Numéro 109 - 27 juin
2013
Le rôle décisif de la
politique indépendante de la classe ouvrière
Dix ans de réunions hebdomadaires
des Métallos
de Hamilton pour toujours être en position
de faire face à la situation
Les métallos de la
section locale 1005 à la manifestation du 26 janvier 2013 devant
le congrès
à la chefferie du Parti libéral de l'Ontario.
Le
rôle décisif de la politique indépendante de la
classe ouvrière
• Dix ans de réunions hebdomadaires des
Métallos de Hamilton pour toujours être en position de
faire face à la situation
Discussion sur
l'opposition à l'offensive antisociale
• Alternatives au programme
d'austérité -- deuxième partie - Peggy
Morton et K. C. Adams
• Ce que les travailleurs ont accompli en un an
en Ontario! - Rob Woodhouse
Le rôle décisif de la
politique indépendante de la classe ouvrière
Dix ans de réunions hebdomadaires des
Métallos
de Hamilton pour toujours être en position
de faire face à la situation
Réunion hebdomadaire du jeudi de la
section locale 1005 du Syndicat des Métallos, 21 octobre 2010,
tout juste avant
le début du lockout frauduleux de US Steel
Les métallos
participent à la distribution du journal Justice for Injured Workers
à Kitchener-Waterloo dans le cadre de l'opposition
ouvrière qui est parvenue à défaire les
libéraux et conservateurs à l'élection partielle. |
Le
Marxiste-Léniniste félicite les métallos
de la section locale 1005 à Hamilton qui ont
célébré récemment le 10e anniversaire de
leur réunion hebdomadaire où ils partagent l'information
et discutent de la situation dans l'industrie de l'acier et d'affaires
économiques et politiques qui les préoccupent. Le
numéro du 17 juin de Information Update, le
bulletin de la section locale, célèbre cet
accomplissement en faisant remarquer que les rencontres hebdomadaires
ont commencé au moment où Stelco a présenté
des demandes de concessions à l'été 2003 et
se sont poursuivies pendant que les travailleurs affrontaient les
procédures frauduleuses de faillite sous la Loi sur les
arrangements avec les créanciers des compagnies, lors de
l'achat de Stelco par US Steel, puis durant le lockout de 11 mois
à Hamilton Works. Dans ces réunions, appelées
réunions du jeudi, les membres abordent aussi d'autres
problèmes auxquels les travailleurs et la société
sont confrontés, en particulier le problème de
bâtir la voix indépendante de la classe ouvrière.
Souvent des représentants de travailleurs et des activistes qui
combattent pour leurs droits sont invités à venir parler
aux membres pour qu'ils soient informés et aptes à
prendre position à la défense des droits de tous. Ce
numéro du bulletin comprend des articles qui traitent de
l'importance des réunions hebdomadaires et surtout du rôle
qu'elles jouent pour permettre à chacun de donner son opinion et
de participer au développement de la perspective
indépendante de la classe ouvrière.
Le bulletin de la section locale est l'expression de la
discussion qui a lieu aux réunions du jeudi et il est
distribué chaque semaine dans le centre-ville de Hamilton pour
amener la voix des métallos dans la communauté. Le
numéro du 17 juin comprend un reportage sur la plus
récente ligne de piquetage des Métallos devant le bureau
de comté de Beamsville du chef du Parti
progressiste-conservateur Tim Hudak pour protester contre le programme
d'austérité défendu par les conservateurs et
libéraux en Ontario. On y lit que des enseignants et des
travailleurs de l'éducation se sont joints aux métallos
et que cela montre bien le caractère inclusif de ce travail et
la grande participation des travailleurs aux actions pour
défendre leurs droits contre l'ordre du jour
d'austérité. La section 1005 rapporte aussi que le
dernier numéro du journal Justice for Injured Workers
(Justice pour les travailleurs accidentés) a été
distribué à la ligne de piquetage.
On peut lire le numéro du 17 juin et les
numéros précédents du bulletin (en anglais) en
cliquant ici.
Discussion sur l'opposition à
l'offensive antisociale
Alternatives au programme
d'austérité - deuxième partie
- Peggy Morton et K. C. Adams -
Deuxième article de la série
« Discussion sur des alternatives au programme
d'austérité ». Voir la première partie
dans LML du 6 juin 2013.
