Numéro 57 - 12 septembre 2020
Une revendication pertinente pour le
prochain discours du Trône
Arrêtez de payer les riches!
Augmentez les investissements dans
les programmes sociaux!
À quoi s'attendre
• Les
stratagèmes pour payer les riches en empruntant
l'argent à des sources privées
• Augmentation
de la dette des gouvernements
• Qui
paie pour l'infrastructure publique?
• L'enjeu
des recettes publiques
• Le
besoin de définitions modernes
Discussion sur l'économie qui paie les riches
et comment la surmonter
• Le
but du mouvement de la classe ouvrière
• Les
conditions objectives du mode de production qui
paie les riches
• La
baisse tendancielle du taux de profit
• Une
nouvelle direction pour l'économie
Anniversaire de l'attentat contre les Tours
jumelles
et du coup d'État au Chili
• Justice
pour le peuple chilien!
- Dougal MacDonald -
• Les
conséquences catastrophiques des guerres
d'agression
des impérialistes américains
- Nick Lin -
États-Unis
• La
lutte des travailleurs des postes contre la
privatisation et les mythes antiouvriers à
l'approche des élections
• Une
crise de financement créée par le gouvernement
• Le
service postal est voué au service public et
non aux profits commerciaux
- Association nationale
des facteurs -
• Journées
d'action en appui au service postal
Fabriqué à Cuba
• Soberana
– le vaccin cubain contre la COVID-19
- Gerardo Szalkowicz -
Venezuela
• L'élection
d'une nouvelle Assemblée nationale est en marche
Colombie
• Les
Colombiens en action à la défense de leurs
droits
et contre la terreur d'État
Chili
• Plébiscite
national sur la nouvelle Constitution
Bolivie
• Élection
générale le 18 octobre
Équateur
• L'ancien
président Correa empêché injustement
d'être candidat à la vice-présidence
Une revendication pertinente pour
le prochain discours du Trône
Le nouveau discours du Trône sera prononcé
ce 23 septembre alors que les gouvernements
fédéral et provinciaux « rouvrent »
l'économie après les fermetures strictes dues à la
COVID-19. Ces gouvernements sont guidés par
l'approche du « retour à la normale » qui
consiste à payer les riches malgré le fait que le
grand nombre de décès liés à la COVID-19 et les
dommages causés à l'économie sont le résultat de
cette approche du « retour à la normale »
comme si rien ne s'était passé. Plus ça va, plus
il y a multiplication des projets pour payer les
riches au nom de la prospérité. Cette approche nie
l'élément essentiel nécessaire pour activer le
facteur humain/conscience sociale qui est de
reconnaître qu'il existe un corps politique et
d'assumer les responsabilités et les devoirs
sociaux envers lui et ses membres.
Le temps est venu d'exiger que les gouvernements
cessent de payer les riches et augmentent les
investissements dans des programmes sociaux et des
services publics qui sont organisés par des
entreprises publiques et qui appartiennent à des
entreprises publiques sous le contrôle des
travailleurs. C'est le défi auquel les
travailleurs font face en ce moment.
L'économie moderne de la grande production
industrielle de masse est parfaitement capable de
créer suffisamment de recettes publiques pour
répondre aux besoins de la société et de ses
membres. La force sociale dominante qui contrôle
l'économie et l'État empêche la valeur nouvelle
produite par les travailleurs de répondre aux
besoins du peuple et de la société. La voie vers
l'avant est ouverte dans la mesure où les
travailleurs sont capables de mettre la richesse
sociale qu'ils produisent sous leur contrôle afin
qu'elle serve le peuple.
Le contrôle de l'oligarchie financière et de ses
oligopoles sur le pouvoir décisionnel de l'État
remet les forces productives aux riches et
détourne la richesse sociale vers les intérêts
privés les plus étroits. Cela entraîne le peuple
dans les aventures de domination des oligarques
partout dans le monde.
Pour les travailleurs, prendre le contrôle et
donner une nouvelle direction à l'économie est
réalisable et nécessaire. Pendant la pandémie de
la COVID-19, les travailleurs ont montré une fois
de plus qu'ils sont en tout temps le facteur
essentiel de la production et du maintien de la
société, notamment en temps de crise. La situation
révèle que par leurs actes, leur intelligence et
leurs préoccupations, ce caractère des
travailleurs d'être essentiels peut conduire à une
nouvelle direction qui veille au bien-être de tous
et de toutes et offre une garantie aux droits de
tous et de toutes en s'assurant que le pouvoir
décisionnel est entre leurs mains et non entre les
mains de ceux qui représentent des intérêts privés
étroits.

À quoi s'attendre
Le montant, qui dans le discours du Trône
s'ajoutera au déficit qui approche déjà
les 400 milliards de dollars, sera de 100
milliards de dollars supplémentaires, indiquent
différents reportages. Si c'est le cas, le déficit
de 500 milliards de dollars représentera
alors près de 25 % du PIB du Canada. Ce
montant est emprunté par le gouvernement du Canada
auprès de prêteurs privés de l'oligarchie
financière. Cela concentre davantage la richesse,
le pouvoir et le contrôle dans les mains d'un
petit nombre.
Le fait que l'oligarchie financière, l'État et
ses agences, y compris les gouvernements,
défendent et étendent dans chaque cellule de
l'économie et de la société, le pouvoir, la
richesse et le contrôle des oligopoles est une
caractéristique de l'impérialisme d'État.
Avant la pandémie,
la dette collective du gouvernement fédéral, du
Québec, des provinces et des territoires auprès de
l'oligarchie financière mondiale était
d'environ 1,3 billion de dollars. Cette somme
a augmenté de façon spectaculaire avec les
emprunts publics auprès de prêteurs privés pendant
la crise actuelle. La question doit être posée
avec force : pourquoi les gouvernements
empruntent-ils auprès de prêteurs privés ?
La plus grande partie de l'argent emprunté est
redirigée vers les prêteurs privés sous forme
d'intérêts et de paiements garantis ainsi que de
renflouements de leurs entreprises et de grands
projets d'infrastructure financés par le
gouvernement, dont beaucoup sont des partenariats
public-privé dans presque tous les secteurs, comme
les secteurs des services de l'éducation et des
soins de santé, les différents services de police
et les forces armées.
Aujourd'hui, les soins de santé publics sont
inextricablement liés à la garantie que
l'oligarchie financière tire le maximum de profits
d'une grande partie de ce secteur par la vente des
produits pharmaceutiques et la fourniture, à un
prix élevé, de tout l'équipement dont les hôpitaux
ont besoin pour fonctionner, y compris les
édifices.
La question qui doit être posée est : si les
oligarques ont tout cet argent disponible à prêter
aux gouvernements, pourquoi ont-ils besoin de
renflouements et pourquoi n'investissent-ils pas
l'argent qu'ils contrôlent directement dans leurs
propres entreprises ou dans d'autres entreprises
et dans l'économie ?

La dette publique est principalement détenue par
les institutions privées de l'oligarchie
financière. En prêtant de l'argent aux
gouvernements, les oligarques dominants de l'élite
dirigeante en profitent de plusieurs manières.
Les riches peuvent placer leur argent en lieu sûr
à court ou à long terme et même recevoir des
intérêts pour ce faire. Ceci est particulièrement
important pour les riches lors de crises telles
que la pandémie actuelle de la COVID-19 lorsque
d'autres investissements sont risqués ou qu'ils
ont retiré de l'argent des marchés boursiers et
ont un excédent de liquidités disponibles.
Le gouvernement de
son côté procède à des renflouements et achète les
titres en papier de compagnies qui ne sont pas
vendables à un moment particulier à des acheteurs
privés en raison du risque. Les oligarques ont
plus d'une mesure à leur disposition ! C'est
ainsi que le partenariat public-privé sert les
riches.
Le gouvernement reçoit de l'argent de cet emprunt
privé qui est ensuite utilisé dans des stratagèmes
pour payer les riches sous forme de subventions à
l'oligarchie financière et à ses entreprises. Des
exemples sont les subventions aux grandes
entreprises pendant la pandémie ou le rachat par
le gouvernement fédéral au coût de 4,5
milliards de dollars de l'oléoduc Trans Mountain
et l'injection de 7 milliards de dollars par
le gouvernement de l'Alberta dans le projet
d'oléoduc Keystone XL. Aucun de ces projets n 'a
pu attirer des fonds d'investissement privés.
L'argent du gouvernement sert couramment à
financer de grands projets d'infrastructure
auxquels participent les plus grandes entreprises
privées de construction et de gestion qui y
obtiennent des profits garantis.
L'existence des dettes gouvernementales sert
aussi à des fins de propagande dans le but de
réduire les dépenses envers les programmes sociaux
dont le peuple bénéficie directement. Les
gouvernements et leurs porte-paroles dans les
médias s'égosillent à souligner qu'ils ont besoin
de 60 milliards de dollars par année pour
rembourser la dette publique détenue par
l'oligarchie financière, ce qui limite et réduit
les dépenses dans les programmes sociaux. C'est
une mascarade intéressée dont le peuple fait les
frais parce que le pouvoir de décision n'est pas
entre ses mains.
La nécessité d'emprunter à des intérêts privés
est présentée comme la seule alternative offerte
aux gouvernements pour recueillir des fonds
puisque pour l'oligarchie financière, l'imposition
de la valeur que les travailleurs produisent au
sein de ses intérêts d'entreprises privées est
néfaste pour l'économie. Les médias serviles
qu'elle contrôle font une propagande massive pour
ce point de vue rétrograde.
La première demande que les travailleurs doivent
mettre de l'avant est d'arrêter de payer les
riches et d'augmenter le financement des
programmes sociaux.

L'oligarchie financière refuse de payer pour
l'infrastructure publique qu'elle utilise et qui
profite à ses activités commerciales, comme les
routes et les ponts publics, l'éducation publique
et les soins de santé, les transports en commun et
plusieurs autres, y compris la recherche et le
développement. La construction de l'infrastructure
génère d'énormes profits pour les grandes
entreprises, tandis qu'une grande partie du
paiement de ces investissements nécessaires dans
une économie moderne est faite à même les fonds
publics sans que les revenus de l'activité
économique qu'ils génèrent et de la valeur qu'ils
produisent reviennent aux gouvernements.
La question que la dette du gouvernement envers
les intérêts privés est entièrement inutile et
nuisible n'est jamais abordée par les dirigeants
ou leurs médias et leur système d'éducation.
L'État pourrait emprunter à lui-même et rembourser
la dette avec la valeur ajoutée créée par les
travailleurs dans une économie en expansion et
stable.
Si le gouvernement utilisait l'argent emprunté à
lui-même pour investir dans des entreprises
publiques, la valeur et les revenus accrus de ces
entreprises permettraient de rembourser rapidement
la dette et même plus, ce qui rendrait la valeur
accrue disponible pour les investissements dans
les programmes sociaux et fournirait des emplois
stables aux travailleurs.
Les gouvernements
usurpés par les oligopoles utilisent les revenus
publics qu'ils ont amassés pour payer les riches
pour construire, entretenir et gérer toutes sortes
d'infrastructures publiques, notamment les routes
publiques, les ponts, les transports en commun,
les logements, les hôpitaux, les établissements
d'enseignement, etc.
Une fois les infrastructures publiques
construites et opérationnelles, les entreprises
privées de l'oligarchie impérialiste refusent de
réaliser (payer pour) la totalité de
l'infrastructure qu'elles consomment dans le cadre
de l'exploitation de leurs entreprises. Un
problème que le peuple doit résoudre est de
s'assurer que lorsque des entreprises publiques ou
privées consomment des infrastructures publiques
dans le cadre de leurs activités en tant que
moyens de production, la quantité consommée et
transférée dans la valeur de leur production doit
être réalisée et comptabilisée d'une manière
transparente, complète et directe.
Les infrastructures publiques doivent être
considérées comme ce qu'elles sont réellement,
soit des moyens de production publics essentiels
pour tous les secteurs économiques et les
entreprises, et non comme des articles de
consommation pour lesquels les individus doivent
payer.
Les conglomérats privés fonctionnent aujourd'hui
comme des cartels et des coalitions mondiaux qui
maraudent en toute impunité pour contrôler les
économies socialisées et s'emparer des bénéfices
qu'ils jugent opportuns à un moment donné. Ceux
qui contrôlent les cartels et les coalitions ont
pour objectif d'accaparer le maximum de profits en
toutes conditions et circonstances. Quiconque
prétend qu'ils peuvent être modérés ou socialement
responsables nie la réalité pour servir ses
propres intérêts étroits.
Les cartels et les coalitions cherchent à
contrôler les forces productives. S'ils ne
parviennent pas à les contrôler, ils les
détruisent. La concurrence impitoyable pour le
contrôle se heurte inexorablement aux efforts des
travailleurs pour mobiliser l'économie moderne
interconnectée et toutes ses parties pour
satisfaire leurs besoins et l'organiser pour
qu'elle fonctionne de manière harmonieuse et
collective sans crise.
Le problème posé à la classe ouvrière est de
commencer en déclarant qu'il existe une
alternative à la politique actuelle destructrice
et en crise de payer les riches. L'alternative
commence par insister sur le fait que les
gouvernements ont le devoir de fournir au Canada
un objectif moderne qui sert le peuple et la
société. L'économie peut être organisée de manière
que chaque partie appuie les autres parties et
complète l'ensemble sous le contrôle et la
direction des producteurs réels.

