22 février 2018
Audiences sur le projet de loi qui
criminalise les travailleurs
de la construction au Québec
Des interventions à la
défense des
droits des travailleurs de la construction
Manifestation à Montréal des travailleurs de la
construction en grève le 25 mai 2017. Après quelques
jours de grève, celle-ci a été criminalisée
et les travailleurs ont été forcés de
reprendre le
travail.
Audiences sur le projet de loi qui
criminalise les travailleurs de la construction au Québec
• Des interventions à la défense
des droits des travailleurs de la construction
Les infirmières
du Québec en action pour mettre fin à la crise dans leur
secteur
• Les
travailleurs et travailleuses d'hôpitaux de l'Outaouais : un
militant contingent de la lutte pour briser le silence sur les
conditions de
travail - Pierre Soublière
• Restructuration antisociale du système
de santé: l'exemple de la
Côte-Nord -
Entrevue avec Nathalie Savard, présidente du
Syndicat des intervenantes et des intervenants de la santé du
Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ)
Un autre coup dur pour
les travailleurs et l'économie du Canada
• PepsiCo ferme l'usine Spitz de graines de
tournesol en Alberta
Nouvelle-Écosse
• Pas question de céder! Les enseignants
tiennent tête aux libéraux de
Stephen McNeil
Audiences sur le projet de loi qui
criminalise les travailleurs
de la construction au Québec
Des interventions à la défense des droits
des travailleurs de la construction
Les travailleurs de la construction en grève manifestent
à l'Assemblée nationale le 24 mai 2017.
Des représentants des travailleurs de la
construction du Québec
sont intervenus aux consultations particulières de la Commission
de
l'économie et du travail du gouvernement du Québec
les 6 et 7 février.
Ils sont venus dénoncer le projet de loi 152 antiouvrier du
gouvernement, Loi modifiant diverses
dispositions
législatives concernant le domaine du travail afin
principalement de
donner suite à certaines recommandations de la Commission
Charbonneau.
Le projet de loi 152 intervient directement dans
les rapports de
production entre les employeurs de la construction et les travailleurs
du secteur au nom des employeurs.[1]
Il accroît la criminalisation des travailleurs de la
construction. Il
leur nie leur droit fondamental à des conditions de travail
stables et sécuritaires et, lorsqu'ils doivent prendre action
pour remédier à la situation, surtout dans le feur de
l'action. Leur droit de se réunir et de discuter des
problèmes qu'ils
confrontent,
de s'exprimer, de s'associer, de se défendre collectivement, ce
droit leur est nié en pratique sous un prétexte ou un
autre.
Le projet de loi 152 intensifie les attaques contre
les
travailleurs de la construction qui subissent déjà le
plein poids de
l'État et de ses pouvoirs de police. L'État criminalise
les
travailleurs de la construction qui exercent leur droit de s'organiser
à
la défense de leur réclamation à la valeur qu'ils
produisent, qui luttent
pour des conditions de
travail saines et sécuritaires et pour des solutions aux
problèmes de
l‘industrie de la construction qui bénéficient aux
travailleurs, à
l'économie et à la société.
Les cinq syndicats qui représentent les
travailleurs de la
construction au Québec ont soumis des mémoires à
la Commission et
témoigné lors des audiences. Ce sont : la
FTQ-Construction, le Conseil
provincial du Québec des métiers de la construction
(International), la
CSN-Construction, la CSD-Construction et le Syndicat
québécois de
la construction. Les centrales syndicales auxquelles certains de ces
syndicats appartiennent ont aussi pris part aux audiences. Ce sont la
Fédération des travailleurs et travailleuses du
Québec (FTQ), la
Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la
Centrale des
syndicats démocratiques (CSD).
Plusieurs organisations d'employeurs de la construction
ont aussi
présenté des mémoires et témoigné,
de même que des organisations
générales d'employeurs comme le Conseil du patronat du
Québec. La
Commission de
la construction du Québec (CCQ), l'agence de l'État qui
est responsable
de l'application de la Loi sur les
relations de travail, la
formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans
l'industrie de la construction (Loi R-20), a aussi
participé
à la
consultation.
Les représentants des syndicats ont
dénoncé ce projet de loi comme
une attaque aux droits des travailleurs en faveur des employeurs et en
particulier une attaque au droit fondamental des travailleurs et de
leur syndicats d'organiser et de défendre leurs droits
directement aux
endroits de travail.
Le directeur général de la
FTQ-Construction, Yves Ouellet, a dit :
« Le projet de loi porte directement atteinte
à nos droits et
libertés et incite les employeurs à entraver des
activités syndicales
qui ont comme but d'améliorer les conditions de vie et de
travail des
travailleurs et travailleuses. La FTQ-Construction s'oppose totalement
à cette épée de Damoclès qui plane
au-dessus de la tête des
représentants des
travailleurs et des associations....Le rôle du
représentant, c'est
quoi ? C'est d'assurer un équilibre entre les travailleurs
et
l'employeur dans un régime de relations de travail qui
génère de plus
en plus d'inégalités, de combattre les
préjugés, d'identifier les
stratagèmes et faire respecter la
santé-sécurité et les conventions
collectives, visiter les
chantiers suite à des plaintes provenant des travailleurs sur le
chantier ou suite à des visites aléatoires et faire appel
aux
organismes CCQ et CNESST (Commission des normes, de
l'équité, de la
santé et de la sécurité du travail) lorsque
nécessaire...
