11 mai 2017
Opposition croissante à
l'offensive fédérale contre
les régimes de retraite
Les travailleurs organisent des actions
à Ottawa pour exiger une pension
en sécurité pour tous
- Louis Lang -
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Manifestation contre le projet de loi C-17 à
Ottawa le 5 mai 2017
Opposition croissante à
l'offensive fédérale contre les régimes de retraite
• Les travailleurs organisent des actions
à Ottawa pour exiger une pension en sécurité pour
tous - Louis Lang
• Les retraités d'Ottawa n'acceptent pas
le projet de loi C-27 qui porte atteinte aux régimes de retraite
- Comité d'Ottawa pour une retraite en
sécurité
La grève des
paramédics du Québec se poursuit
• Les travailleurs intensifient leurs actions
à la défense de leurs droits
La fraude de
protection de faillite d'Essar Steel Algoma
• Instabilité et âpres querelles
parmi les oligarques
• Crise financière de la
municipalité de Sault-Ste-Marie
Opposition croissante à
l'offensive fédérale contre les régimes de retraite
Les travailleurs organisent des actions à Ottawa
pour exiger une pension en sécurité pour tous
- Louis Lang -
Le projet de loi C-27, Loi modifiant la Loi
de 1985 sur les normes de prestation de pension, a
été déposé le 19 octobre 2016
à la Chambre des communes par le ministre des Finances Bill
Morneau.
Le projet de loi
crée « un cadre pour l'institution, la gestion et
la supervision de régimes à prestations
cibles » pour les travailleurs
sous réglementation fédérale dans le secteur
privé, ainsi que les
sociétés d'État. À l'heure actuelle, il
existe plus de 300 régimes à
prestations déterminées (PD) dans le secteur
fédéral
couvrant 489 000 travailleurs ayant un actif de 100
milliards $.
Le projet de loi C-27 permettrait aux employeurs de
compromettre
les régimes de retraite et de les remplacer par des
régimes à
prestations cibles (PC), qui réduisent la valeur que les
employeurs
contribuent et éliminent leur obligation de maintenir et de
garantir un
niveau de prestations garanti pour les retraités. Avec les
régimes PC,
l'obligation légale pour les employeurs de financer, de
maintenir et de
garantir les prestations des régimes de retraite est
supprimée.
Les retraités et syndicats ont
immédiatement sonné l'alarme et ont
demandé le retrait du projet C-27 qu'ils considèrent
comme un
affront aux Canadiens et à leur droit à la
sécurité à la retraite. Ils
ont rappelé que le ministre Morneau a présenté la
législation comme une
attaque en catimini, sans consultation ni préavis.
Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a
provisoirement mis de
côté le projet de loi adopté en première
lecture et a commencé une «
consultation » à la hâte avec quelques «
parties prenantes » triées sur
le volet. Aucune organisation de retraités n'a été
invitée à soumettre
des vues et aucune consultation publique n'a eu lieu sur
le projet de loi. La période de consultation privée
annoncée par
Morneau se termine le 15 mai 2017. Tout semble indiquer que
le
gouvernement Trudeau entend faire pression pour adopter rapidement le
projet de loi C-27 par la Chambre des communes malgré une large
opposition des Canadiens concernés et de leurs organisations.
Les pensions ne doivent pas faire l'objet d'un gain
privé
pour l'oligarchie financière
Morneau Scheppel, la société
d'experts-conseils en retraite et
en assurance, fondée et gérée par Bill Morneau
jusqu'à ce qu'il soit
nommé ministre des Finances, a longtemps promu les retraites
comme une
cible de profit pour les sociétés privées. Le
remplacement des régimes
de retraite à prestations déterminées par des
régimes à prestations
cibles est une autre magouille pour enrichir quelques-uns.
Il n'est pas surprenant que Morneau Scheppel ait
salué
l'introduction du projet de loi C-27 comme « une étape
positive qui
pourrait stimuler le développement de ces types de
régimes partout au
pays ». La société a exprimé l'espoir
que l'initiative de son ancien
pdg et maintenant ministre des Finances au niveau fédéral
inciterait
les
gouvernements du Québec et des provinces à faire de
même, car les
perspectives de transfert des prestations de retraite des
retraités
vers les intérêts privés des compagnies sont
énormes.
