20 juillet 2017
Le propriétaire
américain Omnitrax refuse de réparer
la ligne ferroviaire
qui est vitale aux gens du nord du Manitoba
Omnitrax et les gouvernements doivent
être forcés d'assumer leurs obligations!
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Le
propriétaire
américain
Omnitrax
refuse
de
réparer
la
ligne
ferroviaire
qui est vitale
aux gens du nord du
Manitoba
• Omnitrax et les gouvernements
doivent être forcés d'assumer leurs obligations!
L'indemnisation des
travailleurs tués, blessés ou devenus malades au travail
est un droit
• Les travailleurs de General
Electric demandent d'être indemnisés pour des
années d'exposition à des toxines
Un vol
sanctionné par le gouvernement de ce qui revient de droit aux
travailleurs et à d'autres!
• Sears Canada a recours
à la protection de la faillite de la LACC
• Les changements
unilatéraux aux conditions d'emploi de Sears Canada
Le propriétaire américain
Omnitrax refuse de réparer
la ligne ferroviaire qui est vitale
aux gens du nord du Manitoba
Omnitrax et les gouvernements doivent être
forcés d'assumer leurs obligations!
Manifestation à Winnipeg le 11 septembre 2016 contre la
fermeture
du port de Churchill par Omnitrax
La société ferroviaire américaine
Omnitrax a annoncé avec arrogance
qu'elle refuse de réparer la ligne ferroviaire endommagée
qui relie les
municipalités de Gilliam et Churchill et
dont elle est responsable. Cette ligne ferroviaire qui mène au
port de
Churchill est vitale à la population du nord du Manitoba. [1]
La ligne ferroviaire qu'on dit la
propriété privée d'Omnitrax a été
endommagée par des inondations au printemps et fermée
indéfiniment le 9
juin 2017. Omnitrax a aussi fermé le port
de Churchill qui est aussi sa propriété à
l'été 2016, invoquant la
baisse du transport de grain par le port.
Mardi le 16 juillet, Omnitrax a tenu une
conférence de presse menée
par son directeur commercial Peter Touesnard. Il était
accompagné pour
l'occasion d'un expert ferroviaire de la
firme-conseil AECOM Canada qu'Omnitrax a engagée pour faire une
évaluation des dommages à la ligne ferroviaire, des
coûts des
réparations et du temps que celles-ci prendraient.
Les inondations et les dommages datent de mai et aucune
réparation,
même partielle, n'a été faite ou même
entreprise. Dans son exposé
technique, le représentant d'AECOM a dit qu'il
faudrait deux mois pour réparer la ligne ferroviaire et que les
travaux
pourraient commencer au début septembre. La valeur requise en
temps de
travail et la valeur transférée se chiffreraient
entre 20 et 60 millions $.
Dans ses commentaires sur l'exposé technique, le
directeur
commercial d'Omnitrax a dit que sa compagnie privée est une
entreprise
commerciale qui est redevable à ses propriétaires
américains. Il a dit ne pas être en mesure de justifier
quelque dépense
que ce soit pour des réparations. Touesnard a tenté de
dépeindre son groupe de propriétaires et les dirigeants
exécutifs de la compagnie comme des héros et des victimes
qui ont
essayé mais en vain
de faire de l'argent avec ce qu'il a décrit comme
un « service essentiel » et un « service
d'utilité
publique » qui n'est pas «
viable commercialement ».
Ce que ces oligarques américains disent vraiment
c'est que les
ressources mises en commun de l'État doivent être
utilisées pour payer
les riches pour faire fonctionner la ligne
ferroviaire à la fois comme « service d'utilité
publique
essentiel non viable
commercialement » et comme « entreprise privée
viable commercialement
», au moyen de subsides de l'État ou de partenariats
public-privé (PPP). Le trésor
d'État est censé
garantir le plus haut taux de rendement possible à l'entreprise
privée
et prendre sur soi tous les risques, que ce soit les
dommages dus aux inondations du printemps ou à la concurrence
provenant
des autres oligarques qui nuit à l'entreprise. De cette
manière,
le service d'utilité publique essentiel serait maintenu et les
oligarques empocheraient un rendement garanti.[2]
Le caractère essentiel d'un service
d'utilité
publique comme une ligne
ferroviaire ou la nécessité bien réelle de fournir
des emplois sont
utilisés pour justifier les PPP et les autres stratagèmes
pour payer les riches. La population du nord du Manitoba a besoin de sa
ligne ferroviaire et les oligarques américains apparaissent
comme
des
sauveurs à condition bien sûr que les gens
reconnaissent qu'Omnitrax est une entreprise privée qui doit
être «
viable commercialement » et se doit de fournir un profit à
ses
propriétaires américains.
