexte pour envahir la Libye et réaliser les visées des États-Unis et des autres ennemis des peuples

En cet anniversaire de l'agression de l'OTAN contre la Libye, alors que les agresseurs impérialistes américains et leurs alliés de l'OTAN comme le Canada poursuivent leurs plans d'intervention, de coups d'État et de changement de régime du Venezuela à la Syrie, les Canadiens doivent défendre le principe inviolable de l'opposition à l'agression impérialiste et rejeter fermement et sans équivoque la ligne pragmatique impérialiste qui ne reconnaît aucune loi et proclame que « rien ne réussit comme le succès ». Peu importe les nobles idéaux invoqués pour justifier ces activités, elles demeurent des violations du droit international et un crime contre la paix, le crime le plus grave de tous au plan international. Ces lois qui appuient le droit international ont été établies en réponse aux pertes terribles de la Deuxième Guerre mondiale, dans le but de garantir qu'une telle guerre ne se produira plus jamais. La gravité du crime qui a été commis contre le peuple libyen démontre à quel point il est urgent que les Canadiens travaillent à s'investir du pouvoir pour établir un gouvernement antiguerre qui incarne l'aspiration des Canadiens à faire du Canada une véritable force de paix dans le monde.

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La duperie du gouvernement sur la démocratie
et les droits humains

Les médias ont rapporté récemment que le gouvernement Harper savait parfaitement que l'agression contre l''OTAN n' allait pas mener et ne pouvait pas mener à l'atteinte de l'objectif déclaré qui était de promouvoir la démocratie ou les droits humains.

Le journaliste David Pugliese, dans un article du1er mars 2005 du Ottawa Citizen, souligne que juste avant l'agression de l'OTAN des spécialistes canadiens du renseignement avaient envoyé un mémo à l'adresse de hauts responsables des services secrets : 'Il y a de fortes chances que la situation en Libye dégénère en une longue guerre civile ou une guerre entre tribus ', écrivaient-ils dans leur rapport du 15 mars 2011. 'C'est très probablement ce qui va se produire si les forces d'opposition reçoivent de l'aide militaire d'autres pays '.

« Certains officiers des Forces canadiennes, au début de la guerre, ont tenté de faire part de leurs inquiétudes à l'effet que l'élimination de Kadhafi ferait le jeu des extrémistes islamistes, mais des sources militaires disent que ces avertissements sont restés lettre morte. De même, les pilotes canadiens plaisantaient entre eux, disant que les CF-18 du Canada faisaient partie 'de la force aérienne d'al-Qaïda 'étant donné que leurs bombardements aidaient à ouvrir la voie aux rebelles affiliés au groupe terroriste. » Le Ottawa Citizen rapporte que l'Aviation royale canadienne a effectué 10 % des missions de la campagne de l'OTAN.

Pendant l'agression de l'OTAN, LML a souligné que l'OTAN était incapable de légitimer sa mission et son gouvernement intérimaire et les factions installées au pouvoir dans le cadre du changement de régime, et que la situation ne pouvait que dégénèrer en davantage d'anarchie et de violence.

À la place de l'évaluation du renseignement canadien sur l'inévitabilité de « la guerre entre différentes tribus », il faudrait examiner comment les liens sordides entre les chefs et groupes rebelles avec la CIA, le MI6 (le service du renseignement britannique), al-Qaïda au Maghreb, soutenu par la CIA, et les autres agences étrangères, ont permis aux contradictions inter-impérialistes et aux opérations occultes de jouer leur rôle dans cette lutte pour la domination d'un pays africain propère et riche en ressources naturelles. De nombreux articles des médias à l'époque soulignaient les profondes divisions entre les « rebelles » qui faisaient partie du pacte faustien avec l'OTAN contre le peuple libyen. Aujourd'hui, certains de ces dirigeants rebelles, notamment Abdel Hakim Belhaj, seraient à la tête de la section libyenne de l'EIIL, que le Canada considère comme le plus grand ennemi de l'humanité.

Le site Web du gouvernement du Canada pour l'ambassade du Canada en Libye indique présentement sur sa page d'accueil que la révolution contre la tyrannie en 2011 aurait instauré le premier gouvernement démocratique et une nouvelle ère dans les relations entre le Canada et la Libye où les deux pays travaillent « ensemble à promouvoir la liberté, les règles de loi et les droits humains. »

Quelle est la nature de cette « démocratie » installée par l'agression de l'OTAN et ses fantoches libyens ? Dans un encadré rouge en-dessous de ces phrases fleuries sur la démocratie et des droits humains, l'ambassade affirme tout aussi sérieusement :

« En raison du caractère imprévisible de l'environnement de sécurité en Libye, le Ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement a pris la décision de temporairement suspendre ses activités à son bureau de Tripoli. Les relations diplomatiques avec la Libye n'ont pas été suspendues.

« L'ambassade du Canada en Libye est présentement fermée, mais continuera de fonctionner temporairement depuis l'ambassade du Canada en Tunisie jusqu'à ce que les conditions permettent sa réouverture.

« Il s'agit d'une mesure temporaire sans lien avec nos relations diplomatiques continues et de longue date avec la Libye.

« Le Canada demeure déterminé à appuyer le peuple Libyen dans ses efforts pour construire une démocratie stable et sécuritaire. »

Sur la même page, dans une boîte jaune vif, on lit la recommandations suivante aux voyageurs :

« Libye : Évitez tout voyage

« Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada recommande d'éviter tout voyage en Libye en raison de la situation politique imprévisible et fragile et la menace que pose le terrorisme dans la région. Étant donné les conditions de sécurité volatiles, l'ambassade du Canada à Tripoli a suspendu ses activités jusqu'à nouvel ordre. Les représentants canadiens ont quitté le pays. Les Canadiens qui se trouvent en Libye devraient communiquer avec l'ambassade du Canada à Tunis, en Tunisie (+216 70 010 200), ou le Centre de surveillance et d'intervention d'urgence à Ottawa (+1 613 996 8885). »

Dans un autre conseil aux voyageurs, sous le titre « Troubles civils et manifestations », l'ambassade écrit :

« La situation politique est extrêmement fragile. Une coalition de groupes armés s'est emparée de la capitale, et le gouvernement démocratiquement élu a été contraint de s'exiler à Tobrouk, dans l'est du pays. Les structures de sécurité étatique officielles se sont en grande partie effondrées.

« Des affrontements armés ont lieu dans l'ensemble du pays, et la violence s'est propagée de l'est de la Libye vers la capitale en juin 2014. Les groupes armés qui appuient le gouvernement élu à Tobrouk et ceux qui soutiennent le gouvernement d'opposition à Tripoli s'affrontent quotidiennement. Les morts se comptent par centaines, les blessés par milliers et les personnes déplacées par centaines de milliers.

