Numéro 88 - 23 décembre 2020
Mise à jour sur la COVID-19
L'année se termine en zone rouge
et en confinement
Enjeux importants en
Amérique latine et dans les Caraïbes
• ALBA : 16
ans de vie
- Angel Guerra Cabrera -
• La
Journée des titans et des guérilleros héroïques
en blouse blanche
- María Ines Alvarez Garay
-
• L'eau
du Mexique entre les mains d'intérêts privés
• Inquiétudes
au Pérou face à l'augmentation des disparitions
de femmes et de filles
• Note
aux lecteurs
Mise à jour sur la COVID-19
L'année se termine en zone rouge et en
confinement
Le nombre total de cas de la COVID-19 au Canada
en date du 22 décembre 2020.
Cliquer pour agrandir. (ASPC)
La pandémie de la COVID-19 s'aggrave généralement
d'un bout à l'autre du pays. Le nombre total de
cas a maintenant dépassé un demi-million alors que
des records continuent d'être établis dans
diverses provinces pour le nombre de nouveaux cas
quotidiens, dans une situation où les
gouvernements néolibéraux continuent de
tergiverser sur l'adoption des mesures de santé et
sécurité nécessaires dans les établissements de
santé et les centres de soins de longue durée, ou
s'attaquent carrément aux travailleurs et au
système de santé public.
L'administratrice en chef de la santé publique au
Canada, la Dre Theresa Tam a publié un communiqué
le 19 décembre dans lequel elle passe en
revue la pandémie de la COVID-19 à travers le
pays. Elle a expliqué :
« Depuis le début de la pandémie, il y a
eu 495 346 cas de COVID-19,
dont 14 040 décès au Canada ; ces
chiffres cumulés nous renseignent sur le fardeau
global de la COVID-19 à ce jour. Comme les taux
d'infection demeurent élevés dans beaucoup de
régions, il est important de se rappeler que la
vaste majorité des Canadiens sont toujours
vulnérables à la COVID-19. C'est pourquoi il est
important que chacun continue de prendre des
précautions individuelles pour assurer sa propre
sécurité et celle de sa famille et de sa
collectivité.
« À l'heure actuelle, il y a 75 695 cas
actifs dans tout le pays. Les dernières données
nationales indiquent des moyennes quotidiennes
de 6 653 nouveaux cas (du 11 au 17
décembre). La COVID-19 se propage chez les gens de
tout âge, et les taux d'infection sont élevés dans
tous les groupes d'âge. Toutefois, à l'échelle
nationale, les taux d'infection demeurent les plus
élevés chez les personnes de 80 ans et plus
qui sont les plus susceptibles de subir des
conséquences graves.
« De même, des éclosions continuent de se
produire au sein des populations et des
communautés à risque élevé, y compris dans les
hôpitaux et les établissements de soins de longue
durée, les habitations collectives, les
collectivités autochtones et les régions éloignées
du pays. Les répercussions de la transmission
élevée de la maladie au cours de semaines et de
mois se manifestent par un nombre toujours
croissant de cas graves et de décès, des
perturbations importantes des services de santé et
des défis constants pour les régions qui ne sont
pas suffisamment équipées pour gérer des urgences
médicales complexes.
« À l'échelle nationale, on enregistre toujours
une hausse des hospitalisations et des décès, qui
ont tendance à survenir une à plusieurs semaines
après l'augmentation de la transmission de la
maladie. Les données provinciales et territoriales
indiquent qu'en moyenne, 3 194 personnes
atteintes de la COVID-19 ont été traitées dans les
hôpitaux canadiens chaque jour au cours de la
dernière période de sept jours (du 11
au 17 décembre), dont 650 se trouvaient
dans des unités de soins intensifs. Au cours de la
même période, 115 décès liés à la COVID-19
ont été signalés en moyenne chaque jour. Cette
situation continue d'exercer une forte pression
sur les ressources locales dans le milieu de la
santé, en particulier dans les régions où les taux
d'infection sont les plus élevés. Nous sommes tous
touchés par cette situation, car nos travailleurs
de la santé et notre système de santé s'acquittent
d'une lourde charge et des interventions médicales
non urgentes, mais importantes, doivent être
annulées ou reportées, ce qui alourdit l'arriéré
qui existe déjà.
