Le Marxiste-Léniniste

Numéro 55 - 17 mars 2009

13e Journée internationale contre la brutalité policière

Opposons nous à la fascisation de l'État!

Opposons nous à la fascisation de l'État! - Serge Lachapelle
Communiqué du Comité opposé à la brutalité policière
Mon témoignage sur la manif du 15 mars

Résultats d'élection au Salvador
L'occasion de s'engager sur une nouvelle voie

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13e Journée internationale contre la brutalité policière

Opposons nous à la fascisation de l'État!

Le 15 mars, près de deux milles personnes, la plupart des jeunes, se sont donné rendez-vous à 14hre au Métro Mont-Royal pour participer à la 13e Journée internationale contre la brutalité policière.

Il y avait également beaucoup de résidents du quartier impressionnés par un déploiement policier sans précédent et préoccupés par la crainte que les policiers s'en prennent aux jeunes. La bannière portant le slogan « Qui nous protège de la police ! » était on ne peut plus appropriée. Le déploiement policier était une provocation en soi, on avait érigé un périmètre de sécurité de cinq rues avec l'escouade anti-émeute pour empêcher les manifestants de se rendre au bureau de la Fraternité des policiers et policières de Montréal et d'emprunter le trajet prévu, soit la rue Mont-Royal. Il y avait également des policiers à chevaux, des policiers en civils, des hélicoptères de la Sûreté de Québec, l'escouade de médiation et ce sans compter leurs propres agents provocateurs. Les médias ont affirmé qu'on avait même invité des policiers de Toronto pour qu'ils constatent de visu une nouvelle méthode de contrôle de foule. On a également procédé à cinq arrestations préventives avant le départ sous les hués des manifestants qui ont tenté sans succès d'empêcher ces arrestations.



Tout avait été préparé pour attaquer les manifestants. Comme lors de la dernière manifestation à Montréal-Nord, le Service de police de la Ville de Montréal avait visité les commerçants pour susciter la méfiance envers les manifestants. La GRC a même réussi à convaincre le propriétaire du café-bar l'Escalier de fermer ses portes alors qu'une activité de financement pour le COBP y était organisée pour le 13 mars. Le SPVM s'est livré à de l'espionnage contre eux. L'adjoint du directeur du SPVM, Sylvain Brouillette, a fait savoir que le clavardage sur Internet laissait croire qu'au moins 800 personnes étaient attendues et que le groupe avait identifié des policiers.

S'agit-il ici d'un crime ? Loin de là, cela démontre encore une fois que les jeunes du Québec n'hésitent pas à nommer les choses par leur nom en demandant que les policiers qui ont commis des crimes contre le peuple soient traduits en justice.

Fidèle à lui-même, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a dit qu'il était important de respecter le droit de manifester des citoyens tout en ajoutant que les services de police pourront maintenir un climat de paix lors de l'événement. Mais de quoi parle-t-il quant on sait que tout à été fait pour intimider tout le monde. Quarante trois personnes sont mortes suite à une intervention du SPVM depuis 1987. Trois cent personnes sont mortes en Amérique du Nord depuis 2001 suite à une intervention avec le fusil à décharge électrique. Les plus vulnérables sont victimes de harcèlement quotidien, à tel point que même le Barreau du Québec est intervenu pour demander que cela cesse.

Comme si ce n'était pas assez, on vient d'apprendre en vertu de la Loi d'accès à l'information l'existence de l'Opération Flagrant Délit menée par la Sûreté du Québec lors du Sommet de Montebello, une opération qui impliquait la participation de 35 policiers dont trois agents provocateurs qui ont « travaillé » jour et nuit. Quelques jours avant le Sommet, la SQ avait dit que son mandat était de repérer et d'identifier les manifestants non pacifiques « pour éviter le débordement ». C'est n'importe quoi.

Loin d'offrir des excuses, les documents internes de la SQ en rajoutent. On y suggère de « modifier le profil des personnes sélectionnées afin qu'elle puisse fonctionner de façon différente ». On y parle de la grosseur des agents et de l'absence des femmes dans des équipes d'infiltration. « Une bonification de la formation et des renseignements concernant les us et coutumes des manifestants serait appropriée. Il est plus ardu de se fondre dans la foule avec peu de connaissances. »

Les médias monopolisés ont joué un rôle particulièrement abjecte dans ces événements. Aucun d'entre eux n'a parlé des revendications des manifestants. Ils ont dépeint le COBP et les manifestants comme des gens violents et tout cela se poursuit. Alors qu'on a procédé à l'arrestation de 221 personnes dont 36 seront accusés en vertu du Code criminel et les autres pour avoir violé certains règlements municipaux, Le Journal de Montréal titrait le lendemain matin en première page « Bande de voyous ».