Une société moderne a besoin d'énormes revenus
publics pour répondre à ses besoins et à ceux de
ses membres. Il n'existe qu'une seule source de
revenus publics : la base économique de la
société et la nouvelle valeur produite par les
travailleurs.
L'économie moderne de la grande production
industrielle est plus que capable de produire
suffisamment de revenus publics pour répondre aux
besoins de la société et de ses membres. Or, une
force sociale dominante contrôlant l'économie et
l'État empêche la nouvelle valeur produite par les
travailleurs de répondre aux besoins du peuple et
de la société. L'élite dirigeante au pouvoir le
fait entre autres de la façon suivante.
Une oligarchie impérialiste mondiale a pris le
contrôle des secteurs de base de l'économie et du
produit social que les travailleurs produisent, et
prive la société et ses membres de cette valeur
tant nécessaire. Pour que le problème d'assurer
les investissements requis soit résolu, il faut
que le peuple prenne le contrôle des secteurs de
base de l'économie par l'entreprise publique et
place le produit social que les travailleurs
produisent sous le contrôle de la société et de
ses membres dans de nouveaux rapports de
production qui sont centrés sur l'être humain.
Une société moderne est plus que capable
d'utiliser la nouvelle valeur produite par les
travailleurs pour satisfaire les besoins du peuple
et résoudre les problèmes d'une façon qui est
décidée par les vrais producteurs et les autres
membres de la société.
L'État sous le contrôle des oligopoles utilise
une grande partie des revenus publics amassés pour
payer les riches de diverses manières et défendre
le privilège, la richesse et le pouvoir des
oligarques et servir leurs intérêts privés
étroits. Les impôts sur les particuliers et les
emprunts auprès des oligarques sont aujourd'hui
une source majeure de revenus publics. Ces
méthodes d'obtention de revenus publics sont
contre-productives et une attaque contre les
travailleurs qui produisent toute la valeur.
Une demande cruciale en ce moment est que les
gouvernements cessent d'utiliser les revenus
publics pour payer les riches, cessent de taxer
les individus et cessent d'emprunter à
l'oligarchie impérialiste mondiale.
Les revenus publics devraient provenir
directement des entreprises où les travailleurs
produisent une nouvelle valeur et être utilisés
pour accroître les investissements dans les
programmes sociaux afin de garantir le bien-être
du peuple et la reproduction élargie de
l'économie.
Pour s'engager dans cette direction, il faut
commencer par demander qu'on arrête de payer les
riches et qu'on augmente les investissements dans
les programmes sociaux. C'est un projet louable
que le peuple doit prendre en main en ce moment.

Un des principaux problèmes auxquels le Canada a
été confronté ces 20 ou 30 dernières
années est la question des compressions dans les
dépenses sociales qui sont effectuées parce que
les riches utilisent le pouvoir politique pour
promouvoir leurs propres intérêts privés étroits.
Il est clair que les travailleurs peuvent faire
des progrès sur cette question uniquement en
abordant le problème sur la base de définitions
modernes, guidés par l'objectif de créer une
société moderne. Tant que la bataille est menée
dans les limites étroites des notions bourgeoises
de société selon lesquelles tout doit être
subordonné à la quête du profit des économiquement
puissants, la direction de l'économie ne sera pas
renversée d'une manière qui favorise le peuple.
La question
n'est pas que les choses allaient bien dans le
passé et ne vont pas si bien maintenant. L'État
canadien n'a jamais fourni les soins de santé ou
l'éducation ou toute autre nécessité de la vie
moderne sur la base de la reconnaissance des
droits humains fondamentaux et inaliénables. Au
Canada, les dépenses sociales ont toujours été
déterminées par les besoins des cercles
capitalistes dirigeants. Répondre aux besoins du
peuple est vraiment accessoire aux besoins de
l'économie capitaliste. C'est pourquoi la
conception des droits peut tout aussi bien être
élargie que supprimée.
Pour que la voie du progrès soit ouverte, les
soins de santé et l'éducation, l'emploi et un
moyen de subsistance doivent être reconnus comme
des droits humains. C'est en garantissant ces
droits que l'on progresse d'un stade à l'autre.
En créant les conditions de sa propre
émancipation, la classe ouvrière – en tant que
force la plus révolutionnaire et la plus
productive – lutte pour une société qui reconnaît
que tous les individus naissent en société et ont
par conséquent des droits inaliénables. La classe
ouvrière lutte également pour des lois qui
permettront au peuple d'exercer ces droits. Voilà
l'orientation qui peut permettre à tous ceux et
celles qui sont attaqués d'avancer vers la
réalisation de leurs objectifs.

Discussion sur l'économie qui paie
les riches et comment la surmonter

Dans leur empressement à « rouvrir
l'économie » pour le compte de l'élite
dominante, les gouvernements imposent des mesures
dictatoriales pour empêcher les travailleurs de
mettre en oeuvre les leçons apprises dans la lutte
contre la pandémie. Les oligarques au pouvoir
exigent un « retour à la normale » même si
cette normale s'est avérée insoutenable en
pratique. Les travailleurs ont découvert que si
nous voulons construire une société digne de
l'existence humaine, cette normale du statu quo
doit être rejetée. L'expérience du peuple avant et
surtout pendant la pandémie conduit inexorablement
à cette conclusion.
La caractéristique du moment décisif que nous
traversons aujourd'hui est la reconnaissance
collective que les affaires économiques,
politiques et sociales telles qu'elles sont
constituées ne permettent pas aux membres de la
société de résoudre les problèmes auxquels ils
sont confrontés et de construire un nouveau mode
de vie prosocial qui fonctionne à leur avantage.
La position militante et responsable des
travailleurs et de leurs organisations est non
seulement une affirmation du mouvement croissant
contre l'offensive antisociale qui se poursuit
depuis des décennies, mais elle pose aussi la
question : quel but le mouvement doit-il
avoir ? La classe ouvrière a la
responsabilité sociale de définir clairement son
objectif qui est de créer une société digne des
êtres humains et de mener le peuple tout entier
dans la réalisation d'un projet d'édification
nationale qu'il fait sien. Cette société respecte
nécessairement les droits que tous et toutes
possèdent du fait d'être membres égaux et à part
entière du corps politique et répond à leurs
besoins selon le niveau atteint par le
développement des forces productives modernes et
de la technique scientifique.
La réalisation de l'objectif du mouvement, la
construction du nouveau, nécessite que les
travailleurs trouvent eux-mêmes des solutions aux
problèmes que la vie présente :
- se défendre contre les attaques actuelles
contre leurs droits et leur bien-être et contre la
société elle-même ;
- trouver les moyens pratiques de mobiliser les
larges couches de la classe ouvrière pour exiger
des comptes aux gouvernements et aux employeurs
afin d'établir un contrôle sur les décisions qui
les affectent ;
- organiser des forums où les travailleurs
parlent en leur propre nom et établissent des
repères qui les aident à s'orienter ;
- s'assurer que l'État et les gouvernements
s'acquittent de leurs responsabilités de répondre
aux besoins du peuple ; et
- proposer leur propre programme pour humaniser
l'environnement social et naturel et prendre les
moyens de le mettre en pratique.
L'oligarchie
dirigeante est réduite à une clique mondiale de
riches qui impose sa volonté non seulement aux
travailleurs du Canada, mais aux peuples du monde
qu'ils dominent en alliance avec les oligarques
des États-Unis des monopoles d'Amérique du Nord.
Ensemble, ils dominent le monde qu'ils contrôlent
grâce à une économie basée sur un mode de
production qui consiste à verser un tribut aux
riches et qui préserve leur pouvoir politique et
leurs privilèges. Le mode de production actuel qui
consiste à payer les riches engendre des crises
économiques récurrentes et des guerres.
Quand son but est de payer les riches, l'économie
est incapable de mobiliser ses énormes forces
productives pour résoudre les problèmes auxquels
sont confrontés les peuples et la Terre Mère. Les
travailleurs ont la tâche de faire naître un
nouveau mode de production avec un nouveau but,
qui est de servir le peuple, d'humaniser
l'environnement social et naturel et de résoudre
les problèmes nationaux et internationaux sans
recours à la force ni à la guerre. L'étape
initiale et cruciale dans la construction du
nouveau est d'organiser le peuple pour arrêter de
payer les riches et augmenter les investissements
dans les programmes sociaux et pour qu'il se donne
un gouvernement antiguerre.

Le mode de production actuel contient les
conditions objectives qui poussent ceux qui le
contrôlent à payer les riches par une offensive
antisociale et la guerre. Ce mode de production
est né au cours des XVIIe et XVIIIe siècles en
développant les forces productives et en privant
l'aristocratie féodale dirigeante d'alors de son
pouvoir économique, politique et social. Ceux qui
ont accédé au pouvoir dans l'économie et
finalement en politique l'ont fait sur la base de
leur contrôle de la propriété privée sous forme de
richesses monétaires, de terres et de moyens de
production. Ils ont surpassé la capacité
productive des fermes paysannes et des
corporations du système féodal de la petite
production et les ont finalement éliminées,
laissant beaucoup de gens sans aucun moyen de
subsistance, les forçant à se déplacer vers les
villes en croissance à la recherche d'un
gagne-pain.
Les détenteurs de la propriété ont mobilisé leur
richesse privée pour acheter la capacité de
travail des travailleurs et l'utiliser dans leurs
usines de grande production industrielle, offrant
aux travailleurs un moyen de subsistance, aussi
précaire et rudimentaire soit-il. Les
propriétaires fonciers ont rapidement accru leur
richesse en mobilisant leur contrôle du pouvoir
politique pour déployer des armées à l'étranger et
voler la richesse et la vie des autres par
l'occupation et le pillage coloniaux, la guerre et
la traite des esclaves.
La concentration de la richesse
Le mode de production qui a supplanté la petite
production rurale de l'aristocratie foncière
contient en lui la concentration inévitable de la
richesse et du pouvoir entre les mains d'un nombre
toujours plus petit de personnes. Les premières
années de ce qui était devenu le capitalisme de
laissez-faire ont immédiatement amorcé la
concentration de la production dans des usines de
plus en plus grandes et fusionné l'industrie et
les banques. La fusion des banques et de
l'industrie en d'immenses cartels socialisés en
expansion constante dans le monde à la fin du XIXe
siècle est connue sous le nom de capitalisme
monopoliste, où les conditions objectives
favorables pour la transition au socialisme sont
mûres.
La concentration de
la richesse et du pouvoir se poursuit, comme la
pandémie l'a démontré de façon spectaculaire, la
richesse privée des douze oligarques les plus
riches des États-Unis ayant doublé pour atteindre
un billion de dollars. Cette énorme concentration
de la richesse, du pouvoir et des privilèges se
traduit par le contrôle des gouvernements à tous
les niveaux, que les riches oligarques forcent à
payer les riches et à servir leurs intérêts privés
par la saisie de quantités toujours plus grandes
de la valeur que les travailleurs produisent, par
la guerre et par le dépouillement de la Terre
Mère.
La classe ouvrière, dont les membres sont les
producteurs réels, est apparue comme le facteur
humain essentiel ayant la capacité et l'objectif
de changer le mode de production de la période de
transition en lui donnant comme but de servir le
bien-être et les droits de tous et de toutes et de
bâtir le nouveau. Seuls les travailleurs, en
activant le facteur humain/conscience sociale pour
établir le nouveau but prosocial de mobiliser les
forces productives massives de la grande
production industrielle moderne, peuvent sauver
les êtres humains du despotisme de l'élite
dirigeante dont les pratiques sont encore plus
destructrices que celles de l'aristocratie
dirigeante qu'elle a supplantée.

