La discussion sur les emprunts gouvernementaux faits à l'oligarchie financière et aux autres partenariats public-privé impérialistes

Les emprunts des gouvernements auprès de prêteurs privés de l'oligarchie financière concentrent davantage la richesse, le pouvoir et le contrôle dans moins de mains. C'est un trait de l'impérialisme d'État, où l'oligarchie financière utilise les gouvernements et les agences de l'État pour défendre et étendre le pouvoir, la richesse et le contrôle des oligarques dominants dans chaque cellule de l'économie et de la société.

Les gouvernements fédéral, québécois, provinciaux et territoriaux doivent collectivement à l'oligarchie financière mondiale environ 1,3 billion de dollars. Ce montant va augmenter considérablement avec les emprunts publics auprès de prêteurs privés pendant la crise actuelle. La question doit être posée : pourquoi les gouvernements empruntent-ils auprès de prêteurs privés ? Une grande partie de l'argent emprunté est ensuite redirigée vers les prêteurs privés dans le cadre de plans de sauvetage de leurs entreprises et dans des projets financés par le gouvernement tels que les grands projets d'infrastructure et les arrangements d'affaires en cours grâce à des partenariats public-privé impérialistes dans presque tous les secteurs, tels que les secteurs des services de l'éducation et des soins de santé, ainsi que les différents niveaux de la police et de l'armée. Lorsque les Canadiens pensent aux soins de santé publics, ils ne réalisent pas toujours que l'oligarchie financière profite d'une grande partie du secteur en vendant des produits pharmaceutiques et en fournissant à un prix élevé tout ce dont les hôpitaux ont besoin pour fonctionner, y compris les édifices.

La question devrait être posée : si les oligarques ont tout cet argent disponible à prêter aux gouvernements, pourquoi ont-ils besoin de plans de sauvetage et pourquoi n'investissent-ils pas l'argent qu'ils contrôlent directement dans leur propre entreprise, ou dans d'autres entreprises et dans l'économie en général ?

Comme le montre l'article « Les renards dans le poulailler - qui décide où va l'argent de l'aide gouvernementale ? » (LML 10 mai 2020), les autorités publiques du Canada et des États-Unis ont placé des membres influents de l'oligarchie financière en contrôle de la destination de la majeure partie des milliers de milliards des plans de sauvetage liés à la pandémie. La corruption dans la direction actuelle de l'économie est endémique et il faut y mettre fin !

Pour placer les choses en perspective, le service de la dette publique envers l'oligarchie financière n'est que légèrement inférieur au total de l'impôt sur le revenu que les entreprises versent aux gouvernements. Les petites et moyennes entreprises paient la grande majorité de l'impôt des entreprises, qui est basé sur leurs profits déclarés. Les grandes entreprises de l'oligarchie financière sont connues pour embaucher des armées de comptables fiscaux pour éviter de payer des impôts en utilisant des sociétés fictives, des paradis fiscaux offshore et d'autres méthodes de corruption. Les travailleurs paient la grande majorité des impôts par le biais de l'impôt sur le revenu des particuliers, les taxes de vente et les frais d'utilisation. L'impôt sur le revenu des sociétés ne représentait que 15,2 % des recettes du gouvernement fédéral en 2018-2019, principalement des petites et moyennes entreprises, tandis que l'impôt sur le revenu des particuliers représentait 49,3 % du total, les taxes de vente constituant la majeure partie du reste.

Les Canadiens doivent discuter des raisons pour lesquelles la direction actuelle de l'économie est conçue pour que l'État et ses gouvernements paient les riches et ne servent pas par principe le peuple. L'utilisation des institutions publiques et de l'argent par des individus puissants appartenant à l'élite mondiale et déjà riches et leurs entreprises ne devrait-elle pas être considérée comme une forme de corruption criminelle de la pire espèce ? Cette corruption ne devrait-elle pas être stoppée comme un premier pas pour établir une nouvelle direction prosociale pour le pays ?

Beaucoup de commentateurs parlent des inégalités de la société canadienne et de la domination du 1 % sur le reste de la population et de l'incapacité de ceux qui sont actuellement aux commandes de résoudre les problèmes sociaux et de mettre fin aux crises économiques récurrentes. Les travailleurs sont obligés de porter le fardeau des problèmes sociaux et des crises économiques récurrentes tandis que l'oligarchie financière poursuit sur son élan grâce aux largesses des gouvernements pour assurer la survie de leurs empires privés et maintenir leur vaste richesse personnelle et leur mode de vie luxueux.

Les Canadiens doivent réfléchir à une nouvelle direction pour le pays qui rendrait illégale l'utilisation des fonds publics et des institutions publiques pour payer les riches et leurs entreprises privées. Après tout, ce sont les travailleurs qui créent de la valeur dans l'économie, par leur travail appliqué aux moyens de production. Ils sont le facteur humain nécessaire au fonctionnement de l'économie. Leur bien-être, la santé de l'économie et de la société et celle de l'environnement social et naturel ne devraient-ils pas être l'objectif d'ensemble d'une économie moderne ? Pourquoi, au XXIe siècle, l'objectif de ce qui est aujourd'hui une économie complètement socialisée reste-t-il le profit privé maximum pour quelques-uns ?

Les entreprises privées n'existeraient pas sans acheter la capacité de travail des travailleurs instruits et en bonne santé. Ces travailleurs créent la richesse sociale, mais n'ont aucun contrôle sur la façon dont la richesse est utilisée, où la majeure partie se retrouve ou quel est le but essentiel de l'économie. Ce manque de contrôle et cet objectif archaïque sont les principales raisons pour lesquelles les problèmes ne sont pas résolus et une nouvelle direction n'est pas discutée ou mise en oeuvre, alors que les gouvernements n'ont comme solution que de payer les riches.

Ne faut-il pas dire aux entreprises privées que leurs succès et échecs sont leur affaire ? Ne faudrait-il pas non plus leur dire qu'elles doivent payer pour tous les programmes sociaux, les services publics et les infrastructures qui rendent possible leur activité économique et sans lesquels elles ne pourraient exister ? Les fonds publics doivent être utilisés exclusivement pour financer des programmes sociaux et des entreprises et services publics. L'octroi de fonds publics à des entreprises privées, tout comme les emprunts publics de fonds privés auprès de l'oligarchie financière mondiale, devraient être interdits et considérés comme des actes de corruption criminelle.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 32 - 12 mai 2020

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