Comme l'a souligné avant le début de la marche le porte-parole du COBP, Pierre Francoeur : « Nous ce qu'on veut que les gens comprennent, c'est que la tactique de la police, c'est de nous décrédibiliser pour que notre message ne se fasse pas entendre, puisque c'est un peu dérangeant ce qu'on dit. »

« Les policiers ne respectent pas la loi, ils font la loi. Ils ont un badge, un gun : ils ont le pouvoir », a lancé un manifestant.

Voilà où est le problème ! Pendant ce temps, le gouvernement du Québec reste muet. Cela est inadmissible ! La population du Québec ne peut admettre que ces jeunes soient victimes de violence de la part des forces policières. La question qui vient à nouveau à l'esprit est : qui a donné l'ordre d'arrêter 221 personnes ? Qui est responsable de ce déploiement de force digne d'un État fasciste ? S'il s'agit du gouvernement, une enquête doit être menée pour trouver les coupables et les convoquer devant la justice. Si les policiers ont agit d'eux-mêmes, on aurait raison d'affirmer que la police agit comme un État dans l'État et cela doit cesser immédiatement. Une enquête doit également être menée pour que les responsables soient traduits devant la justice. Que le plein poids de la loi s'abatte sur tous ceux qui commettent des crimes contre les jeunes.

Non à la fascisation de l'État !
Non à la brutalité et à l'impunité policière !
Libérez les manifestant !
Pleine compensation pour les victimes de la brutalité policière !

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Communiqué du Comité opposé à la brutalité policière

Dès le vendredi soir, la Gendarmerie royale du Canada a réussi à convaincre le café-bar l'Escalier de fermer ses portes alors qu'une activité de financement pour le COBP y était organisée. Dimanche, avant même le départ de la marche, le ton était donné alors que de nombreux protestataires étaient fouillés illégalement, certains même brutalisés par des policiers dont le numéro de matricule était dissimulé. Au moins cinq individus ont d'ailleurs été arrêtés alors qu'ils n'enfreignaient aucune loi. Vingt minutes avant l'heure de ralliement, le métro de Montréal a été fermé entre les stations Berri-UQAM et Beaubien, et certains agents du SPVM en profitaient au métro Sherbrooke pour intimider et menacer de violences physiques quiconque irait à la manifestation. Malgré tous ces inconvénients et les discours démagogiques tenus par les responsables policiers la semaine dernière, le rassemblement a été le plus populeux de l'histoire du 15 mars, avec une participation minimale de 2000 personnes.

Le SPVM a cherché à culpabiliser le COBP d'avoir exercé, comme de nombreuses organisations le font, son droit constitutionnel à ne pas lui fournir d'avance le trajet de la manifestation. Or, notre organisation ne peut se permettre d'accorder sa confiance au SPVM, qui pourrait facilement profiter de ces informations pour faciliter des arrestations massives ou pour mettre fin brutalement à notre marche. D'ailleurs, la police n'a pas respecté concrètement notre droit à la manifestation puisqu'elle est parvenue à séparer notre marche dès le début en trois groupes distincts, pour ensuite nous empêcher d'aller où nous voulions et nous diriger consciemment vers le centre-ville, quartier symboliquement chargé. De nombreuses initiatives ont été prises tout au long de la manifestation pour prévenir les actes de vandalisme et lancer des appels au calme. Une partie du discours inaugural a notamment été consacré à ce sujet, comme l'a mentionné une porte-parole : « Il ne faut pas leur donner le prétexte qu'ils recherchent pour nous arrêter et ainsi porter atteinte à la sécurité de l'ensemble de la manifestation ». Deux appels à la dispersion ont aussi été lancés, mais sans efficacité parce que des agents de police avaient littéralement volé le mégaphone de notre organisation des mains d'une des participantes.