Déjà en 2012, le gouvernement
conservateur du Nouveau-Brunswick a
présenté son plan ciblé sur « le risque
partagé » pour remplacer les
régimes existants à PD. Morneau Scheppel dont le ministre
des Finances
fédéral actuel était toujours président et
chef de la direction, a joué
un rôle clé pour convertir le régime de retraite de
la
fonction publique du Nouveau-Brunswick en des prestations
non-déterminées. Suite à cela, des changements
similaires aux régimes à
PD ont été apportés aux régimes de retraite
de plusieurs hôpitaux et de
la ville de Saint John's. Toujours en 2012, le pdg Morneau est
devenu
le conseiller officiel en investissements pour les pensions pour le
ministre libéral des Finances de l'Ontario Dwight Duncan et,
en 2014,
la première ministre de l'Ontario Kathleen Wynne l'a
nommé à un groupe
de consultants sur les régimes de retraite dirigé par
l'ancien premier
ministre Paul Martin. L'influence des intérêts des
entreprises privées
sur les gouvernements, ainsi que leur vision, leur ordre du
jour et leur objectif de profits privés, s'étend à
toutes les facettes
de l'économie, y compris les régimes de retraite.
Défendons les pensions que nous avons ;
luttons pour des pensions pour tous !
Manifestation contre la destruction des régimes de pensions
à prestations déterminées dans la fonction
publique en violation des conventions collectives, Fredericton, 6
novembre 2013
Les travailleurs et les syndicats du secteur public du
Nouveau-Brunswick continuent à ce jour de s'opposer à la
destruction de
leurs régimes à prestations déterminées.
Ils expriment leur mépris pour
les régimes frauduleusement appelés « à
risques partagés » et «
ciblés ». Beaucoup de membres des régimes, des
retraités et leurs
organisations ont dénoncé le gouvernement et Morneau
Scheppel pour
avoir fourni des informations fausses et trompeuses sur ce que la
conversion de leurs régimes de retraite à PD signifierait
pour eux. Les
conversions des régimes au Nouveau-Brunswick ont abouti à
de nombreux
recours collectifs et à des contestations constitutionnelles
devant les
tribunaux.
Face aux attaques accrues du gouvernement
libéral de
Trudeau/Morneau contre les pensions et aux menaces à la
sécurité
financière des retraités avec le projet de loi C-27, un
nombre
croissant de travailleurs actifs et retraités s'organisent pour
mettre
en échec le projet de loi et défendre leur droit à
un régime de
retraite sécurisé à prestations
déterminées.
Le 5 mai, à midi, le Comité d'Ottawa
pour une retraite en sécurité
a organisé une manifestation et a occupé le bureau du
premier ministre
au bloc Langevin. Plus de 250 travailleurs actifs et
retraités du
secteur public, des membres de l'Alliance de la fonction publique du
Canada, de l'Institut professionnel de la fonction publique,
de l'Association canadienne des employés professionnels, du
Syndicat
des travailleurs et travailleuses des postes et d'autres syndicats se
sont joints à l'action malgré les pluies diluviennes. Les
cris de «
Trudeau, Morneau, le projet de loi C-27 on n'en veut
pas ! » et « Des
pensions sécures pour tous » ont
résonné dans les rues qui
avoisinent la colline parlementaire alors que les travailleurs ont
exprimé leur détermination à poursuivre le combat
pour le droit de tous
les travailleurs à une pension sécurisée.
Le Comité d'Ottawa
exige le retrait immédiat du projet de loi C-27
et a déclaré dans un dépliant : « Le
Comité d'Ottawa pour une retraite
en sécurité a vu le jour pour contrer l'assaut
mené par le projet de
loi C-27 contre la sécurité à la retraite, et
l'insuffisance et
l'inégalité des changements récents
apportés au Régime de pensions du
Canada. »
Il souligne également que « le
gouvernement Trudeau a adopté la
proposition de 2014 de Stephen Harper qui vise à permettre
aux
employeurs d'éliminer la sécurité à la
retraite et de renier leurs
obligations légales en matière de retraite aux
travailleurs actifs et
retraités sous juridiction fédérale ».