Qui a droit de réclamation à la valeur
produite par la transformation
des ressources naturelles en valeur d'usage ?
L'Opposition ouvrière demande que les
gouvernements s'acquittent de leur responsabilité sociale de
voir à ce que les Canadiens et les Premières Nations
profitent de la transformation des ressources naturelles du pays en
valeur d'usage par les travailleurs. Le problème a d'autant plus
d'importance à l'heure où les gouvernements du Canada
choisissent de plus en plus l'imposition des individus et des petites
entreprises plutôt que des grandes sociétés comme
moyen de réclamer leur part de la valeur ajoutée. Cela
les amène à inventer une contradiction qui n'existe pas
entre le peuple, en tant que contribuables, et le besoin d'augmenter
les investissements publics dans les programmes sociaux, les services
et les infrastructures.
Premièrement, les réclamations que le
gouvernement fait à l'économie ne devraient pas provenir
de cette façon indirecte par l'entremise des réclamations
des travailleurs à la valeur qu'ils produisent par leur travail.
Les gouvernements ne doivent pas toucher à l'argent individuel
des travailleurs, qui provient principalement de leurs
réclamations à l'économie en échange du
travail qu'ils font ou de droits sociaux acquis quand ils sont à
la retraite ou ne travaillent pas pour une raison ou une autre. Les
réclamations du gouvernement doivent provenir directement de
l'économie et du revenu individuel qui n'est pas tiré du
travail ou des droits sociaux acquis. Elles doivent être faites
directement à l'économie et à ses
composantes ; elles doivent être distinctes des
réclamations de la classe ouvrière et des
propriétaires du capital. Dans le secteur des ressources en
particulier, les réclamations du gouvernement devraient
être faites directement à la valeur
générée par la transformation des ressources en
valeur d'usage par la classe ouvrière.
Les redevances, comme les redevances minières,
sont en contradiction avec la méthode moderne de réclamer
la valeur nécessaire au fonctionnement du gouvernement. Au lieu
de faire une réclamation directe à la valeur provenant de
la transformation des ressources en valeur d'usage par les
travailleurs, le gouvernement albertain et les gouvernements du Canada
ont créé un système de redevances. Ce
système qui s'accompagne d'une baisse de l'imposition des
sociétés sert à priver les Albertains, les
Premières Nations et tous les Canadiens de leur
réclamation à la valeur générée par
la transformation des ressources naturelles en valeur d'usage.
En 2007, le gouvernement conservateur d'Ed Stelmach en
Alberta a entrepris un examen du système de redevances sous le
thème « Notre juste part ». Nous avons
déjà parlé de la « juste
part » dans le premier article de la présente
série.
Dans le rapport d'examen du gouvernement Stelmach, on
affirme que la réclamation du gouvernement, qui doit être
« juste », est calculée après avoir
garanti « un rendement adéquat
déterminé par le marché » sur le
capital investi par les monopoles mondiaux du secteur de
l'énergie. Un « rendement adéquat
déterminé par le marché » sur le
capital est le facteur déterminant pour établir les
redevances réclamées par le gouvernement albertain et les
Premières Nations. Les réclamations des travailleurs du
secteur des ressources doivent également être
sacrifiées quand « le rendement
déterminé par le marché » n'est pas
« adéquat ».
Par ailleurs, près de la
moitié des réclamations des travailleurs des ressources
de l'Alberta à la valeur qu'ils créent (en salaires,
avantages sociaux et pensions) leur est immédiatement
enlevée par les réclamations du gouvernement, suivant les
méthodes désuètes d'imposition que sont
l'impôt sur le revenu, la taxe sur les produits et services,
l'impôt foncier, la taxe sur l'essence et l'alcool, les
péages et les frais d'usager de plus en plus nombreux dans les
services publics.
Les réclamations des propriétaires des
ressources, soit le peuple tel que représenté par son
gouvernement et les Premières Nations, sont soumises aux
réclamations des investisseurs et le rendement
« adéquat » sur leur investissement,
suivant un système de comptabilité facilement
manipulé par les monopoles de l'énergie. Dans ce
scénario, on nous dit que le rendement adéquat sur
l'investissement est déterminé en grande partie par le
marché mondial et les prix, sur lesquels personne n'a de
contrôle, pas même les monopoles de l'énergie. En
fait, beaucoup sont d'avis que ces prix sont directement
manipulés à leurs fins par ceux qui contrôlent les
monopoles.
