7 septembre 2017
Nouvelle-Écosse
Le gouvernement promulgue la loi 148,
Loi sur la
durabilité des
services publics (2015)
- Entrevue avec Jason MacLean, le
président du Syndicat des employés du gouvernement de la
Nouvelle-Écosse -
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Manifestation devant le parlement de Nouvelle-Écosse en
décembre 2015 lorsque
la loi 148 a été adoptée
Nouvelle-Écosse
• Le gouvernement promulgue la loi 148, Loi sur la durabilité des services
publics (2015) - Entrevue avec Jason MacLean, le
président du Syndicat des employés du gouvernement de la
Nouvelle-Écosse
Québec
• Les paramédics en grève
• Entente de principe entre les
paramédics et Urgences-Santé
Salaberry-de-Valleyfield
• Adoptez un
gréviste de CEZinc.
Colombie-Britannique
Appuyons les
travailleurs de la Croix Bleue du Pacifique!
• « Mon intégrité n'est pas
à vendre!» - Une travailleuse de la Croix Bleue
en lock- out Anne Jamieson
• Le recours aux «services
essentiels» et aux «consultants» pour
briser les grèves
• Défendre les avantages sociaux des
retraités de la Croix Bleue du Pacifique, c'est défendre
les droits de tous
• La restructuration Blue-Cross/Blue Shield aux
États-Unis: un signe
de ce qui s'en vient?
Pour le reportage sur les activités
de la Fête du travail à l'échelle du pays,
lire Le
Marxiste-Léniniste qui paraîtra le 9 septembre
2017
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Nouvelle-Écosse
Le gouvernement promulgue la loi 148, Loi sur la
durabilité des services publics (2015)
- Entrevue avec Jason MacLean, le
président du Syndicat des employés du gouvernement de la
Nouvelle-Écosse -
Manifestation devant le parlement de Nouvelle-Écosse en
décembre 2015 contre
l'adoption de la loi 148
Le 22 août, le gouvernement libéral
majoritaire de Nouvelle-Écosse a promulgué la
loi 148, Loi sur la durabilité des services publics
(2015)
qui est une attaque en règle contre les travailleurs du secteur
public
de Nouvelle-Écosse et leur droit de négocier leurs
conditions de
travail, en particulier leur droit de
négocier des salaires qu'ils jugent acceptables. La loi a en
fait été
adoptée en 2015 mais elle n'avait jamais été
promulguée et avait servi
d'épée de Damoclès au-dessus de la tête des
travailleurs du
secteur public pour les amener à «
accepter » des concessions antiouvrières et
anti-services publics
qu'ils n'auraient jamais acceptées si le processus de
négociation avait été conforme au processus de
négociations «libres et équitables» sans
ingérence ouverte de la part de l'État au nom des
intérêts privés. Le gouvernement de Stephen
McNeil est ce même gouvernement qui a brutalement bafoué
le droit des
enseignants de Nouvelle-Écosse de négocier leurs
conditions de travail
en leur imposant une convention collective truffée de
concessions par
l'adoption de la loi 75 en février dernier.
Voici une entrevue qui a été
réalisée avec Jason MacLean, le
président du Syndicat des employés du gouvernement de la
Nouvelle-Écosse (NSGEU). Le syndicat vient juste de lancer une
contestation en cour contre la loi 148 visant à la faire
déclarer
inconstitutionnelle et en contravention avec la Charte canadienne
des droits et
libertés.
***
Forum ouvrier : Quels sont
les aspects principaux de la loi 148 que le gouvernement de
Nouvelle-Écosse vient de promulguer ?
Jason MacLean : Il y
en a deux. La loi
tout d'abord fixe un plafond pour les augmentations de salaire. Elle
gèle les salaires pour les deux premières années
de la convention et
établit un plafond de 1 % et de 1,5 % pour
les troisième et quatrième
années du contrat et une augmentation
additionnelle de 0,5 % le dernier jour de la quatrième
année.
La loi comprend aussi une section qui s'attaque
directement
à notre
convention collective et déchire une clause qui est là
depuis
longtemps, une clause de prime pour service public. Il s'agit en fait
d'un salaire différé qui a été
négocié en 1974. Lors de cette
négociation, plutôt que de négocier une
augmentation de salaire, nous
avons négocié
cette clause en vertu de laquelle un travailleur, au moment de partir
à
la retraite, reçoit une semaine de salaire par année de
service jusqu'à
concurrence de 26 années de service. La prime
s'arrête là, elle ne
continue pas au delà de la 26e année. C'est un
montant que vous recevez
à votre départ à la retraite. Vous ne l'obtenez
pas si vous
quittez votre emploi pour aller travailler ailleurs.
