Numéro 95 - 6
juin 2013
Discussion sur le
résultat des élections en
Colombie-Britannique
Les travailleurs doivent
développer
leur politique indépendante
Discussion sur le résultat des
élections en Colombie-Britannique
• Les travailleurs doivent
développer leur politique
indépendante
Opposition au
programme dit
«d'austérité» en
Alberta
• Discussion sur les
alternatives pour l'exploitation des ressources
naturelles - Peggy Morton et K.C.
Adams
Opposition
à l'opposition militaire d'Okinawa par
les États-Unis
• Manifestations à
l'occasion de l'anniversaire de la fraude du
«rétablissement de la
souveraineté» du Japon
Discussion sur le résultat
des élections en Colombie-Britannique
Les travailleurs doivent développer
leur politique indépendante
Dans des articles publiés par les
médias monopolisés on tient Adrian
Dix, le chef du NPD, responsable de la victoire du
Parti libéral aux récentes
élections en Colombie-Britannique et on
exige sa démission. Cette façon de
blâmer des individus rabaisse le niveau de
la culture politique. Cela empêche de voir
le jeu des forces en présence, notamment la
classe ouvrière et son effort pour se
donner une voie indépendante dans les
affaires politiques.
Les Britanno-Colombiens luttent pour vaincre
l'offensive antisociale présentement
menée par le Parti libéral de
Christy Clark. Le problème à
résoudre est comment faire pour que la
classe ouvrière devienne une force sociale
politisée capable de confronter
l'élite dominante et la priver du pouvoir.
On invoque trois raisons pour expliquer la
défaite du NPD et dont Adrian Dix serait le
principal responsable : la décision de ne
pas avoir recours aux publicités
négatives, sa prise de position contre
l'oléoduc de la pétrolière
Kinder Morgan et son échec à faire
bon usage de la politique des sondages. Ces
accusations semblent être portées par
des gens qui pensent que les sondages et les
publicités sont les facteurs
décisifs d'une campagne électorale.
Ils croient que la clé est que le NPD et
les autres forces d'opposition au
néolibéralisme maîtrisent les
ruses et les techniques de Christy Clark, de
Stephen Harper ou des autres représentants
de l'élite néolibérale, sans
quoi la défaite sera toujours au
rendez-vous.
La coalition politique d'intérêts
privés menée par les
conglomérats de l'énergie les plus
puissants au monde (le pétrole, le gaz
naturel, l'électricité, le charbon,
les oléoducs et les monopoles financiers) a
reporté au pouvoir le Parti libéral
dirigé par Christy Clark. Clark, Harper et
les autres ont chacun leurs façons de faire
des coups électoraux pour empêcher la
volonté populaire de se transformer en
volonté légale par le biais des
élections. Les coups électoraux
visent à écarter le peuple du
pouvoir et sont aux antithèses de
l'affirmation du droit du peuple et des
Premières Nations de décider des
affaires économiques et politiques qui les
affectent directement et d'en exercer le
contrôle.
Qu'est-ce qui fait la force de la classe
ouvrière ? Sa force est dans sa conscience
et son organisation. Les commentateurs qui
mènent la charge contre Dix, dans toute
leur sagesse, oublient de souligner la
défaite de la première ministre
libérale Christy Clark dans sa propre
circonscription de Point Grey, défaite qui
illustre bien que les néolibéraux
peuvent être vaincus si le peuple est
mobilisé.
Le défi que doivent relever les
travailleurs, les jeunes, les aînés,
les Premières Nations, les pêcheurs,
les agriculteurs et les petits entrepreneurs de la
Colombie-Britannique suite aux élections
est d'élaborer et de mettre de l'avant une
alternative au diktat monopoliste, une alternative
au fait de mettre l'État et toutes les
ressources de la société au service
des intérêts privés les plus
puissants, qui sont plus souvent qu'autrement les
monopoles mondiaux. Le programme
néolibéral doit être
exposé de fond en comble. Par des actes de
participation consciente à l'acte de
découvrir, le peuple peut tirer la
conclusion qui s'impose, à savoir que le
programme des monopoles de l'énergie et de
tous les monopoles les plus puissants, leur
stratégie de payer les riches en exportant
les matières premières au nom de
« créer des emplois », ne
mène pas à la sécurité
ou à la prospérité
économique. Il faut des actions avec
analyse, il faut engager tout le monde dans la
discussion et dans l'élaboration d'une
nouvelle direction pour l'économie qui soit
à l'avantage du peuple.