Le mode de production actuel, fondé sur la
propriété privée des moyens de production et dont
le but est d'accaparer à titre de gain privé la
valeur ajoutée que produisent les travailleurs,
porte en lui la tendance à la baisse tendancielle
du taux de profit résultant de l'augmentation de
la productivité, c'est-à-dire de l'application de
la science aux méthodes de travail et de
production.
Le rapport entre l'investissement total et le
nombre de travailleurs nécessaires pendant la
production détermine dans une grande mesure le
taux de profit. Le taux de profit dans le mode de
production actuel est constamment abaissé par
l'augmentation toujours croissante de la valeur
investie nécessaire pour activer les travailleurs.
Alors que le nombre de travailleurs dans la
production diminue avec le développement des
forces productives, comme avec l'utilisation de
robots et de l'intelligence artificielle, le taux
de profit de l'investissement total diminue. Cette
croissance de la productivité est une arme à
double tranchant pour les oligarques. Cela leur
permet de rivaliser et éventuellement d'éliminer
leurs concurrents, mais cela entraîne aussi une
baisse du taux de profit.
Le taux de profit est exprimé sous forme de
rapport dans le produit social entre la nouvelle
valeur et la vieille valeur, ou plus précisément
entre la valeur ajoutée que produisent les
travailleurs mobilisés dans la production et la
somme de leur valeur reproduite (salaires,
avantages sociaux et programmes sociaux), et la
valeur transférée provenant de la valeur fixe
(bâtiments et machines, etc.), et la valeur
circulante (énergie et matériaux consommés, etc.).
Le profit provient de la nouvelle valeur produite
par les travailleurs et plus spécifiquement de la
valeur ajoutée. Le profit ne provient pas de la
valeur fixe et de la valeur circulante transférées
dans la production à partir de la valeur déjà
produite.
Des investissements phénoménaux sont nécessaires
pour mettre en mouvement les travailleurs qui
produisent la nouvelle valeur que les oligarques
convoitent. Les riches cherchent depuis longtemps
les moyens de contrer cette baisse tendancielle du
taux de profit. Au lieu d'investir dans l'économie
productive, ils se sont de plus en plus engagés
dans le parasitisme et la décadence de la vente et
de la revente de la valeur déjà produite, avec des
échanges sur les marchés boursiers et les marchés
des matières premières, et dans des stratagèmes de
type Ponzi pour escroquer les petits investisseurs
de la richesse qu'ils détiennent.
L'autre moyen important à leur disposition est
que les gouvernements paient les riches, qu'ils
versent des fonds publics aux riches par des
investissements publics dans leurs entreprises ou
par des contrats de produits sociaux à des prix
gonflés. Aujourd'hui, aucun investissement majeur
dans l'économie de quelque type que ce soit ne se
produit sans la participation des gouvernements
par le biais de subventions, d'exemptions
fiscales, de l'utilisation d'infrastructures
publiques par les grandes entreprises à des taux
préférentiels et mille et un stratagèmes pour
payer les riches, tels que des partenariats
public-privé, des rachats similaires à l'achat par
le gouvernement Trudeau du pipeline Trans Mountain
du monopole Kinder Morgan.
La concentration de la richesse et du pouvoir
entre moins de mains et le contrôle qu'exercent
les détenteurs de cette richesse et de ce pouvoir
sur les gouvernements, de pair avec la baisse
tendancielle du taux de profit, ont fait en sorte
que payer les riches est devenu le mode de
production. Tous les investissements majeurs
comprennent des paiements aux riches à partir de
la richesse collective détenue par l'État. Aucun
investissement de quelque ampleur que ce soit ne
se fait sans les garanties gouvernementales de
paiements de l'État aux riches. Aucune décision
politique ou économique n'est prise sans prendre
en considération la volonté des riches oligarques
qui sont aux commandes.
Objectivement, cette réalité nous dit que les
riches oligarques sont devenus superflus et n'ont
plus leur place dans l'économie. L'économie est
socialisée. Les producteurs réels, la classe
ouvrière, doivent devenir les propriétaires et les
directeurs de l'économie déjà socialisée et
interdépendante afin que le pouvoir de ses forces
productives puisse être organisé, libéré et mis à
profit dans l'édification nationale et servir le
peuple et la société sans interruption, ni crise
ni guerre.
Le mode de production actuel basé sur la
propriété privée a fait son temps et doit céder la
place au Nouveau où les producteurs réels, la
classe ouvrière et ses alliés qui produisent la
richesse, contrôlent les prises de décision et
fixent leur propre objectif pour l'économie et la
société en accord avec le caractère déjà socialisé
de l'économie et à ses besoins et à ceux du
peuple.


Si la question de la méthode ou des moyens de
subsistance n'est pas comprise, le mouvement
ouvrier et son objectif restent vagues et manquent
de précision et d'une direction dans laquelle
avancer avec confiance. Cette dernière étape de la
transition de la petite production à la grande
production industrielle n'est pas la même qu'au
début de la transition avec ce qu'on appelait le
capitalisme du laissez-faire. Il y a des
similitudes, mais la situation a changé
considérablement. Tant que ce moyen de subsistance
du peuple qui consiste à payer les riches n'est
pas radicalement remis en question, rien ne peut
être résolu et aucun progrès du mouvement ouvrier
et de la société ne peut être soutenu.
Dans cette discussion, les travailleurs devraient
penser à ce qu'ils établiraient comme moyen de
subsistance. Le point de départ est d'arrêter de
payer les riches et d'augmenter les
investissements dans les programmes sociaux pour
garantir les droits de tous et de toutes, pour que
la volonté collective de la société s'exprime sous
la forme d'une planification socialiste et d'un
contrôle par les travailleurs sur les affaires qui
affectent leur vie. Collectivement, la société
peut ainsi aller de l'avant et apprendre la guerre
en faisant la guerre, pour ainsi dire.
Dans la
situation donnée, les travailleurs font valoir
leurs propres revendications. Ces revendications
sont d'arrêter de payer les riches, d'arrêter tous
les emprunts publics auprès de prêteurs privés et
d'arrêter les dons aux riches et à leurs
entreprises, et d'augmenter les investissements
dans les programmes sociaux, dans l'éducation, la
santé, le bien-être, la culture et les loisirs, en
particulier pour les jeunes. Avec cela comme point
départ, une rupture avec l'ancien peut être faite
et une nouvelle direction peut être adoptée.
L'immense produit social créé par des moyens de
production modernes peut être mis à profit pour
résoudre les problèmes de la société et garantir
le bien-être et les droits de la population et la
reproduction étendue de l'économie. Sans arrêter
de payer les riches comme point de départ, aucun
changement dans la direction de l'économie ne peut
être soutenu.
Chaque fois qu'une crise survient, comme c'est le
cas à l'heure actuelle, il devient clair que soit
les travailleurs s'orientent vers la création
d'une forme supérieure de société, soit ils
continuent de subir une catastrophe après l'autre.
Les travailleurs doivent exiger une rupture
radicale avec le passé et c'est cette rupture que
propose le slogan « Arrêtez de payer les
riches ! »
Alors que tout cela souligne la nécessité pour la
classe ouvrière d'établir son propre objectif
politique, on tente, une fois de plus, de la
maintenir enchaînée à l'objectif politique de tel
ou tel parti, qui revient à servir des intérêts
privés. Cette capitulation face aux partis des
riches est contraire à l'expérience de tous les
Canadiens, à savoir que les programmes des partis
des riches, qu'ils soient présentés comme étant de
droite ou de gauche, servent l'élite économique et
le vieux statu quo.
La lutte aujourd'hui est entre les forces du
nouveau et les forces de l'ancien. La classe
ouvrière doit résolument assumer son propre
objectif politique pour mettre fin à la situation
dans laquelle les riches la marginalisent en
détournant sa lutte vers l'élection de tel ou tel
soi-disant représentant et parti des riches
oligarques, peu importe le nom qu'ils se donnent.
Alors que le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) intensifie son travail, ses
membres et alliés sont fermement convaincus qu'une
alternative à la direction actuelle de payer les
riches peut être trouvée. Les militants sont
convaincus qu'en participant consciemment à la
construction de forums de travailleurs pour
échanger des points de vue, analyser les
événements qui se déroulent et définir leur propre
orientation pour défendre les droits de tous et de
toutes, le programme d'arrêter de payer les riches
et d'augmenter les investissements dans les
programmes sociaux mènera à l'établissement d'une
société alternative et ouverte au progrès.
Joignez-vous au mouvement pour le nouveau !
VOIR DANS LE
PROCHAIN LML
Discussion
sur l'économie
La
théorie monétaire moderne:
Du keynésianisme réchauffé
-
K.C. Adams -
|
|

Anniversaire de l'attentat contre
les Tours jumelles et du coup d'État au Chili
- Dougal MacDonald -

Marche à Santiago en septembre 2017 en
commémoration du 44e anniversaire
du coup d'État au Chili
Le 11 septembre marque le 47e
anniversaire du coup d'État des impérialistes
américains au Chili, au cours duquel le régime de
Pinochet a assassiné, torturé et emprisonné des
milliers de personnes. À cette occasion,
rappelons-nous les victimes du régime de Pinochet
et de l'opération Condor qui a étendu ces crimes à
l'Argentine, à l'Uruguay et au Brésil. Aujourd'hui
encore, les proches des victimes se battent pour
que les auteurs de ces crimes soient traduits en
justice[1].
Aujourd'hui, alors que les États-Unis invoquent
le respect des « valeurs américaines » comme
critère pour décider qui sont les ennemis de
l'État, il est important de rappeler que les
crimes commis au Chili et partout en Amérique
latine visaient toutes personnes déclarées «
ennemies de la civilisation chrétienne
occidentale ». Le « crime » dont les
victimes étaient accusées était leurs croyances
politiques, leurs affiliations et leur
militantisme. Au stade de Santiago, qui avait été
transformé en centre de détention, les gens ont
été rassemblés et massacrés. Au palais de la
Moneda, le siège de la présidence, le président
constitutionnel, Salvador Allende, a été
assassiné. Les crimes se sont poursuivis tout au
long de la dictature de Pinochet et bien au-delà
des frontières du Chili, jusqu'à Washington même.
La junte militaire, dirigée par le général Augusto
Pinochet, avec le soutien inconditionnel des
États-Unis, a dirigé le Chili officiellement et «
officieusement » pendant les 25 années
qui ont suivi.
Exposant clairement le rôle des États-Unis dans
le coup d'État chilien, un câble d'octobre 1970 du
groupe de « Track Two » de Henry Kissinger et
adressé au personnel de la CIA au Chili
déclare : « Notre politique ferme et continue
est de renverser [le gouvernement démocratiquement
élu de] Allende par coup d'État... Nous devons
continuer d'exercer le maximum de pressions à
cette fin avec toutes les ressources appropriées.
Il est de la plus haute importance que ces actions
soient mises en oeuvre de façon clandestine et
sûre pour assurer que le GEU [le gouvernement des
États-Unis] et la main américaine soient bien
cachés. » En 2007, il a été révélé que
les millions de dollars que Pinochet avait volés
au peuple chilien étaient détenus depuis 1994
dans un compte secret de la Riggs Bank, banque
liée à la famille Bush, à Washington, avec la
complicité des hauts-fonctionnaires bancaires
américains. Aucun président américain n'a présenté
d'excuses pour le soutien des États-Unis aux
crimes de Pinochet ni pour l'implication des
États-Unis dans le coup d'État de 1973.