Donc, les aspects principaux sont le plafond salarial
et la perte
d'une prime qui fait partie de la convention collective, qui est en
fait un
article de la convention collective.
FO : En quoi consiste votre
argumentation en cour face à cette loi ?
JM : La loi selon nous
enfreint la section 2 de la Charte des droits et
libertés
qui concerne la liberté d'association et d'assemblée.
Selon nous cette
loi est de nature punitive car elle nuit gravement à la
capacité de
négocier des syndicats. La loi s'applique à tous les
travailleurs du
secteur public de
Nouvelle-Écosse, soit environ 75 000 travailleurs,
dont 8 000
fonctionnaires qui sont nos membres. Notre secteur du service civil est
présentement en négociation et en préparation
à l'arbitrage. Il est
clair que les arguments qui vont être présentés en
arbitrage vont être
influencés par cette loi. Au moins 80 %
des 75 000 travailleurs visés par la loi n'ont pas
encore commencé leur
négociations et ils vont devoir négocier selon les
conditions prévues par la loi.
Nous
essayons aussi de démontrer que la loi rend impossible de
négocier à
armes égales. L'employeur ne ressent aucune pression de
négocier avec
quiconque parce que les salaires sont déjà fixés
par la loi.
Habituellement les salaires sont l'aspect qui fait bouger les choses
dans une négociation. L'employeur ne sentira pas le besoin de
négocier
avec quiconque. Il va juste chercher à faire accepter des
concessions.
J'ai plaidé auprès du gouvernement pour
qu'il présente la loi dans
son ensemble devant le Tribunal d'appel pour y soumettre des questions.
Le gouvernement a dit aux gens de Nouvelle-Écosse qu'il allait
soumettre la loi au Tribunal d'appel. Nous avons appris quelques jours
plus tard par le biais d'un journaliste que le gouvernement n'a pas
soumis toute la loi au tribunal mais uniquement la partie qui selon lui
va être déclarée constitutionnelle. Le gouvernement
a soumis la partie
de la loi qui selon lui va passer le test constitutionnel mais pas la
partie qui élimine une clause de notre convention collective. Le
gouvernement n'a pas dit la vérité aux
Néo-écossais quand il a dit
qu'il allait
soumettre la loi au tribunal. Selon nous le fait de soumettre une
partie de la loi seulement ne va que créer de la confusion car
la cour
va passer un jugement sur quelque chose qui est détaché
de son
contexte. Le tribunal a besoin d'étudier la loi dans son
ensemble pour
réaliser qu'elle est inconstitutionnelle. Alors nous allons de
l'avant.
Nous avons
déjà déposé notre avis d'intention. «
Demeurez à l'écoute » car
d'autres actions s'en viennent.
Je voudrais qu'ils retirent la loi 148 parce
qu'ils savent bien
qu'elle est inconstitutionnelle. Mais ils doivent au moins respecter
leur
engagement envers les gens de la province et soumettre toute la loi au
Tribunal d'appel. Le processus devant ce tribunal est un processus
accéléré. Nous obtiendrions une réponse
d'ici 6 mois alors que
nous pouvons attendre 6 ans dans le cas de notre propre
contestation.
Le processus est différent car le tribunal d'appel examine la
cause et
émet son jugement au gouvernement. Je veux que ce gouvernement
tienne
sa promesse. En plus de cela, il faut savoir que si le premier ministre
McNeil prenait sa retraite aujourd'hui, il toucherait une
prime de 89 000 $. Il a droit à une allocation de
transition et les
députés y ont droit eux aussi alors qu'ils retirent la
prime pour
service public à tous les fonctionnaires de la province.
FO : Veux-tu dire
quelque chose en conclusion ?
JM : Nous faisons face
à un programme
d'austérité qui est un nivellement par le bas. On se fait
demander
comment ça se fait que nous avons quelque chose si personne ne
l'a. En
fait, tout le monde devrait l'avoir, toue le monde devrait avoir une
pension et toutes les choses du genre. C'est à cet ordre du jour
que
nous faisons face en ce moment.
