Le Marxiste-Léniniste

Numéro 97 - 3 juin 2010

Comment les travailleurs peuvent-ils garantir la sécurité à la retraite et leurs autres droits ?

Comment les travailleurs peuvent-ils garantir la sécurité à la retraite et leurs autres droits ?

Les coupures antisociales dans le financement des organismes
Le gouvernement Harper poursuit ses attaques contre les femmes
Les femmes s'organisent pour s'opposer au G20 et exiger la justice entre les sexes

Asie de l'Est
Une autre bataille d'Okinawa - Johnson Chalmers, Los Angeles Times
La Commission nationale de défense de la RPDC de Corée sur la vérité concernant l'«attaque perpétrée par le Nord»

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Comment les travailleurs peuvent-ils garantir la sécurité à la retraite et leurs autres droits ?

La classe ouvrière peut tirer plusieurs leçons valables de son expérience directe. Il y a aussi l'expérience indirecte, celle qui leur est transmise par d'autres et qui est toute aussi valable.

L'expérience directe de la classe ouvrière du Canada et du monde apporte déjà la réponse à la question posée dans le titre de cet article. C'est la classe ouvrière elle-même qui va garantir la sécurité de sa retraite et ses autres droits. Aucun bout de papier, aucune loi, aucun fonds de pension ou d'épargnes et aucune convention collective ou parole donnée par ceux en position d'autorité ne vont garantir quoi que ce soit sans que la classe ouvrière ne s'organise et ne développe sa conscience sociale dans la lutte pour ses droits.

Les travailleurs apprennent de leur expérience directe que sous la protection de la faillite un fonds de pension d'une entreprise peut être détruit ; que la crise économique peut rapidement éroder les fonds d'épargne ; qu'un changement de parti politique au pouvoir peut éliminer les acquis dans les pensions et les programmes sociaux par la simple adoption d'une loi antisociale ; que même les constitutions qui garantissent les droits des travailleurs, comme c'était le cas en Union soviétique, peuvent être abolies du jour au lendemain.

Inutile de chercher bien loin pour trouver des exemples : quand il s'est emparé de Stelco, US Steel a dit qu'il ne toucherait pas aux fonds de pension à prestations déterminées, mais dès que la convention collective à Lake Erie Works est venue à terme, le monopole s'est arrangé pour exclure les nouveaux engagés du fonds à prestations déterminées et il a aboli l'indexation des pensions dans le fonds de pension existant. Pour US Steel, c'est juste un commencement parce que l'expérience a démontré qu'un monopole qui est capable d'imposer sa volonté aux travailleurs demande de plus en plus de concessions. US Steel s'attend à ce que les travailleurs de la section 1005 des métallos à Hamilton Works fasse la même concession lorsque sa convention se termine en juillet parce que, dans la conception de l'entreprise, la concession arrachée à Lake Erie Works est la nouvelle norme. Cela nous en dit long sur la parole donnée des monopoles.

La même chose vaut pour Nortel. Après que la compagnie se soit placée sous la protection de la faillite, les travailleurs ont réalisé que la cour responsable de la procédure de faillite allait réduire unilatéralement les montants de leurs pensions à prestations déterminées. Même les paiements aux travailleurs atteints d'invalidité garantis par des assurances ont été stoppés parce que la cour a déclaré que la faillite rend les assurances nulles et non avenues ! Les travailleurs ne s'expliquent toujours pas comment il se fait que des paiements d'assurances d'une tierce partie puissent être invalidés par la faillite de Nortel.

Les fonds d'épargne-pension enregistrés tant individuels que collectifs ont subi des pertes énormes depuis la crise économique de 2008 et ces pertes n'ont pas cessé. Le NPD au pouvoir en Nouvelle-Écosse a éliminé l'indexation du coût de la vie sans aucune négociation et sans même en avoir glissé mot aux employés à la retraite du secteur public. Le NDP s'est contenté de dire qu'il allait « sauver » 100 millions $ en éliminant l'indexation du coût de la vie que le gouvernement s'était engagé à accorder.

Les conventions collectives sont régulièrement bafouées. Personne n'a oublié que les monopoles de l'automobile ont exigé des changements aux conventions un mois seulement après leur signature et qu'ils ont quand même reçu des sommes énormes du plan de sauvetage du gouvernement fédéral.

Les crises et l'inflation épuisent les fonds des programmes sociaux et érodent les épargnes et il n'y a simplement aucune fin aux actions antisociales. Ce qui manque à ce scénario c'est une Opposition ouvrière consciente et organisée qui a le nombre, l'unité et la détermination pour dire NON ! La première tâche d'une telle organisation est de mobiliser les travailleurs et leurs alliés pour défendre leurs droits avec détermination et par la participation consciente.