« Ça fait que oui, on pense que le projet
de loi
tel qu'il est là
brime et limite extrêmement. Il met une épée de
Damoclès au-dessus du
représentant syndical, qui est le lien principal entre le
travailleur
puis ses droits parce qu'il sait que lui, il est capable de faire
quelque chose. Et ça, c'est important. Puis c'est ça
qu'on n'aime pas
dans le projet
de loi : c'est que ça va venir le mettre en
danger. »
Les représentants syndicaux ont
dénoncé les différentes mesures
répressives contre les travailleurs de la construction contenues
dans
le projet de loi. Par exemple, le projet de loi élargit de
beaucoup la
portée de la criminalisation des travailleurs et même des
communautés
qui mettent de l'avant des revendications à la défense de
leurs droits.
Un
article du projet de loi se lit ainsi : « Quiconque use
d'intimidation
ou de menace susceptible de provoquer
une entrave, un ralentissement ou
un arrêt des activités sur un chantier commet une
infraction et est
passible d'une amende de 1 120 $
à 11 202 $ pour chaque jour ou partie
de jour que dure
l'infraction. » [les
caractères gras sont de nous -
FO]
Les dirigeants syndicaux ont souligné que les
mots « quiconque » et
« susceptible de » ouvrent la porte à
l'arbitraire total des employeurs
et de la CCQ pour avoir recours aux tribunaux pour attaquer les
travailleurs, les représentants syndicaux et les syndicats et
même les
gens des communautés sans égard à la raison pour
laquelle
ils ont mené des actions.
Ils ont aussi dénoncé la clause du projet
de loi qui dit que «
l'association de salariés, le représentant d'une telle
association ou
le salarié qui tient une réunion de salariés sur
les lieux du travail
sans le consentement de l'employeur ou qui ordonne, encourage ou appuie
la tenue d'une telle réunion commet une infraction et est
passible,
pour
chaque jour ou partie de jour que dure l'infraction, d'une amende
de 7 842 $ à 78 411 $ dans le cas
d'une association ou d'un
représentant, et d'une amende de 1 120 $
à 11 202 $ dans le cas d'un
salarié. »
Le vice-président de la CSD Martin L'Abbée
a dit dans sa présentation : « L'interdiction de tenir une
réunion
de salariés sur
les lieux de travail sans le consentement de l'employeur, à
l'article 118.1, cela pourrait s'interpréter comme
'quiconque tient une
discussion syndicale sur le chantier pourrait être
accusé'. Imaginons
que le
conseiller CSD Construction se présente sur un chantier pour
venir
rencontrer ses membres. Est-ce une réunion ? Est-ce qu'il a
besoin de
l'autorisation pour venir porter un document à un
travailleur ? Voir
l'évolution des travaux ? Voir le respect des règles
en santé et
sécurité du travail ?...le
délégué de chantier, ou un
simple membre CSD Construction, qui parle avec des collègues de
n'importe quel sujet en relation avec le travail, est-ce que ça
pourrait être considéré comme une
réunion ? Et est-ce qu'il aurait dû
avoir préalablement le consentement de l'employeur ? Ce ne
sont là que
quelques exemples de ce qui pourrait survenir et où n'importe
qui, finalement, pourrait être accusé...Pourtant, dans les
relations de
travail, n'est-il pas le rôle des parties, tant patronale que
syndicale, de se parler et de régler les problèmes
à la source ? La
prise en charge par le milieu de ses propres relations de travail. Nous
demandons le retrait de l'article 18. »
Dans leurs interventions, les représentants des
syndicats ont
présenté les conditions réelles qui
prévalent dans l'industrie, qui
montrent à la fois le caractère extrêmement
répressif et frauduleux du
projet de loi 152 quand il prétend viser le bon
fonctionnement de
l'industrie de la construction.
