Le Marxiste-Léniniste

Numéro 53 - 18 mars 2010

Base manufacturière oui! Destruction nationale non!

Non à la fermeture de l'usine de turbine de Siemens!

Base manufacturière oui! Destruction nationale non!
Non à la fermeture de l'usine de turbine de Siemens!

Non à la brutalité policière et au profilage racial et social!
Les déploiements musclés, l'intimidation et les agents provocateurs: rien de cela ne fera accepter l'impunité - Serge Lachapelle
Enquête sur le profilage racial à la Ville de Montréal

Ontario
Les demandes de concessions de Vale Inco sont fermement rejetées: tous au rassemblement du 22 mars! - Dave Starbuck
Plein appui aux travailleurs en lock-out de Lake Erie US Steel!

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Base manufacturière oui! Destruction nationale non!

Non à la fermeture de l'usine de turbine de Siemens!

L'annonce par le monopole allemand Siemens de la fermeture d'une usine de turbines à Hamilton, en Ontario, jetant 500 travailleurs à la rue, est un autre coup porté à l'économie socialisée du Canada. Le Marxiste-Léniniste appelle tous les Canadiens à prendre position contre cette fermeture. Les gouvernements du Canada et de l'Ontario doivent assumer leur responsabilité sociale et prendre des mesures d'urgence pour empêcher cette fermeture.

Siemens est un monopole mondial qui voit le Canada comme un pays d'arrière-cour ou une colonie. Il dit avoir l'intention d'investir 130 millions $ dans l'expansion d'une usine en Caroline du Nord, ancien état esclavagiste, pour produire les turbines à gaz de 60 hertz présentement fabriquées à Hamilton. Le pdg de la compagnie, Peter Löscher, a exprimé son mépris total pour le Canada et les besoins de son économie socialisée et de sa population lorsqu'il a dit : « Avec cette décision, nous poursuivons notre stratégie de croissance aux États-Unis, qui est pour nous un marché plus important. »

Voilà le visage de la négation du droit public par le droit de monopole. Elle représente la négation du Canada en tant que nation, la négation de la capacité de l'économie socialisée du Canada à suffire à ses besoins en machinerie lourde. Siemens veut effacer toute perspective d'indépendance du Canada en matière de fabrication de turbines parce que c'est ce qu'exigent ses intérêts étroits. Le marché des turbines est en pleine croissance au Canada. En plus des turbines à gaz et à vapeur, le Canada a besoin de turbines pour l'éolien et l'hydro-électricité, et les monopoles mondiaux comme Siemens et GE le savent très bien. Il y a une âpre concurrence entre eux pour ce marché et leurs lobbyistes font pression auprès des gouvernements et parlent de « turbines vertes » qui peuvent être construites si les services publics sont disposés à contribuer certains « incitatifs ».

Siemens concentre ses opérations dans les Amériques à son usine dans l'ancien État esclavagiste qu'est la Caroline du Nord, où il a reçu des « incitatifs » importants du gouvernement étasunien et où il se voit assurer un approvisionnement ininterrompu de main-d'oeuvre à bon marché, non syndiquée.

Les Canadiens rejettent l'arrogant droit de monopole. Ils rejettent ce chantage, cette destruction de la base manufacturière du Canada et cette négation du droit public. Ils veulent développer une économie diversifiée qui suffit à ses besoins, centrée sur une base manufacturière solide, des services publics et des programmes sociaux, une économie qui fonctionne en harmonie et qui n'est pas en proie aux crises périodiques.

Face à cette menace de fermeture de l'usine de Hamilton, Le Marxiste-Léniniste appelle les travailleurs à exiger que les gouvernements du Canada et de l'Ontario prennent immédiatement les mesures suivantes :

1. Dire à Siemens qu'il n'a pas le droit de fermer l'usine de turbine de Hamilton et qu'il doit lever la menace immédiatement.

2. Si Siemens ne retire pas immédiatement sa menace de fermeture, le capital-argent et le capital-marchandise (machines et équipement) des opérations de Siemens ailleurs au Canada ne doit pas quitter le Canada.