Nous espérons sincèrement que les médias prendront le temps de discuter sérieusement des graves enjeux que nous avons tenté de communiquer aujourd'hui à l'ensemble de la population. Le meurtre de Fredy Villanueva est certes chargé en émotion, mais il est surtout révélateur d'un problème plus large, l'impunité policière. Depuis 1987, 43 personnes ont été tuées par des agents du SPVM qui n'ont jamais été condamnés, dans aucun de ces cas, ni pour meurtre ni pour homicide involontaire. Depuis 2001, le Taser a été impliqué dans plus de 300 morts en Amérique du Nord. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec a aussi reconnu la police montréalaise coupable de profilage racial l'année dernière. Quotidiennement, les pauvres, les immigrants, les marginaux et les protestataires sont victimes d'abus illégitimes de la part des polices à travers le monde. Nous serons donc encore là, toute l'année, pour surveiller le travail des policiers et le 15 mars 2010 pour souligner la 14e Journée Internationale Contre la Brutalité Policière.

Collectif Opposé à la Brutalité Policière

cobp@hotmail.com

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Mon témoignage sur la manif du 15 mars

Ceci est le récit de ce que j'ai vu en tant que citoyen, qui ne participait pas à la manifestation, mais qui l'observait. Je suis un étudiant de 18 ans. C'était la première fois que j'assistais à ce genre de manifestation.

J'avais entendu parler de la manifestation du Collectif Opposé à la Brutalité Policière grâce à différents médias alternatifs et dans des médias de masse, où il était rapporté qu'il y aurait de la casse. Je n'étais pas certain d'y aller au départ. Un peu plus tôt dans la même journée, j'avais une action pour l'Aide Financière aux Études. À la fin de notre action, nous étions plusieurs à nous demander si nous allions observer la manifestation de COBP, intrigués par la tournure qu'elle prendrait. Finalement, nous décidâmes d'y aller. Nous partîmes donc du carré Square Victoria pour prendre le métro afin de se rendre à la station Mont-Royal. Après que chacun ait payé son billet, nous arrivâmes sur la rame et nous constatâmes que le métro était hors service en raison d'un « problème technique ». Nous quittâmes donc la station pour nous diriger au lieu de la manifestation. En nous rendant, nous constatâmes que le service d'autobus était également interrompu, du moins pour le trajet que nous aurions dû suivre. En se rapprochant de la manifestation, la présence policière était de plus en plus évidente. La rue que nous prîmes pour se rendre était fermée. Deux des personnes de notre groupe, composé de sept membres, en voyant le déploiement policier prirent peur et décidèrent de quitter. Ils voulurent s'informer à la police pour savoir comment se rendre à un métro fonctionnel, mais se firent indiquer par les policiers eux-mêmes de ne pas les approcher. Nous étions à plus de 20 mètres des policiers. Nous reculâmes et nous prîmes une rue transversale pour se rapprocher de la manifestation.

Nous réussîmes à nous approcher assez de la manifestation pour voir les détachements policiers et certains manifestants, tout près du métro Mont-Royal. Je me faufilai jusqu'aux policiers qui empêchaient les gens d'approcher. Je vis qu'ils empêchaient aussi les gens de sortir de la manifestation. Je demandai à un policier si l'état d'émeute était déclaré et il me répondit que non. Puis, une dame de plus de 60 ans, toute petite, avec l'oeil en sang, s'avança et demanda au policiers ce qu'ils allaient faire pour cela. Elle expliqua que des policiers lui avaient fait cela. La réponse de l'agent fut la suivante : « La prochaine fois que des policiers approchent, éloignez-vous madame. » Une dizaine de minutes plus tard, la police ainsi que celle montée chargèrent.

Nous pûmes ainsi avancer jusqu'au métro Mont-Royal. Nous restâmes là une quinzaine de minutes. Ce que je vis à ce moment me convainquit de la nécessité d'une manifestation contre la brutalité policière. Un jeune homme d'à peu près 16 ans se tenait sur la place sans bouger lorsque des policiers approchèrent et se mirent à le pousser sans raison. À ma grande surprise, le jeune adolescent se laissa pousser. Il gardait son sang froid et ne répliquait pas. Puis, un des policiers se mit à lui donner des coups de matraque sur les cotés. Le jeune commença à s'éloigner du policier. Deux autres policiers vinrent attraper le jeune alors que leur collègue continuait de frapper le jeune sans raison, sous le regard d'une bonne douzaine de policiers. Les policiers tentèrent de faire trébucher le jeune. Ils lui passèrent les menottes et l'amenèrent. À aucun moment, l'adolescent ne résista à son arrestation. Je ne comprends toujours pas le comportement des policiers. Était-ce dû à la manière dont il était habillé ? Sa couleur de peau ? Après avoir assisté à cet acte de violence parfaitement gratuit, nous assistâmes à un détachement policier d'une bonne trentaine d'agents qui passèrent devant nous. Nous décidâmes ensuite de prendre le métro pour retourner chez nous, sur la rive sud. À notre entrée, nous virent que des policiers se tenaient en haut des marches, nous obligeant à passer tout près d'eux pour descendre.