C'est inacceptable à notre époque qu'un travailleur ou un groupe de travailleurs se contentent « d'espérer » que leur patron, leur syndicat ou un parti politique fasse ce que doit et défende leurs intérêts et leurs droits. Ces temps-là sont finis si tant est qu'ils ont déjà existé. Ce sont les travailleurs eux-mêmes qui doivent participer consciemment à la lutte pour défendre leurs droits et intérêts. Il n'y a pas d'alternative à la participation consciente des travailleurs à la vie de leurs syndicats et de leurs autres organisations de défense et aux affaires économiques et politiques du pays. Les travailleurs et leurs organisations doivent hisser dans le cours de la lutte la bannière de la responsabilité individuelle et du travail collectif dans la défense de leurs droits, y compris en ce qui concerne la sécurité à la retraite.

Les travailleurs ne peuvent être indifférents face à la nécessité de défendre leurs droits et intérêts tels ceux enchâssés dans leurs conventions collectives. Ils ne peuvent pas dire « J'espère que le président de mon syndicat va faire ceci ou cela » ou « peut-être qu'en votant pour tel ou tel parti les attaques antisociales ou les guerres vont finir ». Rien de bon ne peut venir d'une attitude pareille. Les travailleurs ne jouiront d'aucun droit s'ils ne sont pas engagés dans la lutte pour les défendre. Cela s'applique à leur droit à la sécurité de la retraite, à un moyen de subsistance et jusqu'au droit d'être. Dans cet univers impérialiste, il n'y a rien de garanti à moins que les travailleurs eux-mêmes ne s'organisent et ne participent consciemment à la défense de leurs droits.

La grande production moderne socialisée et son reflet dans la vie sociale, et les rapports entre les humains ont évolué au point où la participation consciente et active des travailleurs à la défense de leurs droits est la seule façon de les garantir. On n'obtiendra rien en étant passif et en espérant que quelqu'un d'autre si bien intentionné soit-il nous représente dans un syndicat ou un mouvement politique.

Ce rapport entre le collectif et l'individu va dans les deux sens. Les organisations de la classe ouvrière doivent créer les conditions pour que le travail collectif et la responsabilité individuelle fleurissent et les travailleurs individuels doivent assumer leur responsabilité sociale en participant consciemment au travail collectif pour défendre leurs droits et intérêts et en prenant sur eux de garder bien en vie les organisations de la classe ouvrière.

Défendons nos droits en étant des participants conscients et actifs et en hissant la bannière de la responsabilité individuelle et de la lutte et du travail collectifs. Les travailleurs doivent assumer leur responsabilité en tant qu'individus de participer consciemment aux décisions de leur collectif et leur responsabilité sociale de participer au travail collectif de leurs organisations pour défendre leurs droits et les droits de tous.

Aucun dirigeant syndical ou parti politique n'est capable de défendre les droits des travailleurs sans la participation consciente des travailleurs individuels à la lutte collective pour défendre leurs droits et les droits de tous.

Assumons notre responsabilité en tant qu'individus de participer consciemment au travail collectif pour défendre nos droits et les droits de tous !

Bâtissons ensemble l'Opposition ouvrière qui peut mobiliser la classe ouvrière et ses alliés dans la défense des droits et intérêts du peuple contre les riches et leurs monopoles et faire en sorte que la classe ouvrière se constitue en la nation et investisse le peuple de son pouvoir souverain.

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Les coupures antisociales dans le financement des organismes

Le gouvernement Harper poursuit
ses attaques contre les femmes

La Coalition ad hoc pour l'égalité des femmes et les droits humains a dénoncé les coupures faites par le gouvernement Harper dans le financement des groupes de femmes lors d'une conférence de presse le 6 mai. Selon le communiqué de presse de l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) : « Depuis le début de l'année, un nombre record d'organisations déjà qualifiées pour le financement provenant de Condition féminine Canada se sont vues refuser un financement pour la première fois de leur histoire. »

L'Institut canadien de recherche sur les femmes (ICREF) demande une enquête et un examen des décisions de financement prises par Helena Guergis, ex ministre de la Condition féminine du Canada (CFC), à l'heure où de plus en plus d'organisations de défense des droits des femmes apprennent que leurs demandes de financement ont été refusées cette année. Quatorze organisations ont perdu leur financement de CFC jusqu'à présent.

