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13e Journée internationale contre
la brutalité policière
Opposons nous à la fascisation de l'État!
- Serge Lachapelle -
Le 15 mars, près de deux milles personnes, la
plupart des jeunes, se sont donné rendez-vous à 14hre au
Métro Mont-Royal pour participer à la 13e Journée
internationale contre la brutalité policière.
Il y avait également beaucoup de résidents
du quartier impressionnés par un déploiement policier
sans précédent et préoccupés par la crainte
que les policiers s'en prennent aux jeunes. La bannière portant
le slogan « Qui nous protège de la
police ! » était on ne peut plus
appropriée. Le déploiement policier était une
provocation en soi, on avait érigé un
périmètre de sécurité de cinq rues avec
l'escouade anti-émeute pour empêcher les manifestants de
se rendre au bureau de la Fraternité des policiers et
policières de Montréal et d'emprunter le trajet
prévu, soit la rue Mont-Royal. Il y avait également des
policiers à chevaux, des policiers en civils, des
hélicoptères
de la Sûreté de Québec, l'escouade de
médiation et ce sans compter leurs propres agents provocateurs.
Les
médias ont affirmé qu'on avait même invité
des policiers de Toronto pour qu'ils constatent de visu une nouvelle
méthode de contrôle de foule. On a également
procédé à cinq arrestations préventives
avant le départ sous les hués des manifestants qui
ont tenté sans succès d'empêcher ces arrestations.
Tout avait été préparé pour
attaquer les manifestants. Comme lors de la dernière
manifestation à Montréal-Nord, le Service de police de la
Ville de Montréal avait visité les commerçants
pour susciter la méfiance envers les manifestants. La GRC a
même réussi à convaincre le propriétaire du
café-bar l'Escalier de fermer ses portes alors qu'une
activité de financement pour le COBP y était
organisée pour le 13 mars. Le SPVM s'est livré à
de l'espionnage contre eux. L'adjoint du directeur du SPVM, Sylvain
Brouillette, a fait savoir que le clavardage sur Internet laissait
croire qu'au moins 800 personnes étaient attendues et que le
groupe avait identifié des policiers.
S'agit-il ici d'un crime ? Loin de là, cela
démontre encore une fois que les jeunes du Québec
n'hésitent pas à nommer les choses par leur nom en
demandant que les policiers qui ont commis des crimes contre le peuple
soient traduits en justice.
Fidèle à lui-même, le maire de
Montréal, Gérald Tremblay, a dit qu'il était
important de respecter le droit de manifester des citoyens tout en
ajoutant que les services de police pourront maintenir un climat de
paix lors de l'événement. Mais de quoi parle-t-il quant
on sait que tout à été fait pour intimider tout le
monde. Quarante trois personnes
sont mortes suite à une intervention du SPVM depuis 1987. Trois
cent personnes sont mortes en Amérique du Nord depuis 2001 suite
à une intervention avec le fusil à décharge
électrique. Les plus vulnérables sont victimes de
harcèlement quotidien, à tel point que même le
Barreau du Québec est intervenu pour demander que cela cesse.
Comme si ce n'était pas assez, on
vient d'apprendre en vertu de la Loi d'accès à
l'information l'existence de l'Opération Flagrant
Délit menée par la Sûreté du Québec
lors du Sommet de Montebello, une opération qui impliquait la
participation de 35 policiers dont trois agents provocateurs qui ont
« travaillé » jour et
nuit. Quelques jours avant le Sommet, la SQ avait dit que son mandat
était de repérer et d'identifier les manifestants non
pacifiques « pour éviter le
débordement ». C'est n'importe quoi.
Loin d'offrir des excuses, les documents internes de la
SQ en rajoutent. On y suggère de « modifier le profil
des personnes sélectionnées afin qu'elle puisse
fonctionner de façon différente ». On y parle
de la grosseur des agents et de l'absence des femmes dans des
équipes d'infiltration. « Une bonification de la
formation et
des renseignements concernant les us et coutumes des manifestants
serait appropriée. Il est plus ardu de se fondre dans la foule
avec peu de connaissances. »
Les médias monopolisés ont joué un
rôle particulièrement abjecte dans ces
événements. Aucun d'entre eux n'a parlé des
revendications des manifestants. Ils ont dépeint le COBP et les
manifestants comme des gens violents et tout cela se poursuit. Alors
qu'on a procédé à l'arrestation de 221 personnes
dont 36 seront accusés en vertu du Code
criminel et les autres pour avoir violé certains
règlements municipaux, Le Journal de Montréal
titrait le lendemain matin en première page « Bande
de voyous ».
