Le Marxiste-Léniniste

Numéro 150 - 1er septembre 2009

70e anniversaire de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie

La trahison de la répétition
de la falsification de l'histoire


La bannière de la paix et de la démocratie hissée sur le Reichtag, à Berlin, le 2 mai 1945,
signifiant la victoire sur le fascisme en Europe.

La trahison de la répétition de la falsification de l'histoire
Causes et leçons de la Deuxième Guerre mondiale - Deux discours de Hardial Bains, septembre 1989

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70e anniversaire de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie

La trahison de la répétition
de la falsification de l'histoire

Le 1er septembre est le 70e anniversaire de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie. Pour les éléments les plus réactionnaires de la société, cet anniversaire, ainsi que le 70e anniversaire du Pacte germano-soviétique de non-agression le 23 août, sont l'occasion de répéter les faussetés historiques originalement répandues par les nazis et leurs alliés. Pourquoi continue-t-on de répandre ces falsifications qui ont pourtant été réfutées maintes et maintes fois par l'histoire ? Ce ne peut être que pour les mêmes raisons qui ont poussé à leur invention il y a 70 ans : créer la confusion idéologique pour que les peuples acceptent la domination et tournent le dos aux idéaux progressistes et démocratiques.

Le 22 août le quotidien The Globe and Mail publiait un article intitulé « The treachery that won't stop haunting Europe » (La trahison qui ne cesse de hanter l'Europe), écrit par Robert Lawson. L'article était publié la veille de la « Journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme » proclamée par le Conseil de l'Europe. Par le mensonge et la désinformation, s'appuyant sur des affirmations provenant principalement de sources nazies, l'article cherche à son tour à nous convaincre que le Pacte germano-soviétique de non-agression de 1939 a « causé » la Deuxième Guerre mondiale, plus précisément en donnant « le feu vert » à l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie. Il est intéressant de remarquer que l'auteur omet de mentionner que la Pologne avait signé un pacte de non-agression avec l'Allemagne en 1934 et que la Grande-Bretagne et la France avaient émis une déclaration conjointe de non-agression avec les Allemands en 1938. Si c'était correct de la part de la Pologne, de la Grande-Bretagne et de la France de signer des pactes de non-agression avec l'Allemagne, pourquoi était-ce inacceptable de la part de l'Union soviétique ?

L'article de Lawson ne dit rien de nouveau. Il ne fait que ressasser la même vieille propagande anti-stalinienne et anticommuniste qui est répandue depuis des décennies. Dans les Causes et les leçons de la Deuxième Guerre mondiale (1990), Hardial Bains fait remarquer ceci : « Par des commentaires de toutes sortes, on tente d'insinuer qu'Hitler et Staline, l'Allemagne et l'Union soviétique furent responsables au même titre de l'invasion et de la destruction de la Pologne. [...] Cela comme tel n'est pas "nouveau". En effet, il s'agit de la même propagande que celle qui a été faite durant la guerre par les nazis, de même que par les réactionnaires polonais et les partisans de l'apaisement avec Hitler en Angleterre, en France et aux États-Unis à l'époque. »

Lawson cherche à étayer son argument en citant des événements hors contexte, en dehors d'un compte-rendu cohérent des faits historiques, comme si le Pacte germano-soviétique était tombé du ciel et avait provoqué l'invasion de la Pologne sans préalable, un autre de ces mystères de l'histoire, et qui aurait eu pour but de donner à Hitler la possibilité de « sécuriser son flanc est ». En contraste avec cette approche ahistorique, Hardial Bains explique : « Les facteurs qui préparèrent les conditions de l'attaque hitlérienne contre la Pologne sont nombreux. On en trouve les origines dans la conclusion de la Première Guerre mondiale, qui fut une guerre entre brigands impérialistes pour le repartage du monde. Suite à la victoire des forces anglo-franco-américaines, le Traité de Versailles fut imposé à l'Allemagne de sorte à renforcer la domination des impérialistes anglo-français en Europe et dans les colonies. Il imposait à l'Allemagne des réparations de guerre injustes et si énormes qu'elles causèrent son effondrement économique et de grandes épreuves pour le peuple allemand. Hitler exploita le mécontentement populaire pour se hisser au pouvoir. »

