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Comment les travailleurs peuvent-ils garantir la
sécurité à la retraite et leurs autres droits ?
La classe ouvrière peut tirer plusieurs
leçons valables de son expérience directe. Il y a aussi
l'expérience indirecte, celle qui leur est transmise par
d'autres et qui est toute aussi valable.
L'expérience directe de la classe ouvrière
du Canada et du monde apporte déjà la réponse
à la question posée dans le titre de cet article. C'est
la classe ouvrière elle-même qui va garantir la
sécurité de sa retraite et ses autres droits. Aucun bout
de papier, aucune loi, aucun fonds de pension ou d'épargnes et
aucune convention collective ou
parole donnée par ceux en position d'autorité ne vont
garantir quoi que ce soit sans que la classe ouvrière ne
s'organise et ne développe sa conscience sociale dans la lutte
pour ses droits.
Les travailleurs apprennent de leur expérience
directe que sous la protection de la faillite un fonds de pension d'une
entreprise peut être détruit ; que la crise
économique peut rapidement éroder les fonds
d'épargne ; qu'un changement de parti politique au pouvoir
peut éliminer les acquis dans les pensions et les programmes
sociaux
par la simple adoption d'une loi antisociale ; que même les
constitutions qui garantissent les droits des travailleurs, comme
c'était le cas en Union soviétique, peuvent être
abolies du jour au lendemain.
Inutile de chercher bien loin pour trouver des
exemples : quand il s'est emparé de Stelco, US Steel a dit
qu'il ne toucherait pas aux fonds de pension à prestations
déterminées, mais dès que la convention collective
à Lake Erie Works est venue à terme, le monopole s'est
arrangé pour exclure les nouveaux engagés du fonds
à prestations
déterminées et il a aboli l'indexation des pensions dans
le fonds de pension existant. Pour US Steel, c'est juste un
commencement
parce que l'expérience a démontré qu'un monopole
qui est capable d'imposer sa volonté aux travailleurs demande de
plus en plus de concessions. US Steel s'attend à ce que les
travailleurs de la section 1005 des
métallos à Hamilton Works fasse la même concession
lorsque sa convention se termine en juillet parce que, dans la
conception de l'entreprise, la concession arrachée à Lake
Erie Works est la nouvelle norme. Cela nous en dit long sur la parole
donnée des monopoles.
La même chose vaut pour Nortel. Après que
la compagnie se soit placée sous la protection de la faillite,
les travailleurs ont réalisé que la cour responsable de
la procédure de faillite allait réduire
unilatéralement les montants de leurs pensions à
prestations déterminées. Même les paiements aux
travailleurs atteints d'invalidité garantis par des
assurances ont été stoppés parce que la cour a
déclaré que la faillite rend les assurances nulles et non
avenues ! Les travailleurs ne s'expliquent toujours pas comment il
se fait que des paiements d'assurances d'une tierce partie puissent
être invalidés par la faillite de Nortel.
Les fonds d'épargne-pension enregistrés
tant individuels que collectifs ont subi des pertes énormes
depuis la crise économique de 2008 et ces pertes n'ont pas
cessé. Le NPD au pouvoir en Nouvelle-Écosse a
éliminé l'indexation du coût de la vie sans aucune
négociation et sans même en avoir glissé mot aux
employés à la retraite du secteur
public. Le NDP s'est contenté de dire qu'il allait
« sauver » 100 millions $ en
éliminant l'indexation du coût de la vie que le
gouvernement s'était engagé à accorder.
Les conventions collectives sont
régulièrement bafouées. Personne n'a oublié
que les monopoles de l'automobile ont exigé des changements aux
conventions un mois seulement après leur signature et qu'ils ont
quand même reçu des sommes énormes du plan de
sauvetage du gouvernement fédéral.
Les crises et l'inflation épuisent les fonds des
programmes sociaux et érodent les épargnes et il n'y a
simplement aucune fin aux actions antisociales. Ce qui manque à
ce scénario c'est une Opposition ouvrière consciente et
organisée qui a le nombre, l'unité et la
détermination pour dire NON ! La première
tâche d'une telle organisation
est de mobiliser les travailleurs et leurs alliés pour
défendre leurs droits avec détermination et par la
participation consciente.
C'est inacceptable à notre époque qu'un
travailleur ou un groupe de travailleurs se contentent
« d'espérer » que leur patron, leur
syndicat ou un parti politique fasse ce que doit et défende
leurs intérêts et leurs droits. Ces temps-là sont
finis si tant est qu'ils ont déjà existé. Ce sont
les travailleurs eux-mêmes qui doivent participer
consciemment à la lutte pour défendre leurs droits et
intérêts. Il n'y a pas d'alternative à la
participation consciente des travailleurs à la vie de leurs
syndicats et de leurs autres organisations de défense et aux
affaires économiques et politiques du pays. Les travailleurs et
leurs organisations doivent hisser dans le cours de la lutte la
bannière de la
responsabilité individuelle et du travail collectif dans la
défense de leurs droits, y compris en ce qui concerne la
sécurité à la retraite.