« Un nombre croissant de groupes de femmes qui avaient toujours été financés par CFC ont essuyé un refus cette année », souligne Judy White, présidente de l'ICREF. « En plus de l'ICREF, cette liste comprend notamment le Womanspace Resource Centre à Lethbridge, en Alberta, la Coalition pour l'équité salariale du Nouveau-Brunswick, le Conseil d'intervention pour l'accès des femmes au travail, une association provinciale québécoise vouée à la défense des droits des femmes au travail, et beaucoup d'autres. Nous savons que le nombre d'organisations touchées est plus élevé, mais plusieurs ont peur de parler de crainte de perdre encore plus de financement fédéral si elles élèvent la voix. » Parmi les autres organisations qui rapportent avoir perdu leur financement il y a les suivantes : Ontario Association of Interval and Transition House (OIATH), Réseau des tables régionales des groupes de femmes du Québec, the Centre for Equality Rights in Accomodation, Action travail des femmes, Alberta Network of Immigrant Women, Centre de documentation de l'éducation des adultes et la condition féminine, l'Association féminine d'éducation et d'action sociale (AFEAS), Centre for Equality Rights in Accomodation (CERA) et Feminists for Just and Equitable Public Policy (FemJEPP) en Nouvelle-Écosse.

Ces attaques sont les dernières salves du gouvernement Harper contre le collectif des femmes. Dans son premier mandat, le gouvernement minoritaire de Stephen Harper a détruit tout espoir d'un programme national de garderies en faveur de paiements mensuels symboliques aux familles et a éliminé le Fonds de recherche en politiques du CFC qui a soutenu la production indépendante de la recherche sur les questions relatives à l'égalité des femmes. À l'automne 2006, le gouvernement Harper a éliminé le mot « égalité » des objectifs de CFC, coupé les fonds à des projets qui comprennent des activités de plaidoyer, de lobbying ou de la recherche et éliminé le programme de contestation judiciaire, qui a financé les cas d'importantes questions de droit qui n'auraient pas autrement être portées devant les tribunaux. À l'époque, le gouvernement conservateur de Harper a également annoncé qu'il allait fermer 12 des 16 bureaux de CFC au Canada.

Les réductions faites aux organisations de femmes ne se font pas seulement par l'intermédiaire du CFC. Le 30 avril, l'Agence canadienne de développement international (ACDI) informe MATCH International que son financement de 400 000 $ par an ne sera pas renouvelé. Match International est la seule organisation financée par l'ACDI avec un mandat spécifique pour aider les femmes. MATCH International existe au Canada depuis 34 ans. Kim Bulger de Match International déclare : « Nous sommes reconnues comme une organisation féministe et je pense que nous avons été facile à éliminer (parce que) nous étions à la fin de notre contrat. » Notant que dix groupes de femmes financés par Condition féminine Canada ont également été coupés, elle ajoute : « Nous sommes la onzième en deux semaines. Il est difficile de ne pas avoir le sentiment (la paranoïa est un état de conscience élevé, non ?) qu'ils ont des motifs cachés concernant les femmes et les groupes de femmes. »

« Le gouvernement Harper affaiblit comme par hasard les organisations qui pourraient remettre en cause les attaques de son gouvernement contre les droits de reproduction, l'équité salariale, la garde d'enfants et d'autres droits humains », fait valoir Jennifer Beaman du Conseil d'intervention pour l'accès des femmes au travail (CIAFT).

En novembre 2008, suite à un rapport particulièrement sévère sur le dossier des droits des femmes au Canada, le Comité des Nations unies sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) a donné au gouvernement Harper un an pour produire un rapport d'étape sur les mesures qu'il a prises pour solutionner deux problèmes particuliers : les prestations insuffisantes en aide sociale à travers le pays et l'incapacité des organismes qui font respecter la loi de faire face à la disparition et l'assassinat des femmes et des filles autochtones.[1] « Ces nouvelles réductions vont saper la capacité du gouvernement à répondre à ses obligations en vertu du droit international des droits humains. Les réductions aux fournisseurs de services laissent les femmes les plus vulnérables au Canada avec nulle part où aller en toute sécurité et les réductions aux organisations de défense des droits des femmes font que ces dernières se retrouvent en situation de crise sans voix démocratique pour crier à l'aide », déclare Kate McInturff, de l'Alliance canadienne féministe pour l'action internationale. Selon le Forum économique mondial, l'indice de l'écart entre les sexes au Canada est passé de la septième place en 2004 à la 25e place en 2009.[2]