« Cette semaine, nous avons reçu de très bonnes
nouvelles concernant les vaccins. Nous avons
commencé à vacciner les premiers Canadiens contre
la COVID-19 et nous nous attendons à ce que les
premières doses du vaccin de Moderna arrivent plus
tôt au pays, une fois qu'il aura reçu
l'approbation des autorités réglementaires qui en
garantit la qualité, l'innocuité et l'efficacité.
« Alors que nous abordons avec espoir
cette prochaine étape de l'intervention du Canada
à la COVID-19, il demeure essentiel de maintenir
nos efforts collectifs pour infléchir la courbe.
Les dernières prévisions à long terme, fondées sur
un modèle de l'Université Simon Fraser, indiquent
que nous pourrions enregistrer plus
de 8 000 cas par jour d'ici le début de
janvier 2021. Ces chiffres, bien qu'inférieurs à
ceux présentés la semaine dernière, demeurent très
élevés et laissent présager une forte
recrudescence des cas au cours des deux prochains
mois. Il est donc crucial de maintenir le
partenariat entre la santé publique et le grand
public si nous voulons abaisser les taux
d'infection. Nos efforts soutenus n'aident pas
seulement les autorités de santé publique à briser
rapidement les chaînes de transmission, mais
aident aussi l'ensemble des travailleurs de la
santé à planifier et à orchestrer l'une des
campagnes de vaccination les plus complexes de
l'histoire du Canada.
« Tandis que nous continuons à travailler au
développement de vaccins sûrs et efficaces en vue
de contrôler la COVID-19 de façon généralisée et
durable, nous prions les Canadiens de continuer de
prendre des mesures individuelles pour assurer
leur sécurité et celle de leur famille :
restez à la maison ou isolez-vous si vous avez des
symptômes, suivez les conseils des autorités de
santé publique de votre région et suivez les
mesures de protection individuelle, à savoir la
distanciation physique, une bonne hygiène des
mains, l'étiquette respiratoire, le nettoyage et
la désinfection des surfaces et le port du masque
au besoin (y compris lorsque vous ne pouvez pas
maintenir en permanence une distance de deux
mètres avec les personnes de l'extérieur de votre
ménage). »
La crise des opioïdes exacerbée par la pandémie
Dans ses propos tenus le 18 décembre, la Dre
Tam a souligné comment la crise des opioïdes et
des surdoses de stimulants s'est aggravée durant
la pandémie :
« Les données nationales publiées cette semaine
sur les méfaits causés par les opioïdes et les
stimulants sont un rappel tragique des
répercussions plus large de la pandémie, y compris
l'aggravation de la crise actuelle des surdoses.
Entre avril et juin, il y a eu 1 628
décès attribuables à des intoxications aux
opioïdes, soit le plus grand nombre de décès
jamais enregistré au Canada en un seul trimestre
depuis le début de la surveillance à l'échelle
nationale en 2016. Maintenant plus que
jamais, nous devons joindre nos forces pour
renverser cette tendance dévastatrice, en
n'oubliant jamais que chaque décès causé par une
intoxication aux opioïdes est celui d'une personne
dont la vie a été écourtée et la perte est
ressentie par sa famille, ses amis et sa
communauté.
« La crise des surdoses, de l'usage de
stupéfiants plus généralement, est un enjeu très
complexe sur le plan de la santé et sur le plan
social. Nous savons, cependant, qu'il existe des
mesures d'intervention qui peuvent sauver des vies
et qui en sauvent. Avant le début de la pandémie
de COVID-19, nous observions les premiers signes
d'une diminution du nombre de décès causés par les
opioïdes dans certaines régions du pays.
Malheureusement, comme le montrent les données les
plus récentes, nous constatons une diminution de
ces gains difficilement réalisés, comme la
COVID-19 et les mesures de santé publique ont eu
des répercussions sur l'approvisionnement en
drogues illégales toxiques ainsi que sur
l'accessibilité aux programmes de soutien offerts
aux consommateurs de substances.
