27 juillet 2017
Le gouvernement fédéral
s'enfonce
dans la
voie sans issue de destruction nationale
Injection de milliards en fonds publics
pour les corridors de transport pour l'édification d'empire
dominée
par les États-Unis
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Le gouvernement s'enfonce dans la voie
sans issue de destruction nationale
• Injection de milliards en fonds publics pour
les corridors de transport pour l'édification d'empire
dominée par les États-Unis
• Vente des aéroports canadiens -- Tout
privatiser et brader le pays aux oligarques mondiaux ne va qu'aggraver
la crise
Opposition croissante
à la privatisation des biens publics
• Les
travailleurs du secteur public de l'Ontario dénoncent les
bâtisseurs
d'empire d'Hydro One pour leur achat d'un service d'utilité
publique
américain
• Santé Canada autorise une clinique
privée du Nouveau-Brunswick à rémunérer les
donneurs de plasma
• À nos lecteurs
Le gouvernement s'enfonce dans la voie
sans issue de destruction nationale
Injection de milliards en fonds publics pour les
corridors de transport pour l'édification d'empire
dominée par les États-Unis
La classe ouvrière est
déterminée à affirmer son droit de bâtir le
nouveau !
Transports Canada a récemment
annoncé
l'injection d'un autre 2,1 milliards $ dans l'Initiative des
corridors
de commerce et de transport pour servir les oligopoles mondiaux et leur
contrôle de l'économie canadienne et internationale. [1]
Dans un communiqué de presse du 4 juillet,
Transports Canada
déclare que l'Initiative des corridors de commerce et de
transport vise
à « une plus grande efficacité du transport des
marchandises vers les
marchés », laquelle « permettra aux entreprises
canadiennes d'être plus
concurrentielles, de prendre de l'expansion et de créer
encore plus d'emplois à long terme ».
L'oligarchie financière n'a pas comme objectif
de « créer des
emplois » ou d'appuyer « les entreprises
canadiennes ». Son objectif
est de maximiser le rendement sur ses investissements et
d'étendre
ses empires en écrasant ses concurrents et en exploitant les
ressources
et le temps de travail des Canadiens. Son recours aux fonds,
à l'infrastructure et au pouvoir de police de l'État pour
servir ses
objectifs privés étroits est devenue la pratique courante
au sein du
système impérialiste d'États.
Selon Transport Canada, ce programme vise à
« appuyer les
entreprises canadiennes et à stimuler la création
d'emplois...Le Canada
souligne aussi sa grande histoire commerciale et reconnaît la
contribution importante des transports à l'égard de la
croissance
économique et du soutien à la classe moyenne du
pays. »
La construction initiale du chemin de fer est/ouest,
des ports des
Maritimes puis plus tard de Colombie-Britannique, d'une flotte de
navires marchands, d'Air Canada entreprise d'État desservant
la
plupart des villes canadiennes de même que des autoroutes et des
ponts
reliant les centres de peuplement éloignés et les
régions-ressources
étaient des traits d'un projet d'‘édification nationale
visant en
partie à faire échec au continentalisme expansionniste de
l'impérialisme
américain. Cette édification nationale du 19e et
du 20e siècle est
morte maintenant et a fait place à l'édification d'empire
mondiale
dirigée par les États-Unis où le Canada est
intégré à une Forteresse
Amérique du nord dominée par les États-Unis. Les
oligopoles mondiaux ont pris le contrôle des ressources humaines
et
matérielles du
Canada, surtout dans les secteurs de base de l'extraction
minière, de
l' énergie, de la production manufacturière , des
finances, des
services au détail, de la culture et dans le militaire.
L'économie
canadienne
s'est fondue dans des empires privés mondiaux dominés
par les
États-Unis et les arrangements de libre-échange, les
alliances
militaires et les autres arrangements internationaux des
impérialistes
américains en quête de l'hégémonie mondiale.
Le gouvernement Trudeau et les autres gouvernements
depuis celui de
Brian Mulroney ont engagé le Canada dans un vaste ensemble
mondial
d'arrangements militaires et économiques, dont des corridors de
commerce et de transport, qui servent les oligopoles privés
mondiaux
agissant au sein du système impérialiste d'États
dominé par les
États-Unis. Cette direction régressive n'a absolument
rien à voir avec
une édification nationale qui garantit le bien-être du
peuple et
affirme son droit de décider de son avenir, de contrôler
son économie
et de résoudre ses problèmes au bénéfice de
tous.
