4 mai 2017
Premier anniversaire des feux de
forêt de Fort McMurray
Salut à la population de Fort
McMurray
et de la région de Wood Buffalo
- Peggy Askin -
Premier anniversaire des feux de
forêt de Fort McMurray
• Salut à la population de Fort McMurray
et de la région de Wood
Buffalo - Peggy Askin
Manifestation des
travailleurs de CEZinc à Toronto
• Ne touchez pas à nos pensions! Les
travailleurs tous unis!
Entrevue avec les cols
bleus de Montréal
• Les travailleurs mènent une campagne
pour la
défense des employés
municipaux - Nicolas
De Ciccio, coordonnateur de
« Action auxiliaires » du Syndicat des cols bleus
regroupés de Montréal
Ingérence
impérialiste au Venezuela
• Tous avec les travailleurs de l'automobile et
le gouvernement vénézuéliens pour forcer GM
à assumer ses obligations! - Margaret Villamizar
• Note aux lecteurs
Premier anniversaire des feux de
forêt de Fort McMurray
Salut à la population de Fort McMurray et de
la région de Wood Buffalo
- Peggy Askin -
Des travailleurs municipaux de Calgary en renfort à Fort McMurray
Forum ouvrier transmet ses salutations et rend
hommage
aux travailleurs et à la population de Fort McMurray et Wood
Buffalo à
l'occasion du premier anniversaire des feux de forêt
dévastateurs qui
ont ravagé la ville et la région à partir
du 3 mai 2016.
Le 3 mai, la ville de Fort McMurray a tenu des
événements toute la
journée à partir de 5 heures du matin avec un
déjeuner communautaire et
un yoga au lever du soleil pour rassembler les gens en cette
journée
difficile.
Les résidents de
Fort McMurray et les travailleurs d'urgence ont
été largement salués pour le fort sens
communautaire qu'ils ont
démontré dans l'évacuation de la ville dans des
conditions très
périlleuses. Près de 90 000 personnes ont
dû être évacuées et deux
personnes sont mortes lors des évacuations. Environ 3500
pompiers ont été mobilisés dans la lutte contre
les feux et de nombreux
travailleurs sont restés derrière pour maintenir les
services
essentiels.
Les incendies ont endommagé environ 2500
bâtiments dont des condos,
des maisons et des appartements. Environ 90 autres structures ont
été
endommagées, notamment des hôtels et des installations
aéroportuaires.
L'infrastructure la plus critique, notamment l'hôpital, les
bâtiments
municipaux et toutes les écoles, sauf une en
construction, a été préservée. Les feux ont
brûlé dans la région de
Wood Buffalo pendant deux mois, couvrant 1,5 million d'acres avant
qu'ils ne soient finalement déclarés sous contrôle.
La population de Fort McMurray est d'actuellement
environ 73 500
personnes, à peu près 5000 résidents de moins
que ce qui est indiqué dans le recensement municipal
de 2015. Plusieurs de ceux qui n'y sont pas
retournés ont perdu leur emploi alors que les monopoles des
sables
bitumineux ont licencié du personnel en réponse
aux bas prix du pétrole, souvent même avant les feux de
forêt.
En dépit des efforts héroïques et du
fort esprit communautaire, le
rétablissement a été lent et difficile. Une
enquête de l'Université de
l'Alberta a démontré que 12,8 % des
résidents ont souffert du trouble
de stress post-traumatique (TSPT) six mois après l'incendie,
tandis
que 14,8 % ont « probablement » subi
un trouble dépressif majeur (TDM).