Les travailleurs ne peuvent être
indifférents face à la nécessité de
défendre leurs droits et intérêts tels ceux
enchâssés dans leurs conventions collectives. Ils ne
peuvent pas dire « J'espère que le président
de mon syndicat va faire ceci ou cela » ou
« peut-être qu'en votant pour tel ou tel parti les
attaques antisociales ou les
guerres vont finir ». Rien de bon ne peut venir d'une
attitude pareille. Les travailleurs ne jouiront d'aucun droit s'ils ne
sont pas engagés dans la lutte pour les défendre. Cela
s'applique à leur droit à la sécurité de la
retraite, à un moyen de subsistance et jusqu'au droit
d'être. Dans cet univers impérialiste, il n'y a rien de
garanti à moins que
les travailleurs eux-mêmes ne s'organisent et ne participent
consciemment à la défense de leurs droits.
La grande production moderne socialisée et son
reflet dans la vie sociale, et les rapports entre les humains ont
évolué au point où la participation consciente et
active des travailleurs à la défense de leurs droits est
la seule façon de les garantir. On n'obtiendra rien en
étant passif et en espérant que quelqu'un d'autre si bien
intentionné soit-il nous
représente dans un syndicat ou un mouvement politique.
Ce rapport entre le collectif et l'individu va dans les
deux sens. Les organisations de la classe ouvrière doivent
créer les conditions pour que le travail collectif et la
responsabilité individuelle fleurissent et les travailleurs
individuels doivent assumer leur responsabilité sociale en
participant consciemment au travail collectif pour défendre
leurs
droits et intérêts et en prenant sur eux de garder bien en
vie les organisations de la classe ouvrière.
Défendons nos droits en étant des
participants conscients et actifs et en hissant la bannière de
la responsabilité individuelle et de la lutte et du travail
collectifs. Les travailleurs doivent assumer leur responsabilité
en tant qu'individus de participer consciemment aux décisions de
leur collectif et leur responsabilité sociale de participer au
travail
collectif de leurs organisations pour défendre leurs droits et
les droits de tous.
Aucun dirigeant syndical ou parti politique n'est
capable de défendre les droits des travailleurs sans la
participation consciente des travailleurs individuels à la lutte
collective pour défendre leurs droits et les droits de tous.
Assumons notre responsabilité en tant
qu'individus de participer consciemment au travail collectif pour
défendre nos droits et les droits de tous !
Bâtissons ensemble l'Opposition ouvrière
qui peut mobiliser la classe ouvrière et ses alliés dans
la défense des droits et intérêts du peuple contre
les riches et leurs monopoles et faire en sorte que la classe
ouvrière se constitue en la nation et investisse le peuple de
son pouvoir souverain.
Les coupures antisociales dans le
financement des organismes
Le gouvernement Harper poursuit
ses attaques contre les femmes
La Coalition ad hoc pour
l'égalité des femmes et les droits humains a
dénoncé les coupures faites par le gouvernement Harper
dans le financement des groupes de femmes lors d'une conférence
de presse le 6 mai. Selon le communiqué de presse de l'Alliance
de la fonction publique du Canada (AFPC) : « Depuis le
début de
l'année, un nombre record d'organisations déjà
qualifiées pour le financement provenant de Condition
féminine Canada se sont vues refuser un financement pour la
première fois de leur histoire. »
L'Institut canadien de recherche sur les femmes (ICREF)
demande une enquête et un examen des décisions de
financement prises par Helena Guergis, ex ministre de la Condition
féminine du Canada (CFC), à l'heure où de plus en
plus d'organisations de défense des droits des femmes apprennent
que leurs demandes de financement ont été
refusées cette année. Quatorze organisations ont perdu
leur financement de CFC jusqu'à présent.
« Un nombre croissant de groupes de femmes
qui avaient toujours été financés par CFC ont
essuyé un refus cette année », souligne Judy
White, présidente de l'ICREF. « En plus de l'ICREF,
cette liste comprend notamment le Womanspace Resource Centre à
Lethbridge, en Alberta, la Coalition pour l'équité
salariale du
Nouveau-Brunswick, le Conseil d'intervention pour l'accès des
femmes au travail, une association provinciale québécoise
vouée à la défense des droits des femmes au
travail, et beaucoup d'autres. Nous savons que le nombre
d'organisations touchées est plus élevé, mais
plusieurs ont peur de parler de crainte de perdre encore plus de
financement
fédéral si elles élèvent la
voix. » Parmi les autres organisations qui rapportent avoir
perdu leur financement il y a les suivantes : Ontario Association
of Interval and Transition House (OIATH), Réseau des tables
régionales des groupes de femmes du Québec, the Centre
for Equality Rights in Accomodation, Action travail des femmes,
Alberta Network of Immigrant Women, Centre de documentation de
l'éducation des adultes et la condition féminine,
l'Association féminine d'éducation et d'action sociale
(AFEAS), Centre for Equality Rights in Accomodation (CERA) et Feminists
for Just and Equitable Public Policy (FemJEPP) en
Nouvelle-Écosse.