Exposition des photos des victimes de la
dictature de Pinochet au musée de la
Mémoire, Santiago, Chili
|
Avant le coup d'État au Chili, les États-Unis
avaient une longue et sanglante histoire
d'organisation et de soutien de violents coups
d'État en Amérique latine, par exemple au
Guatemala, au Brésil, au Nicaragua, en Grenade et
au Panama, pour ne nommer que ceux-là. Avec la
doctrine Monroe de 1823, les États-Unis
revendiquaient l'Amérique latine pour eux-mêmes.
Presque immédiatement, les États-Unis se sont
emparés du tiers du Mexique par la force
militaire. Depuis les années 1890, lorsqu'ils
ont imposé leur suprématie régionale à l'Espagne
et à la Grande-Bretagne, les États-Unis sont
intervenus militairement en Amérique latine plus
d'une cinquantaine de fois. La Confédération
anticommuniste latino-américaine a joué un rôle
important dans ces interventions, notamment dans
l'opération Condor. Cette confédération avait été
fondée en 1972 par le chef des escadrons de
la mort du Guatemala, Mario Sandoval Alarcon, en
tant que branche latino-américaine de la Ligue
anticommuniste mondiale cofondée en 1966 à
Taïwan par des criminels de guerre nazis et autres
fascistes.
Quarante-sept ans après le coup d'État au Chili,
les États-Unis continuent d'organiser et de
soutenir des coups d'État violents, comme ils
l'ont fait au Honduras en 2009. Les
États-Unis continuent de former des alliances
agressives, de bâtir des bases militaires dans des
États-clients comme la Colombie, de traiter les
eaux environnantes comme s'il s'agissait de lacs
américains et de mener des actions subversives
contre les gouvernements démocratiquement élus de
pays d'Amérique latine comme Cuba, le Venezuela,
la Bolivie et le Nicaragua qui exercent le droit
de choisir leur propre système politique, libre de
toute ingérence des États-Unis. Les deux
principales organisations qui canalisent les
millions de dollars à des fins subversives en
provenance des États-Unis vers les groupes
politiques dans les pays d'Amérique latine sont
l'Agence des États-Unis pour le développement
international (USAID) et le National Endowment for
Democracy (NED). Les guerres sales que les
États-Unis menaient auparavant secrètement dans le
Cône Sud et en Amérique centrale en collusion avec
les forces militaires locales sont aujourd'hui
menées au grand jour.
Le rôle pernicieux que joue le gouvernement
Trudeau dans l'hémisphère au nom de la défense de
« la prospérité et la sécurité » est de
plus en plus préoccupant. Alors que les pays des
Amériques s'efforcent de défendre leur
souveraineté et de créer des alternatives à un
modèle économique qui les dévaste, le gouvernement
Trudeau fait l'éloge de la Charte démocratique
interaméricaine de l'Organisation des États
américains, notoire pour avoir perpétré des coups
d'État pour le compte des États-Unis ainsi que
pour les guerres sales des
années 1960, 1970 et 1980 et pour avoir
utilisé sa soi-disant Charte démocratique
interaméricaine comme outil pour perpétuer la même
chose au XXIe siècle.
Les déclarations de Trudeau sur la « défense de
la démocratie » en Amérique latine visent à
dénigrer le Venezuela et les autres pays qui
défendent leur droit de suivre leur propre voie de
développement. Cela révèle l'ordre du jour du
gouvernement Trudeau de continuer à s'ingérer dans
les affaires internes des pays d'Amérique latine
et les « progrès de la démocratie » qu'il a
en tête.
Faut-il ajouter que les peuples des Amériques
n'attendent pas les bras croisés le type de
démocratie que le gouvernement Trudeau préconise.
Leur lutte pour la liberté est écrite par leur
sang versé et rien ne le confirme plus que la
lutte pour obtenir justice pour les crimes de la
dictature de Pinochet, mise en place par les
États-Unis, et les guerres sales qui se
poursuivent encore au nom du libre-échange, de la
démocratie, de la lutte contre la drogue, etc.
Les familles et les amis continuent de rechercher
les disparus et d'exiger que justice soit faite
pour ce qui leur est arrivé. Il est incroyable que
des prisonniers politiques continuent de croupir
en prison alors que pratiquement aucun des
responsables des violations des droits humains n'a
été poursuivi pour ses crimes. Pinochet lui-même,
protégé par les impérialistes, a échappé à la
justice et est mort sans avoir été puni pour ses
crimes.
À cette occasion, nous exprimons une fois de plus
nos plus sincères condoléances au peuple chilien
héroïque et aux familles et amis de tous ceux et
celles qui ont été tués et ont disparu lors de
l'infâme coup d'État et sous le régime qui a
suivi. Nous saluons la lutte résolue du peuple
chilien pour obtenir justice pour les crimes
commis par le régime Pinochet et ses
commanditaires américains. Le 11
septembre 1973, le coup d'État au Chili,
soutenu par les États-Unis, un acte de terrorisme
d'État, a révélé la véritable nature de
l'impérialisme américain que les peuples du monde
n'oublieront jamais.
Note
1. Opération Condor a été
une campagne d'assassinats et de répression
politiques lancée en 1975 à Santiago, au Chili,
par les cercles dominants du Chili, de
l'Argentine, de l'Uruguay et du Brésil pour
éradiquer l'influence et les idées socialistes et
communistes, et pour éliminer les mouvements
d'opposition aux gouvernements de ces pays. Les
États-Unis ont proposé le concept du plan de
l'opération Condor en 1968, le décrivant
comme « une utilisation coordonnée des forces de
sécurité intérieure dans et entre les pays latino-
américains ». L'opération Condor a été
responsable d'au moins 60 000 morts,
de 30 000 « desaparecidos » et
de 400 000 personnes emprisonnées.
(Photos: elderchoalapz, Chilean
Museum of Memory and Human Rights)

- Nick Lin -

Le 11 septembre de cette année est
le 19e anniversaire des tragiques attentats
terroristes de New York, de Washington et de
Pennsylvanie qui ont donné aux impérialistes
américains ainsi qu'aux tenants de la politique
d'apaisement envers l'impérialisme américain,
comme le Canada, le prétexte de leur brutale et
interminable « guerre contre le terrorisme »
mondiale.
Prétendant rendre justice à ceux qui ont été
tués, le gouvernement américain a déclaré que le
gouvernement afghan était responsable d'avoir aidé
et entraîné les auteurs des attentats du 11
septembre, sans toutefois ne jamais fournir de
preuve de cette responsabilité. Moins d'un mois
après les attentats, les États-Unis ont envahi
l'Afghanistan le 7 octobre 2001 avec le
soutien des pays de l'OTAN, dont le Canada. Le
gouvernement Chrétien a annoncé l'opération Apollo
et s'est engagé à fournir un soutien aérien,
maritime et terrestre et à
déployer 2 000 soldats. Les travailleurs
des États-Unis, du Canada et de nombreux pays ont
déclaré immédiatement que cette vengeance n'était
pas menée en leur nom.
Dans une étude publiée le 8
septembre 2020 sous le titre « Création de
réfugiés : les déplacements causés par les
guerres américaines de l'après 11
septembre », le professeur David Vine et ses
étudiants de l'Institut Watson pour les affaires
internationales et publiques de l'Université Brown
de Providence, au Rhode Island, tentent de
quantifier les coûts humains catastrophiques en
termes de personnes déplacées par les 19
dernières années de la guerre des États-Unis
contre le terrorisme.

Manifestation à Toronto, le 30 mars 2003
contre la guerre des États-Unis en Irak, dans le
cadre de l'opposition massive partout au Canada
aux guerres d'agression des États-Unis
Dans l'introduction de leur étude, les auteurs
soulignent :
« Depuis que l'administration de George W. Bush a
lancé une 'guerre mondiale contre le terrorisme' à
la suite des attaques d'Al-Qaïda contre les
États-Unis le 11 septembre 2001, les
forces armées des États-Unis n'ont cessé de faire
la guerre pendant près de deux décennies. Au cours
de cette période, les forces américaines ont mené
des guerres ou participé à d'autres opérations de
combat dans au moins 24 pays. Les
destructions provoquées par la guerre dans ces
pays ont été incalculables pour les civils et les
combattants, pour le personnel militaire américain
et les membres de leur famille et pour des
sociétés entières. Les morts et les blessés se
comptent par millions. »
Malgré certaines interprétations erronées des
conflits américains couverts dans leur rapport,
les auteurs indiquent que ce document « calcule le
nombre total de personnes déplacées dans les huit
guerres de l'après 11 septembre dans
lesquelles les forces américaines ont été le plus
impliquées. Nous nous sommes concentrés sur les
guerres dont le gouvernement américain porte une
responsabilité claire dans le déclenchement d'un
combat armé (la guerre en Afghanistan et au
Pakistan, qui se chevauche, et la guerre en Irak
après 2003), dans l'escalade d'un conflit
armé (l'intervention américaine et européenne dans
le soulèvement libyen contre Mouammar Kadhafi et
la guerre civile en cours en Libye et
l'implication des États-Unis en Syrie), ou pour
avoir participé de manière significative au combat
par des frappes de drones, des conseillers sur les
champs de bataille, un soutien logistique, des
ventes d'armes et d'autres moyens (participation
des forces américaines aux guerres au Yémen, en
Somalie et aux Philippines) ».
Le rapport documente « plusieurs catégories de
personnes déplacées par les guerres de l'après-11
septembre : 1) les réfugiés, 2) les
demandeurs d'asile cherchant à obtenir une
protection en tant que réfugiés, et 3) les
personnes déplacées à l'intérieur de leur propre
pays (IDP) ».
Les principales conclusions du rapport sont les
suivantes :
« - Les guerres américaines de l'après 11
septembre ont provoqué le déplacement forcé d'au
moins 37 millions de personnes en
Afghanistan, en Irak, au Pakistan, au Yémen, en
Somalie, aux Philippines, en Libye et en Syrie. Ce
nombre dépasse celui des personnes déplacées
par toutes les guerres depuis 1900, à
l'exception de la Deuxième Guerre mondiale.
« - Des millions d'autres personnes ont été
déplacées par d'autres conflits de
l'après 11 septembre impliquant des
troupes américaines dans des opérations de combat
de moindre envergure, notamment au : Burkina
Faso, Cameroun, République centrafricaine, Tchad,
République démocratique du Congo, Mali, Niger,
Arabie saoudite et Tunisie.
« - Ce chiffre de 37 millions est une
estimation très conservatrice. Le total des
personnes déplacées par les guerres des
États-Unis de l'après 11 septembre pourrait
être plus proche de 48 à 59 millions.
« - 25,3 millions de personnes sont revenues
après avoir été déplacées, bien que le
retour n'efface pas le traumatisme du déplacement
ou ne signifie pas que les personnes déplacées
sont retournées dans leurs foyers d'origine ou à
une vie sûre.
« - Tout nombre est limité dans ce qu'il peut
transmettre sur les dommages des déplacements.
Les personnes derrière les chiffres peuvent être
difficiles à voir et les chiffres ne peuvent pas
communiquer ce qu'une personne peut ressentir en
perdant sa maison, ses biens, sa communauté et
bien plus encore. Les déplacements ont causé
des torts incalculables aux personnes, aux
familles, aux villes, aux régions et à des pays
entiers, physiquement, socialement,
émotionnellement et économiquement. »
Replaçant ces chiffres dans le contexte mondial
plus large, les auteurs déclarent que « les
guerres des États-Unis de l'après11 septembre ont
contribué de manière significative à
l'augmentation spectaculaire ces dernières années
du nombre de personnes déplacées par la guerre et
les conflits violents dans le monde :
entre 2010 et 2019, le nombre total de
réfugiés et de personnes déplacées dans leur
propre pays dans le monde a presque doublé,
passant de 41 millions à 79,5 millions[1]. »
Il faut noter que
la portée de l'étude n'inclut pas d'autres formes
d'agression des États-Unis pendant cette période
comme les sanctions contre les pays qui, selon les
États-Unis, soutiendraient le terrorisme contre
eux et la destruction des infrastructures et les
pertes de vies qui en résultent. L'étude n'inclut
pas non plus les pays où les États-Unis ont
soutenu et provoqué des coups d'État comme en
Haïti et au Honduras, où la situation des peuples
n'est toujours pas stabilisée et où beaucoup de
personnes ont été contraintes de fuir en raison de
problèmes économiques ou de l'insécurité.
Au cours des 19 dernières années, le Canada
s'est de plus en plus engagé dans la guerre des
États-Unis contre le terrorisme en adoptant une
politique d'apaisement envers l'impérialisme
américain et porte une partie de la responsabilité
des dizaines de millions de réfugiés créés par les
guerres d'agression américaines au cours de cette
période. Le rôle du Canada est particulièrement
inadmissible parce qu'il donne un visage humain
aux agressions des États-Unis et les justifie par
de grands idéaux. Il se présente également comme
un sauveur condescendant des victimes des guerres
qu'il a contribué à déclencher. Tout cela est
inacceptable, c'est un affront à la mémoire de
ceux qui ont été tués le 11 septembre et une
insulte pour les travailleurs canadiens qui
rejettent toute participation du Canada aux
guerres d'agression américaines et qui veulent que
le Canada soit une zone de paix et un pays qui
soutient la résolution pacifique des conflits dans
le monde.
Note
1. Pour lire le rapport
dans son intégralité (en anglais), cliquez ici.