Ce que j'ai vu cette journée m'a convaincu de la démesure des pouvoirs policiers. En tant que citoyens, nous avons à nous inquiéter. L'instauration d'un État policier n'est pas impossible et elle pourrait être mise en place beaucoup plus rapidement que ce qui est pensé en général. Je serai à la manifestation l'an prochain, j'en suis maintenant certain.

Alex S.P

Lien suggéré : http://cobp-mtl.ath.cx/

(Source : site du CMAQ)

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Résultats d'élection au Salvador

L'occasion de s'engager sur une nouvelle voie


15 mars 2009 : Rassemblement de la victoire du président élu Mauricio Funes du FMLN (à droite)
et du vice-président élu Salvador Sánchez Cerén.

Le Marxiste-Léniniste transmet ses salutations chaleureuses au nouveau président du Salvador, Mauricio Funes, et au peuple salvadorien qui vient de se donner une occasion historique de s'engager sur une nouvelle voie. L'élection présidentielle du 15 mars, à laquelle ont participé plus de 2,4 millions de Salvadoriens, un taux de participation de 61 %, a donné la victoire au candidat du FMLN Mauricio Funes, avec 51,3 % des voix contre 48,7 % pour le candidat du parti de l'ARENA Rodrigo Avila. C'est la première élection présidentielle que perd l'ARENA (Alliance républicaine nationaliste) en 18 ans. Le FMLN (Front Farabundo Marti de Libération nationale) est entré dans l'arène électorale en 1994 après la signature des accords de paix qui mettaient fin à 12 années de guerre civile contre le gouvernement soutenu par les États-Unis.

S'adressant à ses partisans aux côtés du nouveau vice-président Sánchez Cerén le soir de l'élection, Mauricio Funes a Déclaré : « C'est le soir le plus heureux de ma vie et je veux que ce soit le soir du grand espoir du Salvador. Je veux remercier tous ceux qui ont voté pour moi et qui ont choisi cette voie de l'espoir et du changement. »

Le 7 mars, une semaine avant l'élection, durant la campagne qui annonçait une victoire du FMLN, quelques 300 000 personnes se sont rassemblées sur la place Alameda Juan Pablo II. Un rapport de l'agence Mi Gente Informa décrivait la situation comme suit : « Le désir de changement dans ce pays qui a souffert des décennies de guerre civile et de répression, et vingt années d'un gouvernement d'extrême droite sous l'ARENA, un parti soutenu par les États-Unis, est clairement dans l'air.


7 mars 2009 : 300 000 partisans du FMLN rassemblés sur la place Alameda Juan Pablo II.

« La manifestation s'étendait sur un kilomètre, et était remplie de gens portant le drapeau rouge du FMLN et le t-shirt de Mauricio Funes. La foule était vibrante de jeunesse mais on y trouvait des gens de tous les âges et de tous les milieux. Le slogan 'Cette fois c'est différent, Mauricio pour président !' retentissait à intervalles réguliers. »

S'adressant à la foule, Funes a dénoncé l'ingérence étrangère durant la campagne. L'agence Mi Gente Informa écrit :

« Appelant à la vigilance face à la fraude électorale par l'ARENA, Funes a dit : 'Le parti rassemble les preuves qu'il présentera devant les autorités responsables et les observateurs internationaux', écrit le quotidien El Mundo dans son édition du 9 mars. 'Pendant plusieurs jours, des autobus et des camions remplis de Guatémaltèques, de Honduriens et de Nicaraguayens sont entrés au pays', ... 'gardés par la Police civique nationale.'

« 'On ne les amène pas dans la capitale mais dans différentes régions pour leur donner des (fausses) pièces d'identité' pour leur permettre de voter illégalement pour l'ARENA, a dit Funes.

« 'Ces pièces d'identité sont fabriquées par une firme de sécurité qui est la propriété d'un directeur de département de l'ARENA à San Salvador.' Funes 'a fait remarquer que la fabrication illégale de pièces d'identité signifie que la liste électorale n'est pas tout à fait en règle', écrit El Mundo. On y trouve le nom de personnes qui sont décédées. 'Ces étrangers vont donc remplacer les morts, les personnes qui sont en prison et les Salvadoriens qui sont à l'étranger', a déclaré Funes.