Ces attaques sont les
dernières salves du
gouvernement Harper contre le collectif des femmes. Dans son premier
mandat, le gouvernement minoritaire de Stephen Harper a détruit
tout espoir d'un programme national de garderies en faveur de paiements
mensuels symboliques aux familles et a éliminé le Fonds
de recherche en politiques du CFC
qui a soutenu la production indépendante de la recherche sur les
questions relatives à l'égalité des femmes.
À l'automne 2006, le gouvernement Harper a éliminé
le mot « égalité » des objectifs de
CFC, coupé les fonds à des projets qui comprennent des
activités de plaidoyer, de lobbying ou de la recherche et
éliminé le programme de
contestation judiciaire, qui a financé les cas d'importantes
questions de droit qui n'auraient pas autrement être
portées devant les tribunaux. À l'époque, le
gouvernement conservateur de Harper a également annoncé
qu'il allait fermer 12 des 16 bureaux de CFC au Canada.
Les réductions faites aux organisations de femmes
ne se font pas seulement par l'intermédiaire du CFC. Le 30
avril, l'Agence canadienne de développement international (ACDI)
informe MATCH International que son financement de 400 000 $ par
an ne sera pas renouvelé. Match International est la seule
organisation financée par
l'ACDI avec un mandat spécifique pour aider les femmes. MATCH
International existe au Canada depuis 34 ans. Kim Bulger de Match
International déclare : « Nous sommes reconnues
comme une organisation féministe et je pense que nous avons
été facile à éliminer (parce que) nous
étions à la fin de notre contrat. » Notant
que dix groupes de femmes financés par Condition féminine
Canada ont également été coupés, elle
ajoute : « Nous sommes la onzième en deux
semaines. Il est difficile de ne pas avoir le sentiment (la
paranoïa est un
état de conscience élevé, non ?) qu'ils ont
des motifs cachés concernant les femmes et les groupes de
femmes. »
« Le gouvernement Harper affaiblit comme par
hasard les organisations qui pourraient remettre en cause les attaques
de son gouvernement contre les droits de reproduction,
l'équité salariale, la garde d'enfants et d'autres droits
humains », fait valoir Jennifer Beaman du Conseil
d'intervention pour l'accès des femmes au travail
(CIAFT).
En novembre 2008, suite à un rapport
particulièrement sévère sur le dossier des droits
des femmes au Canada, le Comité des Nations unies sur
l'élimination de la discrimination à l'égard des
femmes (CEDAW) a donné au gouvernement Harper un an pour
produire un rapport d'étape sur les mesures qu'il a prises pour
solutionner deux
problèmes particuliers : les prestations insuffisantes en
aide sociale à travers le pays et l'incapacité des
organismes qui font respecter la loi de faire face à la
disparition et l'assassinat des femmes et des filles autochtones.[1]
« Ces nouvelles réductions vont saper la
capacité du gouvernement à répondre à ses
obligations en vertu du droit
international des droits humains. Les réductions aux
fournisseurs de services laissent les femmes les plus
vulnérables au Canada avec nulle part où aller en toute
sécurité et les réductions aux organisations de
défense des droits des femmes font que ces dernières se
retrouvent en situation de crise sans voix démocratique pour
crier à l'aide »,
déclare Kate McInturff, de l'Alliance canadienne
féministe pour l'action internationale. Selon le Forum
économique mondial, l'indice de l'écart entre les sexes
au Canada est passé de la septième place en 2004 à
la 25e place en 2009.[2]
Selon Patty Ducharme, la vice-présidente de
l'exécutif national de l'AFPC, les attaques ne sont pas
seulement contre les femmes et les organisations qui luttent pour les
droits collectifs des femmes. « Le gouvernement actuel tente
d'annuler toutes les voix dissidentes au Canada et celles qui font la
promotion et la défense des droits
humains semblent être une cible
préférée. » « Depuis le
début de l'année, le gouvernement a fermé des
bureaux des droits de la Commission, licencié des hauts
fonctionnaires pour avoir osé parler publiquement et a
refusé de financer les organisations des droits humains et du
développement qui oeuvrent sur des questions comme les
droits de reproduction et l'accès à la contraception,
l'avortement. »
Rona Ambrose, la ministre nouvellement promue au poste
de responsable de Condition féminine Canada, qui s'est
retrouvée soudainement à ce poste avec le renvoi de
Helena Guergis, l'ex-détentrice du portefeuille, à peu
près au même moment que les coupures ont été
annoncées, dit que le gouvernement dépense en
réalité plus sur les programmes pour les femmes que
jamais auparavant. Or, elle a dû faire des choix parmi les 400
groupes qui ont demandé cette année le financement de
projets.