États-Unis
Les travailleurs des postes des États-Unis se
sont toujours organisés pour faire du Service
postal des États-Unis (USPS) un service public au
service du bien public. Cela comprend l'opposition
à la privatisation du service postal, au
ralentissement et à l'interruption du courrier et
à l'assaut contre les conditions de travail et le
droit à la négociation collective. En outre, ils
ont combattu la propagande antiouvrière selon
laquelle le service postal ne peut pas répondre à
la demande de bulletins de vote par correspondance
pendant la pandémie, ce qui compromettrait les
résultats de l'élection présidentielle de
novembre.
L'USPS a fait
l'actualité ces derniers temps, principalement en
ce qui concerne le vote postal. Les travailleurs
des postes ont mis en évidence qu'ils sont
capables de gérer une augmentation causée par
l'acheminement des bulletins de vote par
correspondance, ce qui n'est rien comparé au
volume de la poste à Noël. Un manque d'argent
n'empêchera pas la livraison à temps. Dans la
semaine précédant Noël, par exemple, les
travailleurs trient et livrent souvent 2,5
milliards d'articles de courrier de première
classe, soit environ 500 millions de cartes
et de lettres par jour, sans parler des colis.
Même si chacun des plus de 150 millions
d'électeurs inscrits au pays votait par la poste,
les travailleurs pourraient traiter ce volume de
courrier.
Lors de leurs nombreuses protestations, lettres et
pétitions, les travailleurs et leurs syndicats ont
fait valoir que le plus gros problème est
désormais l'élimination des heures
supplémentaires, l'équipement de sécurité
insuffisant et le refus d'embaucher et de former
plus de travailleurs pour compenser la perte
de 40 000 travailleurs infectés par la
COVID -19 ou en quarantaine. L'élimination des
machines de tri du courrier et des boîtes de
collecte du courrier pose un problème, ce que le
nouveau directeur général des postes, Louis DeJoy,
s'engage maintenant à arrêter – après
que 95 % des machines aient été
retirées. Il a dit que les heures supplémentaires
ne seront autorisées qu'« au besoin », ce qui
signifie qu'elles vont continuer à être limitées
de diverses manières. Il existe également une
nouvelle politique de ne pas traiter tous les
bulletins de vote comme du courrier de première
classe, alors que c'est généralement le cas.
Toutes ces actions ne visent pas tant à avoir un
impact sur le vote par correspondance, mais plutôt
à forcer une accélération considérable de la
cadence de travail de la main-d'oeuvre déjà
décimée par la COVID tout en donnant l'impression
que l'USPS ne peut pas livrer le courrier à temps.
Ceci est alors utilisé pour justifier la
privatisation et une plus grande ingérence du
gouvernement, par le biais du département du
Trésor, dans les politiques de l'USPS et des
conventions collectives des travailleurs.
Les travailleurs des postes, soit
environ 630 000 personnes qui livrent du
courrier à plus de 160 millions de foyers chaque
jour, fournissent un service public crucial, en
particulier en ces temps de pandémie. Les
ordonnances médicales, les chèques de sécurité
sociale et de chômage, la nourriture et les
fournitures médicales sont livrés à domicile dans
les villes et les zones rurales et dans toutes les
régions intermédiaires.
Les quatre syndicats des postes unissent leurs
efforts pour exiger que l'USPS soit géré comme un
service public et non vendu à des intérêts privés,
et pour obtenir de l'équipement sécuritaire, une
prime liée aux risques et de meilleures conditions
de travail pour les travailleurs des postes.
On estime que 40 000 travailleurs sont
aux prises avec des infections à la COVID ou en
quarantaine et que plus de 60 en sont
décédés.


Les travailleurs des postes font face à une crise
de financement créée de toutes pièces par le
gouvernement pour justifier la privatisation du
service postal. Une loi adoptée en 2006
oblige le Service postal des États-Unis (USPS) à
financer à l'avance 75 ans de primes de soins
de santé pour les employés des postes à la
retraite. Comme le souligne la National
Association of Letter Carriers : « Ce mandat
de mettre sur pied ce fonds de prévoyance, auquel
aucune autre entreprise du pays n'est contrainte,
coûte en moyenne 5,4 milliards de dollars par
an depuis 2007, soit près de 90 % des
pertes de l'agence gouvernementale.
Entre 2013 et 2018, cela
représentait 100 % des pertes. Sur une
base opérationnelle, le service postal a été
rentable pendant la majeure partie de la dernière
décennie. »
Cette exigence fait partie de l'offensive
antisociale visant à saper le fonctionnement de
l'USPS afin de justifier sa privatisation et les
attaques contre ses travailleurs.
Les efforts
antérieurs de privatisation incluent un groupe de
travail présidentiel présidé par Steven Mnuchin,
du département du Trésor, qui a proposé en
décembre 2018 des réductions de services sans
précédent au service postal, des réductions des
salaires et des avantages sociaux des travailleurs
des postes et des augmentations des tarifs des
colis. Cela fait suite à un rapport du Bureau de
la gestion et du budget de juin 2018 qui
appelait à la privatisation des services postaux,
ce que Mnuchin, un ancien gestionnaire de fonds
spéculatifs, continue de promouvoir. Le
département du Trésor est impliqué dans la mesure
où l'USPS s'appuie généralement sur une ligne de
crédit annuelle de 15 milliards de dollars du
Trésor, autorisée par le Congrès il y a 30
ans.
Les attaques actuelles du gouvernement incluent
un refus de fournir un financement d'urgence. Le
courrier de première classe et des dépliants
publicitaires, les deux principales sources de
financement du service, ont considérablement
ralenti en raison de la pandémie, tandis que la
fourniture des équipements de sécurité nécessaires
– encore insuffisants – a augmenté. Sans la
pandémie et sans l'exigence de financer d'avance
les primes de soins de santé pour les 75
prochaines années, l'USPS est autosuffisant.
L'USPS est également largement indépendant de
l'ingérence directe du gouvernement. La nomination
de Louis DeJoy comme directeur général des Postes
et l'ingérence de Mnuchin font partie de l'effort
pour changer cela et attaquer plus facilement les
travailleurs et l'USPS en tant que service public.
Le syndicat national des travailleurs des postes
(APWU) a déclaré en mai : « Il y a cinquante
ans, les travailleurs des postes ont mené une
grève héroïque dans tout le pays pour obtenir de
meilleurs salaires, des avantages sociaux et le
droit à la négociation collective. Cette grève a
également recréé le Service postal des États-Unis
en tant qu'agence indépendante, conçue pour être
libre du favoritisme et du copinage politiques qui
avaient affecté l'ancienne administration des
Postes. L'APWU est profondément préoccupé par le
processus de nomination visant à faire de M. Louis
DeJoy, un donateur important de plusieurs millions
de dollars au président Trump, le prochain
directeur général des Postes et par le fait que
l'administration est revenue à l'époque de
l'ingérence et du favoritisme politiques. Il peut
choisir d'être un directeur général des Postes qui
met en oeuvre les plans destructeurs de cette
Maison-Blanche en augmentant les tarifs postaux,
en réduisant les services, en sapant des emplois
syndiqués stables et adéquats pour une famille et
en vendant le service postal public aux
entreprises pour leur profit privé. Et si tel est
son choix, M. DeJoy se heurtera à une vive
résistance de la part des travailleurs des postes
et du peuple de ce pays. »
Les développements ont montré que leurs
préoccupations sont légitimes et que la grande
résistance à la privatisation et à la destruction
du service public persiste.
Mnuchin a également
utilisé le financement d'urgence requis par l'USPS
à ce moment pour davantage s'ingérer dans le
service. Un prêt de 10 milliards de dollars
du Trésor a été inclus dans la Loi CARES, adoptée
en mars. La Loi incluait également des centaines
de milliards de dollars, essentiellement sans
conditions, pour les monopoles géants. L'USPS
devait obtenir 10 milliards de dollars, même
si son conseil d'administration a demandé au
Congrès 75 milliards de dollars de
financement – 25 milliards de dollars de crédits
d'urgence, 25 milliards de dollars
supplémentaires pour des projets « prêts à
démarrer » pour moderniser la flotte de
véhicules vieillissants et les installations de
l'agence et une autre marge de crédit de 25
milliards de dollars.
Mnuchin a jusqu'à présent refusé même les 10
milliards de dollars. « Nous allons établir
certains critères pour un programme de réforme du
service postal comme condition du prêt »,
a-t-il déclaré.
Les syndicats soulignent qu'actuellement, le
conseil d'administration de l'USPS a le pouvoir
exclusif de nommer ou de révoquer le directeur
général des Postes ou « d'orienter et contrôler
les dépenses et de revoir les pratiques et
politiques du service postal ». Mnuchin tente
d'obtenir un plus grand contrôle afin que de
nombreuses décisions de gestion de l'USPS, y
compris les conditions des principaux contrats et
politiques liés à la privatisation et à la
tarification des colis et du courrier de première
classe, soient prises par le département du Trésor
américain et non par le conseil d'administration
de l'USPS.
La nomination du multimillionnaire DeJoy au poste
de directeur général des Postes fait elle-même
partie de cette direction, comme l'indiquent ses
attaques contre les travailleurs et l'USPS en tant
que service public. DeJoy est le premier directeur
général des Postes en plus de 20 ans à
diriger l'agence gouvernementale sans expérience
préalable de travail dans ce milieu. Le conseil
d'administration de l'USPS lui-même se compose
maintenant de quatre membres qui y siègent depuis
moins de deux ans. Des cadres plus expérimentés
ont démissionné pour protester contre l'ingérence
de Mnuchin ou ont été limogés par DeJoy.
Le public appuie solidement les travailleurs des
postes et continue de se joindre à eux pour exiger
que l'USPS reste un service public pour le bien
public. Dans les actions, les pétitions et les
sondages, une majorité a appelé à un financement
complet dès maintenant et à garantir la santé, la
sécurité et l'emploi des travailleurs des postes
qui fournissent un service public vital.