« Nous pouvons en faire davantage pour sauver des
vies – tant durant la pandémie de COVID-19
qu'après – et nous devons redoubler nos efforts
collectifs pour accroître l'offre de services de
réduction des méfaits fondée sur des données
probantes – comme les centres de consommation
supervisée et les programmes de naxolone à
emporter à domicile – et des options de
traitement, y compris des substituts
pharmaceutiques sûrs aux drogues illégales. »
Les vaccins
En ce qui concerne la vaccination contre le
COVID-19, l'Agence de la santé publique du Canada
a estimé, dans une déclaration à CBC News, que «
sur la base des données actuelles, d'ici la fin du
troisième trimestre 2021, le Canada projette
d'avoir un nombre suffisant de doses pour être en
mesure d'offrir une vaccination à tous les
Canadiens ». Cette date est basée sur le fait
que le gouvernement canadien a signé des accords
d'achat avec sept sociétés pharmaceutiques
différentes pour jusqu'à 418 millions de
doses des divers vaccins en cours de
développement. On dit que le but visé est
d'assurer ses arrières au cas où certains vaccins
ne fonctionneraient pas et de se donner la
possibilité de faire des dons à d'autres pays. Ces
sociétés sont Pfizer-BioNTech
(États-Unis-Allemagne), Moderna (États-Unis),
Medicago (Canada), Université d'Oxford-AstraZeneca
(Royaume-Uni-Suède), Johnson & Johnson
(États-Unis), Novavax (États-Unis) et
Sanofi-GlaxoSmithKline (France-Grande-Bretagne).
Traditionnellement, les vaccins antiviraux sont
basés sur des versions affaiblies d'un virus qui
est utilisé pour stimuler une réponse immunitaire
au virus réel et ainsi conférer une immunité à
l'infection par le virus vivant. Cependant, le
vaccin Pfizer (le premier à être approuvé pour une
utilisation au Canada) et le vaccin Moderna
portent plutôt les instructions pour fabriquer une
protéine de spicule distincte à l'extérieur du
coronavirus sous forme d'acide ribonucléique
simple brin (ARN). La protéine de spicule est
ensuite produite dans le corps humain pour générer
une réponse immunitaire.
Les vaccins
testés par AstraZeneca et Johnson & Johnson
sont quelque peu similaires, sauf que la protéine
de spicule du coronavirus est épissée dans un
autre virus appelé adénovirus sous la forme
d'acide désoxyribonucléique double brin (ADN).
Cette méthode a été utilisée pour produire un
vaccin contre l'Ebola. Les techniques basées sur
l'ARN et l'ADN auraient eu un temps de
développement relativement plus court, car elles
sont basées sur le séquençage génétique de la
COVID-19 fourni par la Chine en janvier.
Les vaccins Novavax et Sanofi-GlaxoSmithKline
contiennent une protéine coronavirus pour stimuler
une réponse immunitaire.
Le vaccin de Medicago utilise « les plantes comme
bioréacteurs pour produire des structures non
infectieuses de virus appelées particules
pseudo-virales, ou PPV. »
À l'heure actuelle, le Canada a acquis 4
millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech, ce
qui oblige les personnes vaccinées à recevoir deux
doses à 21 jours d'intervalle pour une
efficacité maximale. Les premières doses ont été
administrées le 14 décembre, à ceux jugés
prioritaires. Chaque province est responsable de
ses propres déploiements des vaccins. Les
orientations préliminaires du Comité consultatif
national de l'immunisation (CCNI) indiquent que
les principales populations à vacciner en priorité
sont les « personnes risquant fortement de
développer une forme grave de la COVID-19 ou d'en
mourir » à cause de leur « âge avancé »
et « autres affections à haut risque (à définir à
mesure qu'évoluera la base de données
probantes) ». Le CCNI avise aussi de vacciner
en priorité les « personnes les plus susceptibles
de transmettre la COVID-19 aux personnes risquant
fortement de développer une forme grave de la
maladie ou d'en mourir, et les travailleurs
essentiels au maintien de la réponse à la
COVID-19 » ainsi que les « personnes
contribuant au maintien d'autres services
essentiels au fonctionnement de la société »
de même que les « personnes avec un risque élevé
d'infection du fait de leurs conditions de vie ou
de travail et chez lesquelles l'infection pourrait
avoir des conséquences disproportionnées,
notamment dans les communautés autochtones ».
