Le Marxiste-Léniniste

Numéro 106 - 1er juin 2009

1 500 personnes réclament l'arrestation des criminels de guerre Bush et Clinton à Toronto


Toronto, 29 mai 2009

1 500 personnes réclament l'arrestation des criminels de guerre Bush et Clinton à Toronto

Non à la présence de gardes-frontières armés à Akwesasne!
Quarante et un ans de résistance mohawk à la frontière d'Akwesasne - Mohawk Nation News
L'opposition au port d'armes par les gardes-frontières continue

Petition pour changer le nom de la rue Amherst à rue Domagaya - Geneviève Royer

États-Unis
Le Congrès propose une loi pour criminaliser la vente du tabac par les autochtones

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1 500 personnes réclament l'arrestation des criminels de guerre Bush et Clinton à Toronto

Plus de 1 500 personnes ont manifesté devant le Centre des Congrès du Toronto métropolitain le 29 mai pour dénoncer la présence des présidents Bush et Clinton à une conférence sélecte et pour exiger leur arrestation en tant que criminels de guerre.



Alors que Bush et Clinton s'adressaient aux riches participants à l'événement à l'intérieur, dans la rue les gens scandaient : « George Bush, criminel de guerre ! », « Emprisonnez George Bush », « Bill Clinton, criminel de guerre », « Stephen Harper, criminel de guerre » et « Renvoyez Bush chez lui, laisser les résistants de guerre rester ! » pendant plus de trois heures durant les heures de pointe au centre-ville.

Les nombreuses pancartes condamnant Bush comme criminel de guerre étaient visibles partout et il y avait une grande bannière suspendue portant le portrait de George Bush en uniforme de prisonnier. Avant le départ de la manifestation, les participants ont été invités à lancer des chaussures à la tête de Bush comme l'a fait le journaliste irakien Muntadar al-Zaidi, arrêté et condamné à trois ans de prison pour avoir lancé son soulier à Bush en signe de colère face aux crimes commis contre le peuple irakien.

Les manifestants ont exprimé la demande du peuple canadien que le Canada défende la primauté du droit international et s'acquitte de son devoir en tant que membre de la communauté des nations en traduisant les criminels de guerre en justice, quels qu'ils soient.

Rolf Gerstenberger, président de la section local 1005 du syndicat des Métallos, était un des nombreux intervenants à la manifestation. Il a dit que cette action était très importante parce que la communauté internationale a déclaré que le crime suprême contre l'humanité est celui de la guerre d'agression contre un pays souverain, un crime contre la paix. Il a dit que les travailleurs et le peuple du Canada ne toléreront pas que le gouvernement canadien et les riches laissent des criminels de guerre comme Bush et Clinton se promener librement au Canada et essayer de justifier leurs crimes auprès du public canadien et du public international.

Khaled Mouammar de la Fédération canado-arabe a parlé des millions de personnes qui ont été tuées ou déplacées en Afghanistan et en Iran sous le régime Bush, et des plus d'un million d'Irakiens qui sont morts à cause des sanctions économiques de l'administration Clinton. Il y a là suffisamment de preuve pour inculper Bush et Clinton de crimes contre l'humanité, a-t-il dit. Lui et d'autres intervenants ont condamné le gouvernement Harper pour avoir permis à ces criminels de guerre de venir au Canada alors qu'il a refusé l'entrée à l'activiste anti-guerre George Galloway et qu'il a expulsé des résistants américains qui ont refusé de participer à une guerre immorale en Irak, une guerre justifiée par le mensonge.

L'activiste autochtone Decajeweiah (Splitting the Sky) a raconté sa tentative de faire une arrestation de simple citoyen lorsque Bush était à Calgary en mars dernier. Il avait formellement demandé à la GRC de mettre Bush en état d'arrestation dès son arrivée au Canada aux termes de la loi canadienne sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité. Voyant que les autorité n'allaient rien faire, il a décidé d'aller l'arrêter lui-même. Mais au lieu de le laisser exercer son droit de faire une arrestation de citoyen, les policiers l'ont arrêté et c'est lui qui doit maintenant répondre à des accusations. Son procès n'aura pas lieu avant mars 2010. Decajeweiah a fait remarquer que lorsque l'État canadien refuse d'arrêter des criminels de guerre comme Bush et Clinton, c'est le peuple qui doit prendre les choses en main et défendre le droit international.

À la conclusion de la manifestation, la foule a scandé : « Arrêtez Bush », « Arrêtez Clinton » et « Faites votre travail » face aux nombreux policiers déployés derrière les barricades dressées pour protéger les criminels de guerre de la colère du peuple.

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Non à la présence de gardes-frontières armés à Akwesasne!