Elle dit que 78 groupes ont été
approuvés, dont environ 40 % sont des « groupes
entièrement nouveaux qui n'ont jamais
bénéficié auparavant d'un
financement ». « Au bout du compte, nous ne
pouvons pas financer tout le monde », déclare Ambrose.
Notes
1.Le Canada ignore les droits humains des femmes,
l'AFAI, mardi le 2 février 2010.
http ://www.fafia-afai.org/fr/news/2010/le-canada-ignore-les-droits-humains-des-femmes
2. The Global Gender Gap Report 200 ; World
Economic Forum, Geneva, Switzerland 2009
http ://www.weforum.org/pdf/gendergap/report2009.pdf
Les femmes s'organisent pour s'opposer
au G20 et exiger la justice entre les sexes
Les femmes s'organisent pour être présentes
et à la tête de la marche organisée le vendredi 26
juin dans le cadre de la semaine d'action contre le sommet du G20.
Elles dénoncent la définition étroite de la
santé maternelle du gouvernement Harper. Elles s'opposent aux
attaques du gouvernement contre les femmes, comme les compressions dans
le financement des organisations de femmes, en particulier celles qui
militent pour les droits des femmes. Elles s'opposent à la
tentative injuste du gouvernement d'imposer sa conception
étroite de la « santé maternelle »
aux femmes dans les pays en développement avec son
« Initiative sur la santé des mères, des
nouveau-nés et
des enfants » au sommet du G8. À cette fin, elles
organisent diverses actions sociales et du théâtre de rue
durant la semaine jusqu'à la tenue du sommet du G20.
Le 20 mai, le Réseau de mobilisation
communautaire de Toronto a tenu une conférence de presse pour
annoncer le calendrier des événements publics à
Toronto avant et pendant le sommet du G20 et en particulier pour donner
aux organisations et individus participants la possibilité de
présenter et
discuter des raisons de leur participation à ces actions.
Voici des remarques faites lors de la conférence
de presse du 20 mai par Anna Willats, porte-parole de Gender Justice
Coalition.
* * *
Nous sommes un groupe diversifié de militants et
militantes engagés dans des campagnes de justice sociale locales
et mondiales. Beaucoup d'entre nous avons travaillé pour la
justice pour les femmes et les personnes transgenres variables depuis
de nombreuses années. Nous organisons pour la justice entre les
sexes au cours des réunions du G20
à Toronto parce que :
Les femmes dans les pays du Sud continueront à
mourir si le financement de la gamme complète des options de
planification familiale et de soins de santé ne comprend pas
l'accès à un avortement sécuritaire et
légal.
Les droits à l'égalité des femmes
sont érodés sous le gouvernement conservateur : en
mettant fin au Programme de contestation judiciaire, par des coupures
à Condition féminine Canada et autres groupes de
défense et de recherche des femmes et par les fondamentalistes
religieux enhardis qui ont une influence croissante à Ottawa.
Les femmes et les personnes trans dans le monde veulent
la paix et la fin de la violence masculine - de la violence conjugale,
au travail et dans les espaces publics, à la violence
causée par la guerre, l'occupation et l'exploitation de toutes
sortes.
Les intérêts des grandes entreprises et des
banques sont protégés au détriment du soutien
social et économique dans le monde entier. Au Canada, le
financement des allégements fiscaux et les renflouements
d'entreprise signifient pas de financement pour la protection des
pensions, l'équité salariale, un soutien suffisant du
revenu, des logements
abordables et la garde d'enfants - ces inégalités
appauvrissent les femmes et les personnes trans, en particulier celles
qui sont jeunes ou vieilles, ou qui vivent avec une invalidité.
Les femmes autochtones sont abusées de
manière disproportionnée dans le monde entier. Au Canada,
au moins 580 femmes autochtones ont été portées
disparues et/ou assassinées au cours des 30 dernières
années, sans aucune protestation ou réponse réelle
des dirigeants provinciaux et nationaux.
Les femmes migrantes et leurs familles sont
déplacées par la guerre, la privatisation et les
catastrophes climatiques ; puis elles sont harcelées,
arrêtées et déportées par les agents de
l'ASFC (Agence des services frontaliers du Canada) à Toronto en
plein dans la rue, aux écoles de leurs enfants, aux centres
d'achats et même aux services
pour les femmes et les enfants victimes de violence.