L'étude a également
révélé que ceux qui ne bénéficient
pas de
l'appui de la famille et d'amis ont été beaucoup plus
susceptibles de
souffrir du TSPT ou de TDM, un prix terrible à payer en raison
du
manque de soutien nécessaire pour ceux qui en ont le plus
besoin. [1]
Les efforts de reconstruction ont été
lents. Seulement 645 permis
de développement ont été émis depuis les
incendies. Le département de
planification de Wood Buffalo s'attend à recevoir
jusqu'à 2 000
demandes d'ici le 30 juin, un nombre bien inférieur
à celui des maisons
détruites. Bien que le contexte saisonnier et
la nécessité d'un nettoyage complet des matériaux
toxiques laissés par
les incendies aient joué un rôle, le rythme lent est
également le
résultat des nombreuses difficultés que les gens ont
vécues dans leurs
réclamations en assurances. On parle notamment des tentatives
des compagnies d'assurance de reconstruire avec des matériaux
moins
chers
et
parfois plus inflammables et des longs retards dans le traitement des
réclamations. La chercheuse auprès de l'Institut de
technologie du sud de l'Alberta (SAIT), Rebecca Davidson, qui a fait
des entrevues
en 2016
avec les résidents de Fort McMurray a dit que « les
assurances sont
quelque chose qui revient constamment dans toutes les
conversations ».
Un autre problème sérieux c'est que les
propriétaires de maisons
voient la nécessité de reconstruire avec des
matériaux plus résistants
au feu, mais les difficultés financières auxquelles ils
ont fait face
rendent cela impossible. Alors que les grands producteurs des sables
bitumineux ont bien protégé leurs investissements,
à la fois avec des
matériaux de construction ignifuges et des coupe-feu, les
travailleurs
ont été laissés à eux-mêmes. Cela
fait des années que le gouvernement
de l'Alberta refuse de libérer des terres pour le logement. Le
gouvernement a choisi de garder les terres disponibles pour les
monopoles des sables bitumineux au détriment du logement. Le
gouvernement n'a
pratiquement rien fait pour construire le pare-feu nécessaire
autour de
la ville alors que les feux de forêt autour du lac des Esclaves
ont
révélé qu'il était nécessaire de le
faire. Les maisons construites avec
des matériaux très inflammables ont souvent
été entassées près de la
forêt, très vulnérables aux feux de forêt.
Maintenant, ce sont les
travailleurs
qui doivent porter eux-mêmes le fardeau de se protéger,
eux et leurs
familles, pour l'avenir et personne n'est forcé de rendre des
comptes pour cela.
Le directeur général de l'Institut pour
la réduction des pertes
causées par des catastrophes (ICLR), Glenn McGillivray, a
dit : « Notre
enquête a conclu que les vents chargés de braises ont
été la cause
majeure des débuts d'incendies des résidences, et non
directement le
contact avec le feu ou la chaleur rayonnante. Nous savons comment
atténuer cela avec des matériaux de construction, des
bouches
d'aération, des aménagements paysagers et autres. En
Alberta, les
sous-sols doivent contenir des clapets anti-refoulement parce qu'ils
sont enclins aux inondations. Nous voulons que les
caractéristiques de
résilience au feu soient une exigence pour les
propriétés dans des
zones comme
Fort McMurray qui sont sujettes à des feux de
forêt. » Le Globe and Mail
a déclaré que « M. McGillivray admet qu'il est 'peu
probable' qu'un tel
changement entre en vigueur à temps pour faire une
différence dans la
reconstruction de Fort McMurray, mais il 'espère que cela va se
produire à l'avenir' ». Comment cela est-il
acceptable ?
Les événements reliés à ce
feu dévastateur ont montré à quel point
les travailleurs et les Premières Nations sont précieux,
que ce soit
les travailleurs d'urgence, tous les travailleurs et les gens de Fort
McMurray, ou ceux qui ont accueilli les gens évacués dans
leurs
communautés. Les gouvernements doivent faire leur devoir, qui
est de
veiller à
ce qu'ils soient pris en charge lorsqu'ils sont blessés au
travail. Le
statu quo en vertu duquel les riches s'occupent d'eux-mêmes au
détriment des travailleurs et de toute la société
ne peut pas continuer.
Note
1. L'étude a
révélé que les adultes ayant dit qu'ils n'avaient
«
aucun soutien » ont été environ neuf fois et
demi plus susceptibles de
développer un TSPT et 13 fois plus susceptibles de
développer un TDM après six mois, comparativement
à ceux qui ont
déclaré avoir reçu un
soutien « complet ».
Manifestation des travailleurs de CEZinc
à Toronto
Ne touchez pas à nos pensions!
Les travailleurs tous unis!