Après avoir clarifié que les capitalistes monopolistes américains ont systématiquement reconstruit la puissance économique et militaire de l'Allemagne après le Traité de Versailles, voyant dans l'Allemagne nazie « une arme leur servant à terroriser et à dominer toute l'Europe et à détruire l'Union soviétique socialiste », Hardial Bains explique : « En attaquant la Pologne, Adolf Hitler ne faisait que donner suite à la politique anglo-américaine le poussant vers l'Est [pour attaquer l'Union soviétique - ndlr], tout en suivant son plan tel que décrit dans Mein Kampf consistant à accroître l'"espace vital" de l'Allemagne en s'emparant de l'Ukraine pour ensuite asservir le monde entier. Après tout, en septembre 1939 l'Allemagne avait déjà un passé d'agresseur. Elle avait occupé l'Autriche et envahi la Tchécoslovaquie, ce qui lui avait permis de devenir le pays le plus puissant de l'Europe. L'Union soviétique fit appel aux deux principales puissances non agressives d'Europe, l'Angleterre et la France, pour qu'elles signent un traité d'assistance mutuelle qui, fût-il signé, aurait pu épargner à l'Europe la Deuxième Guerre mondiale, ou du moins l'abréger et la rendre moins destructrice. Il ne s'agissait pas d'un pacte de non-agression. Ce devait être un traité qui garantissait l'assistance mutuelle dans le cas où l'un des pays co-signataires était attaqué par l'Allemagne d'Hitler. Tous les efforts de l'Union soviétique pour amener les autres puissances à signer une telle entente d'assistance mutuelle échouèrent. »

Dans son article Lawson fait une référence en passant, sans le préciser, aux événements qui ont véritablement scellé le sort des peuples d'Europe. Il écrit : « Une série de gaffes diplomatiques dans les années 1930, notamment l'Accord de Munich de 1938, menèrent à l'échec des efforts pour apaiser Hitler. » Le pacte de Munich entre Hitler, Mussollini, la Grande-Bretagne et la France, qui devait censément amener la paix, n'était donc qu'une gaffe diplomatique ? Pas du tout ! C'était la continuation, comme le mentionne Lawson lui-même, de la longue politique d'apaisement de Hitler suivie par la Grande-Bretagne et la France durant les années qui ont précédé l'invasion de la Pologne. La politique anglo-française d'apaisement faisait contraste aux efforts soutenus de l'Union soviétique pour bâtir la sécurité collective contre Hitler par des traités d'assistance mutuelle et au développement rapide, dans de nombreux pays, du front uni des peuples contre le fascisme.

Les impérialistes anglo-français rejetèrent les propositions répétées de l'Union soviétique en vue d'établir une sécurité collective parce qu'ils espéraient qu'en conciliant avec les nazis ils pourraient inciter Hitler à attaquer l'Union soviétique. Même après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie, en 1939, le « soutien » de la Grande-Bretagne à la Pologne se résumait à rien de plus qu'une condamnation de l'Allemagne à la radio et à une déclaration de guerre, mais les huit mois qui ont suivi furent appelés « fausse guerre ». Pas un seul soldat britannique n'a mis le pied en sol polonais pendant six ans ! Quant à la France, à cause de la trahison interne elle capitulait à l'invasion nazie en moins d'un an, littéralement sans combattre, même si son armée était quatre fois plus grande que celle d'Hitler.

L'Allemagne, l'Italie, la France et la Grande-Bretagne signèrent l'exécrable Accord de Munich en Allemagne le 29 septembre 1938. Ce pacte continuait la politique anglo-américaine d'apaisement en donnant l'assentiment de la Grande-Bretagne et de la France aux demandes d'Hitler. Il fut dénoncé publiquement, même par des chefs politiques de Grande-Bretagne, comme Churchill, qui le qualifia de « défaite non mitigée », et Lloyd George. Hardial Bains explique : « Aujourd'hui, cet épisode honteux de l'histoire de ces pays ne fait pas l'objet d'une propagande aussi tapageuse que celle au sujet du pacte de non-agression signé entre Staline et Hitler. C'est par la trahison de l'Angleterre et de la France à Munich que fut scellé le sort des peuples d'Europe. L'annexion qui s'ensuivit des territoires sudètes par Hitler détruisit le système de défense de la Tchécoslovaquie et rendit inévitable l'occupation de toute la Tchécoslovaquie. Le sacrifice de la Tchécoslovaquie fut, à toutes fins pratiques, une déclaration de la part de l'Angleterre et de la France qu'elles ne s'allieraient pas à l'Union soviétique. La politique de l'Angleterre, de la France et même du Canada, dont témoigne le journal personnel de Mackenzie King, le premier ministre d'alors, était de pousser Hitler vers l'Est et finalement l'amener à attaquer l'Union soviétique. »