Quarante et un ans de résistance mohawk
à la frontière d'Akwesasne

Le 8 mai 2009, plus de 250 Mohawks ont marché contre les fusils et la violence à la frontière canado-américaine. Le Canada est en train de militariser tous ses postes frontières. Les gardes porteront des pistolets Beretta 8mm à partir du 1er juin 2009. C'est la sécurité des Mohawks et des postes frontières au Canada qui sont mis en péril. Le poste d'Akwesasne est situé sur une grande île dans le fleuve Saint-Laurent, en plein milieu d'une zone résidentielle à forte densité de population. C'est là que les gens traversent pour se rendre à Cornwall, Ontario, à partir de l'État de New York. Le service de sécurité mohawk, non armé, a toujours été suffisant.

Nous sommes la population la plus surveillée au monde. Une vingtaine d'agences policières américaines et canadiennes surveillent notre communauté. Le Canada a deux choix : ou bien avoir une présence pacifique sur nos terres, ou bien déménager le poste frontière à l'extérieur de l'île.

Les postes douaniers ont été installés sur l'île après la construction de la voie maritime du Saint-Laurent et du pont International dans les années 1950. Nous n'avons pas pu l'empêcher, malgré nos efforts. On nous a alors promis qu'il n'y aurait jamais de gardes armés dans notre quartier, la présence de gardes armés étant à nos yeux un danger tant pour les Canadiens que pour les Mohawks.

Mais nous ne sommes pas tombés dans le piège. Il se produit des désaccords et des accrochages à tous les jours au poste frontière. Des Mohawks ont été blessés, hospitalisés, inculpés et battus. Jusqu'à présent personne n'a été tué. Le profilage racial et les invectives raciales encouragées par le Canada contre nous sont à la hausse. Il y a beaucoup de provocation pour justifier la présence de gardes armés.

Des centaines de plaintes ont été déposées auprès du Conseil mohawk d'Akwesasne, du ministère de la Justice du Canada et de la Commission des droits de la personne du Canada. La résolution pacifique des différends n'avance pas.

Selon un rapport d'août 2002 commandé par Transports Canada et les Mohawks, 70 % des usagers du poste frontière sont des Mohawks d'Akwesasne. Le poste est adjacent à un arrêt d'autobus pour les enfants, un parc récréatif, un terrain de jeu, de nombreuses résidences, le seul dépanneur de la région, plusieurs petits commerçants et d'autres éléments d'un secteur à forte densité de population et à grand trafic. Nous visitons nos familles et nos amis, nous allons au travail ou à l'école, nous participons à des rassemblements sociaux, sportifs, culturels et récréatifs et nous magasinons et faisons des affaires. Tout près du poste les enfants glissent sur les pentes l'hiver. Les gens se promènent à cheval ou à pied dans des espaces ouverts. Les enfants jouent au volley-ball, au basket et à la crosse. Récemment, une poursuite à haute vitesse des gardes frontières à l'intersection principale s'est soldée par la mort de trois personnes, brûlées dans leur voiture. Le métier des gardes frontières, c'est la violence et la mort !

Les fusils servent à tuer ! Ils doivent être interdits dans ce corridor. Samedi le 8 mai 2009, les Mohawks ont marché sur le pont des Trois Nations à partir du point d'entrée du côté américain jusqu'à la ville de Cornwall. Nous demandions une résolution pacifique du différend et une rencontre entre représentants Mohawks et le ministre de la Sécurité publique Peter Van Loan.

Des grand-mères qui étaient présentes à la grande marche « Vous êtes sur un territoire indien » le 20 décembre 1968 portaient leurs petits-enfants à la marche sur le pont en 2009. Quand elles ont traversé le poste contrôle des souvenirs du passé leur sont revenus. L'une d'entre elles a regardé les agents des douanes bien en face et leur a dit : « Vous ne m'intimidez pas. Je n'ai jamais perdu on esprit de résistance. Je défendrai mes droits quoi que vous me fassiez. »

Le Canada est les États-Unis surveillent pour voir si nous allons renoncer à nos droits. Nous sommes un des premiers groupes à prendre position contre les fusils, la force brute, le harcèlement et les tentatives d'instituer le totalitarisme. Des amis des communautés avoisinantes du côté américain et du côté canadien ont klaxonné au passage pour exprimer leur appui. Les politiques américaines sont en train de transformer le Canada en un camps armé. Nous disons : « Non, vous n'allez pas, vous Américains et Canadiens, nous forcer à la soumission par la terreur sur la Grande Île de la Tortue. »

Les agents des douanes savent que nous sommes un peuple pacifique. Ils ont besoin d'une raison pour dégainer et tirer sur nous. On nous force à nous défendre et cela peut avoir des conséquences tragiques. Si jamais nous entendons le cri : « Quelqu'un a été tué à la frontière ! », nos familles sortiront en masse de leurs foyers en moins de cinq minutes. Le Canada est en train de créer un scénario pour justifier l'application de la loi martiale partout au pays.