Selon Patty Ducharme, la vice-présidente de l'exécutif national de l'AFPC, les attaques ne sont pas seulement contre les femmes et les organisations qui luttent pour les droits collectifs des femmes. « Le gouvernement actuel tente d'annuler toutes les voix dissidentes au Canada et celles qui font la promotion et la défense des droits humains semblent être une cible préférée. » « Depuis le début de l'année, le gouvernement a fermé des bureaux des droits de la Commission, licencié des hauts fonctionnaires pour avoir osé parler publiquement et a refusé de financer les organisations des droits humains et du développement qui oeuvrent sur des questions comme les droits de reproduction et l'accès à la contraception, l'avortement. »

Rona Ambrose, la ministre nouvellement promue au poste de responsable de Condition féminine Canada, qui s'est retrouvée soudainement à ce poste avec le renvoi de Helena Guergis, l'ex-détentrice du portefeuille, à peu près au même moment que les coupures ont été annoncées, dit que le gouvernement dépense en réalité plus sur les programmes pour les femmes que jamais auparavant. Or, elle a dû faire des choix parmi les 400 groupes qui ont demandé cette année le financement de projets.

Elle dit que 78 groupes ont été approuvés, dont environ 40 % sont des « groupes entièrement nouveaux qui n'ont jamais bénéficié auparavant d'un financement ». « Au bout du compte, nous ne pouvons pas financer tout le monde », déclare Ambrose.

Notes

1.Le Canada ignore les droits humains des femmes, l'AFAI, mardi le 2 février 2010.

http ://www.fafia-afai.org/fr/news/2010/le-canada-ignore-les-droits-humains-des-femmes

2. The Global Gender Gap Report 200 ; World Economic Forum, Geneva, Switzerland 2009 http ://www.weforum.org/pdf/gendergap/report2009.pdf

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Les femmes s'organisent pour s'opposer
au G20 et exiger la justice entre les sexes

Les femmes s'organisent pour être présentes et à la tête de la marche organisée le vendredi 26 juin dans le cadre de la semaine d'action contre le sommet du G20. Elles dénoncent la définition étroite de la santé maternelle du gouvernement Harper. Elles s'opposent aux attaques du gouvernement contre les femmes, comme les compressions dans le financement des organisations de femmes, en particulier celles qui militent pour les droits des femmes. Elles s'opposent à la tentative injuste du gouvernement d'imposer sa conception étroite de la « santé maternelle » aux femmes dans les pays en développement avec son « Initiative sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants » au sommet du G8. À cette fin, elles organisent diverses actions sociales et du théâtre de rue durant la semaine jusqu'à la tenue du sommet du G20.

Le 20 mai, le Réseau de mobilisation communautaire de Toronto a tenu une conférence de presse pour annoncer le calendrier des événements publics à Toronto avant et pendant le sommet du G20 et en particulier pour donner aux organisations et individus participants la possibilité de présenter et discuter des raisons de leur participation à ces actions.

Voici des remarques faites lors de la conférence de presse du 20 mai par Anna Willats, porte-parole de Gender Justice Coalition.

* * *

Nous sommes un groupe diversifié de militants et militantes engagés dans des campagnes de justice sociale locales et mondiales. Beaucoup d'entre nous avons travaillé pour la justice pour les femmes et les personnes transgenres variables depuis de nombreuses années. Nous organisons pour la justice entre les sexes au cours des réunions du G20 à Toronto parce que :

Les femmes dans les pays du Sud continueront à mourir si le financement de la gamme complète des options de planification familiale et de soins de santé ne comprend pas l'accès à un avortement sécuritaire et légal.

Les droits à l'égalité des femmes sont érodés sous le gouvernement conservateur : en mettant fin au Programme de contestation judiciaire, par des coupures à Condition féminine Canada et autres groupes de défense et de recherche des femmes et par les fondamentalistes religieux enhardis qui ont une influence croissante à Ottawa.

Les femmes et les personnes trans dans le monde veulent la paix et la fin de la violence masculine - de la violence conjugale, au travail et dans les espaces publics, à la violence causée par la guerre, l'occupation et l'exploitation de toutes sortes.

Les intérêts des grandes entreprises et des banques sont protégés au détriment du soutien social et économique dans le monde entier. Au Canada, le financement des allégements fiscaux et les renflouements d'entreprise signifient pas de financement pour la protection des pensions, l'équité salariale, un soutien suffisant du revenu, des logements abordables et la garde d'enfants - ces inégalités appauvrissent les femmes et les personnes trans, en particulier celles qui sont jeunes ou vieilles, ou qui vivent avec une invalidité.

Les femmes autochtones sont abusées de manière disproportionnée dans le monde entier. Au Canada, au moins 580 femmes autochtones ont été portées disparues et/ou assassinées au cours des 30 dernières années, sans aucune protestation ou réponse réelle des dirigeants provinciaux et nationaux.