Ne touchez pas à nos pensions ! Les
travailleurs tous unis ! :
voilà le message que les travailleurs de CEZinc en grève
et leurs
alliés sont allés livrer aux actionnaires du Fonds de
revenu Noranda
qui participaient à leur assemblée générale
annuelle à la Bourse de
Toronto le 28 avril. CEZinc est la propriété de
Glencore, qui contrôle le Fonds de revenu Noranda par un bloc
d'actions et exploite l'affinerie CEZinc de Salaberry-de-Valleyfield.
Des centaines de métallos portant
drapeaux se sont rassemblés devant l'édifice de la
Bourse et ont
scandé « Ne touchez pas à nos
pensions ! », « Pour une retraite dans la
dignité ! ». Les travailleurs de CEZinc, qui
sont membres de la section
locale 6486 du Syndicat des Métallos, ont été
rejoints par les métallos
du District 6 dont des
travailleurs de la section 1005 de Hamilton et du Conseil de la
région
de Toronto des Métallos.
Les 371 travailleurs de l'affinerie CEZinc
à
Salaberry-de-Valleyfield sont maintenant en grève depuis
le 12 février.
Ils refusent de se soumettre aux concessions que leur demande Glencore
dans la ronde actuelle de négociations pour
le
renouvellement de leur convention collective. Ces concessions
comprennent des
attaques contre leurs pensions qui sont le résultat de
décennies de
luttes. Les travailleurs ont choisi cette réunion des
actionnaires du
Fonds de revenu pour lancer leur campagne mondiale contre Glencore et
le Fonds.
Un après l'autre, les orateurs dont Manon
Castonguay, la présidente
de la section 6486 des Métallos , et Alain Croteau, le
directeur
québécois des Métallos, ont parlé de
l'unité croissante qui se
développe entre les travailleurs du Québec et de
l'Ontario
et du reste du
Canada dans la lutte à la défense des droits qu'ils ont
gagnés au fil
des
années par leurs luttes. Un des orateurs a parlé d'une
ligne de
démarcation qui vient d'être tracée et ne sera pas
dépassée. « Nous ne
reculerons pas sur la question des pensions. Dans le froid, sur nos
lignes de piquetage, nous disons que mieux vaut rester debout sur nos
lignes de piquetage qu'à genoux dans l'usine »,
a-t-il dit. Les
représentants du district 6 de l'Ontario se sont
engagés à appuyer les
travailleurs en grève. Votre lutte est notre lutte, un gain pour
vous
est un gain pour nous, ont-ils dit.
Drapeaux déployés et au son de leurs
trompettes, ils ont
poursuivi leur
action en marchant vers le site de la Journée de deuil à
Toronto, où
ils se sont joints à la
cérémonie en commémoration de ceux qui sont morts
ou ont été blessés au
travail où les travailleurs renouvellent leur engagement
à lutter pour
les vivants.
Entrevue avec les cols bleus de
Montréal
Les travailleurs mènent une campagne pour
la
défense
des employés municipaux
« Avec le mouvement de défense, on se
lève, on dit que c'est assez,
qu'on ne peut pas accepter les attaques contre la fonction
publique municipale »
- Nicolas De Ciccio, coordonnateur de
« Action auxiliaires » du Syndicat des
cols bleus regroupés de Montréal -
Manifestation des employés municipaux de Montréal
à Québec le 12 mai 2016
Forum ouvrier : Le Syndicat des cols bleus
regroupés de Montréal a lancé le mouvement de
défense « Action
Auxiliaires ». Quel est le but de ce mouvement ?
Nicolas De Ciccio : «
Action auxiliaires »
concerne les travailleurs auxiliaires et tous les travailleurs de la
fonction publique municipale. Notre syndicat, notre présidente,
ont
essayé de demander à l'administration Coderre de faire
preuve de
raison, d'agir de bonne foi. L'administration Coderre-Marcoux a
complètement pourri les relations de travail à la ville,
que ce soit
les cols bleus, les policiers, tout ce qui s'appelle employés
municipaux. Elle n'a pas de considération pour nous. Ce qui est
arrivé
dernièrement, le licenciement massif de 51 employés
auxiliaires membres
de notre syndicat, c'est la goutte qui a fait déborder le vase.