Le président de la CSN-Construction Pierre
Brassard a dit : «
L'éléphant blanc, c'est la sécurité
d'emploi, les clauses de rappel
puis les mises à pied. Si je suis sûr de garder mon
emploi, ça va
m'inciter à dénoncer, à dénoncer puis ne
pas embarquer dans le système
de corruption puis de collusion avec les employeurs...C'est
là-dessus
qu'il faut se pencher, plutôt que de mettre un paquet d'amendes,
monter
les amendes : s'assurer qu'il n'y ait plus de frein à la
dénonciation,
que le travailleur, à la base... le lanceur d'alerte, là,
si on ne le
protège pas par ça, oubliez ça. »
[Le projet de loi
prétend protéger les
« sonneurs d'alerte » au
moyen d'un système d'amendes contre ceux qui exercent des
représailles
contre eux. Cette « protection » est faite sous les
auspices de la CCQ,
l'agence de l'État qui est elle-même connue pour exercer
de la
répression
contre les travailleurs qui osent dénoncer ce qui se passe
- FO]
Pierre Brassard a ajouté : « Vous
monterez les amendes que vous
voudrez, vous mettrez les pénalités que vous voudrez,
là, jamais qu'il
n'y aura quelqu'un qui va dénoncer...Ça fait que, si on
avait une sécurité
d'emploi avec une
clause de rappel au travail béton, là, pas quelque chose
de
furtif, ça aiderait à ne pas accepter les choses comme
ça. Ça aiderait
à dénoncer des choses.... Parce que si je n'ai pas de
protection, je ne
dénoncerai jamais. »
Le projet de loi va si loin qu'il interdit aux
représentants
syndicaux déclarés coupables d'infraction à la loi
d'exercer leurs
fonctions pendant une période pouvant aller jusqu'à cinq
ans. Dans les
conditions de l'industrie, cela équivaut à une expulsion
des chantiers
et du syndicat à vie. « Cinq ans c'est une peine... on
perd notre job
quand on
perd cinq ans. Ce n'est pas vrai que c'est juste cinq ans. Tu ne
reviendras jamais au travail après cinq ans, c'est impossible
dans une
industrie comme la nôtre », a dit le directeur
général de la
FTQ-Construction, Yves Ouellet.
Les représentants des organisations d'employeurs
ont applaudi le
projet de loi comme une contribution à l'élimination de
« toute
intimidation ». Ils se sont dit heureux de cette attaque de
grande envergure contre les travailleurs sur les chantiers et du fait
que le projet de loi défend les employeurs au nom du maintien
des activités sur les
chantiers sans perturbations.
La CCQ s'est faite une fois
de plus remarquer par son rôle
d'élément actif dans le déploiement des pouvoirs
de police contre les
travailleurs de la construction. Elle a entièrement
appuyé les
nouvelles mesures comme l'emploi du mot « susceptibles
de » causer un
ralentissement ou l'arrêt des activités et avoué
ouvertement qu'elle a
travaillé de concert avec le Directeur des poursuites
criminelles et
pénales à jouer un rôle pour que le gouvernement
introduise le projet
de loi le plus répressif possible contre les travailleurs. Elle
a
notamment demandé et obtenu que le projet de loi lui donne le
pouvoir
de mettre la main sur les ordinateurs et même les
téléphones
cellulaires de toute
personne qu'elle prétendra soupçonner de fraude ou
d'intimidation sur
les chantiers.
Pendant toute les audiences, la ministre du Travail a
joué le rôle
typiquement libéral de prétendre chercher un
équilibre entre l'objectif
de la loi de criminaliser les travailleurs et les objections des
travailleurs aux attaques contre leurs droits. Par exemple, elle a
demandé aux représentants syndicaux s'ils avaient une
formule pour
remplacer
l'expression « susceptible de » qui leur serait
acceptable tout en
maintenant les accusations d'intimidation contre eux. Elle a aussi
demandé aux représentants syndicaux de proposer une
formulation
atténuée qu'ils pourraient accepter mais qui
criminaliserait toujours
la tenue de réunions ou de discussions aux endroits de travail
au sujet de la
situation
sur les chantiers.
Le projet de loi 152 du gouvernement Couillard est
une atteinte aux
droits fondamentaux des travailleurs et une formule pour l'aggravation
des problèmes de l'industrie en déployant les pouvoirs de
police de
l'État contre ceux qui produisent une immense richesse sociale
dont la
société dépend. Le projet de loi doit être
retiré et considéré
comme une tentative criminelle d'instaurer un régime policier
dans
l'industrie.
1. Pour de plus amples informations, lire «
Le renforcement des pouvoirs de police ne va pas résoudre les
problèmes
des travailleurs ou du secteur ! » dans le
numéro du 25 janvier 2018 de Forum ouvrier.
Les infirmières du Québec
en action pour mettre fin à la crise dans leur secteur
Les travailleurs et travailleuses d'hôpitaux de
l'Outaouais: un militant contingent dans la lutte pour briser le
silence sur les conditions de travail
- Pierre Soublière -
Les infirmières de l'hôpital de Hull et de
Gatineau ont publié un «
Livre noir des urgences de l'Outaouais ». Une quarantaine
d'infirmières
— qui ont choisi de conserver l'anonymat sous crainte de
représailles -
y relatent à quel point elles en ont assez de leurs conditions
de travail intenables. On y dit entre
autres : «
Aujourd'hui, nous dénonçons haut et fort les
conditions de travail misérables dans lesquelles on nous impose
de
travailler. Conditions misérables qui compromettent la
sécurité et la
santé des patients de l'Outaouais mais également des
membres du
personnel soignant. »
Elles dénoncent entre autres un « mode de
gestion par lequel on met
le moins de personnes possible et l'on doit gérer comme on peut
lorsqu'un grand nombre de patients nécessitant des soins
critiques se
présentent à l'urgence ».