Dans son article du Globe and Mail Lawson ramène l'histoire des prétendus « protocoles secrets » en annexe au Pacte de non-agression germano-soviétique, protocoles qui, dit-on, contenaient un accord de partage de la Pologne entre Hitler et Staline et prévoyaient l'établissement de « sphères d'influence » d'un commun accord. Cette histoire provient directement de la propagande nazie de l'époque. S'il y avait eu une « entente secrète » pour se partager la Pologne, comment expliquer que l'Union soviétique ait été le seul pays à retirer ses forces armées de toutes les régions qu'elles avaient libérées durant la Deuxième Guerre mondiale, y compris la Pologne ? Hardial Bains fait remarquer à ce sujet : « Les hitlériens apportèrent un supposé protocole aux procès de Nuremberg pour justifier leur agression contre la Pologne, mais celui-ci fut rejeté, jugé frauduleux. La signature de Molotov était de toute évidence une contrefaçon et l'Union soviétique rejeta ces documents "secrets" avec tout le mépris qu'ils méritaient, comme le firent également plusieurs autres gouvernements. Mais voilà qu'on a à nouveau déterré ces documents qu'on dit maintenant "authentiques" et qu'on qualifie de "découverte" exposant les visées "diaboliques" de Staline. » Le Pacte de non-agression germano-soviétique stipule tout simplement que l'Allemagne n'attaquera pas l'Union soviétique et que l'Union soviétique n'attaquera pas l'Allemagne. L'Union soviétique ne se faisait pas d'illusion sur les intentions des nazis mais la signature du pacte lui donnait 22 mois de plus pour bâtir sa défense. Lorsque l'Allemagne attaqua l'Union soviétique le 22 juin 1941, le pacte fut immédiatement annulé et, comme l'histoire l'a montré, l'Union soviétique a joué un rôle majeur dans la lutte pour déjouer les visées de domination mondiale d'Hitler.

Lawson laisse voir le but véritable de son article lorsqu'il omet de mentionner que l'invasion nazie a fait plus de six millions de morts parmi les Polonais. Ce fait ne serait pas digne de mention dans ce récit particulier de l'histoire. Il choisit plutôt de ressortir le vieux mensonge bien connu que les soviétiques auraient exécuté 15 000 officiers polonais (Lawson dit qu'il s'agissait d'« intellectuels » !) dans la forêt de Katyn. Cette histoire a été répétée et répétée, à la manière du « grand mensonge » de Goebbels. Comme le fait remarquer Hardial Bains : « En fait, cette histoire au sujet d'officiers soviétiques, qui auraient fusillé des officiers polonais et les auraient enterrés dans des fosses communes dans la forêt de Katyn, a été présentée pour la première fois à la mi-avril 1943 par la machine de propagande de Goebbels. [...] Durant la guerre les alliés reconnurent que ce crime avait été commis par les nazis. En janvier 1944, l'ambassadeur américain Harriman délégua sa fille, Kathie Harriman, à Katyn durant une enquête soviétique sur ces exécutions. Kathie Harriman adhéra aux conclusions des Soviétiques. D'ailleurs un tas de preuves circonstancielles pointaient en direction des nazis. La méthode d'extermination de masse n'était-elle pas la pratique courante des nazis ? Les fosses communes étaient creusées par les victimes qui étaient ensuite fusillées. De plus, les officiers polonais ont été tués par des balles allemandes. Personne ne pouvait expliquer pourquoi des Soviétiques auraient tué ces hommes en 1940, alors que l'Union soviétique n'était pas en guerre. »

Les impérialistes et la bourgeoisie réactionnaire ont plusieurs raisons de répéter la falsification de l'histoire et de tenter de culpabiliser Staline. D'abord, ils veulent à tout prix préserver le statu quo et ils sont terrifiés à l'idée de leur déchéance. Le communisme moderne incarne leurs plus grandes craintes, à tel point qu'ils veulent empêcher toute discussion sur le sujet. Deuxièmement, ils cherchent à désorienter les travailleurs et la jeunesse et à les empêcher de s'emparer des perspectives d'avenir qui s'offrent à eux. Ils veulent duper les naïfs, justifier la réaction et faire la promotion de réformes réactionnaires au nom du changement. Ils veulent terroriser les peuples au point de leur faire renoncer à tout désir de changement révolutionnaire. Troisièmement, cela fait partie de leur offensive antisociale mondiale contre le changement et le nouveau. Cela comprend l'établissement d'une alliance criminelle avec quiconque veut se joindre à eux, y compris les pires réactionnaires du passé et du présent. Quatrièmement, c'est une tentative de détourner l'attention de leurs propres crimes commis au nom de la « démocratie » et un prétexte pour commettre d'autres crimes contre les peuples du monde. Cinquièmement, c'est une tentative de faire revivre l'anticommunisme, de le remettre sur le piédestal d'où il a été décidément délogé durant la Deuxième Guerre mondiale à cause de l'énorme contribution de l'Union soviétique à la défaite du fascisme. Ils veulent faire de Staline, de l'Union soviétique et du communisme des boucs émissaires pour les problèmes du monde d'aujourd'hui, dont ils sont eux-mêmes la cause.