« Les manifestations, qui sont courantes dans toute la Libye, ont entraîné des actes de violence et ont fait des morts. Suivez la situation de près en surveillant les médias locaux, prenez des mesures appropriées pour assurer votre sécurité personnelle et ne vous déplacez que pendant le jour. Évitez les rassemblements publics et les manifestations, car ils peuvent soudainement donner lieu à des actes de violence. »

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Ce que l'impérialisme a détruit et créé

Depuis le renversement par l'OTAN en 2011 de la Jamahiriya arabe libyenne, ce pays prospère, développé et riche en pétrole n'a plus de véritable autorité étatique et le pouvoir ne cesse de se déplacer entre deux ou plusieurs des principales factions belligérantes des anciens « rebelles » et plus d'un millier de groupes plus petits. La paralysie du pays et l'intervention continue des impérialistes pour soutenir telle ou telle faction ont conduit certains des rebelles de l'OTAN en 2011 à prêter serment à l'EIIL qui contrôle maintenant plusieurs villes libyennes. Selon des rapports de février, une grande partie de la côte libyenne est sous contrôle de l'État islamique. L'EI occupe la ville de Derna depuis octobre 2014 et Syrte depuis le 16 février 2015. Syrte, qui a été une ville de plus de 100 000 habitants et est la ville natale de Mouammar Kadhafi, a été complètement dévastée par les bombardements de l'OTAN en 2011.

Paradoxalement, l'agression américaine contre la Libye a fourni un important soutien à ceux que les États-Unis prétendent combattre en Syrie et en Irak. Aux yeux de l'impérialisme américain, le projet d'édification des nations indépendantes des peuples du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord et la coopération fraternelle des peuples en dehors de l'orbite anglo-américaine sont un ennemi bien plus important que l'État islamique. C'est pourquoi la destruction de la Libye, la guerre prolongée en Irak et la réoccupation de l'Irak par les États-Unis servent l'objectif américain d'empêcher les peuples de la région de vaincre leurs ennemis à l'intérieur et d'ouvrir la voie au progrès.

Dans un article de novembre 2014 intitulé « La Libye hier et aujourd'hui : un aperçu du travail de l'OTAN », le journaliste et chercheur Mahdi Darius Nazemroaya donne un aperçu de l'état du pays avant et après la guerre de l'OTAN. Mahdi Darius Nazemroaya était en Libye pendant la guerre et a été directement témoin de l'agression des forces de l'OTAN. LML reproduit des extraits de son article pour informer les lecteurs sur les objectifs et les conséquences de l'« intervention humanitaire » des impérialistes américains.

Dans son article, Nazemroaya décrit les principales avancées réalisées par la Libye depuis son indépendance, et en particulier depuis la nationalisation des revenus pétroliers en 1970. « Pendant des années, jusqu'en 2011, la Libye a eu le niveau de vie le plus élevé d'Afrique et un des plus élevés du monde arabe. [...] Le fait que la Libye soit parvenue à devenir un pays riche était un de ses crimes qui lui été reproché en 2011. Les ressources pétrolières, financières, économiques et les ressources naturelles libyennes ont toujours tenté les États-Unis et leurs alliés. Elles étaient le butin de guerre en Libye. Alors que les réserves d'énergie et la géopolitique sont pour beaucoup dans le déclenchement de la guerre de 2011, celle-ci a été également menée en partie pour s'emparer des vastes avoirs financiers de Tripoli et pour élargir et maintenir l'hégémonie financière au bord de l'effondrement de Wall Street et des autres places financières. Wall Street ne pouvait pas permettre à Tripoli de ne pas être endettée, de continuer à accumuler des avoirs financiers internationaux et d'être un pays créancier qui accorde des prêts internationaux et fait des investissements dans d'autres pays, en particulier en Afrique. Ainsi, les grandes banques des États-Unis et de l'Union européenne, tout comme les grands conglomérats pétroliers multinationaux, avaient des intérêts importants et ont joué un rôle majeur dans la guerre de l'OTAN contre Tripoli. »

Dans cet article, Nazemroaya explique que la division actuelle de la Libye en entités géographiques et factions politiques est un projet impérialiste ancien :

« Historiquement, le plan de partage de la Libye remonte à la période 1943-1951. Plusieurs tentatives infructueuses ont été faites pour placer sous tutelle la Libye après la défaite de l'Italie et l'Allemagne en Afrique du Nord. Après la Deuxième Guerre mondiale, ces tentatives de partage de la Libye ont débouché sur l'instauration d'un régime monarchique fédéral, une fédération semblable à celle qui sera mise en place en Irak après l'invasion anglo-américaine illégale de 2003. Si les Libyens n'avaient pas accepté la forme fédérale pour leur société relativement homogène, ils n'auraient pas acquis leur indépendance en 1951.

« Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, les Libyens ont aidé la Grande-Bretagne et lui ont permis de pénétrer dans leur pays pour combattre les Italiens et les Allemands. Benghazi a éte reprise par l'armée britannique le 20 novembre 1942 et Tripoli le 23 janvier 1943. Malgré ses promesses de permettre à la Libye de devenir un pays indépendant, le plan de Londres était d'administrer les deux provinces libyennes de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque séparément comme des colonies, tandis que Paris mettrait sous contrôle le Fezzan, près d'un tiers de la Libye, la région sud-ouest du pays à la frontière de l'Algérie, du Niger et du Tchad. [...] Après la Deuxième Guerre mondiale, les vainqueurs et l'Italie ont voulu diviser la Libye en territoires sous tutelle qu'ils gouverneraient. Les gouvernements américain, britannique, français et soviétique saisirent de la question l'Assemblée générale de l'ONU le 15 septembre 1948. Les Britanniques et les Italiens ont alors fait une ultime proposition le 10 mai 1949, appelée le Plan Bevin-Sfora pour la Libye, qui diviserait le territoire libyen en une Tripolitaine sous tutelle italienne, une Cyrénaïque sous tutelle britannique et un Fezzan sous tutelle française. Ce plan a échoué à cause du vote crucial d'Haïti qui a voté contre cette proposition. Haïti fut le seul pays à s'opposer à la partition de la Libye.

« Les britanniques se sont alors tournés vers le roi Idris pour balkaniser en douce la Libye avec la création d'un émirat fédéral doté d'une Assemblée nationale, contrôlée par le roi Idris et un petit conseil de chefs libyens non élus. Ce type de système fédéraliste était inacceptable pour la plupart des Libyens, car il était conçu comme un moyen de contourner la volonté du peuple libyen. Les représentants élus de la région très peuplée de la Tripolitaine étaient neutralisés par les chefs non élus de la Cyrénaïque et du Fezzan.