L'aspect essentiel qui est masqué ici, c'est
qu'accepter que les
oligarques fassent partie de la vie des Canadiens prive ceux-ci du
pouvoir de déterminer et de contrôler les affaires qui
les concernent, que ce soit une ligne ferroviaire, un service
d'utilité
publique
essentiel, une banque, un secteur manufacturier local ou toute
entreprise en somme qui font partie des secteurs de base de
l'économie. Les oligarques représentent le blocage
principal à la
solution des problèmes, à la transformation de toute
l'économie (et non
juste une partie) en quelque chose de viable et et à
l'ouverture de la voie au progrès.
À quoi ont pensé ceux qui
contrôlent Omnitrax quand ils ont acheté
la ligne ferroviaire dans le nord du Manitoba en 1997 ? Ils savaient
bien à l'époque que la ligne ferroviaire est un
service essentiel, un service d'utilité publique desservant une
petite
population et un port ouvert tout au plus la moité de
l'année. Est-ce
que le projet était viable commercialement à
l'époque et que les choses ont changé ou est-ce que tout
cela n'est que paroles
creuses
pour justifier un ordre du jour et une pratique
intéressés ?
La population du nord est petite et d'autres
entreprises se
faisaient la concurrence à l'époque pour que le fret ne
passe plus par
le port de Churchill dans le contexte des plans pour
liquider la Commission canadienne du blé. La ligne ferroviaire
est le
seul lien terrestre pour le transport des produits de première
nécessité vers le nord de même que le grain et
d'autres
produits en route vers le port de Churchill pour y être
expédiés ;
c'est le seul lien terrestre également pour le transport de
marchandises vers le sud comme le bois coupé localement sans
parler du transport des personnes qui n'ont pas d'autre moyen de se
rendre d'une municipalité à l'autre dans cette
région éloignée surtout
s'il est question de se rendre à Churchill pour y
chercher des provisions ou y utiliser les services de santé et
les autres services.
L'entreprise publique d'origine au contrôle
de la ligne ferroviaire
menant à Churchill, soit le Canadien National, avait
été privatisée
depuis un bon moment et s'était départie de la ligne
ferroviaire au profit de la formation de la Hudson Bay Railway Company
qu'elle a vendue en 1997. Les oligarques d'Omnitrax savaient
très bien
que, possédant la seule ligne de transport
terrestre vers le nord, ils pourraient augmenter les frais pour ses
usagers. Les producteurs de grain du Manitoba et de la Saskatchewan
préféraient le port de Churchill pour leurs
expéditions à l'étranger parce que cela
était moins
cher que par d'autres
moyens et que la Commission canadienne du blé garantissait les
paiements et le fret. En plus de cela, du fait qu'il s'agissait
d'un service essentiel et d'un service d'utilité publique,
l'État
allait devoir
intervenir si la situation tournait mal, comme ce fut le cas lors de la
destruction de la Commission canadienne du blé, et
comme c'est le cas maintenant avec les inondations du printemps.
Omnitrtax a
déterminé que la ligne
ferroviaire et le port étaient
viables commercialement en 1997. Cependant, le gouvernement
conservateur de Stephen Harper a liquidé la Commission
canadienne du blé en 2012, ce qui a grandement réduit le
transport du
grain par rail vers le port de Churchill. La crise forestière et
la
fermeture du moulin dans le nord ont aussi affecté
négativement la ligne ferroviaire. C'est sur cette toile de fond
de
concurrence et de lutte intermonopoliste que, selon Omnitrax, la ligne
ferroviaire et le port ont perdu leur « viabilité
commerciale
» et seraient finalement redevenus suite aux inondations un
service essentiel et un service d'utilité publique
vital et non « viable commercialement », ayant besoin d'un
PPP ou de
subsides d'État.