Joignez-vous à la lutte pour défendre les
pensions à prestations
déterminées que les travailleurs ont maintenant et pour
l'étendre à
tous ! Ensemble, mettons fin à la destruction immorale et
à la
conversion des régimes à prestations
déterminées en « risques
partagés », « ciblés » ou
selon une autre variante des régimes à
prestations déterminées, qui vole aux retraités sa
valeur et augmente
l'insécurité à la retraite.
La lutte comprend un Non ! sans équivoque
au projet de loi C-27 et
à l'imposition de régimes ignobles aux jeunes
travailleurs qui entrent
sur le marché du travail et auxquels on refuse la
sécurité à la
retraite, ce qui divise et affaiblit la classe ouvrière. Les
gouvernements doivent rejeter comme de la corruption et de la
rétrogression
l'influence des intérêts des compagnies privées qui
veulent profiter
des régimes de retraite et détourner leur valeur des
retraités.
Organisons-nous pour mettre en
échec le projet de loi C-27 contre les
pensions !
Ne touchez pas à nos pensions !
Les retraités d'Ottawa n'acceptent pas le projet
de
loi C-27 qui porte atteinte aux régimes de retraite
- Comité d'Ottawa pour une
retraite en sécurité -
Les modifications apportées à la
législation fédérale sur les
pensions proposées dans le projet de loi C-27 du gouvernement
libéral
vont enlever aux membres des régimes de retraite la garantie
à des
prestations et violer le principe « sacré » des
pensions, affirme le
Comité d'Ottawa pour une retraite sécurisée (CORS).
« La plupart des retraités au pays
survivent grâce à des
prestations de retraite très modestes provenant de leur emploi
antérieur, en particulier les femmes dont les salaires ont
été
inférieurs et dont le temps moyen sur le marché du
travail a été plus
court », a dit Nancy Parker, coordonnatrice du Comité
d'Ottawa pour une
retraite
sécurisée. « Les retraités se sont
prononcés contre ce terrible projet
de loi et vont occuper l'espace devant le bureau du premier ministre
jusqu'à ce qu'il soit retiré. Ce projet de loi va ouvrir
la porte à des
coupures futures à nos prestations de retraite et fermera la
porte à
l'obtention de pensions sécurisées pour les travailleurs
plus jeunes et
nouvellement embauchés. La sécurité juridique du
régime de retraite de
base 'à prestations déterminées' a
été réécrite dans le projet de loi
C-27 de sorte que tous les risques associés aux dispositions des
régimes de retraite sont transférés aux
travailleurs et aux retraités. »
Bien que le ministre des Finances, M. Morneau, affirme
que la loi
prévoit un mécanisme de consentement pour les
dispositions les plus
draconiennes, le CORS soutient qu'un employeur déterminé
à échapper à
ses obligations de retraite pourrait simplement mettre en lock-out ses
travailleurs jusqu'à ce qu'ils soient prêts à lui
donner leur
consentement. En d'autres termes, dans le monde réel des
relations de
travail contemporaines, le consentement peut facilement être
contraint.
L'opposition généralisée au projet
de loi C-27 s'est traduite par
une campagne nationale active du Congrès du travail du Canada et
de
plusieurs de ses syndicats affiliés, ainsi que de l'Association
nationale des retraités fédéraux, le
Congrès des retraités syndiqués du
Canada (CRSC) et de nombreuses organisations de personnes
âgées. La
formation du Comité d'Ottawa pour une retraite
sécurisée remonte à
janvier 2017 et la manifestation qu'il a organisée
le 5 mai devant le
bureau du premier ministre indique que cette opposition évolue
d'un
lobby relativement silencieux à une manifestation dans les rues.