« Cette situation mécontentait beaucoup de nationalistes arabes. Le Caire a été extrêmement critique envers ce que les États-Unis et leurs alliés essayaient de faire et a qualifié cette manoeuvre de tromperie diplomatique. Néanmoins, malgré l'opposition de la majorité des Libyens, Idris a imposé le fédéralisme à la Libye en 1951. Les Libyens ont généralement considéré cela comme une trahison franco-anglaise. Idris a été forcé d'abolir le système fédéraliste et de le remplacer par un système unitaire le 27 avril 1963.

« Le projet impérialiste de diviser la Libye n'a jamais été abandonné, il a seulement été mis de côté temporairement dans les différents ministères des Affaires étrangères du bloc occidental et les capitales de l'OTAN. En mars 2011, le directeur national du renseignement des États-Unis, James Clapper Jr, a témoigné devant le Comité des Services armés du Sénat que à la fin du conflit en Libye, ce pays d'Afrique du Nord reviendrait à ses anciennes divisions fédéralistes monarchiques et qu'il aurait deux ou trois différentes administrations. Le même mois, le Commandant suprême de l'OTAN, l'amiral Stravridis, a également dit au Comité des Services armés du Sénat que les différences tribales en Libye allaient être amplifiées par la guerre de l'OTAN à bord. Il y a même eu des discussions multilatérales sur comment diviser le pays, mais il n'y a jamais eu d'entente sur les lignes exactes et les négociations n'ont pas avancé sur la délimitations des frontières dans le désert et les régions montagneuses.

« Les plans américains pour le renversement du gouvernement libyen qui avait été élaborés en 1982 par le Conseil national de sécurité des États-Unis (NSC) sous le gouvernement Reagan ont été également révisés ou mis à jour pour la guerre de l'OTAN en 2011. On peut voir clairement que ces plans prévoyait une utilisation mixte de l'insurrection et l'attaque militaire. Selon Joseph Stanik, les plans des États-Unis prévoyaient la guerre et le soutien simultané aux groupes d'opposition contrôlée par la CIA et « une combinaison d'actions visibles et d'opérations sous couverture destinée à exercer une pression significative sur Kadhafi ». Pour exécuter le plan des États-Unis, Washington devait tout d'abord fomenter un conflit en utilisant les pays voisins de la Libye « pour trouver un casus belli pour une action militaire » et assurer les besoins logistiques des groupes d'opposition contrôlés par la CIA qui devaient lancer une campagne de sabotage de l'économie et des infrastructures contre le gouvernement de la Libye. Le nom de code pour ces plans secrets était « Flower ». Stanik explique :

« Le NSC a restreint l'accès à ces plans top secrets à environ deux douzaines de fonctionnaires. « Flower » avait deux sous-composantes : l'opération Tulipe et l'opération Rose. Opération Tulipe était le nom de code de l'opération secrète de la CIA visant à renverser Kadhafi en soutenant des groupes d'exilés anti-kadhafistes et des pays comme l'Égypte, qui voulait chasser Khadafi du pouvoir. Opération Rose était le nom de code pour une attaque surprise contre la Libye qui devait être lancée par un pays allié, l'Égypte probablement, et soutenu par la force aérienne américaine. Si Kadhafi était tué au cours de « Flower », Reagan était prêt à en accepter le blâme. »

« Il se trouve que le Secrétaire à la défense des États-Unis du gouvernement Obama, Robert Gates, qui était le directeur adjoint du renseignement à l'époque, a approuvé Rose, la sous-composante militaire de « Flower ».

« Depuis le renversement du gouvernement de la Jamahiriya par l'OTAN, c'est exactement ce qui est arrivé en Libye. Un état de chaos généralisé s'est installé, et a débordé dans les États voisins comme le Niger. Il y a d'innombrables factions et plusieurs organes de gouvernement, notamment le Conseil de transition dans le District de Tripoli, le Conseil militaire de Misrata dans le District de Misrata, plusieurs pseudo Émirats en Cyrénaïque et des gouvernements loyaliste de la Jamahiriya et des gouvernements tribaux dans les montagnes de l'Ouest et le Fezzan. Il y a même eu des alliances entre des milices loyalistes de la Jamahiriya et des milices anti-Jamahiriya pour combattre toutes les autres factions. Le résultat final est une situation d'anarchie et de guerre civile semblable à la situation somalienne. L'État a essentiellement été « failli » par les États-Unis et leurs alliés. L'autorité gouvernementale de l'après-Jamahiriya est limitée aux bureaux de ceux qui ont été mis au pouvoir et à quelques autres endroits. Les crimes violents ont explosé. Les différentes factions se combattent mutuellement pour le contrôle de Tripoli et des autres grandes villes et les armes libyennes sont introduites en contrebande dans différents pays. Même les responsables américains, qui ont facilité la création des groupes qui sévissent en Libye, ne sont pas à l'abri des troubles qu'ils ont fomentés comme le montre l'assassinat de l'ambassadeur des États-Unis, John Christopher Stevens, à Benghazi le 12 septembre 2012.

« La production pétrolière et gazière a été arrêtée. Les biens nationaux ont été vendus à des sociétés étrangères et privatisés. La Libye n'est plus une puissance économique concurrentielle en Afrique ni une puissance financière grandissante. La Libye a été transformée pratiquement du jour au lendemain d'un pays sans dette à un pays endetté.

« Il y a aussi une grande ironie à tout cela. Les avions de guerre du régime libyen soutenu par les États-Unis qui a remplacé la Jamahiriya ont commencé à bombarder les citoyens libyens en 2014 alors que les combats pour le contrôle de Tripoli faisaient rage. Les États-Unis, l'Union européenne et l'OTAN n'ont pas bougé alors qu'en 2011 ils avaient lancé une campagne de bombardements et la guerre sur la base des fausses accusations que le gouvernement de la Jamahiriya, bombardaient des civils. La fraude de ces acteurs est plus qu'évidente. »

(Global Research, 22 novembre 2014)

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Naufrage du traversier Sewol en Corée du Sud

Des parents éplorés se tournent vers les Canadiens dans leur lutte pour la justice


Le 16 avril 2014, le traversier Sewol transportant 476 personnes a chaviré et coulé, ce qui constitue la plus importante catastrophe maritime de l'histoire de la Corée du Sud. Deux-cent-quatre-vingt-quinze passagers ont perdu la vie, dont 245 étudiants de 11ème année en excursion. Neuf passagers manquent toujours à l'appel, dont quatre étudiants et deux enseignants. Jusqu'à ce jour, en dépit des demandes des familles des victimes, du peuple coréen et des peuples de partout, aucune enquête complète n'a été faite pour faire la lumière sur la cause du naufrage, pour expliquer pourquoi les passagers n'ont pas été secourus sur-le-champ puisque des bâtiments de la Garde côtière étaient à proximité du traversier en détresse, et pourquoi celui-ci n'a pas été récupéré pour qu'on découvre de nouvelles preuves.

