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Les propriétaires allèguent dans leur grief que, du 5 octobre 2017 au 11 janvier 2018, premier jour du lockout, les travailleurs d'ABI se sont engagés dans des actions illégales à l'usine ayant causé des dommages de 19 millions $, surtout en perte de production. Le grief mentionne que les travailleurs auraient mené des grèves et des ralentissements de travail illégaux à l'usine, auraient systématiquement refusé de faire du temps supplémentaire, auraient commis des erreurs grossières au travail et employé de mauvaises méthodes de travail qui auraient possiblement causé des bris d'équipement « inexpliqués ». Le grief prétend même que les travailleurs auraient mené des actions dangereuses, « refusant » par exemple de vider les cuves d'électrolyse remplies à capacité. Les travailleurs rejettent avec mépris ces plaintes de la compagnie. Ils pointent du doigt l'absurdité de telles allégations. Où donc était la direction de la compagnie quand ces soi-disant actes de sabotage se seraient produits sous ses yeux ? Comment se fait-il qu'il n'y a eu aucune mesure disciplinaire de prise contre les travailleurs si ces faits allégués sont réels ? Aucune mention n'a été mise au dossier d'un travailleur pendant toute cette période relativement aux gestes mentionnés par le grief de la compagnie. Par cet assaut contre les travailleurs de la section 9700, les propriétaires d'ABI poursuivent leurs provocations en inventant des histoires de mauvais comportement des travailleurs qui proviennent du passé afin de masquer leur ordre du jour caché et de justifier leur affirmation que les négociations sont impossibles. Le lockout d'ABI et le refus de la compagnie de négocier ont été abondamment dénoncés comme étant sans fondement. La compagnie cherche à défendre sa position indéfendable en disant qu'on ne peut pas discuter et raisonner avec les travailleurs et que seule la force brute comme les lockouts et les accusations ridicules de sabotage sont efficaces avec eux.
Les travailleurs avaient clairement dit que l'offre finale d'ABI du 10 janvier pouvait servir de base à une entente si les négociations se poursuivaient, en particulier en ce qui concerne le régime de retraite et les affichages de poste et la mobilité de la main-d'oeuvre. La compagnie a simplement refusé de négocier, en présence même du médiateur, et est sortie de la rencontre en disant n'avoir aucun mandat de la part du bureau-chef de négocier quoi que ce soit. À quoi doit-on maintenant s'attendre de la part du cartel mondial Alcoa-Rio Tinto qui dit que l'usine a besoin d'une restructuration complète, refuse de négocier, invoque une « force majeure » pour ne pas payer ce qu'elle doit en paiements d'hydro-électricité à Hydro-Québec, et qui vient maintenant de déposer un grief diffamatoire qui accuse les travailleurs de saboter la production. La lecture du grief nous indique des pistes de la
direction que la
compagnie peut prendre. Le grief mentionne que ce sont les
employés
réguliers qui lui causent des troubles et qu'elle n'a rien
à redire des
employés occasionnels. Selon le grief, les employés
occasionnels ne
refusent pas de faire du temps supplémentaires, ne nuisent pas
à la
production, etc. Est-ce qu'ABI est en train de préparer le
terrain pour
engager et déployer plus de travailleurs occasionnels au
détriment des
travailleurs réguliers ? Est-elle en train de
préparer encore plus de
criminalisation des travailleurs réguliers et des officiers de
la section
locale 9700 ?