Comment alors la population du nord, les nations
autochtones et les
autres qui se sont établis dans la région peuvent-ils se
sortir de ce
marasme, résoudre les problèmes auxquels ils
font face et se bâtir un avenir, lequel comprend la
capacité de rendre
les dirigeants redevables de leurs actes ?
Les oligarques rivaux ont détruit la Commission
canadienne du blé
contre les souhaits des producteurs de grain. Les oligarques ont
fermé
le moulin forestier du nord. Leur port de
Churchill a été fermé et maintenant leur ligne
ferroviaire est laissée
à l'abandon, fortement endommagée. Les populations sont
privées du
contrôle, du pouvoir et des ressources dont elles
ont besoin pour faire face à la situation.
D'ordinaire lorsque les oligarques font face à
un
problème comme
c'est le cas d'Omnitrax, ils demandent de l'argent à
l'État, déclarent
faillite dans une partie de leur empire ou ferment
boutique et fichent le camp à la sauvette. Les gouvernements
fédéral et
manitobain semblent vouloir trouver une porte de sortie à
Omnitrax et
lui permettre de s'absoudre de ses
responsabilités sans avoir de comptes à rendre, surtout
en ce qui
concerne ses propriétaires américains.
Les médias ont rapporté qu'un
porte-parole du ministre fédéral des
Transports Marc Garneau a émis ce courriel suite au point de
presse
d'Omnitrax :
« Omnitrax a l'obligation de réparer et
d'entretenir la ligne
ferroviaire et de maintenir le service aux résidents, et nous
nous
attendons à ce qu'Omnitrax respecte ses obligations. »
« Si
Omnitrax ne remplit pas ses obligations », poursuit le courriel,
«
notre gouvernement va examiner quelles sont les prochaines actions et
alternatives qui s'offrent à nous pour faire en sorte que
les résidents obtiennent la nourriture et les approvisionnements
dont
ils ont besoin. »
Quant au gouvernement du Manitoba, il a émis un
courriel par le biais de son ministre des Infrastructures qui se lit
ainsi :
« La séance d'information technique
fournie par Omnitrax
aujourd'hui était clairement inadéquate.
L'évaluation finale des
dommages à la ligne ferroviaire et des coûts
associés aux
réparations n'est toujours pas complète, ce qui laisse
des questions en
plan et hypothétiques. Les dirigeants d'Omnitrax ont clairement
laissé
savoir aujourd'hui qu'ils ne veulent pas réparer,
entretenir ou faire fonctionner la ligne ferroviaire. Ils semblent
vouloir abandonner la ligne ferroviaire. Si tel est le cas, c'est leur
devoir envers la population de Churchill et et les
Manitobains de communiquer leur décision au gouvernement
fédéral à l'effet d'abandonner la ligne. »
Ces déclarations faiblardes ne sont pas
acceptables. Elles évitent
le sujet principal, soit que la ligne ferroviaire doit être
réparée immédiatement
et que ceux qui sont en position de contrôle et de
propriété doivent rendre des comptes de leurs actes, et
cela comprend
Omnitrax et les deux niveaux de gouvernement. C'est l'État qui a
privatisé le Canadien National et le Port de
Churchill et détruit la Commission canadienne du blé.
Omnitrax s'attend
très certainement à recevoir de l'argent de l'État
sinon il abandonnera
simplement la ligne ferroviaire et le port en
déclarant faillite ou en prenant la poudre d'escampette. Les
gouvernements fédéral et provincial ne doivent pas verser
un sou de
plus à Omnitrax mais bien prendre la situation en main
immédiatement en prenant le contrôle de la ligne
ferroviaire et du port
en coopération avec les nations autochtones et d'autres dans la
région
et faire les réparations qui s'imposent.
Omnitrax est une des
compagnies qui fait partie du
consortium
américain appelé Broe Group qui a ses
quartiers généraux à Denver au
Colorado. Le consortium a tout l'argent qu'il
faut et même plus pour réparer sa ligne ferroviaire du
nord du
Manitoba. Les gouvernements peuvent forcer Omnitrax à
réparer la ligne
en utilisant leurs pouvoirs de police. La
responsabilité sociale de faire les réparations est une
partie
intégrante de la propriété d'un service
d'utilité
publique. Si Omnitrax refuse
de le faire et déclare banqueroute partielle ou se sauve, les
gouvernements doivent s'en prendre à ses actifs aux
États-Unis tout en
prenant contrôle de la situation en faisant les
réparations
immédiatement et en s'assurant que la ligne ferroviaire et le
port de Churchill servent l'économie et la population et non
l'oligarchie financière et ses intérêts
privés étroits.