Les grands médias n'ont pas couvert cet événement historique. Le véritable médium est celui du bouche à oreille, le contact personnel par le téléphone, le courrier électronique, les contacts entre communautés, amis et parents partout dans le monde.

Le Canada est tenu par la loi de nous consulter et une majorité d'entre nous doit être d'accord si quelqu'un veut créer un camp armé dans plein milieu de notre communauté. C'est la loi. Ils savent que nous refuserons.

Il y a de nombreux autres passages frontaliers dans des zones à population dense. Le Canada n'a aucune justification pour ce qu'il fait à Akwesasne.

Le Canada n'a pas d'histoire de violence contre ses citoyens. Aux États-Unis, la plupart des agences sont armées. Au poste américain il y a eu beaucoup d'incidents d'intimidation avec fusils, il s'est produit des fusillades et plusieurs personnes ont été tuées. Les agents canadiens sont aussi entraînés à tirer pour tuer, que nous soyons armés ou pas, et même s'il n'y a aucune raison de nous arrêter. Avant il y avait moins de corruption parmi les agents du gouvernement. Aujourd'hui ils ont le feu vert : ils peuvent porter des fusils et tuer pour protéger leur commerce illégal en tant qu'agents des douanes. Ils nous arrêtent quand bon leur semble, souvent sans raison. Ils nous amènent dans des lieux fermés où personne ne peut être témoin de leur cruauté. Il n'y a pas de caméra de surveillance à l'intérieur. Ils s'en tirent avec le meurtre !

Il y a longtemps, les Iroquois rotino'shonni :onwe ont décidé de cesser les conflits et nous avons enterré nos armes de guerre. Les colonialistes étaient partie à l'entente. Leurs actes d'agression violent leur engagement à vivre en paix sur notre territoire. En pratique, ils veulent se donner le droit de nous tirer dessus impunément.

Contacts : chief Wesley Benedict 613-551-2573 ; Larry King 613-551-1930 ; chef Joe Lazore 613-551-5292.

(Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste)

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L'opposition au port d'armes
par les gardes-frontières continue

Depuis un mois, le Conseil mohawk d'Akwesasne organise des actions pour s'opposer à la décision du gouvernement canadien d'armer les gardes-frontières aux douanes sur l'Île de Cornwall, qui fait partie de la réserve d'Akwesasne, à compter du 1er juin. Héritier de la vieille tradition d'ingérence dans les affaires souveraines des Premières Nations, le poste de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) à Akwesasne (près de Cornwall, en Ontario) est connu pour son profilage racial, sa brutalité et son harcèlement contre les Mohawks qui passent par le poste-frontière, malgré le fait que la frontière canadienne ne s'applique à la réserve, en raison du traité de Jay. Le Conseil mohawk cherche depuis plus d'un an à faire entendre ses préoccupations au gouvernement du Canada mais en vain. Dans une lettre de 2008 adressée à Stockwell Day, alors ministre de la Sécurité publique et maintenant ministre du Commerce international, Howard Thompson, chef du Conseil des chefs de la nation mohawk représentant tous les Mohawks au Canada, écrivait : « Nous considérons sérieusement votre décision d'armer les gardes [de l'ASFC] comme une atteinte directe à notre souveraineté, ce qui peut être interprété comme un acte de guerre contre notre peuple. »


Marche de l'unité, Akwesasne, 30 mai 2009

Le 1er mai, les Mohawks ont dressé une grande tente blanche près de l'édifice des douanes et de l'immigration où travaillent les agents de l'ASFC et y tiennent des rassemblement et autres actions de protestation contre la décision d'armer les gardes-frontières. Dans la soirée du 29 mai, le Conseil y tenait une rencontre de l'unité. Vers 20h, des membres du conseil et d'autres membres de la communauté ont traversé la frontière canadienne et présenté aux agents de l'ASFC une copie de la résolution du conseil adoptée le 28 février 2008 interdisant le port d'arme par les gardes-frontières. C'était une marche pacifique, mais, selon les reportages, les agents de l'ASFC ont répondu par la provocation, appelant la police de New York pour lui demander de fermer le pont du côté américain. Le 30 mai, il y a eu une autre marche de l'unité au même endroit.

Le chef Larry King, parlant à la radio de Free Speech Radio News avant l'événement du 29 mai, a dit que la décision d'armer les gardes-frontières ne fait que rendre encore plus difficiles les relations entre les Premières Nations et l'ASFC.