Transports Canada ignore dans son annonce le contexte
économique
dans lequel ces fonds de l'État sont déboursés.
Selon le communiqué, le
problème principal que vit l'économie canadienne semble
être les
engorgements dans les transports des marchandises du Canada vers les
marchés mondiaux, notamment le marché américain
dominant, et
vice-versa. Si les corridors de transport sont améliorés,
les problèmes de l'économie
vont disparaître, suggère Transports Canada.
Cette suggestion ne
correspond pas aux faits. Cette annonce a été
faite à peu près en même temps qu'Emploi et
Développement social Canada
a révélé qu'un nombre plus grand de demandeurs
d'assurance-emploi
reçoivent cinq semaines additionnelles de prestations
dans 15 régions
où le chômage a explosé depuis deux ans. Ce
programme d'extension de l'admissibilité à
l'assurance-emploi, bien que
très inférieur aux besoins réels, a
délié temporairement les cordons de
la bourse de l'assurance-emploi suite à l'augmentation du
chômage dans
plusieurs régions. Il avait été prévu que
le nombre des chômeurs
touchant ces cinq semaines additionnelles de prestations serait
d'environ 235 000 mais il a atteint le nombre
de 317 261.
La plus grande partie de cette augmentation du
chômage et des
prestations prolongées se retrouve dans les régions
d'extraction des
ressources qui ont été durement touchées par le
déclin de la demande et
des prix mondiaux du marché en produits issus des ressources
naturelles. L'Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador
étaient très
dépendants des exportations et de l'emploi et de la valeur que
les
travailleurs produisent en extrayant les ressources naturelles. Le
problème que vivent l'Alberta et la plupart des régions
du Canada est
de nature interne parce que les exportations supplantent
l'économie
domestique, son appui sur soi, sa vitalité et sa capacité
à se tenir
sur ses deux
jambes. Le contrôle de l'économie et des choses qui
affectent
directement la vie des gens est quelque chose d'impossible dans une
situation où c'est l'exportation qui domine et où le
contrôle sur les
prix et la demande extérieure n'est pas possible.
Ce n'est pas l'engorgement du transport des
marchandises qui est le
problème. Le problème, c'est l'économie domestique
interne sur laquelle
les Canadiens, au premier chef les producteurs véritables,
n'exercent pas de contrôle. Les Canadiens ne sont pas capables de
gérer les forces
productives modernes socialisées parce qu'ils ne sont pas au
contrôle de l'économie. La capacité productive de
l'économie moderne de
production industrielle de masse est énorme mais elle doit
être placée
sous le contrôle et la gestion scientifique des véritables
producteurs
et pourvue d'un objectif qui sert les producteurs, le bien commun et
l'intérêt général de la
société.
Les Canadiens ne
déterminent même pas quelque chose d'aussi
fondamental que le prix de marché de ce qu'ils produisent pour
qu'il
corresponde au prix de production. Les Canadiens ne contrôlent
pas la
quantité de production qui est faite de tel ou tel bien, y
compris des
produits de base essentiels comme l'acier et ils ne peuvent donc pas
combler la demande apparente interne pour fournir une mesure de
stabilité et de sécurité au secteur. Les Canadiens
ne contrôlent pas
leur système bancaire et sont même en train de perdre le
contrôle des
services publics et des programmes sociaux qui sont vendus à des
investisseurs mondiaux désireux d'exploiter chaque aspect de
l'économie
et qui
voient ainsi une valeur déjà produite être
détournée dans leurs coffres
privés.
Les Canadiens sont littéralement à la
merci de l'oligarchie
financière internationale et de ses empires privés. Ce
sont eux qui
contrôlent les secteurs de base. Leurs empires servent leur
objectif
privé étroit et leur besoin d'étendre leur
richesse et de défendre leur
privilège de classe en niant aux Canadiens ce qui leur revient
de
droit. Les
oligarques se font la concurrence pour défendre et
étendre leurs
empires privés au sein d'un système qu'on ne peut
décrire autrement que
de l'anarchie menant aux crises, à la violence et à la
guerre. Le
problème s'aggrave avec la concentration plus poussée de
la richesse
sociale que les travailleurs produisent dans les mains des oligopoles
mondiaux
et des multimilliardaires qui l'utiisent et utilisent le pouvoir
d'État
pour servir leurs intérêts privés étroits.