« Il a également accusé certains employeurs de tentative d'intimidation contre les travailleurs en leur ordonnant de prendre des photos de leur bulletin de vote à l'aide d'un téléphone cellulaire pour montrer qu'ils ont voté pour l'ARENA lundi, sous peine d'être renvoyé.

« Cela s'inscrit dans une campagne de mensonges et d'intimidation orchestrée par l'ARENA durant les semaines qui ont précédé l'élection. Des annonces incessantes à la télé prétendaient que le président vénézuélien Hugo Chavez 'veut dominer le Salvador'. 'Il ne faut pas permettre à Mauricio Funes de livrer notre pays à Hugo Chavez', de déclarer Rodolfo Parker, représentant du Parti démocrate chrétien (PDC), allié de l'ARENA dans cette élection.

Le Centre de surveillance électorale du FMLN rapporte que l'intimidation en faveur du candidat préféré des États-Unis a également pris la forme de nombreux incidents d'attaques physiques contre des activistes du FMLN par des partisans de l'ARENA. Le quotidien Granma rapporte que deux membres du FMLN ont été tués dans la municipalité de Nepaja, près de la capitale.

Parmi les observateurs internationaux se trouvait une délégation de plus de 60 personnes du Comité de solidarité avec le peuple du Salvador (CISPES), basé aux États-Unis, qui a corroboré les rapports d'irrégularités et les « nombreux cas de comportement frauduleux contrés grâce à la vigilance des citoyens. 'En contraste avec les élections précédentes, un effort concerté pour détecter, dénoncer et arrêter les irrégularités a permis d'empêcher la fraude massive', dit Larry Mosqueda, un observateur venu d'Olympia, dans l'État de Washington. »

Le CISPES rapporte que le président élu Mauricio Funes s'est engagé à améliorer le processus électoral en s'attaquant à certains problèmes identifiés par une vérification de l'OÉA en 2008 et en permettant aux Salvadoriens qui vivent à l'étranger de voter.

L'ingérence ne s'est pas limitée au Salvador comme tel. Le CISPES rapportait le 12 mars : « Hier, deux républicains ont dit dans leur discours à la Chambre des représentants (des États-Unis) que les Salvadoriens vivant aux États-Unis perdront leur statut d'immigrant et seront renvoyés chez eux si les électeurs du Salvador exercent leur droit d'élire le candidat du parti de l'opposition dimanche.

« Le républicain Trent Franks (Arizona) a dit : 'Si le FMLN pro-terroriste remplace le gouvernement actuel au Salvador, les États-Unis se verraient forcés, dans l'intérêt de la sécurité nationale, de revoir leur politique envers le Salvador, notamment en ce qui a trait aux renvois d'argent et à l'immigration, pour faire contrepoids à l'absence d'un interlocuteur fiable dans le gouvernement salvadorien.'

« Le républicain Dan Burton (Indiana) a déclaré : 'Cet argent qui vient d'ici et qui est envoyé là bas, je suis convaincu que cela va être coupé, et j'espère que les Salvadoriens en sont conscients parce que cela va avoir un impact énorme sur les individus et sur l'économie.' Ces menaces ont un impact considérable sur les électeurs salvadoriens, puisque 25 % de la population vit aux États-Unis et que les renvois d'argent aux familles représentent 20 % de l'économie salvadorienne. »

Faisant contrepoids à cette ingérence, le congressiste Raul Grijalva et 32 autres législateurs américains ont demandé au président Obama de proclamer la neutralité des États-Unis dans l'élection salvadorienne. Alberta Rodriguez, attaché de presse du département d'État, a émis le communiqué suivant :

« Le gouvernement des États-Unis réitère sa position officielle qu'il ne soutient aucun des candidats à l'élection présidentielle du 15 mars au Salvador. Par l'entremise de notre ambassade au Salvador, nous avons fait cette déclaration publiquement et à plusieurs reprises depuis novembre 2007.

« En ce qui concerne les lettres qui ont été envoyées [par des congressistes], la séparation des pouvoirs et la liberté aux États-Unis permettent un débat et l'expression des opinions des législateurs américains. Cela n'exprime pas la position officielle des États-Unis. »

L'ambassade américaine au Salvador a ajouté sur son site web le 13 mars : « Le gouvernement des États-Unis respectera la volonté des Salvadoriens et travaillera de façon constructive avec quiconque remporte cette élection. »

(Sources : CISPES, Mi Gente Informa, FMLN, Granma, Prensa Latina, Upside Down World)

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