3. Le gouvernement fédéral doit entreprendre d'exproprier l'usine de Hamilton et de la convertir en une entreprise publique au service des besoins du Canada en turbines à gaz et en turbines de toute sorte.

4. Le gouvernement doit mobiliser l'expertise actuelle (ouvriers, techniciens et ingénieurs de l'usine de Hamilton et des universités canadiennes) pour transformer l'usine à turbine de Hamilton en entreprise publique et en un centre d'enseignement et en faire une base du secteur manufacturier au service des besoins des six grandes régions du Canada (Maritimes, Québec, Sud de l'Ontario, Prairies, Colombie-Britannique et le Nord).

5. Si Siemens persiste à traiter le Canada comme un pays d'arrière-cour et une colonie en refusant de fabriquer des turbines ici, il doit se voir interdire d'exporter des turbines au Canada.

6. Adopter comme politique générale que tous les monopoles de la machinerie doivent produire au Canada ce qu'ils vendent au Canada et que tout fabriquant au Canada qui exporte des machines dans les pays petits ou en voie de développement mette en place un mécanisme de transfert de la technologie de fabrication à ces pays, pour qu'ils puissent eux aussi construire une industrie autonome de la machinerie.

Le Marxiste-Léniniste appelle tous les travailleurs et leurs alliés à soutenir les travailleurs de l'usine de Siemens à Hamilton. Leur cause est notre cause ! Leur lutte est notre lutte pour une base manufacturière et contre la destruction nationale. Le Canada dispose des ouvriers, techniciens, ingénieurs et autres experts pouvant fabriquer des turbines de toute catégorie, en plus des matières premières, de l'acier et du fer. La destruction de la production de valeur manufacturière ajoutée affaiblit l'ensemble de l'économie. Cela réduit la quantité totale de valeur ajoutée (produit social) dont disposent l'économie et la population du Canada, surtout quand on sait que ces machines achetées à l'étranger sont de plus en plus dispendieuses. Cela ne doit pas passer !

Un Canada populaire est impossible sans une économie qui suffit à ses besoins et sans une base manufacturière.

Défendons nos confrères de Hamilton pour une économie diversifiées qui suffit à ses besoins !

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Non à la brutalité policière et au profilage racial et social!

Les déploiements musclés, l'intimidation
et les agents provocateurs: rien de cela
ne fera accepter l'impunité

Le 15 mars, près d'un millier de personnes, pour la plupart des jeunes, se sont donné rendez-vous au métro Pie-IX à Montréal pour souligner la 14e Journée internationale contre la brutalité policière. Il y avait parmi eux les jeunes de la rue qui doivent composer tous les jours avec le harcèlement policier, les victimes de la brutalité policière, dont un fort contingent des amis de Fredy Villanueva, et les gens du Collectif opposé à la brutalité policière (COBP), de la Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP) et du Mouvement action justice (MAJ). Autrement dit, tous ceux et celles qui refusent d'admettre que la brutalité policière, le profilage racial et social et l'impunité n'existent pas ou sont tout au plus des cas d'exception.

Le vaste déploiement policier avec ses policiers à chevaux, à bicyclette, policiers en civils et policiers en hélicoptère, sans compter les agents provocateurs dissimulés parmi la foule, étaient en soi un virulent plaidoyer contre cette brutalité. Les manifestants étaient accueillis par un intimidant cordon de policiers en tenue de combat, qui proféraient des insultes à l'endroit des manifestants. Il y avait des policiers sur le toit du métro et on avait même fermé une bonne partie de la station pour empêcher les manifestants de s'y réfugier en cas d'attaque policière.

Avant même que la manifestation ne se mette en branle, les policiers se sont livrés à de l'intimidation en procédant à des fouilles abusives et à des arrestations illégales. On a même procédé à l'arrestation de la personne qui avait la responsabilité d'amener le camion avec le système de son ainsi que la bannière de tête.

Profitant d'un acte de vandalisme contre des voitures de police à St-Henri la semaine dernière, les autorités et les médias ont immédiatement relié cet acte aux organisateurs de la Journée internationale contre la brutalité policière, préparant ainsi le terrain pour une attaque en règle contre les jeunes venus condamner la transformation de problèmes sociaux en problèmes de loi et ordre.