Les médias rapportent que le
ministre des Transports Marc Garneau, lors du
dîner-causerie où il a fait l'annonce de l'injection des
fonds de
l'État, a dit de manière honteuse que le gouvernement
canadien est prêt
à payer l'entier de la note en ce qui concerne les corridors de
transport à la
frontière avec les États-Unis, comme le Canada le fait
déjà avec le
Pont international Gordie Howe qui relie Détroit et Windsor.
Dévoués au
privilège de classe des oligarques
et à leur objectif d'un pouvoir et d'une richesse sociale
toujours plus
grands, les représentants du gouvernement semblent incapables de
présenter la
réalité telle qu'elle est. Leur vision du monde et leur
pensée impérialistes ne peuvent concevoir une
société qui assume sa responsabilité sociale ou
qui change la direction de l'économie.
Le ministre Garneau ne considère pas comme un
problème que le Canada en tant que nation commerçante
dominée:
- ne possède ni ne contrôle ses secteurs
économiques de base et n'a
pas sa voix souveraine en ce qui concerne le développement
économique ;
- ne détermine pas et ne contrôle pas les
prix de marché de ses
produits issus des ressources naturelles et d'aucun de ses produits en
réalité ;
- n'a pas d'arrangement en ce qui a trait aux
exportations et aux
importations avec les pays souverains fondés sur des
critères modernes
de justice, de stabilité, d'avantage et de développement
mutuels et de
contrôle souverain, à l'extérieur du contrôle
des empires privés
mondiaux et en opposition à celui-ci ;
- est empêtré dans des arrangements
mondiaux comme l'Organisation
mondiale du commerce et les arrangements de libre-échange qui
remettent
les décisions économiques dans les mains de ceux qui
possèdent et
contrôlent une grande quantité de richesse sociale et ont
comme seul
objectif d'accroître leur richesse, leur pouvoir et leur
privilège
de classe en exploitant les ressources et la classe ouvrière du
Canada
et d'autres pays ;
- attire ces individus et ces entités mondiales,
pour qu'ils
viennent faire de l'argent, en mettant à leur disposition les
ressources du Canada de même que sa classe ouvrière
éduquée, entraînée
et vigoureuse et en leur fournissant l'infrastructure, notamment les
corridors de transport, et les mesures d'État policier qui
permettent de
restreindre les travailleurs
dans l'exercice de leurs droits ;
- est à la merci du marché mondial
dominé
par les oligopoles et
n'est pas capable de se protéger des crises économiques
cycliques
inévitables qui surgissent au sein du système
impérialiste d'États
dominé par l'empire américain, que ce soit les crises
économiques
généralisées comme celle de 2008 ou la crise
sectorielle actuelle des
prix
de marché de l'énergie et des autres ressources qui sont
en bas de leur
prix de production.
À l'échelle du pays, les travailleurs
s'opposent à ce déni de la réalité et aux
ambitions pragmatiques du gouvernement canadien de servir les ambitions
des oligopoles mondiaux à tout prix au détriment du
bien-être et de la
sécurité des Canadiens et de leur économie. Il
devient de plus en plus clair que la classe ouvrière doit
prendre en main sa
responsabilité sociale de changer la direction de
l'économie pour
qu'elle fonctionne sans crises pour le bénéfice de tous.
À cet égard, les travailleurs avancés
bâtissent la presse indépendante de la classe
ouvrière, comme le Forum
ouvrier, et se joignent à des campagnes comme celles que
mène le Parti marxiste-léniniste du Canada, qui mettent
l'accent sur le besoin de la mobilisation de masse politique et
idéologique du peuple pour
bâtir
le nouveau.
La classe ouvrière ne s'attend pas à ce
que l'élite impérialiste
dominante ne lève ne serait-ce qu'un seul doigt pour contribuer
à un
projet moderne d'édification nationale qui investit le peuple de
la
souveraineté et défend les droits de tous. L'élite
dominante a tout
fait pour liquider l'édification nationale et fait tout pour
bloquer,
désorganiser et
priver la classe ouvrière de sa vision du monde et de ses
institutions
indépendantes et de son droit fondamental de bâtir le
nouveau. Les
travailleurs sont déterminés à priver
l'élite dominante de son pouvoir
de priver les travailleurs de ce qui leur revient de droit, le droit de
bâtir le nouveau !