Le 20 mars, Jisung Lee et Jongbeom Park, qui ont chacun perdu un enfant dans cette tragédie, ont pris la parole devant un auditoire de Toronto pour raconter leur histoire et demander au peuple canadien de les appuyer, eux et les autres familles de victimes, dans leur démarche visant à obtenir une enquête pour élucider cette tragédie et pour obtenir réparation et pour que les responsables soient châtiés. L'événement a eu lieu au centre Beit Zatoun et a été organisé par les Citoyens de Toronto en solidarité avec les familles du traversier Sewol. Il a été parrainé par le Centre pour l'étude de la Corée de l'université de Toronto, le Réseau communautaire des études de l'Asie-Pacifique Dr. David Chu ainsi que le Centre pour la recherche sur l'Asie de l'université York. L'événement faisait partie d'une tournée nord-américaine où les victimes ont pu s'exprimer et alerter l'opinion publique.

Dans ses remarques d'ouverture, Ju Hui Judy Han, professeure adjointe de géographie à l'université de Toronto, a dit que les politiques néolibérales imposées à la société sud-coréenne par le gouvernement conservateur de la présidente Park et de son prédécesseur avait mené à la privatisation d'un grand nombre d'avoirs publics. L'usurpation du secteur public par les monopoles et les entreprises a fait en sorte qu'on coupe les coins ronds, que les travailleurs ne sont pas formés de façon adéquate et que les règlements de sécurité sont souvent mis au rancart. Elle a expliqué que plus de 50 % des travailleurs de l'industrie coréenne, tels que le capitaine et la plupart des membres de l'équipage du Sewol, sont des travailleurs temporaires et contractuels à court terme. C'est cet état de fait qui est directement responsable de la tragédie du traversier Sewol.

Les orateurs ont mis en relief que le gouvernement Park de la Corée du Sud n'a assumé aucune responsabilité vis-à-vis cette catastrophe et la présidente Park et son gouvernement ont tourné le dos aux efforts déployés par les familles des victimes pour obtenir réparation. Ils ont aussi souligné que pour eux le naufrage du Sewol n'est pas un accident maritime mais un véritable « massacre », puisqu'il était possible de secourir tous les passagers mais ce n'est pas ce qui s'est produit. Jisung Lee, la mère de l'étudiant Do Eon Kim, a dit que dès que le traversier a été en difficulté, les parents se sont mis à recevoir des messages textes de leurs enfants sur le traversier disant qu'il était en danger. Pendant ce temps, les médias rapportaient en temps réel que l'opération de sauvetage était en cours et que les passagers n'étaient pas en danger. Pour les parents, c'était la confusion la plus totale sur ce qui se passait vraiment. Elle a aussi expliqué que les principales personnes ayant été secourues sont le capitaine et certains membres de l'équipage qui ont abandonné le navire en disant aux passagers de ne rien faire !

Jongbeom Park, le père de l'étudiant Ye Seul Park, a dit que le naufrage du traversier était directement attribuable à « l'emprise des intérêts privés sur l'autorité publique ». Selon lui, il existe une crise au sein de la société sud-coréenne dans laquelle l'autorité et les institutions publiques sont démantelées et privatisées . Par conséquent, a-t-il dit, ces institutions rendent de moins en moins de comptes au peuple. Il a expliqué que les familles des victimes sont bien au fait que leur démarche se fait dans le contexte d'une lutte plus large pour la démocratie, la paix et le changement. Park a aussi dit qu'en raison de l'obstruction du gouvernement sud-coréen, les familles des victimes ont décidé d'en appeler au tribunal de l'opinion publique pour obtenir justice. Ils souhaitent faire connaître leur drame au monde entier et exercer une pression sur le gouvernement Park pour qu'il assume ses responsabilités face au meurtre de leurs enfants et aux membres des familles.

Dans la discussion qui a suivi, une personne a dit que le gouvernement sud-coréen doit partir et qu'on ne pouvait s'attendre à ce que ce gouvernement coopère avec les familles des victimes ou qu'il les assiste de quelque façon que ce soit. Au cours de la discussion, il est devenu clair qu'une grande désinformation était faite au sujet de cette tragédie et que l'État sud-coréen faisait tout ce qu'il peut pour isoler les familles des victimes. Une autre personne a noté que les États-Unis dominent la Corée du Sud et qu'il existe un lien direct entre les politiques nationales des gouvernements étasuniens et sud-coréens et que les efforts du peuple coréen visant à prendre leur avenir en main, mettre fin à l'occupation de leur pays et lutter pour la paix et la réunification vont permettre de mettre fin à ces catastrophes.

Les orateurs disent avoir été chaleureusement accueillis par le peuple canadien. L'une des organisatrices torontoises, Kelli Lee, a dit que depuis août 2014 jusqu'à aujourd'hui pas une journée ne se passe sans qu'une personne ne fasse la grève de la faim à Toronto en appui à la lutte des familles des victimes du Sewol pour la justice. Aussi, immédiatement après le naufrage du traversier Sewol, un grand nombre de signatures ont été recueillies dans la communauté universitaire de York et de Toronto pour demander la tenue d'une enquête pour élucider cette tragédie. À la réunion même, les participants ont écrit des messages d'appui aux familles des victimes que les orateurs apporteront avec eux.

Pour de plus amples informations contacter sewoltoronto@gmail.com, ou visiter le site web suivant pour signer la pétition : www.sewoltruth.com.

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France: la loi antiterroriste fait sa première victime

Mise en coupe réglée d'Internet

Le front des libertés publiques est l'un des rares domaines où le gouvernement ne chôme pas. L'encre du dernier décret concernant les sites faisant l'apologie du terrorisme est à peine sèche qu'une première victime est déjà tombée : le site islamic-news, réputé pro-djihad. Et celui-ci ne devrait être que le premier d'une (très) longue liste car au moins une cinquantaine de plateformes sont d'ores et déjà dans le collimateur du gouvernement. Prenant acte d'une individualisation des parcours terroristes, la loi du 13 novembre 2014 renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme est dirigée contre les « loups solitaires » se radicalisant sur Internet. Mais gares aux victimes collatérales... La tentation est évidemment grande de s'en servir aussi contre des sites contestataires non liés à la mouvance islamique mais prônant l'activisme militant ou le soutien aux mouvements de libération nationale. En réalité, tout est dans la manière de définir le « terrorisme », notion éminemment élastique

Un premier site bloqué pour « apologie du terrorisme »

À l'occasion des débats parlementaires de l'automne dernier, le projet de loi antiterroriste porté par Bernard Cazeneuve a été dénoncé comme inadapté à la menace qu'il prétendait éradiquer et fortement liberticide. Renforçant la surveillance sur Internet, il permet, par son article 4, le blocage administratif des sites faisant l'apologie du terrorisme ou incitant à commettre des actes terroristes.