Elles réclament des
ratios infirmières-patients sécuritaires et
dénoncent la situation dangereuse qui prévaut. Elles
expriment leur
frustration de ne pas se faire entendre.
Dans un rapport du groupe Santé
Outaouais 2010, dont le président
est un ancien maire de la ville de Hull, Michel Légère,
et la
vice-présidente la docteure Henriette Fortin, on explique une
des
conséquences de la pénurie d'infirmières. En ce
moment, le
fonctionnement de quatre salles d'opération sur cinq de ce qui
constitue le bloc
opératoire — la fermeture d'une d'elles étant attribuable
au manque
d'infirmières - a eu comme conséquence que près
de 900 opérations de
moins ont eu lieu à Hull en 2017-2018 par rapport à
l'année précédente,
moins de 300 en orthopédie, et moins de 371 chirurgies
d'un jour. Les
auteurs du rapport soulignent aussi que
pour pallier au manque d'infirmières, les responsables ont eu
recours
de façon continue au temps supplémentaire à tel
point que l'hôpital de
Hull a le pire taux de temps supplémentaire de tout le
Québec pour son
bloc opératoire.
Évidemment, la situation dramatique dans les
hôpitaux affecte aussi
les autres membres du personnel hospitalier. Le 19
février, des préposés aux
bénéficiaires, des employés d'entretien, de
bureau et du service alimentaire ont fait un sit-in pour passer leur
message et dénoncer la surcharge de travail et les nombreuses
heures
supplémentaires exigées par la direction. La
présidente du Syndicat des
travailleuses et des travailleurs de la santé et des services
sociaux
de l'Outaouais (STTSSSO-CSN) a soulevé la
nécessité d'augmenter les
investissements dans le réseau de la santé. Le syndicat
invite aussi la
députée à l'Assemblée nationale, Maryse
Gaudreault, à venir travailler
une semaine à leur place. Pour l'instant, les soi-disant
représentants
du peuple reprennent tous en choeur le refrain on ne peut plus cynique
que ce serait les infirmières le problème puisqu'en
dénonçant leurs
conditions infernales elles rendraient la profession moins «
attrayante » pour la relève !
La question du droit de parole des travailleurs – leur
droit de briser le silence et de défendre
leur dignité et le bien-être de la population - doit
être appuyée sans réserve !
Restructuration antisociale du système de
santé: l'exemple de la Côte-Nord
- Entrevue avec Nathalie Savard,
présidente du Syndicat des intervenantes et des intervenants de
la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) -
Le Syndicat des intervenantes et des intervenants de la
santé du
Nord-Est québécois (SIISNEQ) représente
environ 1250 infirmières,
infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes
répartis dans 3 réseaux :
le Centre intégré de santé et de services sociaux
(CISSS) sur la
Côte-Nord, le Centre régional de santé et de
services
sociaux (CRSSS) à la Baie-James et le CLSC de Naskapi dans le
Nord-du-Québec. Il est affilié à la Centrale des
syndicats du
Québec(CSQ). Forum ouvrier
s'est entretenu récemment avec la présidente du syndicat,
Nathalie
Savard, sur l'impact de la restructuration du système de
santé dans des
régions éloignées aussi vastes.
* * *
Forum ouvrier : Quel
est l'impact de la restructuration du système de santé
dans les régions que vous couvrez ?
Nathalie Savard : Dans
le nord-est
québécois, il y a le Centre régional de
santé et de services sociaux
(CRSSS) à la Baie-James qui existait déjà en tant
qu'établissement
avant l'adoption de la réforme de la loi 10 en 2015
[la loi qui a imposé la restructuration et la fusion à
grande échelle]. C'est comme si le
gouvernement avait pris ce modèle-là pour l'implanter
ailleurs en
créant les CISSS. Ce qui a changé beaucoup, c'est sur la
Côte-Nord, qui
est un vaste territoire. On parle de 1300 km de littoral. C'est un
grand territoire avec des réalités complètement
différentes. Nous avons
deux gros centres, qui sont à Baie-Comeau et à
Sept-Îles. Ce sont des
hôpitaux complets, avec des blocs opératoires. Dans le
reste de
la région, ce sont de petits centres, où on a des
urgences, des
services communautaires, et de l'hospitalisation de courte
durée. Ils
n'ont pas de blocs opératoires. Nous avons aussi des
dispensaires dans
les petits villages isolés éloignés.
Je dirais que depuis la fusion de
tous ces établissements au niveau
de la Côte-Nord, trois ans après l'adoption de la
loi 10, on en est
encore aujourd'hui à faire de la structurite, à faire des
structures ,
à essayer de devenir fonctionnels. Depuis ce temps, tous les
enjeux
importants pour les membres qu'on représente sont eux aussi en
crise.