Enjeux importants en Amérique
latine et dans les Caraïbes
ALBA : 16 ans de vie
- Angel Guerra Cabrera -
L'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre
Amérique-Traité de commerce des Peuples (ALBA-TCP)
a tenu de manière virtuelle son 18e Sommet
ordinaire le 14 décembre. Le président du
Venezuela, Nicolas Maduro, a agi en tant que
modérateur de l'événement. Les participants à la
réunion ont commémoré la fondation de
l'organisation à La Havane, il y a
exactement 16 ans, par le président de Cuba,
Fidel Castro, et le président du Venezuela, Hugo
Chavez, qui l'ont conçue en tant qu'alternative
anti-néolibérale, d'assistance mutuelle, non
compétitive et populaire à la prédominance absolue
du profit et du marché promue par les États-Unis
dans le cadre de leur Zone de libre-échange des
Amériques (ZLÉA). La ZLÉA a été battue l'année
suivante, en 2005, au Sommet des Amériques de Mar
del Plata, par l'action unifiée des présidents
Hugo Chavez, Cristina Kirchner, Lula, Tabare
Vazquez et Duarte Frutos, soutenue par une grande
mobilisation populaire.
ALBA a connu des succès remarquables comme
l'Opération Miracle, qui a permis l'opération des
yeux de plus de 8 millions de personnes à
faible revenu d'Amérique latine et des Caraïbes,
l'éradication de l'analphabétisme au Venezuela, en
Bolivie et au Nicaragua et sa réduction
considérable dans d'autres États de l'Alliance,
ainsi qu'une étude clinique sociogénétique de la
population de six pays membres. Une des
réalisations qui revêt une importance particulière
est la création à Cuba de l'École
latino-américaine de médecine et, plus tard, son
équivalent au Venezuela, qui ont permis que des
dizaines de milliers de médecins ayant une
formation humanitaire puissent intervenir dans les
endroits les plus reculés de quatre continents où
les gens n'avaient jamais vu un médecin, y compris
dans les communautés noires aux États-Unis.
Nicolas Maduro a dit que les ministères des
Relations extérieures ont travaillé ensemble sur
un ensemble de propositions et de documents pour
saluer l'année 2021 avec force et dynamisme.
Il a souligné l'importance de relancer Petrocaribe
et sa zone économique, ce qui n'a pas été possible
en 2020 en raison du blocus économique
inflexible des États-Unis sous Donald Trump qui
empêche le Venezuela d'exporter du pétrole et les
États des Caraïbes d'en importer. Le sommet a eu
lieu dans un climat sombre en raison du poids de
la crise économique et sanitaire internationale
due à la COVID-19 qui pèse de façon inquiétante
sur le monde, tandis que les pays riches de
l'Occident agissent avec un égoïsme sans pareil,
dispensant des soins uniquement à eux-mêmes alors
que la solidarité et la coopération sont plus
nécessaires que jamais. Mais en même temps, la
rébellion des peuples de l'Amérique latine et des
Caraïbes est en effervescence contre les
gouvernements néolibéraux, comme nous le voyons au
Chili, au Pérou, en Colombie, au Guatemala et en
Haïti. De plus, le peuple bolivien a repris sa
voie libératrice après sa victoire retentissante
lors des élections du 18 octobre, alors que
Luis Arce et David Choquehuanca ont été élus
respectivement à la présidence et à la
vice-présidence de ce pays. Avec le retour d'Evo
Morales, ces événements en Bolivie représentent
une importante défaite pour l'impérialisme, les
forces de droite et la dictature d'Anez. Moins de
deux mois plus tard, le peuple vénézuélien s'est
prononcé lors des élections capitales du 6
décembre qui ont permis de renouveler l'Assemblée
nationale, donné une large majorité dans cet
organe au Grand Pôle patriotique et porté un coup
dur à la stratégie déstabilisatrice des États-Unis
et de la droite internationale contre la
révolution bolivarienne. Un autre événement
important est la réélection de Ralph Gonsalves et
de Timothy Harris au poste de premier ministre de
Saint-Vincent-et-les-Grenadines et de
Saint-Kitts-et-Nevis respectivement, qui étaient
parmi les premiers États à devenir membres d'ALBA
dans les Caraïbes orientales.