L'apologie du terrorisme, comme l'apologie des crimes de guerre, était jusque-là réprimée par la loi sur la presse de 1881 qui encadre la liberté d'expression en France. Le texte a sorti de ce périmètre législatif relativement protecteur les délits de « provocation aux actes de terrorisme » et d'« apologie du terrorisme », pour les intégrer dans un article spécifique du code pénal, considérant qu'il ne s'agit pas « d'abus de la liberté d'expression (...) mais de faits qui sont directement à l'origine d'actes terroristes », afin de les réprimer plus sévèrement tout en donnant davantage de pouvoirs aux enquêteurs travaillant sur ces dossiers, notamment pour infiltrer des réseaux et avoir recours à des écoutes et des sonorisations. Le texte permet aussi la possibilité d'un blocage administratif, sans requérir l'aval d'un juge, de sites faisant l'apologie du terrorisme. La procédure est expéditive : si l'éditeur et l'hébergeur d'un site ne répondent pas aux demandes de retrait de la police judiciaire, les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) sont alors saisis pour bloquer l'accès sans délai. Une mesure qui s'inspire des dispositions prévues pour les sites pédopornographiques et qui, à défaut d'être efficace, constitue une entrave de plus à la liberté d'expression. Ce dispositif de blocage qui échappe à toute procédure contradictoire est en effet totalement opaque en plus d'être arbitraire : le ministère de l'Intérieur rend inaccessible les contenus incriminés et n'a pas à motiver pas sa décision. Ainsi, pas un début de preuve de la dangerosité du site islamic-news n'a été apportée. Et, cerise sur le gâteau, en redirigeant les internautes vers une page d'accueil sous son contrôle, le ministère de l'Intérieur se donne les moyens de connaître les adresses IP des visiteurs de ces sites... Plutôt inquiétant quand on sait par ailleurs que le gouvernement envisage d'étendre le blocage administratif aux sites faisant la promotion de propos racistes ou antisémites, voire antisionistes, infractions qui seraient également sorties de la loi de la presse de 1881 afin de faciliter et durcir les sanctions à leur encontre.

Plus grave, le blocage concerne une infraction dont les contours sont toujours aussi flous : la définition du terrorisme donnée par l'Union Européenne est en effet assez large pour permettre la répression d'actions syndicales ou politiques non violentes (grève illégale, blocage de systèmes informatiques, occupation de routes, de bâtiments publics ou privés pour manifester) : « association structurée, de plus de deux personnes, établie dans le temps et agissant de façon concertée en vue de commettre des infractions terroristes (...) visant à menacer un ou plusieurs pays, leurs institutions ou leur population avec l'intention d'intimider ces derniers et de modifier ou détruire les structures politiques, sociales et économiques de ces pays ». Le soutien à un mouvement social radical ou à une lutte comme celle du mouvement palestinien pourrait très bien tomber à terme sous le coup de l'inculpation d'apologie du terrorisme. Le CRIF considère d'ores et déjà qu'une exposition photographique sur le Hamas fait l'apologie du terrorisme et a demandé son interdiction.

Le contrôle d'Internet est une constante préoccupation des gouvernements qui se succèdent depuis dix ans car cet espace de liberté est aussi souvent un espace de contestation. Mais jamais on n'était allé aussi loin dans les mesures liberticides. Le prétexte de l'antiterrorisme justifie une surveillance sans précédent d'Internet et un renforcement du pouvoir exécutif en installant une justice administrative expéditive. Cette reprise en main est bien utile au gouvernement pour faire diversion et resserrer les rangs dans un moment de crise économique, sociale et politique sans précédent.

(bourgoinblog.wordpress.com, 16 mars 2015)

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39e anniversaire de la Journée de la Terre en Palestine

Vive le peuple palestinien et sa résistance inébranlable! Non à la terreur d'État sioniste!


Le 30 mars est le 39e anniversaire de la Journée de la Terre. Le 30 mars 1976, six Palestiniens habitant des villages arabes à l'intérieur de la Ligne verte ont été tués par des soldats israéliens alors qu'ils protestaient contre l'ordre qui avait été donné de confisquer 5550 âcres de terre de la Galilée. C'est depuis ce moment que la Journée de la Terre est commémorée par les Palestiniens vivant en Israël de même qu'en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem et par les peuples épris de justice dans le monde.

La commémoration cette année se tient alors que l'occupant sioniste en Israël accroît sa pression pour isoler les Palestiniens politiquement et les affamer économiquement. Cela est fait non seulement comme châtiment collectif pour leur résistance résolue, mais pour les empêcher de forcer Israël à rendre des comptes sur la scène internationale, notamment devant la Cour pénale internationale, pour ses crimes de guerre et ses autres violations du droit international. La possibilité que cela pourrait se produire bientôt semble pousser les forces d'occupation sionistes à intensifier leur violence et leur agression.

Les crimes brutaux que les sionistes ont commis à Gaza en juillet et en août 2014 ont laissé une empreinte profonde dans la conscience des peuples du monde qui veulent que les sionistes rendent compte de leurs crimes passés et actuels. Pendant ce temps, sous la protection des impérialistes américains et de leurs alliés dont le gouvernement extrémiste pro-sioniste de Stephen Harper, les sionistes ne reculent devant rien pour tenter de justifier leurs crimes et échapper à leur châtiment.

La Journée de la Terre prend une importance encore plus grande cette année alors que les sionistes intensifient leur vol de terres en étendant leurs colonies de peuplement dans les territoires occupés.

Ces actes d'agression contre une population civile vivant sous occupation et la discrimination raciste contre les Arabes israéliens exercée par le gouvernement sioniste d'Israël sont des actes de provocation et de génocide qui visent à faire disparaître un peuple entier et à le priver de son droit inaliénable de retourner aux terres dont il a été si brutalement dépossédé. Cela ne doit pas passer !

À l'occasion de la Journée de la Terre 2015, Le Marxiste-Léniniste lance l'appel à tous les Canadiens à intensifier leurs activités en appui à la juste lutte du peuple palestinien pour son droit d'être et son droit de retourner dans sa patrie.

Vive la Palestine ! Vive la résistance palestinienne !
Ne touchez pas à Gaza ! Mettez fin à l'occupation !