Il n'y a aucun doute que, par eux-mêmes,
les travailleurs, leurs alliés et les
Premières Nations sont en mesure de
résoudre le problème de créer
des emplois sans épuiser les ressources,
expédier les ressources que ce soit par
oléoduc ou par d'autres moyens de
façon sécuritaire pour les
êtres humains et l'environnement et sans
mettre en danger la santé et la
sécurité de toute vie humaine et
marine, la flore et la faune, l'air et la terre.
Quant à la question des sondages, une
enquête pourrait être menée
pour découvrir comment les sondages sont un
instrument au service des coups électoraux.
Les sondages servent à poser des questions
à l'électorat sur la base de rumeurs
et de désinformation. Si les sondages n'ont
jamais vraiment fait leur preuve en termes de
précision, pourquoi deviennent-ils si
indispensables lors de périodes
électorales ? Qui finance ces sondages ?
Qui décide de leur tenue pendant les
élections ? Ce sont quelques exemples des
questions qui pourraient être posées
au cours d'une telle enquête.
Dire aux citoyens et aux résidents qui
désirent avoir un contrôle sur leurs
affaires que la raison principale de
l'échec face aux néolibéraux
est le manque de publicités
négatives, c'est ne pas voir qu'aucun
mouvement politique n'est possible s'il n'est pas
responsable envers le peuple. C'est omettre la
nécessité d'organiser le peuple pour
qu'il exerce un contrôle sur sa vie en
luttant pour une alternative à la
destruction de l'économie, et la
nécessité d'une alternative
axée sur l'humain et du renouveau
démocratique pour investir le peuple du
pouvoir souverain.
Opposition au programme dit
«d'austérité» en Alberta
Discussion sur les alternatives pour
l'exploitation
des ressources naturelles
- Peggy Morton et K.C. Adams -
L'opposition au programme
d'austérité néolibéral
continue de se développer et de plus en
plus de personnes se mettent en action. Les
Albertains croient plus que jamais que les soins
de santé, l'éducation, les services
pour personnes avec une incapacité et pour
les aînés et les autres services
sociaux leur reviennent de droit. Ils refusent
d'accepter les violations de leurs droits telles
les compressions budgétaires affectant les
programmes sociaux dont ils ont besoin. Leur cause
prosociale gagne d'autant plus en momentum que le
gouvernement agit de façon
éhontée, prêchant
l'austérité pour le peuple tandis
que les monopoles mondiaux s'enrichissent en
exploitant les ressources qui appartiennent aux
Albertains et aux Premières Nations.
L'Opposition
ouvrière
exige que les gouvernements assument leur
responsabilité sociale lorsqu'il s'agit de
l'exploitation de nos ressources naturelles et
cette responsabilité doit d'abord faire en
sorte que ce soit les Canadiens et les
Premières Nations qui en
bénéficient et qu'il ne s'agisse pas
de tout simplement faire un coup d'argent au
profit des détenteurs du capital,
principalement étrangers, et leurs hommes
de main en Alberta et au Canada. La base d'une
telle société ne peut être que
centrée sur l'être humain et non sur
le capital, ce qui n'est possible que lorsque les
décisions sont prises dans le but de
garantir les droits.
La discussion sur quels arrangements sont
nécessaires pour pouvoir fournir les
ressources nécessaires aux programmes
sociaux est un aspect important dans la
construction de l'Opposition ouvrière. Il
faut enquêter et discuter comment fonctionne
l'actuel système de redevances et de quels
nouveaux arrangements sont requis.
Le concept de la « juste
part »
En 2007, le gouvernement conservateur d'Ed
Stelmach avait mené une étude sur
les redevances du nom de « Notre juste
part ». Le concept d'une
« juste part » était
fondé sur la notion d'un loyer
économique. Le groupe de consultants
décrivait le loyer économique comme
étant « la valeur de la
ressource non développée sous la
terre », qui
« reflète le prix auquel la
ressource peut être vendue dès son
extraction ainsi que les coûts dus aux
recherches et à l'extraction de la
ressource ».[1]
On dit aux Albertains que la transaction sera
juste si le taux fixé reflète la
valeur de la ressource. Ce taux est
déterminé en soustrayant les
« coûts d'extraction »
du prix auquel la ressource est vendue. On ne
discute pas du tout du fait que dans cette
transaction les propriétaires de ces
ressources -- les Premières-Nations, les
Albertains et les Canadiens -- doivent abandonner
leur droit décisionnel aux monopoles,
principalement étrangers. La seule question
serait de déterminer si les redevances
reflètent la valeur des ressources, ou si
elles devraient être fixées à
un niveau plus élevé.