Les travailleurs d'ABI ne se laissent pas démonter par ces gestes des propriétaires et demeurent déterminés à défendre leurs droits et à mobiliser l'opinion publique de leur côté. Ils disent que les actions des propriétaires d'ABI vont à l'encontre de ce que les travailleurs et les gens de la région considèrent comme des négociations de bonne foi. Les propriétaires refusent de reconnaître et de respecter le rôle que jouent les travailleurs en tant que producteurs d'énormes quantités de richesse nouvelle. La portion de la nouvelle valeur produite par les travailleurs qui demeure dans la région est principalement constituée des salaires, des avantages sociaux et des pensions des travailleurs. La majeure partie de la valeur nouvelle que les propriétaires exproprient est retirée de la communauté et même du Québec, ce qui rend la réclamation des travailleurs à la valeur qu'ils produisent d'autant plus importante, non seulement pour eux mais pour l'économie locale et les gens de la région. Nier aux travailleurs leur droit de négocier et d'avoir leur mot décisif à dire sur leurs salaires, leurs avantages sociaux et leurs conditions de travail, c'est s'attaquer non seulement aux travailleurs mais à l'économie et à la population du Québec. L'objectif visé avec le grief malicieux contre les travailleurs et le refus de négocier est de nier les droits des travailleurs. Les actions que mènent les propriétaires pour nier les droits des travailleurs afin de servir leurs intérêts privés étroits sont une sorte de coup contre les travailleurs, leur communauté et le Québec qui ne doit pas passer ! Le cartel propriétaire d'ABI utilise le pouvoir de son empire mondial et son influence dans différents États, dont le Québec et le Canada, pour arriver à ses fins. Comment expliquer sinon que le gouvernement ait accepté la déclaration absurde de la compagnie que son lockout est une force majeure qui la libère de ses obligations contractuelles envers Hydro-Québec ? Selon les calculs du Syndicat des Métallos, la perte de revenu pour Hydro-Québec depuis le début du lockout se monte maintenant à plus de 54 millions $. Le gouvernement du Québec a capitulé à la demande des propriétaires d'ABI d'inscrire dans l'entente entre lui, la compagnie et Hydro-Québec qu'un conflit de travail constitue une force majeure qui libère la compagnie de son obligation de payer pour le bloc d'hydroélectricité qui lui a été réservé mais qui demeure non utilisé et non payé.
Les travailleurs d'ABI, l'économie et la population de la Mauricie-Centre-du-Québec et du Québec paient très cher l'arrogance et l'irresponsabilité des propriétaires mondiaux d'ABI de même que la couardise du gouvernement du Québec qui refuse de prendre parti pour le peuple. Plein appui aux aux travailleurs en lockout d'ABI et à leur demande qu'ABI négocie avec la section locale 9700 pour parvenir à une entente sur une convention collective que les travailleurs considèrent acceptable.
Note1. Pour de plus amples informations sur la lutte des travailleurs en lockout de la section 9700 des Métallos, lire : - Tous avec les travailleurs de l'aluminium en lockout!, Forum ouvrier, 18 janvier, 2018. - Les travailleurs déclarent avec force que « Le conflit chez ABI n'est pas un conflit privé», Forum ouvrier, 1er février 2018. - Pas de place pour la provocation et un ordre du jour caché! Forum ouvrier, 15 mars 2018. - Les
travailleurs intensifient leur soutien aux travailleurs en lockout,
Forum ouvrier, 22 mars 2018. - Un appui
solide des travailleurs de la métallurgie, Forum ouvrier, 29 mars
2018. Entrevue avec Clément Masse, président de la section 9700 du Syndicat des MétallosForum ouvrier : Le 3 avril dernier, Aluminerie de Bécancour inc. a déposé un grief en dommages de 19 millions $ contre la section locale 9700 et tous ses officiers. Peux-tu nous en dire plus ?