Comme l'a souligné avant le début de la
marche le porte-parole du COBP, Pierre Francoeur :
« Nous ce qu'on veut que les gens comprennent, c'est que la
tactique de la police, c'est de nous décrédibiliser pour
que notre message ne se fasse pas entendre, puisque c'est un peu
dérangeant ce qu'on dit. »
« Les policiers ne respectent pas la loi, ils
font la loi. Ils ont un badge, un gun : ils ont le
pouvoir », a lancé un manifestant.
Voilà où est le problème !
Pendant ce temps, le gouvernement du Québec reste muet. Cela est
inadmissible ! La population du Québec ne peut admettre que
ces jeunes soient victimes de violence de la part des forces
policières. La question qui vient à nouveau à
l'esprit est : qui a donné l'ordre d'arrêter 221
personnes ?
Qui est responsable de ce déploiement de force digne d'un
État fasciste ? S'il s'agit du gouvernement, une
enquête doit être menée pour trouver les coupables
et les convoquer devant la justice. Si les policiers ont agit
d'eux-mêmes, on aurait raison d'affirmer que la police agit comme
un État dans l'État et cela doit cesser
immédiatement.
Une enquête doit également être menée pour
que les responsables soient traduits devant la justice. Que le plein
poids de la loi s'abatte sur tous ceux qui commettent des crimes contre
les jeunes.
Non à la fascisation de
l'État !
Non à la brutalité et à l'impunité
policière !
Libérez les manifestant !
Pleine compensation pour les victimes de la brutalité
policière !
Communiqué du Comité opposé
à la brutalité policière
- 15 mars 2009 -
Dès le vendredi soir, la
Gendarmerie royale du Canada a réussi à convaincre le
café-bar l'Escalier de fermer ses portes alors qu'une
activité de financement pour le COBP y était
organisée. Dimanche, avant même le départ de la
marche, le ton était donné alors que de nombreux
protestataires étaient fouillés illégalement,
certains même brutalisés
par des policiers dont le numéro de matricule était
dissimulé. Au moins cinq individus ont d'ailleurs
été arrêtés alors qu'ils n'enfreignaient
aucune loi. Vingt minutes avant l'heure de ralliement, le métro
de Montréal a été fermé entre les stations
Berri-UQAM et Beaubien, et certains agents du SPVM en profitaient au
métro Sherbrooke pour
intimider et menacer de violences physiques quiconque irait à la
manifestation. Malgré tous ces inconvénients et les
discours démagogiques tenus par les responsables policiers la
semaine dernière, le rassemblement a été le plus
populeux de l'histoire du 15 mars, avec une participation minimale de
2000 personnes.
Le SPVM a cherché à culpabiliser le COBP
d'avoir exercé, comme de nombreuses organisations le font, son
droit constitutionnel à ne pas lui fournir d'avance le trajet de
la manifestation. Or, notre organisation ne peut se permettre
d'accorder sa confiance au SPVM, qui pourrait facilement profiter de
ces informations pour faciliter des
arrestations massives ou pour mettre fin brutalement à notre
marche. D'ailleurs, la police n'a pas respecté
concrètement notre droit à la manifestation puisqu'elle
est parvenue à séparer notre marche dès le
début en trois groupes distincts, pour ensuite nous
empêcher d'aller où nous voulions et nous diriger
consciemment vers le centre-ville, quartier
symboliquement chargé. De nombreuses initiatives ont
été prises tout au long de la manifestation pour
prévenir les actes de vandalisme et lancer des appels au calme.
Une partie du discours inaugural a notamment été
consacré à ce sujet, comme l'a mentionné une
porte-parole : « Il ne faut pas leur donner le
prétexte qu'ils recherchent
pour nous arrêter et ainsi porter atteinte à la
sécurité de l'ensemble de la manifestation ».
Deux appels à la dispersion ont aussi été
lancés, mais sans efficacité parce que des agents de
police avaient littéralement volé le mégaphone de
notre organisation des mains d'une des participantes.
Nous espérons sincèrement
que les médias prendront le temps de discuter
sérieusement des graves enjeux que nous avons tenté de
communiquer aujourd'hui à l'ensemble de la population. Le
meurtre de Fredy Villanueva est certes chargé en émotion,
mais il est surtout révélateur d'un problème plus
large, l'impunité policière. Depuis 1987, 43
personnes ont été tuées par des agents du SPVM qui
n'ont jamais été condamnés, dans aucun de ces cas,
ni pour meurtre ni pour homicide involontaire. Depuis 2001, le Taser a
été impliqué dans plus de 300 morts en
Amérique du Nord. La Commission des droits de la personne et des
droits de la jeunesse du Québec a aussi reconnu la police
montréalaise coupable de profilage racial l'année
dernière. Quotidiennement, les pauvres, les immigrants, les
marginaux et les protestataires sont victimes d'abus illégitimes
de la part des polices à travers le monde. Nous serons donc
encore là, toute l'année, pour surveiller le travail des
policiers et le 15 mars 2010 pour souligner la 14e Journée
Internationale Contre la Brutalité Policière.
