La 73e Assemblée mondiale de la Santé reprend ses travaux en mode virtuel
Réunion de l'Assemblée mondiale de la
Santé, le 18 mai 2020 (OMS)
L'Assemblée mondiale de la Santé (AMS)
a repris ses
travaux cette semaine en mode virtuel du 9 au 14
novembre. La
session est un suivi de la réunion avec un ordre du jour
réduit des 18 et 19 mai[1]. L'AMS est
l'instance de prises de décision de l'Organisation mondiale
de la Santé (OMS). L'AMS a
souligné trois principales préoccupations
à discuter à cette réunion :
1) Vaincre la COVID-19 en s'appuyant sur la science, en
recherchant
des solutions et en faisant preuve de solidarité, en
adoptant
une approche complète reposant sur les données
factuelles, en travaillant, tous les pays ensemble, à
développer la mise au point des vaccins, produits de
diagnostic et traitements. 2) Les membres de l'OMS
ne doivent pas revoir à la baisse leurs grands objectifs
sanitaires. L'AMS a indiqué
que : « La reprise de
la session sera l'occasion d'examiner un plan de lutte contre les
maladies tropicales négligées sur 10 ans
ainsi que
des initiatives contre la méningite, l'épilepsie
et
d'autres troubles neurologiques; sur l'alimentation de la
mère, du nouveau-né et du jeune enfant; et sur
la santé numérique et le Code de pratique mondial
de
l'OMS pour le recrutement international des personnels de la
santé, adopté
en 2010. » 3) Le monde
doit se préparer dès maintenant à
la prochaine pandémie. L'OMS « appelle la
communauté sanitaire mondiale à faire en sorte
que tous
les pays soient mieux équipés pour
détecter les
cas de COVID-19 et d'autres maladies infectieuses dangereuses et y
répondre. » En somme,
la principale préoccupation de l'OMS est de
développer la capacité, la coopération
et la
solidarité de tous les pays pour surmonter collectivement
les
problèmes de santé auxquels l'humanité
est
confrontée. Le bilan du travail de
l'OMS en 2020 Dans
son allocution à l'AMS, le
directeur général de l'OMS, le docteur Tedros
Adhanom
Ghebreyesus, a fait un bilan de l'état de la
pandémie et a dressé un aperçu du
travail fait au
cours de l'année pour surmonter la COVID-19 : -
L'OMS a produit pour le monde entier des orientations scientifiques les
plus récentes. - Elle a mené
l'essai Solidarity, l'un des essais cliniques
les plus vastes et les plus diversifiés, dans le but de
produire
des données solides sur les traitements. -
Elle a créé la plateforme d'apprentissage
OpenWHO.org
qui a permis de dispenser des formations en ligne gratuites
sur 17
thèmes différents, dans 41 langues, et a
enregistré plus de 4,5 millions d'inscriptions
d'utilisateurs
originaires du monde entier. - Elle a
assuré l'accès aux outils de lutte contre la
COVID-19 afin de développer rapidement des vaccins, des
produits
diagnostiques et des traitements, et de les distribuer de
manière
équitable. Le docteur Tedros a
souligné le travail de l'OMS pour
répondre à 60 situations d'urgence,
«
notamment des épidémies majeures de chikungunya
au Tchad,
de fièvre jaune au Gabon et au Togo, ou encore de rougeole
au
Mexique, des conflits au Sahel, au Moyen-Orient et dans le Caucase, des
tempêtes aux Philippines et au Vietnam, et
bien d'autres ». Il a dit que : «
Après
avoir lutté pendant 18 mois, sous la direction du
Gouvernement de la République démocratique du
Congo et en
collaboration avec de nombreux partenaires, nous avons mis fin
à
l'épidémie d'Ebola dans l'est du pays –
une des
urgences sanitaires les plus complexes auxquelles l'OMS n'ait
jamais été confrontée et que la plus
grande
éclosion de rougeole au monde a encore
aggravée. » L'OMS a aussi
prodigué des soins
aux blessés de l'explosion à Beirut le 4
août.