Pendant ces trois années, on n'a pas travaillé sur les
gros enjeux,
comme diminuer la main d'oeuvre indépendante, les personnes qui
viennent travailler par le biais des agences privées. On n'a pas
travaillé pour diminuer le temps supplémentaire
obligatoire, qui a
simplement explosé. Nos infirmières font
régulièrement 2-3-4 quarts de
travail
de temps supplémentaire obligatoire par semaine. Et au milieu de
tout
cela, nous avons au CISSS 146 postes présentement depuis la
fusion du
CISSS qui n'ont pas été réaffichés. En
plus, l'employeur abolit des
postes à temps complet pour les mettre à temps partiel.
En plus, le
CISSS a un déficit de 9,6 millions $. C'était le
cas
l'année dernière aussi. Depuis les 4-5
dernières années, on est
toujours en déficit. Face à cette situation, le pdg du
CISSS dit qu'il
n'y a pas de coupures de services à la population. Pourtant, il
faut
éliminer sur une période de 3 ans ce déficit
de 9,6 millions $, selon
la décision du ministre en vertu de la loi du déficit
zéro.
C'est évident que cela se fait par des coupures de services. Des
lits
de courte durée ont été coupés
récemment aux Escoumins qui est à une
heure et demie d'auto de l'hôpital le plus près, celui de
Baie-Comeau.
Donc les gens doivent faire trois heures aller-retour pour aller voir
des parents à l'hôpital et, dans la région, ce ne
sont pas des
autoroutes
que nous avons et en plus si c'est par mauvais temps cela devient
périlleux. Dans les petites localités, on voit qu'on
essaie de
centraliser des services au profit des grands hôpitaux.
La centralisation des soins se fait au détriment
des besoins
locaux. La proximité des services à la population qu'on
avait
auparavant est en diminution. Selon le ministre de la Santé
Gaétan
Barrette, l'objectif de la réforme était
d'améliorer l'accessibilité
aux soins de santé et diminuer les coûts d'administration.
Nous avons
un déficit
de 9,6 millions $, c'était à peu près la
même chose les années
précédentes. Quand on ferme des lits de courte
durée dans des petits
villages et que les gens doivent aller à Baie-Comeau ou à
Sept-îles
pour obtenir un service, je ne pense pas que l'accessibilité aux
soins
se soit améliorée.
FO : Alors qu'avec la
réforme, un
établissement de santé couvre une région aussi
immense que la
Côte-Nord, qu'est-ce qui arrive avec la notion de mobilité
et de
flexibilité de la main-d'oeuvre qui est promue par la
réforme ?
NS : Effectivement la
mobilité et la flexibilité de la main-d'oeuvre est un
enjeu important.
Ce qui est important pour les infirmières et les
inhalothérapeutes
c'est la qualité des soins et la qualité des soins passe
par la
stabilité des équipes de travail. Quand on parle de
stabilité on parle
d'équipes de travail stables en médecine, aux urgences,
aux soins
intensifs, etc. Au SIISNEQ-CSQ on a vu cette question venir et lors de
la dernière
négociation nationale on s'est battu. Nous avons fini notre
négociation
plus tard que certaines fédérations mais nous avions nos
raisons. Nous
avons fait des journées de grève pour faire en sorte
qu'on ne puisse
pas nous imposer unilatéralement de la mobilité et de la
flexibilité,
prendre une infirmière ou une inhalothérapeute et lui
dire « toi tu
demeures à Sept-Îles mais demain je t'envoie travailler en
Basse-Côte-Nord » qui est à 4 heures d'avion. C'est
une bonne chose
que nous
ayons mené cette lutte-là parce que pour l'employeur une
infirmière
c'est bon partout, ça doit travailler partout. Ça ne
marche pas comme
ça. Il y a des spécialités. Si tu travailles
depuis 15 ans à
l'urgence, tu as développé cette
spécialité. Je verrais mal une
infirmière qui travaille en CHSLD s'en aller le lendemain matin
dans
les soins critiques où ça prend une orientation, une
formation et aussi
des aptitudes.
Nous nous sommes battus et
nous avons obtenu dans notre convention
collective que l'employeur ne peut pas prendre de décision de
manière
unilatérale sur la question de la mobilité et de la
flexibilité. Il
faut qu'il s'assoie avec nous, il y a des règles claires. Il
faut une
entente avec le syndicat et en ce qui nous concerne, nous consultons
les
membres. Nous faisons la même chose au CRSSS à la
Baie-James.
Nous sommes là pour que nos gens aient des
conditions de travail
qui leur permettent de travailler dans le respect et pour qu'ils soient
capables de donner des soins de qualité à la population.
Nos employeurs
et le gouvernement devraient avoir le même but que nous. .
Il y a des solutions, on en a plein, mais il va falloir
réinvestir
dans le réseau de la santé, mettre fin aux compressions
budgétaires.
Les réformes de structure ont été
accompagnées de compressions
budgétaires importantes. Sur la Côte-Nord, en 5 ans,
c'est 30
millions $ de dollars qui ont été coupés. Les
nouvelles structures
ont été improvisées, elles n'ont pas
été planifiées. Les établissements
ont été fusionnés sans aucune planification.