En rétablissant les faits historiques, Hardial Bains donne la réponse qui convient aux tentatives de fausser l'histoire par la propagande anticommuniste : « Aujourd'hui les soi-disant gouvernements démocratiques au Canada, aux États-Unis et ailleurs répètent toutes les accusations fascistes contre le communisme, contre tous ces hommes et femmes respectés qui ont combattu le fléau du fascisme, contre ceux qui ont su se gagner l'amour et l'admiration des exploités et opprimés du monde, contre ceux qui ont servi de rempart contre le fléau nazi, et surtout contre Joseph Staline. Malgré cette propagande et ces accusations, les peuples des pays dont le sol a été foulé par le nazisme se souviennent de Joseph Staline et lui conservent un immense respect. Ils se souviennent des exploits de l'Armée rouge et des forces antifascistes. Ils ont vu ce que l'Armée rouge et les forces antifascistes ont fait pour protéger les peuples. »

(Hardial Bains, Les causes et les leçons de la Deuxième Guerre mondiale, Institut Marx, Engels, Lénine, Staline, Toronto, 1990)

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Causes et leçons de la Deuxième Guerre mondiale

À l'occasion du 50e anniversaire de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne d'Hitler, Hardial Bains avait prononcé deux importants discours, l'un à Montréal le 1er septembre 1989 et l'autre à Halifax le 21 septembre 1989. Les deux discours sont parus sous forme de brochure sous le titre : Les causes et les leçons de la Deuxième Guerre mondiale, Institut MELS, Toronto, 1990.

Lors du rassemblement à Montréal le 1er septembre 1989, le camarade Hardial Bains a commencé son discours en disant que la guerre déclenchée cinquante ans plus tôt, le jour où l'Allemagne nazie a envahi la Pologne, la Grande-Bretagne déclarant la guerre à l'Allemagne deux jours plus tard, fut une grande tragédie pour les peuples du monde. La Grande-Bretagne n'avait pas déclaré la guerre quand les forces de l'Axe constitué de l'Allemagne nazie, de l'Italie fasciste et du Japon militariste sont intervenues en Espagne, avaient envahi l'Abyssinie, la Chine, l'Albanie, l'Autriche et la Tchécoslovaquie. Elle avait suivi alors une politique d'apaisement, espérant que l'Allemagne attaque et détruise l'Union soviétique. Ainsi, la guerre garda son caractère interimpérialiste, une guerre pour le repartage du monde, jusqu'à l'attaque de l'Allemagne contre l'Union soviétique le 22 juin 1941. C'est alors seulement qu'elle prit le caractère d'une guerre antifasciste de libération nationale.

Cinquante ans plus tard, a dit le camarade Bains, nous voyons s'amonceler les mêmes nuages annonciateurs d'une guerre interimpérialiste et pourtant les leçons de cette grande tragédie, qui a coûté la vie à cinquante millions de personnes, sont perdues pour les puissances impérialistes.

Pourquoi cette tragédie s'est-elle produite et qui en sont les responsables ? Les États-Unis voulaient l'hégémonie en Europe, contre leur rivale et alliée, la Grande-Bretagne. Ils ont re-financé et réarmé l'Allemagne en espérant que le renforcement de l'Allemagne ouvrirait l'Europe au capital financier américain. En même temps, la Grande-Bretagne, suivie de la France, incitaient l'Allemagne nazie à aller vers l'Est, à attaquer l'Union soviétique. C'était une politique intéressée, à courte vue, qui devait conduire à la catastrophe que fut la Deuxième Guerre mondiale.

Les grandes puissances suivent encore aujourd'hui une politique à courte vue, a dit le camarade Bains. Les États-Unis, sous prétexte de protéger la démocratie, cherchent à former, sous leur direction, un front uni de toutes les forces fascistes du monde avec comme force principale les classes et les couches réactionnaires et la classe ouvrière comme rempart contre la révolution, l'indépendance, la liberté et le progrès. Ils ont entrepris de le faire immédiatement après la Deuxième Guerre mondiale avec les nazis et fascistes de différents pays, y compris l'Allemagne, et en se servant de l'Allemagne de l'Ouest comme champ d'opération. Aujourd'hui, a-t-il dit, les prétendus démocrates auxquels ils s'associent en Pologne, en Union soviétique ou en Hongrie, sont les forces collaborationnistes de l'époque qui servent leurs nouvelles visées impérialistes.

