Le Marxiste-Léniniste

Numéro 172 - 5 octobre 2009

Vigoureuse opposition à l'offensive contre
le droit à l'éducation et le droit à la santé


Québec
L'éducation est un droit! Manifestation à Montréal contre les projets de loi sur la gouvernance
Journée internationale des personnes aînées: C'est à l'État que revient la responsabilité d'assurer une retraite à l'abri du besoin pour toutes les personnes aînées - Serge Lachapelle

Alberta
Pour un gouvernement qui garantit les droits de tous! - Peggy Morton
Manifestations contre les fermetures de lits et les attaques contre le droit à la santé

 Certificats de sécurité
Charkaoui libre: Le dernier droit d'une longue lutte - Coalition Justice pour Adil Charkaoui

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Québec

L'éducation est un droit!
Vigoureuse manifestation à Montréal
contre les projets de loi sur la gouvernance

Le 1er octobre, plus de 500 personnes se sont rassemblées à 12 h 30 au Carré Berri à Montréal pour exiger le retrait des projets de loi 38 et 44 sur la gouvernance des cégeps et universités du Québec. Dès leur présentation à l'Assemblée nationale par la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Michelle Courchesne, les projets de loi ont provoqué une vive opposition dans le milieu de l'éducation. La présence à la manifestation de plusieurs associations étudiantes, fédérations et syndicats provenant des communautés collégiales et universitaires illustrait bien cette opposition.

Avant le départ du contingent, les représentants de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), qui avait convoqué la manifestation, se sont adressés aux manifestants.

Ces projets de loi tentent « d'occulter la véritable crise de l'éducation au Québec, c'est-à-dire la marchandisation de l'éducation », a dénoncé Christian Pépin, porte-parole de l'ASSÉ.

« Il faut rappeler que la direction de l'UQAM manquait de financement. C'est pour ça qu'elle s'est tournée vers le privé », a ajouté le porte-parole. On se souviendra que c'est à la suite du scandale financier de l'îlot Voyageur que la ministre Courchesne a déposé ces projets de loi qui entre autres donnent une très grande place au privé.

Si le projet de loi est adopté, les conseils d'administration seront composés à 60 % de membres dits « indépendants ». Comme l'a souligné la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) lors des consultations sur les projets de loi, aucune place n'est réservée aux étudiants sur ces conseils.

D'ailleurs de nombreuses pancartes et slogans traduisaient cette aspiration des étudiants, professeurs et employés des collèges et universités de participer dans toutes les prises de décision. Une étudiante qui tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Achetez un cégep, appelez au 1-800- Courchesne », a dit qu'avec ces projets de loi, « le privé s'accapare les instances de gérance des cégeps et des universités et il mettra tout à son avantage ».

Puis le cortège s'est mis en branle pour emprunter la rue Ste-Catherine et se rendre devant les bureaux du ministère de l'Éducation ou d'autres orateurs ont pris la parole.

La Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU) demande des états généraux sur l'éducation. « On pourrait avoir une idée exacte de l'état actuel des universités au Québec et prévoir ensuite un plan de développement qui soit cohérent », a expliqué Max Roy, président de la FQPPU.

Comme l'a souligné le communiqué conjoint distribué pour l'occasion, « dans leur opposition à la marchandisation de l'éducation, les communautés collégiales et universitaires refusent l'application de critères de performance fondés sur la rentabilité économique des programmes d'études, qui menacerait des domaines de formation nécessaires au développement d'une société moderne. »

C'est pour cette raison que les syndicats et associations exigent :

- Le retrait des projets de loi 38 et 44 ;

- Que la gestion des institutions d'enseignement supérieur relève essentiellement de la responsabilité des communautés collégiales et universitaires en respect du principe de collégialité ;

- La reconnaissance des missions d'éducation, de recherche et de service à la collectivité des cégeps et universités et leur responsabilité à rendre compte du passé, du présent et du futur, par la préservation, le développement et la transmission des connaissances ;

- Un réinvestissement massif en éducation postsecondaire afin d'assurer la qualité et l'accessibilité de l'éducation au Québec.

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1er octobre: Journée internationale des personnes aînées

C'est à l'État que revient la responsabilité
d'assurer une retraite à l'abri du besoin
pour toutes les personnes aînées

Le 1er octobre a été décrété par l'ONU en 1990 la Journée internationale des personnes aînées. À cette occasion, la ministre responsable des Ainées du Québec, Marguerite Blais a fait parvenir aux différents médias un article étrangement intitulée « Les aînés, une force productive essentielle ».