Est-ce qu'on est en train de détruire notre
système de santé pour
mieux le vendre aux collègues du privé de gens comme le
ministre de la
Santé ? C'est une destruction du réseau public de
santé au bénéfice des
intérêts privés qui sont intéressés
à reprendre les choses en main. Il
y a 50-60 ans notre système de santé était
privé. Les
gens s'endettaient pour se faire soigner et il y avait des gens qui ne
se faisaient pas soigner parce qu'ils n'en avaient pas les moyens. Nous
avons fait un choix collectif dans ces années-là de nous
donner un
service public accessible pour tous, peu importe la
grosseur de leur portefeuille.
C'est au peuple québécois à
décider de ce que nos politiciens
doivent faire avec les décisions que nous avons prises. Nous
devons
nous lever et dire que c'est assez. Nous devons gérer le
système
autrement.
Un autre coup dur pour les travailleurs
et l'économie du Canada
PepsiCo ferme l'usine Spitz
de graines de tournesol en Alberta
PepsiCo a annoncé qu'en juillet prochain elle va
cesser son
exploitation de l'usine Spitz de transformation de graines de tournesol
en Alberta. Cinquante-trois travailleurs perdront leur emploi qui est
producteur de valeur pour eux-mêmes, pour l'économie et
pour la petite
communauté de Bow Island. Des entrepreneurs et des fournisseurs
locaux seront également affectés par cette fermeture.
Dans une province
dominée par l'extraction des ressources et l'exportation de
matières
premières brutes et partiellement affinées, l'usine Spitz
fait figure
d'exception en produisant des articles de consommation finis à
partir
de matériaux locaux.
PepsiCo a publié une déclaration
arrogante comme en produisent ceux
qui n'ont aucune préoccupation pour les conséquences
sociales que vont
subir les travailleurs et les agriculteurs de l'Alberta, et pour
l'économie et la société canadiennes. PepsiCo a
annoncé que la
production de l'usine Spitz sera entièrement
déménagée vers des
installations
aux États-Unis pour répondre à ses
intérêts privés étroits. On peut
lire dans le communiqué : « Cette installation (de
Bow Island) fermera
plus tard cette année et la production Spitz va fermer plus tard
cette
année et sa production va être transférée
à un fabricant contractuel
qui est un de nos partenaires aux États-Unis. Il s'agit d'une
décision
d'affaire prise suite à une évaluation en profondeur de
la viabilité à
long-terme de ce site et de sa capacité de répondre au
volume croissant
requis par cette marque, qui va continuer de jouer un rôle
important
dans notre gamme de produits nord-américains. »
La décision d'affaire de PepsiCo met en
lumière l'absence de
contrôle des travailleurs et agriculteurs canadiens sur leur
propre
économie et sur leur propre vie. Cette décision repose
sur l'objectif
impérialiste étroit de PepsiCo d'étendre son
empire privé aux dépens de
l'édification nationale canadienne en fonction des calculs qu'il
fait
de sa
capacité à exproprier le maximum de valeur ajoutée.
PepsiCo s'est emparée de Spitz en 2008 et a
ainsi pris le contrôle
de ses opérations à Bow Island et Medicine Hat en Alberta
ainsi que du
savoir-faire technologique et des brevets liés à la
production. À ce
moment-là, Spitz était le chef de file des marques
de collations aux
graines de tournesol et de citrouille et faisait la concurrence
à la gamme des produits alimentaires de Frito-Lay de PepsiCo. En
annonçant sa prise de contrôle en 2008, PepsiCo s'est
vantée de sa
longue histoire de prise de contrôle de petites compagnies
alimentaires
canadiennes pour assurer l'expansion de sa succursale de Frito Lay
Canada et la transformer en « une des plus grandes compagnies
d'aliments au Canada ».
La compagnie Spitz a
commencé ses opérations en 1982 alors qu'elle
produisait des graines de tournesol pour en faire de la nourriture pour
oiseaux. Elle s'est rapidement spécialisée en collations
pour la
consommation humaine, avec plus de 70 travailleurs à Bow
Island et
Medicine Hat qui transformaient des graines de tournesol
et de citrouille cultivées localement en produits
emballés finis qui
étaient expédiés en grande quantité dans
des magasins
de vente au détail
et qui sont vite devenus très populaires. Vingt-six ans plus
tard,
en 2008, les propriétaires de Spitz ont vendu leur
entreprise à PepsiCo
dont le
siège social était dans l'État de New York, et
celle-ci a dès lors
commencé à exproprier pour elle-même la valeur
ajoutée produite par les
travailleurs de Spitz et à décider de la distribution et
de l'usage de
cette valeur. En à peine huit ans, PepsiCo a fermé
l'usine Spitz à
Medicine Hat et annoncé deux ans plus tard la fermeture de
l'exploitation
restante à Bow Island. C'est un exemple de destruction nationale
aux
mains des impérialistes américains avec la pleine
complicité des
autorités étatiques et des gouvernements canadiens.