Québec
Les paramédics en grève
Le contingent des paramédics en grève à la
manifestation du 1er Mai 2017 à Montréal
Alors que leurs conventions collectives sont
échues depuis le 31
mars 2015, les quelque 6000 paramédics du
Québec sont maintenant en
grève générale depuis mars dernier. Ils demandent
des améliorations
substantielles à leurs conditions de travail, qui sont les
conditions
mêmes de la livraison des services importants
qu'ils dispensent. Afin d'améliorer ces services, les
paramédics
demandent l'abolition des horaires de faction dans les régions
selon
lesquels ils sont de faction à partir de la maison 24
heures par jour
pendant sept jours après quoi ils sont en congé pour sept
jours. Ils
demandent aussi une charge de travail qui correspond réellement
à ce
qui
peut être fait dans les conditions actuelles compte tenu des
tâches
toujours plus complexes qu'ils ont à effectuer et de
l'insuffisance des
effectifs. Ils demandent aussi les mêmes augmentations de
salaires
qu'ont été capables d'obtenir les autres travailleurs du
secteur public
et parapublic et des améliorations à leur régime
de retraite.
Le gouvernement du Québec rejette purement et
simplement leurs
demandes, s'appuyant sur sa loi en vertu de laquelle les
paramédics
doivent
fournir tous les services pendant la grève mis à part les
services
administratifs. Le gouvernement s'est retiré des tables de
négociation
des paramédics en 2016, laissant la négociation dans
les mains des
associations d'employeurs qui gèrent leurs entreprises à
partir des
seuls fonds publics. Le gouvernement a directement nui aux
négociations
en imposant des coupures de budgets et d'effectifs dans ce travail
important. [1]
Entrevues
Benoît Cowell, le président de la Fraternité des
travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec
Benoît Cowell, le président de la
Fraternité des travailleurs et
travailleuses du préhospitalier du Québec (FTQ), qui
représente 1000
paramédics, a dit que rien n'a bougé aux tables de
négociation.
« On essaie de faire débloquer les
discussions avec les
employeurs et le gouvernement », a-t-il dit « Le
gouvernement dit que
les employeurs ont les mandats pour régler et les employeurs
disent que
non et que les contrats à budget ne leur permettent pas de
régler. Les
employeurs ont subi des coupures de 121 millions $
dans leurs contrats à budget alors c'est certain que les
entreprises
privées ne veulent pas couper dans leurs profits. Ils coupent
dans nos
conditions. Nous faisons de la pression auprès du
ministère de la
Santé, du Conseil du Trésor, des ministres importants
pour que des
négociations véritables se tiennent. Rien n'a
été mis sur la table
depuis le
printemps par les employeurs et le gouvernement. »
La Fraternité est aussi sous le coup d'une
injonction temporaire,
qui a été prolongée jusqu'en octobre, lui
interdisant de manifester
devant le bureau de circonscription du ministre de la Santé
Gaétan Barrette ou sur le terrain sur
lequel le bureau est situé. Une audience en cour aura lieu en
octobre
et la Fraternité va plaider pour que l'injonction soit
retirée
Daniel Chouinard, président de la
Fédération des employés du préhospitalier
du Québec (FPHQ)
Daniel Chouinard, dont la fédération
comprend environ 1500 paramédics, s'est lui aussi entretenu
récemment avec Forum ouvrier
et a réitéré l'intention de la FPHQ de poursuivre
la grève afin
d'améliorer les conditions de travail et les services que les
travailleurs fournissent.
« Le ministère de la Santé et les
entreprises sont présentement
en litige juridique par rapport aux contrats de services des
entreprises », a-t-il dit, « et on entend dire qu'il
n'y aura pas de
nouvelle offre (aux paramédics) tant que le litige ne sera pas
réglé
à moins que le
ministère et les employeurs de la CSAQ ne concluent une entente
hors-cour.
« Nous avons intensifié nos moyens de
pression depuis le début
d'août. Nous avons notamment augmenté nos mesures de
pression
administrative visant à ne plus faire de facturation , à
ne plus
fournir l'information pour que l'employeur puisse faire sa facturation.
Nous allons faire une campagne publique de distribution de pamphlets
bientôt
pour expliquer le conflit, pour expliquer que nous ne nous battons pas
uniquement pour nos conditions de travail mais aussi pour la
qualité du
service. »
Note
1. Les employeurs des paramédics comprennent
notamment Urgences-Santé, qui est gouvernementale, et une
multitude d'agences à contrat non
gouvernementales (entreprises privées, organismes à but
non lucratif et
coopératives), représentées principalement par la
Corporation des
services ambulanciers du Québec (CSAQ). La CSAQ a
intenté un recours juridique contre le ministère de la
Santé pour
contester l'imposition des contrats de services avec coupures de
budgets, ce qui fait que dans une très large mesure, les
négociations
sont au point mort.