Le sommet s'est penché principalement sur
l'analyse de la situation politique régionale, la
coordination des efforts de ses États membres pour
renforcer la lutte contre la pandémie, et évaluer
l'importante réintégration de la Bolivie en tant
que membre. Le président de Cuba, Miguel
Diaz-Canel, a offert de partager des conseils
d'ordre épidémiologique avec les gouvernements
membres de l'organisation, de partager leurs
expériences dans la lutte contre la COVID-19 et de
mettre à leur disposition ses protocoles de lutte
contre le virus avec des médicaments
biotechnologiques qui ont fait leurs preuves. Les
gouvernements de Cuba et du Venezuela ont été
nommés responsables d'organiser une banque commune
de médicaments et, principalement, de vaccins
contre le nouveau coronavirus. Le sommet a
condamné l'intensification des blocus et du
harcèlement économiques des États-Unis contre le
Venezuela, Cuba et le Nicaragua.
En plus des accords déjà mentionnés, d'autres
accords ont été conclus sur la réactivation du
Conseil économique d'ALBA, et le Sucre en tant que
monnaie d'échange, l'activation des
cryptomonnaies, la consolidation de Petrocaribe et
de la banque d'ALBA. Cette dernière offre de
l'aide et du financement aux États membres. Au
sommet, il a été décidé d'élire au poste de
secrétaire exécutif de l'alliance le diplomate
bolivien renommé Sacha Llorenti, qui a été le
représentant de son pays à l'ONU.
La Journée des titans et des guérilleros
héroïques en blouse blanche
- María Ines Alvarez Garay -
Maria Ines Alvarez Garay est
professeure et collaboratrice de la Brigade
médicale cubaine en Gambie.
La Journée de la médecine latino-américaine est
célébrée à Cuba et dans d'autres pays de la Patria
Grande en commémoration de la naissance du
sage épidémiologiste cubain Carlos Juan Finlay.
Carlos Juan Finlay est né le 3
décembre 1833 à Puerto Principe, devenue
Camagüey. Sa principale contribution à la science
mondiale a été son explication du mode de
transmission de la fièvre jaune : la femelle
de l'espèce de moustique connue aujourd'hui sous
le nom d'Aedes aegypti.
Carlos Juan Finlay s'est gagné une reconnaissance
universelle, non seulement pour ce travail, mais
aussi parce qu'il a découvert et résolu le
terrible problème du tétanos infantile.
Son exemple est un encouragement pour ceux qui,
comme lui, consacrent leur vie à la science, à la
recherche, à la lutte contre la maladie et à faire
des soins de santé un droit quotidien de
l'humanité.
Toujours en son honneur, le gouvernement de Cuba
a créé le prix de microbiologie « Carlos J.
Finlay » que l'UNESCO décerne tous les deux
ans à des chercheurs dont les travaux sur des
questions liées à la microbiologie (immunologie,
biologie moléculaire, génétique et autres) ont
contribué de manière importante à la santé. Son
objectif est de promouvoir la recherche et les
progrès en microbiologie.
Lors de la conférence organisée pour le 20e
anniversaire de la Société cubaine de spéléologie,
à l'Académie des sciences de La Havane, le 15
janvier 1960, notre cher Fidel s'est exprimé
ainsi :
« L'avenir de notre pays doit être nécessairement
un avenir d'hommes de science, il doit être un
avenir pour les hommes de pensée, car c'est
précisément ce que nous semons le plus; ce que
nous semons le plus, ce sont les possibilités pour
l'intelligence. »
Aujourd'hui, Cuba connaît un solide développement
de la recherche en biotechnologie. Elle a
développé une solide branche scientifique
consacrée à la recherche et à la production de
produits médico-pharmaceutiques obtenus par génie
génétique et biotechnologie, une solide industrie
de médicaments et d'équipements à usage médical
général en plus d'avoir actuellement quatre
projets de vaccins contre la COVID-19 en
différentes phases d'essais cliniques.