La ministre nous apprend qu'« au cours de la dernière décennie, le taux des personnes de 65 ans ou plus encore au travail ou à la recherche d'un emploi a presque doublé. En 1999, 3,9 % des personnes de 65 ans ou plus participait au marché du travail. Aujourd'hui, ce taux est de 7 %, avec 64 000 emplois au Québec occupés par des aînés. Un sondage Ipsos Descarie nous indique que 260 000 personnes de 65 ans ou plus, soit le quart des 1,1 million de personnes aînées qui n'occupent pas d'emploi, souhaiteraient retourner sur le marché du travail. »

Tout le reste est de la même eau. Il est imprégné du caractère antisocial des libéraux qui considèrent que les personnes aînées sont un fardeau pour la société. De plus, ces statistiques ne nous disent pas si ces personnes âgées sont retournées sur le marché du travail parce qu'ils ne pouvaient vivre avec une maigre pension de retraite et de surcroît non indexée au coût de la vie. Ce sont ces mêmes libéraux qui répandent depuis des années avec l'appui des médias monopolisés la campagne hystérique sur le vieillissement de la population qui est utilisé comme un prétexte pour l'intensification de l'offensive antisociale.

L'hypocrisie sur la prétendue préoccupation des libéraux pour la situation des personnes aînées est apparue de façon on ne peut plus claire quand, la veille de la Journée internationale des personnes aînées, plus de 5 000 d'entre eux provenant de tous les coins du Québec ont manifesté devant l'Assemblée nationale pour réclamer de nouveau, comme c'est le cas depuis trois ans, la création d'une table de travail avec le gouvernement pour discuter de la protection de leur pouvoir d'achat. « Nous ne demandons pas la lune : nous enjoignons la présidente du Conseil du trésor à s'asseoir avec nous pour engager un véritable dialogue tourné vers la recherche de solutions », a souligné la présidente de l'Association des retraitées et retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec (AREQ), Mariette Gélinas.

« Quand des milliers de personnes aînées provenant de toutes les régions du Québec sortent dans la rue pour exprimer leur impatience, c'est le signe d'une détermination grandissante. Nous n'allons pas baisser les bras. Le gouvernement a le devoir de nous entendre et de respecter ses engagements », a ajouté la présidente de l'AREQ Saguenay-Lac-Saint-Jean, Lise Lapointe.

On se souviendra que lors de la dernière campagne électorale, le Parti libéral reconnaissait la problématique que vivaient les personnes retraitées de l'État et s'était engagé, par la voix de la ministre responsable des Aînés, à continuer de travailler activement avec les associations de personnes retraitées à la recherche d'une solution juste et équitable. « Les élections sont passées et, neuf mois plus tard, nous attendons toujours la concrétisation de l'engagement du Parti libéral », a conclu la présidente de l'AREQ Saguenay-Lac-St-Jean.

Par ailleurs, à la même date l'an dernier plus de 1 000 personnes retraitées de l'État s'étaient déplacées pour appuyer leurs représentants qui étaient entendus à l'Assemblée nationale, dans le cadre du dépôt du rapport d'un comité de travail sur le coût de l'indexation des régimes de retraite. Aucune suite n'a été donnée à cette commission parlementaire.

La situation précaire dans laquelle se retrouvent des milliers de personnes aînées au Québec est un solide plaidoyer pour une nouvelle direction au Québec, une nouvelle direction qui mettra en place un État moderne qui s'assurera que ceux et celles qui ont contribué toute leur vie à l'avancement de la société puissent vivre une retraite active à l'abri du besoin et qui libérera le plein potentiel des personnes aînées.

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Alberta

Pour un gouvernement qui garantit
les droits de tous!

La vérité sur les plans du gouvernement de l'Alberta pour réduire les soins déjà très limités aux personnes âgées commence à percer à travers le voile de désinformation et de mensonges du Parti conservateur au pouvoir. La stratégie du parti au pouvoir en Alberta pour faire passer ses projets antisociaux, qui se heurtent à une forte opposition populaire, est d'essayer de créer le maximum de confusion, de désinformation et de désorientation. Le ministre de la Santé, Ron Liepert, a été on ne peut plus explicite quand il a dit que la stratégie de la « troisième voie » de l'ex-premier ministre Ralph Klein avait échoué parce qu'il disait à l'avance à la population ce qu'il avait l'intention de faire. Le régime d'El Stelmach en serait, semble-t-il, arrivé à la conclusion que cette stratégie revient en quelque sorte à donner de l'information à l'ennemi.