Elle a poursuivi son programme de vaccination pour éradiquer
la
poliomyélite, en dépit des difficultés
posées par la COVID-19. Il a aussi
affirmé que l'OMS « avait progressé
vers notre objectif de voir un milliard de personnes
supplémentaires bénéficier de la
couverture
sanitaire universelle » et parlé des
efforts de
soutien de l'OMS « au renforcement des systèmes de
santé dans le monde qui ont enregistré des
progrès
significatifs ». La
transformation de l'OMS Le docteur Tedros a
souligné que l'OMS est en voie d'un
processus de transformation menée par ses membres dont le
but
est de « produire un impact mesurable »
dans les pays
membres et de faire de l'OMS « une organisation moderne, dont
l'action s'appuie sur les données, qui soutient les
États
Membres au moyen de données
disponibles en temps voulu, fiables et exploitables afin d'obtenir un
impact ». Le deuxième
volet de la transformation est de mettre en place
« de nouveaux processus pour nous rendre plus efficaces et
plus
efficients ». Troisièmement,
l'OMS met un oeuvre « un nouveau
modèle de fonctionnement harmonisé qui, pour la
première fois, différencie clairement le
rôle du
Siège, des bureaux régionaux et des bureaux de
pays, et
aligne nos structures à ces trois
niveaux ». Quatrièmement,
l'OMS a conclu de nouveaux partenariats avec,
entre autres, des fédérations sportives et le
secteur
privé, dont les monopoles des réseaux sociaux.
Cinquièmement, le docteur Tedros a parlé
d'une «
nouvelle culture axée sur les
résultats » en
se référant à la charte des valeurs
adoptée
il y a deux ans « qui décrit les cinq valeurs qui
font de
nous ce que nous sommes : le service, l'excellence,
l'intégrité, la collaboration et la
compassion. » Le
sixième volet de cette transformation est d'assurer un
financement prévisible et durable. Le docteur Tedros a
souligné que « pour que l'OMS fasse son travail,
nous
devons nous attaquer au déséquilibre choquant et
croissant entre les contributions fixées et les fonds
volontaires, qui sont pour la plupart à objet
désigné. Au cours des 10
dernières années, les attentes de la
communauté
internationale à l'égard de l'OMS ont
considérablement augmenté, mais notre budget a
à
peine changé. Or, ces attentes ne feront que continuer
à
croître à la suite de la pandémie.
Notre budget
annuel est équivalent à ce que le monde
dépense
chaque jour en produits du tabac. » Le
septième et dernier volet de la transformation est
«
avoir des effectifs motivés, divers et adaptés au
travail
à accomplir ». Il a
affirmé : «
Pour la première fois, nous sommes parvenus à la
parité entre hommes et femmes au sein de la direction et
nous
progressons dans d'autres domaines. » Le
docteur Tedros a mentionné une proposition faite
l'année dernière par « la
République
centrafricaine et le Bénin, en tant que Président
du
Groupe africain [...] qui défend l'idée d'un
système où les pays décideraient d'un
processus
régulier et transparent d'examen par les pairs, semblable au
processus d'examen périodique universel utilisé
par
le Conseil des droits de l'homme. Nous appelons ce système
'examen universel de l'état de santé et de
préparation'. Il a pour but d'instaurer la confiance et la
responsabilité mutuelles en matière d'action
sanitaire en
rassemblant les nations dans un esprit de bon voisinage autour du
principe d'approche faisant intervenir l'ensemble des pouvoirs
publics pour renforcer les capacités nationales de
préparation aux pandémies, instaurer la
couverture
sanitaire universelle et améliorer l'état de
santé
de toutes les populations. Nous sommes en train de mettre au point une
proposition plus détaillée que nous
présenterons
aux États Membres sous peu. »
Résolution visant à renforcer la
préparation aux
situations d'urgence sanitaire Le 10
novembre, l'OMS a approuvé une
résolution visant à renforcer la
préparation aux
situations d'urgence. La résolution demande aux pays de
développer les principales capacités de
détection,
d'évaluation et de signalement des
événements de
santé publique, et de riposte à ces
événements, telles qu'elles sont
définies dans le
Règlement
sanitaire international (2005), qui est un cadre juridique contraignant.