Clément Masse : C'est un grief en dommages que l'employeur nous a déposé, qui reprend essentiellement l'injonction que l'employeur avait obtenue devant le Tribunal administratif du travail en novembre dernier. Dans cette demande d'injonction, l'employeur nous accusait de ralentissements de travail et de plusieurs autres gestes illégaux. Nous n'avons jamais plaidé sur le contenu de la demande d'injonction, sur les gestes qui nous étaient imputés. Nous n'avons pas voulu perdre notre temps à plaider si le contenu des actions était véridique. Il n'y a pas eu de plaidoirie, mais l'employeur a quand même obtenu une injonction qui disait qu'on ne pouvait pas faire des moyens d'action dans l'usine, que la convention collective doit être respectée. Nous ne nous sommes pas opposés à cela, c'est ce que dit la loi. Maintenant, l'employeur a pris l'injonction qu'il avait obtenue à l'époque et a mis cela dans un grief, dans lequel il réclame au syndicat 19 millions $ pour des pertes de production et de profits en se référant à des événements qui se seraient produits en octobre 2017 et dans les mois suivants. Selon nous, il s'agit d'un geste stratégique de la part de l'employeur dont il veut se servir comme outil de négociation pour affaiblir le syndicat. Il veut probablement essayer d'échanger ce grief contre des propositions à la baisse de nos conditions de travail. Nous réfutons toutes les accusations que l'employeur fait contre nous dans ce grief. Nous disons que c'est complètement faux qu'on a fait perdre 19 millions $ à l'employeur. D'ailleurs, si les travailleurs avaient causé autant de dommages pour 19 millions $, l'employeur aurait pris des mesures, il aurait porté des accusations. Il dit que ces choses-là se sont produites au mois d'octobre et dans les mois suivants, mais il n'a pas pris de mesures disciplinaires dans cette période à laquelle le grief se réfère. En plus de cela, c'est l'employeur qui gère l'usine. Il nous accuse de ne pas avoir vidé les cuves d'électrolyse, mais nous autres on vide les cuves quand l'employeur nous dit de les vider. C'est ridicule de nous accuser de ne pas avoir vidé les cuves quand ils n'ont pas demandé de temps supplémentaire, quand ils n'ont pas demandé aux travailleurs de vider les cuves qui en étaient rendues à un niveau critique. Nous on pense que cela leur prenait une raison pour justifier leur lockout. Ils accusent le syndicat d'avoir mis l'usine en péril et ils disent que c'est pour cela qu'ils ont mis les travailleurs en lockout. Ils ont de la difficulté à justifier leur décision de nous mettre en lockout.
Nous allons nous défendre, nous n'avons aucune inquiétude. Ils vont devoir prouver qu'on leur a fait perdre 19 millions $. Pour causer des dommages de 19 millions $ il faut en faire des gestes surtout qu'il n'y a pas eu de mesures disciplinaires qui ont été données. L'employeur dit qu'il y a eu des bris d'équipement inexpliqués. Si c'est inexpliqué, comment peut-il accuser le syndicat ?
Il faut tenir compte du moment où ils ont agi.
Après 8 semaines de
lockout, ils sont venus s'asseoir à une table de
négociation pour nous
dire qu'ils n'avaient pas de mandat et retiraient leur offre.
Maintenant, après douze semaines, ils déposent un grief
en dommages.
Nous, on s'attend à ce qu'éventuellement, ils vont nous
faire une
proposition de revenir à la table et faire une offre
inacceptable avec
le grief comme outil de négociations comme une sorte de
contrepartie à
des choses qu'ils voudraient qu'on accepte. La procédure de
grief va
suivre son cours, elle ne sera pas entendue rapidement. Cela va se
régler dans le cadre du conflit. C'est un moyen que l'employeur
s'est
donné pour faire pression sur nous et essayer de nous diviser.