- Association nationale des
facteurs -
Alors que les travailleurs héroïques du Service
postal des États-Unis (USPS) bravent l'infection
pour servir le pays dans le contexte d'une crise
nationale sans précédent, il est urgent que les
représentants du gouvernement fédéral à tous les
niveaux saisissent bien la valeur du service
postal, la cause de la situation financière
actuelle et les solutions qui s'imposent, ainsi
que les dangers qui menacent l'économie américaine
et l'équilibre des régions rurales advenant
l'insolvabilité de l'USPS.
Lors d'une
conférence de presse tenue le 24 avril, le
président Trump a été interrogé au sujet d'un
article du Washington Post selon lequel le
département du Trésor voulait prendre le contrôle
de la négociation collective, fixer la politique
de tarification et décider des nominations des
cadres de direction, et qu'en contrepartie le
service postal aurait accès à une ligne de crédit
de 10 milliards de dollars en vertu de la Loi
CARES. Lors du point de presse quotidien
du 7 avril sur la pandémie, le président
Trump a été interrogé au sujet de l'opposition de
son administration à l'aide financière pour le
service postal en vertu de la Loi CARES
adoptée depuis peu, tel que rapporté par le
représentant Gerry Connolly (démocrate-Virginie) à
un réseau de télévision de Washington. Le membre
du Congrès, Connolly, a sonné l'alarme. Le service
postal pourrait manquer d'argent si nous
n'agissons pas. La réponse du président mérite
qu'on apporte certaines mises au point concernant
l'état du service postal :
1) Personne ne blâme le président pour la crise
actuelle qui menace le service postal. Cependant,
la pandémie de la COVID-19 menace sa survie.
La fermeture de l'économie américaine pour
combattre le virus de la COVID-19 a engendré une
chute colossale des revenus postaux – tout comme
nous l'avons vu dans les industries aériennes et
de l'hôtellerie, lesquelles ont bénéficié d'une
aide massive. L'USPS a besoin de cette même aide
parce qu'il doit continuer de faire ses
livraisons. Quotidiennement, il livre des dizaines
de millions de médicaments sur ordonnance, de
factures, de paiements, de journaux, de livraisons
de cybercommerce, et bientôt, il sera appelé à
livrer les chèques du programme de stimulation de
l'économie, les tests à domicile pour dépister le
virus et d'autres produits et informations liés à
la pandémie.
2) Le président a souligné que le service postal
perd de l'argent depuis de nombreuses années.
C'est vrai, mais non pas en raison de la
tarification des services de livraison de colis.
La vraie raison est que le Congrès a imposé un
mandat intenable au service postal en 2006,
lui imposant un prépaiement pour plusieurs
décennies à venir de primes d'assurance-maladie
pour les employés des postes à la retraite. Ce
mandat de constituer un fonds de prévoyance,
qu'aucune autre entreprise au pays n'est obligée
de respecter, coûte en moyenne 5,4 milliards
de dollars annuellement depuis 2007, et
représente près de 90 % des pertes de
l'agence. Entre 2013 et 2018, cela a
représenté 100 % des pertes. Sur une
base opérationnelle, le service postal a été
profitable pour une grande partie de la dernière
décennie.
Le sénateur Ron Johnson, qui préside le comité
sénatorial de la Sécurité intérieure et des
Affaires gouvernementales, a dit de ce mandat de
prépaiement qu'il est une erreur. En février, le
Congrès a adopté le USPS Fairness Act (H.R. 2382)
[Loi sur l'équité de l'USPS] par un vote
majoritaire de 309-106, y compris 87
républicains qui ont voté en faveur de la Loi. Le
président Trump devrait exhorter le Sénat à
adopter le pendant du Fairness Act (S. 2965),
un projet de loi bipartisan, déposé par le
sénateur Steve Daines [ce qui n'a pas encore été
fait] et le promulguer.
3) Le président s'est fait dire par des
expéditeurs privés et d'autres que le service
postal a sous-évalué le tarif de ses services de
livraison de colis obtenus par cybercommerce
d'Amazon et d'autres compagnies de l'Internet.
C'est faux. En vertu de la loi, chacun des
produits compétitifs du service postal doit
rapporter des « profits » pour couvrir le
coût du service universel. En 2019, le
surplus de l'USPS provenant des services de
livraison de colis était de 8,3 milliards de
dollars, montant qui a été approuvé par sa
vérificatrice, la Commission régulatrice des
services postaux.
Le président reçoit
des informations qui sont fausses, souvent de la
part de compagnies d'expédition privées qui
veulent en découdre sur le plan commercial avec le
service postal, qui, lui, est tourné vers le
service public et non vers les profits
commerciaux.
Les services d'expédition du service postal sont
abordables parce que celui-ci possède le meilleur
et le plus efficace réseau de livraison rapide au
pays, reliant 160 millions de ménages et
d'entreprises chaque jour de la semaine. Le
président a raison de dire que le service postal a
établi des routes dans chaque racoin de
l'Amérique, et parce qu'il livre du courrier, des
circulaires, des journaux et des ordonnances à
chaque porte à chaque jour, il peut livrer des
colis à des coûts bien moindres. Ainsi, chaque
Américain en bénéficie, mais aussi les compagnies
privées (UPS, FedEx et Amazon), qui comptent sur
le pour que les colis se rendent à
destination.
4) Le président a dit que le service postal
devrait augmenter sa tarification de livraison de
colis, suggérant même de quadrupler les taux. Bien
que revoir les revenus à la hausse pourrait être
bien intentionné, une telle politique engendrerait
vraisemblablement une perte de volume
concurrentiel et une hausse des prix pour
l'Américain moyen. Un tel scénario serait néfaste
pour tous les consommateurs américains et les
millions de petites entreprises qui comptent sur
le bureau de poste, en particulier ceux et celles
qui vivent et font affaire dans les États ruraux
et les quartiers urbains plus défavorisés qui ne
sont pas bien servis par les compagnies privées
d'expédition comme Amazon.
Non sans ironie, le fait de provoquer l'échec du
service postal détournerait les affaires vers
Amazon et d'autres compagnies privées à des prix
plus élevés, alors qu'aucune d'entre elles ne peut
rivaliser avec le réseau universel de livraison du
service postal, du point de départ au point
d'arrivée. Contrairement aux compagnies privées,
le service postal livre à chaque maison et à
chaque entreprise à des prix abordables.
Il est important de noter que la projection des
pertes actuelle en termes de volume et de revenu
du service postal n'a rien à voir avec les colis,
mais plutôt avec le ralentissement des livraisons
de lettres en raison du ralentissement marqué de
l'économie. Aussi, le peuple américain, qui
lui-même fait face à l'insécurité financière, a
besoin d'une livraison de colis abordable, surtout
en ce moment. Dans un contexte de pandémie, ce
n'est vraiment pas le temps d'augmenter de façon
importante le tarif des envois de colis.
La pandémie menace le service postal alors que
son rayonnement abordable et universel est plus
nécessaire que jamais. La semaine dernière, l'USPS
a livré les directives du président Trump pour la
distanciation sociale à tous les ménages
américains. Tandis que le volume du courrier a
chuté ces dernières semaines, la livraison de
colis a augmenté en flèche alors que des millions
d'Américains, restant bien à l'abri pour arrêter
la propagation du virus mortel de la COVID-19,
commandent en ligne. Le service postal doit aussi
être là pour nous lorsque des tests de dépistage
autoadministrés et des médicaments thérapeutiques
seront développés pour combattre le virus.

Le service postal, qui au coeur de l'industrie du
traitement de courrier de 1,6 billion de
dollars et fait travailler 7 millions
d'Américains, sera aussi indispensable pour la
reprise économique. Il livrera des chèques visant
à stimuler l'économie aux dizaines de millions de
personnes qui n'ont pas de compte bancaire ou qui
n'ont pas divulgué leur information bancaire au
Service de revenu interne (IRS). Dès que la crise
aura pris fin, le pays et les entreprises auront
besoin du service postal pour rétablir l'économie.
En effet, en temps normal, l'USPS livre 4
millions d'ordonnances aux ménages américains. Le
tiers des factures des ménages sont encore payées
par courrier, et des millions de petites
entreprises et de marchands à domicile comptent
sur le service postal pour la livraison de colis,
de factures et de paiements.
Le service postal n'est pas une institution
partisane. Il est actif aux quatre coins de ce
pays et il engage des centaines de milliers de
travailleurs – des démocrates, des républicains et
des indépendants – qui se mettent au service du
peuple américain dans son ensemble et de ses
entreprises. Il est le plus grand employeur dans
plusieurs États et profondément enraciné dans
virtuellement chaque communauté américaine.
Le service postal est de loin l'agence fédérale
la plus fiable et la plus aimée. Il a un taux
d'approbation de 90 %, selon un récent
sondage Pew Trust. Le Congrès et le président
doivent agir pour préserver ce trésor national.
Bien que le service postal n'ait jamais eu besoin
de subventions des contribuables depuis le début
des années 1980, il en a besoin aujourd'hui.
Le Congrès doit injecter immédiatement de l'argent
et s'engager à couvrir les pertes du service
postal au cours des prochaines années fiscales,
s'appropriant le manque à gagner entre les revenus
et les coûts jusqu'à ce que la crise s'essouffle.
Pour la plus grande partie de son histoire (à
partir de 1775, lorsque Benjamin Franklin a
été le directeur général des Postes, jusque dans
les années 1970), le service postal était
financé par les contribuables et la tarification
du courrier. Un retour provisoire à cette
structure de double financement est crucial en ce
moment. Ce serait tragique que cette pandémie
réussisse à tuer une institution américaine si
essentielle et d'une telle importance.
Ce serait une insulte pour les 600 employés
des postes qui ont déjà contracté le virus en
accomplissant leur devoir essentiel – et pour
les 6 000 qui sont présentement en
quarantaine ainsi que pour ceux qui ont perdu la
vie au virus de la COVID-19. Nous exhortons le
président Trump et le Congrès à travailler
ensemble à des politiques du gros bon sens afin de
veiller à ce que les activités du Service postal
des États-Unis se poursuivent au cours de cette
crise.
(25 avril 2020)

Du 21 au 25 août

Austin, Texas, 25 août 2020
Les 21 et 22 août, plus de 800
manifestations dénombrant des dizaines de milliers
de personnes ont eu lieu. Les travailleurs de tous
les États y ont participé. D'Hawaï à l'Oregon, du
Montana, du Michigan et du Maine, de la Californie
au New Hampshire, du Kansas, en passant par la
Pennsylvanie, la Virginie de l'Ouest et la
Floride, la revendication que le service postal ne
soit pas vendu, qu'il reste un service public et
que les droits des travailleurs et du public
soient respectés était évidente.
Plus de 100 organisations se sont jointes
aux travailleurs des postes pour organiser les
manifestations, dont celles des enseignants, des
anciens combattants, des travailleurs de la santé,
des organisateurs ruraux et plus encore. Les
travailleurs ont continué d'informer et de
mobiliser divers syndicats et le public en général
pour qu'ils se rallient à eux, ce qui leur a valu
un large appui. Le 25 août, 300 autres
actions ont eu lieu, organisées par des syndicats
avec des activistes des droits civils et humains.
Tous ont clairement indiqué que le United States
Postal Service (USPS) est un service public qui
devrait être entièrement financé et ses
travailleurs pleinement protégés.
Exprimant le soutien de nombreux syndicats, le
syndicat des agents de bord a déclaré que le
service postal est « un élément vital de la
réponse à la situation en santé publique »,
ajoutant que des millions de personnes reçoivent
leurs « médicaments, des fournitures, de la
nourriture et d'autres biens essentiels » par
la poste.
Les actions d'août
ont eu lieu après que le nouveau directeur général
des Postes, Louis DeJoy, un collecteur de fonds
républicain connu pour ses positions antiouvrières
et antisyndicales, ait imposé des changements
destinés à saboter la livraison postale et à
brosser un portrait l'USPS comme peu fiable et
ayant donc besoin d'être privatisé. Cela comprend
le retrait d'environ 600 machines de traitement du
courrier, en particulier dans les installations
proches des aéroports, et de centaines de boîtes
aux lettres bleues aux coins des rues partout au
pays. DeJoy a annoncé le 10 juillet que
l'USPS ne s'engagerait plus à livrer le courrier
si des heures supplémentaires sont requises pour
le faire. Cela signifie laisser le courrier non
trié et non livré pendant des jours – ce à quoi
les travailleurs ont répondu que ce « n'est tout
simplement pas dans leur ADN » d'agir ainsi.
Lorsque ces attaques ont eu lieu, les
travailleurs ont déclaré avoir reçu des centaines
d'appels, en particulier de la part de personnes
âgées ayant besoin de leurs médicaments. Dans de
nombreux endroits, les travailleurs se sont
organisés pour refuser de laisser le courrier non
trié. Les heures supplémentaires ont été
principalement éliminées pour le travail initial
effectué par les facteurs, appelé tri au casier,
où le courrier et les colis non triés par des
machines doivent être triés par les travailleurs
avant leur départ pour leurs itinéraires de
livraison. De nombreux travailleurs ont simplement
refusé d'accepter le délai de 30 minutes
imposé et n'ont pas commencé leur itinéraire avant
que le courrier ne soit trié. À Milwaukee, par
exemple, des « vendredis de riposte » ont été
institués, où les travailleurs se rassemblent
avant de commencer le travail pour discuter de
leurs préoccupations et de la meilleure façon de
s'opposer aux attaques.
La force de la résistance des travailleurs ainsi
que le tollé public à propos des retards ont forcé
DeJoy à reculer temporairement. Il a déclaré que
les heures de vente au détail ne changeront pas,
que l'équipement de tri du courrier et les boîtes
de collecte bleues resteront là où ils sont,
qu'aucune installation de traitement du courrier
ne sera fermée et que les heures supplémentaires
continueront d'être approuvées au besoin.
Cependant, aucune des boîtes aux lettres et
machines de tri déjà retirées ne sera remise en
place. De plus, dans de nombreuses villes, les
gens signalent que même si les boîtes aux lettres
ne sont pas retirées, elles sont verrouillées et
ne peuvent donc pas être utilisées.
Honolulu, Hawaï