Entente de principe entre
les paramédics
et
Urgences- Santé
Le Syndicat du préhospitalier de la
Fédération de la santé et des
services sociaux-CSN a annoncé récemment qu'une entente
de principe est
intervenue le 20 juillet dernier entre le syndicat et
Urgences-Santé à
Montréal et Laval. Cette entente comprend notamment un nouveau
régime
de retraite à prestations déterminées que le
syndicat
juge supérieur au régime de retraite actuel et des
augmentations de
salaire jugées satisfaisantes par le comité de
négociation.
L'entente de principe ne pourra être soumise aux
membres que si les
autres syndicats du secteur préhospitalier obtiennent ce
même régime de
retraite car le régime de retraite est commun à tous les
paramédics du
Québec. L'entente de principe comprend aussi différentes
améliorations
des conditions au niveau local.
La FSSS-CSN représente environ 3600
travailleurs et travailleuses
du secteur préhospitalier. Le syndicat essaie maintenant
d'obtenir la
même entente de principe en ce qui concerne les salaires et les
pensions pour tous les paramédics qu'il représente
à l'échelle du
Québec. Il a aussi lancé l'appel aux autres syndicats du
secteur
préhospitalier à viser à obtenir la même
entente de principe.
« Ce qu'on demande, c'est que les employeurs
acceptent d'offrir les
mêmes conditions de travail que celles négociées
à Montréal pour
l'ensemble de la province comme cela a toujours été le
cas à l'égard
des matières communes, soit la retraite et les
salaires », a dit à Forum ouvrier Jean
Gagnon, le représentant du secteur
préhospitalier de la FSSS-CSN.
Salaberry-de-Valleyfield
Adoptez un gréviste de CEZinc
Les
travailleurs de CEZinc manifestent devant l'endroit où se tient
l'assemblée des actionnaires du Fonds de revenu Noranda à
Toronto le 28
avril 2017
Le Syndicat des Métallos au Québec a
annoncé le lancement d'une
campagne « Adoptez un gréviste » pour soutenir
les travailleurs de
CEZinc en grève depuis le 12 février. C'est le
directeur québécois du
Syndicat des Métallos, Alain Croteau, qui en a fait l'annonce
lors
d'une action de solidarité avec les grévistes à
Salaberry-de-Valleyfield le 28 juillet.
La campagne consiste à demander aux
différentes sections locales
des Métallos de l'ensemble du Canada de faire un don
récurrent à un
gréviste de CEZinc au montant et à la fréquence de
leur choix, pendant
toute la durée du conflit. Tous les districts du Syndicat des
Métallos
au Canada et toutes les sections locales sont mobilisés pour
participer à l'effort.
« Bien sûr, nos secours de grève
continuent à être distribués », a
dit Alain Croteau. « Mais après six mois de conflit, la
solidarité
monte d'un cran. En ajoutant cette campagne à ce qui existe
déjà comme
secours de grève, l'employeur doit comprendre que le soutien
à nos
travailleurs ne cessera jamais de croître. Et nos travailleurs de
la
CEZinc sauront une fois de plus combien tous les métallos du
Canada
sont à leur côté, toujours prêts à les
épauler jusqu'au bout ».
Les 371
travailleurs de CEZinc s'opposent aux demandes de concessions de la
compagnie. Celle-ci veut introduire un système graduel de
contributions
des travailleurs au régime de retraite, qui équivalent
à une coupure de
salaires et à un transfert de ces montants au régime de
retraite. La
compagnie réduirait d'autant la valeur qu'elle met
dans le régime de retraite. Cela abaisserait directement les
salaires
des travailleurs tout en augmentant la réclamation des
propriétaires à
la valeur nouvelle que les travailleurs produisent. La compagnie
demande également que l'âge de départ des
travailleurs à la retraite
anticipée soit reporté dans le temps, bien que la
retraite anticipée
soit une
nécessité pour ces travailleurs qui travaillent dans un
environnement
marqué par l'utilisation de produits hautement toxiques
Les travailleurs font valoir que le régime de
retraite est
entièrement solvable et même capitalisé
à 114 %. Ils rejettent ces
attaques contre un régime que les travailleurs de CEZinc ont
bâti de
haute lutte
et qui doit rester en place pour eux-mêmes et les
générations futures
de travailleurs.