Tout ce processus est l'expression du facteur
anti-humain/conscience antisociale d'un système
contrôlé par le privilège de classe où la
richesse et la force donnent droit. Les travailleurs et les
Premières Nations et leur facteur humain/conscience sociale sont
écartés et privés de leur droit de décider
du développement et de la direction de l'économie, des
prix du marché, des réclamations de chacun et de qui doit
bénéficier de l'exploitation des ressources, autant de
facteurs qui affectent directement les citoyens et la Terre Mère.
Selon le rapport d'examen des redevances en Alberta,
« le loyer est le prix maximum que les propriétaires
de la ressource (les citoyens de l'Alberta) peuvent exiger des
entreprises en échange du droit d'exploiter cette ressource. En
principe, et en l'absence de différentes contraintes, les
propriétaires de la ressource devraient être en mesure
d'exiger le loyer maximum. Ce prix pourrait être raisonnablement
considéré comme 'juste' dans la mesure où il
permet l'obtention d'un rendement adéquat,
déterminé par le marché, sur le capital
employé par les entreprises engagées dans l'exploitation
des ressources. »[1]
La redevance ou le « loyer » prend
l'aspect d'un impôt de société. À ce titre,
il est manipulé de différentes manières pour
déclarer un bénéfice imposable net ensuite
appelé « rendement sur le capital
employé ». Les monopoles utilisent les services de
grandes firmes comptables pour s'assurer de payer le moins
d'impôt possible, ou même aucun impôt.
Les redevances réclamées par le
gouvernement sont sujettes à « différentes
contraintes » et, si l'on se fie au passé, elles sont
ainsi ramenées bien en-deçà du « prix
maximum ». D'ailleurs, le loyer, c'est-à-dire
« le prix maximum que les propriétaires de la
ressource (les citoyens de l'Alberta) peuvent exiger des entreprises en
échange du droit d'exploiter cette ressource », n'est
pas défini objectivement, scientifiquement. Il n'y a pas de
critères objectifs énoncés qui permettent de
déterminer le loyer maximum. Le principal déterminant,
nous dit-on, est le prix du marché du bitume, tel que sujet
à des fluctuations qui sont en réalité
provoquées par les monopoles et les spéculateurs
financiers, sans beaucoup de rapport avec la valeur d'échange
(prix de production) du bitume.
Le montant des redevances dépend en fait de la
comptabilité centrée sur le capital que pratiquent les
monopoles des ressources, une comptabilité subjective et
suspecte. Par exemple, les subventions, octrois, infrastructures
fournies gratuitement et autres manoeuvres des gouvernements pour payer
les riches et leur profiter de différentes manières ne
sont pas considérés comme des revenus dans la
comptabilité des monopoles.
De plus, les monopoles de l'énergie ne
ménagent pas les « différentes
contraintes » pour diminuer toujours plus le montant
arbitraire du loyer ou des redevances puisque le « rendement
adéquat, déterminé par le marché sur le
capital employé » qui leur est garanti en Alberta
n'est jamais suffisant et semble diminuer constamment.
Une des « contraintes » les plus
souvent invoquées par les monopoles de l'énergie est une
contrainte qu'ils ont eux-mêmes inventée. La plupart des
monopoles se vendent le bitume à eux-mêmes et les
redevances sur les sables bitumineux sont en grande partie
basées sur le prix du bitume. La main albertaine du monopole
transfère le bitume à sa main américaine à
un prix délibérément abaissé. La main
albertaine déclare une « contrainte » dans
l'obtention du rendement adéquat à cause du bas prix du
bitume, et cela se traduit par une baisse des redevances. C'est
très pratique, surtout que pendant ce temps la main
américaine du même monopole déclare des profits
records d'année en année dans le raffinage du bitume et
les autres opérations en aval grâce en partie au fait que
le bitume a été acheté à si bas prix de la
main albertaine.