Tout en ignorant les revendications tout à fait légitimes des manifestants, les journalistes des médias monopolisé ont repris cette calomnie mensongère en dépeignant les organisateurs et les manifestants comme des gens avec un potentiel de violence. D'ailleurs ils ont eu beaucoup de difficulté à avoir des entrevues car plusieurs jeunes les ont envoyés promener, les accusant de répandre la désinformation, ce qui s'est vérifié dans leurs reportages du lendemain.

Malgré tout cela, le responsable du module des relations médias du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Ian Lafrennière, a pu déclarer qu'il allait « tout faire pour encadrer la manifestation afin que les gens puissent s'exprimer ». De quelle liberté d'expression parle-t-il quand tout est fait pour intimider ceux qui mettent en cause les agissements policiers ?

Mais comme l'a souligné Sophie Sénécal, du COBP, malgré cette campagne de peur nous ne sommes pas effrayés. « Nous allons manifester contre les abus policiers, le profilage racial et social. »

Elle a également dénoncé ce qu'elle appelle la marchandisation de la police, en référence au fait que le SPVM loue désormais ses services moyennant rétribution. « On a donc raison de dire que la police est vraiment au service des riches. »

Puis le cortège s'est mis en branle pour emprunter les rues d'Hochelaga-Maisonneuve. Les manifestants ont reçu l'appui des résidents dont plusieurs ont une expérience directe avec le harcèlement policier.

Jamais le slogan « Qui nous protège de la police ? » n'est apparu avec plus de justesse quand les manifestants ont dû procéder eux-même à l'expulsion d'une demi douzaine d'agents provocateurs de la police à l'intérieur de la manifestation. (Voir la vidéo)

C'est après avoir bloqué tous les accès du métro Préfontaine qu'on a lancé l'escouade anti-émeute contre les manifestants, procédant à l'arrestation de plus d'une centaine d'entre eux dont 17 seront accusés en vertu du code criminel.

Ian Lafrennière du SPVM vient de déclarer que : « Compte tenu de ce qui s'était passé en 2009, le bilan est quand même positif cette année, tant au niveau des arrestations que des dommages. »

Comment est-ce possible que l'arrestation de 100 personnes, dont un homme de 73 ans agressé violemment, soit qualifiée de bilan positif sans qu'aucun responsable du gouvernement n'élève la voix?

Ce qui devient de plus en plus clair, c'est que les forces policières, avec l'arrogance de ceux qui ont le pouvoir de l'État derrière eux, voudraient faire taire ceux qui osent se dresser contre leur brutalité. Tout cela doit cesser immédiatement. Toutes ces accusations doivent être retirées et nous devons continuer de dire Non ! à l'impunité policière, et de dénoncer l'utilisation de la répression contre ceux qui défendent leurs droits.

Vidéo: Expulsion des agents provocateurs infiltrés dans la manif




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Enquête sur le profilage racial à la Ville de Montréal

Lors d'un point de presse tenu le 10 mars dans ses locaux de la rue Saint-Jacques, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a procédé au lancement de son document de consultation sur le profilage racial. La salle qui était remplie à pleine capacité témoignait de la préoccupation grandissante de la population face au profilage racial.

Il s'agit d'un document qui orientera les échanges lors des audiences publiques sur le profilage racial et ses conséquences, qui seront tenues en mai et juin 2010 par la Commission.

Comme le souligne le document : « Cette consultation s'inscrit dans la poursuite de l'action de la Commission, dont le mandat est d'assurer la promotion et le respect des principes reconnus dans la Charte des droits et libertés de la personne au Québec, et de faire enquête sur toute situation qui lui paraît constituer un cas de discrimination. La Commission à également pour mission de veiller à la protection de l'intérêt de l'enfant et au respect de ses droits reconnus par la Loi sur la protection de la jeunesse et la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. »

« Les témoignages recueillis par la Commission au cours de l'automne, ainsi que les résultats de recherches et d'analyses présentés dans le document de consultation, illustrent de façon éloquente les effets de ces expériences de profilage racial sur la vie et le parcours de trop de jeunes au Québec », a déclaré le président de la Commission, monsieur Gaétan Cousineau.