Collectif Opposé à la Brutalité
Policière
cobp@hotmail.com
Mon témoignage sur la manif du 15 mars
Ceci est le récit de ce que j'ai
vu en tant que citoyen, qui ne participait pas à la
manifestation, mais qui l'observait. Je suis un étudiant de 18
ans. C'était la première fois que j'assistais à ce
genre de manifestation.
J'avais entendu parler de la manifestation du Collectif
Opposé à la Brutalité Policière grâce
à différents médias alternatifs et dans des
médias de masse, où il était rapporté qu'il
y aurait de la casse. Je n'étais pas certain d'y aller au
départ. Un peu plus tôt dans la même journée,
j'avais une action pour l'Aide Financière aux Études.
À la fin de
notre action, nous étions plusieurs à nous demander si
nous allions observer la manifestation de COBP, intrigués par la
tournure qu'elle prendrait. Finalement, nous décidâmes d'y
aller. Nous partîmes donc du carré Square Victoria pour
prendre le métro afin de se rendre à la station
Mont-Royal. Après que chacun ait payé son billet, nous
arrivâmes
sur la rame et nous constatâmes que le métro était
hors service en raison d'un « problème
technique ». Nous quittâmes donc la station pour nous
diriger au lieu de la manifestation. En nous rendant, nous
constatâmes que le service d'autobus était
également interrompu, du moins pour le trajet que nous aurions
dû suivre. En se
rapprochant de la manifestation, la présence policière
était de plus en plus évidente. La rue que nous
prîmes pour se rendre était fermée. Deux des
personnes de notre groupe, composé de sept membres, en voyant le
déploiement policier prirent peur et décidèrent de
quitter. Ils voulurent s'informer à la police pour savoir
comment se rendre à un
métro fonctionnel, mais se firent indiquer par les policiers
eux-mêmes de ne pas les approcher. Nous étions à
plus de 20 mètres des policiers. Nous reculâmes et nous
prîmes une rue transversale pour se rapprocher de la
manifestation.
Nous réussîmes à nous
approcher assez de la manifestation pour voir les détachements
policiers et certains manifestants, tout près du métro
Mont-Royal. Je me faufilai jusqu'aux policiers qui empêchaient
les gens d'approcher. Je vis qu'ils empêchaient aussi les gens de
sortir de la manifestation. Je demandai à un policier si
l'état d'émeute était
déclaré et il me répondit que non. Puis, une dame
de plus de 60 ans, toute petite, avec l'oeil en sang, s'avança
et demanda au policiers ce qu'ils allaient faire pour cela. Elle
expliqua que des policiers lui avaient fait cela. La réponse de
l'agent fut la suivante : « La prochaine fois que des
policiers approchent, éloignez-vous
madame. » Une dizaine de minutes plus tard, la police ainsi
que celle montée chargèrent.
Nous pûmes ainsi avancer jusqu'au métro
Mont-Royal. Nous restâmes là une quinzaine de minutes. Ce
que je vis à ce moment me convainquit de la
nécessité d'une manifestation contre la brutalité
policière. Un jeune homme d'à peu près 16 ans se
tenait sur la place sans bouger lorsque des policiers
approchèrent et se mirent à le pousser sans
raison. À ma grande surprise, le jeune adolescent se laissa
pousser. Il gardait son sang froid et ne répliquait pas. Puis,
un des policiers se mit à lui donner des coups de matraque sur
les cotés. Le jeune commença à s'éloigner
du policier. Deux autres policiers vinrent attraper le jeune alors que
leur collègue continuait de frapper le jeune sans raison,
sous le regard d'une bonne douzaine de policiers. Les policiers
tentèrent de faire trébucher le jeune. Ils lui
passèrent les menottes et l'amenèrent. À aucun
moment, l'adolescent ne résista à son arrestation. Je ne
comprends toujours pas le comportement des policiers. Était-ce
dû à la manière dont il était
habillé ? Sa couleur de peau ?
Après avoir assisté à cet acte de violence
parfaitement gratuit, nous assistâmes à un
détachement policier d'une bonne trentaine d'agents qui
passèrent devant nous. Nous décidâmes ensuite de
prendre le métro pour retourner chez nous, sur la rive sud.