Les femmes migrantes et leurs familles sont déplacées par la guerre, la privatisation et les catastrophes climatiques ; puis elles sont harcelées, arrêtées et déportées par les agents de l'ASFC (Agence des services frontaliers du Canada) à Toronto en plein dans la rue, aux écoles de leurs enfants, aux centres d'achats et même aux services pour les femmes et les enfants victimes de violence.

Une législation discriminatoire menace les droits juridiques et humains des femmes et des personnes trans dans le monde entier. Les lois qui défendent le refus des services publics pour le port du niqab, qui encouragent la violence sanctionnée par l'État contre les personnes homosexuelles et trans en Ouganda et qui criminalisent les travailleurs du sexe ne sont que quelques exemples.

Pour plus d'informations sur les activités de Gender Justice Coalition, contactez Anna Willats : awillats@sympatico.ca

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Asie de l'Est

Une autre bataille d'Okinawa


La base armée américaine de Futenma située en plein centre de la ville de Ginowan, Okinawa (Photo: Asahi Shimbun)

Les États-Unis sont sur le point d'endommager pour de bon leur alliance avec le Japon sur un litige concernant une base militaire à Okinawa. Cette préfecture de l'île accueille les trois quarts de toutes les installations militaires américaines au Japon. Washington veut y construire une nouvelle base, dans une zone écologiquement sensible. Les habitants d'Okinawa s'y opposent avec véhémence et des dizaines de milliers d'entre eux ont manifesté contre la base. Tokyo est prise à partie et il semble que le premier ministre du Japon vient de céder aux exigences des États-Unis.

Parmi le réseau de 700 bases militaires outre-mer que les États-Unis ont établies dans 130 pays depuis la Deuxième Guerre mondiale, il n'y a pas de plus triste histoire que celles implantées à Okinawa.

En 1945, le Japon a bien sûr été un ennemi vaincu et n'avait donc pas voix au chapitre sur où et comment ces bases seraient distribuées. Sur les îles principales du Japon, nous avons simplement pris possession de leurs bases militaires. Mais Okinawa était un royaume indépendant jusqu'à ce que le Japon l'annexe en 1879 et les Japonais continuent à le considérer un peu comme les États-Unis considèrent Puerto Rico. L'île a été ravagée par la dernière grande bataille dans le Pacifique et les États-Unis ont tout simplement rasé au bulldozer les terres qu'ils voulaient, les expropriant ou forçant les villageois à se déplacer en Bolivie.

De 1950 à 1953, les bases américaines à Okinawa ont été utilisés pour mener la guerre en Corée et du milieu des années 1960 jusqu'à 1973, elles ont été utilisées pendant la guerre du Vietnam. Non seulement servaient-elles de dépôts en approvisionnement et d'aérodromes, mais elles servaient de lieu de repos et de loisirs pour les soldats ; on y a créé une sous-culture de bars, de la prostitution et du racisme. Autour de plusieurs des bases, les altercations entre soldats américains noirs et blancs étaient si fréquentes et meurtrières que des zones distinctes ont été créées pour chacun des deux groupes.

L'occupation américaine du Japon s'est soldée par le traité de paix de 1952 mais Okinawa est demeurée une colonie militaire américaine jusqu'en 1972. Depuis 20 ans, les habitants d'Okinawa étaient essentiellement des personnes apatrides, n'avaient pas le droit à un passeport japonais ou américain ou à des droits civils. Même après que le Japon eut retrouvé sa souveraineté sur Okinawa, les forces militaires américaines ont maintenu en place leur contrôle sur ce qui se passe sur ses nombreuses bases et sur l'espace aérien d'Okinawa.

Depuis 1972, le gouvernement japonais et l'armée américaine se sont associés pour nier aux Okinawans leur mot à dire sur leur avenir, mais cela a lentement changé. En 1995, par exemple, il y avait d'énormes manifestations contre les bases après que deux marines et un matelot aient été accusés de l'enlèvement et du viol d'une fillette de 12 ans. En 1996, les États-Unis ont convenu qu'ils seraient prêts à quitter Futenma, qui est entièrement entourée par la ville de Ginowan, seulement si les Japonais construisaient une autre base pour la remplacer ailleurs sur l'île.

Ainsi est née en 1996 l'option Nago (pas formalisée avant 2006, dans un accord américano-japonais). Nago est un petit village de pêcheurs situé dans la partie nord de l'île principale d'Okinawa et le site d'un récif de corail qui abrite le dugong, un mammifère marin en voie de disparition, semblable au lamantin de Floride. Afin de construire là-bas une grande base pour les Marines américains, une piste devrait être construite sur pilotis ou par remblai, ce qui détruira la barrière de corail. Les écologistes ont manifesté à plusieurs reprises et au début de 2010, Nago a élu un maire dont le programme électoral est de résister à toute base américaine dans sa ville.