CEZinc est la propriété du Fonds de
revenu Noranda. L'empire de
courtage et minier anglo-suisse Glencore PLC
possède 25 % du fonds et
exploite l'affinerie. Glencore est aussi le fournisseur exclusif du
concentré de zinc de l'usine et l'acheteur exclusif du
métal de zinc que
les travailleurs produisent. Glencore PLC est classé
dixième sur la liste des plus grandes entreprises dans le monde
de Fortune Global 500 .
Les métallos en grève de CEZinc
poursuivent aussi leurs
actions d'appui aux
luttes des travailleurs qui affrontent des problèmes et des
demandes de
concessions similaires aux leurs. Le 23 août, ils se sont
rendus en
Abitibi pour y appuyer une délégation de mineurs
américains de la mine
Lucky Friday de la compagnie Hecla Mining en Idaho. Ces
mineurs sont en grève depuis 6 mois pour des enjeux de
santé et de
sécurité. Ils sont venus de l'Idaho pour rencontrer les
travailleurs de
la mine d'or Casa Berardi en Abitibi, elle aussi
propriété de Hecla
Mining.
Les travailleurs de CEZinc poursuivent également
leur campagne
internationale contre Glencore PLC. En mai dernier, avec l'appui
d'autres syndicats internationaux, ils sont intervenus à
l'assemblée
des actionnaires de Glencore en Suisse pour faire valoir leur cause.
Précédemment, à la fin avril, avec l'appui des
Métallos de Hamilton et
de
Toronto, ils étaient intervenus à Toronto à
l'assemblée des
actionnaires du Fonds de revenu Noranda, pour présenter les
faits
relatifs à leur grève et inviter les actionnaires
à faire pression sur
le conseil d'administration en vue d'un règlement acceptable aux
travailleurs. Ils se préparent maintenant à aller en
Colombie le 12
septembre pour y
appuyer d'autres travailleurs de Glencore.
La campagne « Adoptez un
gréviste » lancée par les Métallos
montre
leur résolution à poursuivre leur grève avec
vigueur et détermination
pour forcer la compagnie à retirer ses demandes de concessions
antiouvrières.
Manifestation des travailleurs de CEZinc à
Salaberry-de-Valleyfield le 29 mars 2017
Colombie-Britannique
Appuyons les
travailleurs de la Croix Bleue du Pacifique!
« Mon intégrité n'est pas à
vendre!» -- Une travailleuse de la Croix Bleue en lock- out
- Anne Jamieson -
Depuis le 6 juillet, les travailleurs de la Croix
Bleue du Pacifique (PBC),
membres de la section locale 1816 du Syndicat canadien de la
fonction
publique (SCFP), sont en lock-out. Un travailleur en lock-out sur la
ligne de piquetage rapporte qu'un tribunal de la Colombie-Britannique a
émis une injonction contre les syndiqués le
vendredi 18 août. L'injonction leur interdit de se
rassembler autour
des voitures qui transportent les scabs qui traversent la ligne de
piquetage.
Les travailleurs en lock-out rapportent que les
employeurs refusent
de négocier de bonne foi une nouvelle convention collective.
Lors de la
séance du 18 août, ils ont refusé de bouger
d'un pouce de leur demande
antiouvrière de voler aux membres actuels et retraités du
SCFP leurs avantages sociaux à la retraite et d'autres avantages
sociaux durement acquis.
Les événements ont pris une tournure
bizarre lorsque le jour même
où le tribunal a ordonné aux travailleurs en lock-out de
ne pas
harceler les scabs, la Commission des relations de travail de la
Colombie-Britannique a statué que la direction de la PBC doit
« cesser
et s'abstenir » d'avoir recours à des scabs. Les
employeurs
désobéissent
à cette directive avec l'aide des tribunaux. Une travailleuse
sur la
ligne de piquetage a dit : « Ils ne se donnent même
pas la peine de les
faire rentrer (les scabs) à 11h30 le soir ou 2h du
matin. Ils le font
en plein jour, en nous narguant. Ils ont de leur côté le
plein poids
des tribunaux, de la police, de la GRC et des cours
suprêmes, alors que nous n'avons pratiquement rien »,
a-t-elle déclaré. « La
Commision des relations du travail n'a pas de mécanisme pour
faire
respecter ses décisions. »
« Bienvenue dans le monde du
capitalisme ! » a
dit un autre piqueteur.