L'administration Coderre ne s'en cache même pas. Elle veut
couper,
remplacer un travailleur sur deux qui partent, se débarrasser
de 1000
auxiliaires. Ces 51 travailleurs qui perdent leur emploi en masse,
ce
sont des auxiliaires mais ils travaillaient à temps plein pour
la
ville, plusieurs avec 15 ans de services. C'est un choc mais
ça fait partie d'une tendance. On vient de perdre l'entretien
ménager à
la cour municipale qui a été privatisé. Il y a
d'autres endroits à la
ville où les auxiliaires perdent leur emploi au profit de
l'entreprise
privée quand ce n'est pas aux OBNL (Organismes à but non
lucratif). [C'est
une pratique de la ville de Montréal d'envoyer des emplois qui
traditionnellement ont été occupés par les cols
bleux à des OBNL,
lesquels sont souvent créés par la ville elle-même,
où les salaires,
les conditions de travail et les conditions de santé et de
sécurité
sont très inférieurs à ceux des cols bleus. - Note
de FO]. Le mémoire que vient de produire le
Syndicat canadien de la fonction publique au
Québec décrit bien cette situation.
Un auxiliaire c'est un travailleur qui accomplit les
mêmes tâches
qu'un permanent. C'est le statut d'employé qui n'est pas
identique. On
ne peut pas dire d'un auxiliaire qu'il est nécessairement
temporaire.
On a beaucoup d'auxiliaires qui travaillent à l'année.
Ceux qui vont
être mis à pied, qui travaillaient à la
sécurité à l'hôtel de ville
avaient
entre 5 et 15 ans de services. Ils travaillaient à
temps plein. Aussi,
pour leur permettre de garder leurs emplois et garder une bonne
relation de travail, on avait signé des lettres d'entente qui
permettaient que les auxiliaires n'aient pas 36 heures qui est la
semaine de travail des cols bleus. Malgré tout, c'est
l'impartition qui
règne,
avoir du cheap labour lequel finit toujours au bout du compte par
coûter plus cher et on perd l'efficacité, on perd
l'expertise,
l'expérience cols bleus. Parce que les cols bleus font ce
travail là à
l'année. C'est un métier qu'on fait. On n'est pas au
service d'un
patron, on ne travaille pas pour remplir les poches de quelqu'un. On
est au service des
citoyens.
Quand l'annonce a été faite, les
directeurs syndicaux, la
présidente, ont demandé encore une fois à
l'administration de
s'asseoir, de pouvoir négocier ; on a des articles qui
disent qu'il
faut essayer de collaborer, de trouver des solutions mais
l'administration ne voulait rien entendre. Le but, c'est
d'éliminer la
fonction publique, du moins
les auxiliaires, réduire la fonction publique le plus possible.
Alors
le syndicat a décidé de mettre sur pied ce mouvement de
défense «
Actions auxilaires ». Notre présidente a toujours dit
qu'un col bleu
c'est un col bleu, qu'il soit auxiliaire, retraité ou permanent,
le
syndicat ne fait pas de différence. Quand on dit « Actions
auxiliaires »
il faut comprendre que ça va toucher tous les cols bleus. Les
auxiliaires, ce sont les premières victimes. Les titulaires de
postes
vont eux aussi être éventuellement touchés, de
même que ceux
qui vont prendre
leur retraite. Il y aura de moins en moins de cotisants au
régime de
retraite, donc c'est à toute la fonction publique qu'on
s'attaque.
C'est vraiment
l'optique dans laquelle l'administration fonctionne pour l'instant.
C'est certain que s'il n'y a plus de cotisants, cela va avoir un
impact. Déjà, ils coupent les retraités, ils ont
éliminé leur
indexation. On ne remplace pas un titulaire sur deux qui s'en va, on se
débarrasse des auxiliaires, c'est certain que dans cinq ou dix
ans ils
vont nous dire qu'ils
sont déficitaires, qu'ils n'ont plus assez d'argent. Les
retraités vont
être attaqués.
En fait, l'administration Coderre-Marcoux s'attaque
à la nouvelle génération de travailleurs et aux
retraités.