Yukio Hatoyama, le premier ministre japonais qui est arrivé au pouvoir en 2009, a gagné ses élections en partie parce qu'il a promis qu'il demanderait aux États-Unis de renoncer à la base aérienne des Marines à Futenma et de déplacer leurs Marines entièrement hors de l'île. Mais mardi, il a visité Okinawa, s'est confondu en excuses et a essentiellement demandé à ses habitants de renoncer à leur objection.


Les installations militaires américaines à Okinawa. (Okinawa Prefecture)

Je trouve que Hatoyama s'est comporté de manière lâche et méprisable mais je déplore encore plus l'arrogance du gouvernement américain qui pousse les Japonais vers cette impasse profondément humiliante. Les États-Unis sont devenus obsédés par le maintien de notre empire de bases militaires dont nous ne pouvons pas assumer les coûts et dont un nombre croissant de soi-disant pays d'accueil ne veulent plus. Je suggère fortement que les États-Unis cessent leurs fanfaronnades, qu'ils déplacent les Marines de Futenma vers une base aux États-Unis (comme le camp Pendleton, près de chez moi) et remercient les Okinawans pour leurs 65 années de tolérance.

* Chalmers Johnson est l'auteur de plusieurs livres, dont Blowback et le prochain : Dismantling the Empire : America's Last, Best Hope.

(Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste)

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La Commission nationale de défense de la RPDC de Corée sur la vérité concernant l'«attaque perpétrée par le Nord»

Le 25 mai, la République démocratique populaire de Corée (RPDC) a publié l'article suivant au sujet des allégations du régime sud-coréen sur « l'attaque à la torpille » par le Nord contre le navire de guerre sud-coréen Cheonan :

Le porte-parole de la Commission nationale de défense (CND) de la RPDC a réitéré de façon solennelle la position de principe de notre armée et de notre peuple sur les actions qu'entend prendre le régime traître de Lee Myung-bak contre la RPDC suite à ses allégations à l'effet que le Cheonan a été attaqué à la torpille par le Nord.

Le porte-parole a dit également que la CND a décidé d'envoyer un groupe d'inspection en Corée du sud pour vérifier lui-même les « pièces à conviction » que le régime sud-coréen a exhibées dans le but d'établir un lien entre le naufrage du navire et la RPDC.

Ce régime a cependant refusé dès le début de permettre que le groupe d'inspection vienne faire sa vérification sur place parce qu'il a peur que ses allégations soient rejetées comme étant sans fondement.

Nous n'avons pas ressenti le besoin au début de parler de cet incident parce que c'est un complot insensé de la part du régime pour nuire à la RPDC.

Comme le régime a refusé notre demande formelle, nous sommes obligés de dire ce qu'il en est au sujet de cet incident.

1. Le régime sud-coréen a inventé « l'histoire de l'attaque à la torpille par le Nord ».

Le 26 mars dernier, vers 9 heures du soir, le Cheonan a coulé, coupé en deux, pour des raisons inconnues, dans la mer de l'Ouest de la Corée près des îles de Paekryong et de Taechong.

Le 20 mai, soit près de 50 jours après la tragédie, le régime sud-coréen a rendu public « un rapport sur les résultats d'une enquête conjointe » dans lequel il affirme que le navire a été frappé par une torpille de la partie Nord.

Cette allégation n'est que pure fabrication, montée de toutes pièces par le régime dans un effort délibéré pour lier l'incident à la RPDC et cela, dès le moment où le navire a coulé.

Ce fait est illustré par les « pièces à conviction » que « l'équipe d'enquête conjointe » a produites sous la manipulation du régime.

Considérons d'abord cette « très petite quantité de poudre » qu'elle dit avoir détectée sur la cheminée et l'extrémité brisée du navire.

« L'équipe d'enquête » a dit que la poudre détectée était du RDX avec lequel on fabrique des torpilles et elle en a conclu que le navire a été coulé par une torpille lancée par le Nord.

Le RDX est une substance hautement explosive de couleur blanc cristallin et non aqueuse que plusieurs pays, et notamment la Corée du sud, utilisent pour fabriquer des munitions et dans d'autres secteurs industriels.

Sa présence n'est pas suffisante pour lier l'utilisation de ce genre de poudre aux torpilles de la partie Nord et même pour prétendre que c'est une torpille qui a causé cette tragédie.