La nouvelle résolution demande aussi que l'OMS
élabore
des propositions pour la prochaine AMS afin d'étudier
«
des dispositifs complémentaires pour que le directeur
général avertisse la communauté
internationale de
la gravité et/ou de l'ampleur d'une urgence de
santé
publique en vue de mobiliser l'aide indispensable et de faciliter la
coopération internationale ». Le
site Web de Geneva Solutions rapporte que « les
États membres envisagent d'ajouter une alerte «
amber » au système IHR actuel qui
permettrait
à l'OMS de signaler qu'une urgence de santé
publique est
en évolution – même avant qu'elle ne
devienne une
« alerte rouge » signalant 'une urgence de
santé publique d'envergure
internationale' ».
Résolutions sur la méningite,
l'épilepsie, et la feuille de route
pour les maladies tropicales
négligées Le 12
novembre, les États membres ont
recommandé l'adoption de deux résolutions sur le
contrôle de la méningite et de
l'épilepsie à
l'Assemblée mondiale de la santé. La
Commission A, responsable des questions de programmes et de
budgets, a recommandé l'adoption de la toute
première
résolution sur la méningite, qui conduirait
à
l'approbation d'une feuille de route mondiale pour vaincre la
méningite à l'horizon 2030. La
méningite
entraîne 300 000
décès chaque
année et a des
conséquences catastrophiques durables pour une personne
touchée sur cinq. La Commission A a
également recommandé l'adoption d'une
résolution préconisant une action
élargie et
intégrée contre l'épilepsie et
d'autres troubles
neurologiques, comme les accidents vasculaires
cérébraux,
la migraine et la démence. Les troubles neurologiques sont
la
principale cause de handicap et la deuxième cause de
décès dans le
monde. La Commission A a recommandé
d'appuyer la
nouvelle feuille de route pour les maladies tropicales
négligées. Cette feuille de route vise
à atteindre
les objectifs suivants
d'ici à 2030 : réduire
de 90 % le
nombre de personnes nécessitant un traitement contre les
MTN, éliminer au moins une MTN dans 100 pays,
éradiquer deux maladies (la dracunculose et le pian) et
réduire de 75 % le nombre
d'années de vie
ajustées sur l'incapacité (DALY) liées
aux MTN. La Commission B, qui s'occupe
principalement des questions
administratives, financières et juridiques, a
examiné le
rapport du directeur général sur la «
Situation
sanitaire dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien
occupé ». La Commission B a
voté de recommander
l'adoption d'une décision dans laquelle elle prie le
directeur
général, entre autres, de rendre compte
à la
prochaine Assemblée mondiale de la Santé des
progrès accomplis dans la mise en oeuvre des recommandations
de
l'Assemblée. La Commission a
également recommandé l'adoption d'une
résolution préconisant une action
élargie et
intégrée contre l'épilepsie et
d'autres troubles
neurologiques ainsi que pour les soins oculaires et la
sécurité alimentaire. L'AMS a aussi
adopté une
Stratégie mondiale en vue d'accélérer
l'élimination du cancer du col de l'utérus en
tant que
problème de santé publique, une
Stratégie mondiale
pour l'innovation et la recherche sur la tuberculose, une
Stratégie mondiale et un Plan d'action sur la
santé
publique, l'innovation et la propriété
intellectuelle. L'AMS a aussi
déclaré 2021-2030 «
Décennie pour le vieillissement en bonne
santé » et
l'année 2021 «
Année internationale des travailleurs en soins de
santé ». 1.Pour un
reportage sur la première partie de la 73e
session de l'OMS, voir
« Réunion virtuelle de la 73e
session de l'Assemblée mondiale de la
Santé »
LML numéro 35, 23 mai 2020
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 72 - 14 novembre 2020
Lien de l'article:
La 73e Assemblée mondiale de la Santé reprend ses travaux en mode virtuel
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Courriel: redaction@cpcml.ca
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