Une coalition de nations autochtones et de
différentes
municipalités de la région a déjà
présenté diverses options qui
feraient de la ligne ferroviaire et du port des entreprises viables.
Les réparations financières arrachées à
Omnitrax serviraient de mise de
fonds à la réalisation des projets. Il faut d'urgence
trouver une
solution à ce problème qui rende l'élite dominante
redevable de ses actions et qui est acceptable à la population.
Note
1. Lire « La communauté de Churchill au
Manitoba abandonnée à
elle-même -- Les résidents et les communautés
avoisinantes demandent une
aide immédiate et un changement de
modèle de propriété pour le port et le chemin de
fer » dans le numéro
du 29 juin 2017 de Forum ouvrier
2. Toute la grande
entreprise maintenant fonctionne ou bien en PPP ou par des subsides ou
d'autre aide de l'État la rendant « viable commercialement
».
Pas une semaine ne se passe sans annonce d'une manoeuvre de type payer
les riches en faveur des oligarques afin de rendre leurs entreprises
privées viables, qu'on parle des grandes
banques ou des monopoles de l'automobile ou forestiers. Le gouvernement
libéral de Justin Trudeau a même organisé une
banque de
l'infrastructure en tant qu'instrument étatique de
milliards de dollars pour garantir les investissements privés
des
oligarques dans des projets d'infrastructure à l'échelle
du pays. Tous
les secteurs de base de l'économie sont maintenant en
PPP ou vivent de stratagèmes étatiques de toutes sortes
pour payer les
riches. Le privilège de classe des riches et la domination de
leurs
empires sont maintenus par l'assistance directe de
l'État et de son trésor public et des pouvoirs de police
et en
maintenant le peuple privé du pouvoir de bâtir le nouveau.
L'indemnisation des travailleurs
tués, blessés ou devenus malades au travail est un droit
Les travailleurs de General Electric
demandent
d'être indemnisés pour des années d'exposition
à des toxines
Le 12 juillet, plus de 120 anciens travailleurs de
General Electric
ont participé à une réunion publique
organisée par la Coalition en
santé et environnement au travail de
Peterborough. Ces anciens travailleurs de l'usine de GE à
Peterborough
ont parlé avec éloquence de ce qu'eux et leurs conjoints
maintenant
disparus ont souffert pendant des années où ils
ont été exposés à de multiples toxines
mortelles.
Les travailleurs ont été exposés
entre 1945 et 2000 à plus de 3 000
toxines dont au moins 40 sont cancérigènes. Les produits
chimiques
utilisés et auxquels les travailleurs ont été
exposés comprennent l'amiante, l'arsenic, le chlorure de vinyle,
le
béryllium, le formaldéhyde, le
trichloréthylène, les PCB, l'uranium, le
plomb, et plusieurs autres. Ils ont été utilisés
en
grande quantité et manipulés directement sans protection
appropriée.
Par exemple, des travailleurs étaient immergés jusqu'aux
coudes sans
protection dans des produits chimiques, des
chiffons imbibés de produits chimiques étaient
utilisés pour nettoyer
de l'équipement, et des panneaux d'amiante étaient
sciés sans
équipement respiratoire approprié. La liste des pratiques
abusives et dangereuses qu'ils ont vécues n'a pas de fin.
Pendant ces années, General Electric
était un des plus gros
employeurs de Peterborough. À un moment donné le nombre
des
travailleurs à l'usine atteignait 5000 (il n'est plus que de
200 aujourd'hui). L'usine produisait des moteurs et
génératrices
électriques de différentes dimensions, des appareils
ménagers et des
composantes électriques petites et grandes pour des services
publics urbains. Elle comprenait aussi une installation
nucléaire
qui produisait des grappes de combustibles nucléaires pour les
réacteurs nucléaires CANDU.