Une législation discriminatoire menace les droits
juridiques et humains des femmes et des personnes trans dans le monde
entier. Les lois qui défendent le refus des services publics
pour le port du niqab, qui encouragent la violence sanctionnée
par l'État contre les personnes homosexuelles et trans en
Ouganda et qui criminalisent les travailleurs
du sexe ne sont que quelques exemples.
Pour plus d'informations sur les activités de
Gender Justice Coalition, contactez Anna Willats :
awillats@sympatico.ca
Asie de l'Est
Une autre bataille d'Okinawa
- Johnson Chalmers, Los Angeles Times, le
6 mai 2010 -
La base armée
américaine de Futenma située en plein centre de la ville
de Ginowan, Okinawa (Photo: Asahi
Shimbun)
Les États-Unis sont sur le point d'endommager
pour de bon leur alliance avec le Japon sur un litige concernant une
base militaire à Okinawa. Cette préfecture de l'île
accueille les trois quarts de toutes les installations militaires
américaines au Japon. Washington veut y construire une nouvelle
base, dans une zone écologiquement sensible. Les
habitants d'Okinawa s'y opposent avec véhémence et des
dizaines de milliers d'entre eux ont manifesté contre la base.
Tokyo est prise à partie et il semble que le premier ministre du
Japon vient de céder aux exigences des États-Unis.
Parmi le réseau de 700 bases militaires outre-mer
que les États-Unis ont établies dans 130 pays depuis la
Deuxième Guerre mondiale, il n'y a pas de plus triste histoire
que celles implantées à Okinawa.
En 1945, le Japon a bien sûr été un
ennemi vaincu et n'avait donc pas voix au chapitre sur où et
comment ces bases seraient distribuées. Sur les îles
principales du Japon, nous avons simplement pris possession de leurs
bases militaires. Mais Okinawa était un royaume
indépendant jusqu'à ce que le Japon l'annexe en 1879 et
les Japonais
continuent à le considérer un peu comme les
États-Unis considèrent Puerto Rico. L'île a
été ravagée par la dernière grande bataille
dans le Pacifique et les États-Unis ont tout simplement
rasé au bulldozer les terres qu'ils voulaient, les expropriant
ou forçant les villageois à se déplacer en Bolivie.
De 1950 à 1953, les bases américaines
à Okinawa ont été utilisés pour mener la
guerre en Corée et du milieu des années 1960
jusqu'à 1973, elles ont été utilisées
pendant la guerre du Vietnam. Non seulement servaient-elles de
dépôts en approvisionnement et d'aérodromes, mais
elles servaient de lieu de repos et de loisirs pour les soldats ;
on y a créé une sous-culture de bars, de la prostitution
et du racisme. Autour de plusieurs des bases, les altercations entre
soldats américains noirs et blancs étaient si
fréquentes et meurtrières que des zones distinctes ont
été créées pour chacun des deux groupes.
L'occupation américaine du Japon s'est
soldée par le traité de paix de 1952 mais Okinawa est
demeurée une colonie militaire américaine jusqu'en 1972.
Depuis 20 ans, les habitants d'Okinawa étaient essentiellement
des personnes apatrides, n'avaient pas le droit à un passeport
japonais ou américain ou à des droits civils. Même
après que le
Japon eut retrouvé sa souveraineté sur Okinawa, les
forces militaires américaines ont maintenu en place leur
contrôle sur ce qui se passe sur ses nombreuses bases et sur
l'espace aérien d'Okinawa.
Depuis 1972, le gouvernement japonais et l'armée
américaine se sont associés pour nier aux Okinawans leur
mot à dire sur leur avenir, mais cela a lentement changé.
En 1995, par exemple, il y avait d'énormes
manifestations contre les bases après que deux marines et un
matelot aient été accusés de l'enlèvement
et
du viol d'une fillette de 12 ans.
En 1996, les États-Unis ont convenu qu'ils seraient prêts
à quitter Futenma, qui est entièrement entourée
par la ville de Ginowan, seulement si les Japonais construisaient une
autre base pour la remplacer ailleurs sur l'île.
Ainsi est née en 1996 l'option Nago (pas
formalisée avant 2006, dans un accord
américano-japonais). Nago est un petit village de pêcheurs
situé dans la partie nord de l'île principale d'Okinawa et
le site d'un récif de corail qui abrite le dugong, un
mammifère marin en voie de disparition, semblable au lamantin de
Floride. Afin de construire
là-bas une grande base pour les Marines américains, une
piste devrait être construite sur pilotis ou par remblai, ce qui
détruira la barrière de corail. Les écologistes
ont manifesté à plusieurs reprises et au début de
2010, Nago a élu un maire dont le programme électoral est
de résister à toute base américaine dans sa ville.