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Le gouvernement Netanyahu s'enfonce
toujours plus dans la criminalité


Manifestation contre Netanyahu à Tel Aviv le 7 mars 2015

Les élections législatives en Israël ont eu lieu le 17 mars. Le premier ministre Benjamin Netanyahu et le Parti Likoud ont fini en tête. Pendant la campagne électorale, Netanyahu a attaqué cyniquement le peuple palestinien et ses droits sur une base raciste et mené une campagne de peur et de guerre contre l'Iran.

On lit dans un rapport de Democracy Now ! : « Netanyahu a terminé sa campagne en s'engageant à s'opposer à un État palestinien, trahissant son engagement symbolique de 2009 pour une solution à deux États. Netanyahu a aussi promis d'étendre les colonies de peuplement illégales en Cisjordanie et a lancé un appel de dernière minute à ses supporters contre la possibilité d'un taux de participation élevé des électeurs arabes. »

Même l'organisation sioniste israélienne Peace Now a fait remarquer en 2013 que le gouvernement Netanyahu, depuis son arrivée au pouvoir en 2009, « [a démontré], par ses politiques et ses actions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qu'il entendait utiliser les colonies de peuplement pour saboter et rendre impossible une solution réaliste et viable à deux États au conflit israélo-palestinien.

« Ces politiques et ces actions comprennent :

« — la construction, les appels d'offres et l'approbation de projets de construction de même que la planification de nouvelle construction dans des colonies situées profondément en territoire cisjordanien, à l'est de la route approuvée de la frontière avec Israël ;

- un nombre record d'appels d'offres, l'approbation de projets de construction et la planification de construction à venir dans les colonies de peuple à Jérusalem-Est ;

- la construction, les appels d'offres, l'approbation de projets de construction et la planification de construction dans les colonies de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est dont l'expansion est particulièrement problématique sinon dévastatrice pour un éventuel accord de paix ;

- l'adoption d'une politique formelle de 'légalisation' de la construction illégale dans les colonies de peuplement, ce qui va ajouter de nouvelles constructions et de nouveaux avant-postes illégaux et mener à l'établissement, pour la première fois depuis des décennies, de nouvelles colonies de peuplement ;

- un traitement préférentiel pour les colons et les colonies, incluant le financement de projets sont le but est de créer de l'appui parmi les Israéliens au maintien des colonies de peuplement, dont celles qui sont situées profondément en territoire cisjordanien, en tant que territoire permanent d'Israël. »

La dernière ronde de pourparlers de paix a été levée en avril 2014 parce que les sionistes persistaient à construire encore plus de colonies même pendant les pourparlers et qu'ils ont fait d'autres gestes de négociation de mauvaise foi et d'intransigeance.

Cette situation démontre clairement qu'avec la réélection de Netanyahu comme premier ministre, les Palestiniens n'ont pas devant eux un partenaire qui veut réellement négocier et qu'ils ne peuvent compter que sur leur résistance et leurs initiatives de même que sur l'appui des peuples pour obtenir justice.


March 7, 2015 demonstration in Tel Aviv.

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La Palestine se joint à la Cour pénale internationale

L'Autorité palestinienne a soumis sa demande pour joindre la Cour pénale internationale (CPI) le 2 janvier. Le 7 janvier, le secrétaire général des Nations unies a confirmé que les Palestiniens vont devenir formellement membres de la CPI le 1er avril. Le registraire de la cour a dit que la juridiction va remonter au 13 juin 2014, soit avant l'assaut brutal d'Israël contre Gaza, l'opération Bordure protectrice, qui a tué plus de 2200 personnes, en majorité des civils.

On lit dans un rapport du 17 mars de Mintpress que « la Palestine entend déposer sa première plainte contre Israël à la Cour pénale internationale (CPI) dans les prochaines semaines pour crimes de guerre ».

« Mohammad Shtayyeh, le ministre du Conseil économique palestinien pour le développement et la reconstruction, a confié à l'AFP qu un des premiers gestes importants sera 'le dépôt d'une plainte contre Israël le 1er avril au sujet de la guerre contre Gaza (2014) et les activités de peuplement'.

« La Palestine, un État observateur aux Nations unies, va officiellement se joindre à la CPI le 1er avril, après avoir adhéré au Statut de Rome, la charte de fondation de la CPI, le 2 janvier. La Cour a maintenant juridiction sur la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et sur Gaza.

« La Palestine a déposé une requête à la CPI le 1er avril, soit la veille de son adhésion au Statut de Rome, lui demandant de faire enquête sur de possibles crimes de guerre sur son territoire.

« La cour depuis ce moment a ouvert un examen préliminaire de la situation, lequel, a-t-elle dit, va permettre une analyse 'entièrement indépendante et impartiale'.

« [Le mois dernier], Israël a répliqué à l'annonce de la cour en demandant aux 122 États membres de la CPI d'arrêter de financer la cour.

« La CPI 'ne représente personne. C'est un organe politique', a dit le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman. Il a ajouté : 'Nous avons demandé à nos amis au Canada, en Australie et en Allemagne de lui couper les fonds. '

« La France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie ont dit à Reuters qu'ils vont ignorer l'appel d'Israël. »

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Chantage économique sioniste

Depuis janvier, Israël retient plus de 100 millions $ en taxes qu'il collecte chaque mois au nom de l'Autorité palestinienne, ce qui dévaste l'économie. C'est du chantage économique pour que l'Autorité palestinienne se retire de la Cour pénale internationale (CPI).

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) expliquait la situation dans son bulletin de janvier 2015 :

« La crise économique de longue date à Gaza a été davantage exacerbée en janvier par la décision d'Israël de geler le transfert des revenus de taxes qu'il perçoit au nom de l'Autorité palestinienne (AP), en représailles pour l'accession palestinienne à la Cour pénale internationale. Avec pour résultat, quelque 70 000 fonctionnaires sur liste de paye de l'AP recevaient seulement une proportion de leurs salaires de décembre 2014, alors que le sort des salaires pour janvier 2015 n'est pas clair. Cela exacerbe le problème actuel de 40 000 autres fonctionnaires et personnels de sécurité recrutés par les autorités du Hamas qui n'ont pas reçu de salaire depuis avril 2014, à l'exception d'un paiement humanitaire en septembre 2014.

« La crise des salaires continue, aggravée par l'un des taux de chômage les plus élevés dans le monde (près de 45 %), a davantage compromis la sécurité alimentaire de la population et a eu un impact direct négatif sur la fourniture des services de base, incluant la santé, l'eau et l'assainissement, ainsi que les réponses d'urgence.