« Nous ne sommes pas seulement ici pour
protéger nos propres
pensions, explique Nancy Parker, mais pour un système de pension
et de
retraite décent pour la jeune génération
d'aujourd'hui. Le projet de
loi C-27 les cible également en leur disant qu'ils ne devraient
jamais
s'attendre à un revenu de pension sécurisé. Toutes
les générations
doivent s'unir pour contrer ce projet de loi. »
Le Comité d'Ottawa pour une retraite en
sécurité est un groupe de
personnes concernées qui se sont regroupées pour demander
une retraite
sécurisée pour tous. La véritable retraite
sécurisée proviendra d'une
expansion du Régime de pensions du Canada soutenue par des
régimes de
retraite à prestations déterminées
sécurisés issus des endroits
de travail qui ne sont pas un « énoncé
d'objectif » mais une garantie
que les prestations de retraite pour lesquels nous contribuons seront
payées.
Relations avec les médias, contacter Nancy
Parker (613) 875-0474
Manifestation contre le projet de loi C-27 à Ottawa le 5 mai
La grève des paramédics du
Québec se poursuit
Les travailleurs intensifient leurs actions
à la défense de leurs droits
Le contingent des paramédics à la marche du Premier Mai
à Montréal
En grève générale depuis mars
dernier, les paramédics du Québec
intensifient leurs actions à la défense de leurs droits
et de leurs
justes revendications. Leurs conventions collectives sont
maintenant échues depuis le 31 mars 2015.
Ils demandent les mêmes augmentations de salaires
qu'ont réussi à obtenir les autres travailleurs du
secteur public et
parapublic. Ils demandent des améliorations aux régimes
de retraite
afin notamment de pouvoir prendre une retraite anticipée plus
tôt sans
pénalité. Ils demandent l'abolition des horaires de
faction, selon lesquels ils sont de faction à partir de la
maison 24
heures par jour pendant sept jours après quoi ils sont en
congé pour
sept jours. Ces horaires étaient censés être
temporaires lorsqu'ils ont
été introduits et selon les travailleurs ils sont
dépassés et
inappropriés. Les paramédics demandent que leur situation
soit
stabilisée, avec des
quarts de travail normaux payés à l'heure. Cela comprend
une charge de
travail qui correspond réellement à ce qui peut
être fait dans les
conditions actuelles compte tenu des effectifs et de leurs tâches
plus
complexes.
Les paramédics ont participé en grand
nombre à la manifestation
du Premier Mai à Montréal, réitérant leur
demande d'une amélioration
substantielle de leurs conditions de travail et à la retraite,
Le 5 mai, des paramédics ont tenu une
manifestation militante lors
de la visite du premier ministre Couillard en Gaspésie pour
promouvoir
son offensive antisociale de destruction nationale comme étant
un «
plan économique » pour le Québec. Les
travailleurs sont descendus dans
la rue et ont bloqué pendant quelques moments la
voiture du premier ministre, exigeant qu'il rende des comptes du refus
du gouvernement de négocier avec eux. Le premier ministre a
refusé de s'adresser aux paramédics et la police est
intervenue pour
dégager la voie. Les paramédics ont poursuivi leur
manifestation et ont
reçu l'appui des résidents.
Le 9 mai, les paramédics en grève
d'Urgences-Santé ont émis un
communiqué affirmant qu'ils tiennent à négocier
les salaires, les
retraites et la charge de travail en tant qu'enjeux communs à
tous les
travailleurs du secteur préhospitalier, pour maintenir les
conditions
communes qu'ils ont réussi à établir par leurs
luttes depuis de
nombreuses années. C'est en réponse directe aux
manoeuvres du
gouvernement du Québec qui s'est retiré des tables de
négociations
(sauf à Urgences-Santé qui est une entreprise publique)
en déclarant
que les diverses associations patronales qui sont toutes
financées par
les fonds publics sont « autonomes » et libres de
négocier comme bon
leur semble. En même temps, le gouvernement leur impose des
ententes de
services qui dictent les budgets et les effectifs de ces employeurs.
Les paramédics d'Urgences-Santé sont en train de
planifier des actions
de masse dont des protestations lors des événements
organisés par les
ministres du gouvernement afin de dénoncer leur position
antiouvrière et leur refus de négocier.