« Oui, nous savons cela, mais il faut le vivre
personnellement pour
le réaliser ! » a dit une autre. « Pas
question d'abandonner. Mon
intégrité n'est pas à vendre ! »
Les piqueteurs ont exprimé leur déception
face à certains anciens
syndiqués qui sont maintenant membres du conseil
d'administration de
PBC, dont un ancien membre du SCFP. Les travailleurs sur la ligne de
piquetage ont dit que ces individus n'ont pas appuyé les membres
de la section locale 1816 du SCFP et n'ont fait qu'« aider
à
répandre la propagande antiouvrière du pdg de PBC, Jan
Grude. »
Ces anciens syndiqués qui siègent sur le
conseil d'administration
ont choisi de faire partie de l'élite dominante et d'agir pour
saper la
résistance des travailleurs à la défense de leurs
droits. Ils
promeuvent au sein de la classe ouvrière l'idéologie
pourrie des gens
au pouvoir. Les piqueteurs ont rejeté de façon militante
toute
association avec ceux
qui trahissent leurs camarades de travail et leur classe. Ils ont
dénoncé publiquement la lâcheté et la
trahison de ceux qui siègent sur
le conseil d'administration.
Contrairement à la trahison
éhontée de certains, les piqueteurs qui
marchent sur les trottoirs devant l'édifice de la Croix Bleue du
Pacifique entendent constamment le bruit des klaxons des conducteurs
des voitures et des camions qui passent sur les avenues
achalandées de
Canada Way et de Gilmore pour exprimer leur ferme appui aux
travailleurs en lock-out. Chaque semaine, de nouvelles affiches ornent
la tente
de la
section locale 1816 du SCFP qui sert de quartier
général pour les
membres d'autres syndicats et associations qui se sont joints à
la
ligne de piquetage en appui aux travailleurs en lock-out, notamment les
syndicats ILWU, ATU, VDLC et l'Association des enseignants du
collège Douglas.
Les membres du BCGEU se joignent aux piqueteurs de la Croix Bleue le 12
juillet 2017.
La lutte des travailleurs de la Croix Bleue du
Pacifique est la lutte
de tous les travailleurs
Le Conseil du travail de New Westminster a
organisé une ligne de
piquetage en appui aux plus de 600 travailleurs de la Croix bleue
du
Pacifique qui ont été mis en lock-out par leur employeur
le 6
juillet. Les membres de la section locale 1816 du Syndicat
canadien de
la fonction publique (SCFP) sont sans contrat
depuis l'automne dernier. Leurs efforts pour négocier une
nouvelle
convention collective avec les employeurs ont été
confrontés à de
l'intransigeance, à des demandes de concessions et des mesures
punitives lorsque les travailleurs ont décidé de prendre
des mesures
pour défendre leur juste position qu'il ne faut pas toucher aux
avantages sociaux à
la retraite.
Le 20 juillet des membres d'autres syndicats ont
participé à la
ligne de piquetage de solidarité, apportant des bannières
et des
provisions alimentaires pour les travailleurs en lock-out. Parmi eux,
il y avait le ILWU (Syndicat international des débardeurs et
magasiniers), le BCGEU (Syndicat des employés du gouvernement de
la
Colombie-Britannique), le SCFP (Syndicat canadien de la fonction
publique), le STTP (Syndicat des travailleurs et travailleuses des
postes), la ITF (Fédération internationale des ouvriers
du transport),
le HEU (Syndicat des employés d'hôpitaux), la BCNU
(Syndicat des
infirmières de Colombie-Britannique), la HSA (Association des
sciences
de la
santé) et d'autres syndicats de même que des
représentants du Conseil
du travail du district de Vancouver.
Le jour où la compagnie a annoncé le
lock-out, Beth Miller, la
présidente de la section locale 1816 du SCFP a dit :
« Le syndicat ne
se fera pas dicter sa stratégie par l'employeur. Si l'employeur
choisit
de mettre nos membres en lock-out, nous allons organiser des lignes de
piquetage devant les bureaux de l'employeur. »
En effet, les travailleurs ont organisé à Burnaby des
lignes de
piquetages quotidiennes 24 heures sur 24 devant le
siège social de PBC
au coin de Canada Way et Gilmore..