Note
1. Dans son communiqué du 4 juillet,
Transports Canada décrit ainsi comment les fonds sesont
dépensés.
Deux milliards de dollars seront versés
sur 11 ans pour « le
Fonds national des corridors commerciaux, un programme fondé sur
le
mérite ... pour renforcer l'infrastructure de commerce du
Canada,
notamment les ports, les voies navigables, les aéroports, les
routes,
les ponts, les postes frontaliers et le réseau ferroviaire, et
améliorer la
communication entre eux ».
Cinquante millions de dollars seront injectés
sur 5 ans pour «
stimuler l'innovation et favoriser l'adoption des véhicules
aériens non
habités (UAV) et des véhicules connectés et
automatisés ».
Cinquante millions de dollars le seront sur 11 ans pour
« lancer un système d'information sur le
commerce et le transport dont le fonctionnement sera assuré par
un nouveau centre canadien de
données sur les transports, pour avoir accès à des
renseignements de haute qualité en temps utile
sur notre réseau de transport ».
Vente des aéroports canadiens - Tout privatiser
et brader le pays aux oligarques mondiaux ne
va qu'aggraver la crise
Les aéroports canadiens sont les plus
récents actifs publics à être
mis aux enchères. Le gouvernement Trudeau a retenu les services
de la
compagnie américaine PriceWaterhouseCoopers pour qu'elle
considère la
vente de participations au capital dans les aéroports canadiens
et
dresse un plan pour le faire. L'année dernière, le
gouvernement
fédéral avait retenu les services du Credit Suisse Group
AG pour qu'il
examine la possibilité de vendre les huit plus gros
aéroports du pays :
Vancouver, Montréal, Toronto, Edmonton, Calgary, Ottawa,
Winnipeg et
Halifax.
La vente des aéroports met l'eau à la
bouche d'une section de
l'élite impérialiste dominante, en tant qu'acheteurs et
vendeurs. Pour
les acheteurs, les aéroports représentent un service
public nécessaire
où les frais d'utilisation et de location pour les compagnies
aériennes, les passagers et les commerces au détail
présentent un
immense potentiel
de profit privé. Pour les vendeurs, le prix de vente
présente une
injection unique d'argent dans les coffres fédéraux qui
sera transférée
dans les coffres d'autres oligarques.
Selon un porte-parole de Transport Canada, le
modèle actuel de
propriété d'aéroport est le suivant : «
Les autorités aéroportuaires,
les entités qui gèrent les plus grands aéroports
au Canada, sont des
sociétés privées, à but non lucratif, et
sans capital-actions. Il ne
s'agit pas d'entités gouvernementales. Dans ce contexte, le
terme
'privatisation' a le sens général d'un transfert de la
structure de
société à but non lucratif actuelle vers une
structure de société
lucrative. » Cette définition de Transports Canada
n'est pas honnête.
Si les aéroports ne sont pas des « entités
gouvernementales » mais des
sociétés privées, pourquoi le gouvernement
fédéral a-t-il le droit
alors
de vendre ces sociétés privées et d'empocher le
prix de vente ?
Dans le monde de l'élite
néolibérale, vendre les aéroports
canadiens est une transaction sans conséquence, un simple
ajustement
sans importance à la structure de société. Cette
fausse candeur vise à
faire oublier que le contrôle est donné aux oligopoles
qui, eux, sont
hors de contrôle. Selon la conception du monde
impérialiste, les
privilèges de
l'État servent à imposer comme but à la
société l'extraction du profit
privé de chaque cellule de l'économie pour les oligarques
au détriment
du peuple et du pays. Les vendeurs et les acheteurs représentent
les
mêmes intérêts. Les individus qui en font partie
passent en douceur du
gouvernement à la grande entreprise, deviennent des
personnes-ressources de l'État puis reviennent à leur
rôle de
promoteurs des intérêts, carrières et entreprises
privés. Le
meilleur exemple en est le ministre des Finances, Bill Morneau. Le fait
de passer de sa compagnie Morneau Shepell au gouvernement lui ouvre de
grandes possibilités de faire avancer sa carrière et les
intérêts
privés de sa
compagnie milliardaire et du secteur. Les gouvernements à tous
les
niveaux exercent une immense influence et offrent toutes sortes de
possibilités pour l'expansion.