À notre entrée, nous virent que des policiers se tenaient
en haut des marches, nous obligeant à
passer tout près d'eux pour descendre.
Ce que j'ai vu cette journée m'a convaincu de la
démesure des pouvoirs policiers. En tant que citoyens, nous
avons à nous inquiéter. L'instauration d'un État
policier n'est pas impossible et elle pourrait être mise en place
beaucoup plus rapidement que ce qui est pensé en
général. Je serai à la manifestation l'an
prochain, j'en suis maintenant
certain.
Alex S.P
Lien suggéré : http://cobp-mtl.ath.cx/
Résultats d'élection au
Salvador
L'occasion de s'engager sur une nouvelle voie
15 mars 2009 : Rassemblement de la
victoire du président élu Mauricio Funes du FMLN
(à droite)
et du
vice-président élu Salvador Sánchez Cerén.
Le Marxiste-Léniniste
transmet ses salutations chaleureuses au nouveau président du
Salvador, Mauricio Funes, et au peuple salvadorien qui vient de se
donner une occasion historique de s'engager sur une nouvelle voie.
L'élection présidentielle du 15 mars, à laquelle
ont participé plus de 2,4 millions de Salvadoriens, un taux de
participation de 61 %, a donné la victoire au candidat du
FMLN Mauricio Funes, avec 51,3 % des voix contre 48,7 % pour
le candidat du parti de l'ARENA Rodrigo Avila. C'est la première
élection présidentielle que perd l'ARENA (Alliance
républicaine nationaliste) en 18 ans. Le FMLN (Front Farabundo
Marti de Libération
nationale) est entré dans l'arène électorale en
1994 après la signature des accords de paix qui mettaient fin
à 12 années de guerre civile contre le gouvernement
soutenu par les États-Unis.
S'adressant à ses partisans aux
côtés du nouveau vice-président Sánchez
Cerén le soir de l'élection, Mauricio Funes a
Déclaré : « C'est le soir le plus heureux
de ma vie et je veux que ce soit le soir du grand espoir du Salvador.
Je veux remercier tous ceux qui ont voté pour moi et qui ont
choisi cette voie de l'espoir et du
changement. »
Le 7 mars, une semaine avant l'élection, durant
la campagne qui annonçait une victoire du FMLN, quelques 300 000
personnes se sont rassemblées sur la place Alameda Juan Pablo
II. Un rapport de l'agence Mi Gente Informa décrivait la
situation comme suit : « Le désir de changement
dans ce pays qui a souffert des décennies de
guerre civile et de répression, et vingt années d'un
gouvernement d'extrême droite sous l'ARENA, un parti soutenu par
les États-Unis, est clairement dans l'air.
7 mars 2009 : 300 000 partisans du FMLN
rassemblés sur la place Alameda Juan Pablo II.
« La manifestation s'étendait sur un
kilomètre, et était remplie de gens portant le drapeau
rouge du FMLN et le t-shirt de Mauricio Funes. La foule était
vibrante de jeunesse mais on y trouvait des gens de tous les âges
et de tous les milieux. Le slogan 'Cette fois c'est différent,
Mauricio pour président !' retentissait à
intervalles
réguliers. »
S'adressant à la foule, Funes a
dénoncé l'ingérence étrangère durant
la campagne. L'agence Mi Gente Informa écrit :
« Appelant à la vigilance face
à la fraude électorale par l'ARENA, Funes a dit :
'Le parti rassemble les preuves qu'il présentera devant les
autorités responsables et les observateurs internationaux',
écrit le quotidien El Mundo dans son édition du
9 mars. 'Pendant plusieurs jours, des autobus et des camions remplis de
Guatémaltèques, de Honduriens et de Nicaraguayens sont
entrés au pays', ... 'gardés par la Police civique
nationale.'
« 'On ne les amène pas dans la
capitale mais dans différentes régions pour leur donner
des (fausses) pièces d'identité' pour leur permettre de
voter illégalement pour l'ARENA, a dit Funes.
« 'Ces pièces d'identité sont
fabriquées par une firme de sécurité qui est la
propriété d'un directeur de département de l'ARENA
à San Salvador.' Funes 'a fait remarquer que la fabrication
illégale de pièces d'identité signifie que la
liste électorale n'est pas tout à fait en règle',
écrit El Mundo. On y trouve le nom de personnes
qui sont décédées. 'Ces étrangers vont donc
remplacer les morts, les personnes qui sont en prison et les
Salvadoriens qui sont à l'étranger', a
déclaré Funes.