Il est difficile de croire que de la poudre ait pu être détectée de la coque du navire naufragé et de sa cheminée. Le vaisseau était resté dans l'eau saline et avait été lavé par de forts courants pendant plusieurs jours. Ses survivants n'ont pas fait mention d'odeur de poudre au moment du naufrage. Des pêcheurs ont dit qu'ils n'ont vu ni poissons morts ni algues flottantes, ce qui aurait été le cas suite à une grosse explosion au moment du naufrage. Ces faits en eux-mêmes sont suffisants pour susciter des doutes.

Cet endroit a souvent été utilisé par la marine fantoche sud-coréenne et ses corps de marines comme site de pratiques de tir où sont utilisés des fusils K-9 et des obusiers KH-179.

Un membre de « l'équipe conjointe civile-militaire d'enquête » a dit qu'il est possible de trouver des traces de poudre sous l'eau puisque l'endroit est un point fixe où se font les exercices de tir, mais si le navire a été coupé en deux par une explosion qui est survenue entre 6 et 9 mètres de profondeur, et non par un tir direct, cela n'a aucun sens de dire que des traces de poudre ont pu être détectées sur la cheminée ou la coque du navire.

Il a également dit que si cette allégation est fondée, le dessous du navire aurait du être recouvert de poudre.

« L'Équipe d'enquête », incapable de répondre à la question à savoir si on avait comparé la poudre détectée à celle qu'utilise la Corée du sud, a simplement déclaré que la poudre vient du Nord. Les experts sont d'avis que l'analyse d'une poudre qui pèse un dixième de milliard de gramme ne peut pas être concluante.

Cette « preuve », que seuls peuvent inventer ceux qui ont pour motifs la confrontation avec la partie Nord, n'a pu être utilisée dans les résultats de l'enquête finale tant on craignait qu'elle soit rejetée par le public.

La même chose s'applique à une autre « pièce à conviction » invoquée par « l'équipe d'enquête ».

Le régime sud-coréen, dès le jour de l'incident, a passé au crible les 500 mètres qui entourent l'endroit du naufrage afin d'y trouver des restes.

Après plusieurs jours, il a tout à coup annoncé avoir trouvé des « fragments d'alliage » critiques pour l'enquête en cours.

Il a dit que les fragments sont faits d'aluminium et de magnésium utilisés pour fabriquer la partie extérieure d'une torpille, et qu'ils sont semblables à une torpille de pratique de la partie Nord sur laquelle la Corée du sud a mis la main il y a sept ans, ce qui prouve qu'il s'agit bien « d'une attaque à la torpille de la partie Nord ».

Il est bien connu que l'aluminium et le magnésium ont des utilisations très variées. Ils semblent également avoir été utilisés dans la fabrication du navire qui a coulé.

Étrangement, ces fragments de métal ont tout de suite été attribués à « la partie Nord ».

Des doutes nombreux ont aussi été soulevés en ce qui concerne les fragments de la torpille qu'on a censément trouvés dans l'eau là où s'est produit l'incident quelque temps avant l'annonce des « résultats de l'enquête ».

Le régime, prétendant avoir en main « une autre pièce à conviction cruciale », a dit que les fragments de la torpille, avec ses cinq hélices, son moteur, son système de contrôle et son arbre de transmission non endommagés, ont la même superficie, la même forme et la même composition que le dessin de la torpille CHT-02D qu'on trouve dans la brochure de la partie Nord faisant la promotion « d'armes pour l'exportation ».

Cette affirmation est-elle raisonnable ?

La proue et la poupe du navire, qui pèsent pourtant des centaines de tonnes, ont été déplacés par les courants et il en a été de même de six membres de l'équipage dont les corps n'ont toujours pas été retrouvés. Cela étant, comment est-il possible qu'un fragment de torpille de 1,5 mètre de long ait pu demeurer à la même place pendant 50 jours et qu'un bateau de pêche équipé d'un filet ait pu ramasser la torpille alors que plusieurs navires de guerre américains et sud-coréens équipés d'instruments de détection les plus modernes ne l'aient même pas vue ?

Pour tenter de justifier ses dires, le régime sud-coréen a même produit des photos de la torpille mais celles-ci ne font que confirmer que tout cela est un mensonge.

De plus, prétendre que l'arbre de transmission et le moteur n'ont pas été endommagés et ont gardé leur forme intacte est le comble du ridicule. Même des membres américains et britanniques de l'équipe d'enquête internationale qui a aveuglément suivi le régime sud-coréen dans son « enquête » sont restés perplexes devant l'exposition de la torpille dans une cage de verre.