On lit sur le site web de Morneau Shepell cette
description de
l'entreprise : « Santé et avantages sociaux,
sous-traitance
administrative, gestion des risques et des actifs, retraite et
régimes
de retraite ».
Il est trompeur de décrire les aéroports
comme des « sociétés
privées, à but non lucratif et sans
capital-actions ». Les aéroports
sont des installations nécessaires au transport aérien.
Sans aéroports,
les compagnies aériennes ne pourraient opérer. La valeur
produite par
les travailleurs d'aéroport est incorporée dans la valeur
produite par
les
travailleurs des compagnies aériennes, ce qui représente
la valeur
entière d'un voyage pour un passager ou d'un siège
disponible sur un
avion, sans mentionner le transport des marchandises. Cette valeur ne
comprend pas le secteur de commerce au détail aux
aéroports, lequel n'est pas partie intégrante du
transport aérien mais a sa
propre
dynamique.
La privatisation de l'industrie aérienne du
Canada a commencé au
milieu du XXème siècle avec la formation de Canadian
Pacific Airlines,
une filiale de CP Rail, de même que Pacific Western Airlines et
Wardair
en tant que transporteurs privés. Le gouvernement
fédéral de Brian
Mulroney a privatisé Air Canada en 1988, qui a
fusionné
plus tard avec une autre compagnie privée, Canadian Airlines.
Les travailleurs d'entretien d'Air Canada (à gauche) et les
agents de bord en lutte
pour leurs droits en 2011
Air Canada privatisé a intensifié la
lutte de classe contre ses
employés pour les forcer à réduire leurs
réclamations à la valeur
qu'ils produisent. Se servant du fait qu'elle était une
société privée
comme d'une arme, Air Canada a eu recours à la protection de la
faillite de la Loi sur les arrangements avec les créanciers
des compagnies
(LACC) en 2003 pour exiger des réductions draconiennes des
salaires et
des avantages sociaux ainsi que des changements régressifs aux
régimes de
retraite et aux conditions de travail des travailleurs.
Les aéroports se servent de leur structure
d'affaires pour
maintenir leurs employés dans un état de
désorganisation et d'insécurité. Les
aéroports ne se
considèrent pas l'employeur de la
plupart des travailleurs qui font le travail mais plutôt comme
des
centres de coordination qui font affaire avec d'autres compagnies en
sous-traitance
pour des périodes limitées. C'est ainsi que les
travailleurs
d'aéroport
n'ont même pas la stabilité d'avoir un employeur direct,
soit une
agence ou une société d'État qui contrôle
directement les moyens de
production et en est responsable. En raison de ce manque de
stabilité
et d'un employeur central à l'endroit de travail, les
travailleurs
subissent une
pression à la baisse constante sur leur réclamation
à la valeur qu'ils
produisent au gré des entreprises à contrat qui vont et
viennent.
L'envoi en sous-traitance du travail aux
aéroports expose le
mensonge que ces derniers sont « à but non
lucratif », puisque les
compagnies à contrat sont des compagnies privées à
but lucratif qui
réclament une portion de la valeur ajoutée produite par
leurs
travailleurs.
L'instabilité et les salaires et avantages
sociaux à la baisse et
les piètres conditions de travail sont aussi le lot des
travailleurs du
commerce au détail qui travaillent à l'aéroport.
Les travailleurs du
commerce au détail à l'aéroport sont perçus
comme des travailleurs de
comptoirs au détail séparés et non comme des
employés de l'aéroport. Ce
statut sert à les diviser des autres travailleurs de
l'aéroport, à
affaiblir leur force collective et à les priver de leurs droits.
Les travailleurs de l'Aéroport international Pearson à
Toronto s'unissent dans l'action à l'occasion du Premier Mai
2017.
|
La valeur produite par les travailleurs
d'aéroport est réalisée
dans l'échange par les frais de location des compagnies
aériennes et
les frais d'usager des passagers. La valeur ajoutée produite par
les
travailleurs d'aéroport est versée à divers
réclamants, dont les hauts
dirigeants, l'intérêt sur la dette existante, les
propriétaires des
compagnies en
sous-traitance où les travailleurs font le travail,
l'État, et elle
sert aussi possiblement à une réduction des taux de
location des
entreprises aériennes et des frais d'usager des passagers et au
réinvestissement dans les aéroports à des fins de
rénovation et
d'agrandissement.