La fraude de protection de faillite
d'Essar Steel Algoma
Instabilité et âpres querelles parmi les
oligarques
Il faut donner une
nouvelle direction à l'économie.
L'oligarque milliardaire Tom
Clarke
s'est emparé du contrôle d'Essar Steel au Minnesota pour
la somme
de 550 millions $ aux enchères de faillite du 16
avril aux termes de la loi sur les faillites aux États-Unis. Le
fonds de contrôle
de richesse
sociale (FCRS) de Clarke appelé Chippewa Capital Partners a
également acquis récemment le producteur et transporteur
de boulettes
de minerai de fer Magnetation, lui aussi sous la protection de la loi
sur les faillites. Il a par ailleurs annoncé son intention de
fusionner
les deux et d'achever la construction de l'usine de quartzite
ferrugineuse au Minnesota d'une valeur de 1,9 milliards $. Il
a dit que
son oligopole allait bientôt ajouter une ou deux aciéries
à ses avoirs
dans l'extraction et le commerce du charbon et dans le secteur de la
santé. Il n'a pas voulu révéler le nom des
aciéries mais selon les
rumeurs il s'agirait de Stelco et d'Essar Steel Algoma, toutes deux
sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des
compagnies du Canada.
L'acquisition d'Essar Steel Minnesota aurait
été faite en utilisant
Magnetation comme collatéral suivant un arrangement avec Liberty
House
du Groupe de la famille Gupta, un FCRS dont le siège social est
à
Londres et qui a des liens avec l'Inde, et avec un autre FCRS dont le
nom n'a pas été rendu public. Les deux partenaires se
seraient
engagés à contribuer 250 millions $ pour
compléter la transaction.
Clarke s'est vanté du fait que le prix de revient de Magnetation
en
collatéral est de 700 millions $ alors qu'il l'a
acquis pour
seulement 52,5 millions $ en janvier dernier.
Chippewa Capital Partners a été le seul
à se présenter à l'enchère
d'Essar. SPL Advisors, le FCRS qui gère présentement
Misabi Metallics,
auparavant appelé Essar Steel Minnesota, et Cliffs Natural
Resources,
qui avait initialement offert 75 millions $, se sont tous
deux retirés
de la course.
Cliffs Natural ne s'est pas
retiré gracieusement. Son PDG Lourenco
Goncalves a critiqué l'arrivée soudaine de l'oligopole
Clarke sur la
scène avec une offre d'achat supérieure. L'acquisition
des deux usines
de minerai de fer place Clarke directement en concurrence avec Cliffs,
un important producteur de boulettes de minerai de fer du
Minnesota. Ce dernier cherchait depuis longtemps à s'emparer de
l'usine
non terminée d'Essar Minnesota et de ses précieux baux
d'exploitation
minière ou du moins à empêcher qu'ils ne tombent
aux mains d'un
concurrent.
Le PDG de Cliffs est connu au Canada pour son
mépris pour la classe
ouvrière et ses manoeuvres basses contre ses rivaux. En plus
d'avoir
fermé des exploitations minières concurrentes au Labrador
et ailleurs
et d'avoir refusé d'honorer ses responsabilités sociales
envers les
retraités, les mineurs et l'environnement, Cliffs était
intervenu
directement dans les affaires d'Essar Steel Algoma à Sault Ste.
Marie.
Algoma Steel dépend de Cliffs pour son
approvisionnement de minerai
de fer. Cliffs a profité de cet avantage pour attaquer son rival
Essar
Global contre lequel il est engagé dans une longue bataille au
Minnesota. Il a fait inclure une clause dans son entente avec Essar
Steel Algoma, qui était alors sous la protection de faillite,
interdisant à
Essar Global, la compagnie mère, d'être un acheteur
potentiel d'Algoma
Steel à l'issue du processus de faillite.