Seattle, Washington

Phoenix, Arizona

Flagstaff, Arizona

Lincoln, Nebraska

Oklahoma City, Oklahoma

Dallas, Texas

Chicago; Bolingbrook, Illinois
 
Orlando; Jacksonville, Floride
 
Greensboro, Caroline du Nord

Cary, Caroline du Nord

Manchester, New Hampshire

New York, New York

Boston, Massachusetts

Hartford, Connecticut

Actions du 23 juin
Le 23 juin, dans deux douzaines de villes,
des travailleurs des postes, appuyés par le
public, ont uni leurs efforts pour défendre l'USPS
en tant que service public. Cela comprenait la
demande de financement du Congrès et aucune
nouvelle attaque contre les travailleurs. À
Washington, les participants à une caravane
de 75 voitures ont remis une pétition au
Sénat avec 2 millions de signatures, exigeant
qu'ils votent un financement d'urgence pour le
service postal dans l'imminent HEROES Act
[toujours pas adopté]. Environ 200 000
personnes ont également regardé une vidéo diffusée
en direct avec les représentants syndicaux.
À New York, des manifestations ont eu lieu
devant 16 bureaux de poste de Manhattan et du
Bronx. Les participants ont distribué des tracts
pour alerter les passants au fait que le service
postal risque d'être fermé, leur demandant de se
joindre à eux et d'appeler ou d'écrire à leurs
sénateurs.
À Philadelphie, les gens se sont rassemblés
devant différents bureaux de poste ou ont circulé
autour en voitures en klaxonnant. Des travailleurs
d'autres syndicats et groupes communautaires y ont
participé, ainsi qu'un ancien détenu qui a
souligné l'importance du courrier pour les détenus
– décrivant « les larmes qui tombent sur les
lettres ».
La caravane de voitures à Raleigh, en Caroline du
Nord, s'est arrêtée devant plusieurs bureaux de
poste locaux en route vers le bureau de poste du
Capitole. La section locale des Raging Grannies a
chanté un hommage aux travailleurs des postes, sur
l'air de Solidarity Forever.
À Detroit, un représentant syndical a parlé de
l'importance du service postal pour le vote par
correspondance en novembre. À Kalamazoo, les gens
ont agité des pancartes et invité les passants à
écrire et envoyer des cartes postales aux
sénateurs du Michigan. Des dizaines l'ont fait.
Ann Arbor et Ypsilanti ont également été témoins
d'actions.
Une caravane de 40 voitures a traversé le
coeur du centre-ville de Des Moines, en Iowa. À
Portland, en Oregon, des manifestants revêtus de
masques « Sauvons notre service postal » ont
dansé sur l'air de Please Mr. Postman.
Parmi les orateurs figuraient des travailleurs de
longue date et des retraités. À Seattle s'est
tenue une caravane de voitures et de vélos partant
d'un bureau de poste jusqu'au bâtiment fédéral.
Une pancarte fait maison disait : « SAUVONS
la seule façon de rejoindre tout le
monde ! »
Des actions ont également eu lieu à San
Francisco, Sacramento et Roseville, en
Californie ; Denver, au Colorado ;
Oklahoma City, en Oklahoma ; Houston et San
Antonio, au Texas ; Mankato et Saint-Paul, au
Minnesota ; Merrillville, en Indiana ;
Saint-Charles, au Missouri ; Cleveland et
Toledo, en Ohio ; Portland, au Maine ;
Cornwall, au Connecticut ; Clarksburg, en
Virginie de l'Ouest, et Miami, en Floride.
San Francisco, Californie

Saint-Paul, Minnesota

Des Moines, Iowa

Joplin, Missouri

Philadelphia, Pennsylvanie

New York, New York

Washington, DC
 

Fabriqué à Cuba
- Gerardo Szalkowicz -

Qu'une telle nouvelle passe pratiquement
inaperçue est inimaginable, hormis le fait que les
médias impérialistes refusent de publier quelque
nouvelle que ce soit au sujet de Cuba, surtout si
c'est une bonne nouvelle. Tout récemment, le
vaccin « Soberana 01 » [«
Souverain » en français – note de
la rédaction du LML] a atteint l'étape des
essais cliniques et est devenu le premier vaccin
en Amérique latine – et dans tout le monde
soi-disant sous-développé – à avancer aux essais
de phase 2.
À ce jour, 167 vaccins potentiels contre la
COVID-19 sont en voie d'autorisation. Le vaccin
cubain fait partie des 29 autres approuvés
par l'Organisation mondiale de la santé pour les
études cliniques, dont six sont à la phase 3,
qui est celle des essais humains à grande échelle.
En Amérique latine, il y a une autre douzaine de
vaccins nationaux en développement, mais, à
l'exception du vaccin cubain, tous sont à la phase
préclinique.
Le vaccin expérimental que l'île produit est en
constante progression. Depuis le début des essais
cliniques le 24 août, « il a provoqué zéro
effet indésirable à la suite de l'injection
de 20 volontaires », a gazouillé Dagmar
Garcia Rivera, la directrice de la Recherche de
l'Institut Finlay, le centre scientifique étatique
cubain qui dirige le projet. L'échantillonnage
sera fait sur 676 personnes âgées de 19
à 80 ans et les résultats sont attendus pour
le 1er février. Dans l'éventualité d'un
dénouement heureux, Cuba aura son propre vaccin et
il sera disponible à la population dans le premier
trimestre de 2021.
La progression est constante et rapide. « Ce qui
a lieu normalement après plusieurs années a été
réalisé en moins de trois mois, dit le directeur
de Finlay, Vicente Verez Bencomo. Durant la phase
du développement pharmaceutique et des études
précliniques sur les animaux, il a présenté un
faible taux de risques, peu d'incertitudes et des
résultats encourageants ». Sur la base de ces
premiers résultats, le 28 juillet le vaccin a
été testé sur trois des chercheurs qui ont
également présenté une réponse immunitaire élevée.
Le fait que Cuba se retrouve encore une fois au
premier plan dans le domaine de la science et de
la santé est le produit d'une longue expérience
accumulée en médecine préventive, en immunisation
de masse et dans le développement d'une industrie
biotechnologique de prestige international que nul
ne peut contester. Depuis le triomphe de la
révolution en 1959, la formation
professionnelle a été encouragée par les
universités et un axe scientifique a été créé dont
l'objectif est d'unir la recherche et la
production.
Le développement de vaccins est l'une des plus
importantes réalisations : Cuba produit huit
des onze vaccins qui servent à son programme
d'immunisation national, qui couvre 98 %
de la population et, bien sûr, est gratuit et
universel. La première campagne de vaccination a
été menée en 1962, faisant de Cuba le premier
pays à éradiquer la polio. Un autre événement
marquant est la production, en 1990, de son
propre vaccin contre l'hépatite B qui a mené
pratiquement à la disparition de cette maladie. Un
fait remarquable est que la plateforme de
recherche médicale cubaine, composée de 32
compagnies étatiques ayant plus
de 10 000 travailleurs qui se consacrent
à la production de médecines et de vaccins, est
presque entièrement composée de femmes.
Souveraineté – le mot clé
Produire un vaccin à 100 % national
dans un pays ayant de grandes contraintes
économiques – dues en grande partie au blocus des
États-Unis – est d'une importance vitale. Le
président Miguel Diaz-Canel a souligné le concept
qui distingue « Soberana 01 » et le
pourquoi de son nom :
« Le nom du vaccin reflète le sentiment de
patriotisme et l'engagement révolutionnaire et
humaniste qui ont imprégné le travail accompli. De
tels exploits sont une réaffirmation de notre
fierté d'être Cubains. »
La politique de produire et d'utiliser des
vaccins n'est qu'une facette d'un système de santé
global qui sert d'exemple au monde entier.
En 1959, Cuba avait seulement 6 000
médecins et aujourd'hui elle en a plus
de 100 000, le nombre le plus élevé par
habitant en Amérique latine et un des plus élevés
à l'échelle mondiale. Elle est aussi le seul pays
dans la région qui a éradiqué la malnutrition
infantile grave : aucun des 146 millions
d'enfants souffrant de malnutrition dans le monde
aujourd'hui n'est cubain.
L'accent sur la médecine préventive a aussi été
un facteur clé pour contrôler le virus. Après près
de six mois de la pandémie, Cuba a enregistré un
peu plus de 4 000 infections et 100
décès – un des taux de mortalité le plus bas au
monde, avec 8 décès par million d'habitants
(le taux le plus élevé étant au Pérou,
avec 871 décès par million d'habitants).
L'éducation à la santé de l'île a comme bastion
universel l'École latino-américaine de médecine
(ELAM), qui a formé 7 248 médecins
diplômés provenant de 45 pays en 20 ans,
dont près de 200 des États-Unis.
Cette solidarité internationaliste est sans doute
la principale caractéristique du modèle cubain.
Les brigades médicales, qui ont été déployées
partout dans le monde pendant six décennies, se
sont vouées corps et âme à combattre les désastres
et les épidémies (du séisme au Chili en 1960 à
l'Ébola en Afrique). Avant la pandémie, il y avait
près de 30 000 travailleurs de la santé
prodiguant des soins dans 61 pays.
Quarante-six brigades se sont jointes à eux cette
année pour collaborer à la lutte contre la
COVID-19. Ce qui fait que la proposition – qui
gagne du terrain – de décerner le prix Nobel de la
paix à « l'armée des sarraus blancs » – comme
les appelait Fidel Castro – ne semble pas du tout
farfelue.

Venezuela

Le président Nicolas Maruro en conférence de
presse le 8 septembre 2020 annonce la
participation du Grand pôle patriotique à
l'élection générale de décembre.
Les élections parlementaires au Venezuela pour
une nouvelle Assemblée nationale auront lieu
le 6 décembre. Les électeurs éliront 277
députés pour la période de 2021 à 2026 –
110 membres de plus qu'à l'Assemblée nationale
actuelle. L'enregistrement des partis et candidats
qui participeront à l'élection s'est terminé
le 4 septembre, avec la participation
de 107 organisations politiques, dont
certaines sous forme d'alliances. Un peu plus de
la moitié des sièges seront réservés à la
représentation proportionnelle et le reste au
scrutin majoritaire à un tour. Au
total, 14 400 candidatures ont été
inscrites.
Au Parti socialiste
uni du Venezuela qui gouverne actuellement se
joindront un certain nombre de petits partis pour
former le Grand pôle patriotique. Cinq partis
d'opposition présenteront des candidats pour
l'Alliance démocratique, ayant rejeté l'appel du
faux « président » Juan Guaido, financé par
les États-Unis, et d'autres factions de
l'opposition à boycotter encore une autre élection
et de continuer de préconiser un « raccourci
violent » pour accéder au pouvoir, comme l'a
exprimé un dirigeant de l'opposition rivale. Cela
révèle la déroute de l'opposition.
Une autre source de division au sein de
l'opposition financée par les États-Unis est
reflétée dans les réactions des plus variées et
les accusations mutuelles à la suite de la
décision du président Nicolas Maduro d'accorder un
pardon aux 110 politiciens de l'opposition et
à d'autres individus devant répondre à des
accusations criminelles, afin de favoriser le
dialogue et la réconciliation au pays. Vingt
personnes pardonnées étaient membres de
l'Assemblée nationale qui, depuis 2016, a violé
les lois qu'elle a la responsabilité de défendre.
Ces individus peuvent maintenant se présenter à
nouveau.
Parallèlement à la publication des résultats du
processus d'enregistrement automatisé des
candidats, le Conseil électoral national a publié
une déclaration rejetant l'ingérence du
gouvernement des États-Unis qui a imposé des
sanctions illégales contre sa présidente, Indira
Maira Alfonzo, et l'un de ses directeurs. La
déclaration indiquait clairement que l'organe
électoral rejetait toute tentative de tout
gouvernement étranger d'imposer, de conditionner
ou de contraindre ses hauts fonctionnaires dans
l'exercice de leurs fonctions.
Les démarches pour la tenue d'élections
parlementaires réussies ont lieu alors que règne
une vive inquiétude face à la possibilité d'une
intervention militaire américaine directe ou une
intervention menée par des forces intermédiaires,
celles de la Colombie et du Brésil étant les plus
souvent mentionnées. Tout est en place pour une
telle intervention. En plus des menaces militaires
constantes contre le Venezuela par le secrétaire
d'État américain Mike Pompeo et les divers
généraux de US Southcom, il y a le blocus qui
devient de plus en plus brutal et qui vise à
totalement étrangler économiquement le Venezuela.
Le désarroi de l'opposition est également source
d'inquiétude, comme le sont la présence continue
de la Marine américaine sur les côtes
vénézuéliennes, sous prétexte d'effectuer des
patrouilles et mener des exercices «
antidrogues », et la présence illégale de
troupes américaines en Colombie, une violation de
la constitution de ce pays, supposément pour
conseiller et former les forces armées
colombiennes pour des opérations de lutte
antidrogue.