La vente des aéroports canadiens concentrerait
leur propriété entre
les mains de l'oligarchie financière mondiale, ce qui
accroîtrait sa
richesse, son pouvoir et son contrôle sur la vie des Canadiens.
La
valeur ajoutée produite par les travailleurs d'aéroport
sortirait plus
souvent qu'autrement de l'économie locale et se retrouverait
dans les
coffres
des oligarques mondiaux ayant pris le contrôle. Il se pourrait
même
qu'une pression soit exercée pour augmenter les frais de
location des
compagnies aériennes et des commerces au détail et
éliminer toute
réclamation que ces compagnies avaient coutume de faire à
la valeur
ajoutée produite par les travailleurs d'aéroport. C'est
une des raisons
pour
lesquelles une section de l'élite impérialiste dominante
s'oppose à la
vente des aéroports. En plus, la pression à la hausse sur
les frais
d'usager serait constante.
Pour les travailleurs d'aéroport partout au pays
qui luttent pour
défendre leurs intérêts et leurs droits par des
actions organisées avec
analyse, l'adversaire dans la lutte de classe ne serait plus le
même,
dans le sens que la lutte se mènerait plus directement contre
les
oligarques mondiaux et leurs armes d'État telles la LACC. La
méthode actuelle des entreprises qui consiste à
envoyer en
sous-traitance des parties disparates du travail effectué dans
les
aéroports se poursuivrait probablement puisque la sous-traitance
est
une des méthodes favorites des oligarques, en
particulier dans les
secteurs de service.
Cette situation place devant les Canadiens la
tâche de changer la
direction de l'économie dans son ensemble, afin de la
soutirer au contrôle de
l'oligarchie financière et de son privilège de classe et
de son pouvoir
très puissant de priver le peuple de ses droits.
L'économie doit servir
ceux qui font le travail, ceux qui ont besoin de la valeur d'usage
produite par les travailleurs, et les intérêts
généraux de la société.
Pour en arriver là, la classe ouvrière doit organiser ses
quartiers-généraux et ses institutions politiques
indépendants et
priver l'élite impérialiste dominante de son pouvoir de
priver les
Canadiens du droit de contrôler les affaires qui affectent leur
vie, en
particulier les secteurs de base
de l'économie.
Tout en oeuvre pour bâtir le nouveau, un projet
moderne
d'édification nationale qui investit le peuple du pouvoir
souverain et
garantit son bien-être et ses droits !
Opposition croissante à la
privatisation des biens publics
Les travailleurs du secteur public de l'Ontario
dénoncent les
bâtisseurs d'empire d'Hydro One pour leur achat d'un service
d'utilité
publique américain
Marche à Queen's Park le 8 avril 2017 contre la privatisation
d'Hydro One par
le gouvernement ontarien
Hydro One est la société qui transporte
et distribue l'électricité
de l'Ontario. Au cours des deux dernières années, le
gouvernement de
l'Ontario a vendu par morceaux des lots
d'actions de la
société Hydro One à des intérêts
privés. La part de la propriété non
étatique d'Hydro One est maintenant de 60 %.
Récemment,
Hydro One privatisé a utilisé les anciens actifs publics
en garantie
pour emprunter 3,4 milliards $ pour financer l'achat d'une
société
américaine de production et de distribution de gaz et
d'électricité,
appelée Avista, et a également pris en charge la dette de
la compagnie
achetée estimée à 2,3 milliards $US.
La section ontarienne du Syndicat canadien de la
fonction publique
a fortement dénoncé la privatisation d'Hydro One et son
achat récent,
qui vont à l'encontre du bien et de l'intérêt
public. Le SCFP de
l'Ontario mène une campagne contre la privatisation d'Hydro One
dans le
cadre de la Coalition Keep Hydro Public (Gardons les services
d'électricité publics) et est actuellement engagé
dans une poursuite
pour abus de pouvoir contre le gouvernement de l'Ontario au sujet de
cette privatisation.
Le SCFP fait valoir que la nouvelle dette d'Hydro One
de 6
milliards $ va mettre les consommateurs
d'électricité en Ontario à
risque d'augmentations de tarifs encore plus élevées que
celles qu'ils
affrontent déjà. Selon le syndicat, depuis que les
intérêts privés ont
pris le contrôle majoritaire d'Hydro One au printemps dernier, la
société a déjà demandé et obtenu une
augmentation des tarifs.