« Il y a le fait historique que c'est un territoire volé. Nous avons un dossier à la Commission des droits de la personne du Canada contre ce poste de l'ASFC à cause du profilage racial, du harcèlement, des fouilles à nu, des invectives contre nos jeunes, alors l'ASFC choisit un bien mauvais moment pour armer ses gardes », a dit le chef King.

Suite à la marche du 29 mai et face à l'intransigeance du gouvernement du Canada, le chef a exprimé le sentiment de frustration qui grandit dans la communauté : « L'ASFC est une force d'oppression étrangère qui occupe notre communauté et notre territoire souverains. Ils ne sont pas les bienvenus, ils n'ont pas été invités et maintenant ils amènent leurs armes à feu. Beaucoup considèrent cela comme un acte de guerre. Nous ne pouvons être tenus responsables de ce que cela entraînera. Les possibilités d'une révolte sont réelles. »

« Nous ne voulons pas être obligés de venir réparer les pots cassés. Nous préférons les moyens pacifiques et la négociation à une démonstration physique. Le 1er juin n'est pas la fin, c'est le début pour nous, pour s'opposer au port d'armes par les gardes ici », a ajouté le chef King.

Le porte-parole du Conseil Brendan F. White a dit : « Nous espérons toujours que les responsables au niveau fédéral verront la nécessité d'un dialogue significatif avec les chefs d'Akwesasne. L'armement des gardes-frontières ne sera complété qu'en 2016. Il n'est pas urgent de commencer à les armer dès lundi. » Jusqu'à présent quelque 870 des 4700 agents de l'ASFC ont reçu une arme après un entraînement de trois semaines.

Les marches des 29 et 30 mai marquaient trois semaines de protestation aux douanes. La première était le 1er mai, à l'occasion de l'anniversaire du décès de Jake Ice en 1899, un activiste Mohawk tué par des officiers de la Dominion Police après l'éclatement d'une mêlée à Akwesasne lors d'élections administrées par le gouvernement canadien.

Le 9 mai, environ 250 personnes ont traversé le pont reliant Cornwall à Massena, New York.

En plus du harcèlement continue et de la violation de la souveraineté mohawk, le Conseil et les résidants de Cornwall sont très préoccupés par les questions de sécurité dans la communauté. Le 25 mai, le Conseil municipal de Cornwall a exprimé officiellement son appui au Conseil des Mohawks dans son opposition à la décision d'armer les agents de l'ASFC aux douanes de l'Île de Cornwall.

Le conseiller Mark MacDonald a déclaré : « Cela met à l'épreuve des relations déjà très éprouvées », faisant remarquer que les résidants d'Akwesasne sont une composante vitale de l'économie de Cornwall et qu'il est important de maintenir la liberté de mouvement.

La conseillère Bernadette Clement a dit que le gouvernement doit écouter « activement » les préoccupations qui sont exprimées par les représentants d'Akwesasne et que cela ne semble pas être le cas présentement.

Le maire de Cornwall Bob Kilger a dit qu'il avait rencontré des représentants de l'ASFC le 25 mai et que ces derniers s'étaient engagés à discuter de deux problèmes particuliers soulevés par les Mohawks : la formation à la sensibilité culturelle et la liaison communautaire.

« Ils acceptent le fait que les choses pourraient être améliorées », a dit Kilger, ajoutant que même si le dialogue se poursuit entre Akwesasne et l'ASFC, le « dialogue politique » que cherche à initier le Conseil mohawk est une affaire séparée.

Par ailleurs, des membres du Conseil mohawk se sont rendus à Ottawa le 28 mai pour tenter encore une fois de dialoguer avec les représentants du gouvernement canadien au sujet de l'armement des agents de l'ASFC à Akwesasne. Depuis qu'ils ont appris la décision du gouvernement à ce sujet, le grand chef Tim Thomson et les autres chefs du Conseil mohawk d'Akwesasne demandent à rencontrer le ministre de la Sécurité publique Peter Van Loan.

La requête initiale d'une rencontre d'urgence avec le ministre a été remise en mars 2008 et au cours des dernières semaines le Conseil a multiplié les efforts en ce sens. Le ministre refuse toujours de rencontrer les représentants du conseil et n'a accusé réception que de la première requête, et ce six mois après qu'elle ait été remise.

Le grand chef et les chefs ont par contre pu rencontrer le président de l'ASFC Stephen Rigby et des directeurs de hauts niveaux. Le grand chef Thomson leur a exprimé les inquiétudes de la communauté et dit que le gouvernement fédéral continue de leur faire la sourde oreille. Il a proposé une solution raisonnable qui comprendrait le report de la décision concernant le port d'armes jusqu'à ce que certaines injustices aient été réparées. Il a réitéré que le Conseil demeure ouvert à d'autres solutions qui ne comprennent pas le port d'armes et qui évitent la confrontation au port d'entrée de Cornwall.