Il est indéniable qu'aucun blocus ou limite
matérielle ne peuvent entraver le développement de
l'intelligence quand on a la volonté et la
possibilité d'exercer sa pensée. Quand, en outre,
nous avons un système social qui favorise le plein
développement de l'être humain, avec une
Révolution qui a clairement exprimé la volonté
politique de développer la science en lui
fournissant l'environnement, en créant les
conditions et en recherchant les ressources
nécessaires et avec un Commandant en chef comme le
nôtre qui a su être en avance sur son temps et
reconnaître la valeur de la science pour le
développement de l'humanité et de la Patrie.
Dans la lutte contre la COVID-19, l'actuel
président de Cuba, Miguel Diaz-Canel Bermudez, a
reconnu que les résultats obtenus dans différents
domaines « constituent un exemple fiable de la
contribution que la science cubaine apporte à ce
combat ».
Et puis il y a nos titans et nos héroïques
guérilleros en blouse blanche, qui, dispersés dans
le monde entier, luttent inlassablement contre les
maladies et qui, engageant entièrement leur
conscience et leur solidarité humanistes, se
lancent dans la science à la recherche d'un avenir
meilleur pour tous en défendant au quotidien le
droit à la santé.
L'équipe médicale cubaine en Gambie qui contribue
à la lutte contre la COVID-19
La Brigade médicale cubaine en Gambie est la
continuation de l'exemple de Carlos Juan Finlay,
des valeurs que nous avons héritées de notre
éternel commandant Fidel, de nos principes
internationalistes et de notre amour
inconditionnel pour sauver des vies et aider les
plus démunis avec altruisme et dignité.
Aujourd'hui, nous sommes fiers que notre voie
dans ce pays africain soit jalonnée d'actions et
de faits qui parlent d'eux-mêmes, de centaines de
milliers de personnes assistées, de vies
retrouvées, d'opérations chirurgicales réussies,
d'accouchements réussis, de soins dentaires, de
tests de diagnostic effectués, qui ont marqué
l'histoire dans une mission qui recueille depuis
plus de 24 ans l'amour et la gratitude d'un
peuple qui sait valoriser son travail et qui lui
est éternellement reconnaissant de sa
collaboration.
Félicitations en cette
Journée de la médecine !
L'eau du Mexique entre les mains d'intérêts
privés
Le contrôle de l'eau du Mexique par de riches
intérêts privés est un enjeu important pour le
peuple mexicain.
L'étude Les millionnaires de l'eau (Lors
millonarios del agua), de Wilfrido Gomez Arias et
Andrea Moctezuma publiée le 23
novembre 2020 par l'Université métropolitaine
autonome (UMA), offre une vue d'ensemble de la
situation de l'eau à la lumière d'une analyse des
données de la Commission nationale de l'eau
(Conagua) et du Registre public des droits de
l'eau (Repda) pour l'usage des cours d'eau de
surface et souterrains.
Les auteurs du rapport indiquent
que 3 304 entreprises, organisations de
la société civile et individus détiennent des
concessions totalisant 13 183 000
hectomètres cubes d'eau par année. Cela
représente 22,3 % des ressources en eau
du Mexique.
Six mille deux cent quarante-sept utilisateurs
possèdent chacun une concession leur permettant
d'extraire près d'un million de mètres cubes
d'eau, ce qui représente 61,4 % des
cours d'eaux cédés de tout le pays. Selon l'étude,
parmi eux, on trouve Petroleos Mexicanos et la
Commission fédérale de l'électricité ainsi que des
brasseries, des aciéries, des industries
agroalimentaires, des compagnies minières, des
papeteries, des fabricants d'automobiles, des
embouteilleurs, entre autres secteurs dans tout le
Mexique, en particulier dans le centre du Mexique,
dans le sud-est, le nord-est et dans la péninsule
du Yucatan.