À l'opposé, a souligné le camarade Bains, se trouvait la politique léniniste-stalinienne de l'Union soviétique. Il a dit :

« Dans le cadre de politique léniniste-stalinienne de l'Union soviétique, aucun pays n'a été envahi par celle-ci. Aucun pays n'a jamais été occupé ou annexé, et même juste après la Révolution d'Octobre, au nom de la paix, l'Union soviétique a accepté de céder de larges territoires de la Russie à l'Allemagne. Le gouvernement soviétique a fait d'énormes sacrifices pour épargner aux peuples d'Europe les souffrances de la guerre. La politique léniniste-stalinienne était entièrement fondée sur l'appui aux peuples du monde en lutte pour leur libération, non pas sur leur asservissement, non pas sur la colonisation des autres pays. Bien au contraire, c'est la politique léniniste-stalinienne qui accorda à la Finlande et aux États baltes leur indépendance. Aucun gouvernement russe bourgeois ou tsariste n'avait accepté de reconnaître les droits de ces nations à l'indépendance. La Constitution léniniste-stalinienne reconnut le principe du droit des nations à l'autodétermination, y compris la sécession. C'est le gouvernement bolchevik qui a publié tous les traités secrets et exposé les visées réelles de la Grande-Bretagne, de la France et des autres puissances qui cherchaient à conquérir des colonies pour les piller. Il dénonça tous les accords impérialistes conclus par le tsar et le gouvernement provisoire. Sous la direction de Staline, l'Union soviétique fut le seul pays à retirer ses troupes de toutes les régions qu'elle avait aidé à libérer durant la Deuxième Guerre mondiale. Elle l'a fait d'elle-même après la guerre. »

Le camarade Bains a souligné que la politique léniniste-stalinienne est une politique de liberté, d'indépendance et de progrès. Ce n'est pas une politique d'asservissement. Si la politique léniniste-stalinienne ne vise pas à asservir d'autres peuples, ne cherche pas à diviser le monde selon ses intérêts, il est impossible alors qu'elle conduise à une guerre pour le repartage du monde, car ce genre de guerre a lieu entre États impérialistes rivaux. C'est pourquoi, lorsque la Deuxième Guerre mondiale a éclaté, c'était une guerre entre puissances impérialistes qui n'a revêtu un caractère antifasciste que lorsque l'Union soviétique y prit part en tant que défenseur de la liberté et de la démocratie. Hitler profita de la politique d'apaisement de l'Angleterre et de la France et de leur refus de conclure un pacte d'assistance mutuelle avec l'Union soviétique, pour faire des percées dans sa rivalité inter-impérialiste avec l'Angleterre et la France. Il attaqua et occupa leurs alliés à l'Est, la République de Pologne, elle-même une puissance impérialiste. Le refus de l'Angleterre et de la France de profiter de la politique de paix et de bon voisinage de l'Union soviétique et de signer un pacte d'assistance mutuelle avec l'Union soviétique conduisit à une des plus grandes tragédies de l'histoire de la nation polonaise.

Les événements qui suivirent, a souligné le camarade Bains, démontrèrent la vraie nature des garanties que l'Angleterre et la France avaient données à leur alliée la Pologne. Alors que les armées hitlériennes détruisaient l'État polonais et massacraient avec une barbarie sans précédent le peuple polonais, la Grande-Bretagne larguait des tracts sur l'Allemagne et pas un seul soldat britannique ne mit le pied sur le territoire polonais et aucun ne devait le faire de toute la guerre ! La France, avec son armée de quatre millions d'hommes massée devant moins d'un million d'Allemands, resta les bras croisés. Et pourtant aujourd'hui on dit que les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France « défendaient la Pologne » tandis que Staline « l'occupait ». Les faits sont que le 17 septembre 1939, l'État polonais s'étant écroulé, ses dirigeants ayant fuit en Roumanie, l'Armée rouge soviétique entra sur les territoires d'Ukraine et de Biélorussie, annexés par la Pologne durant la Guerre russo-polonaise de 1919-1920, sauvant ainsi la population de ces territoires de la sauvagerie nazie et avançant sa ligne de défense de plusieurs centaines de kilomètres à l'Ouest.

Une fois la Pologne dans les griffes d'Hitler, les nazis commirent les pires crimes jamais perpétrés contre une nation. De tous les pays d'Europe, proportionnellement à sa population, c'est la Pologne qui a subi les plus grandes pertes humaines avec 6 millions de morts, dont 2 700 000 Juifs polonais, 50 000 Tsiganes, 12 000 malades mentaux et handicapés et des milliers de prisonniers de guerre. En moins de six semaines d'occupation nazie, 40 000 intellectuels et personnalités politiques avaient été assassinées.