En s'emparant du contrôle de Spitz en 2008,
PepsiCo a entrepris de
détruire une autre compagnie d'aliments au Canada. D'abord, elle
a pris
le contrôle de l'expropriation de la valeur ajoutée que
les
travailleurs produisent. Cependant, puisque la production se
poursuivait au Canada, la valeur reproduite réclamée par
les
travailleurs de la
vente de leur capacité de travailler est restée en
Alberta ainsi qu'une
grande partie de la valeur transférée des
matériaux. Maintenant, suite
à la fermeture intégrale de l'entreprise canadienne et au
déménagement
de la production aux États-Unis, lorsque les Canadiens vont
acheter une
collation Spitz, la presque totalité de la valeur
d'échange va quitter
le
Canada pour les États-Unis. La seule valeur qui restera au
Canada sera
une petite marge sur le prix de détail ainsi qu'une certaine
valeur due
au transport. Cela siphonne de la valeur de l'économie
canadienne
et
l'affaiblit beaucoup.
La nécessité d'un projet canadien
d'édification nationale qui
investit le peuple du pouvoir de décider est évidente. Ce
projet accorderait aux véritables producteurs le contrôle
de leurs
moyens de
production, du produit social qu'ils produisent et de sa valeur
à la
fois pour leur usage et celui de la reproduction
élargie d'une
économie stable
et subvenant à ses besoins qui met en place la base
matérielle
permettant de garantir le bien-être, la sécurité et
les droits de tous
les Canadiens.
L'obession maniaque du gouvernement albertain actuel
pour les
oléoducs servant à accroître l'exportation de
matières premières passe
complètement à côté de la
nécessité de l'édification nationale sous le
contrôle des travailleurs. Le contrôle des
impérialistes dominés par
les cartels pétroliers, gaziers et autres qui ne cherchent
qu'à
arracher un
tribut à la province s'est avéré un
désastre.
Nouvelle-Écosse
Pas question de céder! Les enseignants
tiennent tête aux libéraux de Stephen McNeil
Rassemblement
à
la
défense
des droits de tous!
Halifax
Mardi 27 février - de mid à 17 h
Devant
l'assemblée législative de la Nouvelle-Écosse,
côté rue Grainville
Organisé
par:
Nova
Scotia
Parents
for Teachers Group,
Nova Scotians Rise Up et d'autres.
Ceux
qui
travaillent
ont
un droit de décider de lerus conditions de
vie. Les Néo-Écossais s'organisent pour réaliser
ce droit. La Nouvelle-Écosse a besoin de renouveau
démocratique et d'une augmentation du financement des programmes
sociaux et des services publics gratuits et universels. Elle n'a pas
besoin et ne veut pas de gouvernements autocrates qui dictent les
conditions de leur emploi et leur imposent un programme
d'austérité pour payer les riches en oppostion aux
besoins et aux droits du peuple.
Joignez-vous
au
rassemblement
et
à la manifestation pour les droits de tous
et toutes devant l'assemblée législative à Halifax
!
|
|
La situation est arrivée à un point de
rupture. Les enseignants de
la Nouvelle-Écosse se lèvent une fois de plus pour
défendre leurs
droits dans des circonstances très difficiles. Les
libéraux de Stephen
McNeil ont imposé une convention collective l'année
dernière à 9 300
enseignants au moyen de la loi 75 nommée de
manière ridicule Loi sur l'entente professionnelle avec les
enseignants et sur les améliorations dans les salles de classe
alors qu'aucune entente professionnelle n'a été conclue
et que la situation dans les classes n'a pas été
améliorée.
Le gouvernement poursuit maintenant son attaque contre
les
enseignants en proposant la mise en oeuvre complète d'un rapport
commandé à Avis Glaze. Le gouvernement McNeil a
commandé ce
rapport précisément parce qu'il connaissait d'avance les
recommandations qu'il a
maintenant acceptées sans hésitation.
Cette pratique montre un profond mépris envers
les enseignants, les
autres travailleurs de l'éducation, les étudiants et les
parents qui
sont directement touchés et ont des idées précises
sur la façon
d'améliorer le système d'éducation et les
conditions d'emploi des
enseignants. La discussion se mène aussi sur la façon
dont la valeur
créée par
l'éducation devrait revenir dans le système scolaire dans
un échange de
valeurs approprié avec les entreprises et les institutions qui
embauchent des travailleurs instruits et qui bénéficient
directement de
la valeur énorme qu'ils possèdent.
Dans les mois qui ont précédé
l'imposition du diktat de la loi 75
de Stephen McNeil contre le droit de décider des enseignants,
les
libéraux au pouvoir ont refusé d'écouter les
recommandations des
enseignants qui font le travail, des étudiants qui
étudient dans les
conditions qui sont les conditions de travail des enseignants, des
conseillers, des parents et des autres Néo-Écossais
inquiets de la
situation. Le gouvernement est allé de l'avant et a
imposé la loi 75 à
tous ceux qui sont actifs dans le système
d'éducation, puis a
commandé le rapport Glaze pour faire approuver et justifier son
diktat
éhonté. Cette attaque inacceptable du gouvernement contre
les droits de
ceux qui font le travail et sont directement touchés ne passera
pas !