Cela défie toute logique de penser qu'on puisse trouver des dessins top secrets de torpilles dans des brochures destinées à d'autres pays. Les experts pensent que les extrémités brisées d'un navire suite à une explosion sans contact ne peuvent pas être dans un même état de corrosion qu'une torpille chauffée à l'extrême par une explosion.

Le régime considère comme sa « pièce à conviction ultime » l'inscription « numéro un » sur la partie arrière de l'arbre de transmission.

Ce n'est pas très courant qu'on laisse des traces après une attaque du genre.

Même des experts sud-coréens, qui doutent que la partie Nord ait pu laisser un tel indice, pensent que le numéro sur la vis que l'eau n'a pas effacé même après plusieurs jours n'a pas été inscrit à la machine mais à la main au crayon feutre bleu, vraisemblablement il y a un certain temps.

Ils disent aussi que le style de la partie Nord dans le marquage de numéros sur son équipement militaire est très différent de ce que la partie Sud a produit comme « pièce à conviction ».

Cette « pièce à conviction » est si médiocre que les Sud-Coréens la tournent en ridicule en disant que « c'est bien gentil de la part des Nord-Coréens d'avoir écrit ce numéro dans la partie de l'engin qui ne rouille pas », « c'est l'autobus bleu numéro un dans la rue qui a infiltré le sud à partir du nord », ou « les lettres sont de la même écriture que celle de mon neveu de 8 ans. Est-ce qu'il est un espion lui aussi ? » ou « quiconque vote pour le numéro 1 (qui est le numéro du Grand Parti national aux élections locales) est un traître ».

La route par laquelle le sous-marin de la partie Nord se serait infiltré serait elle aussi une « pièce à conviction » du même acabit proposé par le régime sud-coréen.

« L'équipe civile-militaire conjointe d'enquête » a annoncé que le sous-marin a quitté sa base pendant la nuit trois jours avant l'incident, s'est approché du Cheonan après avoir fait un détour par un détroit vers la pleine mer, a attaqué le navire et s'en est retourné par la même route.

Lorsqu'on lui a demandé des explications détaillées, elle a dit qu'il est difficile pour tout pays de détecter les mouvements sous l'eau d'un sous-marin et donc qu'elle ne pouvait pas confirmer comment le sous-marin du Nord s'est infiltré et s'en est retourné.

Quand on lui a demandé comment il a été possible qu'un petit sous-marin équipé d'une torpille de 300 kilos frappe un navire de 1400 tonnes avec une torpille de 1,7 tonne dans la mer de l'Ouest où la topographie est si compliquée et où on arrive à peine à reconnaître les objets à 10 mètres, « l'équipe d'enquête » a répondu que cela est possible si le sous-marin s'est entraîné auparavant dans des eaux semblables.

L'incident s'est déroulé dans une zone d'eau contestée du nord et du sud de la Corée où la partie Sud a apparemment maintenu un État d'alerte au moyen de systèmes de détection et de surveillance.

De plus, lorsque le navire a sombré, les manoeuvres militaires conjointes « Foal Eagle » battaient à leur plus fort avec des navires et de la reconnaissance aérienne et sous-marine mobilisés dans la lutte contre les navires de guerre, contre les sous-marins, dans la lutte anti-aérienne, le blocage des voies maritimes et d'autres opérations du genre.

L'équipe d'enquête n'en a pas moins inventé le détour par le détroit « uniquement en imaginant comment le "sous-marin" du nord a pu faire son infiltration ».

La presse sud-coréenne a écrit que les « résultats d'enquête » auraient dû être présentés de manière précise et irréfutable afin qu'ils ne puissent pas être contestés par d'autres et qu'ils ont plutôt été basés sur l'imagination afin d'incriminer la partie Nord sans base réelle, ce qui n'a fait qu'amplifier les doutes. Elle a aussi écrit que c'est non seulement le Cheonan mais la confiance du public dans le régime de Lee Myung-bak qui ont sombré et que l'incident n'a fait que susciter encore plus de doutes et accroître la méfiance, de telle sorte que si quelqu'un fait une déclaration publique de conscience à l'avenir, le régime va certainement connaître une fin misérable pour avoir fabriqué tout cela.

Il est tout à fait compréhensible dans ces conditions que des médias progressistes de Corée du sud aient décidé de former un comité pour vérifier les « résultats de l'enquête » que le régime sud-coréen a rendus publics.

Comme le montrent les faits, les « pièces à conviction cruciales » produites par le régime sud-coréen, un régime passé maître dans la fabrication, ne sont rien d'autres que des fabrications de A à Z, qui suscitent de sérieux doutes.

(Korean Central News Agency)

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