« Il a également accusé
certains employeurs de tentative d'intimidation contre les travailleurs
en leur ordonnant de prendre des photos de leur bulletin de vote
à l'aide d'un téléphone cellulaire pour montrer
qu'ils ont voté pour l'ARENA lundi, sous peine d'être
renvoyé.
« Cela s'inscrit dans une campagne de
mensonges et d'intimidation orchestrée par l'ARENA durant les
semaines qui ont précédé l'élection. Des
annonces incessantes à la télé prétendaient
que le président vénézuélien Hugo Chavez
'veut dominer le Salvador'. 'Il ne faut pas permettre à Mauricio
Funes de livrer notre pays à Hugo Chavez',
de déclarer Rodolfo Parker, représentant du Parti
démocrate chrétien (PDC), allié de l'ARENA dans
cette élection.
Le Centre de surveillance électorale du FMLN
rapporte que l'intimidation en faveur du candidat
préféré des États-Unis a également
pris la forme de nombreux incidents d'attaques physiques contre des
activistes du FMLN par des partisans de l'ARENA. Le quotidien Granma
rapporte que deux membres du FMLN ont été tués
dans
la municipalité de Nepaja, près de la capitale.
Parmi les observateurs internationaux se trouvait une
délégation de plus de 60 personnes du Comité de
solidarité avec le peuple du Salvador (CISPES), basé aux
États-Unis, qui a corroboré les rapports
d'irrégularités et les « nombreux cas de
comportement frauduleux contrés grâce à la
vigilance des citoyens. 'En contraste avec les
élections précédentes, un effort concerté
pour détecter, dénoncer et arrêter les
irrégularités a permis d'empêcher la fraude
massive', dit Larry Mosqueda, un observateur venu d'Olympia, dans
l'État de Washington. »
Le CISPES rapporte que le président élu
Mauricio Funes s'est engagé à améliorer le
processus électoral en s'attaquant à certains
problèmes identifiés par une vérification de
l'OÉA en 2008 et en permettant aux Salvadoriens qui vivent
à l'étranger de voter.
L'ingérence ne s'est pas limitée au
Salvador comme tel. Le CISPES rapportait le 12 mars :
« Hier, deux républicains ont dit dans leur discours
à la Chambre des représentants (des États-Unis)
que les Salvadoriens vivant aux États-Unis perdront leur statut
d'immigrant et seront renvoyés chez eux si les électeurs
du Salvador exercent
leur droit d'élire le candidat du parti de l'opposition dimanche.
« Le républicain Trent Franks
(Arizona) a dit : 'Si le FMLN pro-terroriste remplace le
gouvernement actuel au Salvador, les États-Unis se verraient
forcés, dans l'intérêt de la sécurité
nationale, de revoir leur politique envers le Salvador, notamment en ce
qui a trait aux renvois d'argent et à l'immigration, pour faire
contrepoids à
l'absence d'un interlocuteur fiable dans le gouvernement salvadorien.'
« Le républicain Dan Burton (Indiana)
a déclaré : 'Cet argent qui vient d'ici et qui est
envoyé là bas, je suis convaincu que cela va être
coupé, et j'espère que les Salvadoriens en sont
conscients parce que cela va avoir un impact énorme sur les
individus et sur l'économie.' Ces menaces ont un impact
considérable sur les électeurs
salvadoriens, puisque 25 % de la population vit aux
États-Unis et que les renvois d'argent aux familles
représentent 20 % de l'économie
salvadorienne. »
Faisant contrepoids à cette ingérence, le
congressiste Raul Grijalva et 32 autres législateurs
américains ont demandé au président Obama de
proclamer la neutralité des États-Unis dans
l'élection salvadorienne. Alberta Rodriguez, attaché de
presse du département d'État, a émis le
communiqué suivant :
« Le gouvernement des États-Unis
réitère sa position officielle qu'il ne soutient aucun
des candidats à l'élection présidentielle du 15
mars au Salvador. Par l'entremise de notre ambassade au Salvador, nous
avons fait cette déclaration publiquement et à plusieurs
reprises depuis novembre 2007.
« En ce qui concerne les lettres qui ont
été envoyées [par des congressistes], la
séparation des pouvoirs et la liberté aux
États-Unis permettent un débat et l'expression des
opinions des législateurs américains. Cela n'exprime pas
la position officielle des États-Unis. »
L'ambassade américaine au Salvador a
ajouté sur son site web le 13 mars : « Le
gouvernement des États-Unis respectera la volonté des
Salvadoriens et travaillera de façon constructive avec quiconque
remporte cette élection. »
(Sources : CISPES, Mi Gente Informa, FMLN, Granma,
Prensa Latina, Upside Down World)
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