Yukio Hatoyama, le premier ministre japonais qui est
arrivé au pouvoir en 2009, a gagné ses élections
en partie parce qu'il a promis qu'il demanderait aux États-Unis
de renoncer à la base aérienne des Marines à
Futenma et de déplacer leurs Marines entièrement hors de
l'île. Mais mardi, il a visité Okinawa, s'est confondu en
excuses et a
essentiellement demandé à ses habitants de renoncer
à leur objection.
Les installations
militaires américaines à Okinawa. (Okinawa Prefecture)
Je trouve que Hatoyama s'est comporté de
manière lâche et méprisable mais je déplore
encore plus l'arrogance du gouvernement américain qui pousse les
Japonais vers cette impasse profondément humiliante. Les
États-Unis sont devenus obsédés par le maintien de
notre empire de bases militaires dont nous ne pouvons pas assumer les
coûts et
dont un nombre croissant de soi-disant pays d'accueil ne veulent plus.
Je suggère fortement que les États-Unis cessent leurs
fanfaronnades, qu'ils déplacent les Marines de Futenma vers une
base aux États-Unis (comme le camp Pendleton, près de
chez moi) et remercient les Okinawans pour leurs 65 années de
tolérance.
* Chalmers Johnson est l'auteur de plusieurs
livres, dont Blowback et le prochain : Dismantling
the Empire : America's Last, Best Hope.
La Commission nationale de défense de la RPDC de
Corée sur la vérité concernant l'«attaque
perpétrée par le Nord»
Le 25 mai, la République démocratique
populaire de Corée (RPDC) a publié l'article suivant au
sujet des allégations du régime sud-coréen sur
« l'attaque à la torpille » par le Nord
contre le navire de guerre sud-coréen Cheonan :
Le porte-parole de la Commission nationale de
défense (CND) de la RPDC a réitéré de
façon solennelle la position de principe de notre armée
et de notre peuple sur les actions qu'entend prendre le régime
traître de Lee Myung-bak contre la RPDC suite à ses
allégations à l'effet que le Cheonan a
été attaqué à la torpille par le
Nord.
Le porte-parole a dit également que la CND a
décidé d'envoyer un groupe d'inspection en Corée
du sud pour vérifier lui-même les
« pièces à conviction » que le
régime sud-coréen a exhibées dans le but
d'établir un lien entre le naufrage du navire et la RPDC.
Ce régime a cependant refusé dès le
début de permettre que le groupe d'inspection vienne faire sa
vérification sur place parce qu'il a peur que ses
allégations soient rejetées comme étant sans
fondement.
Nous n'avons pas ressenti le besoin au début de
parler de cet incident parce que c'est un complot insensé de la
part du régime pour nuire à la RPDC.
Comme le régime a refusé notre demande
formelle, nous sommes obligés de dire ce qu'il en est au sujet
de cet incident.
1. Le régime sud-coréen a inventé
« l'histoire de l'attaque à la torpille par le
Nord ».
Le 26 mars dernier, vers 9 heures du soir, le Cheonan
a coulé, coupé en deux, pour des raisons inconnues, dans
la mer de l'Ouest de la Corée près des
îles de Paekryong et de Taechong.
Le 20 mai, soit près de 50 jours après la
tragédie, le régime sud-coréen a rendu public
« un rapport sur les résultats d'une enquête
conjointe » dans lequel il affirme que le navire a
été frappé par une torpille de la partie Nord.
Cette allégation n'est que pure fabrication,
montée de toutes pièces par le régime dans un
effort délibéré pour lier l'incident à la
RPDC et cela, dès le moment où le navire a coulé.
Ce fait est illustré par les
« pièces à conviction » que
« l'équipe d'enquête conjointe » a
produites sous la manipulation du régime.
Considérons d'abord cette
« très petite quantité de poudre »
qu'elle dit avoir détectée sur la cheminée et
l'extrémité brisée du navire.
« L'équipe
d'enquête » a dit que la poudre détectée
était du RDX avec lequel on fabrique des torpilles et elle en a
conclu que le navire a été coulé par une torpille
lancée par le Nord.
Le RDX est une substance hautement explosive de couleur
blanc cristallin et non aqueuse que plusieurs pays, et notamment la
Corée du sud, utilisent pour fabriquer des munitions et dans
d'autres secteurs industriels.
Sa présence n'est pas suffisante pour lier
l'utilisation de ce genre de poudre aux torpilles de la partie Nord et
même pour prétendre que c'est une torpille qui a
causé cette tragédie.