Le président du SCFP-Colombie-Britannique, Paul
Faoro, a dit lors
du rassemblement en appui aux grévistes qu' « il est
absolument honteux
que cet employeur essaie non seulement de retirer les avantages sociaux
à la retraite de ces travailleurs mais qu'il les punisse parce
qu'ils
cherchent à obtenir une entente équitable. En plus de
leur refuser
des congés de maladie et de ne plus percevoir leurs cotisations
syndicales, il les met en lock-out ce qui est vraiment inacceptable. Il
s'agit évidemment d'une forme de représailles face aux
actions des
syndiqués. »
À la ligne de piquetage de solidarité
du 20 juillet, plusieurs
syndicats ont apporté des bannières et des messages
d'appui aux
travailleurs en grève et en lock-out qui résistent au
programme
impérialiste de l'élite dominante. Une grande
bannière de la Fédération
Internationale des ouvriers du transport (ITF) disait : «
Non aux
tentatives de briser les syndicats dans les ports ! »
Pour les
travailleurs du secteur des transports, il est clair que leurs demandes
de justice dans les ports et les corridors de transport vont de pair
avec la résistance des travailleurs de la Croix Bleue du
Pacifique au
programme impérialiste d'austérité et aux attaques
contre les droits
des
travailleurs.
Cette manifestation d'appui aux travailleurs est
l'expression de la
détermination de tous à s'organiser pour résister
à la vague actuelle
d'attaques contre les droits des travailleurs et contre la
société. Les
conducteurs des voitures et des camions qui sont passés devant
la
manifestation ont klaxonné en appui aux piqueteurs comme ils le
font
chaque
jour en appui aux lignes de piquetage devant les bureaux de la PBC. Les
travailleurs de la PBC et leurs alliés sont
déterminés à mener cette
lutte jusqu'à son juste dénouement.
Le recours aux «services essentiels» et aux
«consultants» pour briser les grèves
Certaines dispositions de l'ancienne convention
collective de la Croix Bleue du Pacifique (PBC) autorisent un certain
nombre de travailleurs
à
travailler dans des services essentiels pendant la durée d'une
grève.
Les employeurs de PBC se servent de ces dispositions pour briser la
grève des travailleurs de PBC et affaiblir leur juste lutte.
Le
libellé de la convention prévoit le recours à
certains services
d'urgence comme ceux des paramédics et des infirmières
par
exemple,
mais la notion de service essentiel en est venue à inclure tout
travail
que l'employeur juge essentiel pour que la compagnie puisse continuer
à
opérer pendant la grève. La compagnie prétend que
certains
bénéficiaires de prestations couverts par le
régime d'assurance du PBC
doivent recevoir leur chèque sans délai. Cette soi-disant
préoccupation de
l'employeur envers des bénéficiaires de prestations sonne
faux compte
tenu du mépris de la compagnie pour le bien-être de ses
travailleurs et
de leurs familles et celui de ses retraités.
En plus de forcer certains travailleurs à
continuer de travailler
pour assurer les services essentiels, la compagnie fait entrer des
briseurs de grève au travail en prétendant que ce sont
des consultants. Cela montre bien le mépris de la
compagnie pour les gens
qui travaillent et pour ceux qui ont déjà
travaillé mais qui sont
maintenant à la
retraite et menacés de perdre leurs prestations.
Ceux qui contrôlent présentement la
compagnie semblent penser
qu'ils peuvent violer avec impunité à peu près
tous les tenants du modus vivendi
qui avait été inscrit dans des conventions collectives
signées avec les
travailleurs. Cette forme d'intransigeance impérialiste et de
négation
des droits des travailleurs a néanmoins frappé un
mur, celui de la résistance de la classe ouvrière !
L'intransigeance des directeurs et des gestionnaires de
Blue Cross
Sans nouveau contrat depuis près d'un an, les
membres de la section
locale 1816 du SCFP ont voté à 95 % en
faveur de la grève lorsqu'il est
devenu clair que les employeurs n'étaient pas
intéressés à négocier de
bonne foi. En dépit des meilleurs efforts de l'équipe de
négociation de
la section locale, les employeurs ne
cessaient de ramener sous différentes formes les mêmes
demandes
insensées de couper dans les avantages sociaux des travailleurs
à la retraite.
Cherchant à atteindre un équilibre dans
la convention
collective qui leur serait favorable, les membres du syndicat ont eu
recours à diverses tactiques y compris la grève du
zèle et des grèves
rotatives dans différents départements. La réponse
de la compagnie a
été de rendre la vie difficile aux travailleurs. Elle a
notamment
annoncé la fin des
horaires flexibles. Les horaires flexibles permettent aux
travailleurs ayant des responsabilités parentales de
travailler 7
heures sur une période de 12 heures pour prendre soin des
enfants et
faire face à d'autres exigences.