En examinant l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, et plus particulièrement cette phase interimpérialiste, a dit le camarade Bains, nous trouvons le cynisme de la politique américaine et britannique. Les Anglo-Américains ne voulaient pas d'un traité d'assistance mutuelle avec l'Union soviétique parce que cela aurait signifié que leur arme, Hitler, aurait été paralysée. Ils refusèrent jusqu'à la toute dernière minute d'entrer en négociation sérieuse avec l'Union soviétique ; sur le plan diplomatique ils insultèrent l'Union soviétique à maintes reprises, tenant des pourparlers sans sa participation, etc. Mais qu'est-il advenu de leur politique sans principes et dangereuse ? La politique léniniste-stalinienne de défense de l'Union soviétique, cette politique de paix et de bon voisinage, a détruit les plans des Américains, des Britanniques et des Français de pousser l'Allemagne nazie contre elle.

Le 24 août 1939, l'Union soviétique signa un traité de non-agression avec l'Allemagne après que la Grande-Bretagne, la France et la Pologne eurent indiqué clairement qu'elles ne voulaient pas d'un traité d'assistance mutuelle, ni d'un traité de défense collective comprenant des obligations militaires sérieuses qui auraient renforcé l'Union soviétique ainsi qu'elles-mêmes. Dans cette situation, l'Union soviétique avait sérieusement besoin de temps pour poursuivre la consolidation de sa défense. Une des conséquences de la signature du Traité de non-agression fut que, pour un temps, Hitler n'attaquerait pas l'Union soviétique. Pendant vingt-deux mois la frontière occidentale de l'Union soviétique demeura sûre. Le traité de non-agression et l'amélioration des relations commerciales avec l'Allemagne s'avérèrent dans l'intérêt des peuples soviétiques. L'histoire a également prouvé par la suite, durant la guerre antifasciste, que les intérêts de l'URSS coïncidaient avec les intérêts fondamentaux des peuples des autres pays.

Aujourd'hui, a dit le camarade Bains, on prétend que ce pacte contenait un protocole secret prévoyant le partage de la Pologne et de sphères d'influence. Il n'a jamais existé de tel protocole. Les documents de cette nature présentés par les nazis aux procès de Nuremberg ont été rejetés comme des faux.

La politique de l'Union soviétique, a-t-il dit, la politique de l'humanité progressiste et démocratique à l'époque, a créé en fait les conditions nécessaires à la destruction de Hitler, car lorsque Hitler a attaqué l'Union soviétique, le caractère de la guerre a changé. L'Union soviétique n'avait de revendication territoriale envers aucun pays. Elle ne demandait pas un repartage du monde. Alors le 22 juin 1941, lorsque Hitler a violé le Traité de non-agression, il attaquait non pas une puissance impérialiste, non pas un rival dans ses colonies, mais un État socialiste. La lutte devint nécessairement une lutte antifasciste. Elle inspira des millions d'hommes et de femmes dans le monde à se lancer dans la guerre antifasciste. Ce fut d'ailleurs le facteur principal de la victoire des forces antifascistes sur le nazisme allemand.

Aujourd'hui toute cette histoire est falsifiée, a dit le camarade Bains. Le but de la falsification est d'encourager les forces fascistes, de leur donner tout le soutien dont elles ont besoin pour s'organiser. Le but est de préparer les forces fascistes et de présenter au monde le mensonge et les prétentions sans fondement au sujet de la « politique stalinienne », qui serait selon eux la politique la plus dangereuse, la plus agressive et la plus fasciste. Les impérialistes et leurs apologistes attribuent à Staline tout ce qu'ils ont fait et font eux-mêmes. Ils cherchent à faire croire que Staline et Hitler sont du pareil au même. Mais ça ne marche pas car les collaborateurs d'Hitler étaient du côté des États-Unis, pas avec Staline. Toute cette propagande vise à endormir les peuples et à leur donner un faux sens de sécurité, à leur faire croire qu'il n'y a plus de danger de fascisme.

Cinquante ans après la catastrophe de la Deuxième Guerre mondiale, a souligné le camarade Bains, les leçons criantes sont que nous devons êtres armés idéologiquement et clairs sur qui est l'ennemi, qui s'apprête à plonger les peuples dans la catastrophe, qui organise en vue une guerre cataclysmique. Les attaques contre le nom et l'oeuvre de Staline sont lancées à dessein pour créer une psychologie bien particulière et une grande confusion idéologique pour que les gens acceptent le fascisme et tournent le dos aux forces progressistes et démocratiques, pour que les jeunes se nourrissent d'idéaux nazis et fascistes. La même politique intéressée suivie par la Grande-Bretagne et les États-Unis avant et après la Deuxième Guerre mondiale conduira à une troisième guerre mondiale.