Et la comédie n'est pas terminée puisque
les monopoles de l'énergie déclarent ensuite qu'il n'est
pas possible de transformer le bitume en Alberta parce que ce ne serait
pas profitable. Éliminez le raffinage en Alberta,
éliminez la croissance d'un secteur pétrochimique qui
permette de capter la valeur potentielle de la ressource au Canada, et
l'Alberta se retrouve avec une économie diminuée, des
perspectives d'avenir incertaines, des redevances et revenus
d'impôt de société inférieurs qui sont
insuffisants pour répondre aux besoins de la population, de
l'économie socialisée et de la société.
Une alternative aux arrangements actuels pourrait
être que le gouvernement albertain et les Premières
Nations prennent fermement le contrôle de la situation et privent
les monopoles de l'énergie de leur droit de décider de la
direction de l'économie et de se livrer à des pratiques
aussi antisociales.
Un pas vers une nouvelle direction pourrait être
de réaffirmer le contrôle public et le droit public sur
les ressources naturelles et la valeur d'usage produite par les
travailleurs en privant les monopoles de leur droit de contrôle.
Les monopoles de l'énergie seraient bienvenus seulement à
titre de contractants payés pour faire certains travaux
spécifiques selon un prix surveillé de près mais
sans droit de propriété ou de contrôle sur la
terre, les ressources, la direction de l'économie albertaine, la
valeur d'usage produite par les travailleurs, le prix de production et
la comptabilité, ni sur comment, quand et où cette valeur
d'usage est encore transformée et utilisée pour
bâtir une économie dynamique et diversifiée
basée sur le secteur manufacturier, les programmes sociaux et
les services sociaux.
De cette façon, il n'y aurait plus de redevances,
puisque les gouvernements et les Premières nations feraient une
réclamation directe à la valeur produite par les
travailleurs qui transforment les ressources naturelles en valeur
d'usage et les gens auraient un critère objectif pour
déterminer quelle quantité de cette valeur peut
être utilisée au profit du peuple, de son économie
et de l'édification nationale.
(À suivre : Les autres
« contraintes » sur les redevances)
Note
1. « Our Fair Share » --
Methodology Appendix, Final Report of the Royalty Review Panel
http ://www.albertaroyaltyreview.ca/panel/final_report_methodology_appendix.pdf
Ce que les travailleurs ont accompli
en un an en Ontario!
- Rob Woodhouse -
Grande manifestation
devant l'assemblée législative de l'Ontario le 21 avril
2012
contre le budget d'austérité du gouvernement
libéral
Afin de tirer les leçons qui s'imposent de la
lutte en Ontario pour la défense des droits de tous et se
préparer pour les batailles à venir, il est important de
reconnaître ce qui a été accompli en un an.
Il est frappant de voir toute la différence qu'on
peut faire dans le paysage politique quand les travailleurs sont en
mouvement pour défendre leurs droits et les droits de tous
contre les attaques de l'élite au pouvoir. C'est ce qui s'est
passé depuis un an en Ontario où les enseignants, les
travailleurs de l'éducation et les autres travailleurs du
secteur public ont résisté à la violation de leur
droit à la négociation collective par le gouvernement
libéral appuyé par les conservateurs. Les
représentants politiques et les médias des riches disent
que ces attaques aux droits des travailleurs représentent
l'intérêt public et la volonté populaire. En
prenant position contre ces attaques et en leur résistant de
façon organisée et sans relâche, les enseignants,
les travailleurs de l'éducation et les autres travailleurs du
secteur public ont démontré que cette affirmation est
fausse. Les gens ont appuyé les travailleurs du secteur public
qui défendent leurs droits et cela a plongé les
libéraux dans une crise de légitimité.
Il y a à peine un an, soit le 20 juin 2012, le
gouvernement libéral adoptait son budget 2012, un budget
d'austérité. Son objectif principal était de
retirer 13 milliards $ de la santé, de
l'éducation et des autres services publics. Lorsque le ministre
des Finances d'alors Dwight Duncan a déposé son budget
à l'assemblée en mars 2012, il a fait un discours rempli
de bravade et menacé de criminaliser toute résistance des
travailleurs du secteur public.
« Là où des ententes qui
respectent le plan d'équilibre budgétaire du gouvernement
ne peuvent pas être conclues, nous sommes prêts à
proposer les mesures administratives et législatives qui
s'imposent pour protéger le public des interruptions de
services », déclarait Duncan avec pleine confiance
que les Ontariens l'appuieraient.