D'abord, il y a eu l'annonce que 150 lits allaient être fermés à l'Hôpital Alberta d'Edmonton, mais on a appris par la suite qu'il s'agissait en réalité de 264 lits. Puis, on a annoncé que 300 lits de soins intensifs allaient être mis au « rancart » puisque les patients de ce département allaient être déplacés dans de « nouveaux espaces ». Mais on a tôt fait d'apprendre que les « nouveaux espaces » en question n'étaient pas du tout nouveau et qu'il ne s'agissait pas de lits en situation de soins intensifs. Il s'agirait de lits « virtuels » et les « nouveaux espaces », ce sont les chambres à coucher dans les domiciles privés.

Une fuite d'information en provenance de l'agence responsable de la gestion des services de santé en Alberta (AHS) a permis de voir l'ampleur réelle de l'offensive que le gouvernement Stelmach prépare dans la santé. Elle comprend entre autres la fermeture de plus de la moitié des lits de soins de longue durée qui seront convertis en lits de soins privés. La fuite provient d'un représentant du ministère de la Santé et d'un représentant de l'association des pourvoyeurs de services de santé au nouveau comité gouvernemental chargé de proposer une nouvelle déréglementation des services gratuits. Ils ont dit que dans le rapport qu'ils préparaient, on avait « identifié des mésententes dans le secteur des services à long terme concernant certaines initiatives en cours ». Ils demandaient que les personnes qui vont bientôt, dans leur vie, devoir recourir à des soins de longue durée ou qui résident présentement dans des centres de soins de longue durée et les organisations qui les représentent soient informées des changements proposés avant qu'ils ne soient appliqués. Il semble maintenant que le gouvernement ait mis un terme aux travaux de ce comité.

C'est la concentration des pouvoirs entre les mains d'une seule commission responsable de tous les services de santé qui a permis qu'on jette le voile du secret sur les plans du gouvernement. Cette commission est la source de la désinformation dans les médias et des menaces contre tous les intervenants du secteur de la santé qui voudraient opposer l'intégrité professionnelle et le bien public aux intentions du parti au pouvoir. Les plans du gouvernement comprennent aussi une offensive contre les employés du secteur public. Les fonctionnaires qui sont à l'emploi de la commission sont considérés comme des fonctionnaires non pas de l'État mais du parti au pouvoir et on leur a assigné la tâche de répandre de fausses informations. Le gouvernement a aussi tenté de mettre au silence les travailleurs et les professionnels de la santé avec le « Code de conduite » qui interdit à tout employé des services de santé de dire des choses qui donnent une mauvaise image à la AHS.

Prenez par exemple les propos de Marianne Stewart, haut fonctionnaire de la AHS, rapportés par le Edmonton Journal : « Certains groupes de personnes âgées sont sur la liste pour les soins de longue durée, mais en réalité elles ont besoin d'une place avec beaucoup moins de services. »

De 2000 à 2005, cinq documents importants sur les soins de longue durée qui contiennent des centaines de recommandations ont été rendus publics . La conclusion de toutes ces études était quasi unanime : Les aînés arrivent dans les institutions de soins de longue durée dans un état beaucoup plus fragile, avec des problèmes de santé beaucoup plus complexes et des besoins plus grands que jamais. Les études concluent qu'il faut plus de lits de soins de longue durée et un personnel plus nombreux. On reconnaissait également la nécessité de procurer aux employés de la santé des salaires et des conditions de travail qui conviennent. Mais tout cela a été balayé sous le tapis et le gouvernement a trouvé un nouveau slogan pour les aînés : en accordant moins de soins aux personnes âgées, on leur permet d'être « plus autonomes ».

La désinformation vise un but bien précis et c'est d'empêcher le peuple d'exercer son droit souverain de décider de ses affaires. La nécessité de soutenir le pouvoir des citoyens de se rassembler, de discuter et de prendre des décisions sur les questions qui les concernent et de mener l'action avec analyse devient encore plus pressant sous le gouvernement Stelmach.

Qui décide ? Nous décidons !