Le groupe de consultants a défini le
coût d'extraction comme étant
« le coût de tous les intrants
ayant servi à l'extraction, tels la
main-d'oeuvre, l'énergie, les
matériaux, etc., ainsi que le rendement du
capital nécessaire aux compagnies ayant
entrepris de trouver et de développer la
ressource. Plus le coût d'extraction de la
ressource est élevé, plus le loyer
économique sera bas. »
D'emblée il y a un problème. Ce
genre d'économie sans queue ni tête
n'a aucun fondement scientifique. Ce concept d'un
« loyer économique »
est en tout point non scientifique et
centré sur le capital. Le fait d'introduire
le mot subjectif « juste »
reflète son caractère non
scientifique. Prenons le bitume qui dort dans les
sables bitumineux en tant qu'exemple. Quelle
valeur « juste » peut-on y
attribuer et comment peut-il, selon le
gouvernement, représenter le
« loyer
économique » ? Le bitume
n'a absolument aucune valeur à moins que
les êtres humains ne le transforment en
valeur d'usage, d'abord en mettant sur pied
l'infrastructure nécessaire, pour ensuite
extraire le bitume du sol, le transporter, le
raffiner et le commercialiser tout en faisant les
ajustements nécessaires pour veiller
à ce que l'environnement soit
protégé. C'est le processus
productif qui donne au bitume sa valeur. C'est le
temps de travail nécessaire pour le
transformer en valeur d'usage qui donne au bitume
sa valeur, ce qui comprend le temps de travail
investi en éducation et en soins de
santé nécessaire pour produire et
maintenir un travailleur moderne tout au long de
sa vie et selon un niveau canadien. La valeur
déterminée par le temps de travail
est scientifiquement vérifiable et n'a rien
à voir avec une quelconque
équité. Le temps de travail comprend
à la fois la valeur ajoutée qui
vient directement des travailleurs sur les lignes
de production ainsi que le temps de travail
antérieur investi dans le bitume par le
biais de moyens de production ou ce qu'on nomme
valeur transférée.
L'économie centrée sur l'être
humain ne considère pas que le travail
productif représente des
« coûts ».
L'économie centrée sur le capital
considère les travailleurs, mais aussi les
techniciens, les ingénieurs, les
scientifiques et d'autres personnes liées
au processus d'exploration -- la mise en place
d'infrastructures, la production, le transport, le
travail environnemental, l'éducation et les
soins de santé -- comme des
« coûts » subis par
les détenteurs du capital et par
l'économie. C'est tout à fait
ridicule. Les producteurs de fait de la richesse
ainsi que leur travail ne peuvent pas être
considérés comme des
coûts : ils sont la source de la valeur
puisqu'ils transforment la matière
première en valeur d'usage, tout en tenant
compte du facteur le plus important : les
êtres humains. Les travailleurs produisent
la valeur. En transformant la ressource naturelle
en valeur d'usage, les travailleurs lui infusent
une valeur bien au-delà de toute
réclamation faite en salaires et en
avantages sociaux à la valeur qu'ils ont
ajoutée. Cette valeur ajoutée
produite par les travailleurs est le montant
auxquels ils réclament leurs salaires,
leurs avantages sociaux et leurs fonds de pension,
mais aussi auxquels les gouvernements
réclament des taxes et les
détenteurs du capital un profit, un profit
sur les intérêts et un loyer.
Ni la valeur transférée par le
biais des moyens de production ne peut-elle
être considérée comme un
coût. Tout ce qui est acheté en tant
que moyen de production et transféré
à la matière première que les
travailleurs transforment en valeur d'usage se
retrouve pleinement dans le prix de marché.
Le montant de valeur injecté dans la valeur
d'usage en tant que valeur
transférée ne peut que se retrouver
dans le prix de marché. L'économie
centrée sur l'être humain ne
considère pas la valeur
transférée consommée au cours
du processus de production comme un coût.
La valeur transférée d'intrants
produits antérieurement ou moyens de
production (c'est-à-dire
l'équipement déprécié,
les outils, les machines et le combustible
consommé, etc.) s'ajoute à la valeur
ajoutée produite par les producteurs de
fait pour former la valeur de la matière
première qui peut maintenant être
utilisée. Il est possible de
déterminer le coût de production de
la matière première prête
à être vendue par une formule
scientifique. Le coût de production est la
base sur laquelle le prix de marché est
déterminé. Le prix de marché
doit être suffisant pour couvrir toute
valeur transférée et les
réclamations à la valeur
ajoutée faites d'abord par les producteurs
de fait, la classe ouvrière, et ensuite par
le gouvernement pour assumer ses
responsabilités sociales et enfin par les
investisseurs pour qu'ils puissent atteindre un
taux moyen de rendement.[2]
(À
suivre : Deuxième partie :
À qui la première réclamation
à la valeur ajoutée ?)