Refusant de reconnaître les obligations de traité du gouvernement canadien et la réalité que va créer le port d'armes par les agents de l'ASFC à Akwesasne, M. Rigby a dit que sa priorité était le droit légal des gardes-frontières de se protéger, comme le veut la nouvelle directive du gouvernement fédéral pour tous les agents des douanes au pays. Son dernier commentaire aux représentants du Conseil a été : « Je comprends vos enjeux, mais nous allons devoir y réfléchir... notre position est ce qu'elle est. »

« Les chefs du conseil Mohawk sont frustrés devant le refus de consulter du gouvernement canadien dans cette affaire et son refus de répondre à la requête répétée d'un dialogue réel sur cet enjeu important. »

Le Conseil mohawk continue néanmoins d'accorder la priorité à la sécurité de la communauté et du public qui utilise ce port d'entrée. « Il est malheureux que le gouvernement fédéral place la sécurité personnelle de ses gardes-frontières au-dessus de celle du public, a dit un représentant du conseil. Le problème n'est pas notre peuple, le problème est le manque de respect de la consultation et le refus d'un dialogue significatif avec les Premières Nations qui demandent des résolutions pacifiques des problèmes qui nous préoccupent. »

(Sources : Communiqués d'Akwesasne, CanWest News, Cornwall Standard-Freeholder, Watertown Daily Times, Free Speech Radio News)

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Petition pour changer le nom de
la rue Amherst à rue Domagaya

Une pétition a été lancée en mai 2008 pour changer le nom de la rue Amherst, située dans le centre-ville de Montréal, pour le nom de Domagaya, membre de la nation iroquoise.

La rue Amherst à Montréal est bien connue. Elle portait déjà ce nom avant 1817. Pour le peuple du Québec et les nations autochtones, ce nom rappelle de tristes souvenirs dans l'histoire du Québec. Il nous ramène à l'époque de la conquête de Québec en 1759, au tout début de la naissance de la nation du Québec. Ainsi, Amherst a été le premier gouverneur général sous l'occupation militaire de la nouvelle-France de 1760 à 1763. Voici à titre d'information, un bref survol du rôle qu'a joué Amherst à cette époque et de la raison pourquoi une pétition a été lancée pour changer le nom de la rue Amherst.

Qui est Amherst ?

Jeffery (ou Jeffrey) Amherst est né le 29 janvier 1717 à Sevenoaks, en Angleterre. En 1757, lors de la Guerre de sept ans, opposant principalement l'Angleterre à la France et l'Autriche à la Prusse, on lui donne le grade temporaire de « major général en Amérique » et la mission de prendre la forteresse de Louisbourg, alors aux mains de la France. Les efforts sont alors déployés par l'Angleterre pour reprendre la Nouvelle-France aux Français sous le règne de Louis XV. Il a sous ses ordres le futur général James Wolfe, dirigeant des forces britanniques lors de la bataille des plaines d'Abraham à Québec en 1759. Le 27 juillet 1758, Amherst obtient la capitulation de Louisbourg et fait 5 640 prisonniers.

En 1759, toujours à titre de major général en Amérique, il planifie l'attaque de trois armées contre Montréal, une remontant le St-Laurent, l'autre venant du Lac Champlain et sa propre armée attaquant à partir du lac Ontario. La France capitule et Amherst nomme trois gouverneurs militaires pour les trois districts du Canada : Québec, Trois-Rivières et Montréal. Amherst ayant refusé une reddition respectant la dignité militaire (les vaincus gardent leur drapeau), le Chevalier de Lévis préfère les brûler plutôt que de les remettre au conquérant britannique.

En 1761 et 1672, Amherst organise des expéditions à la Dominique, en Martinique et à Cuba pour prendre ces colonies des mains des Français et des Espagnols.

Jeffrey Amherst a été le premier gouverneur général sous l'occupation militaire de la Nouvelle-France, de 1760 à 1763. Face aux soulèvements des Autochtones réclamant leurs terres et leur souveraineté, il décide de les infecter en leur donnant des couvertures contaminées par la petite vérole (variole). Voici des extraits de la correspondance de Amherst à cette époque :

« ...Measures to be taken as would Bring about the Total Extirpation of those Indian Nations » (Amherst to Sir William Johnson, Superintendent of the Northern Indian Department,) » (NDT :« ...Prendre les mesures pour éradiquer totalement ces Nations indiennes », de Amherst à Sir William Johnson, superintendant au département des Affaires des Indiens du Nord) ;

« ...their Total Extirpation is scarce sufficient Attonement.... » (Amherst to George Croghan, Deputy Agent for Indian Affairs) » (NDT : « ...leur totale éradication est une réparation à peine suffisante » Amherst à George Croghan, superintendant aux affaires indiennes )

« ..put a most Effectual Stop to their very Being" (Amherst to Johnson, 27 August ;).(NDT :« ...mettre fin de la façon la plus efficace à leur existence même », Amherst à Johnson) ;

« You will do well to try to innoculate the Indians by means of blankets, as well as every method that can serve to extirpate this execrable race.« (NDT : « Vous feriez bien d'essayer d'infecter les Indiens avec des couvertures, ou par toute autre méthode visant à éradiquer cette race exécrable. »).