Sue James, lors de la Journée des travailleurs accidentés
de l'Ontario en 2017, membre d'un vaste contingent de
travailleurs de l'usine de GE à Peterborough qui ont pris part
à l'événement
|
La situation qu'ont vécue ces travailleurs a
fait l'objet d'une
étude détaillée qui a été
publiée en mai par un Comité consultatif
formé de deux chercheurs en santé et
sécurité du travail
assistés par des travailleurs retraités de GE. Le rapport
a été
parrainé par le syndicat UNIFOR qui représente 31 de ces
travailleurs.
Le rapport décrit les conditions que les travailleurs ont
dû endurer et appuie leur demande d'une indemnisation automatique
pour
tous les travailleurs de GE qui sont devenus malades pendant ces
années.
« Ces travailleurs de GE ont souffert de maladies
horribles et
souvent mortelles d'une façon disproportionnée par
rapport aux autres
travailleurs et pourtant environ la moitié de leurs
demandes d'indemnisation a été rejetée,
abandonnée ou retirée en raison
de ce qu'on a appelé des preuves insuffisantes », a dit
Joel Carr, un
représentant national d'UNIFOR.
Des participants à la réunion de
Peterborough ont mentionné que ces
13 dernières années, les travailleurs de GE à
Peterborough ont déposé
660 demandes d'indemnisation à la
commission d'indemnisation (le WSIB) mais seuls 280 travailleurs ont
reçu une indemnisation. Trois cent quarante demandes ont
été rejetées,
retirées ou abandonnées. Les réclamations ont
été rejetées sous prétexte que les preuves
scientifiques liant l'état des travailleurs à leur
exposition aux toxines étaient
insuffisantes.
Les travailleurs rejettent avec mépris ce
traitement injuste. Leur
expérience collective d'exposition aux multiples toxines et les
maladies qu'ils ont contractées, notamment des cancers,
sont la preuve que leur situation est liée au travail. Ils
demandent
l'indemnisation automatique de tous ceux qui ont fait partie de cette
main-d'oeuvre de GE à Peterborough pendant les
années en question et qui souffrent de maladies qui sont
beaucoup plus
nombreuses et sévères que celles qui affectent les
Canadiens en
moyenne.
Quelle peut être la cause de leur état sinon
l'exposition à ces toxines dangereuses ?
Les retraités de GE ont dit lors de la
réunion qu'ils ne se
satisferont pas des mots de sympathie du ministre libéral du
travail
Kevin Flynn et du député local. Ils demandent des gestes
concrets auxquels ils ont droit. Leur situation l'exige avec une force
particulière car plusieurs d'entre eux sont très
âgés et très malades
maintenant. Ils veulent que leur dignité de
travailleurs soit reconnue, ce qui requiert que leurs demandes soient
acceptées et qu'une indemnisation adéquate pour toutes
ces souffrances
leur soit accordée.
Une victoire des retraités de GE aiderait
beaucoup tous les
travailleurs à qui l'on nie leur droit à une
indemnisation et qui
affrontent le silence du gouvernement de l'Ontario et du
WSIB quand ils présentent leurs réclamations. Selon les
chercheurs qui
ont produit l'étude, plus de 6000 décès se
produisent chaque année en
Ontario suite à l'exposition aux toxines au
travail mais le gouvernement et la commission de compensation refusent
de relier cette situation à ce qui se passe aux endroits de
travail.
Selon les auteurs, la période de latence parfois
longue de ces cancers et de plusieurs autres maladies explique en
partie le
problème, mais l'obstacle principal à la reconnaissance
de
la cause de
la maladie réside selon eux dans le fardeau de la
preuve injustifié et onéreux que le gouvernement et le
WSIB imposent
aux travailleurs.
Un vol sanctionné par le
gouvernement de
ce qui revient de droit aux travailleurs et à
d'autres!
Sears Canada a recours à la protection
de la
faillite de la LACC
Par le biais de la Loi sur les arrangements avec
les créanciers des compagnies
(LACC) sanctionnée par le gouvernement, les oligarques des
États-Unis
qui contrôlent Sears
Canada ont déclenché une attaque massive contre leurs
employés actifs
et à la retraite. Dix sept mille travailleurs de Sears Canada,
des
centaines de travailleurs mis à pied qui reçoivent
présentement des indemnités de départ ainsi que 16
000 retraités et
leurs dépendants sont la cible de cette attaque, de ce vol
sanctionné
par le gouvernement de ce qui leur revient de droit.