Les
opérations mexicaines d'ArcelorMittal (le plus
important aciériste au
monde) consomment annuellement en eau de quoi
remplir l'équivalent de
100,5 stades Azteca (qui a une capacité de 87 523
personnes). Selon les
experts, cette compagnie extrait l'eau des terres
commune de Las
Truchas, où est située sa plus grande mine à ciel
ouvert, et au
complexe sidérurgique à Lazaro Cardenas, au
Michoacan. L'eau sert
principalement à la production d'acier et
l'ampleur de l'extraction de
cette ressource naturelle se reflète dans les
revendications constantes
des communautés environnantes pour la remise en
état des terres
touchées par l'activité minière. Les compagnies
minières GoldCorp et
Buenavista, les deux du Grupo Mexico, sont aussi
de grandes
consommatrices d'eau. La contamination de l'eau
par l'arsenic, un
produit chimique souvent utilisé dans l'extraction
de l'or et qui peut
causer le cancer de la peau, de la vésicule
biliaire, du foie, des
reins et des poumons, est aussi un problème dans
de nombreuses
communautés.
Kimberly-Clark est l'un de ces « millionnaires de
l'eau ». Cette entreprise fabrique et
distribue des produits de nettoyage, de soins
personnels et d'hygiène et a été accusée d'avoir
pollué les rivières et les sources de Veracruz,
Queretaro et Michoacan, et a une concession de
27,3 millions de mètres cubes par année.
Certaines institutions bancaires, comme la BBVA,
possèdent des concessions d'eau dans des aquifères
surexploités avec 1,6 million de mètres cubes
par année dans l'Atemajac, près de Guadalajara, et
la Banco Azteca, avec 2,2 millions dans la
vallée de Mexico. « La participation grandissante
de banques en tant qu'utilisatrices d'importantes
concessions d'eau continue d'être d'une grande
préoccupation » indique le rapport; ses
auteurs soulignent la possibilité de « créer un
marché et un contrôle internationaux de l'eau pour
un bien qui prend de plus en plus d'importance
pour parer à la détérioration imminente de cette
ressource ».
Les chercheurs expliquent qu'il n'y a pas de
limites juridiques sur les volumes d'eau qui
peuvent être cédés à des particuliers depuis
l'adoption par le Congrès mexicain en 1992 de
la Loi nationale de l'eau qui a accordé
aux investissements privés une plus grande
certitude quant à leurs droits sur l'eau.
De 1993 à janvier 2020, Conagua a
accordé au total 514 684 titres et
permis, partagés entre 361 000
utilisateurs.
La Loi nationale de l'eau autorise des
particuliers à céder l'eau pour différents usages,
ce qui leur permet aussi d'épargner des millions
de pesos en impôts en faisant de fausses
déclarations sur la quantité d'eau utilisée. En
outre, certains individus exploitent des
concessions au nom de membres de la famille, de
partenaires et de représentants. Selon l'étude,
des entreprises comme Coca-Cola et Grupo Lala
profitent de cette échappatoire. « Par conséquent,
certaines entreprises ont amassé d'énormes volumes
d'eau » au détriment de la qualité de l'eau
et du bien commun.
Selon l'étude, il faut des règlements pour
colmater cette faille pour éviter une «
spéculation » au sujet de l'offre et de la
demande de l'eau, ce qui permettrait aussi à
Conagua de cesser d'accorder des concessions pour
des aquifères surexploités et aussi de garantir à
la population son droit humain à l'eau.
Selon les chercheurs, sur les 653 aquifères
du pays, 115 sont surexploités. Dans 99
d'entre eux, de grandes compagnies
latino-américaines possèdent des concessions.
Dans une étude publiée par le portail de
statistiques Statista, il est souligné que le
Mexique est l'un des pays le plus à risque
d'épuiser ses ressources d'eau. Selon les données
du Registre de menaces écologiques de 2020,
les risques pour l'eau du pays sont parmi les plus
élevés en Amérique latine, principalement en
raison de la demande liée à la consommation
domestique, industrielle et agricole.
Inquiétudes au Pérou face à l'augmentation des
disparitions de femmes et de filles
Manifestation des femmes à Cusco, Pérou à
l'occasion de la Journée internationale pour
l'élimination de la violence à l'égard des femmes,
le 25 novembre 2020.
Selon un récent rapport par le bureau de
l'ombudsman, plus de 5 000 femmes,
filles et adolescentes au Pérou ont été portées
disparues entre janvier et novembre 2020.