Le camarade Bains a déclaré que les peuples du monde doivent combattre la politique des États-Unis. Ils doivent défendre la politique léniniste-stalinienne. Ce n'est pas une question idéologique, c'est une question de défendre la paix, la liberté et le progrès. Il a dit :

« Défendre la politique léniniste-stalinienne signifie défendre une politique qui est contre la guerre impérialiste. N'est-ce pas un fait qu'après s'être emparés du pouvoir en Russie les bolcheviques mirent fin à la guerre interimpérialiste ? Ils ont instauré la paix. Ils furent un facteur de paix en Europe à l'époque de la Première Guerre mondiale. Ils furent un facteur de paix à l'époque de la Deuxième Guerre mondiale également. Tant que Staline a vécu, pas un pays n'a eu à se préoccuper de l'Union soviétique. Tous savaient qu'il ne leur viendrait aucun mal de l'Union soviétique.

« Tous les peuples épris de liberté, tous ceux qui désirent la paix dans le monde doivent se faire entendre. Ils doivent défendre la politique léniniste-stalinienne de paix, contre l'agression, contre l'intervention, contre l'occupation, contre le repartage impérialiste du monde. C'est la leçon que chacun doit tirer de l'histoire des cinquante dernières années. Ce sont les seules leçons à tirer. »

Il a soutenu que rester sur la défensive sur ces questions ne peut qu'engendrer la même tragédie qui a eu lieu il y a cinquante ans, mais à une échelle beaucoup plus grande. L'histoire nous enseigne que nous devons nous préparer à toute éventualité, même si au début notre force est réduite. Nous devons mener la lutte idéologique pour faire connaître au monde nos positions, nos motivations, nos principes et nos convictions marxistes-léninistes. La classe ouvrière et le peuple, qui sont épris de liberté, ne veulent pas que nous nous taisions. Ils veulent que nous expliquions ces événements historiques et la réalité d'aujourd'hui.

Il a souligné que la mentalité de la Grande-Bretagne, des États-Unis et de la France dans les années trente était de considérer le communisme comme un ennemi plus grand que le fascisme. C'est la mentalité des États-Unis et de leurs semblables dans les années quatre-vingt. C'est le communisme qu'ils veulent combattre, pas le fascisme. Mais la débâcle les attend, comme lors de la Deuxième Guerre mondiale.

Notre Parti, a déclaré le camarade Bains, dira toujours la vérité sur ces questions, il combattra toujours la guerre impérialiste. Si la guerre éclate, il lancera l'appel à renverser tout gouvernement qui voudrait entraîner le pays dans la guerre et luttera pour la paix et la sécurité parmi les peuples du monde. Sur cette base, il luttera pour la paix.

Il faut vaincre la falsification de l'histoire

Dans son discours à Halifax, en Nouvelle-Écosse, le 21 septembre 1989, le camarade Bains est revenu sur certains points plus en détail. Il a dit que la destruction de la Pologne par l'Allemagne nazie, entreprise le 1er septembre 1939, était l'un des actes les plus perfides et barbares de l'histoire de l'humanité, que ce soit l'histoire moderne ou ancienne.

Il a souligné l'importance capitale de s'opposer aux mensonges derrière l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie, notamment le mensonge que l'objectif de Staline en signant le pacte de non-agression avec l'Allemagne était de donner le « feu vert » à l'offensive nazie contre la Pologne pour ensuite s'en emparer lui-même. Si l'on permet que s'établisse ce climat de falsification historique, a-t-il dit, cela encourage l'émergence de forces fascistes et hitlériennes du même genre que dans les années trente et quarante. La vérité peut être vérifiée dans les documents de l'époque, facilement accessibles, et l'issue de la guerre elle-même est porteuse de vérité, l'Union soviétique ayant porté le fardeau des pertes les plus lourdes dans un effort héroïque pour se libérer et sauver les peuples d'Europe de la destruction aux mains des hitlériens.

Examinant les facteurs de l'attaque hitlérienne contre la Pologne, le camarade Bains a souligné que leur origine peut être retracée à la conclusion de la Première Guerre mondiale, cette guerre de brigands impérialistes pour le repartage du monde. Le Traité de Versailles a été imposé à l'Allemagne pour renforcer la domination anglo-française de l'Europe et des colonies. L'impérialisme anglo-français imposait à l'Allemagne de lourdes et injustes réparations de guerre, avec des conséquences terribles pour le peuple allemand, ce qu'Hitler exploita dans son ascension au pouvoir. En même temps, les États-Unis suivirent une politique de reconstruction économique et de réarmement de l'Allemagne. Ils voyaient en Allemagne nazie l'arme dont ils avaient besoin pour terroriser et dominer l'ensemble de l'Europe et détruire l'Union soviétique socialiste. Le gouvernement britannique, face au choix entre renforcer le fascisme contre le socialisme, au risque de sa propre destruction, et conclure une alliance militaire avec l'URSS pour le bien des deux, a choisi de permettre au fascisme de se renforcer. Hitler, cependant, comme les événements l'ont prouvé, n'avait aucune intention d'épargner ni la Grande-Bretagne ni la France dans sa conquête du monde. En attaquant la Pologne, Hitler ne faisait que répondre à la politique anglo-américaine le poussant vers l'Est et appliquer son plan annoncé dans Mein Kampf, d'élargir le lebensraum (« espace vital ») de l'Allemagne en s'emparant de l'Ukraine.