Cette épidémie déclenchée par Amherst causa des milliers de morts, décimant des tribus entières.

Amherst a été gouverneur de Virginie de 1759 à 1768, fonction qu'il n'exerçait pas réellement mais qui lui procurait un revenu. Il a été fait chevalier de l'Ordre du Bain en 1761. Il fut titré, en 1776, baron Amherst of Holmesdale, De 1778 à 1782, il fut nommé commandant en chef des forces armées britanniques, après neuf années de vacance du poste. En 1795, il se retire de cette fonction avec le titre de maréchal. Il fut gouverneur de Guernesey de 1770 à 1794. En 1788, une autre baronnie lui fut conférée avec le titre de « baron Amherst of Montreal ». Jeffrey Amherst mourut le 3 août 1797, à Sevenoaks, dans sa résidence nommée Montréal après la possession de la ville en 1760.

Plusieurs lieux au Canada ont été nommés Amherst. Au Québec, la municipalité de Saint-Rémi d'Amherst a organisé un référendum en 2007 pour changer le nom de leur municipalité ; 64 % des citoyens se sont prononcés en faveur du nom actuel. À Montréal, une pétition circule sur internet pour changer le nom de la rue Amherst, située au centre-ville. Les Jeunes patriotes du Québec ont aussi comme projet de prendre action pour changer le nom de cette rue.

Texte de la pétition pour remplacer le nom de la rue Amherst à rue Domagaya

Préambule

Chef Domagaya était le fils du Chef Iroquois Donnacona du village Stadacona, qui est présentement la ville de Québec. Chef Domagaya et Chef Donnacona ont sauvé les membres du navire de Jacques Cartier en leurs donnant des tisanes aux cèdres (Shimer, 2004 p.44) et Domagaya a fourni une aide à Jacques Cartier en France et à Hochelaga (Montréal). Chef Domagaya agissait aussi comme interprète entre les Français et les Iroquois.

Il existe déjà une rue Donnacona dans le quartier d'Hochelaga Maisonneuve, donc nous croyons qu'il est approprié de remplacer Amherst avec le nom de son fils, Domagaya. Il était un grand homme et mérite le respect pour sa contribution à la province de Québec et le Canada. Ce geste lancera également l'appréciation tellement nécessaire des Premières Nations, Métis et Inuits dans le développement de l'Amérique du Nord, du Canada, de Québec et de Montréal.

* * *

Seigneur Jeffrey Amherst était général commandant des forces britanniques en Amérique du Nord pendant les batailles finales de la soi-disant guerre contre les Français et les Indiens (1754-1763). Il a obtenu des victoires contre les Français pour acquérir le Canada pour l'Angleterre et a aidé l'Angleterre à être le colonisateur principal à la conclusion de la guerre de Sept Ans ou de la guerre de la Conquête. La guerre a mis fin à la position de la France comme l'une des principale puissance coloniale dans les Amériques (1756-1763).

L'hostilité entre les Britanniques et les Américains après la guerre contre les « Français et les Indiens » a mené à la première tentative de guerre biologique dans l'histoire de l'Amérique du Nord. En réponse au soulèvement de 1763, connu sous le nom de la rébellion de Pontiac, Amherst a suggéré d'utiliser la variole comme une arme pour mettre fin à la rébellion Dans une série de lettres à son subordonné le colonel Henry Bouquet, les deux hommes ont discuté de la possibilité de poursuivre l'attaque contre les Américains avec la variole, par des dons de couvertures qui avaient été exposées à la maladie.

En tant que criminel de guerre et soldat britannique qui a conquit les Français, nous croyons approprié que le nom d'Amherst soit enlevé comme nom de rue et remplacé par le nom d'un chef Iroquois local, dans ce cas-ci Chef Domagaya.

Nous les sous-signés, faisons appel à la ville de Montréal pour changer le nom de la rue d'Amherst pour le nom de la rue Domagaya. Nous le faisons en honneur des Iroquois, des Algonquins et des Français qui ont perdu leur vie à cause des actions du Capitaine Jeffrey Amherst. Ceci serait aussi un signe de respect pour tous les conseils médicaux et culturels que Chef Domagaya a donné à Jacques Cartier et ses hommes.