Ce qui a pu se passer en un an ! Au lieu de Duncan
montrant le poing aux travailleurs du secteur public, nous avons le
nouveau ministre des Finances Charles Sousa qui pointe du doigt les
conservateurs de Hudak leur disant que leurs projets de lois
antiouvriers sont trop « contraignants ».
L'ex-premier ministre Dalton McGuinty, Duncan et
d'autres membres du gouvernement libéral ont
démissionné dans la disgrâce, plongés dans
des scandales de corruption après avoir engagé le
gouvernement sur la voie de la confrontation politique
délibérée avec les enseignants et les travailleurs
de l'éducation.
La nouvelle première ministre Kathleen Wynne,
Sousa et les autres survivants ont eu à changer de ton parce
qu'ils veulent résoudre la crise de légitimité que
cette désastreuse confrontation leur a causée. Le
gouvernement Wynne a troqué les menaces de « mesures
législatives pour protéger le public » pour
des promesses de « partenariats avec les travailleurs du
secteur public » et de « respect pour les
négociations ».
Wynne et les autres membres de ce « nouveau
gouvernement » étaient tous des membres importants du
gouvernement McGuinty et ils suivent tous l'ordre du jour
d'austérité qu'exige l'élite
privilégiée qu'ils représentent. Le changement de
ton est tout de même significatif, tout comme l'est le fait que
le gouvernement Wynne avance prudemment pour imposer
l'austérité. En optant pour la duperie et en y allant
progressivement dans ses mesures pour masquer son programme antiouvrier
d'austérité et rétablir une certaine
légitimité politique, le gouvernement Wynne admet en fait
que l'électorat n'a pas appuyé les attaques
libérales-conservatrices contre les droits des travailleurs.
Voilà un accomplissement remarquable de la résistance des
travailleurs du secteur public avec à leur tête les
enseignants et les travailleurs de l'éducation. En se battant
pour leurs droits, ils ont démontré que l'attaque contre
les droits des travailleurs ne représente en rien la
volonté populaire ou l'intérêt public et n'est
qu'une tentative brutale d'imposer l'ordre du jour antiouvrier
d'austérité.
On a pu le voir depuis un an notamment quand des
dizaines de milliers d'enseignants, de travailleurs de
l'éducation et d'autres travailleurs ont manifesté
à Queen's Park en avril 2012 contre le budget 2012 et
on l'a vu une fois de plus en août quand le parlement a
été rappelé afin de passer la loi 115 qui
privait les enseignants et les travailleurs de l'éducation de
leur droit à la négociation collective. En janvier 2013,
plus de 30 000 travailleurs sont venus appuyer les enseignants et les
travailleurs de l'éducation et ont protesté contre les
mesures antiouvrières du gouvernement libéral, avec une
bannière sur laquelle on lisait : « Si vous
travaillez en Ontario, cette lutte est la
vôtre ! » Pendant toute cette année, les
enseignants et les travailleurs de l'éducation ont mené
des actions aux endroits de travail, refusant par exemple de participer
aux activités parascolaires.
Un événement décisif qui a
changé le paysage politique en Ontario a été
l'élection partielle de Kitchener-Waterloo que le gouvernement
McGuinty avait prévue pour la rentrée scolaire de
septembre 2012, après l'adoption de la loi 115 avec l'aide
des conservateurs de Tim Hudak. On disait que cette élection
allait être un référendum sur la loi
antiouvrière du gouvernement contre les travailleurs du secteur
public. Les travailleurs ont mené une action politique
indépendante dans cette élection et, en défaisant
à la fois les candidats libéraux et conservateurs, ils
ont fait entendre un NON ! retentissant.
Le changement dans le paysage politique depuis un an est
que, par leur combat, les enseignants, les travailleurs de
l'éducation et les autres travailleurs du secteur public ont
démontré que la négation des droits des
travailleurs dans le but d'imposer l'ordre du jour
d'austérité est au service de la volonté et des
intérêts de la minorité privilégiée
et non de la volonté populaire et de l'intérêt
public. Cela constitue une victoire et montre que la voie à
suivre pour le mouvement ouvrier est la voie de l'opposition à
l'offensive antisociale des riches, la voie de la résistance
sans relâche et celle de l'élaboration de sa propre
politique indépendante afin de donner une expression à
ses intérêts dans l'arène politique.
À Queen's Park le
21 avril 2012
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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