Forum ouvrier : Comment le syndicat continue-t-il de mobiliser ses membres pour défendre leurs droits ? Clément Masse : Sur les lignes de piquetage, on rencontre nos travailleurs, on les informe, on leur dit qu'on n'est pas inquiet, qu'on n'a pas créé de dommages à l'usine Ce n'est pas nous qui gérons l'usine. Tout ce que l'employeur vient de faire c'est de démontrer sa mauvaise gestion en déposant ce grief et les travailleurs trouvent cela ridicule. Il y a des actions qui s'en viennent. Le 28 avril, à l'occasion de la manifestation du 1er Mai à Montréal, nous allons envoyer une grosse délégation de lockoutés pour y participer. Puis, le 9 mai, nous allons remplir deux autobus et aller manifester à Pittsburgh devant l'hôtel où aura lieu l'assemblée annuelle des actionnaires d'Alcoa et nous allons aussi envoyer une délégation à l'intérieur pour prendre la parole et dénoncer le conflit, informer les actionnaires du conflit. C'est une décision ridicule que l'employeur a prise, qui fait perdre de l'argent aux travailleurs, à la communauté et aux actionnaires. Pendant ce temps, nous continuons de demander que l'employeur revienne à la table. Nous disons toujours que cela va se régler à la table de négociation. Nous nous attendons à ce que l'employeur nous dépose une offre. Nous disons qu'il faut terminer la négociation, que c'est l'employeur qui a quitté la table. Le conflit va se terminer à la table et cela prend un règlement négocié qui est satisfaisant pour les travailleurs. Machinations antiouvrières de la Compagnie minière IOC La compagnie invoque les « services essentiels » pour retarder la grève à Sept-ÎlesAgissant de façon intéressée et au mépris des droits des travailleurs, la Compagnie minière IOC est intervenue pour bloquer le début de la grève à ses installations ferroviaires et portuaires de Sept-Îles au Québec. Les travailleurs avaient massivement rejeté l'offre finale de la compagnie les 28 et 29 mars et s'apprêtaient à déclencher la grève le 10 avril. La loi oblige le syndicat et l'entreprise à conclure une entente sur les services essentiels avant que la grève puisse débuter sur sa voie ferrée qui mène du Labrador à Sept-Îles. IOC a bloqué la conclusion d'une entente en demandant que le transport du minerai de fer du lac Bloom qu'elle effectue par contrat, sur sa voie ferrée, avec la compagnie Minerai de Fer Québec, soit considéré comme un service essentiel. Le syndicat refuse que le transport du minerai provenant de Minerai de Fer Québec soit déclaré service essentiel. « Pour nous, syndicalement, on comprend que ce n'est pas du tout un service essentiel », a dit Dany Maltais, permanent syndical du Syndicat des Métallos sur la Côte-Nord. Comme il n'y a pas eu d'entente entre Iron Ore et le syndicat, la question va être tranchée par le Conseil canadien des relations de travail, ce qui pourrait prendre des semaines. (Comme leur travail chevauche la frontière entre le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador, les travailleurs de Sept-Îles sont assujettis au Code canadien du travail. ) L'arrogance d'Iron Ore est telle qu'elle réclame que son intérêt privé d'exproprier des profits en transportant le minerai de fer d'autres monopoles miniers soit considéré comme « essentiel ». Par contre, quand les monopoles comme IOC décident d'arrêter l'extraction et le transport des minerais pour servir leurs intérêts privés et nuire aux intérêts de communautés entières, l'expression « services essentiels » disparaît de leur vocabulaire. La seule chose qui est essentielle en ce qui les concerne est le droit d'exploiter la matière première et le temps de travail des travailleurs pour exproprier autant de nouvelle richesse que possible par tous les moyens et quand cela sert leurs intérêts étroits. Les monopoles exigent que leurs demandes et leur diktat aient force de loi quelles que soient les circonstances même si cela bafoue les droits des travailleurs. La classe ouvrière rejette cette exigence avec tout le mépris qu'elle mérite. Iron Ore essaie de mettre des bâtons dans les roues aux travailleurs pour les empêcher d'organiser une grève effective qui met de la pression sur la compagnie pour qu'elle signe une convention collective qui est acceptable aux travailleurs de Sept-Îles et de Labrador City où les travailleurs sont en grève depuis le 27 mars contre les conditions de travail à deux vitesses. Les travailleurs partout au pays doivent se faire entendre pour dénoncer IOC et appuyer les quelque 1700 travailleurs des sections locales 5795 et 6731 à Labrador City et de la section locale 9344 à Sept-Îles.