L'édification d'empire par Hydro One comprend non seulement
Avista mais
tous les services publics locaux de distribution
d'électricité en
Ontario.
Un communiqué de presse du 20 septembre du
SCFP qui dénonce l'achat
d'Hydro One déclare que « l'achat par Hydro One d'un
service de
distribution américain met la folie des grandeurs avant le bien
des
contribuables de l'Ontario ».
En référence aux bâtisseurs
d'empire, le président de l'Ontario du
SCFP, Fred Hahn dit ce qui suit dans le communiqué :
« Si vous aviez
besoin d'une preuve que la privatisation d'Hydro One est une mauvaise
chose pour la population de l'Ontario, la voici. Sous contrôle
public,
le mandat de l'entreprise était d'offrir une
électricité fiable
et abordable aux Ontariens. C'est maintenant une entreprise
prédatrice
privée axée sur les profits et l'établissement
d'un empire privé de
l'électricité. Et elle s'endette de milliards $,
dette que la
population de l'Ontario devra couvrir si son pari ne rapporte pas. Ce
n'est pas une bonne chose pour l'Ontario et ce n'est maintenant pas une
bonne
chose pour la population de l'Oregon, de Washington et de l'Alaska.
[...] Nos grands-parents ont acheté et payé le
réseau d'électricité de
l'Ontario afin de s'assurer que notre province puisse toujours compter
sur une électricité fiable et abordable pour nos foyers,
nos industries
et nos petites entreprises. Et maintenant, le ministre de
l'Énergie de
l'Ontario Glen Thibeault a l'audace de tenter de présenter cette
situation comme étant une conséquence positive et
prévue du plan de
privatisation de son gouvernement — c'est orwellien. »
Santé Canada autorise une clinique privée
du Nouveau-Brunswick à rémunérer
les donneurs de plasma
Manifestation à Halifax le 24 mars 2016 pour demander au
gouvernement provincial de ne pas laisser ouvrir une clinique de plasma
sanguin rémunéré
Le 24 juillet, Santé Canada a
autorité la compagnie privée Canadian
Plasma Resources à rémunérer les donneurs de
plasma sanguin à sa
clinique de Moncton au Nouveau-Brunswick. La compagnie a l'intention de
vendre à des compagnies pharmaceutiques étrangères
le plasma qu'elle
achètera aux Canadiens. La clinique est ouverte
depuis quelques mois à des supposées fins de formation et
le plasma
recueilli était jusqu'à maintenant jeté ou offert
pour la recherche.
Canadian Plasma Resources opère actuellement une
clinique de
collecte de plasma à Saskatoon. Elle avait deux cliniques en
Ontario
mais elles ont été fermées suite à
l'adoption de lois provinciales
en 2014. Les donneurs à la clinique de Saskatoon et ceux de
la clinique
de Moncton reçoivent un certificat cadeau VISA d'une valeur
d'entre 25 $ et 50 $ en
échange de leur plasma.
Santé Canada a accordé le feu vert
à la clinique de plasma rémunéré
de Moncton en dépit de l'opposition grandissante du peuple du
Nouveau-Brunswick et partout au Canada. Les activistes de la campagne
pour interdire la collecte rémunérée de Plasma
travaillent au sein de
la Coalition canadienne de la santé et de ses chapitres
provinciaux
comme la Coalition de la santé du Nouveau-Brunswick. Ils
rappellent la
situation du début des années 1980 et 1990
alors que 30 000 Canadiens
avaient été infectés par le VIH et
l'hépatite C via les transfusions de
sang. Une commission royale d'enquête présidée par
le juge Horace
Krever sur le scandale du sang contaminé
avait fait des recommandations comme la création d'une nouvelle
agence
du sang, la Société canadienne du sang, et une
règlementation plus
rigoureuse.
Dans son rapport, le juge Krever disait que
l'approvisionnement
canadien de sang devait être guidé par cinq
principes fondamentaux :
- le sang est une ressource publique ;
- les
donneurs ne devraient
pas être rémunérés ;
- il faut
recueillir suffisamment de sang pour
répondre aux besoins du pays et ne pas avoir à en
importer ;
- l'accès
au sang et aux produits sanguins doit être gratuit et
universel ;
- la
sécurité en approvisionnement en sang est
primordiale.