Il est difficile de croire que de la poudre ait pu
être détectée de la coque du navire naufragé
et de sa cheminée. Le vaisseau était resté dans
l'eau saline et avait été lavé par de forts
courants pendant plusieurs jours. Ses survivants n'ont pas fait mention
d'odeur de poudre au moment du naufrage. Des pêcheurs ont dit
qu'ils n'ont vu ni poissons
morts ni algues flottantes, ce qui aurait été le cas
suite à une grosse explosion au moment du naufrage. Ces faits en
eux-mêmes sont suffisants pour susciter des doutes.
Cet endroit a souvent été utilisé
par la marine fantoche sud-coréenne et ses corps de marines
comme site de
pratiques de tir où sont utilisés des fusils K-9 et des
obusiers KH-179.
Un membre de « l'équipe conjointe
civile-militaire d'enquête » a dit qu'il est possible
de trouver des traces de poudre sous l'eau puisque l'endroit est un
point fixe où se font les exercices de tir, mais si le navire a
été coupé en deux par une explosion qui est
survenue entre 6 et 9 mètres de profondeur, et non par un tir
direct, cela
n'a aucun sens de dire que des traces de poudre ont pu être
détectées sur la cheminée ou la coque du navire.
Il a également dit que si cette allégation
est fondée, le dessous du navire aurait du être recouvert
de poudre.
« L'Équipe
d'enquête », incapable de répondre à la
question à savoir si on avait comparé la poudre
détectée à celle qu'utilise la Corée du
sud, a simplement déclaré que la poudre vient du Nord.
Les experts sont d'avis que l'analyse d'une poudre qui pèse un
dixième de milliard de gramme ne peut pas être concluante.
Cette « preuve », que seuls
peuvent
inventer ceux qui ont pour motifs la confrontation avec la partie Nord,
n'a pu être utilisée dans les résultats de
l'enquête finale tant on craignait qu'elle soit rejetée
par le public.
La même chose s'applique à une autre
« pièce à conviction »
invoquée par « l'équipe
d'enquête ».
Le régime sud-coréen, dès le jour
de l'incident, a passé au crible les 500 mètres qui
entourent l'endroit du naufrage afin d'y trouver des restes.
Après plusieurs jours, il a tout à coup
annoncé avoir trouvé des « fragments
d'alliage » critiques pour l'enquête en cours.
Il a dit que les fragments sont faits d'aluminium et de
magnésium utilisés pour fabriquer la partie
extérieure d'une torpille, et qu'ils sont semblables à
une torpille de pratique de la partie Nord sur laquelle la Corée
du sud a mis la main il y a sept ans, ce qui prouve qu'il s'agit bien
« d'une attaque à la torpille de la partie
Nord ».
Il est bien connu que l'aluminium et le magnésium
ont des utilisations très variées. Ils semblent
également avoir été utilisés dans la
fabrication du navire qui a coulé.
Étrangement, ces fragments de métal ont
tout de suite été attribués à
« la partie Nord ».
Des doutes nombreux ont aussi été
soulevés en ce qui concerne les fragments de la torpille qu'on a
censément trouvés dans l'eau là où s'est
produit l'incident quelque temps avant l'annonce des
« résultats de l'enquête ».
Le régime, prétendant avoir en main
« une autre pièce à conviction
cruciale », a dit que les fragments de la torpille, avec ses
cinq hélices, son moteur, son système de contrôle
et son arbre de transmission non endommagés, ont la même
superficie, la même forme et la même composition que le
dessin de la torpille CHT-02D qu'on
trouve dans la brochure de la partie Nord faisant la promotion
« d'armes pour l'exportation ».
Cette affirmation est-elle raisonnable ?
La proue et la poupe du navire, qui pèsent
pourtant des centaines de tonnes, ont été
déplacés par les courants et il en a été de
même de six membres de l'équipage dont les corps n'ont
toujours pas été retrouvés. Cela étant,
comment est-il possible qu'un fragment de torpille de 1,5 mètre
de long ait pu demeurer à la même place pendant 50 jours
et qu'un bateau de pêche équipé d'un filet ait pu
ramasser la torpille alors que plusieurs navires de guerre
américains et sud-coréens équipés
d'instruments de détection les plus modernes ne l'aient
même pas vue ?
Pour tenter de justifier ses dires, le régime
sud-coréen a même produit des photos de la torpille mais
celles-ci ne font que confirmer que tout cela est un mensonge.
De plus, prétendre que l'arbre de transmission et
le moteur n'ont pas été endommagés et ont
gardé leur forme intacte est le comble du ridicule. Même
des membres américains et britanniques de l'équipe
d'enquête internationale qui a aveuglément suivi le
régime sud-coréen dans son
« enquête » sont restés perplexes
devant
l'exposition de la torpille dans une cage de verre.