Les travailleurs du secteur public en Nouvelle-Écosse luttent pour leurs droits Le Conseil des syndicats de la santé de la Nouvelle-Écosse prépare son vote de grèveLe Conseil des syndicats de la santé de la Nouvelle-Écosse procède au tout premier vote de grève tenu à l'échelle provinciale par les travailleurs de la santé pour s'opposer à la destruction des soins de santé par l'offensive antisociale menée par le gouvernement McNeil et pour défendre les droits des travailleurs du secteur. Forum ouvrier s'est entretenu avec le président du NSGEU, Jason MacLean, au sujet du déroulement de ce vote. Le Conseil des syndicats de la santé de la Nouvelle-Écosse est composé du Syndicat des employés du gouvernement de la Nouvelle-Écosse (NSGEU), du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), d'Unifor et du Syndicat des infirmières et infirmiers de la Nouvelle-Écosse. [1] ***Forum ouvrier : Le NSGEU, en tant que membre du Conseil des syndicats de la santé de la Nouvelle-Écosse, a entamé le processus de tenue de réunions en Nouvelle-Écosse en vue d'un vote de grève dans le cadre des négociations avec le gouvernement provincial et les autorités de la santé. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ? Jason MacLean : Nous avons planifié des rencontres avec nos membres jusqu'à la fin du mois. Je pense qu'il est très important d'avoir un face-à-face avec les membres. Cela fait quatre ans qu'ils n'ont pas de convention collective. Nous voulons un vote de grève mais il doit s'agir d'un vote éclairé et les membres doivent être confiants qu'ils prennent la bonne décision.
Au début d'avril, nous avons eu deux réunions de discussion par téléphone. Elles ont été très bien accueillies, très positives et ce que j'ai eu comme message de mes membres, c'est que « oui, il faut s'engager dans cette voie maintenant ». Ce qu'ils essaient de faire, c'est protéger ce qu'ils ont déjà. On ne parle même pas de réaliser des gains. Il s'agit de protéger la convention collective parce que l'employeur y voit une occasion de déchirer les dispositions que les travailleurs ont dans leurs conventions collectives. Tous les soirs au cours des deux prochaines semaines, sauf pour un soir, je vais rencontrer mes membres pour discuter de l'état des soins de santé, discuter de l'état des négociations et demander un vote de grève. Cela va continuer jusqu'au 24 avril. C'est quelque chose que je prends très au sérieux. Nous allons débuter le vote de grève le 23, ce sera un vote fait de manière électronique. Les gens vont pouvoir voter du 23 au 30 et nous allons avoir les résultats d'ici le 30 avril. En ce qui concerne le NSGEU, cela va représenter 15 réunions. Entretemps, le SCFP, Unifor et le Syndicat des infirmières et infirmiers de la Nouvelle-Écosse vont suivre la même méthode. Il y a 6500 travailleurs de la santé qui sont engagés dans ce processus. FO : Dans un communiqué de presse, le NSGEU a dit que les négociations ne vont pas bien. Peux-tu nous expliquer ce qui en est ? JM : Nous espérions que les choses changeraient pour le mieux mais elles ont régressé. Je peux vous donner un exemple. Les employeurs ont déposé une nouvelle proposition sur la mobilité qui leur permettrait de transférer les employés de la province là où ils le jugent nécessaire. S'ils croient avoir besoin d'un travailleur dans une région, ils veulent être en mesure de dire à un travailleur qui vit dans une région totalement différente d'aller travailler dans cet endroit pendant un certain temps. Cette situation créerait beaucoup de problèmes. Cela pourrait briser des familles. Cela pourrait causer un stress inutile au travailleur. Ce qu'ils doivent faire, c'est engager suffisamment de gens pour faire le travail dans toutes les régions. Ils ont réduit les emplois dans certaines régions ou n'ont pas comblé les postes d'emplois vacants. Ce qu'ils doivent faire, c'est combler ces postes. Nous, les syndicats, en tant que conseil, ne sommes pas d'accord avec cette proposition. C'est un vrai point litigieux. Nous parlons souvent aujourd'hui de l'équilibre entre le travail et la vie personnelle. Quel genre d'équilibre travail-famille allez-vous avoir, ou d'équilibre au travail, quand vous êtes trimbalés d'un endroit à l'autre dans toute la province ? C'est inacceptable. Un autre enjeu de ces négociations est la Loi 148, qui gèle les salaires de tous les travailleurs du secteur public de la province pour les deux premières années d'une nouvelle convention collective et prévoit des augmentations minimes aux troisième et quatrième années (0 % pour la première et deuxième année, 1 % la troisième année et 1,5 % la quatrième année, avec un supplément de 0,5 % le dernier jour de la quatrième année). Le projet de loi a également gelé l'allocation de retraite pour tous les employés du secteur public à compter du 1er avril 2015. Tout cela s'applique aux travailleurs de la santé qui négocient actuellement. Nous sommes déjà en mode recul avant même que les négociations commencent et l'employeur veut essayer d'exploiter d'autres éléments. FO : Le NSGEU parle d'une crise du système de santé en Nouvelle-Écosse. JM :
Oui. Les gens n'ont pas de médecin de
famille. Ils se présentent au service d'urgence plus malades
qu'avant.