La Croix Bleue du Pacifique a intensifié ses
attaques
contre les
travailleurs en ayant recours à un lock-out le 6 juillet.
La compagnie
continue de faire rentrer des scabs « consultants »
pour faire le
travail avec le personnel de direction qui accomplit les tâches
des
travailleurs tout en obligeant, en surcroît, les travailleurs
jugés
essentiels à
travailler.
Les travailleurs sont déterminés à
empêcher la compagnie d'imposer sa demande de concessions.
Appuyons la juste lutte des travailleurs de la Croix Bleue du
Pacifique!
Défendre les avantages sociaux des
retraités de
la Croix Bleue du Pacifique, c'est défendre les droits de tous
La lutte des travailleurs de la Croix Bleue du
Pacifique à la
défense de leurs droits est très méritoire parce
qu'ils n'ont pas cédé
à la demande de l'employeur de couper dans les avantages sociaux
des
retraités. Lorsque les monopoles s'attaquent aux conventions
collectives, ils le font souvent morceau par morceau en s'en prenant
d'abord aux avantages sociaux des retraités qui semblent
être des cibles
faciles
puisqu'ils ne peuvent plus retirer leur capacité de travailler.
Selon la conception du monde impérialiste, les
années productives
des travailleurs et leurs années à la retraite sont deux
choses
séparées. Selon cette position antisociale, la vie des
travailleurs ne
constitue pas un tout de leur naissance à leur
décès. Une fois à la
retraite, raisonnent les impérialistes, les travailleurs ne
possèdent
plus aucune valeur
pour les monopoles et doivent être laissés à la
dérive, à l'écart de
leurs collègues toujours membres actifs de la classe
ouvrière. C'est la
tactique habituelle de diviser pour régner mais cette tactique
échoue lorsque la classe ouvrière refuse d'être
divisée.
La lutte des travailleurs de la Croix Bleue du
Pacifique se
mène en défi des
impérialistes qui pensent pouvoir agir en toute
impunité dans
leurs attaques contre les droits des travailleurs. La résistance
des
travailleurs de PBC est importante car elle défend
l'unité et les droits de toute la classe ouvrière dans
l'immédiat et
pour
l'avenir. Par leur lutte, les travailleurs expriment la volonté
et la
nécessité d'organiser en vue d'une nouvelle direction
pour l'économie
et la société où les impérialistes sont
privés de leur pouvoir de
diviser pour régner et de contrôler la vie des
travailleurs.
Défendons la
dignité de tous les travailleurs actifs et à la
retraite !
Appuyons la juste lutte des travailleurs de la Croix Bleue du
Pacifique, membres de
la section 1816 !
La restructuration Blue-Cross/Blue Shield aux
États-Unis: un signe de ce qui s'en vient?
Pendant que les employeurs de PBC exigeaient
des concessions de l'équipe de négociation du syndicat,
le PDG de la compagnie Jan Grude annonçait que la santé
financière de la
compagnie n'avait «
jamais été aussi bonne ». Le nouveau PDG de
PBC est originaire des
États-Unis ce qui laisse présager que le modèle
que
Grude tente d'imposer à la compagnie et à ses
employés est le même que
celui de Blue Cross/Blue Shield aux États-Unis.
Dans la version américaine de
l'assurance-santé, les services sont
gérés de façon semblable à ceux de Medicare
au Canada. Blue Cross/Blue
Shield était officiellement à but non lucratif
jusqu'à 1994 lorsque la
compagnie a modifié ses règlements et autorisé ses
titulaires de permis
à devenir des sociétés à but lucratif.
Depuis ce temps-là,
on a été témoin de la vente en bourse du
capital-actions de la
compagnie et des profits massifs ont été
engrangés. La Health Care
Service Corporation, la compagnie mère de Blue Cross/Blue Shield
dans
certains États, a déclaré que les
bénéfices de l'entreprise ont presque
doublé en 2010, atteignant 1,09 milliard $,
suivis de quatre années consécutives de
profits de plusieurs
milliards. Ces profits d'entreprises privées dans le secteur de
l'assurance-santé sont obtenus aux dépens des conventions
collectives,
des conditions de travail et des avantages sociaux à la retraite
des
travailleurs qui dispensent le service. À la Croix Bleue du
Pacifique
au Canada, les
travailleurs et les retraités font face à ce même
ordre du jour
antisocial impérialiste des riches contre les travailleurs et
les
retraités.
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