Contre la menace hitlérienne, l'Union soviétique a proposé à la Grande-Bretagne et à la France la signature d'un traité d'assistance mutuelle avec des clauses militaires. Si ce traité avait été signé, a souligné le camarade Bains, cela aurait pu épargner à l'Europe la Deuxième Guerre mondiale, ou du moins l'abréger et la rendre moins destructrice. Mais la Grande-Bretagne et la France ont plutôt choisi de signer l'Accord de Munich avec l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, une trahison qui a scellé le sort de l'Europe, notamment en cédant la Tchécoslovaquie et sa puissante industrie d'armements à Hitler et poussant l'Allemagne nazie vers l'Est, contre l'Union soviétique. Le gouvernement polonais, lui aussi impérialiste, a adopté la même position, qu'il devait payer chèrement, de refuser un traité d'assistance mutuelle avec l'Union soviétique, de pousser l'Allemagne vers l'Est, même d'annexer une partie de la Tchécoslovaquie. Toutes ces puissances redoutaient davantage le communisme et les luttes de libération nationales des peuples que le fascisme.

Le camarade Bains a cité Staline qui en mars 1939 déclarait que l'absence de résistance de l'Angleterre, de la France et d'autres puissances à l'agression hitlérienne ne venait pas de leur faiblesse. Ces États pris ensemble étaient incontestablement plus forts que l'Allemagne tant au point de vue économique que militaire. En réalité, leur politique était une politique de concessions aux agresseurs, ils voulaient encourager l'Allemagne à marcher encore plus vers l'Est, laisser se déchaîner la guerre et en faire une guerre mondiale.

Le camarade Bains a souligné que les prétentions des historiens anglo-américains que l'Angleterre a « sauvé l'humanité » en déclarant la guerre à l'Allemagne sont complètement fausses. La Grande-Bretagne, la France et les États-Unis n'ont rien fait avant septembre 1939 pour s'opposer aux interventions et aux invasions de l'Éthiopie, de la Chine, de l'Albanie et de l'Espagne par l'Allemagne, l'Italie et le Japon, sans parler de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie. Tous les appels de l'Union soviétique à l'établissement d'une sécurité collective contre l'agression sont restés sans réponse. À son VIIIe Congrès, l'Internationale communiste appela à la formation d'un Front uni contre le fascisme. Les communistes dans les soi-disant démocraties qui ont répondu à l'appel de l'Internationale communiste de bâtir des fronts unis contre le fascisme furent impitoyablement pourchassés. Les historiens anglo-américains prétendent que Staline voulait conquérir le monde. Pourtant, on ne trouve pas un seul cas d'annexion d'un seul territoire par l'Union soviétique du vivant de Staline. Par contre, après la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis ont soutenu les forces fascistes en Grèce et un régime fasciste y fut instauré avec l'aide des chars d'assaut des généraux américains et britanniques. Ils ont réorganisé et réintégré les forces nazies en Allemagne fédérale, en violation des Accords de Potsdam. En Iran, ils ont établi la dictature fasciste du chah, en Corée du Sud celle de Syngman Rhee, au Vietnam, celle de Bao-Dai. La liste est longue. Une autre accusation portée contre Staline est qu'il a écrasé ses adversaires idéologiques. Staline n'a rien fait de tel. Ce sont les États-Unis qui se sont livrés à une chasse aux sorcières anticommuniste avec McCarthy, soutenu les régimes qui massacraient les communistes. Ce sont eux qui ont lancé la politique brutale d'« endiguement du communisme » et créé l'OTAN en tant qu'instrument d'agression et de guerre impérialistes.

Le camarade Bains a rappelé que lorsque l'Armée rouge est entrée en Pologne le 17 août 1939, la Pologne était déjà pratiquement conquise, le gouvernement s'était effondré et avait fui le pays. L'Armée rouge a pris principalement des territoires ukrainiens et biélorusses, sauvant des millions de gens du sort que Hitler avait réservé au reste de la Pologne.

En conclusion, a dit le camarade Bains, l'important à retenir est que toute cette propagande sur la Deuxième Guerre mondiale a un but. Ce but est d'organiser un mouvement fasciste et de justifier l'agression fasciste. Si la bourgeoisie anglo-américaine y parvient, cela provoquera une catastrophe, tout aussi grande que celle causée par la politique anglo-américaine avant la Deuxième Guerre mondiale. Une répétition de cette politique conduira à une troisième guerre mondiale et il faut l'empêcher.

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