M. Coderre, cela fait combien d'années qu'il est
au service de la
ville ? Quelques années seulement. Les cols bleus, on est
là
pendant 30-40 ans. En plus de cela, les deux derniers maires, ce
sont
eux qui ont terni la réputation de la ville. Nous autres, on a
continué
de servir le citoyen. On ne sert pas la politique, on sert
Montréal.
C'est de cette façon qu'on a une expérience que les
autres n'ont pas.
C'est un métier pour nous.
Regardez ce qui s'est passé avec le
déneigement cet hiver. On y va
avec des entrepreneurs privés qui n'ont pas d'expérience
et paient mal
leurs employés. Leur roulement est très
élevé parce que les gens sont
tout le temps à la recherche d'un emploi plus payant, et on se
retrouve
avec les résultats que l'on sait.
FO : Quelle sorte de
mobilisation « Actions auxiliaires » va-t-il
mener ?
NDC :
Ce qu'on veut faire avec le mouvement de défense c'est se lever,
c'est
dire que c'est assez, qu'on ne peut pas accepter les attaques contre la
fonction publique municipale. C'est le Syndicat des cols
bleus regroupés de Montréal qui prend l'initiative. Ce
qu'on fait c'est
un mouvement de défense parce qu'on se fait attaquer de tous les
côtés, par
tous les paliers de gouvernement, que ce soit les retraités, les
auxiliaires.
On veut essayer de collaborer, d'avoir la
reconnaissance de
l'employeur. Il faut savoir que Denis Coderre a fait sa campagne pour
devenir maire en disant que oui c'est important les cols bleus, que oui
on va ramener l'expertise à l'interne, que la Commission
Charbonneau a
montré qu'avec le privé on a plus de corruption, plus de
collusion.
C'est ce qu'il a dit pendant sa campagne.
Pour l'instant, on fait sentir notre présence.
On fait sentir à
l'administration Coderre qu'on n'est pas d'accord avec son plan, avec
le non respect de ses employés. On espère un changement.
Pour
l'instant, on mène des actions de visibilité, on se
lève debout, c'est
la première étape, on dénonce son plan, on veut
autre chose. On a eu
une action
de visibilité récemment, on est allé à un
brunch-bénéfice tenu par le
maire de Montréal pour appuyer sa candidate à
l'élection dans
Montréal-Nord. Nous y sommes allés avec trompettes et
pancartes, tous
s'est bien déroulé, nous avons eu l'appui des citoyens
qui nous
serraient la main.
On veut rappeler au maire et à la population ce
qu'il a dit
en 2013. Est-ce qu'il l'a oublié ? Ce sont des actions
de visibilité
comme celles-là qu'on organise en ce moment.
On veut la reconnaissance, le respect des
employés. On ne peut pas
permettre que la ville donne l'exemple qu'on peut se débarrasser
des
employés et de leur expertise et les remplacer par du «
cheap
labour » au
salaire minimum qui au final revient à coûter plus cher.
Montréal est
une métropole qui doit montrer l'exemple d'emplois de
qualité.
Sinon c'est du nivellement vers le bas et ça envoie un bien
mauvais
signal aux entreprises privées.
Notre mouvement de défense, on le fait pour nos
conditions de travail et pour tous les travailleurs.
Photo tirée de la page Facebook des cols bleus de
Montréal
Ingérence impérialiste au
Venezuela
Tous avec les travailleurs de l'automobile et le
gouvernement vénézuéliens pour forcer GM à
assumer ses obligations!
- Margaret Villamizar -
Les travailleurs de l'usine GM de Valencia au Venezuela manifestent le
28 avril 2017 contre la décision de la compagnie de fermer
l'usine. (D.
Blanco)
Le 20 avril, au lendemain d'actions violentes
menées dans les rues
du Venezuela par les forces d'opposition appuyées par les
États-Unis
pour demander des élections prématurées et une
intervention
étrangère, le géant américain de
l'automobile, General Motors, a
annoncé qu'il avait été forcé de cesser ses
opérations au Venezuela
suite à une « saisie judiciaire illégale de ses
avoirs ». [1]
Ces affirmations de GM sont frauduleuses et visent à dissimuler
ses
tentatives d'échapper à ses engagements envers le
Venezuela et sa
participation à une guerre économique orchestrée
contre la classe
ouvrière et le peuple du Venezuela et leur
gouvernement.