« Les victimes de profilage ont non seulement porté des faits troublants à l'attention de la Commission, mais se sont également ouvertes sur les sentiments de peur, d'injustice, de méfiance et parfois de désespoir ressentis à la suite de ces situations de profilage racial », a ajouté monsieur Cousineau.

La présentation du document se tient au moment où le coroner poursuit son enquête sur la mort de Fredy Villanueva.

La Ville de Montréal, qui continue de nier l'existence du profilage racial, s'est livrée à des commentaires odieux, et ce par la voix de son avocat Me Pierre Boisvert. Lors des audiences de l'Enquête publique sur la mort de Fredy Villanueva, alors qu'il formulait une objection à une question d'Alexandre Popovic, porte-parole de la Coalition contre la répression et les abus policiers, il a dit : « Fredy Villanueva a été victime de son propre comportement, celui de son frère et ceux de ses collègues. »

Ce qui est encore plus inadmissible c'est la déclaration du coroner qui a insisté sur le fait que son enquête doit permettre à toutes les parties d'« explorer des voies incompatibles ». Cela inclut examiner la possibilité que Fredy Villanueva ait contribué à causer son propre décès, a-t-il ajouté.

Et Me Michael Stober de la Fraternité des policiers et policières de Montréal de rajouter : « Il avait raison de dire ce qu'il avait à dire. Il y a un point de vue à défendre. »

D'ailleurs, l'attitude des policiers face à la question du profilage racial est pour le moins ambiguë. Comme l'a mentionné Emerson Douyon, membre de la Commission des droits de la personne et professeur honoraire de criminologie à l'UQAM : « Ce que nous avons remarqué, c'est qu'il y a toute une contradiction dans l'attitude des policiers. D'une part, ils nient l'existence du profilage dans leurs rangs et, d'autre part, ils donnent une formation sur le profilage. » Pour régler le problème, il faudra aller plus loin et ne pas se satisfaire de solutions de façade, prévient-il.

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Ontario

Les demandes de concessions
de Vale Inco sont fermement rejetées:
tous au rassemblement du 22 mars!

Les travailleurs de Vale Inco en grève depuis le 13 juillet à Sudbury et Port Colborne, ont massivement rejeté l'offre de Vale Inco de cinq ans, comprenant des concessions sur les retraites, les primes et droits de transfert. Le 11 mars, à Sudbury, des 2371 votes exprimés au total par les membres de la section locale 6500 du Syndicat des Métallos, seulement 266 ont été en faveur de l'acceptation de l'offre : 2105 ou 88,7 % étaient pour le rejet. Le lendemain, les travailleurs de Port Colborne ont également rejeté l'offre de Vale. Sur les 112 travailleurs admissibles à voter à la section locale 6200, 108 ont voté, et de ce nombre, 106 voix étaient en faveur du rejet de l'offre, et seulement deux l'ont acceptée, soit un taux de rejet de 98,1 %

« Bien que personne ne soit heureux que la grève continue », a déclaré John Fera, président de la section locale 6500, « cela fait du bien de voir l'appui des membres et leur volonté d'obtenir un accord équitable. C'est notre espoir que Vale Inco comprendra la nécessité de négocier un contrat équitable pour nos membres et de veiller à ce que cette grève soit résolue. Nous croyons que nous devrions envisager une nouvelle date pour recommencer les négociations afin que cette grève soit réglée. »

« Nos membres sont en colère et déçus », affirme Wayne Rae, président de la section locale 6200 du Syndicat des Métallos, dans un communiqué de presse. « Nos membres ressentent tous les effets après 8 mois sur la ligne de piquetage, mais ils ont envoyé un message clair à Vale qu'ils doivent être traités avec équité, respect et dignité. Ils méritent un contrat qui profite à nos travailleurs et nos collectivités, ainsi que l'entreprise. »

Le vote est intervenu après dix jours de pourparlers sous la médiation entre la société et le syndicat, à Toronto. La nouvelle offre de Vale n'a changé que très légèrement par rapport à l'offre finale de l'entreprise de juillet dernier. Les modifications semblent plus conçues pour fournir une défense à la compagnie lors de l'audience sur sa mauvaise foi le 30 mars devant la Commission des relations de travail de l'Ontario, que de former la base d'un règlement digne. Elles incluent plusieurs aspects expressément pour provoquer les travailleurs : une durée de convention de cinq ans avec une augmentation de seulement quatre-vingts cents sur la durée du contrat ; l'absence d'un protocole de retour au travail qui garantit que tous les travailleurs seraient de retour au travail en temps opportun, l'absence d'un accord par la société d'abandonner toutes les poursuites judiciaires contre le syndicat et les militants, et d'abroger la résiliation des travailleurs licenciés, et une prime de production par opposition à une prime à la signature.