Notes
1. « Our Fair
Share » — Methodology Appendix, Final
Report of the Review Panel.cliquez ici
2. Pour la discussion d'une formule
moderne touchant aux coûts de production
et à la nécessité d'un
contrôle public du marché de gros
et de la fixation des prix, voir « Discussion --
Restricting Monopoly Right»
TML Weekly
Information Project, 12 novembre
2011, et les sept articles de la série
« Discussion
on Nation-Building -- The Necessity to
Restrict Monopoly Right to Control and
Manipulate Prices. ».
Opposition à l'opposition
militaire d'Okinawa par les États-Unis
Manifestations à l'occasion
de l'anniversaire de la fraude du
«rétablissement
de la souveraineté» du Japon
10 000
personnes lors d'un rassemblement au parc
littoral de Ginowan à Okinawa, le
28 avril 2013. Sur cette banderole d'une
équipe d'observateurs légaux et
d'avocats on peut lire la revendication :
que cesse les explosions qui retentissent
à partir de la base militaire
étasunienne de Hutenma. (T. Tomoyuki)
L'opposition à la présence
étasunienne au Japon existe depuis
longtemps. Les Japonais aspirent à la
souveraineté et à des relations
pacifiques avec toutes les nations et la
présence de forces militaires
étasuniennes dans leur pays est un obstacle
majeur à leurs aspirations les plus
profondes. Qui plus est, au Japon même, les
membres des forces militaires étasuniennes
peuvent perpétrer impunément des
actes criminels contre la population. Ils sont
intouchables devant la justice, étant
protégés par l'Accord sur le statut
des forces militaires.
Le 28 avril 2013 était le 61e
anniversaire du prétendu
rétablissement de la souveraineté
japonaise après la conclusion du
Traité de paix de San Francisco en 1952. Le
traité a officiellement mis fin à la
Deuxième Guerre mondiale et au statut du
Japon en tant que puissance impérialiste.
Cependant, à cette même date et selon
les conditions du traité, Okinawa a
été séparée du Japon
et soumise à l'occupation militaire des
États-Unis. Avant et après ce
traité, de 1950 à 1953, les bases
étasuniennes à Okinawa ont servi
à mener la guerre contre la Corée,
et au cours des années soixante jusqu'en
1973, elles ont servi à mener la guerre
contre le Vietnam.
Le 28 avril, environ 10 000 citoyens
d'Okinawa se sont rassemblés au parc
littoral de Ginowan pour protester contre le fait
que le gouvernement central
célébrait l'anniversaire à
Tokyo. Des manifestations ont aussi eu lieu
à Tokyo et dans les municipalités
d'Okinawa. Le président de
l'Assemblée préfectorale d'Okinawa,
Masaharu Kina, s'adressant au rassemblement de
masse, a dit : « Le Japon n'est
pas un pays démocratique puisque
l'administration actuelle est subordonnée
au gouvernement des États-Unis et ses
politiques sont adoptées à
l'encontre du bien-être des citoyens du
Japon. »
Susumu Inamine, le maire de la région de
Nago où les forces militaires
étasuniennes comptent
déménager la base aérienne de
Futenma, a dit : « Le gouvernement
japonais attaque les droits humains des
résidents d'Okinawa. Je ne vois pas du tout
où est la restauration de la
souveraineté japonaise. »
Les principales revendications du rassemblement
étaient :
- Nous ne permettrons pas que le gouvernement
japonais célèbre un jour
d'humiliation, quand Okinawa fut
séparée du Japon et soumise à
l'occupation des États-Unis en 1952, en
tant que jour où le Japon aurait
retrouvé sa souveraineté.
- Nous exigeons du gouvernement japonais qu'il
retire immédiatement les aéronefs
militaires désuets, les Osprey, d'Okinawa
et qu'il arrête ses projets de
déployer ces aéronefs à la
base aérienne de Kadena.
- Nous demandons que les gouvernements
étasunien et japonais ferment
immédiatement la station aérienne de
Futenma et qu'ils ne poursuivent aucun projet
visant à relocaliser cette base à
Okinawa.
- Nous ferons d'Okinawa un endroit pacifique
doté d'un environnement naturel abondant
libre de bases militaires.