Pour signer la pétition (cliquer ici)

(Source : Wikipedia, l'article ; Jeffrey Amherst and Smallpox Blankets, du site de l'Université du Massachusetts, République libre et Jeunes Patriotes du Québec)

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États-Unis

Le Congrès propose une loi pour criminaliser
la vente du tabac par les autochtones

Nous reproduisons ci-dessous deux récents commentaires parus dans la revue Native Pride contre la loi que propose le Congrès américain pour criminaliser la vente de tabac par les autochtones aux États-Unis.

* * *

Quand une bataille vaut-elle la peine d'être menée ?

Le Congrès américain s'apprête à porter un solide coup aux détaillants autochtones qui vendent des produits du tabac, en particulier ceux qui se servent du service postal des États-Unis. Sous prétexte de « protéger nos enfants », la Prevent All Cigarette Trafficking (PACT) Act interdit spécifiquement la livraison du tabac par la poste. On prétend que des dizaines de milliers d'enfants commandent des cigarettes par la poste pour soutenir ce projet de loi qui s'en prend presque exclusivement aux détaillants autochtones. Si cette loi jouit d'un si grand appui, c'est en grande partie dû au fait qu'il ne semble pas y avoir de résistance de la part des autochtones.

C'est de la nation Seneca que partent la majeure partie des livraisons postales de tabac. On estime que 80 % des ventes de tabac des Seneca se font par la poste. La nation Seneca, qui s'est doté du programme d'inspection, de taxation, d'estampillage et de fixation des prix le plus strict et le plus sévère qui soit parmi les nations participant au commerce du tabac (avec des policiers du tabac avec uniforme et insigne) a généré plus de 30 millions $ de revenus de la vente du détail en 2008. C'est 80 % de ces revenus qui vont disparaître avec l'interdiction des livraisons postales. Le nombre d'agents de vente de gros et d'estampillage de la nation Seneca passera vraisemblablement de 19 à 3. Toutes les marques fabriquées sur le territoire Seneca vont perdre leurs marchés. Quand les grandes entreprises du tabac jettent les détaillants autochtones sous l'autobus, c'est une source fiable de soutien aux détaillants de la brique et du mortier qui disparaît. Les entreprises autochtones du tabac sont le plus grand employeur dans l'ouest de l'État de New York et ils contribuent plus à l'économie autochtone et à l'économie avoisinante que toute autre industrie, y compris le jeu.

Vous croyez sans doute que les entreprises autochtones du tabac et la nation Seneca, qui a appris tant de leçons de l'État, vont lancer une pleine campagne médiatiques et une campagne de lobbying pour contrer toute la désinformation qui accompagne ce projet de loi. Détrompez-vous. Le conseiller juridique et en matières d'affaires politiques de la nation Seneca, Rob Porter, croit que cette bataille ne vaut pas la peine d'être menée. Il décourage la participation de la nation à toute tentative de résister ou même qu'on dise du mal du projet de loi. Il a reproché à la poignée de détaillants qui cherchent à se regrouper pour combattre cette loi de perdre leur temps. Il ne propose rien face à la loi mais il s'est dit inquiet que le non-respect de la loi par les détaillants ait « un effet néfaste sur les affaires ». Il demande donc aux policiers du tabac de « faire respecter la loi rigoureusement » pour protéger la nation et surtout « couper les sources d'approvisionnement des détaillants qui agissent dans l'illégalité ».

Donc pour être clair, M. Porter ne recommande aucune action face à cette loi fédérale qui va bientôt détruire le secteur privé de l'économie de la nation Seneca, mais demande « une application rigoureuse » de la loi contre le peuple. L'absurdité de l'affaire se passe pratiquement de commentaire. Il semble n'avoir pas compris qu'après cette loi il ne restera plus rien à « combattre ».

Ce qu'oublient Rob et tous les détaillants qui restent silencieux face à la loi, et qui espèrent que le gouvernement fédéral viendra tirer leurs marrons du feu, ou qui croient tout simplement que la bataille n'en vaut pas la peine, c'est que nous devons quand même faire entendre notre voix dans cette affaire. Nous ne pouvons pas tout simplement abandonner la partie. Ne rien dire, c'est laisser ceux qui s'acharnent contre tous nos succès continuer de le faire sans remords de conscience. Nous devons exposer leurs mensonges et leurs fausses statistiques et appeler les choses par leur nom. Lorsque des lois sont adoptées qui visent spécifiquement les autochtones, nous devons les exposer pour ce qu'elles sont. Nous ne pouvons pas les laisser prétendre que c'est pour le bien des enfants ou pour nous protéger contre le feu, ou encore pour combattre le terrorisme. Si nous lâchons la serviette sans rien dire, nous donnons l'impression que nous avons eu tort dès le début. Quand nos enfants et nos petits-enfants vont nous demander pourquoi nous avons laissé passer cela sans rien faire, que leur dirons-nous ? Pour Rob Porter, l'échec du secteur privé est bon pour vous, alors il faut espérer que ceux qui réussissent apprennent leur leçon.