Ayant recours aux pouvoirs de police de la LACC,
Sears Canada a
annoncé le 22 juin sans aucun avertissement le
congédiement immédiat de
2 900 travailleurs. La compagnie a
annoncé aux travailleurs congédiés partout au pays
que toute obligation
contractuelle ou juridique touchant à l'indemnité de
départ ne sera pas
honorée et que l'indemnité de départ
accordée
présentement aux travailleurs qui avaient déjà
été mis à pied prend fin
immédiatement. Les premiers travailleurs à être
congédiés, les 300
employés du bureau-chef de la compagnie à
Toronto, ont reçu l'ordre de se présenter à des
points de rencontre
autres que leur endroit de travail où on leur a annoncé
qu'ils étaient
congédiés sur-le- champ. Des représentants de
Sears
leur ont dit de ne pas se rendre à leur endroit de travail et
qu'on
leur ferait parvenir leurs effets personnels. D'autres seront
congédiés
à mesure que les magasins fermeront.
Dans un communiqué de presse du 6 juillet, Sears
a étendu ses
attaques contre la classe ouvrière en annonçant qu'il
cessait d'autres
paiements qui sont dus. Ces mesures sont comprises
dans un budget de la LACC ayant force juridique préparé
par le
débiteur-exploitant (DIP) de la LACC. Deux créanciers
garantis de Sears
Canada, la Wells Fargo Capital Finance
Corporation and GACP Finance Co.sont les agents administratifs du
financement DIP de 450 millions $. Ces deux créanciers garantis
auraient des liens importants avec ESL Investments
contrôlé par l'oligarque milliardaire américain
Edward Lampert. ESL
Investments est le principal propriétaire de Sears Canada et de
son
équivalent américain la Sears Holding Corp., qui
possède des milliers de magasins aux États-Unis sous
l'étiquette Sears
et Kmart. ESL Investments s'est emparé du contrôle et de
la propriété
de Sears/Kmart lorsqu'en 2003 ces derniers ont
eu recours au chapitre 11 de la protection de la faillite aux
États-Unis. Le chapitre 11 est lui aussi un vol
sanctionné par l'État
de ce qui revient de droit aux travailleurs et à d'autres,
semblable en cela à la LACC.
Dans son communiqué de presse du 6 juillet,
Sears Canada déclare :
« Les contraintes de liquidités de Sears Canada Group ont
causé des
difficultés à plusieurs de nos partenaires
estimés, y compris des associés (employés) dont le
poste a été éliminé
récemment ou sera éliminé lorsque plusieurs sites
de Sears Canada (59)
partout au pays seront fermés, de même qu'à
des retraités, des fournisseurs et des locateurs.
« La compagnie...est dans l'impossibilité
d'effectuer des paiements à
certains partenaires, des paiements qu'elle ferait en temps normal ne
serait-ce des contraintes de liquidités et du fait
que nous sommes sous la protection de la LACC...Le Financement DIP
exige que le Sears Canada Group se conforme à un budget, lequel
exclut
les paiements énumérés ici :
« Les paiements
spéciaux faits aux
prestations déterminées du
Régime de retraite enregistré de Sears...Les prestations
en soins de
santé et dentaires et les primes d'assurance-vie à la
retraite. » Ces paiements vont cesser à la fin du mois de
septembre.
Dans son rapport économique annuel de 2016,
Sears Canada a déclaré
que le régime de retraite à prestations
déterminées est sous-financé de
308,6 millions $ par rapport à ses
obligations ; que ses régimes de retraite enregistrés
connaissent un
déficit de 110,3 millions $ ; que le fonds de fiducie de
santé et de
bien-être à la retraite responsable des avantages
dentaires et médicaux et des primes d'assurance-vie est
sous-financé de
196 millions $ et que le régime de retraite
complémentaire non
enregistré est déficitaire de 2,3 millions $.
De son côté, la Sears Holding Corp aux
États-Unis rapporte qu'elle
a un déficit de 1,6 milliards $ US dans ses régimes de
retraite et de
plusieurs autres millions dans ses engagements
et ses obligations sociales sous-financés envers ses
travailleurs et
retraités aux États-Unis. Aux États-Unis, la
compagnie n'a pas encore
eu recours au chapitre 11 de la protection de la
faillite.