Manifestations
continues contre l'essai d'aéronefs
à basse altitude, les V-22 Osprey,
et les vols d'essai au-dessus d'Okinawa et
d'autres régions du Japon, à
l'entrée de la base aérienne du
Marine Corps étasunien à
Futenma. (T.
Tomoyuki)
Pour ce qui est de l'aéronef militaire
Osprey V-22, la carte indique les routes d'essais
à basse altitude qui traversent les
régions montagneuses riches en
biodiversité d'Okinawa et de l'archipel
nippon. Le fait de prolonger les routes d'essai
dans l'ensemble de l'archipel n'allégera
pas la situation pour Okinawa puisque la base du
V-22 demeurera à Okinawa et les
marines étasuniens comptent y faire des
essais intensifs. Les essais sur l'ensemble de
l'archipel ne sont qu'une extension de la
problématique. La carte indique une
altitude de 150 mètres. Par contre, les
marines ont l'intention de voler à 60
mètres du sol. Cette altitude est la
même qu'un édifice de
18 étages. 150 mètres est
l'équivalent d'un édifice de
45 étages ou de 450 pieds en hauteur.
Dans un article du Japan Focus
publié en mai 2010 intitulé
« La base de Futenma et la controverse
nippo-américaine : un point de vue
okinawais », un professeur okinawais,
Yoshio Shimoji, explique que l'indépendance
du Japon a été faite
« aux dépens d'Okinawa, qui a
été asservie par une administration
militaire des plus dures jusqu'au moment de la
reddition de ses droits administratifs au Japon en
1972. Mais même cette reddition n'a rien
changé à la présence de bases
militaires étasuniennes à Okinawa.
Jusqu'à ce jour, le côté
négatif du traité de
sécurité bilatérale
nippo-américain est flagrant à
Okinawa, où sont concentrées
75 % des bases et des installations
étasuniennes au Japon. Bien que ces bases
et installations (85 au total couvrant
31 000 hectares) ont été
accordées aux forces militaires des
États-Unis aux termes du traité de
sécurité, elles sont de facto un
butin de guerre que les forces étasuniennes
ont emporté par la force des
armes. »
L'opposition à la présence
militaire étasunienne est multiforme. Le
groupe Okinawa Outreach mène la campagne
« Appuyez le gouverneur : campagne
de cartes postales pour sauver Henoko et la baie
d'Oura ». La campagne se veut un appui
au gouverneur d'Okinawa pour que celui-ci continue
de résister à la pression
exercée sur lui par l'administration du
premier ministre Shinzo Abe pour qu'il cède
à la mise en place d'une nouvelle base
étasunienne. La campagne « est
une campagne à la base continue qui
consiste à ce que les Okinawais fassent
parvenir des cartes postales au gouverneur Nakaima
pour exprimer leur appui à ses efforts pour
sauver Henoko et la baie d'Oura. Cette
éco-région splendide et
appréciée est située dans une
région tranquille au nord de la côte
d'Okinawa et est l'habitat riche en
biodiversité des dudong, une espèce
propre à Okinawa et dont la survie est en
danger. Ce danger plane sur une faune marine
unique et dont toute la richesse reste à
découvrir. Cette région est
adjacente à la forêt vierge
subtropicale de Yanbaru.
« Nous en sommes à
l'étape finale de la lutte d'Okinawa pour
Henoko et la baie d'Oura. Les gouvernements
étasuniens et japonais cherchent à
imposer leur projet de construction d'une base
étasunienne massive ici. En mars dernier,
le Bureau de la défense d'Okinawa (le
bureau du ministère de la Défense du
Japon à Okinawa) a soumis à la
préfecture d'Okinawa une demande
réclamant la mer le long du littoral de
Henoko, alors que toutes les
41 municipalités d'Okinawa et le
gouverneur s'opposent au projet. »
Les Okinawais luttent pour le
contrôle de leur environnement naturel
et social et cherchent à
protéger la beauté naturelle de
la région de Henoko et de la baie
d'Oura. La photo est celle d'une région
riche en vie marine située à 100
mètres du littoral où est
située la base militaire
étasunienne, le camp Schwab.
Pancartes contre la présence
militaire des États-Unis à
Henoko et la baie d'Oura :
« L'opinion publique s'est
prononcée sur la question de la
construction d'une base et c'est
NON ».
(Sources :
Ryukyu
Shimpo, Japan Focus, Je m'oppose à
l'expansion des bases militaires des
États-Unis à Okinawa)
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