Ce qui est perdu dans tout cela, c'est que nous avons mené cette bataille dans le passé et que nous avons parfois gagné. Il y a des centaines de législateurs à Washington qui ne savent pas qui nous sommes et ce que nous faisons. C'est notre responsabilité de leur faire comprendre et de les tenir responsables de leurs actes. Je crois sincèrement qu'il y en a beaucoup parmi eux qui seraient heureux de nous voir disparaître, mais il suffit d'en armer quelques-uns de la vérité pour combattre ce projet de loi qui vise notre destruction. Le peuple Seneca doit monter à l'assaut, pas seulement parce que la victoire est possible, mais parce c'est une bataille qui vaut la peine d'être menée. Qui sait, nous pourrions même regagner notre nation.

La nouvelle loi ne met pas nécessairement fin au commerce du tabac, elle le criminalise !

Ce qui a commencé par une vente de cigarettes dans des maisons-remorques et des cabanes de cartons est devenu une industrie moderne avec un secteur manufacturier de qualité et un secteur de la vente du détail qui s'adresse exclusivement à l'utilisateur-acheteur partout sur le continent. Les nations Seneca et Tuscarora ont transformé l'industrie du tabac, qui se trouvait dans une situation très précaire, en une industrie légitime qui n'a que des effets positifs sur l'économie de l'ouest de l'État de New York. D'une industrie basée sur le commerce au noir, en argent comptant seulement, sans véritables détaillants, qui achète de n'importe qui prêt à vendre et vend à n'importe qui prêt à acheter, elle est devenue une industrie dominée par des marques autochtones de qualité, des détaillants offrant pleins services et des stratégies de mise en marché. Cela pourrait même être le modèle pour les économies en difficulté si ce n'était le fait exclusif d'une nation autochtone jalousant son autonomie et sa souveraineté. Le racisme et l'ignorance, qui sont le produit d'un histoire d'oppression continue, ne permettront jamais que le succès autochtone prenne tant d'ampleur. Alors tous les efforts pour donner de la légitime à une industrie d'ailleurs légale, bien que socialement condamnée, provoquent une ruée vers Washington des politiciens et législateurs de Buffalo à Albany. Ils vont tout faire pour l'étouffer.

Ce n'est pas facile de carrément assassiner une industrie. C'est un peu comme leur « lutte contre le trafic de la drogue » ou leur « guerre à la terreur ». Ils commencent par créer des stéréotypes (dans ce cas-ci au sujet des autochtones), pour nous faire tous passer pour des criminels, puis ils tentent de renverser les gros joueurs et de prendre leur commerce. Mais quand le commerce retourne dans l'ombre, ils se retrouvent de nouveau en difficulté. Lorsqu'on aura éliminé toutes les raisons de pratiquer ce commerce de façon légitime et de façon réglementée, plus rien ne tiendra. Les affrontements avec les agences policières vont redevenir une affaire courante, alors qu'il n'y en a pratiquement pas aujourd'hui. Le commerce de gros par des individus qui cherchent à profiter du commerce clandestin va recommencer. Les produits de qualité vont être remplacés par des produits à la qualité suspecte, sans marque de commerce. Les saisies vont redevenir une affaire courante mais vont être considérées comme une perte raisonnable pour une industrie forcée de retourner dans la clandestinité.

Il est évident que ce n'est pas tout le monde qui va accepter de ne rien faire pendant que les législateurs de Washington se préparent à adopter une loi qui va anéantir 80 % du commerce du tabac autochtone. Quelques-uns vont abandonné et se contenter de vivre de ce qu'ils ont pu accumuler durant les années de vache grasse. D'autres iront vers d'autres entreprises et la plupart échoueront. Mais il y en a qui vont trouver les moyens de continuer. Ils vont devenir les nouveaux modèles pour les détaillants autochtones. Grâce à une connaissance acquise de la grande industrie, maintenant soustraite à la surveillance de l'État, des autorités fédérales et des bandes, c'est une nouvelle économie qui va naître. Une économie que personne n'entre nous ne veut, mais c'est tout ce qui restera. Tous les revenus collectifs qui devaient tenir les intérêts extérieurs à l'écart vont disparaître. L'élite sociale de l'extérieur va continuer de lancer vers nous son regard désapprobateur quand la contrebande et le blanchiment d'argent vont recommencer. Pour les autochtones, ce sera tout simplement un pas en arrière, un retour à une situation de laquelle nous nous étions sortis avec tant d'effort. Sur une note plus optimiste, c'est dans ces conditions que nous avons appris à affirmer notre souveraineté.

(Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste)

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