Le parti au pouvoir en Alberta a obtenu l'appui de moins de 18 % des électeurs inscrits aux dernières élections. On avait d'ailleurs assisté au plus faible taux de participation à une élection provinciale de l'histoire, ce qui est une expression du profond mécontentement du peuple face au processus politique et de la prise du conscience du fait que ce processus ne fait que perpétuer et légitimer le pouvoir en place. Les gens veulent pouvoir exercer un contrôle sur leurs affaires et veulent avoir leur mot à dire sur les décisions pour mettre fin à cette situation où les gouvernements des riches mènent une offensive continuelle contre eux et leurs droits.

Ce n'est pas seulement le Parti conservateur le problème, c'est tout le système électoral qui porte au pouvoir des partis politiques comme mécanisme pour marginaliser le peuple. Le fait que le parti au pouvoir puisse agir de cette façon alors que les citoyens n'ont aucun recours devient intolérable. Les gens se tournent d'abord vers l'opposition, mais l'« opposition » joue le jeu du parti au pouvoir et est d'accord avec lui quand il affirme que la priorité est de « réduire les coûts ». Les gens réclament qu'on augmente les investissements dans les programmes sociaux et qu'on garantisse le droit à la santé pour tous. Il est évident qu'ils ne peuvent plus remettre leur pouvoir de décider entre les mains des autres. Les décisions de haut en bas bloquent la création d'alternatives. C'est pourquoi le PCC(M-L) concentre tous ses efforts sur l'habilitation des collectifs de travailleurs, pour qu'ils dirigent et donnent l'exemple de comment participer aux prises de décisions et qu'ils constituent une opposition effective.

En tant que travailleurs, nous devons nous donner les moyens du pouvoir, nous devons devenir des politiciens ouvriers et exercer notre droit de résoudre les problèmes économiques, politiques et sociaux de la société. Il s'agit du travail crucial de bâtir les Comités pour le renouveau démocratique où les citoyens et résidents se regroupent pour formuler les programmes qui servent leurs intérêts.

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Manifestations contre les fermetures de lits et les attaques contre le droit à la santé

Le 25 septembre dernier, à midi, près de 500 personnes se sont rassemblées à l'extérieur du bureau de la circonscription de Fort Saskatchewan-Vegreville du député et premier ministre de l'Alberta, Ed Stelmach. Le personnel de l'hôpital Alberta d'Edmonton, les membres du Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta (AUPE), des infirmières représentant les Infirmières unies de l'Alberta, des employés d'hôpitaux, des aînés et des gens de toutes provenances sont venus exprimer leur détermination à mettre fin aux attaques contre le droit à des services de santé. Le rassemblement était organisé par les Amis de l'assurance-maladie. Parmi les orateurs, il y avait David Eggen des Amis de l'assurance-maladie, Bev Dick, vice-présidente des Infirmières unies de l'Alberta, et Doug Knight, président de l'AUPE. Les orateurs reflétaient la détermination de chacun de sauvegarder l'hôpital Alberta d'Edmonton et de bloquer les plans annoncés de fermer 300 lits pour les soins d'urgence et les plans secrets de fermer des lits pour des soins de longue durée.



Plusieurs personnes ont signé et ont pris des copies de la pétition que l'AUPE fait circuler largement pour le redéveloppement de l'hôpital Alberta d'Edmonton plutôt que sa fermeture. La pétition lance l'appel au maintien de tous les services, programmes et lits qui sont présentement en fonction à cet hôpital. L'AUPE demande à tous de télécharger la pétition et de recueillir assez de signatures pour remplir une feuille.

Le 24 septembre dernier, les étudiantes infirmières ont organisé un rassemblement devant le siège du parlement. Les étudiantes dont la plupart terminent leur dernière année d'études seront incapables de se trouver un emploi en Alberta à cause du gel d'embauche décrété par le gouvernement albertain. L'Association et le Collège des infirmières agréées de l'Alberta estiment que la province manque jusqu'à 1 300 infirmières agréées. Quinn Grundy, un étudiant infirmier et un des organisateurs du rassemblement, a dit que plus 1 000 étudiants gradués en soins infirmiers se retrouvent sans aucune perspective d'emploi en Alberta et devront quitter la province.

Dans les années 90, plusieurs infirmières ont dû quitter l'Alberta vers les États-Unis ou d'autres provinces afin de trouver de l'emploi ou ont tout simplement abandonné le métier d'infirmière. Depuis ce temps, il y a toujours eu une pénurie d'infirmières en Alberta. Pendant des années les autorités régionales de la santé ont prétendu qu'elles ne pouvaient pas ouvrir de nouveaux lits et réduire les temps d'attente parce qu'il y avait une pénurie d'infirmières. Maintenant elles ont décidé qu'il y en a trop.