Le vol sanctionné par le gouvernement qu'est la
LACC n'affecte pas
seulement les travailleurs et les retraités mais plusieurs
autres à qui
Sears Canada doit de l'argent pour du travail
de sous-traitance ou la livraison de marchandises avant le 22 juin.
Selon les documents juridiques de la LACC, les paiements dus à
775
entrepreneurs et à près de 3 300 fournisseurs
domestiques et internationaux de marchandises sont suspendus. C'est un
coup dur pour ceux qui sont directement touchés et pour
l'économie.
La LACC est une mesure de police d'État qui vise
à attaquer la
classe ouvrière, défendre le privilège de classe
des très riches et
servir les intérêts privés d'oligarques
triés sur le volet.
La LACC n'est disponible qu'aux compagnies qui ont des dettes
excédant
5 millions $ et qui demandent la protection de la faillite. Elle
s'assure que les biens protégés de la compagnie sont
remis aux créanciers garantis au
détriment de la classe
ouvrière et d'autres parties. Le recours récurrent
à la
LACC permettant aux
grandes compagnies d'échapper à leurs
obligations sociales envers la classe ouvrière et d'endommager
encore
plus l'économie met en lumière la nécessité
d'une nouvelle direction
prosociale pour l'économie qui reconnaît et
défend les droits des travailleurs et leur garantit une vie en
sécurité
et fournit une stabilité à l'économie.
Les changements unilatéraux aux
conditions
d'emploi de Sears Canada
Sears Canada se sert de la protection de la faillite
assurée par la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des compagnies
(LACC) pour échapper à ses responsabilités
sociales et à ses obligations juridiques envers les
régimes de
retraite, les avantages sociaux à la retraite et
l'indemnité de départ.
Les retraités de Sears Canada ont depuis longtemps
exprimé
leurs inquiétudes à ce sujet. Dans une lettre de 2013 au
chef de la
direction de la compagnie, le Groupe de retraités de Sears
Canada - qui
représente une partie des 17 000 retraités - a
soulevé ses préoccupations face à un
déficit de 198,8 millions $
touchant au régime de retraite en date de janvier 2012, et un
déficit
de 252,7 millions $ touchant à la fiducie sur le bien-être
et la santé. Depuis, le déficit du régime de
retraite à prestations
déterminées est passé à 308,6 millions $ et
celui des régimes de
retraite enregistrés à 110,3 millions $.
Dans leur lettre, les retraités ont
critiqué la compagnie pour
n'avoir pas contribué au volet des prestations
déterminées pendant un
bon moment et pour son annonce de 2009 qu'elle
cesserait de financer la fiducie sur le bien-être et la
santé et que
les fonds serviraient plutôt à payer les salaires et
à d'autres fins.
Ils ont aussi critiqué le dividende en espèces exorbitant
accordé aux actionnaires de la compagnie.
Les travailleurs de Sears Canada, comme la plupart des
travailleurs
de la vente au détail, n'ont pas d'organisation de
défense indépendante
qui leur permettrait de lutter collectivement
pour leurs droits. La compagnie a profité de ce manque de
résistance
collective organisée pour aggraver les conditions d'emploi des
employés. Depuis la crise économique de 2008, la
compagnie a imposé des changements négatifs aux
régimes de retraite des
employés, aux avantages sociaux des retraités et à
d'autres conditions
d'emploi.
Selon Benefits Canada , le régime de
retraite de Sears
Canada est maintenant un arrangement hybride de prestations
déterminées
et de cotisations déterminées. La compagnie a
de façon unilatérale cessé de contribuer aux
prestations déterminées en
2008. Elle a aussi mis fin de façon abrupte aux avantages
sociaux des
retraités pour tous les employés qui ne
participaient pas au régime à partir de 2008 et a
introduit un régime
d'épargne à cotisations déterminées. Ces
actions unilatérales se sont
poursuivies en 2013 alors que la compagnie a une
nouvelle fois changé le régime de retraite en
éliminant la prestation
pour les employés qui quittaient leur emploi sur une base
volontaire
avant l'âge de la retraite. La compagnie a
maintenant déclenché une attaque en règle contre
les travailleurs par
le biais des pouvoirs de police d'État de la LACC.
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