Tout cela contribue à accroître la colère des travailleurs. Les modifications au régime à prestations déterminées de retraite pour les travailleurs en poste permettrait de mettre les pensions Vale sur un pied d'égalité avec le régime de retraite négocié par le syndicat Mine Mill des TCA d'Xstrata, mais la pérennité du régime de pensions demeure vulnérable, puisque Vale continue de vouloir introduire un régime de cotisations déterminées pour les nouveaux employés. Les modifications apportées à la prime de nickel change la façon dont la prime serait calculée, mais maintiendrait un plafond de 20 %.

Après le vote, Vale a annoncé le 14 mars qu'elle va de l'avant avec ses plans d'engager plus de mercenaires dans une tentative d'augmenter la production de ses opérations à Sudbury. La société a repris en septembre dernier une partie de l'exploitation du cuivre et, en janvier, a remis partiellement en marche la fonderie de nickel afin de traiter les stocks de nickel extrait. En février, la société a annoncé son intention de reprendre l'exploitation du nickel à ses mines Coleman et Creighton en faisant appel à un sous-traitant de l'extérieur. Le concentré de nickel doit être fondu et les lingots d'oxyde de nickel expédiés à sa raffinerie de Clydach, au Pays de Galles. Vale a également repris la production partielle à la mine Ovoid et au concentrateur de Voisey Bay.

Après huit mois de lock-out, les travailleurs ont rejeté la dernière offre de la compagnie par un pourcentage supérieur au vote de l'été dernier qui donnait à l'exécutif un mandat de grève. Cela montre que Vale échoue lamentablement dans ses tentatives d'imposer de nouveaux arrangements dans les relations de travail au Canada. Les travailleurs de Vale Inco ne sont pas disposés à accepter le diktat de monopole qui leur enlève leurs droits et leur dignité. Ils sont conscients des luttes menées par ceux qui les ont précédés pour établir un syndicat comme organisation de défense de la classe ouvrière, à laquelle ils doivent tous les gains arrachés sur le plan des salaires et des avantages sociaux et de la santé et sécurité au travail. Ils luttent pour un niveau de vie de standard canadien pour eux et leurs familles, y compris pour les générations futures, en s'opposant aux tentatives de la compagnie d'imposer un régime de pension à cotisations déterminées aux nouveaux employés et en défendant les pensions qui existent.

Le 22 mars, qui marquera le début du neuvième mois de grève, il y aura un rassemblement à Sudbury. On prévoit que ce sera la plus grande manifestation de toute l'histoire de Sudbury. Des autobus viendront de Toronto et de plusieurs villes du nord de l'Ontario. On attend également une trentaine de délégués de syndicats étrangers, notamment du Brésil, d'Allemagne, d'Australie, d'Indonésie et d'Afrique. Les participants exigeront que Vale retourne à la table de négociation sans précondition et négocie une convention collective qui reconnaît la dignité du travail et les réclamations légitimes des travailleurs à la valeur ajoutée qu'ils produisent.

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Plein appui aux travailleurs
en lock-out de Lake Erie US Steel!