Cela défie toute logique de penser qu'on puisse
trouver des dessins top secrets de torpilles dans des brochures
destinées à d'autres pays. Les experts pensent que les
extrémités brisées d'un navire suite à une
explosion sans contact ne peuvent pas être dans un même
état de corrosion qu'une torpille chauffée à
l'extrême par une explosion.
Le régime considère comme sa
« pièce à conviction ultime »
l'inscription « numéro un » sur la partie
arrière de l'arbre de transmission.
Ce n'est pas très courant qu'on laisse des traces
après une attaque du genre.
Même des experts sud-coréens, qui doutent
que la partie Nord ait pu laisser un tel indice, pensent que le
numéro sur la vis que l'eau n'a pas effacé même
après plusieurs jours n'a pas été inscrit à
la machine mais à la main au crayon feutre bleu,
vraisemblablement il y a un certain temps.
Ils disent aussi que le style de la partie Nord dans le
marquage de numéros sur son équipement militaire est
très différent de ce que la partie Sud a produit comme
« pièce à conviction ».
Cette « pièce à
conviction » est si médiocre que les
Sud-Coréens la tournent en ridicule en disant que
« c'est bien gentil de la part des Nord-Coréens
d'avoir écrit ce numéro dans la partie de l'engin qui ne
rouille pas », « c'est l'autobus bleu
numéro un dans la rue qui a infiltré le sud à
partir du nord », ou
« les lettres sont de la même écriture que
celle de mon neveu de 8 ans. Est-ce qu'il est un espion lui
aussi ? » ou « quiconque vote pour le
numéro 1 (qui est le numéro du Grand Parti national aux
élections locales) est un traître ».
La route par laquelle le sous-marin de la partie Nord se
serait infiltré serait elle aussi une « pièce
à conviction » du même acabit proposé
par le régime sud-coréen.
« L'équipe civile-militaire conjointe
d'enquête » a annoncé que le sous-marin a
quitté sa base pendant la nuit trois jours avant l'incident,
s'est approché du Cheonan après avoir fait un
détour par un détroit vers la pleine mer, a
attaqué le navire et s'en est retourné par la même
route.
Lorsqu'on lui a demandé des explications
détaillées, elle a dit qu'il est difficile pour tout pays
de détecter les mouvements sous l'eau d'un sous-marin et donc
qu'elle ne pouvait pas confirmer comment le sous-marin du Nord s'est
infiltré et s'en est retourné.
Quand on lui a demandé comment il a
été possible qu'un petit sous-marin équipé
d'une torpille de 300 kilos frappe un navire de 1400 tonnes avec une
torpille de 1,7 tonne dans la mer de l'Ouest où la topographie
est si compliquée et où on arrive à peine
à reconnaître les objets à 10 mètres,
« l'équipe d'enquête » a
répondu que cela
est possible si le sous-marin s'est entraîné auparavant
dans des eaux semblables.
L'incident s'est déroulé dans une zone
d'eau contestée du nord et du sud de la Corée où
la partie Sud a apparemment maintenu un État d'alerte au moyen
de systèmes de détection et de surveillance.
De plus, lorsque le navire a sombré, les
manoeuvres militaires conjointes « Foal Eagle »
battaient à leur plus fort avec des navires et de la
reconnaissance aérienne et sous-marine mobilisés dans la
lutte contre les navires de guerre, contre les sous-marins, dans la
lutte anti-aérienne, le blocage des voies maritimes et d'autres
opérations du genre.
L'équipe d'enquête n'en a pas moins
inventé le détour par le détroit
« uniquement en imaginant comment le "sous-marin" du nord a
pu faire son infiltration ».
La presse sud-coréenne a écrit que les
« résultats d'enquête » auraient
dû être présentés de manière
précise et irréfutable afin qu'ils ne puissent pas
être contestés par d'autres et qu'ils ont plutôt
été basés sur l'imagination afin d'incriminer la
partie Nord sans base réelle, ce qui n'a fait qu'amplifier les
doutes. Elle a aussi écrit que
c'est non seulement le Cheonan mais la confiance du public
dans le régime de Lee Myung-bak qui ont sombré et que
l'incident n'a fait que susciter encore plus de doutes et
accroître la méfiance, de telle sorte que si quelqu'un
fait une déclaration publique de conscience à l'avenir,
le
régime va certainement connaître une fin misérable
pour avoir fabriqué tout cela.
Il est tout à fait compréhensible dans ces
conditions que des médias progressistes de Corée du sud
aient décidé de former un comité pour
vérifier les « résultats de
l'enquête » que le régime sud-coréen a
rendus publics.
Comme le montrent les faits, les
« pièces à conviction cruciales »
produites par le régime sud-coréen, un régime
passé maître dans la fabrication, ne sont rien d'autres
que des fabrications de A à Z, qui suscitent de sérieux
doutes.
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