Immédiatement après les enchères
d'Essar Minnesota, Goncalves a dit
qu'il avait finalement résolu de ne pas se présenter aux
enchères en
expliquant qu'il avait fait une offre de 75 millions $, puis
de 100
millions $, que c'était de l'argent comptant et que tous
les vendeurs
recouvreraient 50 % de la valeur
de leur propriété. Il a ensuite raillé le produit
de la fusion et dit
que « les squatteurs qui sont là depuis dix
ans » (en référence à Essar
Global) n'obtiendront rien qui valle. « Si vous combinez un
aveugle et
un handicapé, vous n'allez pas obtenir un champion de la MMA,
pas
vrai ? Vous allez tout simplement obtenir un handicapé qui
est aveugle. » Il a dit que c'était la même
comparaison que cella entre
la fusion de Magnetation avec Essar Minnesota, tous deux sous
protection de faillite, et son offre de 250 millions $ en
argent
comptant et même de 350 millions $. Lourenco Goncalves
dit croire que
Cliffs est toujours dans la course pour
l'acquisition des droits d'exploitation d'Essar Minnesota, sur lesquels
un jugement est attendu pour le 22 mai. Pour faire fonctionner
Essar
Minnesota et achever l'usine à moitié construite, Clarke
a besoin des
droits d'exploitation, une décision qui relève de
l'État du Minnesota.
Durant le long conflit qui
oppose Cliffs à Essar, le gouverneur du
Minnesota Mark Dayton a mis fin aux baux d'Essar le 1er
juillet 2016
parce que la construction ne se faisait pas dans les délais
prévus et
que la compagnie ne payait pas les entrepreneurs en construction et
n'avait pas remboursé une subvention conditionnelle
de 66 millions $ pour la construction des infrastructures
nécessaires.
Le gouverneur a entrepris des pourparlers avec le PDG de Cliffs,
Loucrenco Goncalves, en vue de l'acquisition des droits d'exploitation
mais maintenant que le FCRS de Tom Clarke a acheté le projet
d'Essar
non terminé, la lutte pour l'obtention des droits
d'exploitation prend une nouvelle dimension.
L'économie socialisée moderne qui est
basée sur la grande
production industrielle a besoin de rapports de production modernes, de
coopération et de planification scientifique entre tous les
secteurs et
composantes si elle veut éviter les crises périodiques et
réaliser son
plein potentiel. Les âpres querelles économiques et
politiques entre
oligarques rivaux pour le contrôle des composantes de
l'économie pour
renforcer leurs empires au Canada et dans le monde est la raison
fondamentale pour laquelle il y a des guerres et que l'économie
socialisée rechute constamment dans la crise, impuissante
à répondre
aux besoins de la population et à l'intérêt
général de la société.
La classe ouvrière organisée est la force
sociale capable de priver
les oligarques de leur pouvoir de bouleverser l'économie et de
déclencher des guerres pour la construction d'empire. Le temps
est venu
de donner une nouvelle direction à l'économie sans le
contrôle
destruction de l'oligarchie financière.
Ensemble, bâtissons le
nouveau !
Crise financière de la municipalité de
Sault-Ste-Marie
Il est temps de donner une nouvelle
direction à l'économie
qui favorise
les gens et qui dit non ! aux oligarques !
La mise sous protection de faillite d'Essar Steel
Algoma a privé la
ville de Sault-Ste-Marie, dans le Nord de l'Ontario, de 26
millions $
en taxes municipales. Cela représente un quart de son budget
annuel. En
outre, la ville a déjà
payé 250 000 $ en frais juridiques pour
défendre
ses intérêts dans le cadre de la
procédure de faillite aux termes de la Loi sur les
arrangements avec les créanciers des compagnies (CCAA) en
Cour supérieure de l'Ontario.
Les pouvoirs de police de
la CCAA ont priorisé les intérêts des
prêteurs et des grandes sociétés comptables et
juridiques de
l'oligarchie financière au détriment de la classe
ouvrière, des
retraités, des municipalités et d'autres
réclamants à la valeur
produite par les travailleurs. Les prêteurs qui avancent des
fonds
pendant le processus de la
LACC, appelés débiteurs-exploitants, se font rembourser
en priorité les
intérêts encourus. Les factures des grandes
sociétés juridiques et
comptables qui emploient des consultants et des avocats sont rapidement
remboursées et les honoraires de la Cour supérieure le
sont également.