Colombie

Les jeunes dans les rues de Bogota pour manifester
contre la terreur et l'impunité, le 11
septembre 2020
Le 7 septembre, après une pause de plusieurs
mois et sous la menace encore très réelle de la
pandémie – la Colombie étant le pays avec le
sixième plus haut nombre de cas de COVID-19 dans
le monde –, les membres de syndicats et d'autres
mouvements sociaux ont circulé dans les rues de
Bogota dans une caravane pour la vie. La caravane
a été organisée pour s'opposer aux réformes
antiouvrières des régimes de retraite et aux
mesures brutales d'austérité du gouvernement Duque
qui laissent à eux-mêmes des millions de personnes
vulnérables sans ressources face aux conséquences
de la pandémie et à la crise économique qui
l'accompagne.
Les participants à la caravane ont aussi
revendiqué que l'État agisse pour mettre fin aux
massacres qui se produisent maintenant sur une
base presque quotidienne de dirigeants sociaux et
d'anciens membres de la guérilla qui sont
impitoyablement abattus par des paramilitaires et
parfois par des membres ou présumés membres connus
des forces de sécurité du gouvernement, et que
celui-ci commence à mettre en oeuvre les Accords
de Paix plutôt que de les saboter. En date
du 9 septembre, 218 personnes ont été
tuées dans 55 massacres depuis le début de
l'année. Le macabre bilan depuis la ratification
de l'Accord de Paix entre les Forces armées
révolutionnaires de la Colombie et l'État
colombien en 2016 est que 240 anciens
combattants non armés de la guérilla
et 1 000 dirigeants sociaux ont été tués
dans des assassinats ciblés.
La revendication que le gouvernement cesse les
massacres a pris une tout autre allure deux jours
après la caravane. Le matin du 9 septembre,
Javier Ordonez, un ingénieur de 46 ans qui
obtenait son diplôme en droit et chauffait un taxi
pour subvenir aux besoins de sa famille, pour des
raisons inconnues, a été attaqué au Taser à
maintes reprises et retenu au sol par des
policiers alors qu'il les suppléait « De grâce,
arrêtez ! ». Tout a été pris en vidéo.
M. Ordonez a ensuite été amené à un poste de
police où il a été torturé à nouveau et battu à
mort. Beaucoup ont comparé ce meurtre brutal à
celui de George Floyd aux États-Unis. La réaction
à cette mort a été semblable aussi. De nombreux
jeunes en colère sont descendus dans la rue,
exigeant que cesse la brutalité policière et que
les assassins de Javier Ordonez soient traduits en
justice. Des manifestations ont eu lieu à Bogota
ainsi qu'à Medellin, Cali, Manizales, Armenia,
Pereira et dans d'autres villes. Plusieurs autobus
et postes de police connus comme étant des centres
d'attention immédiate ont été incendiés à Bogota.
En moins de deux jours de manifestations, 13
personnes ont été tuées, la vaste majorité des
adolescents ou des jeunes dans la vingtaine,
abattus par balle par la police à Bogota et dans
la municipalité voisine de Soacha. Plus
de 200 personnes auraient été blessées, bien
que certains disent que le nombre serait
plutôt 400, plusieurs personnes ayant subi
des blessures par balle. Plus de 100
personnes ont été détenues. Sur les plateformes
des médias sociaux, les gens ont vite partagé des
images de policiers tirant sur les manifestants,
ainsi que de personnes non identifiées tirant
aveuglément sur la foule. Par moments, on peut
voir des hommes, certains portant un capuchon,
tirant aux côtés des policiers et terrorisant le
voisinage. Tandis que certains manifestants ont
lancé des pierres aux policiers, ceux-ci en ont
lancé pour briser les fenêtres des appartements
des gens dans des quartiers ciblés.
À la lumière de ces récents événements, et en
raison de la grave crise continue qui sévit au
pays, il y a des appels à des mobilisations de
masse. Tout indique qu'en dépit des conditions
difficiles – la COVID-19 est loin d'être
contrôlée, il y a une grave crise économique et
une longue histoire de recours à la terreur de
l'État pour noyer dans le sang les aspirations du
peuple à la liberté, à la démocratie et à la paix
– le peuple colombien répondra à l'appel. Les
parents et les autres membres de la famille des
personnes tuées et blessées, des personnalités et
organisations politiques ont fait entendre leur
voix pour dénoncer la police et exiger que les
responsables dans les plus hautes instances soient
tenus responsables. Les jeunes en particulier ont
montré qu'ils ne sont pas d'humeur à se soumettre
et continuent avec courage de manifester, sachant
qu'ils le font au risque de leur vie.
Le 11 septembre, un grand groupe de jeunes a
pris en charge et transformé l'espace autour d'un
poste de police incendié dans un des quartiers en
un espace d'art et de culture. Parmi les décombres
du poste de police qui a été pour certains un
centre de torture, les jeunes ont monté des
spectacles et installé une « bibliothèque
publique » remplie de livres. Ils disent
l'avoir fait pour rendre hommage aux personnes qui
ont perdu la vie au cours des deux jours
précédents de terreur policière et pour montrer ce
pour quoi se battent les jeunes, ceux que le
président de la Colombie, son ministre de la
Défense et d'autres qualifient de «
vandales ».
 
Les jeunes transforment un poste de police
incendié en lieu d'art et de culture.

Chili
Au Chili, les jeunes et les travailleurs ont
affronté courageusement les forces de police
militarisées carabinero jour après jour
dans des actions de masse depuis octobre l'an
dernier jusqu'à janvier 2020. Bien que plusieurs
ont été tués et que des centaines de personnes ont
été blessées, ces mobilisations massives et
continues ont produit une victoire partielle
importante. Face à la possibilité très réelle que
son gouvernement impopulaire soit renversé, le
président Sebastián Piñera a accepté de tenir un
référendum national sur la demande d'une nouvelle
constitution que le peuple met de l'avant depuis
longtemps. La constitution actuelle a été écrite
pendant la dictature de Pinochet et comprend toute
une série de réformes néolibérales qui ont été
imposées au peuple sans son consentement.
Un plébiscite national demandant au peuple s'il
veut une nouvelle constitution, oui ou non, aura
lieu le 25 novembre. La plupart de ceux qui
se sont battus pour la création d'une assemblée
constituante composée de citoyens habilités à
rédiger leur propre nouvelle constitution se sont
lancés dans la campagne pour une victoire du Oui.
Ils exhortent aussi les électeurs à répondre à la
deuxième question en optant pour le premier choix
qui est la création d'une « convention
constitutionnelle » composée entièrement de
citoyens élus directement pour participer à la
rédaction d'une nouvelle constitution, au lieu de
la deuxième option du gouvernement d'une «
convention constitutionnelle mixte » dont
seulement la moitié des membres seraient des
citoyens élus au suffrage direct, l'autre moitié
étant des membres du Parlement présentement en
exercice.
Cependant, ce que plusieurs appellent un «
piège » dans le processus, le gouvernement a
stipulé que, pour qu'un nouveau projet de
constitution soit adopté, il doit être approuvé
par une majorité des deux tiers de la législature
nationale. C'est un obstacle que les gens
s'efforcent de surmonter même si la pandémie, qui
a durement frappé le Chili, fait en sorte que
faire campagne est plus difficile que d'habitude.
Le Chili a le 11e plus grand nombre de cas au
monde et un nombre plus élevé de décès
pour 100 000 habitants que les
États-Unis.
Un rappel poignant du besoin d'en finir avec les
vestiges de l'ère cruelle de Pinochet qui
demeurent dans la constitution du pays a été
exprimé par une procession, tenue le 11 septembre,
pour marquer le 47e anniversaire du coup
d'État de 1973 appuyé par les États-Unis. Les
parents et les amis des disparus ont été rejoints
par de nombreuses personnes pour une marche dans
les rues de Santiago pour rendre hommage au
président défunt Salvador Allende et à tous ceux
et celles qui ont été tués pendant et après le
coup d'État et réclamer justice pour de nombreuses
victimes dont on ignore toujours ce qui leur est
advenu.

Bolivie

Manifestation de masse à La Paz, le 14
juillet 2020, contre le gouvernement Anez
La campagne est enfin lancée pour les élections
générales boliviennes attendues depuis longtemps,
d'abord prévues le 3 mai, puis reportées à
trois reprises par le gouvernement putschiste de
la « présidente par intérim » Jeanine Anez
sous prétexte que les conditions sanitaires ne lui
ont pas permis d'aller de l'avant pendant la
pandémie. Finalement, face aux manifestations de
rue massives du peuple organisé, furieux que son
droit d'élire un président et un gouvernement de
son choix continue d'être bloqué, Anez a accepté
la demande de l'Assemblée législative
plurinationale que le 18 octobre soit garanti
comme date des élections sans autre remise. Les
deux chambres de l'Assemblée sont contrôlées par
le Mouvement pour le socialisme (MAS) dont le
chef, Evo Morales, a été empêché d'assumer la
présidence, après avoir été réélu démocratiquement
en octobre dernier, par le coup d'État militaire
orchestré par les États-Unis qui a installé Anez à
sa place.
Le 6 septembre, sous la bannière « Vamos a
salir adelante » (Nous surmonterons), le MAS
a lancé sa campagne avec une grande caravane de
véhicules dans la ville de Santa Cruz dirigée par
son candidat à la présidence Luis Arce, ancien
ministre de l'Économie sous Evo Morales. « Nous
commençons la campagne pour restaurer la
démocratie et donner au peuple bolivien une
stabilité économique, politique et sociale »,
a déclaré Arce. « Cette caravane est sans fin. Le
peuple bolivien en a assez des partis de droite et
veut à nouveau avoir un pays pacifique pour tous
les Boliviens, inclusif, avec une stabilité
économique, que nous seuls garantissons. » Le
candidat à la vice-présidence et ancien ministre
des Affaires étrangères, David Choquehuanca, a
lancé la campagne dans la ville ouvrière combative
d'El Alto par une cérémonie ancestrale Aymara. Il
a déclaré que la réélection du MAS permettrait une
nouvelle étape dans la transformation de la
Bolivie, dans laquelle les erreurs commises lors
de la première étape seront corrigées et de
nouveaux dirigeants promus.
Les forces du coup d'État liées aux États-Unis,
elles-mêmes loin d'être unies, ont plusieurs
candidats en lice pour la présidence et se
démènent pour trouver le moyen de prolonger leur
régime dictatorial illégitime. Elles ont
persécuté, emprisonné et porté de fausses
accusations contre autant de dirigeants et
d'activistes du MAS que possible qui restent dans
le pays, et ont ouvert des procédures judiciaires
pour des crimes inventés contre d'autres, dont
Luis Arce. Elles n'ont pas perdu de temps après
avoir usurpé le pouvoir en accusant faussement Evo
Morales de « terrorisme » pour l'empêcher de
revenir en Bolivie depuis l'Argentine où il a vécu
depuis en tant que réfugié. Le 7 septembre,
un jour après l'ouverture de la campagne
électorale en Bolivie, il a été exclu de la
candidature au Sénat pour le département de
Cochabamba par une cour constitutionnelle de La
Paz. Evo a répondu par un tweet qui disait :
« L'histoire montre qu'ils seront capables de
disqualifier Evo, mais ils ne pourront pas
déclarer le peuple hors-la-loi. »

Équateur
Le 6 septembre, une Cour de cassation de la
Cour nationale de justice (CNJ) de l'Équateur a
rendu un arrêt empêchant l'ancien président Rafael
Correa d'être le candidat du mouvement Révolution
citoyenne à la vice-présidence. Il avait d'abord
été condamné in absentia et sans preuve
d'avoir accepté des pots-de-vin lorsqu'il était en
fonction, et condamné à huit ans d'emprisonnement,
ce qui empêchait effectivement son retour en
Équateur de Belgique où il réside présentement.
D'autres anciens membres de son gouvernement, dont
le vice-président Jorge Glas qui a été réélu aux
côtés du président actuel, Lenin Moreno, en 2017,
ont été mis en prison et condamnés principalement
sous des accusations douteuses de «
corruption », peu après que Lenin Moreno a
abandonné le programme pour lequel ils ont tous
deux été élus en faveur de la soumission de
l'Équateur au diktat des États-Unis et du FMI. Un
jour après que le jugement a été rendu contre
Rafael Correa, Paola Pabón, la préfète de la
province de Pichincha et elle aussi membre de
Révolution citoyenne, a dû se présenter en cour
pour un examen des conditions de son assignation à
résidence.
Cela montre que la guerre juridique est bien
vivante et menée avec virulence en Amérique
latine. Elle a été menée d'une manière
particulièrement corrompue et spectaculaire contre
l'ancien président Lula da Silva pour l'empêcher
d'être candidat à la présidence du Brésil en 2018
qu'il allait certainement remporter. Cette guerre
continue de cibler de nombreux autres contre
lesquels les impérialistes américains se sont
arrogé le droit de les renverser ou de les
empêcher d'occuper une haute fonction publique
dans des pays qu'ils considèrent comme leur «
arrière-cour ». Aujourd'hui, plusieurs des
nombreux « cas » utilisés pour condamner Lula
sans preuve sont en train de se défaire et les
juges et procureurs qui ont conspiré ensemble
contre lui tombent en disgrâce. La même chose se
produira certainement pour d'autres qui sont
ciblés par ce genre de guerre alors que les
peuples de l'Amérique latine et des Caraïbes
intensifient la lutte pour leurs droits
démocratiques contre les forces de l'ancien et
pour les nouveaux arrangements dont ils ont besoin
pour se bâtir un avenir sans pauvreté, racisme,
colonialisme ou guerre.

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