GM n'a pas assemblé
un seul véhicule en 2016 bien qu'il ait eu
l'avantage d'un taux de change préférentiel lui
permettant d'acheter
des matériaux et des pièces importés qui ne sont
jamais devenus des
véhicules ! Au moment de l'annonce de son départ du
pays la compagnie a
même reconnu que seulement 350 employés
travaillaient à l'usine et qu'ils faisaient des tâches
administratives
et d'après-vente mais pas de production. En novembre dernier,
les
dirigeants syndicaux ont dénoncé la direction de la
compagnie pour avoir
refusé d'utiliser l'usine pour assembler des véhicules et
s'en être
plutôt servi comme paravent pour revendre des pièces
d'auto.
Deux jours après l'annonce officielle de GM, ses
travailleurs, qui
avaient tous été mis à pied pour une
période indéfinie faute de
production et qui recevaient un « versement
symbolique » ridicule de
moins d'un dollar par semaine de la compagnie, ont été
informés par
message texte que leur emploi était terminé et qu'une
indemnité de
départ couvrant les avantages sociaux monétaires qui leur
étaient dus
avait été versée dans leurs comptes de banque. Les
travailleurs ont été
enragés de découvrir que GM avait déduit de leur
paie finale le coût
des prestations que la compagnie était tenue de verser en vertu
de la
convention collective et ils veulent que la compagnie rende des
comptes.
Le vendredi 28 avril, des syndicats
représentant les travailleurs de
divers secteurs dans l'État de Carabobo ont marché en
solidarité avec
les travailleurs de GM dans la zone industrielle de Valencia jusqu'au
Parlement de l'État. Ils y ont dénoncé la
fermeture « irrégulière » de
GM, ont eu une rencontre avec une commission de
députés de l'État et leur ont demandé leur
appui. « Si la compagnie
réussit à faire ce qu'elle veut faire, d'autres
compagnies vont vouloir
suivre son exemple », a dit un travailleur de GM qui est
membre de la
Centrale des travailleurs socialiste bolivarienne. Il a qualifié
la
fermeture de geste brutal visant à saboter l'économie
nationale,
ajoutant que GM était habitué à acquérir de
manière frauduleuse des
devises étrangères à même
l'approvisionnement du pays en dollars
américains pour faire un commerce illégal de devises et
ouvrir la voie
à l'importation pure et simple de véhicules et pas
seulement de pièces.
Un membre du syndicat des travailleurs de Ford a dit
que lui-même
et ses collêgues de travail, de même que des travailleurs
d'autres
usines automobiles et d'autres industries de la région,
marchaient en
solidarité avec les travailleurs de GM parce qu'on rapporte
depuis un
bon moment que Ford et d'autres compagnies mènent des
activités
similaires. Il a dit que de nombreuses familles de la région
vivent
sous la menace constante de fermetures d'usines et de transfert
d'activités de la
part des compagnies vers l'importation au détriment de toute
production
dans le pays. Lorsque la marche a été annoncée, un
membre de l'exécutif
d'un des syndicats de GM a parlé en bien du travail qu'a fait le
gouvernement de Nicolás Maduro pour s'assurer que les compagnies
s'acquittent de leurs obligations envers les travailleurs.