Un autre rassemblement organisé par l'AUPE s'est tenu le 17 septembre à 16 h au centre-ville de Red Deer. Les travailleurs du secteur de la santé ont scandé: « Sauvegardons nos services de santé ! » Ils ont souligné que tous les patients méritent d'être en sécurité. Un travailleur a bien résumé ce message par ces paroles : « Arrêtez de tuer des gens en coupant le nombre de lits d'hôpital. »

Le prochain rassemblement est prévu le 5 octobre prochain.

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Les certificats de sécurité

Charkaoui libre: Le dernier droit d'une longue lutte

Les messages de félicitation et de joie ne cessent d'affluer, de Halifax à Vancouver, en réponse à la décision de la Cour fédérale, jeudi dernier, de retirer immédiatement toutes les conditions d'Adil Charkaoui et de faire tomber son certificat de sécurité dans les jours à venir. La Coalition Justice pour Adil Charkaoui désire remercier les milliers de personnes qui ont contribué, de diverses façons, à cet heureux dénouement. Sans l'appui qu'il a reçu au cours des dernières six années et demie — les lettres, actions et manifestations dans les rues, visites aux députés, appui juridique, moral et financier, prières, poésie, photographies, articles, présence à la cour, bannières, cartes postales, et bien plus —, Adil Charkaoui ne serait pas en train de célébrer cette énorme victoire. Il s'agit d'une victoire pour toutes les personnes qui ont participé à la campagne contre les certificats de sécurité, et pour toutes les personnes qui ont à coeur la liberté, la dignité et l'égalité.

Alors même que nous célébrons, nous sommes conscients que la lutte de la famille Charkaoui n'est pas encore finie.

Ce mercredi se tiendra une audience secrète entre la juge, les avocats du gouvernement fédéral et les avocats spéciaux. C'est à la suite de cette audience — de laquelle Adil Charkaoui, ses avocates et le public sont exclus — que la juge fera tomber le certificat de sécurité et qu'elle décidera si elle permet au gouvernement d'aller en appel.

La Coalition Justice pour Adil Charkaoui est d'avis que le gouvernement n'a aucune base pour aller en appel et considère sa demande comme une tentative désespérée de sauver la face aux dépens de la réputation d'Adil Charkaoui. La Cour fédérale a conclu que la divulgation de certaines informations provenant du dossier secret ne compromettrait d'aucune façon la sécurité nationale. Plutôt que de les divulguer et d'ainsi permettre à Adil Charkaoui de contester l'information qui l'a privé de sa liberté pendant six ans et demi, le gouvernement a choisi de retirer la preuve, se sauvant comme un voleur dans la nuit. Malheureusement, c'est exactement le genre de comportement auquel ceux et celles qui suivent ce dossier ont appris à s'attendre de la part du SCRS.

Parallèlement à cette décision, qui pourrait survenir dès mercredi, les avocates d'Adil Charkaoui ont demandé à la juge de la Cour fédérale, Tremblay Lamer, de sanctionner le gouvernement pour les nombreux abus commis dans son dossier, incluant l'utilisation d'information obtenue sous la torture et de renseignements douteux, les mensonges et la mauvaise foi.

La priorité pour Adil Charkaoui est de rétablir sa réputation. Il demande au gouvernement fédéral des excuses en bonne et due forme et qu'il admette avoir fait une erreur en émettant un certificat de sécurité contre lui.

Bien que la décision juridique s'applique au cas particulier de Charkaoui et qu'elle ne sonne pas la fin du régime des certificats de sécurité, il n'en demeure pas moins que politiquement un coup dur à été porté contre ce système injuste, inconstitutionnel et cruel.

Quatre autres hommes et leurs familles demeurent l'objet d'un certificat de sécurité : Hassan Almrei, en détention à résidence à Toronto ; Mahmoud Jaballah, en assignation à résidence avec toute sa famille à Toronto ; Mohammad Mahjoub, seul à la prison de Guantanamo de Kingston ; et Mohamed Harkat, qui a aussi remporté une victoire importante la semaine dernière, dans laquelle la plupart de ses conditions qui lui étaient imposées ont été retirées.

Coalition Justice pour Adil Charkaoui
justiceforadil@riseup.net
www.adilinfo.org

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