« La frustration de la population de Gaza est accentuée par la lenteur des déboursements des fonds promis par les États membres lors de la conférence d'octobre 2014 au Caire pour la reconstruction de Gaza, un facteur qui handicape sévèrement la possibilité pour les acteurs humanitaires et de développement de faire face à l'énorme charge de travail pour le redressement et la reconstruction. Les quelque 100 000 personnes toujours déplacées suite aux hostilités de juillet-août sont particulièrement affectées. Le 27 janvier, l'UNRWA [Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient] suspendait son programme d'assistance financière pour les familles réfugiées et le programme de l'UNDP [Programme des Nations unies pour le développement] pour la population non réfugiée à Gaza est compromis de manière similaire en raison de graves insuffisances en matière de financement.

« Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité, le sous-secrétaire général aux Affaires politiques a prévenu que la situation à Gaza devient 'de plus en plus inquiétante' et qu'une 'combinaison de l'échec de rectifier les problèmes persistants de gouvernance et de sécurité ainsi que la lenteur de la reconstruction a créé un environnement de plus en plus toxique.'

« Pour s'adresser aux besoins humains les plus critiques des 1,6 millions de Palestiniens vulnérables, l'équipe de pays humanitaires, en partenariat avec le gouvernement de Palestine, lançait son plan de réponse stratégique pour 2015 le 12 février. Le plan demande 705 millions $US pour financer les interventions humanitaires dans les territoires palestiniens occupés, dont 75 % des projets dans la Bande de Gaza.

« Même si elles sont entièrement financées et mis en uvre, ces seules interventions ne peuvent arrêter la détérioration continue à Gaza, ou prévenir un nouveau cycle de violence. Cela demanderait plus de mesures significatives, incluant la levée du blocus israélien ; la consolidation du gouvernement de consensus national et la résolution de la crise des salaires ; le déboursement des fonds promis pour la reconstruction de Gaza ; le renforcement du cessez le feu et la réouverture du point de passage de Rafah avec l'Égypte. »

Les États-Unis ont aussi menacé de couper 440 millions $US en aide envoyée à l'Autorité palestinienne si sa demande d'adhésion à la Cour pénale internationale n'est pas retirée.

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Intensification du vol des terres palestiniennes


Protestation contre la colonisation à Abou Dis, Palestine, le 6 mars 2015

Le 12 février, le Dr Riyad Mansour, ambassadeur et observateur permanent de l'État de la Palestine auprès de l'Organisation des Nations unies a envoyé une lettre au secrétaire général, au président de l'Assemblée générale et au président du Conseil de sécurité des Nations unies, dans laquelle il détaille l'intensification des actions de la puissance occupante sioniste visant à priver les Palestiniens de leurs terres. Voici des extraits de la lettre :

« Je regrette de vous informer que les conditions dans l'État de la Palestine occupée, y compris Jérusalem-est, s'aggravent puisqu'Israël, la puissance occupante, continue ses pratiques illégales et provocatrices, en particulier dans le cadre de ses activités de colonisation et de punition collective du peuple palestinien.

« En violation grave de la IVe Convention de Genève, notamment les articles 49 et 33, Israël persiste dans sa colonisation de la terre palestinienne, la confiscation et la destruction des biens palestiniens et des déplacements forcés de civils palestiniens. La puissance occupante persiste avec des punitions collectives et des représailles brutales contre l'ensemble de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, avant tout grâce à son blocus inhumain. L'effet cumulatif est l'accroissement de la souffrance, de la frustration et du désespoir humain qui menace de déstabiliser complètement la situation.

« Malgré les tensions et les risques croissants, Israël commet systématiquement ces crimes qui sont pour elle une politique. Elle le fait au mépris de l'opinion mondiale et au mépris flagrant du droit international, y compris des Statuts de Rome de la Cour pénale internationale, à laquelle l'État de Palestine adhère et dont il deviendra bientôt un État membre. Incontestablement, le manque de responsabilité a favorisé cette impunité israélienne et 'il est grand temps pour la communauté internationale d'y faire face comme une question de responsabilité juridique, politique et morale, en sachant parfaitement que ces actes illégaux ont et continuent d'entraver la réalisation d'un règlement pacifique du conflit.

« Durant la période récente, le gouvernement israélien est allé de l'avant avec sa décision d'accroître plusieurs colonies en Cisjordanie grâce à diverses mesures trompeuses et illégales. Cela comprend l'émission de directives militaires pour la confiscation de milliers de dunums de terres palestiniennes en les déclarant comme des soi-disant ' terres d'État ' et déclarant d'autres régions comme des soi-disant ' zones militaires fermées '. Durant près d'un demi-siècle de cette occupation militaire belligérante, toutes ces mesures ont servi un ordre du jour israélien : pour déplacer par la force les populations palestiniennes, coloniser et de facto annexer massivement des régions de terres palestiniennes, en grave violation du droit international et en contradiction avec la solution de deux États selon les frontières d'avant 1967.

« [... L]e 9 février, Israël a émis une directive militaire déclarant de vastes étendues de terres s'étendant de Jérusalem-est occupée à Bethléem, d'Al-Khalil à la mer Morte comme ' zones militaires fermées '. Ici, il est pertinent de noter que le gouvernement palestinien avait déjà fait connaître ses intentions de créer une réserve naturelle et de construire un aéroport dans cette région de la Palestine. En outre, il convient de noter qu'environ 18 % de la Cisjordanie a été désignée par Israël comme une ' zone militaire fermée pour l'entraînement', touchant au moins 38 communautés palestiniennes et des milliers de civils palestiniens.

« En même temps, Israël persiste sans relâche avec ses activités de colonisation dans Jérusalem-est occupée, ciblant agressivement la ville avec sa campagne illégale. Dans la période récente cela a impliqué la mise en place de plans pour la construction de milliers d'unités sous le couvert du ' tourisme ' et de ' la construction de chambres d'hôtel ' dans plusieurs quartiers nettement palestiniens de la ville, y compris dans Jabal Al-Mukabber, Sheikh Jarrah, Beit Safafa et Wadi Al-Joz.

« Tous ces plans visent clairement à enchâsser le contrôle illégitime d'Israël sur la région avec la création de ' faits sur le terrain ' liant davantage les colonies illégales et isolant encore plus Jérusalem-est occupée. Il s'agit de tentatives en cours par la puissance occupante de mettre en oeuvre ce que l'on dénomme le soi-disant plan ' E1', y compris diverses manigances et tentatives répétées pour déplacer par la force des milliers de familles bédouines palestiniennes dans cette région. Nous attirons une fois de plus l'attention de la communauté internationale, soulignant les menaces de telles actions israéliennes envers la contiguïté de l'État de la Palestine, y compris Jérusalem-est. À cet égard, les civils palestiniens protestant contre ces actions continuent d'être agressés par les forces d'occupation israéliennes qui ont détruit, pour la cinquième fois cette semaine, le village de protestation de 'Bawabat Al-Qods ' (Jérusalem Gateway), près d'Abu Dis, démolissant avec des bulldozers et confisquant des biens, y compris les effets personnels des manifestants.