Le 20 février, le Syndicat des enseignants de la
Nouvelle-Écosse a tenu un vote à l'échelle de la
province pour obtenir un mandat de grève. Liette Doucet,
présidente du Syndicat des enseignants de Nouvelle-Écosse
(NSTU), a annoncé mercredi que 82,55 des enseignants ont
voté en faveur de la grève pour défendre leurs
droits face à la vague de changements unilatéraux que le
gouvernement menace de déclencher.
«Ils [les enseignants] ont pris cette
décision sachant qu'ils peuvent subir une perte de salaire et
des amendes onéreuses. Ils se soucient de la situation des
étudiants et de l'avenir de l'éducation dans cette
province et c'est pour cette raison qu'ils sont prêts à
braver la tempête dans l'espoir de montrer au gouvernement que la
seule voie vers l'avant est la consultation véritable", a dit
madame Doucet.
Les rapports indiquent que 93% des 10 000 membres du
syndicat ont donné à 82,5% un mandat de grève
contre l'imposition des recommandations du rapport Glaze. C'est
prêt de 77% des enseignants qui ont voté pour la
grève.
La forme que prendra la grève reste à
décider mais les médias essaient déjà de
transformer le Non! exprimé par les enseignants par leur vote de
grève en une question de loi et d'ordre et ils prétendent
que toute grève sera illégale puisque la convention
collective que le gouvernement a imposée est toujours en vigueur.
Forum
ouvrier appue entièrement les enseignants de la
Nouvelle-Écosse et lance l'appel à tous de se tenir
à leurs côtés alors qu'ils disent Non! au diktat
inacceptable de leurs conditions de travail qui sont les conditions
d'apprentissage des étudiants.
Qui devrait décider des conditions de travail
et
d'apprentissage
dans les écoles de la Nouvelle-Écosse ?
Les gens qui effectuent le travail doivent
décider de leurs conditions
d'emploi
et, en consultation avec ceux directement touchés par le
travail,
décider de la direction du secteur. Les enseignants, les
élèves, les
parents et
les autres membres concernés du corps politique devraient
décider des
conditions de travail et d'apprentissage dans les écoles et de
la
manière dont la valeur créée par
l'éducation est restituée au secteur
pour en assurer sa reproduction élargie. C'est un principe
moderne sur la base duquel les droits de tous, la stabilité et
la santé
de l'économie
et les
intérêts généraux de la
société sont soutenus.
Les gens n'acceptent pas et n'accepteront pas la fraude
antisociale
d'un gouvernement qui dicte les conditions d'emploi et la direction du
système d'éducation. Le gouvernement agit de façon
très étroite. Les grandes entreprises qui refusent de
reconnaître la valeur que
les
enseignants et le système d'éducation créent et
que les étudiants reçoivent ne sont pas aptes à
décider quoi
que ce soit qui
concerne l'éducation.
L'absurdité de la « capacité des
contribuables à payer » est une
invention pour éviter de faire face à la
réalité d'une économie moderne
interconnectée. Le gouvernement croit que les inepties sur les
contribuables lui donne carte blanche pour attaquer les enseignants,
les étudiants et le système d'éducation et nier
l'existence de la
valeur
énorme que l'éducation apporte à l'économie
et à la société année après
année. En fait, le contribuable individuel ne devrait pas payer
pour le
système d'éducation. Les entreprises et les institutions
qui consomment
la valeur en éducation devraient rembourser directement au
système
d'éducation le montant dont elles profitent en valeur que leur
procurent leurs employés instruits.
Les calomnies voulant que les enseignants ont une
motivation intéressée et utilisent les
étudiants comme des pions pour remplir leurs poches d'argent
sont pathétiques. Les
enseignants accomplissent leur travail avec le plus grand
professionnalisme et le souci
d'améliorer les conditions d'apprentissage. Ils font don de leur
propre argent pour s'assurer
que les salles de classe ont le matériel pédagogique
nécessaire. Ils sont bloqués par ceux au
sein du gouvernement et des grandes entreprises qui veulent priver les
enseignants de leur
droit de décider et qui s'opposent à reconnaître la
valeur que l'éducation crée pour l'économie
et la société. Tout au long de la lutte récente
pour un contrat négocié et pour améliorer les
conditions d'apprentissage des élèves en
Nouvelle-Écosse, les enseignants ont défendu leur
droit moderne de décider et le droit des jeunes de la
Nouvelle-Écosse à une éducation
moderne de la plus haute qualité pour tous.
NUMÉROS
PRÉCÉDENTS | ACCUEIL
Site web: www.pccml.ca
Email: forumouvrier@cpcml.ca
|