Le bureau de l'ombudsman du Pérou a récemment
sonné l'alarme face au nombre de femmes et de
filles disparues au pays cette année. Selon son
plus récent rapport, « Que leur est-il
arrivé ? », publié le 12
décembre 2020, on aurait signalé la
disparition d'au moins 5 016 femmes,
filles et adolescentes au cours des 11 derniers
mois. Ce qui veut dire une moyenne de 15
femmes par jour, ou une femme à toutes les deux
heures, sont victimes de ce crime grave.
Seulement en novembre, 190 femmes
et 390 mineures ont été portées disparues, ce
qui représente respectivement une augmentation
de 20 % et de 12 % de
disparitions de femmes et de mineures par rapport
au mois précédent.
On note dans le rapport que Lima, Arequipa,
Apurimac, Callao, Cusco et Piura sont les
départements qui comptent le plus grand nombre de
femmes disparues.
Commémoration des victimes de féminicide,
le 1er novembre 2020
En outre, le bureau de l'ombudsman a fait
ressortir le lien entre les disparitions et les
autres crimes graves de violence à l'égard des
femmes. Le fonctionnaire a souligné que
dans 127 cas enregistrés de féminicide
des 11 derniers mois, 33 victimes avaient
déjà été portées disparues.
De même, le bureau a aussi fait valoir que pour
l'année 2020, il y a eu 188 tentatives
de féminicide et 50 morts violentes, qui font
toujours l'objet d'une enquête.
Il y a aussi eu une augmentation importante de
cas de violence domestique, de viol et d'abus
sexuel à l'égard des enfants cette année.
Selon le ministère des Populations vulnérables et
des Femmes (MIMP), la ligne d'écoute pour les
femmes a reçu plus de 11 000 appels
rapportant des cas de violence sexuelle de janvier
à novembre. De plus, selon le ministère de la
Santé (MINSA), 994 filles de moins de 14
ans sont devenues enceintes après avoir été
violées au cours des 11 derniers mois.
Hommage organisé pour les femmes qui ont été
abusées sexuellement par des policiers qui n'ont
pas été tenus responsables, le 14
décembre 2020.
Les taux de féminicide et de violence à l'égard
des femmes dans toute l'Amérique latine et les
Caraïbes sont à des niveaux sans précédent. Cette
année, en raison des quarantaines préventives
obligatoires à domicile dues à la COVID-19, il y a
eu une augmentation des violences envers les
femmes et les filles.
Le 25 novembre, Journée internationale pour
l'élimination de la violence à l'égard des femmes,
et le 10 décembre, Journée internationale des
droits de l'homme, des milliers de femmes,
féministes, militantes pour les droits des femmes
et les droits humains partout au Pérou sont
descendues dans la rue et ont pris d'assaut les
réseaux sociaux pour exhorter les gouvernements à
doubler d'efforts pour mettre fin à toutes formes
de violence sexuelle.
Note aux lecteurs
Avec ce numéro, Le Marxiste-Léniniste
complète sa publication pour 2020. Elle
reprendra le 30 janvier 2021. Nous vous
souhaitons de passer de bonnes et heureuses Fêtes
en toute sécurité et vous encourageons à prendre
le temps de réfléchir et de discuter des
développements importants qui se produisent au
Canada et dans le monde ainsi que des moyens
d'intervenir efficacement au cours de la nouvelle
année.
Nous vous invitons à continuer à nous envoyer vos
reportages, photos et opinions et à rester
informés des dernières mises à jour sur le site
Web du PCC(M-L) et des calendriers des événements
pour des annonces importantes.
Nous vous remercions de votre soutien
en 2020 et vous appelons à le consolider au
cours de la nouvelle année en nous envoyant vos
reportages et points de vue, en faisant également
un effort pour augmenter le lectorat du LML
et des autres publications du Parti et en
contribuant au financement de ce travail
important.
Nous vous souhaitons un temps des Fêtes en toute
sécurité et vous offrons nos meilleurs voeux pour
la nouvelle année.
L'équipe technique et éditoriale du
Marxiste-Léniniste
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
PDF
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca Courriel:
redaction@cpcml.ca
|