Le 14 mars, plus de 1500 personnes ont participé dans une manifestation organisée par la section 8782 du Syndicat des Métallos aux portes de l'usine de US Steel Lake Erie Works à Nanticoke au sud-ouest de Hamilton. L'occasion était le premier anniversaire des mises à pieds faites par US Steel à Lake Erie en violation de l'entente que l'entreprise a signée avec le gouvernement canadien en vertu de la Loi sur Investissement Canada lorsqu'elle a acheté. Stelco en 2007. Environ 800 travailleurs ont été mis à pieds dans le cours de l'année et, le 3 août dernier, US Steel a décrété un lock-out contre tous les travailleurs quand ils ont refusé d'accepter les concessions que ce géant américain de l'acier demandait. Plus de 1000 métallos de Lake Erie sont en lock-out. La concession principale demandée par US Steel était l'élimination du fonds de pension à prestations déterminées et son remplacement par un fonds à contributions déterminées. L'entreprise exige aussi une réduction de salaire de 3 dollars de l'heure par le biais d'un gel salarial, l'élimination des ajustements au coût de la vie, l'élimination des clauses de partage des profits, l'introduction de co-paiements dans les avantages sociaux et la réduction des primes de séparation. Le maintien du fonds de pension à prestations déterminées faisait partie de l'entente avec le gouvernement en vertu de laquelle US Steel a été autorisé à s'emparer de Stelco.

Les travailleurs de US Steel et leurs familles ont manifesté côte à côte avec des contingents de travailleurs luttant eux aussi pour restreindre le droit de monopole. Les travailleurs de la section locale 1005 du Syndicat des Métallos qui mènent un dur combat contre US Steel étaient là en nombre avec une grande bannière qui disait « Ne touchez pas à nos pensions ! » La section locale 1005 organise un grand rassemblement le 1er mai contre la perte des emplois manufacturiers et la destruction nationale et une conférence le 2 mai sur l'édification nationale. Les travailleurs de Vale Inco de la section 6500 du Syndicat des Métallos, maintenant en grève depuis plus de 8 mois, sont aussi venus en grand nombre de Sudbury. Également présents étaient les travailleurs de la section locale 504 des Travailleurs canadiens de l'automobile dont l'employeur, le monopole allemand Siemens a annoncé la fermeture de l'usine de turbines de Hamilton en juillet 2011 et le déplacement de sa production vers les États-Unis. La manifestation comprenait aussi presque tous les syndicats membres du Conseil du Travail de Hamilton , des travailleurs du Syndicat des travailleurs de l'énergie de l'Ontario, presque tous les syndicats membres du Conseil des métiers de la construction et un vaste contingent du Conseil de Toronto du Syndicat des Métallos.

Le président de la section locale 8782, Bill Ferguson, a souhaité la bienvenue à tous et agi comme maître de cérémonie. Ken Georgetti, le Président du Congrès du Travail du Canada, Sid Ryan, le président de la Fédération des travailleurs de l'Ontario et Ken Neumann, le directeur national du Syndicat des Métallos étaient les orateurs invités au nom du mouvement syndical. Des politiciens fédéraux, provinciaux et municipaux ont aussi pris la parole dont les maires de Norfolk et de Haldimand Dennis Travale et Marie Trainer; le chef du NDP fédéral Jack Layton; Diane Finley, la députée fédérale de Haldimand-Norfolk; la chef du NPD de l'Ontario. Andrea Horwath et le député provincial conservateur de Haldimand-Norfolk, Toby Barrett.

Le gouvernement fédéral a intenté une poursuite contre US Steel pour avoir violé son entente en vertu de la Loi sur Investissement Canada et un des objectifs des organisateurs de la manifestation était justement d'exiger que les gouvernements fédéral et de l'Ontario ainsi que tous les politiciens défendent les travailleurs contre les monopoles internationaux , en particulier les monopoles étrangers, qui bouleversent la vie des travailleurs et l'économie. Les travailleurs avaient tous à l'esprit la crise du secteur manufacturier qui détruit la nation. Les exemples à Hamilton même sont légion, notamment avec US Steel à Lake Erie et Hamilton Works et maintenant avec Siemens. Très présente également était la préoccupation pour les pensions, bien exprimée par la bannière de la section 1005 « Ne touchez pas à nos pensions ! »

Mark Talbot, le vice-président de la section 8782 a conclu la manifestation en remerciant tout le monde d'être venu, surtout les travailleurs de Vale Inco venus de Sudbury. Il a demandé à tous de participer au rassemblement du 1er mai organisé par les métallos de la section 1005 au Palais des congrès sur le thème « Base manufacturière, Oui ! Destruction nationale, non ! »

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