Au-delà de ces paiements, le juge qui préside au
processus de la
LACC a des pouvoirs de police qui lui permettent de dicter qui est
payé
et qui ne l'est pas, tels que les municipalités et les
retraités, sans
égard aux dispositions légales en vigueur, aux attentes
et au droit de
quiconque. Dans la plupart des cas, par exemple, le juge permet aux
administrateurs de recevoir des primes pour se maintenir en poste avec
la
fraude qu'ils sont indispensables. Les retraités se voient
refuser les
avantages sociaux et les paiements selon leurs régimes de
retraite
parce qu'eux ne seraient pas indispensables.
Le manque à gagner du budget de la ville de
Sault. Ste-Marie impose
un discours d'austérité. Il serait question par exemple
d'augmenter les
taxes jusqu'à 25 %. Les oligarques en contrôle
refusent de payer les
plus de 40 millions $ qu'Essar Steel Algoma doit à
plus de 120
entreprises locales. À l'issue du
processus de faillite, ils pourraient bien ne payer qu'un faible
pourcentage des sommes dues.
L'oligarchie financière aux commandes de la LACC
utilise dans
chaque cas particulier les pouvoirs de police pour resserrer son
contrôle de la richesse sociale existante au sein de l'usine,
soit sa
valeur à la liquidation, soit le potentiel de la valeur que les
travailleurs continuent de produire. Ce processus se fait au
détriment
des réclamations et
des droits de tous les autres, y compris les attentes des
retraités,
qui ont des arrangements de longue date en ce qui concerne leurs
pensions et leurs avantages sociaux, et les municipalités qui
ont
fourni l'infrastructure et les services nécessaires. L'ensemble
du
processus de faillite aux termes de la LACC est en contradiction
flagrante avec le bon
fonctionnement d'une économie socialisée dont chacun
dépend.
Avec Algoma Steel, les
oligarques qui veulent s'emparer du contrôle
et sortir du processus de faillite exigent d'énormes concessions
de la
part des métallos actifs et à la retraite et des
employés salariés.
Avec la fraude de faillite, initiée par le
tristement célèbre US
Steel, les oligarques qui rivalisent pour le contrôle veulent
l'abolition de toutes les obligations sociales envers les pensions, les
avantages sociaux et le nettoyage de l'environnement. Ils veulent aussi
des concessions des métallos, comme l'abolition
éventuelle de
l'ajustement au coût
de la vie. Ils veulent utiliser les pouvoirs policiers du tribunal de
faillite pour retirer des livres comptables toutes les obligations
sociales et les attentes pour pouvoir accroître leur
réclamation à la
valeur ajoutée que produisent les travailleurs et revendre
Stelco à un
autre acheteur pour beaucoup plus qu'ils n'ont payé, comme
en 2007.
L'aciérie d'Algoma et les travailleurs qui
produisent la valeur
sont un avoir précieux pour l'économie, la
communauté et la société.
Ils méritent d'être traités comme un fondement du
bien-être de la
population de la région et de l'intérêt
général de la société
canadienne. Ceux qui sont directement responsables de l'usine et les
gouvernements à
tous les paliers doivent être tenus de rendre des comptes pour
les
attaques et les menaces des oligarques contre les travailleurs, les
fournisseurs, la communauté et leur précieux avoir
industriel.
La conception du monde rétrogressive qui
consiste à forcer
l'économie et ses avoirs à servir l'oligarchie
financière au détriment
des forces productives, des travailleurs, de la communauté et de
la
société est arriérée à
l'extrême et doit faire place à une nouvelle
direction pour l'économie, à une conception du monde
moderne qui voit
large et qui
est au service de la population. Il faut pour cela se donner un projet
d'édification nationale.
Nous devons nous organiser et dire non ! aux
oligarques et oui ! à nous-mêmes.
Pour une nouvelle direction de l'économie qui
soit au service du peuple !
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