Les hôpitaux manquent de personnel et il y a une énorme
liste d'attente
pour des familles qui ont besoin de soins dans les services d'urgence.
Ils attendent même dans un
stationnement en attendant d'être vus. Dans certains cas, ils
attendent
jusqu'à une heure et demie juste pour être triés.
Souvent, ils sont
renvoyés à la maison. De plus, cela devient encore plus
compliqué parce
que 20 % des personnes qui se trouvent dans des lits
d'hôpitaux
ont en fait besoin de soins de longue durée. Le premier ministre
Stephen McNeil n'a
pas créé un seul lit de soins de longue durée au
cours de
ses 10 années
au pouvoir. Nous avons des malades qui sont laissés dans les
couloirs
parce qu'il n'y a pas d'endroit où les mettre. Les gens quittent
les
salles d'urgence pour
appeler le 911 parce qu'ils deviennent
désespérés de pouvoir obtenir
des soins dont ils ont besoin. Il y a plus de 100 000
Néo-Écossais sans
médecin de famille. La fermeture des salles d'urgence a
augmenté
de 50 % sous le gouvernement McNeil. Les temps
d'attente pour une chirurgie sont les plus élevés au
Canada. Nos
travailleurs de la santé sont parmi les moins bien payés
au pays. Cela
cause un problème de rétention du personnel parce que les
gens quittent
la province pour aller travailler ailleurs. Le gouvernement nie qu'il y
ait une crise. Nos
travailleurs de la santé nous disent que c'est la pire situation
qu'ils aient vécue depuis 20 ans, mais le gouvernement
McNeil
continue de nier
cette crise. Si ça ce n'est pas une crise, alors j'ignore ce que
c'est
une crise. Et dans tout cela, pendant que le système de santé de la Nouvelle-Écosse est en crise, nos membres sont sans convention collective depuis quatre ans et on leur a imposé plusieurs lois, mais ils maintiennent toujours à flot le système de soins de santé. Je les félicite pour leur engagement et leur professionnalisme. Le gouvernement ne leur montre aucun respect mais ils continuent de soutenir le système à bout de bras. FO : Veux-tu dire quelque chose en conclusion ? JM : Nous voulons que les membres nous donnent un vote de grève parce que nous voulons exercer une pression à la table de négociation. Je rencontre également les membres en personne pour les féliciter pour le dur travail qu'ils ont accompli pour maintenir le système en vie. Ils ont accompli tout un travail et je tiens à leur faire savoir que le NSGEU, leur syndicat, continuera de les représenter du mieux qu'il peut et de se tenir fermement à leurs côtés.
Note1. Pour de plus amples informations, voir « Vote de mandat de grève annoncé par le Conseil des syndicats de la santé de la Nouvelle-Écosse », dans le numéro du 5 avril 2018 de Forum ouvrier. Site web: www.pccml.ca Email: forumouvrier@cpcml.ca |