Rassemblement et marche le 28 avril 2017 des travailleurs de GM et de
travailleurs
d'autres secteurs
Peut-on croire pour un instant que le fabricant
numéro un mondial
d'automobiles n'a vraiment pas réussi à obtenir les
dollars nécessaires
pour importer des pièces et d'autres matériaux dont il a
besoin pour
continuer de fabriquer des véhicules au Venezuela alors que le
gouvernement vénézuélien lui offre de l'aide
financière et autre pour
que la
production se fasse ? Ou que la demande s'est
soudainement
tarie dans un pays où il y a à peine cinq
ans 100 000 autos ont été
produites et que maintenant GM n'a pas pu produire un seul
véhicule et
s'est contenté de vendre des pièces de rechange à
partir de son usine
de Valencia ? [2]
Ce qui s'est vraiment
produit n'a absolument rien à voir avec cette
histoire inventée de GM qui cherche à dépeindre le
gouvernement
vénézuélien comme un gouvernement qui agit de
façon illégale, une
histoire que répandent allègrement les médias. En
réalité, le
gouvernement vénézuélien défend la
constitution du pays et la primauté
du droit
face aux violations délibérées par GM de ses
engagements envers le
Venezuela, quelque chose auquel GM n'est pas habitué. Le
système
judiciaire vénézuélien a imposé un embargo
sur les avoirs de GM au
pays, y compris l'usine de montage d'où il est interdit de
sortir quoi
que ce soit. [3]
En fait c'est GM qui n'agit pas conformément
à la loi et le système
judiciaire vénézuélien insiste pour qu'il rende
des comptes. En dépit
de cette action, le gouvernement vénézuélien a
aussi affirmé qu'il n'a
aucune intention d'exproprier la compagnie et qu'il a, au contraire,
informé la compagnie qu'il est prêt à travailler
avec elle dans le but
de relancer la production.[4]
Les travailleurs au Canada et aux États-Unis
savent d'expérience
que les compagnies comme GM se servent des lois de la faillite telles
que la Loi sur les arrangements avec les créanciers des
compagnies
(LACC) pour obtenir une protection judirique pour leur vol
légalisé et
leur refus de respecter leurs engagements. Ces monopoles
privés sont habitués à ce que les gouvernements et
les tribunaux soient
leurs complices complaisants au lieu d'exiger d'eux qu'ils rendent des
comptes. Au Venezuela, cependant, on exige qu'ils respectent leurs
obligations juridiques et en même temps on leur offre de l'aide
pour
qu'ils continuent de produire afin de protéger les emplois des
travailleurs
et servir les besoins de la population en autos et autres
véhicules,
même en des moments économiques troubles où le
gouvernement est soumis
à des pressions de toutes sortes. Voilà ce qui en est de
ce tapage au
sujet d'une « expropriation » et d'un « dommage
irréparable ». Les
travailleurs canadiens doivent appuyer les travailleurs de
GM et le gouvernement du Venezuela et exiger que GM respecte ses
engagements et qu'il reprenne la production.
Notes
1.Par voie de communiqué,
GM a déclaré que son usine de montage de
Valencia dans l'État de Carabobo avait été «
saisie de façon soudaine
par les autorités publiques, ce qui empêche les
opérations normales »
et qu'il en avait résulté des « dommages
irréparables » à la compagnie,
à ses 2 678 travailleurs,
à ses 79 concessionnaires (qui emploient 3 900
personnes) et à ses fournisseurs de pièces, ce qui
affecterait un autre 12 000
travailleurs.
GM a aussi affirmé qu'il entreprendrait d'importants recours
judiciaires à l'intérieur et à l'extérieur
du Venezuela afin de «
défendre ses droits ». Un porte-parole de GM
aurait déclaré, selon le New York Times , que
l'usine de
montage de Valencia avait été fermée 42 jours
avant l'annonce de la
compagnie de sa décision de quitter le pays suite à une
« prise de
contrôle » par les membres d'un de ses deux syndicats
et que lorsque GM
avait demandé de l'aide au gouvernement pour «
reprendre » l'usine, le gouvernement aurait lui-même
« pris le
contrôle » de l'usine.
La déclaration de GM a immédiatement
été propagée par les
principales agences médiatiques des États-Unis, du Canada
et
d'ailleurs, avec de grands titres sur la soi-disant expropriation de
l'usine GM par le gouvernement vénézuélien et sur
les soi-disant
pressions exercées par le gouvernement sur la compagnie pour que
celle-ci quitte le pays.
Certains ont appelé le président Donald Trump à
augmenter les pressions
économiques contre le Venezuela et ont saisi l'occasion pour
sonner
l'alarme sur les risques de faire des affaires avec le Venezuela et
pour diaboliser le gouvernement. Par exemple, le CBC Business News
s'est inspiré d'un article de l'Associated Press pour
déclarer : «
La prise de contrôle fait partie d'une série de
confiscations d'usines
et d'autres biens qui ont marqué la soi-disant révolution
socialiste
du 21e siècle au Venezuela qui a été
initiée par feu Hugo Chavez il y a
deux décennies. » Selon un autre article du Detroit
Free
Press
, un avocat en matière commerciale de Miami aurait
déclaré : « Je soupçonne que le sort de
GM n'est pas un cas isolé
puisque le gouvernement vénézuélien veut
désespérément mettre la main
sur tous les avoirs possibles ».