« En outre, dans le cadre de sa campagne éhontée de colonisation illégale, Israël, la puissance occupante, continue de démolir les maisons et les propriétés palestiniennes en violation directe des interdictions claires du droit international humanitaire. À cet égard, nous devons attirer l'attention sur la directive récente émise par le premier ministre israélien pour la démolition de 400 structures palestiniennes dans la soi-disant « zone C » de la Cisjordanie, dont la majorité ont été construits avec le soutien financier de l'Union européenne pour des écoles et des maisons et pour le développement économique de cette région. En outre, le 27 janvier, un tribunal israélien a ordonné la confiscation de centaines de dunums de terres palestiniennes dans le village de Beit Ula, au nord-ouest d'Al-Khalil. De plus, les forces d'occupation israéliennes ont affiché des avis de confiscation d'un autre 2 000 dunums de terres privées palestiniennes dans le village de Shuyukh, au nord-est d'Al-Khalil.

« Ces actions israéliennes délibérées, illégales et systématiques compromettent sérieusement la présence palestinienne et la viabilité des communautés palestiniennes dans cette région. Durant le mois de janvier 2015, les démolitions israéliennes dans la ' Zone C ' ont entraîné la destruction de 86 structures, y compris des maisons, des conduits d'eau, des citernes et des réservoirs, des véhicules et clôtures agricoles ainsi que le déplacement de 117 personnes, y compris des enfants. Une telle destruction arbitraire et sans motif, qui est clairement destinée à causer de la misère et rendre la vie insupportable pour la population civile palestinienne, constitue une violation de la IVe Convention de Genève et viole de nombreux droits humains, y compris le droit à la propriété, à un logement convenable, à la subsistance, à l'éducation et au développement.

« Bien sûr, la puissance occupante continue également avec célérité ses démolitions dans Jérusalem-est occupée. Le 9 février, les forces d'occupation israéliennes ont démoli une maison palestinienne, à nouveau dans le quartier de Silwan, qui a été particulièrement visée par cette destruction. La démolition a forcé les 14 membres de la famille d'Ahmad Mahmoud Al-Abbasi à se retrouver sans domicile et la famille s'est même vu empêchée de retirer ses biens de la maison avant qu'elle ne soit démolie.

« À cet égard, [le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA)] a démontré que, durant l'année 2014, au moins 590 structures appartenant à des Palestiniens dans la ' zone C ' et à Jérusalem-est occupée ont été détruits par Israël. Ceci a entraîné le déplacement forcé de 1 177 Palestiniens, le plus grand nombre depuis que l'OCHA a commencé à surveiller le déplacement de la population civile sous occupation israélienne en 2008.

« Malheureusement, alors que la communauté internationale a depuis longtemps reconnu l'illégalité de l'ensemble de ces actions israéliennes, les a maintes fois condamnées et a appelé à leur cessation, l'échec de promulguer des conséquences pour les violations israéliennes et le mépris qui s'ensuit ont conduit à une situation d'impunité totale qui rend de plus en plus improbable la réalisation de la solution de deux États, malgré le ferme engagement palestinien et mondial envers cette solution. »

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La Commission indépendante d'enquête de l'ONU sur le conflit à Gaza en 2014 poursuit son travail

La Commission indépendante d'enquête de l'ONU sur le conflit à Gaza en 2014 poursuit son travail, en dépit des tentatives des sionistes pour la saborder.

Le 9 mars, les commissaires ont émis un communiqué de presse dans lequel ils disent avoir remis une lettre au président du Conseil des droits de l'homme demandant un report jusqu'à juin 2015 pour la remise de leur raport. « Le rapport devait être présenté au Conseil le 23 mars 2015, écrivent-ils. Les commissaires désirent avoir plus de temps afin d'évaluer l'information qu'ils ont recueillie, la plus grande partie ayant été reçue ces dernières semaines. Ils apprécient les préoccupations de toutes les victimes et témoins qui ont témoigné à la Commission et veulent les rassurer qu'ils ont l'intention de rendre justice à leurs témoignages. Ce sont des questions complexes ; évaluer les faits et considérer les questions légales en cause est quelque chose qui ne doit jamais être brusqué. »

Le 3 février, le professeur William Schabas a démissionné comme président de la Commission, pour s'assurer que l'accusation de parti-pris que l'occupation sioniste a émise contre lui ne sera pas utilisée pour faire dérailler la Commission. Le président du Conseil des droits de l'homme, l'Ambassadeur Joachim Ruecker (Allemagne), a nommé plus tard le même jour la membre de la Commission Mary McGowan Davis pour remplacer le professeur Schabas à la présidence de la Commission.

Al-Haq, une organisation palestinienne indépendante non gouvernementale basée à Ramallah, en Cisjordanie, a publié le document 'Diviser pour conquérir : une analyse légale de l'offensive d'Israël en 2014 dans la bande de Gaza'. Al-Haq écrit :

« Entre le 8 juillet et le 26 août 2014, Israël a mené une offensive massive contre la bande de Gaza occupée, sous le nom de code 'Bordure protectrice'. Selon la documentation compilée conjointement par les organisations des droits humains palestiniens Al-Haq, Al Mezan, Aldameer et le Centre palestinien pour les droits humains, un total de 2215 Palestiniens, dont 1639 civils, ont été tués durant l'offensive. De ces victimes, 556 étaient des enfants. En termes d'objectifs civils, les organisations rapportent que des dommages ont été causés à 32 028 résidences palestiniennes. On estime que 43 503 familles Palestiniennes, comprenant 125 079 enfants, ont été affectées par la destruction et les dommages aux résidences.

« La publication d'Al-Haq 'Diviser pour conquérir' [...] traite de certains aspects de la conduite des hostilités par Israël et place l'offensive dans le contexte plus large de l'occupation et d'un blocus continu illégal. En particulier, la publication discute des attaques d'Israël contres des hôpitaux, des ambulances, des journalistes et bâtiments de médias. Il conteste la politique et les pratiques d'Israël au sujet des cibles légitimes, la directive Hannibal, la notion de boucliers humains volontaires et les avertissements avant les bombardements qui ont mené à des déplacements forcés de masse. La publication expose le comportement 'moral' auto-proclamé d'Israël en démontrant qu'Israël ne s'est pas conformé au droit humanitaire international. Plutôt, il est évident qu'Israël a intentionnellement donné une fausse interprétation des normes du droit international pendant les combats. »

Pour lire le rapport, cliquez ici

   
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