Le rapport Krever recommandait aussi de recueillir
suffisamment de
sang, de plasma et de plaquettes au Canada pour répondre aux
besoins du
pays en constituants sanguins et en produits sanguins.
« Je ne comprends pas que la ministre
fédérale de la Santé, Jane
Philpott, permette que le Canada recule de la sorte et mette en
péril
la sécurité de notre système de collecte de
sang », écrivait en avril
dernier Adrienne Silnicki, coordonnatrice nationale de la Coalition
canadienne de la santé au sujet du dispensaire du Canadian
Plasma
Resources en Saskatchewan. « Même si toutes les preuves
provenant
d'autres pays montrent qu'un système de plasma où on
rémunère le
donneur fera concurrence à notre système volontaire, le
gouvernement
fédéral accorde quand même le feu vert à
cette compagnie », a-t-elle
dit.
Le gouvernement fédéral prétend
qu'il doit offrir une concurrence
aux dispensaires volontaires publics en créant des dispensaires
privés
où on rémunère le donneur pour combler le
fossé entre la demande et
l'offre au pays. Plutôt que de veiller à ce que l'offre de
plasma au
pays soit comblée par des dispensaires publics, le gouvernement
profite
de la pénurie actuelle de sang pour autoriser la privatisation
d'un
autre volet des soins de santé.
Plutôt que d'accroître l'approvisionnent
volontaire au pays,
Canadian Blood Services a même fermé certains de ses
centres
volontaires de collecte de plasma, ce qui ouvre toute grande la porte
à
la propagande que les soins de santé privés sont
nécessaires pour
concurrencer un système public gratuit et universel accessible
à tous
les
Canadiens.
On voit clairement qu'il s'agit ici d'une manipulation
puisque
Canadian Plasma Resources va exporter le plasma canadien pour le vendre
sur le marché international, probablement aux États-Unis,
où il sera
combiné à de vastes quantités de plasma provenant
d'autres donneurs
rémunérés. Une situation similaire se
développe dans le commerce
international privé à but lucratif d'organes humains.
En fin de compte, il n'y aura pas une plus grande
autosuffisance en
produits de plasma. Le Canada devra continuer d'importer des
médicaments à base de plasma à moins que Canadian
Blood Services
n'augmente le nombre de ses centres de collecte volontaire de plasma
afin d'en augmenter l'approvisionnement. En autorisant Canadian Plasma
Resources à prélever le plasma de donneurs
rémunérés, Santé Canada et
les gouvernements de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick
préconisent le commerce mondial privé et à but
lucratif du plasma
plutôt que de veiller à ce que le Canada devienne
autosuffisant. Cela
permet une domination et un contrôle accrus du système de
santé
canadien
par les compagnies pharmaceutiques mondiales et d'autres oligopoles
médicaux.
La Coalition de la santé fait aussi valoir que
ce commerce
international de plasma sur les marchés mondiaux dans le
contexte de
l'ALÉNA et des accords de libre-échange dominés
par la
grande
entreprise va encore augmenter la pression contre le droit souverain
des nations de développer leurs propres systèmes de
santé, y compris un
système
interne et public d'approvisionnement de plasma et d'autres produits
nécessaires à un système de santé public,
gratuit et universel qui
garantit le droit du peuple à des soins de santé.
La résistance au feu-vert accordé par
Santé Canada au dispensaire
privé pour rémunérer les donneurs de plasma
à Moncton ne va pas
s'essoufler. Forum ouvrier a parlé récemment avec
Daniel
Légère, le président de la section du
Nouveau-Brunswick du Syndicat
canadien de la Fonction publique, qui fait partie de la Coalition de la
santé, qui a dit ceci : « Cette coalition est ici
pour rester. Depuis
plusieurs mois, nous menons cette campagne, nous avons organisé
des
manifestations, nous avons embauché une personne qui s'occupe du
bureau
à temps plein, nous avons mené une campagne dans les
médias sociaux,
etc. La résistance va se poursuivre et probablement
s'intensifier puisque le Nouveau-Brunswick s'en va en élection
générale
en septembre 2018 et je suis convaincu que cette question va
être un
enjeu électoral. »
À nos lecteurs
Avec ce numéro, Forum ouvrier prend
une pause et le prochain numéro paraîtra à la
Fête du travail, le 4 septembre 2017.
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