2. Ford, Fiat Chrysler et Toyota ont tous des
usines de montage au Venezuela et ont eux aussi coupé la
production de
façon draconienne en invoquant une « demande non
existante » et des
problèmes de devises. Un autre grief de ces monopoles est qu'ils
ne
peuvent obtenir les dollars requis pour «
rapatrier des profits » aux États-Unis ou au pays
où se trouvent leurs
sièges sociaux. Selon le New York Times , en 2016
les fabricants d'automobiles ont produit seulement 4 900
véhicules au Venezuela comparativement à 31 000
en 2015.
3. En 2001, un concessionnaire automobile
privé a intenté une poursuite contre GM pour bris de
contrat, le
poursuivant pour des dommages évalués à 476
millions de bolivars
vénézuéliens (environ 47 millions $US au taux
d'échange officiel actuel) pour ne pas avoir livré
près de 10 000 véhicules qu'il
s'était engagé à livrer au concessionnaire.
GM a ignoré une décision de 2015 de la Cour
suprême du Venezuela lui
ordonnant de rembourser au concessionnaire les dommages qu'il lui avait
causés. Le 4 avril, bien avant que GM fasse son annonce, un
tribunal de
l'État de Zulia a confirmé l'ordonnance de 2015 et
placé un embargo
sur les avoirs de GM au pays lequel
comprenait l'interdiction faite à GM de sortir quoi que ce soit
de son
usine tant qu'il n'aurait pas rempli ses obligations en vertu de la loi
du Venezuela. GM a déclaré par voie de communiqué
qu'il avait annulé
son contrat avec le concessionnaire à cause de sa «
piètre
performance » et a qualifié l'embargo ordonné
par le tribunal d' «
inapproprié, absurde et dépourvu de logique en loi ou en
ce qui a trait à un processus en bonne et due forme ».
4. En plus d'expliquer comment les
accusations au sujet d'une expropriation par le gouvernement du
Venezuela ou d'une confiscation de la propriété de GM
sont
entièrement
fausses, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale
du Venezuela
Francisco Torrealba a dit que dès que le quartier
général de GM à
Détroit
a annoncé que celui-ci quittait le pays, le gouvernement a
invité le
fabricant américain à discuter des options permettant
à l'usine de
reprendre la production et indiqué sa volonté de lui
fournir
une nouvelle
aide à cet égard. Dans une entrevue
télévisée quelques jours plus tard, il a dit que
l'État vénézuélien
veut que
l'usine revienne à une production maximum dans les mains de ses
propriétaires légitimes et qu'il est prêt à
aider pour que cela se
produise. Il a dit que l'objectif du gouvernement est de
protéger les
emplois et de voir l'usine produire au maximum de sa capacité
pour
satisfaire la demande intérieure et pour faire des exportations.
Il a
dit que le
gouvernement avait déjà fourni aux usines de montage un
traitement
spécial en vertu de l'importance du secteur, leur fournissant de
l'aide financière et d'autres types d'aide pour reprendre la
production et augmenter leur capacité productive. Cela comprend
un taux
de change étranger préférentiel en reconnaissance
de leur besoin
d'importer
des pièces et des matières premières en utilisant
des dollars
américains et pour permettre aux acheteurs de nouveaux
véhicules de les
payer en combinant des bolivars vénézuéliens et
des dollars.
Note aux lecteurs
Pour connaïtre les opinions du PCC(M-L) sur cette
question de l'ALÉNA et du bois d'oeuvre, lire le numéro
de samedi prochain de LML. Vous
trouverez
des
reportages et des photos des
activités du
Premier Mai tenues au pays, aux États-Unis et dans le monde dans
le
Supplément du Marxiste-Léniniste qui sera
lui aussi disponible le 6 mai à pccml.ca.
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